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[RP] Église Saint-Nicolas de Blois

Chadada
Chadada était passé faire sa prière quotidienne à l'Eglise de Blois lorsqu'en sortant il aperçut une affiche qu'il n'avait pas encore eu le loisir de lire.

Un nouveau diacre à Blois ? Fantastique ! se dit-il. Une ville ne devrait jamais rester sans diacre trop longtemps.
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Ayena
[Dimanche 10 novembre 1461 : messe dominicale.]


Le grand jour était arrivé. Ayena allait donner sa première messe. Et croyez-moi, cela l'angoissait : elle avait beau avoir assisté à des milliers de messes, l'orchestrer, ça n'était pas la même chose. Elle avait travaillé toute la semaine à préparer ce dimanche. C'est donc un peu fatiguée, mais heureuse qu'elle se présenta tôt à l'église. Elle avait recruté deux servantes pour donner un coup de balai dans la maison de Dieu : y'avait pas à dire, une église, quand c'était pas utilisé, ça devenait bien vite crade.

Du vin, du pain, tout était prêt.

La diaconesse nouvellement nommée se plaça donc sur le parvis de l'église à l'heure dite et envoya les servantes sonner les cloches, au grand désarroi de ces dernières qui se disaient que tout de même, là n'était point leur rôle : mais on avait pas de bedeau à Blois. Il faudrait penser à en nommer un, sans doute.

Ainsi les cloches sonnèrent de façon étrange mais fort bruyamment et la Talleyrand, sur le parvis, debout appuyée sur sa canne, espérait voir arriver le peuple des fidèles. Elle avait revêtue une robe très simple, marron, serrée à la taille par une corde fine. Elle n'était plus là la Baronne, mais la diaconesse. Une femme à plusieurs personnalités : il n'y avait qu'à espérer que ça ne ferait pas peur aux aristotéliciens...

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>Ayena est habillée par DECO.
- Héraldique -
Yoan.
Yoan n'était plus rentré dans une église depuis ses premiers pas en ville. Il en avait un souvenir encore vivace et étrangement très proche du sol qu'il avait brossé des jours durant.

Cette fois je resterais humble et courbé mais uniquement pour respecter l'usage et pas pour lessiver le sol !

Comme il ne connaissait pas grand chose aux coutumes religieuse, il s'installa au fond de l'église ne voulant pas déranger. Il remarqua la diaconesse préparant la messe et lui fît signe depuis sa place. Apparemment tout était prêt, l'endroit s'emplissait d'une atmosphère de sérénité et de recueillement. Yoan baissa la tête et laissa le calme environnant s'emparer de lui.
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Et dans le doute, frappe encore !
Xalta
Cette fois-ci elle avait bien entendu les cloches tintinnabuler. Elle était levée depuis fort longtemps. Elle ne trouvait plus vraiment le sommeil depuis quelques jours. Elle avait vécu des heures quelque peu bouleversantes au cours de ces derniers jours. Un évènement connu seulement d'un petit cercle. Elle ferait prochainement une annonce officielle dès qu'elle aurait un certain vélin scellé et signé en main.

Elle n’était donc plus dans le campement quand l'appel aux fidèles lui parvint. Elle fit donc rapidement le trajet entre la taverne et l'église. Au moment de franchir le seuil, un signe accompagné d'une génuflexion. Aujourd'hui elle ne serait qu'une fidèle parmi les fidèles. Elle salue la diaconesse avec un sourire chaleureux.

Ma soeur, comment allez vous ?
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Durant le Grand deuil , dont la durée est de six jours, soit jusqu'au premier novembre 1463 inclus :

- Leurs Altesses les fils et filles des Souverains royaux porteront du pourpre.
- Les hommes porteront des tenues modestes de noir ou de blanc.
- Les femmes porteront des tenues modestes de noir ou de blanc & seront voilées.
- Les épées seront portées avec un ruban de deuil.
- Les blasons nobles seront portés en noir & blanc.
Ninouchka
Blois se réveillait au son des cloches.
Ninouchka sourit, se hâta vers l'église.

Elle y entra d'un pas léger, mais comme toujours, une fois passées les lourdes portes de bois, il lui fallut quelques instants pour s'accoutumer à cette fraîcheur si particulière et à la pénombre des édifices religieux.

