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[RP] La grande Cathédrale de Bourgogne

Gerfaut, incarné par Anne_blanche


Oh mais il lui aurait presque collé une baffe à voir sa trogne quand il se retourna le Bacchus. Mais ce fut plutôt un sourire qui finit sur son visage. Et deux compères assis sur un banc pour laisser la place aux autres. Gerfaut suivait des yeux les personnes indiquées par le berrichon. D’abord la Princesse. Celle-là, il la connaissait. Après tout, Marie avait travaillé avec elle pendant longtemps. Par contre le fils en question, l’intendant ne s’en souvenait pas. Fallait dire qu’il s’en moquait un peu du moment qu’il avait du boulot, libre, enfin ce qu’il pensait être libre, accès à la cave.

Et là il faillit se retrouver directement en contact avec un pilier. Oh pas le pilier de comptoir, même si certains bien charpentés auraient pu essayer de rivaliser mais sans succès, avec la pierre de taille qui composait celui-là. Il se redresse pour zieuter le blond en question, l’air de rien, comme s’il n’avait rien eu.


Quel blond ? Qui c’est c’ui-ci ? Oh c’est vrai ? Beh j’l’aime bien dis donc, un frère de chopine !

Et paf coup de coude à son tour sauf que Bacchus avait bougé pour se mettre comme tout le monde à prier. L’intendant, l’air de rien, se mit à faire de même, histoire de faire couleur locale. Ni vu ni connu j’t’embrouille. Hop. Sauf que ce n’était pas pas son truc ces bondieuseries… Alors quand la proposition de baigner une ‘fillette’ histoire de la déguster, il se redressa d’un bond, peu enclin à être discret en fait et suivi et l’alcool et son propriétaire jusqu’au bénitier.

Mais là ce fut d’un coup moins drôle. Voilà t’y pas que le blond en question arrivait pour leur voler, oui oui il appelait cela un vol, quoi qu’en dise le voleur confiscateur, le précieux breuvage. Et pas le temps de répliquer qu’il avait filé.


Non mais ! T’as vu ça l’Bacchus ? Pour qui qui s’prend lui ? On va lui causer du pays et r’prendre not’.. Fin ton bien.

L’intendant se retrouva à pousser devant lui le berrichon, histoire de pas prendre les coups en premier au cas où.
Ysaura
Aujourd'hui c'est un grand jour pour les bourguignons..c'est la St Bynarr, une fête à ne manquer sous aucun prétexte!

Par chance sa fenêtre ouverte sur la rue, lui permit d'entendre les discussions et les rires de villageois rejoignant des charettes pour se rendre à la fête.
Tellement prise par son rôle de maire de Nevers, elle en avait totalement oublié ce jour.

Il était encore tôt mais elle était sure qu'avec Fougue sa belle jument blanche pour monture, elle arriverait à temps pour la messe de Dijon.

Une robe mauve, il lui fallait une robe mauve...
Elle chercha un peu partout en vain puis une idée lui vint à l'esprit..un de ses meilleurs amis, tisserand et aubergiste aurait sans doute de quoi la dépanner!!

Oui mais voilà..Garrett était parti en voyage; elle soupira puis décida puisqu'elle avait les clés de son ali d'aller lui emprunter une toilette de circonstance.
La jeune brunette en était sure, il ne lui en voudrait surement pas bien au contraire et elle ne manquerait pas de dire que sa jolie robe venait de chez lui.

Une fois la robe passée et quelques violettes disséminées de ci de là dans sa longue chevelure, elle entreprit une longue chevauchée en direction de Dijon.
C'était la première fois qu'Ysaura s'y rendait et en arrivant, elle fut impressionnée par l'imposante cathédrale.

Le temps de confier sa jument à un palefrenier et de réajuster sa tenue quelque peu malmenée par son voyage et la voilà gravissant d'un pas léger les marches de l'édifice.

Alors qu'elle approchait de la porte principale, elle entendit que la messe avait déjà commencé..petit soupir en entendant la lourde porte grincer


Eh bien pour quelqu'un qui n'aime pas se faire remarquer c'est réussi

Se dit elle alors qu'elle se signait ...
Coup d'oeil circulaire sur l'assemblée déjà présente... des visages qui lui sont familiers, la jeune femme leur adresse un sourire poli et va prendre place sur un banc du coté gauche de l'allée ....

A peine est elle installée que son regard se porte sur une scène étrange.
En effet, sur la même rangée mais coté droit se trouve un jeune homme tout de blanc vêtu entouré de 2 curieux personnages déjà passablement émêchés et bien décidés à récupérer leur fiole...

