Pas de refus manifeste, elle se laisse vraissembablement entraîner sans (pour une fois ?) n'émettre d'objection, de remarque ou de désaccord. Ou pas encore. Peut-être attend-elle simplement d'être devant ladite taverne pour lui dire que c'est lui qui devra procéder à l'achat du tonneau, radine comme elle est. Ou bien la seule perspective de boire l'enchante au point de lui faire oublier toutes les questions d'argent. Toujours est-il qu'ils se retrouvent bientôt devant l'établissement, et le blondin se décide finalement à briser la silence par un :
- Et... Vous allez bien depuis la dernière fois ?
Tout en lui répondant un : "On a vu mieux, mais ça va", elle pousse la porte de la taverne, et élit une table au fond du rade, commandant au passage deux chopes au tavernier. S'assied, et ôte sa capuche, avant d'enchaîner sur un : "Et vous ?"
D'un sourire, il répond:
- Etant donné que je viens enfin de me débarrasser d'un bout de cadavre puant, et que vous allez m'offrir à boire, on peut dire que je vais bien. Vous entendez quoi, par "on a vu mieux" ? Toujours les mêmes problèmes avec notre bon Roy ?
Une fois sa phrase achevée, il plonge son nez dans sa chope afin de ne pas lui faire l'affront d'un sourire moqueur.
Rosalinde plisse les yeux.
- Qui vous dit que c'est moi qui vais payer ma tournée ? Tsss. Et puis du reste, je n'ai aucun problème avec Nicolas, qui se bat actuellement très vaillamment en Normandie.
Elle hésite... Et finit par lâcher son mytho, avec un sourire perfide :
- J'suis enceinte.
Si c'est avec un air narquois qu'il accueille les première paroles, la dernière phrase lâchée manque de lui faire avaler de travers sa chope. Toussotant un peu, il répond, d'un air trahissant sa surprise :
- Toutes mes félicitations ! Enfin ça m'emmerde un peu parce que du coup je me sens obligé de payer la tournée, mais c'est une bonne nouvelle pour vous. Mais vous m'aviez dit qu'il ne voulait pas... Avant le mariage. Il a changé d'avis ?
Ou comment discuter d'un sujet indiscret le plus naturellement du monde.
- Non. Il n'est pas le père.
Elle se prépare à la déflagration, dans 3... 2... 1...
Les yeux du blondin s'écarquillent. La question fuse:
-Vous êtes enceinte depuis combien de temps ?!
C'est qu'il en tremble presque, tandis qu'il repose son godet sur la table, soudainement livide.
Le sourire perfide revient, avant que Rose ne se décide à mettre fin à son supplice, les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures (et puis l'offense n'était pas si énorme que ça, il faut dire).
- Nan mais je déconne, en fait.
Un rire nerveux accueille la plaisanterie. Après avoir vu sa vie défiler devant lui durant les cinq dernières secondes, il renaît. Pas de gosse
- Hilarant ! Du coup vous n'avez aucune excuse pour ne pas payer la tournée.
Elle ne peut s'empêcher de rire, et lui tapote la main avec un air faussement compatissant.
- Soit, vous la méritez celle-là !
C'était au moins ça de gagné. M'enfin elle a bien failli le faire tomber dans les vapes. Il ne peut s'empêcher de demander confirmation, sous couvert d'une blague de mauvais goût:
- Vous êtes sûre, hein ? Non parce que vous avez pris du bide, quand même.
HEIN ? Pris du bide ? Elle vérifie en se tâtant le ventre et les hanches. Pas de bide supplémentaire. Mais du coup, un taquet pour Ponyt.
Un jour, il faudra qu'il apprenne à rendre les coups à celles qui se permettent de le frapper et pensent ne rien risquer étant donné qu'elles sont des femmes. Mais pas ce soir. Ce soir, il encaisse, ricane et maudit intérieurement celui qui a inventé la stupide règle selon laquelle on ne frappe pas les femmes. Changement de sujet pour éviter que la situation ne se dégrade:
- Vous faites quoi, dans le Sud ? Pourquoi vous n'êtes pas avec son Altesse ?