Elle salua leur nouvelle diaconesse et ceux qui étaient déjà là et dont elle croisait le regard puis elle s'en fut vers sa colonne préférée. Celle sur laquelle elle s'adossait depuis des années pour fermer les yeux et entrer en prière.

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Chadada
Les cloches sonnaient, il fallait y aller.

La veille, comme tous les Blésois, il avait reçu une missive de la nouvelle Diaconesse de Blois les prévenant de sa nouvelle nomination. A la hâte, il avait pris le temps la veille de faire un brin de lessive, et c'est donc une toque lavée de la poussière de six mois de pérégrinations sur les chemins du Royaumes qu'il vissa sur sa tête avant de quitter sa petite chaumière Blésoise située à quelques encablures seulement de l'Eglise.

Quelques dizaine de mètre plus loin, il retira son couvre-chef et salua la nouvelle diaconesse avant de pénétrer dans la Nef. Il se signa puis adressa quelques sourires et signes de têtes polis et amicaux à destination de quelques présents qu'il connaissait.
Il rejoint enfin un des bancs de l'Eglise et y prit place, prêt au recueillement.

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Garance_de_grimaud
Depuis son installation à Blois avec Eflam,Garance n'avait pas entendu les cloches sonnées, c'est donc avec hâtes qu'elle sortit de son moulin et alla se changer chez eux et se dirige vers l' église.

Elle poussa les lourdes portes , mit un genou à terre et fit le signe des aristotéliciens puis elle prit place au fond de l église en se demandant si Eflam viendrait. Garance baissa la tête pour prier un instant.
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C'est de l' Or
Ayena
Au fut et à mesure que les fidèles entraient, elle les saluait, leur souriait, discutait un peu avec les moins timides. Certains, visiblement, venaient ici pour la première fois : cela plut à la diaconesse : c'était là son but que d'éveiller la ville par le fait religieux. Elle voulait créer un rendez vous inoubliable. Elle voulait que les blésois se connaissent, apprennent à vivre ensemble. En fait, elle avait plein de beaux rêves.
Elle salua Xalta chaleureusement :


- Merci, je vais très bien ! Et vous, donc ?

D'autres fidèle arrivèrent, qui reçurent chacun la même attention. Puis les cloches cessèrent de sonner et Ayena rejoignit le devant de l'église, lentement parce qu'elle boitait mais aussi parce qu'elle rassemblait ses esprits avant de prendre la parole.

- Bonjour à tous et bienvenus dans l'Eglise pour ceux qui se sont déplacés pour la première fois. Je suis heureuse d'être aussi bien entourée aujourd'hui.

Elle sourit, sincère.

- Je tiens à me présenter pour ceux qui n'ont pas eu la chance,...

Ou le malheur, compléta t-elle mentalement,...

- ... de me voir en taverne. Je suis Ayena de Talleyrand. Je suis installe depuis peu à Blois, et déjà j'aime cette ville.

Petit silence, le temps de parcourir l'église des yeux et d'en apprécier l’architecture.

- Ceux qui veulent plus de détails m'en demanderont autour d'un verre, amis pour faire simple, je suis maman d'un petit garçon, et veuve.

L'enfant était dans les bras de sa nourrice, sur un banc. Il avait à peine un an et regardait déjà sa mère d'un regard très éveillé, et presque émerveillé.

- A ce propos, je le baptiserai la semaine prochaine, et vous êtes toutes et tous invités à ce moment qui se voudra simple et conviviale.

Ayena attrape son livre des vertus.

- Quelqu'un aurait-il une annonce à faire avant que nous commencions l'office ? Pour se présenter, ou poser une question, peut être ?

Et un silence timide s’installa. La messe ne devait pas être une fade heure sans remous où le religieux psalmodiait sans retours. Du moins, ce n'était pas ainsi qu'Ayena s'imaginait la messe.
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>Ayena est habillée par DECO.
- Héraldique -
Ayena
Ca ne se bousculait pas au portillon pour prendre la parole. La diaconesse prit un air entendu du style "je l'avais bien prévu !" et poursuivit.