Ysaura sourit amusée devant la scène et tout en essayant de se concentrer sur la messe en cours, observe discrètement le jeune homme qu'elle ne connait pas.
--Bacchus


Bacchus propulse sa bedaine en direction du bénitier, prenant garde à ne point écraser de pieds au passage. Dame Anne lui a souventes fois expliqué que recevoir 320 livres sur un orteil, ça fait mal ; Bacchus ne sait pas si ça fait mal, ça ne lui est jamais arrivé, à lui, vu que pour parvenir à ses orteils il faudrait se glisser sous sa bedaine ; mais il a bien remarqué que ça fait dans un premier temps danser la danse de Saint-Guy, et dans un second temps brandir le poing dans sa direction. Or, Bacchus n'a pas envie d'amener quelqu'un à brandir le poing dans une cathédrale. Ce serait un péché. Donc Bacchus avance prudemment, d'autant plus prudemment que les murs de la cathédrale tanguent.

T'as vu comme ça bouge, l'Gerfaut ? C'est la faute aux charpentiers de marine, ça.

Bacchus n'a pas le temps d'expliquer en quoi les charpentiers de marine sont fautifs. Parce qu'il est enfin parvenu au bénitier, d'une part. D'autre part parce que la fillette lui est arrachée des mains !

Je la confisque, réquisition ducale ! des réclamations ?

Norf de norf ! Le blond en blanc !


Non mais ! T’as vu ça l’Bacchus ? Pour qui qui s’prend lui ? On va lui causer du pays et r’prendre not’.. Fin ton bien

Bacchus en reste comme deux ronds de flan. Là-bas, tout là-bas, dans le chœur, le curé raconte des choses que Bacchus n'entend pas. On lui a volé sa fillette !


Nan mais j'le crois point ! Pince-moi, l'Gerfaut !


Il le croit d'autant moins que, de quelque part sur sa gauche, lui vient aux narines une odeur de violette. Il se met alors à expliquer à son compagnon, tout en lui serrant l'épaule à la broyer, histoire de ne pas tomber le cul sur les dalles.

Atta, l'Gerfaut. Dis-ma si que j'me gourre. Dans ma fiasque, ya d'la poire. La poire, ça sent point la violette. Mais v'là qu'ça sent la violette. Sauf que ça vient pas d'ma poire, vu qu'ma poire c'est pas du beaujolais nouveau, vu qu'c'est point la saison du beaujolais nouveau, pis que d'façons c'est d'la poire.

Il arrête son discours, yeux ronds, bouche ouverte, sourcils en accent circonflexe, buste rejeté en arrière, image vivante de l'incrédulité.

Donc si c'est point ma poire, c'est Dame Marie-Alice. Mais j'ai biau r'garder, j'la vois point. J'vois qu'la brune en mauve qui nous z'yeute, là-bas.


Bacchus en lâche l'épaule de Gerfaut.

Crévindiou qu'elle est belle, la gazoute ! T'as vu, l'Gerfaut ?


Le curé ronronne toujours. Norf de norf ! On regarde point les gazoutes quand on est à l'église, Dame Anne le lui a dit souventes fois. Bacchus revient donc au blond en blanc.
A l'incrédulité succède la colère. Un feulement monte dans la gorge du bon cocher.


Viens çà, l'Gerfaut !


Pas à pas, bien lentement pour ne pas risquer la chute, Bacchus remonte la nef. Il se glisse jusqu'au blondin. Bon... C'est un conseiller ducal. C'est point comme un Académicien, niveau respect qu'on leur doit, mais faut quand même point leur déparler, à ces choses-là : ça les défrise et pis après ils vous font mille misères.
Coup de coude à Gerfaut, assorti d'un clin d'œil si appuyé qu'il fait remonter tout un coin de la moustache, genre "t'vas voir, r'garde et prends d'la graine", et Bacchus, s'efforçant de mettre une sourdine à sa voix de stentor, se penche - haleine de coyote - vers Masacio.


Ce s'erait-y un effet d'vot' bonté, mon bon seigneur, de ben vouloir m'rendre la fillette, vu qu'j'seu à Dame Anne, et que c'qui est à ma est à elle, et vu qu'si j'y dis qu'son collègue i' lui pique ses choses, ben ... euh ...


