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[RP] Petite mort.

Rosalinde
Une vieille étable abandonnée, donc. Charmant. Et puis la nuit, tant qu'à faire.

Rosa a abandonné son fils aux mains de son parrain (celui de Léonard, pas le sien à elle, sinon ça signifiait qu'elle aurait du refiler le fils à son père, et ils n'auraient pas eu tout ce foin à faire) pour se rendre au point de rendez-vous. Lanterne à la main et encapuchonnée histoire qu'on ne la reconnaisse pas de loin (sait-on jamais), elle finit par pousser la porte grinçante de la grange.

Toujours méfiante, elle s'aventure à l'intérieur de la bâtisse, bras tendu en avant, histoire d'éclairer un maximum. Et, se souvenant d'une longue soirée en taverne, d'appeler, d'une voix pleine de malice :


- Mon petit Ponyyyyt ?

Souvenir qui la troubla un peu plus qu'elle ne voulait bien se l'avouer, soit dit en passant. Le sourire était tout de même au rendez-vous, jusqu'à ce qu'une étrange odeur ne vienne lui chatouiller les narines.

- Dites, vous avez mangé des œufs pourris ? Ça schlingue l'ancêtre !

Ben quoi ? Pas la peine d'être distinguée... C'était Tynop.
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Tynop
Sans réellement savoir pourquoi, il était persuadé qu'elle viendrait. Aussi avait-il laissé s'écouler les heures puis les jours, attelé à la rédaction de diverses missives, à la collection de pintes et principalement à la sieste, pour finalement voir entrer en ce soir la silhouette attendue, un sourire aux lèvres. Sourire qui ne tarde pas à s'effacer aussi rapidement qu'il était apparu. La bougresse n'a pas oublié le sobriquet ridicule qu'elle lui avait attribué au fil des soirées Sémuroises. Comme si le patronyme du blondin n'était pas déjà assez "original".

Se faisant violence pour ne pas répliquer, le voilà qui s'approche de la Rousse, un instant bercé par le souvenir d'une nuit blanche en taverne, ce qui lui donne au passage un air passablement niais que la potentielle future ex-Pommières parvient à chasser d'une remarque teintée d'élégance.


Je vais me sentir obligé de vous faire sentir mon haleine pour vous prouver le contraire. Mais heureusement, nous n'allons pas devoir en arriver là. Approchez, je vais vous montrer la raison de ce doux parfum.

Ça t'apprendra à m'appeler Ponyt et à mettre en doute mon hygiène.
Sourire en coin, il invite d'un geste Rose à s'approcher d'un drap taché de sang, posé à même la paille, tourne la tête pour s'assurer qu'elle est assez proche pour admirer le spectacle avant de retirer d'un geste vif et théâtral le tissu ensanglanté tout en s'exclamant:


Votre cadeau !

Et quel cadeau. Le macchabée, déjà bien amoché par le duo Finn/Marzina, semble avoir mal supporté le voyage. Ça pue, en effet, si bien que le Blondinet se bouche les narines, comme soudainement confronté à la réalité de ce présent odorant. Ça commence à se décomposer, aussi. Il faut dire qu'ayant suivi les conseils de l'Irlandais, le vagabond ne s'est guère embarrassé de veiller à la préservation du corps et de la trogne qui ont donc subi les effets du temps.

Reposant le drap au sol, il enchaîne, yeux toujours rivés sur le cadeau.


Avant que vous ne quittiez les lieux en me maudissant de tous les noms, laissez moi vous expliquer. Ceci est votre mari. Pas le vrai, vous vous en doutez. Le bougre s'accroche à la vie et les années qui passent, bien que l'enlaidissant encore plus qu'il ne l'est déjà, semblent le rendre plus résistant. C'est une triste nouvelle pour notre Royaume, nous le savons tous les deux, mais nous devons faire avec.
Il va donc se faire passer pour mort, et m'a demandé de vous confier le corps du pauvre bougre qui a eu le malheur de lui ressembler. Vous êtes censé le conserver à l'abri des regards, mais je suppose que vous n'allez pas vous amuser à vous balader avec un cadavre en décomposition sous le bras. Ah, et vous ne devez rien faire avant de recevoir ses instructions. C'est pas un ordre que je vous donne, je me contente de transmettre.
Moi, je suis censé faire la même chose que vous avec la tête du macchabée.
Vous suivez ?
Ah, et ça me fait plaisir de vous revoir, Rose.


Un léger sourire pour faire passer la pilule, et on attend la réaction.
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Rosalinde
Ponyt, toujours égal à lui-même, proposa sans aucun doute un petit roulage de pelle histoire de se mettre en jambe. "Sentir l'haleine", qu'est-ce que ça pourrait bien être d'autre, hein ? Disons plutôt que c'est ainsi qu'elle l'interprèta. Parce que oui, Rosa était de celles qui ont une étrange faculté à oublier tout ce qu'elles ont pu dire auparavant pour tourner chaque situation à leur avantage, ne serait-ce que dans leurs petites têtes d'over-narcissiques. Et recevoir à intervalle régulier des mots doux du roi de France n'aidait pas ses chevilles à dégonfler, bien au contraire.

Bref.

Elle n'était pas ici pour se laisser conter fleurette par un blond sorti de Dieu-sait-où, et ce même s'il n'était pas foncièrement vilain au premier abord. Quoique. Vu comme elle était en manque, elle aurait peut-être pu songer à se laisser culbuter dans une botte de foin, si seulement il n'y avait eu cette insupportable odeur qui la poussait à vouloir se barrer d'ici le plus vite possible. Rangeant ses hormones au fond du tiroir à hormones, elle s'approcha plutôt du drap, et les taches de sang qui le maculaient ne lui laissaient augurer rien de bon.