- Pour commencer, je vais vous inviter à la confession. Je serai disponible à votre demande pour toute confession. En attendant, prions pour tous les Saints, le Très Haut nous pardonnent nos péchés. Je vous invite aussi à vous ouvrir à vos amis pour vous excuser des fautes commises ou pour alléger votre âme. La discussion sera toujours plus bénéfique que le silence !

La jeune femme laissa chacun réfléchi à ses paroles et tourna tranquillement les pages du lourd manuscrit pour trouver le passage qu'elle voulait lire plus tard.

- Ceci étant dit, récitons le Credo ensemble, s'il vous plait. Et pour ceux qui ne sont pas des habitués, écouter ces paroles, et n'hésitez pas à poser des questions à vos voisins ou à moi, après la messe.

Et d'une foi non feinte, Ayena entama la récitation à voix haute et claire.

- Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.


Chacun attendit que l'autre l'ai rattrapé dans la récitation et enfin, d'un voix commune, on proclama :

- AMEN !

Ceci étant fait, il fallait passer à la lecture. Et la jeune femme n'avait pas choisi n'importe laquelle...

- Aujourd'hui, je veux partager avec vous un passage du Livre 3. Je ne l'ai pas élu au hasard. Sachez, pour ceux qui ne le savent pas, qu'une alliance nommée Fatum a pris possession de la Normandie. Ces hérétiques sont combattus par de vaillants soldats, serviteurs du Royaume et du Très Haut, aussi. Bref. Voici la lecture, que vous allez comprendre à la lumière de ce que je viens de vous rappeler.

Ayant simplifié ce qui se passait en Normandie où son amant combattait au risque de sa vie, la jeune femme lut :

- Alors que la foi Aristotélicienne essaimait à travers le monde, une secte nommée “Bogomiles” faisaient rage à travers tous les Balkans. Ils brutalisaient les vrais croyants et brûlaient leurs églises. A leur tête se trouvait Abaddon, le fléau, gourou dont la folie fut rarement depuis égalée.

Nitouche, jeune fille vertueuse, était cultivatrice de maïs et maire du charmant village de Sarajevo. Elle vivait encore dans la ferme familiale et était fiancée à Igor de Zagreb, petit marchand croate qui l’aimait tendrement. Lorsque Abaddon et ses sectateurs firent étape dans la ferme des parents de la sainte, ils s’efforcèrent de tous les convertir. Mais Nitouche, ses parents et son fiancé Igor étaient des vrais croyants. Fidèles à l’Eglise Aristotélicienne, ils refusèrent toute compromission avec ces hérétiques.

Sainte Nitouche leur demanda: “Pourquoi Dieu se serait-il limité et déplacé dans un corps humain, alors qu’Il est la Toute-Puissance, infini et éternel?”

Elle demanda de plus: “Pourquoi Dieu aurait-Il Lui-même transmis Son message alors qu’Il l’avait auparavant confié à un humain, en la personne du prophète Aristote?”

Enfin, elle demanda: “Si Dieu s’était incarné, pourquoi se serait-Il laissé martyriser et tuer, alors qu’Il est immortel et Tout-Puissant?”.

A ces questions, les hérétiques, tels les animaux de la Création, ne surent répondre. Ils bouillaient de rage devant une foi si pure. Alors, vraisemblablement encouragés par la Créature Sans Nom, les Bogomiles se ruèrent sur elle, sa famille et son fiancé. Ils leur firent subir les pires atrocités, laissant libre cour aux péchés dont ils étaient gorgés.


Elle reprend son souffle et laisse chacun réfléchir au passage, avant de l'expliquer :

- Entendez ! La mauvaise croyance vous est décrite dans ce passage... Ainsi que ces conséquence horribles... Rappelez-vous lorsque Dieu convoquera toutes ses créatures le jour du jugement dernier, celui ci ne se trompera point et vous ne le duperez point. Ceux qui auront tels les "bogomiles" péchés en pronant un dogme hérétique seront chatiés. Gardez toujours à l'esprit qu'il faut se méfier des gens se détournant de la voie des Saintes écritures.

Le tout avait été proféré sur un air vraiment inspiré. On se calma, on chanta un peu en latin.