- Je me promène avec Judas, parce que Nicolas ne veut pas de moi sur un champ de bataille. Ce que je peux comprendre, pour tout ce qui est combat je suis le plus gros boulet que la terre aie jamais porté.
- Pourtant vous avez suivi Finn.
- Oui. Et ça lui a servi de prétexte pour me dégager quand il a trouvé mieux, alors que j'étais sa femme, et enceinte. Donc on va éviter de reproduire ce genre d'erreurs.
La remarque du Blondin n'était ni fine (sans mauvais jeu de mots) ni intelligente. Aussi se retrouve-t-il légèrement mal à l'aise, un peu désarmé. Ne sachant pas vraiment quoi faire, il décide finalement de commander deux autres chopes.
- Celle-là est pour moi. Toujours pas de mariage à l'horizon ?
Oui, la vérité crue est souvent plus efficace que l'ironie dans ce genre de situations. Elle sourit en voyant la chope arriver, et se rembrunit lorsqu'il lui pose la question du mariage.
- Je suis toujours mariée à Finn, et puis... Un roi n'épouserait pas une rien-du-tout, ni même une dame. Ni une de ses vassales. La seule chance que j'aurais de l'épouser serait de faire partie de la haute-noblesse étrangère, ce qui n'est de toute évidence pas le cas.
- Vous allez faire quoi, alors ?
- Bah... Rien.
-La situation actuelle vous convient, donc ?
Elle hausse les épaules, manière de signifier qu'on se contente de ce qu'on peut obtenir.
- Et vous ? Votre vie ?
Le haussement d'épaule est imité lorsqu'elle vient à son tour le questionner. C'est qu'il est plus à l'aise pour parler des autres que de lui. Il fait néanmoins l'effort de lui répondre:
-Rien de bien passionnant: Je me suis promené un peu partout, ait été banni d'autres duchés. J'ai fini en Bretagne et votre mari m'a donné du boulot.
- Et votre employeuse pénible ?
D'un sourire, il la corrige:
- Possessive, pas pénible. J'ai fini mon contrat et je suis allé prendre des vacances. On reste néanmoins en contact. C'est marrant que vous vous souveniez de ça.
Elle sourit.
- Et oui ! Elle vous a empêché de m'accompagner je ne sais plus où. Enfin. Et les amours ?
-En Alençon mais finalement vous n'y êtes pas allé. Concernant les amours, je me suis marié. Enfin pas officiellement. Mais ça a été l'occasion de boire un coup. D'ailleurs c'est votre tour de payer a boire.
- Pas officiellement ? Racontez !
Elle commande une nouvelle tournée d'un geste de la main
-Étant donné que je ne suis pas baptisé et que je ne pense pas que ma chère et tendre le soit, ça aurait été compliqué. Puis quand je vois votre mariage, je me dis que c'est pas plus mal. La cérémonie a donc été célébrée par une excommuniée. Axelle, si ça vous dit quelque chose.
- Ouiii ! Et qui est votre chère et tendre ? Vous l'aimez ? Elle est jolie ?
Le sourire devient niais a l'évocation de la luciole. Un homme amoureux ça a l'air stupide. Et ça l'est:
- Miya. Elle est magnifique, comme vous vous en doutez. J'vous la présenterai, si nos chemins sont amenés à se croiser de nouveau.
- Soit, je veux bien !
Le sourire ne masque pas la curiosité, mais reste qu'elle se prend à l'envier. Du coup, un soupir vient se perdre dans sa chope.
- C'est pénible d'être moi.
Adoptant un air compatissant, il vient lui tapoter la main :
-N'avez qu'à faire comme moi. Ne vous embarrassez pas de formalités.
- Comment ça ?
-Pour votre mariage.
Les sourcils se froncent, elle ne comprend pas très bien.
-Mariez-vous de manière non-officielle !
- Quel intérêt ?!