Son cadeau. Haha.


- Conniard d'Irlandais.

Peu habituée à observer des macchabées à un stade aussi avancé de décomposition, elle ne sut retenir la grimace qui vint se former sur son délicat minois, juste après le juron. Non, elle avait eu pour habitude de se débarrasser des cadavres un peu trop encombrants alors qu'ils étaient encore chauds... Quelle idée de laisser les choses moisir ainsi ! Non mais vraiment. Pour la peine, elle sortit son mouchoir, heureusement bien imbibé de parfum, et le porta sous son nez tandis que Ponyt faisait les explications.

Elle avait eu du flair. THE cadeau empoisonné.


- Vous êtes en train de me dire qu'il a tué le premier pégus lui ressemblant qu'il a trouvé, simplement pour se faire passer pour mort ? Et pourquoi est-ce que je serais obligée de me trimballer d'un bout à l'autre du royaume avec un bout de cadavre, hein ? C'est totalement débile comme idée !

En fait, non. Ce n'était pas débile. L'alliance qui lui avait envoyé devait sans doute être pour quelque chose dans son petit manège, une histoire de preuve qu'il était bien mort, ou Dieu sait quoi...

- Non mais il imagine que je vais laisser son fils approcher à moins de cinquante mètres de ce truc immonde ?!

Accroche-toi, Blondinet, va falloir être convainquant.
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Tynop
C'est un large sourire qui vient accueillir la grimace de dégoût et l'injure qu'il ne peut qu'approuver, parce que ça lui fait toujours plaisir de casser du sucre sur le dos de l'Irlandais.

On est bien d'accord.

Voilà, ça sert à rien mais c'est glissé, une sorte d'ancêtre du "Like", sauf qu'il a besoin de l'exprimer de vive voix plutôt que de dresser son pouce et passer pour un abruti fini.
En revanche, ce qu'il aime moins, c'est le flot de questions qui viennent l'assaillir. Surtout qu'il va devoir improviser les réponses. Mais prends le cadavre et tire-toi !
Mais non. Alors un nouveau sourire, un peu hypocrite pour la peine, se dessine sur le minois du Blondin, tandis qu'il va tenter de satisfaire la soif de réponses de la Rose.


Alors... Euh... En gros, c'est bien ça. Je vous passe les détails, mais on va dire que la fin justifie les moyens.

Voilà, ça c'est de la phrase toute faite, c'est plié, emballé, et offert en cadeau en guise de réponse à la première question.

Pour ce qui est de vous trimballer avec un bout de cadavre, je ne peux que supposer, mais m'est avis que c'est afin de disposer d'une preuve de la mort de votre mari. Je dis ça comme ça, hein... Après, si vous n'en voulez pas, je le récupère.

Comme ça les Bouillonnants ne me demanderont pas ce que vous faites avec le reste du corps.

Pour votre fils, j'en sais foutrement rien, Rose. Oui, c'est un vieux truc immonde, mais ça reste son père.
...
Ah ! Vous voulez parlez de ça ?


Le doigt est pointé vers le tronc qui poursuit tranquillement sa décomposition, tandis qu'un léger rire s'échappe de ses lèvres:

Et bien... Vous n'avez qu'à...

Foutu Irlandais. Le blondin le maudit intérieurement, tandis qu'il cogite à trouver une raison plus ou moins susceptible de la convaincre de la nécessité pour elle de s'enticher d'un bout de cadavre à moitié dévoré par les vers.

Mmmmh... Vous... Vous...
Vous ne laissez pas votre fils s'en approcher. Voilà tout.


Et toc.
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Rosalinde
Elle aurait presque eu de la compassion pour ce pauvre gars qui avait eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Presque. La condition à la non-attribution de sa pitié était manifestement l'infecte puanteur qu'il dégageait. Non, à la place, elle le détestait, presque autant qu'elle détestait l'Irlandais lui-même.

- Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de venir me fourrer dans cette galère. On aurait pu simplement attendre que l'officialité fasse son travail, dans six mois, un an, ou dix ! Là, c'est juste... Mais quel con.

Enfin. On aurait peut-être pas dit comme ça, sous ses abords de petite maîtresse de roi un peu bébête, mais elle avait déjà fait bien pire que de transporter un cadavre en putréfaction et attendre qu'on vienne le lui réclamer - ou pas. Et c'est lorsqu'elle se rappela de la prime qui avait été placée sur la tête de Finn par Scath que tout fit lumière dans sa petite caboche.

- Je vous parie qu'il va me demander de faire enterrer son reste de macchabée, et de jouer les veuves éplorées. Et vous, vous avez la tête, pour aller cueillir la prime de Bouillon.

C'était assez limpide, comme idée. Et ça lui allait. D'autant que...

- Mort, il n'aura plus aucun droit sur Léonard. J'achète. Mais je veux mon pourcentage. Je suppose qu'il avait prévu de toucher je ne sais pas combien sur la récompense, vous n'aurez qu'à me les filer. Pour l'entretien de son morveux.

Parce que certes, elle attendait de Finn qu'il se comporte comme un père digne de ce nom (la bonne blague !), mais tant qu'à faire, si elle pouvait faire main basse sur toutes les décisions importantes de la vie de son fils, c'était un bonus sur lequel elle ne cracherait pas. Restait donc à attendre les ordres, et, si elle avait vu juste, à emmener ce machin là jusqu'à un curé X ou Y pour le faire inhumer.

- Vous auriez une malle ? Ou une caisse ? Il faut que je puisse foutre ça sur le coche. Et que ça ferme bien. Et que l'odeur ne passe pas.

