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[RP] La grande Cathédrale de Bourgogne

Jerem51
A l'annonce de la messe par les cloches de la cathédrale, le Père Jerem pressa le pas pour être à l'heure. Il serait particulièrement malséant que les prêtres arrivent en retard le jour de la fête en l'honneur de Bynarr qu'ils avaient eux-mêmes organisée.
Heureusement, on pouvait s'attendre à voir un peuple nombreux et le conseil ducal presque au complet pour célébrer le saint protecteur de la Bourgogne et des Bourguignons.
Franchissant les portes destinées au passage du clergé, Jerem jeta un rapide coup d'oeil sur la nef encore vide, suivi de son inévitable bedeau qui portait comme une précieuse relique le Livre des Vertus, son sermon serré dans l'une de ses poches.
Car aujourd'hui était aussi un grand jour pour Semur, la ville d'où Bynarr était originaire et où se trouvaient aujourd'hui encore ses saintes reliques et sa dépouille. Les Semurois auraient-ils le courage le déplacement ?

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Recteur de la Congrégation de Saint-Thomas
Ex-Recteur du Chapitre Régulier Romain,
vicaire de Semur, théologue du St-Office,
Conseiller semurois
--Bacchus

La grosse cloche sonne, la grosse cloche sonne, la grosse cloche sonne, la grosse cloche sonne...

Bacchus rythme son pas lourd d'une mélopée sur deux notes, sol-la-la-sol, sol-la-la-sol, fredonnée à mi-voix, tandis qu'il fonce vers la cathédrale. Dame Anne a été bien claire : "Toute ma mesnie sera présente à la messe en l'honneur de Saint Bynarr", qu'elle a dit.
Sauf que la messe, c'est point à 9 heures avant la midi qu'on l'a sonnée.


La grosse cloche sonne, la grosse coche sonne ... nan, c'est point ça... La grosse cloche sonne, la grosse cloche sonne...

Or, à 9 heures avant la midi, Bacchus avait terminé toute son ouvrage. Les chevaux étaient nourris, pansés, les harnais cirés, le coche aux armes de Culan briqué, ses essieux graissés, la cour de l'écurie balayée. Or donc, Bacchus est allé à la taverne. C'est point sa faute : ce bâsin de cuisinier que Dame Anne a embauché fait rentrer dans la demeure du vin qui ... du vin que ... du vin qu'aucun aristotélicien digne de ce nom ne peut boire sans s'écoeurer.
Or donc, à 9 heures avant la midi, Bacchus s'est retrouvé attablé dans la meilleure auberge de Sémur, celle tenue par Messire Milo, qu'est un ben brave homme de brasser si bonne bière et d'entonner si bon vin.


La grosse cloche sonne, la grosse coche sonne, la grosse coche sonne ... nan ! Norf de norf ! C'est point la grosse coche, c'est la grosse cloche. Un, deux, on reprend : la grosse cloche sonne, la grosse cloche sonne.


Bacchus a bu deux bières, coup sur coup, bien fraîches, bien brassées comme il les aime, avec de l'orge malté juste comme il faut pour donner un breuvage à peine ambré, pis du houblon juste assez pour donner de l'amertume sans gâter le palais. Tudieu qu'elle était bonne ! Et fraîche, et gouleyante ! Les deux premières ont été suivies de deux autres, et de deux autres encore. Faut vous dire que Bacchus les boit toujours par deux, parce qu'on ne marche pas sur une jambe, comme on dit.


La grosse coche sonne, la grosse coche sonne, la gr... pfffff ! norf de norf de norf c'est dur à dire ! Tant pire ! Va pour la coche.

Et secoué d'un gros rire silencieux - c'est marrant, une coche qui sonne !-, Bacchus traverse le parvis en chantonnant de plus en plus fort.

La grosse coche sonne, la grosse coche sonne, la grosse cochonne, la grosse cochonne, la grosse cochonne...

