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[RP] Carnet de voyage d'Exa et Kem

Aubin, incarné par Domenika


Ils venaient de retrouver Exaël, enfin! Il les attendait impatiemment, un baluchon et une lettre à la main... Aubin la lut et fronça les sourcils. Décidément, rien ne se passait comme prévu! Nezumi était-elle morte? Autant de questions sans réponses qui nécessitaient un départ sans délai... Le jour se levait, les moines n'allaient pas tarder à voir qu'un des leurs manquait à l'appel. Ils se précipitèrent sur le bateau, et Aoki commença à sortir les voiles pour profiter de la prochaine marée. Aubin parcouru le bateau de long en large sans trouver Cyrilla... jusqu'à ce qu'il descende en cale, vidée de ses marchandises, et entendit quelques matelots murmurer derrière les tonneaux... Pierrick et deux autres gros bras...

Bon, les deux étrangers ne vont pas tarder à remonter à bord. Dès qu'on sera au large, on les balancera par dessus bord.
Et pour Cyrilla?
Bah... elle est bien enfermée où elle est, ça nous fera un peu de distraction. On leur dira qu'elle est malade. On la revendra arrivés à Gênes, je connais quelques maquignons qui nous feront un bon prix...


Aubin tendit l'oreille. Enfermée? Sûrement dans sa cabine... Elle avait dû se faire surprendre. Il voulu remonter discrètement, mais les voix s'étaient tues. Il avait du faire du bruit! Il sortit son sabre. Trois hommes, pas des guerriers... lui manquait d'entrainement... Ils ne se battirent pas à la loyale. Un contre trois, mais quand il réussit à tuer Pierrick, et trancher le bras d'épée l'un des deux autres, le dernier homme se jeta à terre, implorant grâce. Il n'avait pas le choix, il descendit les deux hommes sur le quai. Puis il alla libérer Cyrilla... Elle avait reçu quelques coups, mais allait bien dans l'ensemble. Pierrick ne l'avait pas encore violentée, il pensait profiter d'elle durant la traversée. Elle pleura un instant, de rage de s'être laissée avoir aussi facilement, mais son côté capitaine reprit vite le dessus.

Je suis désolée, ton frère est parti pour Jérusalem le mois dernier. Mais nous avons retrouvé notre homme! Il nous faut partir, Cyrilla!
Tu as raison ... Je vous débarque à Toulon, c'est la terre la plus proche. Vous ne serez qu'à quelques journées de cheval de la Guyenne... Je vous donnerai de l'or pour les chevaux. Pour le bateau... Grâce à vous, je conserve le bateau...
J'ai débarqué les trois matelots...
Je comprends... Mais nous serons encore assez pour manœuvrer, si ton ami nous aide. Donne lui des vêtements, une robe de moine ce n'est pas pratique et très peu discret...


Il lui trouva une chemise blanche et des braies noires, et les tendit à Exaël. Il avait bien souffert durant sa captivité, s'aperçut-il. Des longues cicatrices, comme celles de sa sœur...
La marée était haute, les vents favorables, ils devraient arriver à Toulon dans la soirée. Le bateau s'éloigna du quai...
Domenika


C'était dur, elle pensait que jamais elle ne pourrait arriver jusqu'à l'auberge. Ryan l'aidait, la portait, mais toutes les dix minutes ils devaient s'arrêter tant la douleur était forte. Le jeune roux commençait franchement à s'inquiéter de son état... surtout qu'il restait un long chemin encore à parcourir. Ils furent trouvés par les villageois, alertés par une Nezumi trouvée mal en point sur un chemin. Elle souffrait d'une commotion et avait fortement saigné, mais était lucide. Elle les avait alerté... Les Bazadais, qui avaient été séduits par la jeune future maman et sa louve, s'étaient d'emblée proposés pour la retrouver. Quelle ne fut pas leur surprise de la trouver avec un grand roux!
Ils prirent d'abord l'homme pour son ravisseur et faillirent le lyncher, mais après quelques explications de la jeune femme, ils aidèrent Ryan à fabriquer un brancard de fortune pour la transporter.

Elle retrouva sa chambre, Yûki et ses louveteaux avec des larmes aux yeux. La louve recommençait à marcher doucement, mais évitait encore de grimper partout comme avant. Elle fit la fête à Kem, qui fut d'office condamnée au repos dans son lit. Ryan lui donna d'autres plantes puis l'examina.

Je suis désolée, le travail risque de commencer d'un moment à l'autre... Ces plantes ralentiront le processus, j'espère de tout coeur que le bébé se retournera avant, sinon, ce sera un siège... Alors je t'en prie, repose toi et reste calme!
Comment veux tu que je reste calme! L'homme que j'aime a été enlevé, il est torturé quelque part! Je vais accoucher seule, et jamais je ne le reverrai! On m'a forcé à lui écrire que je le quittais... Il ne m'a pas répondu ...
Une ... lettre. Oh, j'y pense, pendant que tu étais dans les pommes, un aigle a amené ça... Oups!
Quoi? Comment as tu pu oublier?


Elle lui lança un regard furibond en lui arrachant la lettre des mains...
Citation:
Me amor ,

Je ne puis accéder favorablement à ta requête , j’arrive sur le continent , tu m’entends ! Tu me lis plutôt. Si tu as des ennuies je remuerais ciel et terre pour te retrouver, et j’arracherai un à un le cœur de ceux qui se mettent en travers de notre route .C’est le serment que je te fais ! Si un jour tu décidais de me quitter, te connaissant tu ne le feras pas par courrier ! Mon amour je t’aime, on va se retrouver ! Pour te prouver que j’arrive, que je suis bientôt la, je t’envoie Falco qui est fin prêt à voyager.