Et la belle, la délicate Amante de France,de relever ses manches et de s'accroupir pour replacer le drap par dessus le cadavre, en le nouant bien histoire qu'il ne se barre pas en cours de route. Après tout, c'était quand même moins dégueulasse que de sortir un bébé moribond du vagin d'Isaure.
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Tynop
Ainsi donc le Pommières avait décidé de feindre la mort pour dissoudre au plus vite son mariage, si l'on en croyait les propos de la Rousse. Une vie pour une question de délai, c'est cher payé. Mais il ne va pas se mettre à jouer les humanistes, car au final il a bien l'impression d'être le grand gagnant de cette histoire. Le blondin accueille donc la réflexion avec un haussement d'épaule traduisant avec une certaine réussite son indifférence totale face à de tels propos.

Ce qui le rend moins indifférent, en revanche, c'est la clairvoyance soudaine de la Rose. Qui le laisse sur le carreau. La garce ! Plus maline qu'elle en a l'air, malheureusement pour lui. Les yeux écarquillés traduisent sa surprise, avant qu'il ne se reprenne.


Bien, vous aurez son pourcentage une fois la prime touchée. C'est promis. Après tout, je peux bien vous accorder ça.

Et puis zéro pour cent de trois mille, ça ne va pas me revenir très cher.

Maintenant, dernière urgence: se barrer avant qu'elle ne comprenne l'arnaque. Sans aucun remord. Légitime, il a à faire à une noble, qui en plus partage la couche du Roy de France. Comme si elle avait besoin d'argent. Lui doit se contenter de quelques pillages et autres brigandages amicaux.
Un peu piqué au vif par le fait qu'elle ait osé réclamer un bout de la prime alors que lui se trimballe le cadavre depuis des semaines et est gentiment venu lui apporter, il opte pour une réponse plutôt concise. Quelle bande d'ingrats que les époux Pommières.


Si j'avais une malle ou une caisse, je ne me serais pas amusé à promener un cadavre dans un drap, Rose.

Le ton est amical mais le message est clair: Débrouille-toi toute seule comme une grande. Un ultime sourire est adressé avant qu'il ne pose une dernière -enfin il l'espère- question:

Bien, en avons-nous fini ? Je ne désire pas vous faire perdre plus de temps.
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Rosalinde
Fini ? Hahaha ! Comment ça fini ? Il en avant de bonnes ! C'était absolument HORS DE QUESTION qu'il se casse avant qu'ils aient trouvé une solution pour le transport du macchabée.

- J'ai toute la nuit devant moi, Poyntor. Ce qui nous laisse donc aaaaamplement le temps de trouver un moyen de traîner ces délicieux restes humains dans AUTRE CHOSE qu'un drap pourri.

Non, les messages subliminaux du genre "T'es bien gentille mais j'aimerais bien me barrer maintenant", elle a beau les comprendre, c'est beaucoup plus facile de faire semblant que non. Et, histoire d'illustrer son propos, ce genre de choses, elle alla se camper devant la porte de l'étable, histoire de lui éviter toute possibilité de retraite stratégique. Fais gaffe blondinet, une rousse armée d'une lanterne, ça déconne pas.

Mais bon. S'il n'avait rien, et qu'il n'y avait rien dans le périmètre dont ils pourraient se servir... Il faudrait bien qu'elle investisse dans un tonneau, ou quelque chose dans l'idée, histoire de pouvoir transporter le machin. Et voilà. Les conneries de Finn allaient encore lui coûter la peau des couilles. Comme si élever un gniard c'était déjà pas un poste de dépense suffisant ? HEIN ?

Boarf. Au pire, elle se rembourserait sur les royalties qu'elle toucherait pour la livraison de la tête du cadavre à la Rouge.


- Au fait... Il est de combien, le pourcentage ?

Que je calcule un peu le bénéfice que je vais faire et comment je vais le réinvestir en crèmes pour m'adoucir le cul, par exemple. Une vraie femme d'affaire. Et le nez pour flairer les arnaques. Bon, par contre, elle était un peu moins douée quand il s'agissait de se sortir du pétrin dans lequel elle se fourrait. Bien pour ça qu'elle comptait sur la sagacité du blondin.

Et puis d'ailleurs...


- Hé, on ne va pas se quitter sans aller s'en jeter un petit, si ?

Parce qu'en plus, il commençait à faire soif.
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Tynop
Et voilà que Rose semble aussi douée pour dénicher des sobriquets ridicules que pour faire des allusions coquines. Ou bien est-ce l'esprit du blondin. En tout cas pour lui "j'ai toute la nuit devant moi" = Faisons l'amour jusqu'à l'aube. Machinalement, il se triture l'alliance récemment passée au doigt en marmonnant:

Bah tiens... Je croyais que vous n'aviez pas que ça à faire, que vous ne comptiez pas passer par le Limousin, et maintenant vous vous attardez.

Il a quasiment dû la supplier de venir, et maintenant il ne peut plus s'en débarrasser. C'est bien sa veine.

C'est bon, calmez vous Isaure, on va trouver une solution.

On va essayer, en tout cas. Puis si on en trouve pas, et bien tu feras ce qui visiblement t'arrive rarement de faire: te contenter de ce que t'as.

Il ne cherche même plus à manifester son agacement, piqué au vif à la fois par le surnom qu'elle semble se plaire à lui infliger et l'insistance avec laquelle elle le questionne sur cette foutue prime. La voilà même qui semble vouloir l'empêcher de sortir. Ou bien est-ce une invitation implicite à une partie de jambes en l'air en guise d'Adieu ? L'alliance est de nouveau triturée, souvenir de ce mariage qui n'a aucun valeur officielle mais qui lui importe, de cette bague que l'Amante Royale rêverait peut-être de passer au doigt de son couronné compagnon.