Norf de norf ! C'est qu'il y avait des dames, au bout de la rue ! Pour peu qu'une d'elle croie que c'était elle que le Bacchus traitait de grosse cochonne, qui c'est qu'aurait encore des ennuis ? Ben le Bacchus, tiens !
Il s'arrête, très digne, au beau milieu du parvis, redresse son bonnet, tire sur les pans de son bliaud du dimanche, se racle la gorge. Il tangue une fois, deux fois ... Il fait bonne brise, ce jour de Saint Bynarr.
Comment que c'est-y, déjà, l'introït ? Heulà heulà ! Bacchus se gratte furieusement le scalp. Il a beau chercher, il ne sait plus comment que ça se chante.
Ah si ! Les paroles sacrées lui reviennent.
Digne comme Sa Sainteté Eugène en personne, marchant au rythme de son chant, Bacchus entre dans l'église et remonte lentement la nef, l'œil extatique, en chantant de sa superbe voix de baryton :


L'eau ne fait rien, que pourrir le poumon
Goûte goûte goûte goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien... (ad lib.)
Armoria
La saint Bynarr ! Assurément de quoi se réjouir, et surtout, quelque chose qu'Armoria ne manquerait pour rien au monde. Sa tenue ferait sans doute un peu curieux parmi celles de deuil, mais elle s'en fichait comme de sa première paire de chausses. Quelle tenue ? Mais du bordeaux, pardi ! Décolleté habituel, petit canard bien à l'aise sur ses coussins de chair, et vogue la galère. Enfin, le coche armorié. Lequel la déposa sur le parvis.

Elle avisa le serviteur d'Anne, qui semblait fort... gai. En tout cas, enthousiaste. Quand elle fut entrée dans la cathédrale, prenant la place qui lui revenait, elle salua d'une inclinaison de la tête les officiants, et surtout Ingeburge. Salut discret : pour elle, diriger un office était forcément quelque chose d'impressionnant, et elle n'osait jamais déranger les clercs qui s'en chargeaient.

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Masacio
Quelle belle matinée à Mâcon. Le Blondinet était aux anges, il travaillait de bon matin à ses nouvelles responsabilités au duché. Occupé à envoyer missives sur missives afin de trouver de la pierre, néssaire à l'entretient des mines, Masacio avait même ouvert en grand les fenêtres de sa propriété - modeste hein la propriété, z'allez pas croire que depuis deux jours le p'tit blond s'en met plein les fouilles - . Le Mâconnais pouvait ainsi admirer un petit Alcedo athis - un Martin-pêcheur d'Europe - qui s'était posé sur le rebord de sa grande fenêtre, picorant ainsi les quelques miettes laissées là par le soin du Blondinet. Il ne fallait pas grand chose pour le détourner de son travail et il faut bien l'avouer, regarder ce petit oiseau coloré de bleu et d'orange, suffisait amplement à son bonheur. Il y en avait beaucoup de ces petit oiseaux à Mâcon, attirés par le petit lac qui bordait le village. C'était là une matinée des plus agréable, à la fois studieuse et heureuse car le Blondinet buvait un petit verre de vin blanc, fidèle à une de ses maxime Boire matin, le bonheur vient.

Soudain, le petit martin pecheur s'envola, affolé par un gamin qui criait
La Saint Bynarr ! A ses mots, le jeune cac bondit, se jetta sur son almanach - ben voui, pas d'iphone à l'époque - Punaise, il allait rater la messe ! Se changeant en quatrième vitesse, il enfila son costume en lin blanc. Moment de doute tout de même car le royaume était encore en deuil et il ne savait pas trop si il devait porter une tenue d'affiction ou non. Tssss, prenant un brassard de pourpre et un brassard violet, les mettant tout deux dans sa poche, il descendit l'escalier, sauta dans la Masaciomobile et direction Dijon !

C'est ainsi, de peur d'être en retard le Blondinet gravit quatre à quatre les marches du parvis de la cathédrale. Reprenant son souffle sous le portail, il s'avança lentement dans l'imposante église, saluant avec respect les personnes présentes. Ne sachant pas trop où s'assoir, Masacio plissa ses yeux herbeux afin de voir si son nom n'était pas marqué quelque part...
Point de nom gromela t-il, s'asseyant au hasard, en profitant pour arranger sa tignasse blonde. Il se dressa tout d'un coup, se rendant compte qu'il avait oublier de se signer en rentrant dans la maison d'Aristote. Punaise... ça commence bien...
Damisella
Et que sonnent les cloches, je chantonne en me dirigeant vers la cathédrale

Dans la joie comme dans la tourmente
Celles qui sonnent quand on naît
Celles qui sonnent quand on meurt
Celles qui sonnent tous les jours toutes les nuits, toutes les heures
Celles qui sonnent quand on prie
Celles qui sonnent quand on pleure

d'où ça me vient cette drôle musique? c'est le vent? Un capricieux ce vent qui amène des parfums qui évoquent le passé, une jeunesse pleine de fougue et éprise d'aventure.
Les marches du parvis,
J'aime les cathédrales, elles sont impressionnantes, si belles avec leurs hautes voutes, les piliers qui montent vers le ciel et ces vitraux qui captent la lumière changeante selon les heures du jour .
je n'ai pas mis de robe, tenue de voyage oblige, ma tenue des 45 rouge et noire suffira, mes bottes martèlent le sol de pierre .