Ton futur époux !

Exa

Elle sourit en lisant la lettre et soupira de soulagement... Il arrivait! Libre! Elle espérait qu'il arrive à temps pour la naissance imminente... Elle demanda à Ryan de lui apporter son nécessaire à lettre, puis répondit aussitôt...

Citation:
Mon Amour... mon futur époux...

On m'a forcée à écrire la dernière lettre, c'était faux, sache que je t'aime... ce serai trop long à expliquer. Un homme m'a enlevée il voulait notre enfant. Je t'attends, la naissance est imminente, mais je suis avec Ryan, incroyable, non?

je t'aime!

Kem


_________________



Aubin , incarné par Domenika


La traversée se fit sans encombre.Toulon n'était qu'à quelques encablures de Porquerolles, les vents favorables... Ils aperçurent les lumières du port de Toulon juste avant que le soleil ne se couche. Il est vrai qu'on était à cette période de l'année où les jours étaient les plus courts, au solstice d'hiver. Le brun avait reçu une lettre de Kem. La naissance était imminente, mais elle avait le secours inespéré d'un ami médecin s'il avait bien compris. Un vrai cette fois... Mais Aubin s'inquiétait tout de même. Un vague pressentiment...
Ils descendirent tous du bateau. Exa avait été visiblement éprouvé par sa mésaventure, et il était collé par Violine, qui buvait chacune de ses paroles avec un air béat. Si jamais elle rencontrait Kem... Au coucher du soleil, Aubin s'approcha d'elle qui regardait l'horizon par le bastinguage. Le roulis n'était pas fort, le soleil jetait ses derniers feux...

La vraie aventure n'est pas vécue par le souvenir d'un autre. C'est à toi de la vivre... Pleinement.

Il ne savait as pourquoi il avait dit ça, pourquoi il le lui avait dit. Sa place n'était pas auprès d'Exaël, il fallait qu'elle se fasse une raison... Peut être réagirait-elle? Il ne saurait dire. Il se tu et regarda avec elle un moment le coucher de soleil. Bientôt, ils devraient aider à la manœuvre pour accoster...

Cyrilla soupira quand elle les laissa partir. Il lui faudrait engager de nouveau matelots, elle espérait que cette fois ils soient dignes de confiance. Elle ferait tout pour retrouver son frère, elle avait décidé d'aller vers Jérusalem. Comme prévu, elle leur donna de l'or, suffisamment pour rhabiller Exa, et leur payer des coursiers rapides afin d'arriver à temps à Bazas. Grâce à Aubin, elle avait pu conserver sa seule richesse: son navire de contrebandière. A l'heure des adieux, elle fit une petite bise sur la joue d'Aubin et le remercia...
Aubin, incarné par Domenika
Les vents les avaient détournés. Ils avaient lutté pour maintenir le cap, comme si le destin leur refusait de rejoindre Toulon au plus vite. Le jeune homme était excédé, par la lenteur de la traversée, par Violine qui collait Exaël avec des yeux de cocker, espérant l'impossible, l'impatience du jeune brun maintenant chauve et mal en point... Il ne parvenait pas à méditer, la colère grondait en lui, il pensait à sa soeur, à Nezumi, regrettait de n'avoir su la protéger, les protéger. Il se mit à faire les cents pas sur le pont, sous le regard énigmatique d'Aoki... Exaël semblait perdre pied lui aussi, complètement, et Violine faisait tout pour lui. C'était gentil de sa part, mais au fond, ce n'était pas désintéressé, et Aubin le savait. Exaël se méfiait toujours de lui, ce qui le peinait... Un soir, il vit le jeune brun, hagard, sortir de sa cabine, le regard fou. Il rencontra Violine, qui rôdait, attendant qu'il en sorte pour passer le plus clair de son temps avec lui. Il l'enlaça, pas amicalement, mais amoureusement! Aubin frémit de rage, le voyant entraîner la brune dans sa cabine, l'embrassant. Violine paraissait aux anges... Il craquait, enfin!
Aubin se précipita dans la cabine, ouvrant la porte à toute volée. Exaël embrassait fiévreusement Violine, passionnément, voluptueusement, baiser qu'elle rendait avec une ferveur non feinte. Aubin l'entendit murmurer " oh Kem tu m'as manqué", et Violine répondre " Oui je suis là Exaël, et je te veux". Il comprit que l'homme hallucinait et que la brune en profitait, il se précipita pour arracher Violine de ses bras, et, pour lui faire reprendre ses esprits, lui flanqua un coup de poing. Exaël, hébété durant un instant, comprit l'erreur commise. Aubin se dit qu'il lui en voudrait aussi pour ça, pour la douleur encore de la douleur, il préféra sortir, emmenant une Violine furibonde, qui l'espace de quelques secondes pensait avoir enfin réussi à obtenir ce qu'elle voulait.
Une fois sortis, il secoua la jeune fille qui semblait vouloir revenir dans la cabine finir ce qu'elle avait commencé, elle qui avait été si proche du but! Il lui parla d'un ton dur, la forçant à le regarder dans les yeux.

Laisse moi, il est mal!
Arrête! Il ne te veut pas! Il te prend pour ... Elle!
Oui je m'en fiche! J'ai tellement envie... de vivre sa vie à ... elle! Oh, c'était mon heure! Juste un instant, laisse moi en profiter...
Tu n'as donc aucune fierté? Tu ne préfèrerais pas un homme qui te désire.. toi?