À la question sur le pourcentage, les lèvres restent closes. À croire qu'elle à un sixième sens capable de lui faire poser les bonnes questions dès lors qu'il s'agit de se remplir les poches. Il va falloir trouver une pirouette, et vite. L'espace d'un instant, il envisage de s'enfuir en courant, son regard examinant les alentours. Mais non, l'étable qu'il a lui-même soigneusement choisi n'a qu'une seule issue et cette dernière est bloquée par un obstacle armée d'une lanterne. La tuer ? Impossible, Tynop a ce terrible défaut de bien trop vite apprécier les gens.
Mais ne t'en fais pas Rose, tu le paieras tôt ou tard.

La Pommières vient elle même proposer une solution susceptible débloquer la situation : Aller boire un coup. Acquiesçant illico presto, le vagabond vient s'emparer de bras de la Rousse avant de prendre la direction de la taverne la plus proche, s'exclamant du ton le plus assuré possible:


Le pourcentage ? Bien assez pour que vous puissiez acheter un tonneau de bière, Rose. Venez. Nous boirons quelques verres, et vous y logerez ensuite votre colis.

Est-il sérieux, ou bien désire-t-il la distraire pour prendre ses jambes à son cou d'un instant à l'autre ?
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Rosalinde
Pas de refus manifeste, elle se laisse vraissembablement entraîner sans (pour une fois ?) n'émettre d'objection, de remarque ou de désaccord. Ou pas encore. Peut-être attend-elle simplement d'être devant ladite taverne pour lui dire que c'est lui qui devra procéder à l'achat du tonneau, radine comme elle est. Ou bien la seule perspective de boire l'enchante au point de lui faire oublier toutes les questions d'argent. Toujours est-il qu'ils se retrouvent bientôt devant l'établissement, et le blondin se décide finalement à briser la silence par un :

- Et... Vous allez bien depuis la dernière fois ?

Tout en lui répondant un : "On a vu mieux, mais ça va", elle pousse la porte de la taverne, et élit une table au fond du rade, commandant au passage deux chopes au tavernier. S'assied, et ôte sa capuche, avant d'enchaîner sur un : "Et vous ?"
D'un sourire, il répond:

- Etant donné que je viens enfin de me débarrasser d'un bout de cadavre puant, et que vous allez m'offrir à boire, on peut dire que je vais bien. Vous entendez quoi, par "on a vu mieux" ? Toujours les mêmes problèmes avec notre bon Roy ?

Une fois sa phrase achevée, il plonge son nez dans sa chope afin de ne pas lui faire l'affront d'un sourire moqueur.
Rosalinde plisse les yeux.

- Qui vous dit que c'est moi qui vais payer ma tournée ? Tsss. Et puis du reste, je n'ai aucun problème avec Nicolas, qui se bat actuellement très vaillamment en Normandie.


Elle hésite... Et finit par lâcher son mytho, avec un sourire perfide :

- J'suis enceinte.

Si c'est avec un air narquois qu'il accueille les première paroles, la dernière phrase lâchée manque de lui faire avaler de travers sa chope. Toussotant un peu, il répond, d'un air trahissant sa surprise :

- Toutes mes félicitations ! Enfin ça m'emmerde un peu parce que du coup je me sens obligé de payer la tournée, mais c'est une bonne nouvelle pour vous. Mais vous m'aviez dit qu'il ne voulait pas... Avant le mariage. Il a changé d'avis ?

Ou comment discuter d'un sujet indiscret le plus naturellement du monde.

- Non. Il n'est pas le père.


Elle se prépare à la déflagration, dans 3... 2... 1...
Les yeux du blondin s'écarquillent. La question fuse:

-Vous êtes enceinte depuis combien de temps ?!

C'est qu'il en tremble presque, tandis qu'il repose son godet sur la table, soudainement livide.
Le sourire perfide revient, avant que Rose ne se décide à mettre fin à son supplice, les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures (et puis l'offense n'était pas si énorme que ça, il faut dire).

- Nan mais je déconne, en fait.

Un rire nerveux accueille la plaisanterie. Après avoir vu sa vie défiler devant lui durant les cinq dernières secondes, il renaît. Pas de gosse

- Hilarant ! Du coup vous n'avez aucune excuse pour ne pas payer la tournée.

Elle ne peut s'empêcher de rire, et lui tapote la main avec un air faussement compatissant.

- Soit, vous la méritez celle-là !

C'était au moins ça de gagné. M'enfin elle a bien failli le faire tomber dans les vapes. Il ne peut s'empêcher de demander confirmation, sous couvert d'une blague de mauvais goût:

- Vous êtes sûre, hein ? Non parce que vous avez pris du bide, quand même.


HEIN ? Pris du bide ? Elle vérifie en se tâtant le ventre et les hanches. Pas de bide supplémentaire. Mais du coup, un taquet pour Ponyt.
Un jour, il faudra qu'il apprenne à rendre les coups à celles qui se permettent de le frapper et pensent ne rien risquer étant donné qu'elles sont des femmes. Mais pas ce soir. Ce soir, il encaisse, ricane et maudit intérieurement celui qui a inventé la stupide règle selon laquelle on ne frappe pas les femmes. Changement de sujet pour éviter que la situation ne se dégrade:

- Vous faites quoi, dans le Sud ? Pourquoi vous n'êtes pas avec son Altesse ?
- Je me promène avec Judas, parce que Nicolas ne veut pas de moi sur un champ de bataille. Ce que je peux comprendre, pour tout ce qui est combat je suis le plus gros boulet que la terre aie jamais porté.
- Pourtant vous avez suivi Finn.
- Oui. Et ça lui a servi de prétexte pour me dégager quand il a trouvé mieux, alors que j'étais sa femme, et enceinte. Donc on va éviter de reproduire ce genre d'erreurs.