- Ça vous donne une raison de boire, d'obliger des personnes que vous voulez voir à venir et surtout vous avez la nuit de noces.
Elle réfléchit, et avec toute la mauvaise foi du monde, finit par lâcher :
- Il n'a pas le temps, de toute manière.
D'une légère moue, il vient remuer le couteau dans la plaie :
-Pas le temps pour vous ?
Et elle d'opiner vaguement du chef.
-Vous l'aimez ?
- Je crois oui.
-Vous croyez ?
- Oui, je crois. Sans en être certaine.
-Comment on peut "ne pas être certaine" d'aimer ?
- Parce que quand je suis avec lui je me dis que je l'aime et qu'il est le meilleur homme du monde, et quand je ne suis pas avec lui (ce qui arrive bien trop souvent), je me dis que je pourrais sans doute trouver mieux que lui.
-Et vous lui en avez parlé ?
- Je lui ai déjà écrit une fois à ce sujet, mais... Rien n'a changé.
Dans un haussement d'épaule, il semble avoir trouvé la solution:
-Alors allez voir ailleurs.
Ce n'est pas qu'elle n'y a pas pensé. Mais en toute honnêteté...
- Je n'ai personne à aller voir.
-C'est parce que vous n'avez pas cherché, non ?
- Si, un peu.
Et elle rougit de le confesser.
Tandis qu'un sourcil se hausse légèrement, il sourit en coin
-Vous allez me faire croire que personne ne veut de vous ?
- Exactement !
-Je vous plains. Vous allez mourir vieille femme.
- Oui, sans doute.
Elle fronce le nez, peu jouasse à cette perspective.
Commandant une énième chope, et légèrement imbibé, il lâche:
-Noyez votre désespoir dans l'alcool, et on noiera le cadavre dans le tonneau.
- Bonne idée !
Et voilà qu'elle s'enquille sa chope quasiment cul sec, avant de très élégamment s'essuyer la bouche à l'aide de sa manche.
-Très joli mouvement. Et bien sur ces bonnes paroles !
Il se lève, prend quelque secondes pour adopter une position stable et ne pas se casser la gueule.
-Vous achetez ce tonneau ?
- J'ai pas de sous.
-Moi non plus.
-On va devoir en voler un.
- Merde. Ouais.
-Dites, au fait... Pourquoi je vous aide ?
- Parce que sinon je me casse et vous vous démerdez avec votre macchabée. Et parce que je suis jolie.
-Mais Rose, le macchabé c'est votre problème... À la limite ça m'arrange, vous savez. C'est pour vous, hein. En plus je sais que vous avez l'argent. N'essayez pas de m'entuber.
- Pas sur moi !
Et au passage, la voilà qui se demande s'il est du genre à fouiller pour vérifier... Hum, chasser ces pensées.
-Où ça ?
Il tente, on sait jamais.
- Avec Judas et Léonard. Je ne peux pas aller le chercher, ça aurait l'air louche.
-Alors que revenir avec une malle qui pue à des lieues, c'est pas louche du tout...
- Ah, chut hein !
-Faites du gringue au tavernier. Ça vous démontrera que vous avez assez de charme pour que quelqu'un veuille de vous. Moi, pendant ce temps, je pique le tonneau.
- HEIN ? Non mais vous avez vu sa tête ? J'ai des standards moi !
-J'en serais presque flatté...
Elle rit, du coup.
- Quand même, hein.
-Et du coup vous comptez procéder comment ?
- Vous le draguez, je vole le tonneau.
-J'ai pas vos arguments.
Dit-il en se tâtant le torse
- Vous en avez entre les jambes. Ça marchera peut-être.
-On tire au sort ?
- Non !
-Bien, alors je vous laisse, Rose. Ravi de vous avoir revu.
Et joignant la parole au geste, il se lève.
Elle l''attrape par la peau du cul.
- Restez là !
Il se retourne, impassible.
-Oui ?
- J'ai besoin de ce cadavre !
-Alors mettez-y du votre, un peu...