Aubin avait le regard animé d'une rage froide, mais aussi d'un soupçon de douleur. Violine réfléchit un instant, douchée par les propos d'Aubin. Oui, elle désirait elle aussi connaître un homme qui serait fou d'elle, lui ferait vivre des aventures, elle ne désirait par Exa, mais souhaitait juste vivre un ersatz de leur passion à eux. Kem et exa, la louve et le renard, la beauté et la passion... Oui, elle avait trouvé Exa séduisant, avec ses cheveux longs, musclé, au corps bien dessiné, elle avait apprécié son esprit, et ses yeux lumineux. En réalité, elle avait aimé la manière dont son visage s'animait lorsqu'il parlait de Kem, de leurs aventures, elle avait pleuré avec lui lors des passages les plus tristes de leur histoire, les séparations, la Bretagne... Aubin avait raison. Elle n'aimait pas vraiment Exa, elle désirait juste vivre une passion comme celle qu'il vit avec Kem. Elle pleura, car elle se trouvait mauvaise, aurait pu détruire ce qu'elle admirait et enviait juste pour la vivre à la place d'une autre! Elle regagna sa propre cabine, vaincue, honteuse. Elle comprit enfin les paroles d'Aubin de la nuit dernière. Il fallait qu'elle vive sa propre aventure, pas qu'elle vive celle des autres!
Aubin, toujours aussi furieux par son beau frère, qu'il jugeait faible et sans honneur. Comment avait-il pu confondre Kem et Violine? Il ne dormit pas, il montait la garde près de la cabine du brun, au cas où, mais il s'était enfermé et ne sortait plus.

Ils débarquèrent le lendemain. Exa évitait les regards, évitait Violine, au grand désarroi de cette dernière. Aubin s'aperçut que malgré leur explication, c'était plus fort qu'elle, elle voulait être avec Exaël... Mais ce dernier semblait vouloir éviter tout contact avec elle, et avec les autres aussi. Le jeune frère de Kem eut pitié de son beau frère qui semblait torturé.... Aubin fut remercié par Cyrilla, qui lui avait donné une bourse de pièces d'or. Ils allèrent au marché pour s'acheter des montures afin de rejoindre Kem, mais lorsqu'il se retourna, Exa avait déjà filé. Disparu. La colère revint d'un seul coup! Plus que de la colère, de la rage. Avoir souffert, perdu leur maître Akira, la honte d'avoir failli échouer à protéger Kem... Nezumi blessée... Tout ça...pour un homme qui les abandonnait? Il avait encore confondu Kem avec quelconque catin dans les rues et satisfaisait ses besoins? Autant comparer le soleil avec la lune ... Il ne savait donc pas contenir ses élans, ses besoins physiques? Rageur, il écrivit une courte missive à sa sœur, Déçu pour elle, elle aurait le coeur brisé...

Aveuglé par la rage, il ne savait pas, ne se doutait pas qu'Exa avait filé aussi vite pour rejoindre sa belle. Il attrapa un vélin, et raconta ce qui venait de se passer, de son point de vue à lui. Exaël qui avait succombé au charme de Violine, qui avait disparu alors qu'ils devaient la rejoindre... Il était désolé pour Kem... Lorsqu'il écrivit, les kanjis étaient comme déformés par son énervement. Il envoya la lettre aussitôt ...
Aoki décida d'intervenir. Son jeune élève était allé trop loin!

Aubin ...tu te laisses aveugler par la colère.
Mais ... il nous a abandonné pour ..; je ne sais quoi! Une chimère! C'est un homme sans valeur! Il n'a aucun honneur!
Non, Aubin... c'est un homme qui a été torturé. Sa raison a été mise à mal par la torture, les privations. Par la peur que son amour meure, qu'elle souffre!
Mais il a embrassé...
Il a cru que c'était elle. C'est tout. Soen' est parti avec lui. Je l'ai vu voler un cheval et partir.
Pourquoi n'avoir rien dit?
Il suit son destin. Il va la rejoindre, sans nous pour le ralentir. Tu vas faire souffrir ta sœur avec ce que tu a écrit...
C'était la vérité!
TA vérité. Tu t'es laissé aveuglé par la colère. Et la jalousie...


Aubin ne dit plus rien. Il avait raison. Aveuglé par la mission, gonflé d'une pseudo importance, il s'était perdu par fierté et par jalousie. Oui, il avait été jaloux de voir que Violine n'avait d'yeux que pour Exaël, alors qu'il était là, lui... Elle ne s'était pas intéressé à lui une seule seconde. Il baissa les yeux. Mais le message était déjà parti... Et Kem allait souffrir... Qu'avait-il fait?

Ne craint rien, mon jeune élève. Si elle sait, elle comprendra. Rien ne peut détruire leur amour.

Le hasard voulu que l'oiseau essuya une terrible tempête. Le vélin de décacheta, et la boue avait maculé les kanjis...
Oane
[Bazas; Fort du Hâ]

Deux masses de métal scintillantes tourbillonnent puis, les lames s'entrecroisent dans un bruit métallique. Duo de lames crissantes, elles se jaugent un instant puis se séparent d'un mouvement amples avant de reprendre leur course furieuse. Les bottes piétinent le sol de terre battue de la cour du fort du Hâ. D'autres mouvement suivent, s’enchaînent et se déchaînent avec une prompte dextérité. Chaque mouvement est calibré, soupesé. Sous les heaumes la sueur ruisselle et le souffle se fait peu à peu plus court sous l'effort. Le plus massif des adversaires tente une feinte, visant à droite et au tout dernier moment abat sa lame vers le genou gauche. Il fait mouche et touche. Mais la lame de son adversaire toute en longueur vient le cueillir derrière la tête du plat de la lame et le voilà qui choit à terre le nez dans la poussière.