Fraicheur soudaine, je vais prendre place dans la nef qui se remplit.
Sourire à un visage surmonté d'une crinière blonde disciplinée, pas l'endroit pour les mondanités.

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Melisende
Cette fois-ci, il était l'heure.

Après être descendue des tours, Mélisende avait filé vers la sacristie pour se changer. Elle épousseta ses habits de diaconesse et enfila sa médaille noire, signe de son appartenance à la communauté. Elle n'était point habituée des lieux, mais finalement, cathédrales, églises, chapelles, tout se ressemblait : il y avait toujours une sacristie, un autel, un grand cierge, de grands bancs pour les fidèles, ... Mélisende se prépara donc méticuleusement pour cette cérémonie comme elle essayait de le faire chaque fois.

Déjà les fidèles emplissaient la cathédrale.

Un bout du clergé local était là. Mélisende salua d'un geste le père Jerem et la cardinale Ingeburge. Elle n'avait jamais été très à l'aise en la présence de cette dernière. Trop intimidée sûrement. Mais ce n'est pas pour cela qu'elle ne l'admirait pas : Lyon, c'était elle. C'est pour cela que les salutations avaient été brèves et sans effusions.

Mélisende savait que c'était à elle d'ouvrir le bal : Elle convia donc chacun à prendre sa place et arrivant devant l'autel, invita les derniers fidèles à prendre rapidement place. Puis, elle se recula pour mieux prendre la parole. Elle ouvra les bras.


Mes soeurs, mes frères,

soyez les bienvenus en cette magnifique cathédrale bourguignonne. Je me réjouis d'officier auprès de vous, auprès de votre clergé, et de voir la foy qu'habite à jamais la Bourgogne.
Comme chacun de nous le sait, nous sommes le 30 juillet et ainsi, le jour de la Saint Bynarr. Nous sommes ici pour le célébrer, dans la modestie et l'humilité qui lui sont chères.
Humilité d'autant plus forte qu'en ces temps troubles, nous semblons bien peu de choses faces aux fléaux qui nous accablent. Ainsi, nous n'oublierons pas notre Reyne Beatritz.


Instinctivement, Mélisende baissa la tête. Elle reprit :

Mais sachez que Dieu guide ses pas, guide nos pas et que la foy qui nous anime, apaise nos douleurs.

Petite pause.

Pour commencer cette cérémonie, je vous propose ensemble d'ouvrir notre coeur à Dieu en lui confiant nos pêchés, pour qu'Il les pardonne.

Citation:
Je confesse à Dieu tout puissant, à tout les saints et à vous aussi mes amis
parce que j'ai beaucoup péché en pensée, en paroles et en actions
Je supplies tout les saints et vous mes amis de prier le créateur pour moi
que le très haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tout nos péchés

Et posant calmement de sa voie, en essayant de chercher le concours de tous les fidèles, elle finit par :
Amen


Elle chercha du regard le père Jerem, et s'effaça pour qu'il puisse à son tour parler.
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Damisella
Doux murmures dans la nef remplis qui s'apaisent lorsque la diaconnesse prend parole.
Avec elle je reprends la prière


Je confesse à Dieu tout puissant, à tout les saints et à vous aussi mes amis
parce que j'ai beaucoup péché en pensée, en paroles et en actions
Je supplies tout les saints et vous mes amis de prier le créateur pour moi
que le très haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tout nos péchés
Amen