- Pour les semaines prochaines, n'hésitez pas à préparer une lecture à ma place, ou à prendre contact avec moi pour que je vous conseille pour que vous participiez.

Elle sourit, engageante.

- A présent, partageons le pain et le vin, symbole de l'amitié aristotélicienne.
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>Ayena est habillée par DECO.
- Héraldique -
Garance_de_grimaud
Garance écoutait la diaconesse, puis récita le credo.
Citation:

- Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.


la jeune femme écouta la lecture. Quand, elle entend le nom du Fatum ... elle repensait à son ami qui avait rejoins l' armée du dit fatum elle l'avait appris quand celui-ci était venu la voir à Blois, elle n'avait pas aimer du tout. elle écouta la suite de la lecture et se mit à prier.
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C'est de l' Or
Ayena
On rompit le pain, on le partagea, de même que le vin. Puis Ayena envoya ses servantes sonner à nouveau les cloches pour signifier la fin de la messe.

- Je vous souhaite à tous un bon dimanche ! A la semaine prochaine, et d'ici là, n'hésiter pas à me contacter !

Elle s'en alla ensuite à la rencontre des fidèles, appuyée sur sa cane, souhaitant à untel ceci ou cela, disant à untel de prier pour telle raison, etc...
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>Ayena est habillée par DECO.
- Héraldique -
Ingeburge
À la faveur de la démobilisation de l'armée, Ingeburge avait pu se rendre à Blois, en ce bourg devant lequel ceux qui avaient rejoint l'armée des Lames d'Amahir cantonnaient et duquel le hameau de Vineuil où ils se trouvaient exactement dépendait. Pour être tout à fait exact, elle attendit le dimanche pour s'y rendre, n'ayant eu en fait aucun besoin de revenir en ville, disposant de tout ce dont il lui était nécessaire au campement puisque les chariots convoyés depuis Auxerre et lourdement chargés ne l'avaient pas été en vain. C'était toute une reconstitution de vie domestique qui avait été entreprise là où l'armée attendait et si Ingeburge avait eu à souffrir des soucis inhérents à tout cantonnement militaire, elle n'était pas à plaindre non plus; la guerre était l'affaire de la noblesse et là haut, plus au nord, l'on se battait pour de bon. Non, nulle raison de s'en retourner sur Blois, jusqu'à ce dimanche où elle avait eue envie d'une église, d'autre chose au-dessus de sa tête que la ramée clairsemée d'un arbre ou la toile de son pavillon quand elle priait. Il lui arrivait, même quand elle était chez elle, de rester plusieurs jours sans aller suivre un office dans un lieu de culte, sacrifiant à ses dévotions en privé. Puis, l'envie de sentir de l'encens dispensé par quelqu'un d'autre que soi et de s'emplir les oreilles de chants.

C'était ce qui venait de se produire en ce dimanche et puisqu'ils étaient libres de leurs mouvements, tant qu'il ne s'agissait pas de mettre un orteil en Berry de sa propre initiative ou de décamper franchement, elle se fit harnacher un palefroi et entourée de ses gardes lombards, piqua un galop vers la cité blésoise. Point d'é-p-o-u-x dans cette aventure, elle l'avait fait simplement savoir qu'elle voulait muser dans les environs, ne demandant ni autorisation, ni compagnie, soulagée par avance de se séparer du comte du Tournel qu'elle n'avait jamais autant vu depuis qu'ils avaient rejoint la mobilisation orléanaise. Le carillon des cloches l'accueillit alors qu'elle franchissait la Loire au pas, empruntant le Pont royal à partir de la route de Saint-Aignan. La sonnerie argentine et tintinnabulante lui mit le cœur en joie, si elle avait eu envie avant tout de la bâtisse, elle avait aussi eu envie de son ambiance dominicale et avait fait seller son cheval sans attendre beaucoup. Mais l'église de Blois, là, était occupée, au moins par un bedeau, sinon, l'angélus lui parviendrait-il ainsi? Et elle put le voir en pénétrant discrètement dans l'édifice après avoir mis pied à terre, prenant avec elle deux gardes désarmés, les trois autres attendant à l'extérieur chargés de leurs épées, de celles du duo entré à l'intérieur et des montures.