La remarque du Blondin n'était ni fine (sans mauvais jeu de mots) ni intelligente. Aussi se retrouve-t-il légèrement mal à l'aise, un peu désarmé. Ne sachant pas vraiment quoi faire, il décide finalement de commander deux autres chopes.

- Celle-là est pour moi. Toujours pas de mariage à l'horizon ?

Oui, la vérité crue est souvent plus efficace que l'ironie dans ce genre de situations. Elle sourit en voyant la chope arriver, et se rembrunit lorsqu'il lui pose la question du mariage.

- Je suis toujours mariée à Finn, et puis... Un roi n'épouserait pas une rien-du-tout, ni même une dame. Ni une de ses vassales. La seule chance que j'aurais de l'épouser serait de faire partie de la haute-noblesse étrangère, ce qui n'est de toute évidence pas le cas.
- Vous allez faire quoi, alors ?
- Bah... Rien.
-La situation actuelle vous convient, donc ?


Elle hausse les épaules, manière de signifier qu'on se contente de ce qu'on peut obtenir.

- Et vous ? Votre vie ?

Le haussement d'épaule est imité lorsqu'elle vient à son tour le questionner. C'est qu'il est plus à l'aise pour parler des autres que de lui. Il fait néanmoins l'effort de lui répondre:

-Rien de bien passionnant: Je me suis promené un peu partout, ait été banni d'autres duchés. J'ai fini en Bretagne et votre mari m'a donné du boulot.
- Et votre employeuse pénible ?


D'un sourire, il la corrige:

- Possessive, pas pénible. J'ai fini mon contrat et je suis allé prendre des vacances. On reste néanmoins en contact. C'est marrant que vous vous souveniez de ça.

Elle sourit.

- Et oui ! Elle vous a empêché de m'accompagner je ne sais plus où. Enfin. Et les amours ?
-En Alençon mais finalement vous n'y êtes pas allé. Concernant les amours, je me suis marié. Enfin pas officiellement. Mais ça a été l'occasion de boire un coup. D'ailleurs c'est votre tour de payer a boire.
- Pas officiellement ? Racontez !

Elle commande une nouvelle tournée d'un geste de la main

-Étant donné que je ne suis pas baptisé et que je ne pense pas que ma chère et tendre le soit, ça aurait été compliqué. Puis quand je vois votre mariage, je me dis que c'est pas plus mal. La cérémonie a donc été célébrée par une excommuniée. Axelle, si ça vous dit quelque chose.

- Ouiii ! Et qui est votre chère et tendre ? Vous l'aimez ? Elle est jolie ?


Le sourire devient niais a l'évocation de la luciole. Un homme amoureux ça a l'air stupide. Et ça l'est:

- Miya. Elle est magnifique, comme vous vous en doutez. J'vous la présenterai, si nos chemins sont amenés à se croiser de nouveau.
- Soit, je veux bien !


Le sourire ne masque pas la curiosité, mais reste qu'elle se prend à l'envier. Du coup, un soupir vient se perdre dans sa chope.

- C'est pénible d'être moi.

Adoptant un air compatissant, il vient lui tapoter la main :

-N'avez qu'à faire comme moi. Ne vous embarrassez pas de formalités.
- Comment ça ?
-Pour votre mariage.


Les sourcils se froncent, elle ne comprend pas très bien.

-Mariez-vous de manière non-officielle !
- Quel intérêt ?!
- Ça vous donne une raison de boire, d'obliger des personnes que vous voulez voir à venir et surtout vous avez la nuit de noces.


Elle réfléchit, et avec toute la mauvaise foi du monde, finit par lâcher :

- Il n'a pas le temps, de toute manière.


D'une légère moue, il vient remuer le couteau dans la plaie :

-Pas le temps pour vous ?

Et elle d'opiner vaguement du chef.

-Vous l'aimez ?
- Je crois oui.
-Vous croyez ?
- Oui, je crois. Sans en être certaine.
-Comment on peut "ne pas être certaine" d'aimer ?
- Parce que quand je suis avec lui je me dis que je l'aime et qu'il est le meilleur homme du monde, et quand je ne suis pas avec lui (ce qui arrive bien trop souvent), je me dis que je pourrais sans doute trouver mieux que lui.
-Et vous lui en avez parlé ?
- Je lui ai déjà écrit une fois à ce sujet, mais... Rien n'a changé.


Dans un haussement d'épaule, il semble avoir trouvé la solution:

-Alors allez voir ailleurs.

Ce n'est pas qu'elle n'y a pas pensé. Mais en toute honnêteté...

- Je n'ai personne à aller voir.
-C'est parce que vous n'avez pas cherché, non ?
- Si, un peu.


Et elle rougit de le confesser.
Tandis qu'un sourcil se hausse légèrement, il sourit en coin

-Vous allez me faire croire que personne ne veut de vous ?
- Exactement !
-Je vous plains. Vous allez mourir vieille femme.
- Oui, sans doute.

Elle fronce le nez, peu jouasse à cette perspective.
Commandant une énième chope, et légèrement imbibé, il lâche:

-Noyez votre désespoir dans l'alcool, et on noiera le cadavre dans le tonneau.
- Bonne idée !


Et voilà qu'elle s'enquille sa chope quasiment cul sec, avant de très élégamment s'essuyer la bouche à l'aide de sa manche.