Oane ôte son heaume tandis que Cyann se relève et se remet en position de combat et regarde les boucles noir de jais de la dame de Fer cascader sur ses épaules.


Je me réjouis que malgré vostre séjour loin de nous vous n'ayez poinct perdu la main, mestre Cyann.

En r'vanche vous v'nez perdre un g'nou comtesse.

dit le blond de sa voix de basse en exposant un sourire "ultra bright" comme à son habitude de bourreau des cœurs. La Pucelle grogna un brin


Je viens de vous faire mordre la poussière ; olé à vous de payez à boer ce soer ! Et puis nous n'en avons poinct fini.
En garde trouvers !


Comtesse! Comtesse !

Dit d'une voix essoufflé un jeune gus. La guerrière ne finit pas son geste et rabat sa main et son heaume ses deux océans fixant son jeune écuyer.

Oui Henri ?

Le dit Henri appuie ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle. Oane patiente.

Kem va met' bas !


L'opale de porcelaine lève un sourcil noir de jais d'un air d'incompréhension

Kem mettre bas ? Olé pas une vache par bleu.
Tu veux dire que Dame Kem est en train d'accoucher ?


Le garçon opine du chef.

où est elle ?

dans s'chambrette

Oane se redresse et ajoute.

Olé fini pour ce jour d'hui Cyann. demain mesme heure.

Ah ! C'est vous qui m'devez un coup alors !

La comtesse ne relève pas habitué aux facétie du troubadour-coureur-buveur-invétéré, l'esprit déjà tournée vers des aspects pratiques.


Henri, va chercher un médicastre et rejoins moe là bas.

La jeune femme pose son heaume et son bouclier puis, elle quitte le fort pour rejoindre l'auberge "Au Chaudron rôti " où ils ont tous élus domicile. Ce n'est pas le grand luxe en comparaison de ses castels poitevins mais c'est temporaire ; le temps de trouver une propriété adéquate et c'est toujours mieux que les tentes de l'armée en campagne. Sur le Chemin, Oane essaye de penser à tout sauf à l'accouchement à venir. Exael n'est pas là certes et elle se doit d’être la pour sa dame de compagnie qu'elle affectionne ; mais, La Pucelle n'y connait rien en accouchement ni en nouveau né.
Sous la calebasse de la Surgères cela s'agite alors que ses pas bottés la conduisent mécaniquement devant la porte de l'auberge. Elle grimpe les marches de l'escalier à la va vite dans un vacarme tonitruant vu son armure et bientôt frappe à la porte de la chambre.



Dame Kem ? Puis-je entrer ? Henri m'a prévenu que le besson arrive

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--L.aubergiste


Ca faisait quinze ans que François tenait les rênes du chaudron rôti, un établissement respectable, et jamais ô grand jamais il n'avait eu de clients comme dame Kem et sire Exaël. Il avait réconforté sa dame quand le sire avait disparu, participé à la battue pour la sauver elle, enlevée à son tour par un brigand de la pire espèce... Et hier soir, il avait froncé les sourcils en voyant cet homme amaigri au crâne rasé demander après elle. Il n'avait pas reconnu tout de suite le sire Exaël!
Il était heureux pour la jeune femme qui avait retrouvé d'un coup toute sa joie de vivre. Surtout dans son état...

Mais juste avant qu'il ne mette le repas pour l'auberge à cuire, il les vit monter. Dame Kem avait du mal, elle avait du forcer, dans son état!! Puis elle perdit les eaux dans les escaliers, il du nettoyer avant que quelqu'un ne tombe en glissant. Il appela Henri pour qu'il aille prévenir la comtesse...

Qui arriva très vite dans un fracas d'armure.


Dame Kem ? Puis-je entrer ? Henri m'a prévenu que le besson arrive

Comtesse, j'sais pas si ils ouvriront... Ça crie là d'dans! Et ser Ryan qui soigne la vieille Orenda qu'a l'angine de poitrine... Il reviendra pas avant d'main! M'est avis qu'vous devriez entrer les aider si vous savez comment qu'ça sort un petiot... Moi j'y connais rien... L'est pas seule le ser Exaël est avec elle.


En effet, à travers la porte, on entendait Kem crier des phrases sans aucun sens, comme possédée, et la voix d'Exaël qui tentait de la calmer... Si ça continuait il risquait de perdre des clients, au sens propre comme au figuré. Surtout sans sage femme... Puis encore des cris, puis grand silence .....
Domenika


Le bébé, le couronnement de leurs vies, l'aboutissement de leur amour, était né, enfin! Et ils étaient réunis, ce qui était magique... La jeune femme, épuisée, s'était inquiétée de ne pas entendre le bébé pleurer, mais Exaël lui essuya le visage dégageant le nez et la bouche, puis lui donna une petite fessée pour que le bonhomme respire. Rassurée, elle se sentit gagner par une torpeur irrésistible. Elle resta quelques minutes inconsciente, alors que son ange profitait des touts premiers instants avec le petit bonhomme... Durant ses efforts,elle avait cru entendre des voix, comme lorsqu'elle méditait. Heureusement, Exaël avait su garder la tête froide... Elle revint à elle, ouvrit les yeux, doucement, sentant le petit être qui gigotait dans sa couverture. Un petit garçon! Un magnifique petit garçon!