Il y avait là quelques fidèles, et la baronne de Crussol pour mener l'office. Ce fut du moins ce qu'elle devina, par sa position et cette invitation qu'elle faisait à tous de demander pardon, ayant de fait manqué la présentation du début. Ses pensées n'allèrent pas plus loin que le constat de cette présence, elle était déjà prise par la prière et sa tête décemment voilée se penchant en avant, elle s'agenouilla et prononça les paroles rituelles. Toujours au sol, les mains jointes et les yeux clos, elle récita ensuite le Credo avant de se rasseoir, afin d'écouter lecture, homélie et les éventuels messages. Ainsi s'écoulèrent les minutes et Ingeburge, assise très droite sur le rebord de son banc du fond, écouta tout, regardant droit devant elle, ses doigts gainés de peau jouant avec les grains de buis du chapelet reçu de sa mère quand elle était née. Vint le temps de la communion, et elle se déganta, recevant au creux de sa paume nue un morceau de pain, refusant en revanche le vin. Elle mastiqua lentement, tâchant de faire le vide, pour sentir sourdre l'apaisement que les offices provoquaient toujours en elle. Puis, ses pensées allant vers sa filleule qui était mobilisée en Normandie, son ex-vassal dont elle ignorait la localisation, sa fille restée à Auxerre, elle resta là, sur son banc, encadrée de ses deux Lombards taciturnes.

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Ninouchka
Elle s'était jointe aux prières communes, avait écouté la lecture ainsi que les commentaires qui l'avaient accompagnée.

Certains mots prononcés en amenaient d'autres à sa conscience, certains la faisaient s'échapper vers des souvenirs qu'elle ne pouvait partager avec personne n'étant connus que d'elle seule, d'autres encore la ramenaient à ses préoccupations personnelles du moment.

Comme toujours, elle finit par remettre ses soucis et ses questionnements dans les mains du Créateur. Cela l'apaisait de se décharger ainsi, d'autant qu'elle n'avait que peu de pouvoir sur les événements et leurs conséquences.

Elle se leva pour le partage du pain et du vin, puis retrouva sa colonne sur laquelle elle s'appuya les yeux fermés, laissant errer ses pensées, les transformant en prières.

C'est le chant des cloches qui la ramena à la réalité. Elle resta encore assise quelques instants puis elle sortit, saluant d'un sourire et d'une inclinaison de la tête la diaconnesse et ceux qui avaient été unis dans la prière ce dimanche.

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Ayena
Si l'église était froide, Ayena se trouvait réchauffée par la messe. Et si son pas était lourd, la jeune femme était souriante. Elle s'en alla vers la nourrice de son fils pour embrasser l'héritier sur le front, ravie de le voir gazouiller joyeusement. Ha ! S'il s'était douté que dans une semaine il allait être baptisé par de l'eau bénite et hurler à tout va ! Pour l'heure, il fallait rentrer, et c'est ce qu'ordonna la mère à celle qui s'occupait de son fils, le portant sur ses hanches quand Ayena ne pouvait plus le faire : le morveux était devenu trop lourd pour l'éclopée qu'elle était.

- Je vous retrouve plus tard.

Oui. Car de loin, elle avait reconnu la sombre silhouette d'une femme qu'elle connaissait. Ou plutôt qu'elle avait connue. Un peu. C'était celle de la Froide.
La Boiteuse, intriguée de cette présence qui lui parut incongrue dans une si petite église, si loin des lieux où elles avaient œuvré ensemble ou du Comtat du Soleil où Montjoie avait régulé les affaires héraldiques pendant si longtemps, que ce ne fut que lorsqu'Ayena s'approcha des Lombards qu'elle sut qu'elle ne s'était point trompée. Alors elle hésita. La nature directe de la Baronne fut battue un temps par la timidité et les nombreuses inconnues qui s'ajoutaient à l'équation des relations qu'elle voulait/pouvait entretenir avec Ingeburge. Elles s'étaient appréciées un jour peut être, et puis le temps avait fait son office. Les relations de chacune aussi, sans doute. Actarius avait refusé de devenir le parrain du petit Charles Madrien et n'avait pas tenté de garder le contact avec la veuve de son ami. Bref. C'était un peu compliqué. Mais Ayena était là en tant que diaconesse. Et puis... Elle était curieuse. De la façon dont elle allait être reçue.