Ma dague sur le cou de l'hérétique agresseur de ma jeune fillote, un peu de sang répandu, dois-je le compter comme un péché? Que nenni pas vrai Aristote? Tu ne vas pas m'en vouloir pour ça, j'en suis presque sure.
Par contre le coup de ta médaille d'honneur, j'avoue avoir ressenti grand plaisir mais tu sais bien toi qui vois tout qu'il 'était bien sot, royal mais sot.... et un peu sorcier de plus et un sacré menteur. Alors faudra t'en occuper hein? Et me pardonner, j'en prends bien soin tu sais de la médaille, dans la plus douce des soies elle est, bien cachée contre mon coeur.
Sinon on est dans le véniel, j'suis gourmande , très, trop? fière de ma fille qui grandit, et si je m'apprête à poutrer des vilains c'est juste pour défendre notre terre, tu sais y a à qui de bonnes paroles ne suffisent pas, faut les baffer pour que ça rentre dans leur tête.
Pis y a cette colère contre un qui se dit frère et futur curé en Berry, je bat ma coulpe mais je me suis contenue tu sais sinon il se serait pris des baffes. d'ailleurs il n'est même pas venu on dirait, ou il est perdu dans la foule je sais pas mais toi oui qui vois tout.

Je fouille et creuse ma mémoire, trouve quelques broutilles à me reprocher,je suis loin d'être parfaite , la fin de la Reyne ne m'a guère touchée, mais je ne l'avais jamais approchée, comme je regrette notre bon Roy, il était pieux, jamais à crier, d'une grande sagesse, j'espère qu'il est heureux en ses terres .
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Jerem51
Le tout nouveau Recteur du Chapitre Régulier romain, assis à côté de Son Eminence Ingeburge et portant en signe d'humilité une simple soutane, avait récité en murmurant la prière du Pardon quand Mélisende se tourna vers lui afin de lui indiquer que son tour était venu de prendre la parole.
Il s'avança vers l'autel, son Livre des Vertus à la main, le déposa sur le pupitre, jeta un regard circulaire sur l'assistance puis leva les bras vers le ciel.



Mes biens chers frères et sœurs, peuple de Bourgogne ou gens de passage ...
C'est un grand honneur pour moi que d'être présent parmi vous pour célébrer et le saint patron de la Bourgogne et celui qui fit l'honneur du village dont j'ai la joie d'être le vicaire, le village de Semur où repose sa dépouille.
Mais avant que je ne vous parle de lui, récitons ensemble le Credo



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Recteur de la Congrégation de Saint-Thomas
Ex-Recteur du Chapitre Régulier Romain,
vicaire de Semur, théologue du St-Office,
Conseiller semurois
Gerfaut, incarné par Anne_blanche

[A la St Bynarr, doit y avoir du pinard !]
S’ennuyait un peu le Gerfaut. Gontrand montrait plus trop le bout de nez alors forcément c’était plus pareil. Même s’il trouvait toujours quelques coups pendables à faire, coups qui plus souvent qu’à leur tour lui retombait dessus et ça arrivait souvent croyez-moi, sans son compagnon de bringues le cœur n’y était pas.
La maisonnée était calme en plus vu que la patronne était encore partie, qu’il restait le gamin écuyer, Minouche, et l’autre gamin, le fils de la maison, sauf que vu son âge, Merlin était certes souvent dans les jupons de sa nourrice mais pas comme l’aurait souhaité l’intendant de Marie.
Il y avait eu visites des caves, récurrentes les visites mais bon, boire seul ne l’amusait plus non plus. Et puis avec qui partager ses rêves éthyliques ?
Sauf qu’aujourd’hui était un autre jour. La Saint Bynarr. Inutile de demander à Gerfaut qui c’était, aucune idée. Mais visiblement le gars était connu, il y allait y avoir une grosse fête et qui disait fête disait ripailles et beuveries et, ô joie, des compagnons pour lever et vider les godets. Autant dire que l’intendant comptait bien en profiter largement.
Voilà pourquoi il venait de passer le vantail de la cathédrale bourguignonne, habillé de ses meilleurs habits, propre, et qu’il marchait droit pour l’heure. Oh il avait bien entamé une ou deux bouteilles, pour se mettre dans l’ambiance tout au plus, mais pour l’instant, il pouvait faire illusion. Et hop, quelques pas et voici qu’il se retrouvait près de Bacchus, qu’il avait déjà croisé en ville et chez la patronne, une petite tape sur l’épaule.

Salut l’gaillard.
Oh que ça s’annonçait bien tout ça.
--Bacchus


L'eau ne fait rien, que pourrir le poumon
Goûte goûte goûte goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien...


Le pas noble et lourd, Bacchus avance toujours. Soudain, une tape sur l'épaule.