Elle l'embrassa, heureuse, et embrassa Exaël, l'amour de sa vie. Elle lui murmura encore une fois " je t'aime"... C'était magique! Avec un grand sourire, Kem plaça le petit garçon tout contre elle, et naturellement, il chercha avidement à téter. Rien, rien ne devait déranger ce moment magique, où enfin ils étaient trois. Elle sursauta en entendant du bruit derrière la porte, instinctivement, elle serre plus fort le bébé. La dernière fois, ils avaient attendu qu'elle s'endorme pour le lui enlever. Cette fois, Exaël était là, et jamais il ne permettrait une telle chose, il le lui avait promis! Elle chantonna, doucement...

Mes deux anges ... Regarde le comme il tète déjà bien!


Kem ne savait pas que la vraie tétée commençait quelques jours plus tard, et que ce serait plus difficile lorsque le petit garçon aurait besoin de plus de lait. Parfois, il fallait un temps d'adaptation entre la mère et l'enfant pour qu'ils apprennent l'un de l'autre. Elle ne le savait pas, parce qu'on lui avait enlevé sa première fille quelques heures à peine après la naissance. Elle crut entendre la voix de la comtesse dans le couloir. Quelqu'un avait du la prévenir! L'accouchement avait été rapide, inconsciemment, Kem avait retenu le moment, malgré leurs mésaventures, le stress, la fatigue, jusqu'à ce que son ange revienne de Porquerolles. A cet instant, elle se fichait d'avoir les cheveux collés par la sueur, d'avoir ruiné les draps, seul comptait les deux hommes de sa vie à ses côtés. Elle s'adressa à Exaël d'une voix douce, apaisée...

Fait entrer la comtesse Oane... qu'on lui présente Raphaël! Tu te rends compte, mon bébé? A peine né, tu vas avoir la visite d'une comtesse!

_________________
Oane
[Quand La Vierge de Fer découvre les joies de la maternité]

La porte s'ouvre sur une Oane déjà livide. C'est que la poitevine a entendu les hurlements de bête de derrière la porte. Elle s'est imaginée le Pire, du moins le croit-elle. Après tout l'univers de la Vierge de Fer est peuplé du fracas des batailles, de lames qui s'entrechoquent de gorges tranchées par la Miséricorde, de corps désarticulés sous les coups de Marteau, de ventre déchiré par une Morgenstein, de cœurs transpercés par une Claymore. t pour elle la naissance doit forcément être le premier combat ici bas. Elle ne serait pas étonnée que le nouveau né transperce le ventre de sa mère à coup de dague.
Sous sa calebasse oanesque, cela gamberge.

La voix de grand mère Surgères, petit diablotin grinçant se fait entendre.
Ca fait des parties d'jambes en l'air et ça veut pas connaitre l'issue finale pour sur ! Allez entre donc dans c'te chambrette, ça te passera l'envie de t'faire des galipettes avant l'mariage ! C'estoy ben l'meilleur remède contre ton mal ma fillotte !

Oane baisse le nez et rougit jusqu'aux oreilles. Elle faute en pensée chaque jour depuis qu'il est entré dans sa Vie. C'est plus fort qu'elle. Elle ne puit s'en empêcher, c'est plus fort que sa Volonté. Chaque parcelle de sa peau d’albâtre réclame le souffle de sa caresse. Elle voudrait étouffer ce besoin pressant et y échoue chaque jour davantage. Ses nuits sont agitées de soubresauts et s'écourtent.

Un ange vient se poser sur son épaule droite et la voix douce de Feu Lady de Surgères sa mère se fait entendre à son tour.

Laissez là, vieille Pie ! Ma fille, je suis heureuse qu'enfin tu acceptes de ressentir des sentiments pour un homme, un grand homme, fut-il momentanément ..."indisponible". Et ne te fais pas de souci : enfanter est un des plus grand bonheur qu'il est donné à une femme de connaitre. Et je te souhaite de le connaitre bientôt. De tout mon cœur. Même si bien sur, il te faut éviter un enfant illégitime. Il y a des potions pour cela...

Oui, Hadelize lui en a déjà parlé. Mais Oane est Oane. Et la Surgères est à la fois très croyante et se voit mal détruire une Vie Innocente. Enfin, Oane a envie de porter son enfant et se voit encore plus mal détruire une pousse de rêve, le cas échéant ; par conséquent, elle doute de trouver la force de faire cela. La jeune femme lutte férocement chaque jour que le Très Haut fait contre son Ardent Désir. Mais ses forces s’effritent après chaque nouvelle nuit de Feu. Oane secoue ses lourdes boucles d'un noir de jais afin de chasser ses encombrantes aïeules. La Saintonge passe la porte, intimidée mais curieuse.

Stupeurs et tremblements.
Du sang. Une marre de sang imbibe les draps blancs. Kem est étendue assoupie, Oane se crispe de voir son visage si blanc : comme déserté et ses cheveux collés, emmêlées. Est elle souffrante ? On eut pu accroire qu'elle avait la fièvre. Il y a tant de femmes qui perdent la vie en couche. Mais quelque chose dans l'attitude d'Exael lui suggérait qu'il n'en était rien. En se rapprochant de quelques pas inquiets, la Dame de Fer vit le sourire béat de Kem et se rasséréna. Son opale de porcelaine esquissa un sourire cerise complice puis ses océans dérivèrent sur la poitrine de la jeune femme ; ses bras enserraient le besson, nu. Jamais au grand jamais la comtesse n'avait vu un si minuscule nouveau né ; et encore moins dans le plus simple appareil ; en général, les bessons était emmaillotés sous dix tonnes d'étoffes comme le plus précieux et fragile des trésors. Si on avait pu les mettre au coffre sans risquer leur mort par asphyxie, nul doute que c'est là qu'ils auraient passé leurs premiers mois. Oane se pencha vers Kem et son petiot et dit de sa voix haute et claire.