- Ne me faites pas faire ça. Il est gros et dégoûtant. J'ai pas envie d'en être réduite à draguer les gros et dégoûtants. Et s'il ne veut pas de moi, vous imaginez ?
-Non, je n'imagine pas. Evitez de lui roter à la face et ça se passera bien. Bon sang je vais pas vous apprendre à séduire, Rose ?
- De toute façon aucun homme ne veut de moi en ce moment, même Nicolas je suis sûre qu'il en a marre de moi mais qu'il n'ose pas me le dire, de toute façon je suis grosse et moche et STUPIDE.
Bien évidemment, il lui faut se retenir de se mettre à pleurnicher. Ah, les joies de l'alcool...
-Stupide peut-être, en revanche vous n'êtes ni grosse ni moche, et vous pouvez donc parfaitement aller séduire le mâle.
Visiblement, il ne se laisse pas apitoyer
- En plus comment vous pouvez être sûr qu'il a un tonneau vide ?
-Mais s'il est plein c'est pas plus mal, on le videra...
Elle soupire très longuement, se lève, et va se sacrifier pour la Cause.
Tandis que lui la regarde, victorieux, avant de se faufiler jusqu'à la réserve. Les tonneaux sont vites trouvés, et il ne s'embarrasse pas d'en vérifier le contenu ni de voir si la ruse de la Pommières fonctionne pour commencer à le faire rouler vers la sortie. Pépère.
Et pendant ce temps là, elle boit à l'oeil tout en riant à gorge déployée aux vannes de merde du tavernier.
Une fois hors de la taverne, lui pose son tonneau devant la fenêtre et observe la scène, trop amusé pour signaler à Rose qu'elle n'a plus besoin de continuer.
Rose qui du coup continue à picoler et à se marrer, trouvant même le gars plus drôle au fur et à mesure que son taux d'alcool dans le sang augmente.
Tandis que le Blondin, commençant à se geler les miches dehors mais résolu à ne pas intervenir, commencer à se servir dans le tonneau.
Et après quelques minutes d'intensive discussion, la rousse de se rendre compte qu'elle commence à avoir sérieusement envie de pisser, rapport à toute la bière ingurgitée, et donc de se rendre vers l'extérieur, en se disant que deux petites minutes d'absence ne compromettront pas le plan. Sauf que Tynop était déjà dehors, en train de cuver.
- HÉ ! TROU DU CUL !
Ne se sentant pas concerné pour un sou, lui continue tranquillement de boire à même le tonneau.
Pour se venger, elle lui met un petit coup de pied. Parce que mine de rien, elle est violente, comme nana.
Maugréant et se massant le tibia, il daigne enfin se retourner, et avec un sourire hypocrite :
-Et bien, Rose ! Vous voyez que vous avez du charme !
- Ce n'est pas drôle.
-Vous aviez l'air de bien vous amuser, j'ai pas osé vous déranger.
- Je vous déteste.
-Alors que je viens de vous redonner confiance en vous ? Ingrate.
- Je maudis le jour de votre naissance.
-Attention, Rose; Je vais me vexer. Je vais vous laisser toute seule et vous allez devoir demander à votre nouvel ami de vous aider.
- Si vous faites ça je vous tue.
-Et vous feriez comment ?
- Avec mes mains.
Légèrement apitoyé par la conviction avec laquelle elle affirme de tels propos, il acquiesce :
-C'est bon... Pas la peine d'en arriver là. En route.
Et il referme le tonneau, avant de le faire rouler et de se mettre en route.
Elle le suit, en traînant un peu des pieds.
-N'allez pas me faire la gueule pour ça, quand même ?
- Je pourrais.
-Mais vous n'allez pas le faire.
- J'y réfléchis encore.
-Parce que je vous signale que mine de rien je me suis tapé un sacré bout de chemin, que je me suis esquinté à voler un foutu tonneau et que je m'apprête à vous aider à mettre un cadavre dedans.
- Vous voulez une médaille ?!