Salut, l'gaillard.

Norf de norf ! Qui se permet ? Bacchus carre les épaules, inspire, se retourne, toise du haut de son immense carcasse le gars qui vient de le déranger dans sa progression neffique. Quand sa paume aura rencontré la joue du gars, il sera moins enclin à rire bêtement, pour sûr.

Tiens, t'es là, l'Gerfaut ?

La trogne de Bacchus s'illumine. Il l'aime bien, le Gerfaut. C'est lui qui lui a fait connaître les bonnes tavernes de Sémur, quand il a pris fantaisie à Dame Anne de s'y établir.
Tiré de son extase mystique par l'arrivée de ce joyeux compagnon, Bacchus s'avise soudain que la cathédrale se remplit. Il pousse Gerfaut sur un banc.


Carre-toi là, le gars ! Eh ! T'as vu ? Ya la princesse ! Mais j'vois pas son lardon.

Le bon Bacchus écrase une larme, et en laisse une autre se perdre dans sa moustache. Il pousse un soupir à ébranler la cathédrale toute entière, mais déjà son attention est tirée ailleurs. Coup de coude à Gerfaut, qui manque l'envoyer valser contre le pilier voisin.

Hééééééé ! T'as vu ?! Ya l'blond en blanc, là !

Nouveau coup de coude, murmure qui réveillerait un mort et résonne par toute la cathédrale.

Paraît qu'pour entrer dans son bureau faut y porter chopine !


Les curés font ce qu'ils ont à faire, disent ce qu'ils ont à dire. Bacchus, ses gros yeux levés vers la voûte, joint les mains avec componction et récite tour à tour le Confiteor et le Credo.
Mais ça donne soif. Bigrement soif !
Il se doute bien qu'il devrait attendre la fin de l'office, mais par les chausses roses d'Aristote, il a bien trop soif ! Et là, dans sa besace, il y a une fiasque de poire qui ne demande qu'à en sortir.
Norf de norf ! elle est tiède ! La poire tiède, c'est pas bon. Éperdu, Bacchus regarde autour de lui. Le bénitier ! Pour sûr que l'eau y est fraîche, elle l'est toujours.


Viens 'vec moi, l'Gerfaut. On va donner un bain à c'te fillette-là !


Magistral clin d'oeil en direction de la fiasque, et Bacchus entraîne son voisin jusqu'au bénitier.
Frim2811
Frim était au courant de la cérémonie. Elle avait hésité longuement pour s'y rendre. elle se sentait confrontée à plusieurs dilemmes. Elle ne les voulait pas, mais on lui avait imposer, mais sa foi, quoi que puissent en croire certains n'était pas altérée.

Le palais de justice n'était pas loin, et elle se rendit à la Cathédrale en quelques minutes. Elle aimait ce lieu, la Frim, pour sa froideur comme pour son côté majestueux! Mais la froideur lui plaisait. Sans un mot, elle entra, et se posa comme à son habitude sur un siège au fond. Au moins, elle n'avait pas de mots à dire.


Et bon, à mourir d'ici peu, ce qui était le plus vraisemblable, autant être béni avant

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Masacio
Non de non, à peine installé, le Blondinet se détournait déjà… Ben oui… Les gens s’installait et personne ne lui causait… Alors le Blondinet, il n’était pas content content.

Certes, il y avait bien une Damoiselle qui l’avait salué, il est vrai qu’il l’avait rencontré au poste de police de Mâcon. Non pas que la Madame avait été arrêté pour prostitution, mais elle avait porté plainte contre certains personnages de Mâcon, accusés de « satyrisme »… Moment fugace certes, mais moment épique, ou l’ambassadeur – ben oui il est aussi ambassadeur en Limousin, vous ne saviez pas ??? Et il n’est pas payé une prune ! – lui avait avoué… son impuissance, - rien à voir avec le bromure, je vous rassure.

Les vitraux étaient magnifiques certes, les prises de paroles également… mais le blondinet blondinait – mouhahaha invention d’un nouveau verbe, pour signifier qu’il papillonnait dans ses pensées – Léger moment d’ennuis vite dissipé par une interpellation


Hééééééé ! T'as vu ?! Ya l'blond en blanc, là !

Paraît qu'pour entrer dans son bureau faut y porter chopine !