Que tous les saints soient loués, j'ai bien cru que vous rendiez l'âme à qui elle appartient ! Kem, souffrez-vous encore ?

Puis, en tendant sa main blanche aux doigts blancs tachées d'encre bleue vers le crâne chauve de l'enfant qui dépasse à peine, hypnotisée par ce spectacle inédit, la comtesse ajoute :

Le Très Haut vous offre là un magnifique cadeau pour cette nouvelle année cher Exael. Olé un garçon ou une fillotte ?
_________________
Exael
Il était si beau leur chérubin, oui un présent du très haut, après maintes aventures, discordes, inquiétudes, combats épiques ou non, meurtrissures …Plus rien n’avait d’importance malgré que ce ne fut pas en un claquement de doigts ça en valait la peine. C’était un instant tellement magique. Raphaël, leur enfant rendait un nouveau souffle naturel à leur vie. Cet ange aurait tout l’amour de ses parents.

Exaël gagnait en sagesse, il avait tellement changé c’était un être différent et en tout point. Un homme bien, qui espérait connaître un jour la quiétude. Sa compagne avait réussi la ou tout un cheptel avait échoué…Il ne se posait plus la moindre question sur leur avenir, il savait que désormais tout irait pour le mieux.

Les yeux de Kem étaient comme les siens admiratifs, fiers, quelle belle journée. Elle lui demande d’ouvrir à Oane ce qu’il fit sans la moindre hésitation. Elle marchait de prime abord d’un pas hagard, mais tout allait pour le mieux et fut soulagée.

A la question du sexe de l’enfant, Exaël sourit, prit son fils et lui tendit
.

Voyez comme il est beau ! Prenez le allez y ! N’ayez craintes tout se passera bien.

Il se retourna et sourit à sa belle.
Domenika


Comme un rêve, la douleur s'envole, la peur, et il ne reste qu'eux. Jamais Kem n'avait pensé pouvoir aimer autant, si ce n'est plus encore qu'en ce moment même. Son coeur était tout dévolu à Exaël, son ange, sa raison de vivre. Son coeur battait pour lui, une alchimie incroyable, une symbiose. Elle avait eu peur que l'enfant ne change quelque chose, que cet immense amour doive être fractionné, pour faire une place à ce petit être. Car on lui avait souvent dit: être deux est parfait, être trois, c'est un de trop. Mais elle s'étonnait de cette capacité extraordinaire que l'être humain avait d'aimer de plus en plus. Son amour ne se partageait pas entre Exaël et Raphaël. L'amour se multipliait, se démultipliait, exponentiel. Elle ferait tout pour eux, les deux hommes de sa vie...

La jeune femme était encore dans cette phase d'hébétude, de félicité qui suivaient l'accouchement. La douleur, oubliée, ne subsistait que l'émerveillement devant le petit Raphaël, qu'elle ne se lassa pas de détailler. Des yeux légèrement bridés, pour l'instant bleu ardoise comme tous les enfants de ce royaume, ils ne seraient sûrement pas aussi foncés que les siens, mais peut être aurait-il la chance d'avoir les yeux clairs comme sa grand mère, la mère de Kem, et Exa. Puis son petit nez, ses oreilles, tout était si petit, si parfait! Et ses quelques mèches de bébé, noir corbeau, elle espérait qu'il soient aussi beau que ceux de son ange avant qu'il ne soit tondu par ces fichus moines, brillants et légèrement ondulés. des lèvres bien dessinées, charnues. Il ressemblait énormément à Exa, sauf pour les yeux.

Elle rit de voir ses minuscules doigts, ses minuscules ongles, répliques parfaites de ses propres mains, et s'extasia de voir le bébé soupirer de bien être, bien au chaud dans leurs bras, déjà aimé et admiré. Tout cela pour dire qu'une mère venant d'accoucher était dans le même état qu'un homme ayant bu, fumé du chanvre et consommé de la théobromine. C'était naturel, l'instinct maternel, quelque chose de puissant, aussi puissant que ce qu'elle éprouvait pour son fiancé. Elle avait envie de partager son bonheur avec le monde entier, ses amis, tout le monde
Oui, elle avait eu peur, elle avait douté au début de leur relation, elle avait souffert. Malgré tout, elle avait écouté les langues de vipères, raconter tout ce qui se disait sur son ange. Homme à femmes, séducteur, beau parleur. Elle même avait sa réputation, bien moins répandue du moins, car elle avait été louve solitaire, restait discrète pour éviter les ennuis. Mais on l'avait traitée de catin, de coeur de pierre, de femme volage et sans parole, indigne, de menteuse, de sournoise... Non.

Au début, à leur rencontre, elle l'avait apprécié pour ce qu'il était, un homme amusant, un ami qui ferait tout pour réparer les injustices, pour l'aider. Si elle craquait pour lui, qu'il aille voir ailleurs ne l'aurait pas dérangée. Coucher avec un ami qu'on appréciait et à qui on faisait confiance, c'était la cerise sur le gâteau, avait-elle pensé. Mais ... elle était tombée amoureuse. Complètement, irrémédiablement. Elle ne l'avait jamais été, elle ne savait pas ce que c'était. Elle pensait éprouver un attachement certain, alors que fait, elle l'aimait. Alors qu'elle s'était promise de ne jamais,, jamais s'abaisser à aimer, devenir comme toutes ces femmes, dépendantes. Alors que aimer, ce n'était pas cela. C'était autre chose, bien plus noble et plus profond, puissant. Lorsqu'on rencontre l'autre, tout devient plus clair, logique. Ce n'était pas que luxure et belles paroles, promesses. C'était bien plus subtil que ça. Un sentiment de complétude, d'aboutissement. Le véritable amour!