-Qu'on va encore devoir batailler pour savoir qui mettra le cadavre dans le tonneau parce que je vois venir à MILLE LIEUES que vous allez faire votre délicate !
- Je vous emmerde !
-Je veux bien une médaille. Vous en avez en stock ?
- Nan.
Il secoue la tête. Si en plus elle croit qu'il va lui laisser le moindre écu de la prime... Atteignant enfin l'étable, il remet le tonneau à la verticale avant de s'asseoir dans la paille.
-Allez-y, je vous regarde.
- Non.
Elle croise les bras.
-Si.
Il l'imite.
Pas d'accord, elle s'assied aussi dans la paille.
- Il est trop lourd pour moi.
-Vous êtes capable de me tuer avec vos mains, vous pouvez bien soulever un bout de cadavre, non ?
- Non. Et puis j'ai pas envie.
-On va donc attendre que vous ayez envie.
Du coup, il lui jette de la paille dessus. Comme un gamin.
Grognements de la part de la Rousse, qui du coup lui en jette aussi.
-Vous êtes chiante, Rose.
- On croirait entendre Finn.
-Ne m'insultez pas !
- Alors ne vous comportez pas comme un trou du cul.
-C'est vous qui agissez comme une pourrie gâtée !
- C'est faux !
-Prouvez-moi que c'est faux et mettez-y un peu de bonne volonté !
- Non.
Boudeuse, elle s'allonge dans la paille, bien décidée à camper là s'il le faut.
D'une main, il se masse la tempe. C'est qu'elle va lui donner la migraine.
-Rose, c'est ridicule...
- Soyez un homme, un peu.
-Le vieil argument... Vous croyez que vous allez me convaincre comme ça ? Je n'suis pas le tavernier, moi.
- Je vous déteste encore plus.
-Concrètement ça change quoi ?
- Ça change que je ne vous aime plus.
-Vous m'aimiez. Je le savais.
Il ricane
- Je vous aimais bien.
-C'était une plaisanterie, Rose. Pas la peine de préciser.
Agacée, elle finit par se lever, lèvres pincées, et tangue jusqu'au tonneau qu'elle ouvre, et renverse sur le sol.
- Là. Voilà.
Culpabilisant légèrement, il la regarde faire, déplorant le gâchis
Elle empoigne ensuite le drap, et tire le macchabée jusqu'au tonneau renversé, puis le pousse dedans, avant de relever le tout.
- J'ai envie de vomir.
Il se relève et remet le couvercle, histoire de dire qu'il aura fait quelque chose.
- Ne me dégobillez pas dessus et je vous promets de vous tenir les cheveux si ça arrive.
- Tu me touches pas ! Plus jamais !
Oui, elle est passée au tutoiement, l'alcool et l'énervement aidant.
Et dans un geste de défi, il la touche. Un doigt posé brièvement sur son front, avant de s'écarter en prévention de tout vomissement.
Pas de vomissement, pourtant, elle se contente de le regarder, avec un air blasé.
- C'est tellement drôle.
Ça y est. La garce. Elle est parvenu à le faire culpabiliser.
-Bon... Je suis désolé. Ça vous va ?
- Oui. Mais allez donc retrouver votre femme, maintenant.
-J'y cours, j'y vole. Et vous, écrivez-moi si l'envie vous prend. Si vous avez envie de parler, quoi. À défaut de partager des verres, on pourra échanger des courriers.
- J'y songerai.
- Cela dit, vous seriez chou si vous faisiez rouler le tonneau jusqu'au coche.
HAHA, ruse de Sioux, l'apitoiement pour avoir ce qu'on veut après. Maligne, la Rosalinde.
Et forcément, elle a trouvé la bonne tactique. Un peu tard, elle aurait pu s'en servir plus tôt, mais c'est efficace. Il accepte donc sans rechigner et fait précautionneusement rouler le tonneau jusqu'à destination, le cadavre frappant de temps à autre contre la paroi lorsque le contenant heurte une pierre.
Et elle le suit, une main dans une poche, l'autre tenant la lanterne. histoire de servir à quelque chose.
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