-Très joli mouvement. Et bien sur ces bonnes paroles !

Il se lève, prend quelque secondes pour adopter une position stable et ne pas se casser la gueule.

-Vous achetez ce tonneau ?
- J'ai pas de sous.
-Moi non plus.
-On va devoir en voler un.
- Merde. Ouais.
-Dites, au fait... Pourquoi je vous aide ?
- Parce que sinon je me casse et vous vous démerdez avec votre macchabée. Et parce que je suis jolie.
-Mais Rose, le macchabé c'est votre problème... À la limite ça m'arrange, vous savez. C'est pour vous, hein. En plus je sais que vous avez l'argent. N'essayez pas de m'entuber.
- Pas sur moi !

Et au passage, la voilà qui se demande s'il est du genre à fouiller pour vérifier... Hum, chasser ces pensées.

-Où ça ?

Il tente, on sait jamais.

- Avec Judas et Léonard. Je ne peux pas aller le chercher, ça aurait l'air louche.
-Alors que revenir avec une malle qui pue à des lieues, c'est pas louche du tout...
- Ah, chut hein !
-Faites du gringue au tavernier. Ça vous démontrera que vous avez assez de charme pour que quelqu'un veuille de vous. Moi, pendant ce temps, je pique le tonneau.
- HEIN ? Non mais vous avez vu sa tête ? J'ai des standards moi !
-J'en serais presque flatté...


Elle rit, du coup.

- Quand même, hein.
-Et du coup vous comptez procéder comment ?
- Vous le draguez, je vole le tonneau.
-J'ai pas vos arguments.

Dit-il en se tâtant le torse

- Vous en avez entre les jambes. Ça marchera peut-être.
-On tire au sort ?
- Non !
-Bien, alors je vous laisse, Rose. Ravi de vous avoir revu.


Et joignant la parole au geste, il se lève.
Elle l''attrape par la peau du cul.

- Restez là !

Il se retourne, impassible.

-Oui ?
- J'ai besoin de ce cadavre !
-Alors mettez-y du votre, un peu...
- Ne me faites pas faire ça. Il est gros et dégoûtant. J'ai pas envie d'en être réduite à draguer les gros et dégoûtants. Et s'il ne veut pas de moi, vous imaginez ?
-Non, je n'imagine pas. Evitez de lui roter à la face et ça se passera bien. Bon sang je vais pas vous apprendre à séduire, Rose ?
- De toute façon aucun homme ne veut de moi en ce moment, même Nicolas je suis sûre qu'il en a marre de moi mais qu'il n'ose pas me le dire, de toute façon je suis grosse et moche et STUPIDE.


Bien évidemment, il lui faut se retenir de se mettre à pleurnicher. Ah, les joies de l'alcool...

-Stupide peut-être, en revanche vous n'êtes ni grosse ni moche, et vous pouvez donc parfaitement aller séduire le mâle.

Visiblement, il ne se laisse pas apitoyer

- En plus comment vous pouvez être sûr qu'il a un tonneau vide ?
-Mais s'il est plein c'est pas plus mal, on le videra...


Elle soupire très longuement, se lève, et va se sacrifier pour la Cause.
Tandis que lui la regarde, victorieux, avant de se faufiler jusqu'à la réserve. Les tonneaux sont vites trouvés, et il ne s'embarrasse pas d'en vérifier le contenu ni de voir si la ruse de la Pommières fonctionne pour commencer à le faire rouler vers la sortie. Pépère.
Et pendant ce temps là, elle boit à l'oeil tout en riant à gorge déployée aux vannes de merde du tavernier.
Une fois hors de la taverne, lui pose son tonneau devant la fenêtre et observe la scène, trop amusé pour signaler à Rose qu'elle n'a plus besoin de continuer.
Rose qui du coup continue à picoler et à se marrer, trouvant même le gars plus drôle au fur et à mesure que son taux d'alcool dans le sang augmente.
Tandis que le Blondin, commençant à se geler les miches dehors mais résolu à ne pas intervenir, commencer à se servir dans le tonneau.
Et après quelques minutes d'intensive discussion, la rousse de se rendre compte qu'elle commence à avoir sérieusement envie de pisser, rapport à toute la bière ingurgitée, et donc de se rendre vers l'extérieur, en se disant que deux petites minutes d'absence ne compromettront pas le plan. Sauf que Tynop était déjà dehors, en train de cuver.

- HÉ ! TROU DU CUL !

Ne se sentant pas concerné pour un sou, lui continue tranquillement de boire à même le tonneau.
Pour se venger, elle lui met un petit coup de pied. Parce que mine de rien, elle est violente, comme nana.
Maugréant et se massant le tibia, il daigne enfin se retourner, et avec un sourire hypocrite :

-Et bien, Rose ! Vous voyez que vous avez du charme !
- Ce n'est pas drôle.
-Vous aviez l'air de bien vous amuser, j'ai pas osé vous déranger.
- Je vous déteste.
-Alors que je viens de vous redonner confiance en vous ? Ingrate.
- Je maudis le jour de votre naissance.
-Attention, Rose; Je vais me vexer. Je vais vous laisser toute seule et vous allez devoir demander à votre nouvel ami de vous aider.
- Si vous faites ça je vous tue.
-Et vous feriez comment ?
- Avec mes mains.


Légèrement apitoyé par la conviction avec laquelle elle affirme de tels propos, il acquiesce :

-C'est bon... Pas la peine d'en arriver là. En route.

Et il referme le tonneau, avant de le faire rouler et de se mettre en route.
Elle le suit, en traînant un peu des pieds.