- C'était mon premier office.

S'excuser de l'imperfection de la chose. Pour une grande Dame comme la Froide, ça avait du sembler ridicule.

- J'espère qu'il vous a plu.

Et d'attendre dans l'allée, appuyée sur sa cane, prête à s'en aller si on l'envoyait paître. Sait-on jamais.
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>Ayena est habillée par DECO.
- Héraldique -
Ingeburge
Filleule, ex-vassal et fille s'étaient vus remplacés dans l'esprit songeur d'Ingeburge parson é-p-o-u-x; il fallait, toujours, qu'elle en revînt là, à lui. Agaçant. Chaque minute écoulée à attendre sur ce banc éloignait l'instant des retrouvailles et elle constatait, les sentiments contradictoires et mêlés, qu'elle n'avait aucune envie de se lever. Si elle n'avait donné aucune indication à propos de son retour, elle savait qu'il l'attendait et qu'il finirait par se demander ce qu'elle faisait, à vouloir en retourner tous les environs, prêt à la traquer si cela s'avérait nécessaire. Il fallait donc quitter l'église et repartir vers Vineuil, pour le retrouver et supporter à nouveau sa gentillesse, subir ses compliments, être en butte à ses attentions. Et comme souvent ces temps-ci, elle se figurerait que quand il la regardait, ses yeux s'attardaient sur son ventre, à la recherche d'un signe, d'une manifestation qu'elle savait absents et dont il avait besoin. Alors, elle agirait comme souvent en ces cas-là, elle se collerait à lui et s'abandonnerait à son étreinte, pour qu'il pensât à la femme et non à la mère que le Très-Haut ne semblait pas enclin à la faire redevenir; et là comme les autres fois, cet abandon ne porterait pas ses fruits. Devait-elle alors encore demander, comme elle l'avait fait en l'église castrale de Dourdan? Devait-elle encore promettre? Devait-elle solliciter la faveur divine? La bourse à sa ceinture contenait quelques pièces, elle pourrait les laisser à la paroisse de Blois, en guise d'offrande. Tant pis pour le beignet dont elle avait, elle s'en rendait compte à l'idée de donner tout son argent, soudainement envie.

Le livre d'heures posé en son giron fut mis de côté et ses doigts gantés partirent à la recherche de l'aumônière rebrodée. Toujours dans ses pensées bien plus fertiles que sa matrice, elle ne prêtait pas attention aux fidèles encore présents qui selon le cas partaient, devisaient ou restaient. Ce fut le léger mouvement des Lombards qui l'alerta d'une approche, ils avaient toujours, quand on venait à elle, cette façon de renforcer leur cordon de sécurité. Suspendant son geste, elle releva la tête et vit la baronne de Crussol en même temps qu'elle l'entendit. Ayena lui parla de cet office qu'elle venait de mener, c'était son premier, elle venait donc d'être nommée, ce qui expliquait qu'Ingeburge avait eu la chance de tomber sur une église en vie et occupée. Sans répondre immédiatement, la Prinzessin rabattit à nouveau le pan de son manteau qu'elle avait entrouvert pour accéder à la ceinture où pendaient parmi des babioles sa petite bourse. Les mains posées sur son ventre, elle finit par articuler, d'une voix neutre :

— Brignoles. Livre des Vertus, Le Mythe Aristotélicien, Pré-Histoire, Partie IV Les Péchés.
Une église provençale quasi vide. Dedans, son premier époux, ce débauché qui l'avait poussée à devenir diaconesse. Peut-être d'autres gens mais la mémoire sur ce point là, lui faisait défaut. Mais ce qu'elle avait lu, dit...
— Et un sermon sur la nécessité de se souvenir que nous sommes que parce qu'Il l'a voulu et qu'il faut donc, en vertu de Son don, nous aider les uns les autres.
Elle revoyait l'autel, elle sentait à nouveau la myrrhe, elle reconnaissait les cloches.
— On n'oublie jamais la première fois que l'on sert la messe.
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