Ce que disent les autres n'a plus d'importance. Elle avait confiance en lui, en son amour. Il était là avec elle, il avait soulevé des montagne pour être à ses côtés pour la naissance. Il avait mis au monde le bébé, luttant contre son malaise. Il avait mûri, gagné en sagesse. Elle eut un sourire narquois en pensant à toutes ces bonnes âmes qui n'attendent qu'une seule chose, le faux pas, l'erreur de la part d'Exa, pour lui dire: je te l'avais bien dit! Ils ne savent pas, ils ne comprennent pas. Ils passent complètement à côté de ce qu'ils ont vécu et vivent. Ils étaient un tout, ensemble. Ils se ressemblaient trop, goût commun pour les voyages, incapacité à rester sédentaire longtemps, goût inné pour l’aventure, et don extraordinaire pour se fourrer dans les emmerdes jusqu'au cou. Ils étaient un tout. Exa et Kem. Et ce bébé prenait logiquement sa place entre eux deux. Il en connaîtrait des aventures ...

Kem chantonnait pour le petit, qui avait pleuré en sortant de la matrice, mais s'était calmé aussitôt au son de leurs voix.

fais moi une place,
au fond de ton cœur,
pour que je t'embrasse,
lorsque tu pleures,
...
je veux que tu n'aies jamais mal
que tu n'aies jamais froid
et tout m'est égal,
Tout à part lui et toi,
Je t'aime



Puis Oane entra dans la pièce, intriguée. Kem nota son regard étonné, peut être un poil dégoûté, de peur, devant la scène. L'animalité dans toute sa splendeur. Une accouchement, c'était comme un champs de bataille, il fallait être bien accroché. La femme en arme s'approcha, et instinctivement, elle resserra sa prise sur le bébé. Traumatisée encore par la dernière fois, avec sa fille, qu'on avait arrachée à ses bras quelques heures après sa naissance. Pendant qu'elle dormait! Mais elle sen détendit, car elle savait que jamais Exaël ne permettrait cela. Elle mit un petit moment à se rendre compte qu'elle lui avait posé une question, tout à sa contemplation ...

Mal? J'ai eu mal, oui... très mal ... mais ... ça n'a plus d'importance. Regardez le comme il est beau et plein de santé! Je n'ai presque plus mal, je n'y attache pas d'importance je crois.

Elle regarda Exaël, rayonnante. Il avait l'air aussi heureux, aussi béat qu'elle, peut être plus encore. C'était la première fois qu'il avait un enfant, la chair de sa chair, qu'il avait mis au monde en plus! Le bébé attrapa instinctivement le doigt de son père, et serra très fort. Puis Exaël prit le bébé dans ses bras et proposa à Oane de le tenir un instant... allait elle oser?
Elle ressentait quelque chose de curieux au fond d'elle. Ce petit ange sans défense, sans même un nid pour les premiers jours de sa vie! Ils vivaient ici comme des nomades, et elle ressentait le besoin de protéger Raphaël, lui fournir un environnement agréable et douillet... Ils avaient décidé de rentrer pour un moment à La Trémouille...

julien clerc : fais moi une place

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--Aoki


Pendant ce temps là, sur les routes...

Le jeune renard les avait quitté pour rejoindre Kem au plus vite. Il avait bien fait. Violine en avait fait une crise de nerf, tempêtant, suppliant de le suivre, pour sa sécurité. Il n'avait pas confiance en cette jeune femme. Ses yeux puaient la fourberie. Aubin souffrait de la voir courir après une chimère... Etait-il épris? C'était très probable. La jeune violine était dotée d'atouts non négligeables. Et elle en jouait. Elle avait jeté son dévolu sur Exaël, qui lui avait résisté. Et comme il lui avait résisté, elle avait développé une obsession... Aoki soupira. Aubin avait cédé à la colère, à la rancœur. A la jalousie. Malgré ce qu'il lui avait appris. La jeune fille était restée avec eux, elle devait avoir une peur bleue d'être laissée en plan, seule. Pourtant, avec un minois pareil, elle aurait trouvé sans problème un emploi de tavernière, elle aurait pu aguicher quelqu'un, comme elle savait si bien y faire. Même lui était troublé par ses déhanchements calculés, ses décolletés plongeants, ses tenues affriolantes. Sauf que ses yeux mentaient. Elle avait essayé la veille de lui faire son numéro. Il tiqua, car il lut dans ses yeux un dessein tout autre. Elle avait besoin de lui, simplement. Il resta de marbre, mais elle s'échina pendant deux soirs de suite, persuadée d'être irrésistible. Elle l'était, mais un frère noir ne se laissait pas avoir par une ruse aussi grossière...
Ils partirent en direction du nord, rejoindre Nezumi. Il ne jeta pas un regard en arrière. La petite devrait rester sur Toulon, elle était libérée de son île, elle devait vivre sa vie. Mais il entendit la jument grise suivre leurs montures. Aubin paraissait troublé... Aoki n'aimait pas ça. Pourquoi les suivait-elle?
Oane
Mal? J'ai eu mal, oui... très mal ... mais ... ça n'a plus d'importance. Regardez le comme il est beau et plein de santé! Je n'ai presque plus mal, je n'y attache pas d'importance je crois.