Aussitôt le Blondinet se retourne. Plisse ses yeux béryls et voit deux larrons en foire qui semblent se moquer ouvertement de lui… D’un bond, le jeune CAC se lève et se dirige à pas décidés vers eux.

Dites donc, Messieurs, c’est pas en pleine foi que l’on parle de mon foie d’accord ? Puis… alors qu’il allait professait moult et moult menaces – du genre, on ne me parle pas comme ça, je suis CaC quand même, bref faire le péteux – il s’adoucit, le nez en arrêt, reniflant un délicieux liquide. Ce n’est pas de la poire ça ? demanda t il. Je la confisque, réquisition ducale ! dit il sur un air on ne peut plus sérieux, mettant la fiole dans sa poche. Se tenant droit comme un I, devant leurs yeux incrédules, des réclamations ? Sans attendre de réponse il se retourna, fredonnant le crédo, le sourire aux lèvres, prêt à écouter la suite de la cérémonie, avec enfin, une précieuse aide liquide.
Jerem51
Une fois la récitation du Credo achevée, Monseigneur Jerem ouvrit solennellement son Livre des Vertus, et pour donner encore plus de solennité à ce moment, il s'arrangea pour que l'on entendît distinctement le bruit de la couverture de l'ouvrage sur le bois du pupitre sur lequel il était posé.
L'attention ainsi captée, il poursuivit


Pour beaucoup d'entre vous, Bynarr est d'abord et avant tout un mort et bien peu s'imaginent même qu'il ait pu être un jour vivant parce qu'on s'imagine toujours que les saints sont décédés il y a longtemps et dans des contrées lointaines !
Or, détrompez-vous! Bynarr n'est pas l'un de ces saints poussiéreux dont l'existence est plus ou moins légendaire,. Bynarr fut un être de chair et de sang qui était encore bien vivant et qui n'est mort que depuis moins de cinq ans, en septembre 1455.
Certains et certaines d'entre nous l'avons connu et moi qui vous parle aujourd'hui, c'est de sa main-même que j'ai été ordonné prêtre en 1453, un temps qui date d'avant la réforme de l'Eglise.


Un peu ému par ce souvenir, Jerem fit une course pause puis reprit

Je relisais tantôt son hagiographie et je me demandais quel passage résumait le mieux l'homme qu'il avait été. En fait, nul passage mieux que celui qui relate son agonie et sa mort ne sauraient plus définir qui était Bynarr.

Citation:
V - Agonie et Miracle

Sentant la mort arriver, il se rapprocha encore plus de ses fidèles avec lesquels il se mit à entretenir des liens étroits. Il aspirait à une Eglise très présente dans une Bourgogne unie dans l’amitié aristotélicienne, prospère et ayant une place dominante au sein des Royaumes. Il allait volontiers à la rencontre de ses fidèles et a toujours soutenu le projet d’ouverture de l’abbaye de Cluny.
Quelques heures avant sa mort, alors qu’il agonisait, il reçut d’abord les derniers sacrements puis la visite d’un jeune fidèle atteint de la vérole. Les médecins avaient prédit à cet enfant une mort certaine d’ici la fin de la semaine. Lui et ses parents entrèrent dans le presbytère en implorant le Tout-Puissant. Le prêtre qui donnait les derniers sacrements voulait qu’ils partent, ne souhaitant pas attraper la vérole, mais Bynarr, de sa voix de diplomate qui lui servit tant, l’invita à le laisser avec l'enfant. Il le prit donc dans ses bras. En même temps, il cueillit un lys qui poussait dans un bac de bois, sur le rebord de la fenêtre.
Bynarr dit alors au malade : « Demain, je ne serai plus de ce monde, j’ai déjà servi le Très-Haut comme je l’ai pu et maintenant, il m’appelle à le rejoindre ; mais toi, tu as encore tout à apprendre, tout à faire. Cette nuit, je vais prier pour que le Très-Haut te guérisse et, quand j’arriverai sur le Soleil, tu guériras. Demain, tandis que l’on me retrouvera mort dans mon lit, toi, tu te réveilleras soigné. Va, prends ce lys et retourne chez toi pour prier ! »
L’enfant acquiesça et s’en retourna en pleurant de joie. Toute la nuit jusqu’à minuit, heure où il s'endormit, il pria le Très-Haut. Bynarr, souhaita de ne plus être visité pour prier l’enfant avec toute sa ferveur, ce qu’il fit jusqu’à minuit, lorsque le Tout-Puissant le rappela. Le lendemain, on retrouva Bynarr mort, les mains en signe de prière, les yeux fermés et le sourire de la satisfaction du travail accompli aux lèvres. Au même moment, le petit enfant qu’il avait accueilli se réveilla, guéri. En dehors de sa maison, on trouva plusieurs dizaines de lys. Plusieurs Sémurois ont confirmé qu’il fut toute sa vie en parfaite santé et que, chaque jour, il entretint les lys.