-N'allez pas me faire la gueule pour ça, quand même ?
- Je pourrais.
-Mais vous n'allez pas le faire.
- J'y réfléchis encore.
-Parce que je vous signale que mine de rien je me suis tapé un sacré bout de chemin, que je me suis esquinté à voler un foutu tonneau et que je m'apprête à vous aider à mettre un cadavre dedans.
- Vous voulez une médaille ?!
-Qu'on va encore devoir batailler pour savoir qui mettra le cadavre dans le tonneau parce que je vois venir à MILLE LIEUES que vous allez faire votre délicate !
- Je vous emmerde !
-Je veux bien une médaille. Vous en avez en stock ?
- Nan.


Il secoue la tête. Si en plus elle croit qu'il va lui laisser le moindre écu de la prime... Atteignant enfin l'étable, il remet le tonneau à la verticale avant de s'asseoir dans la paille.

-Allez-y, je vous regarde.
- Non.

Elle croise les bras.

-Si.

Il l'imite.
Pas d'accord, elle s'assied aussi dans la paille.

- Il est trop lourd pour moi.
-Vous êtes capable de me tuer avec vos mains, vous pouvez bien soulever un bout de cadavre, non ?
- Non. Et puis j'ai pas envie.
-On va donc attendre que vous ayez envie.


Du coup, il lui jette de la paille dessus. Comme un gamin.
Grognements de la part de la Rousse, qui du coup lui en jette aussi.

-Vous êtes chiante, Rose.
- On croirait entendre Finn.
-Ne m'insultez pas !
- Alors ne vous comportez pas comme un trou du cul.
-C'est vous qui agissez comme une pourrie gâtée !
- C'est faux !
-Prouvez-moi que c'est faux et mettez-y un peu de bonne volonté !
- Non.


Boudeuse, elle s'allonge dans la paille, bien décidée à camper là s'il le faut.
D'une main, il se masse la tempe. C'est qu'elle va lui donner la migraine.

-Rose, c'est ridicule...
- Soyez un homme, un peu.
-Le vieil argument... Vous croyez que vous allez me convaincre comme ça ? Je n'suis pas le tavernier, moi.
- Je vous déteste encore plus.
-Concrètement ça change quoi ?
- Ça change que je ne vous aime plus.
-Vous m'aimiez. Je le savais.


Il ricane

- Je vous aimais bien.
-C'était une plaisanterie, Rose. Pas la peine de préciser.


Agacée, elle finit par se lever, lèvres pincées, et tangue jusqu'au tonneau qu'elle ouvre, et renverse sur le sol.

- Là. Voilà.

Culpabilisant légèrement, il la regarde faire, déplorant le gâchis
Elle empoigne ensuite le drap, et tire le macchabée jusqu'au tonneau renversé, puis le pousse dedans, avant de relever le tout.

- J'ai envie de vomir.

Il se relève et remet le couvercle, histoire de dire qu'il aura fait quelque chose.

- Ne me dégobillez pas dessus et je vous promets de vous tenir les cheveux si ça arrive.
- Tu me touches pas ! Plus jamais !


Oui, elle est passée au tutoiement, l'alcool et l'énervement aidant.
Et dans un geste de défi, il la touche. Un doigt posé brièvement sur son front, avant de s'écarter en prévention de tout vomissement.
Pas de vomissement, pourtant, elle se contente de le regarder, avec un air blasé.

- C'est tellement drôle.


Ça y est. La garce. Elle est parvenu à le faire culpabiliser.

-Bon... Je suis désolé. Ça vous va ?
- Oui. Mais allez donc retrouver votre femme, maintenant.
-J'y cours, j'y vole. Et vous, écrivez-moi si l'envie vous prend. Si vous avez envie de parler, quoi. À défaut de partager des verres, on pourra échanger des courriers.
- J'y songerai.
- Cela dit, vous seriez chou si vous faisiez rouler le tonneau jusqu'au coche.


HAHA, ruse de Sioux, l'apitoiement pour avoir ce qu'on veut après. Maligne, la Rosalinde.
Et forcément, elle a trouvé la bonne tactique. Un peu tard, elle aurait pu s'en servir plus tôt, mais c'est efficace. Il accepte donc sans rechigner et fait précautionneusement rouler le tonneau jusqu'à destination, le cadavre frappant de temps à autre contre la paroi lorsque le contenant heurte une pierre.
Et elle le suit, une main dans une poche, l'autre tenant la lanterne. histoire de servir à quelque chose.
_________________
Rosalinde
    [Et le lendemain...]


Citation:
    Master Trou du Cul,

J'ai réceptionné votre colis. Sympa, j'apprécie l'attention.

    Belle Épine

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Tynop
[Le lendemain aussi, ailleurs, mais au même destinataire]

Citation:

Vieux débris,

Votre épouse a reçu son joli cadeau. Si elle vous parle de votre pourcentage, rentrez dans son jeu, mais n'escomptez pas recevoir le moindre denier étant donné que c'est moi qui me tape tout le sale boulot. Je file vers Bouillon.

L'Emmerdeur.

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Finn
Oh le joli papelard... L'Irlandais ne se lasse pas de relire le vélin frappé du sceau du Saint-Siège qu'il a entre les pattes. Rome a statué. Bien sûr, il a fallu très discrètement encourager l'évêque à se montrer clément sur les peines, compte tenu de la lenteur de cette maudite procédure. Ce qui coûta de l'encre et du temps. Mais au moins n'a-t-il plus à exécuter son plan jusqu'à son terme. Il faut croire que parfois, les choses s'arrangent d'elles-mêmes, ou presque. Il a pu retrouver son nom et se débarrasser de tout ce qui le liait à l'ancien. Cela, sans avoir à trépasser aux yeux de tous, et surtout de cette Église qui aurait pu le lui faire payer très cher. Tout va pour le mieux, donc.