Les océans scrutaient la silhouette maternelle. Malgré son air de sortir d'une lutte au corps à corps acharnée qui aurait durée toute la nuict durant, le tout avec une mouflette géante vu l'odeur qui regnait dans la chambrette, Kem avait effectivement l'air de ne plus souffrir. Oane leva un sourcil noir de jais. Se pourrait-il qu’après avoir souffert au poinct de pousser les cris gutturaux entendus à travers la porte, des cris bestiaux, traduction d'un douleur profonde, animale, comme un déchirement des entrailles, se pourrait-il que cette Douleur Immense ait reflué comme cela, d'un coup, laissant cette Jeune Mère sereine ? Seulement harassée et comme qui dirait, aussi rêveuse qu'un fumeur de chanvre après sa dose. Voilà olé cela, elle avait été droguée ! Oane qui fréquentait les champs de bataille et par conséquent tous les vices que la Terre peut porter, en reconnaissait là tous les symptômes. Sous l’épaisse chevelure noir de jais, ça s'agite.
L'ange au visage de Lady D voleta et se posa sur son épaule droite en lâchant un petit rire en grelot.
Oane, ma fille, elle n'est nullement droguée, c'est là l'état naturelle d'une femme qui vient de mettre au monde son enfançon. La naissance de l'enfant lorsque tout se déroule bien est une Joie si puissante qu'il efface les heures d’efforts qui l'ont précédé pour plonger la mère dans une torpeur réconfortante, une Douce Euphorie.
La voix criarde du diablotin ne se fit pas attendre.
Pour sur ! Vous voulio tout juste la berner ! Z'oubliez juste deux ou trois p'tits détails de taille qui ...

Oane n'eut pas le temps de plus s’appesantir sur ses pensées que le bien heureux père lui colla le marmot dans les bras. La Dame de Fer tendit les bras, les recula, ôta ses gantelets de métal, puis intercepta le précieux colis et le tint ainsi à bout de bras.


Voyez comme il est beau ! Prenez le allez y ! N’ayez crainte, tout se passera bien.

La comtesse regarda le petit d'homme allongé sur ses deux mains réunies et s’étonna tout à la fois de sa légèreté, de son extrême petitesse, de l'aspect de son visage de petit vieillard sérieux ; encore un peu on eu dit qu'il allait comme Socrate réciter quelques lignes issues d'un manuel de philosophie. Elle sourit : elle avait mangé des brochets plus gros. "A bout de bras" s’avéra rapidement une position inconfortable, la Surgères ayant observé maintes foy de jeunes mères et pères, et guidée par le regard bienveillant d'Exael, le logea au creux de son bras, prenant garde à ne pas le poser sur la maille, froide. Une étrange sensation s'empara d'elle. La jeune femme avait déjà éduquée deux enfants qui n'étaient poinct les siens. Elle se savait heureuse dans ce rôle de mère, néanmoins elle ne savait pas si un jour, elle pourrait porter son propre enfant comme venait de le faire Kem. Même si c'était là un de ses désirs les plus chers. Il semblait que le Destin lui réservât toujours des obstacles quand enfin elle était disposée à s'ouvrir à un Homme...Une forme de Malédiction. De sa main blanche tachée d'encre bleue la jeune femme caressa la minuscule main pleine de non moins minuscules doigts du Fils d'Exael.

C'estoy une Bénédiction. Oh, un garçon !? Et comment le nommerez vous ?Exadécimale ? Car il est pour l'heure un dixième de portion !

Oane sourit en fixant de ses océans rieurs le besson. Celui ci d'abord calme la fixa de ses deux billes bleu de nuit puis se mit à rougir, rougir, il semblait en train de faire de l'apnée. Oane commençait à peine à s’inquiéter que le petiot se mit à pleurer. La Dame de Fer remit l'enfant à son père.

Bien. Je suis heureuse pour vous, toutes mes félicitations.
Puis-je vous estre utile en quoi que ce soy ?

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Domenika
Kem fatigue un peu... Mais trouve que la comtesse se débrouille bien avec le bébé. Néanmoins, son instinct de mère la tenaille, et elle aimerait le porter elle même, elle a peur... Et si l'armure lui faisait mal? Et si le bébé glissait sur l'armure? Et si ... et si ...

C'estoy une Bénédiction. Oh, un garçon !? Et comment le nommerez vous ?Exadécimale ? Car il est pour l'heure un dixième de portion !

Nous l'avons appelé Raphaël. N'ayez crainte, il va bien grandir pour être aussi grand que son père, j'en suis sûre!

Enfin, elle espérait, vu qu'elle même était de petite taille. Elle sourit, en pensant à la recherche du prénom, à la décision, aux blagues qu'ils avaient fait à leurs amis. Ils avaient dit, pour plaisanter, qu'ils l’appelleraient régis ou Roger pour un garçon, et Gertrude pour une fille. Certains avaient dit que c'étaient de jolis prénoms, hypocrites, polis ou avaient ils des goûts étrange? D'autres s'étaient offusqués, arguant que ce serait difficile à porter. Raphael se mit à pleurer, et elle rendit l'enfant à Exael. Kem lui fit signe de l'approcher, elle caressa la joue du bébé et chantonna. C'était magique, le bébé se calma aussitôt...
Kem se sentait épuisée... Mais elle était émerveillée de voir son ange avec le bébé dans les bras.


Nous allons rentrer quelques temps à La Trémouille, dès que mes relevailles seront terminées. Ensuite ... nos chemins se recroiseront, Oane. Soyez en certaine!
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