Ce passage nous montre Bynarr tel qu'en lui-même, un homme de coeur, proche du peuple et de ses fidèles, ne se contentant pas de prêcher l'amour et l'amitié aristotéliciennes, mais la pratiquant chaque jour en se mettant au service de la communauté et des autres et même sa mort, comme on le voit, il la voulut utile et au service d'autrui.
Oui, c'était cela Bynarr, celui qui savait voir les potentialités des gens et savait leur donner le pied à l'étrier, celui qui aidait le pauvre vagabond quand il arrivait à Semur et lui prodiguait aide et conseil, à l'exemple de Christos, celui qui, le premier, avait compris que l'on prêche autant par l'exemple et le dévouement que par les messes et qui s'efforça de mettre sur pied le premier séminaire de l'Eglise à Lyon dont il devint archevêque.
Enfin c'était un homme qui, conformément aux recommandations d'Aristote, vivait pleinement au sein de la cité: il fut un des animateurs d'un parti aujourd'hui défunt, le VIENS et fut amené, quoique son humilité en souffrît beaucoup, à exercer la régence du duché alors qu'il aspirait déjà au repos.
Oui, Bynarr, c'était tout cela et bien plus encore, et si j'avais une conclusion à donner à ce sermon singulier que j'ai voulu afin que tous sachent quel homme il était, ce serait l'une de ses phrases favorites


Citation:
"En avançant lentement, on avance quand même"


Quelles que soient les difficultés de la vie, quelles que soient ses entraves, ses embûches, ses liens qui nous empêchent d'avancer aussi vite ou dans la direction que nous souhaitions prendre, il ne faut jamais renoncer et continuer malgré tout, car sans le savoir, nous effectuons toujours un petit pas vers ce à quoi l'on tend, jusqu'où jour où cela finit par payer.
Ne regrettons pas non plus la mort de Bynarr, il ne l'aurait pas voulu et cela serait trahir le sens de son engagement. Non, ne la regrettons pas car elle fut le plus pur exemple de la confiance dans la Grâce divine, cette infinie bonté de Dieu qu'aucune loi, aucun règlement ni aucun dogme ne sauraient borner ou limiter, tant elle est immense, cette assurance que quoi qu'il ait pu faire dans sa vie, Dieu verrait la pureté de ses intentions et lui ouvrirait les portes du Paradis solaire et de la vie éternelle.
Aussi, mes biens chers frères et soeurs, ne pleurons pas Bynarr, ne l'implorons pas non plus comme une idôle païenne, mais imitons tout simplement son exemple et sa vie parce que là se trouvent la véritable pureté, la véritable droiture et le chemin qui conduisent à la Vie éternelle à laquelle nous aspirons tous.

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--Primat
Primat qui était entré à la suite du Père dans la grande cathédrale, s'était installé près de la porte de la sacristie. Comme les autres, il avait récité la prière du Pardon et le Credo et il avait admiré le sermon plein de compassion que le Père Jerem venait de prononcer à l'endroit d'un homme que lui, Primat, n'avait jamais connu et une étrange vibration s'était alors produite en lui.

Lorsque le Père eut fini, il le vit s'approcher de Son Eminence Ingeburge pour lui céder la parole. Nul doute que l'impressionnante archevêque allait s'adresser à la foule dans quelques instants.
Della
Les mains jointes sur ses genoux, Della essayait de suivre l'office sans trop penser à la mort qui pourtant était encore présente au coeur de la lecture que le père Jerem avait choisie pour cette messe de la Saint Bynarr.
Son objectif était de ne pas sombrer dans une trop profonde tristesse parce que la journée d'aujourd'hui serait très longue et elle se sentait bien seule. Son époux lui manquait, Béatrice lui manquait.

Avancer...oui tel était bel et bien ce qu'il fallait arriver à faire : avancer malgré tout.

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