Rien ne peut ternir cette victoire sur les lois de Dieu, pas même les lignes de l'Artésien qui, un autre jour que celui-ci, l'auraient consterné en ce qu'elles sous-entendent. Alors va plutôt pour quelques félicitations de rigueur.


Citation:



    Rose,


    Tout d'abord, je vous remercie de me mettre la majuscule. Mais je ne vous demandais pas votre appréciation : ce « colis » était censé nous servir aussi bien l'un que l'autre. Si vous croyez que ça m'a amusé de découper ce vieux bonhomme... Fort sympathique, par ailleurs (paix à son âme). J'ai descendu quelques canons en sa compagnie et je dois reconnaître qu'en plus de me ressembler, il avait le bon goût d'apprécier le malt irlandais. Mais il faut savoir ce que l'on veut dans la vie et ne pas rechigner à se salir les mains, si tant est que l'on veuille bannir l'échec de son horizon.

    Ceci pour vous dire que je ne suis pas non plus fier de vous avoir envoyé paître l'hiver dernier, alors que nous quittions l'Anjou. Nous n'en avons pas souvent discuté. Sans doute parce que converser avec vous me procurait l'envie de me dépecer le haut du crâne. Ça n'a pas toujours été le cas, j'ai certes pris plaisir à ce mariage. Les premières semaines, du moins. Bref, je ne compte pas m'excuser, vous savez à quel point ce serait malhonnête, et nous avons chacun nos torts, mais je tiens à ce que vous sachiez que j'aurais préféré que cela se passe autrement. La meilleure alternative aurait été de ne jamais nous unir, ce mariage était une erreur à peine fut-il envisagé. Si cela peut vous apaiser, nous n'étions tout simplement pas faits pour nous entendre et c'est tout ce qui a motivé mon départ. Car après tout, c'est la vérité. Et pour être tout à fait franc, je ne voyais en vous qu'un ventre, un moyen de me ranger, quand vous souhaitiez faire vibrer votre petit cœur (mais je crois ne pas vous l'avoir réellement caché). Je gage qu'à présent, vous trouverez de quoi le satisfaire à sa juste valeur.

    Quoiqu'il en soit, vous avez su vous montrer utile. En ne faisant rien, certes, mais c'est ce que vous faites le mieux. Nous ne sommes plus mariés, je n'ai donc plus besoin de vous. Quant à notre ami sans tête, vous pouvez vous en débarrasser. Offrez lui de dignes funérailles ou jetez-le dans la Garonne, qu'importe. Il est à vous, voyez avec votre conscience.

    Enfin, puisque je suis mort, je crois qu'il serait de bon ton de vous faire mes adieux. Je doute de vous revoir un jour vous ou Léonard. En cela, vous ne recevrez plus d'argent de ma part. Mais vous aviez un peu d'avance là-dessus, non ? Plus tard, lorsqu'il aura atteint l'âge de raison, vous pourrez lui expliquer. J'ai laissé un présent pour lui à Miramont, j'imagine que depuis le temps, elle a dû vous l'envoyer. C'est une sirène en bois, à l'image de celle qui trône partout à Kiberen. Ainsi, il saura où me trouver si jamais l'envie lui prend.

    Puisse le Seigneur se montrer toujours clément envers vous.


      F.






Citation:



    L'Artésien,


    Ravi d'apprendre que vous avez mené à bien votre mission. Vous avez géré ça d'une main de maître. Mais ne vous avais-je pas conseillé de ne pas éveiller l'appétit de Rose ? Laissez, je préfère ne pas savoir ce qu'elle a bien pu s'imaginer pouvoir tirer de cette affaire. Elle ne peut pas me causer de tort et c'est tout ce qui compte.

    Bien, vous avez tenu vos engagements, et je crois avoir tenu les miens en ne vous embarquant pas dans un traquenard. Comme je vous l'ai déjà dit, cette prime ne m'intéresse pas. Je ne possède pas l'esprit versatile de mon ex épouse alors ça n'a pas changé. C'est peut-être dur à croire mais j'ai parfois d'autres intérêts que l'argent. La seule idée que Bouillon se fasse dépouiller sur une farce suffit à mon bonheur. Je n'ai plus la nécessité de cette diversion mais j'espère malgré tout que vous réussirez. Alors bonne chance, et peut-être aurons-nous à nouveau l'occasion de nous rendre service.

    N'hésitez pas à écrire, j'aurais plaisir à connaître le fin mot de l'histoire.


      F.






L'argent... Qu'importe l'argent en lui-même quand on peut s'en servir pour s'épargner une pension à verser aux uns et envoyer les autres à sa place sur le billot. Les réputations sont décidément toujours loin du compte.
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Rosalinde
Citation:
    Misérable,

Bravo. Vous avez enfin réussi à trouver un moyen de vous débarrasser de votre fils, et de la seule chose qu'il représentait pour vous : Une pension à verser lorsque son souvenir se rappelait à vous. C'est à dire... Quoi ? Deux fois ? Trois, peut-être.
Pour le reste, je me fiche de vos états d'âme. Vous vous êtes comporté comme le dernier des salauds sur toute la ligne, et même si j'ai eu des torts, les vôtres pèsent au moins le centuple. Vous n'existez plus ? Tant mieux. J'aurais souhaité que ce fut toujours le cas.
Quant à la sirène dont vous me parlez, je n'en ai jamais vu la couleur. Mais si Isaure se décide un jour à me la faire parvenir, soyez assuré qu'elle rejoindra le bûcher des lambeaux de vous.

A jamais,

    Qui vous savez.

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