Ben voilà, quoi ! Bacchus croise les bras sur sa vaste bedaine et ponctue sa demande d'un sec hochement de tête qui le fait vaciller et fait trembloter ses joues brunes. Il se rattrape à l'épaule de Gerfaut, recroise les bras et tend la main, paume ouverte.
Damisella
Le credo récité en choeur, je suis distraite par les mouvements des deux poivrots, côté discrétion il y a mieux et voilà que le maréchalchef rencontré à Mâcon s'en mêle; belle allure il a le blondinet remarque faite en tout impartialité et sans aucune pensée licencieuse, même pas une once de gourmandise dans le regard.

Mais le prêtre entame son homélie sur la vie de Saint Bynarr
Quel magnifique sermon dans sa simplicité épurée qui va droit au cœur, c'est qu'elle n'aime guère les grandes phrases ampoulées dont certains se délectent. Oubli de soi, dévouement, compassion vrai, une vie consacrée à la foi et à la Bourgogne, voilà ce que l'on retient de la vie d’un saint.

Il se tourne vers l'éminence froide, elle va prendre la parole, une délicate odeur de violette me titille les narines... une retardataire qui prend place discrètement.

Les deux bougres avinés continuent leur cirque. Poire? Ais-je bien entendu? Alcool sublime, je partagerai bien la prise.... aherm, reprenons-nous, pensée profane que viens tu faire en ce lieu? Quoique, si les bénitiers étaient remplis de poire , je suis certaine que les lieux de culte seraient bien plus fréquentés.
Je retiens un rire à grand peine, imaginant la foule radieuse se ruant dans les églises à prime et aux vêpres, baptême aromatisé, noces alcoolisées..
je cache mon visage dans mes mains, épaules secouées d'un rire silencieux.

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Breiz24
En retard ? Si peu, si peu…
Faut dire qu’habiller une Blanc Combaz ça prend du temps, surtout pour lui faire passer une robe.
Et en plus, la robe qu’elle avait commandée à Adela à son atelier n’était pas prête. Elle en serait quitte pour ressortir une de sa collection. Une de ses préférées, et tant pis si la couleur n’était pas appropriée. Et puis elle aimait cette tenue offerte par son maitre couturière, assortie à celle de sa fille. Bien que le bébé y fusse un peu boudiné déjà, la rouquine avait tenu à la lui faire porter.

Tenant Gauvain par la main – parce que Saint Bynaar, on y va en famille co même – elle entra dans l’église juste avant le début du credo. Just in time.
Sauf qu’en lieu et place du credo, dans sa tête, c’était d’autres mots qui résonnaient.
« Et je suis fiiiiiiiiieeeeeeeeeee-er, et je suis fieeeeeeeee-er, d’êtreuh bourguignon ».

Ouais. Elle n’aurait pas du expliquer à son fils dans le coche que Bynaar était « leur » saint, comme Sainte Boulasse, parce qu’ils étaient bourguignons. Ca allait lui rester dans la tête toute la messe, c’était certain.

Puis étant près de la porte, car arrivée trop tard, elle ne peut qu’entendre les deux pécores pérorer, et leur discussion étant à mourir de rire, il devient de plus en plus délicat de se concentrer sur le discours morbide du curé. Dur.
D’ailleurs une dame non loin coté avait l’air d’avoir elle aussi bien du mal à se concentrer.
Aryanha
La St Bynarr...Aryanha avait soulevé un souffle de tempête dans les murs de la Burgondière.

La st Bynarr !
Elle avait dormi si tard, épuisée par ses nuits blanches et ses soucis, qu’elle allait rater la messe.
Courtines tirées ardemment, draps rejetés aux pieds, Aryanha se leva si vite qu’elle en confondait le sol et le plafond. Se tenant un instant au bois de lit, elle appela Anceline pour la préparer. Jamais robe et coiffe furent aussi vite mises.
Dévalant les escaliers, la vénitienne rouspétait intérieurement mais monta dans son attelage préparé précipitamment.
Comment avaient-ils pu tous la laisser dormir ?...oui, ses réveils étaient toujours difficiles surtout en ce moment mais de là à éviter ses humeurs en la laissant roupiller ! L’attelage se mit en route et
Mamma mia !
Ce n’était point la bonne robe !
Qu’à cela ne tienne, elle n’allait pas retourner se changer ! La bleue aurait été bien plus discrète que celle-ci bien trop colorée pour l'occasion.

A l’entrée de la cathédrale…plus personne.
Elle poussa les portes dont le grincement se confondit devant la masse de gens déjà installée et la messe bien introduite.
Un soupir…devant tous ses gens dont la plupart lui étaient inconnus. Elle choisit de se placer au fond, sa robe serait peut être moins voyante.


Installée, elle s’intéressa à sa voisine, Frim. Ravie de se trouver près d'elle, elle lui fit un signe de tête entendu pour la saluer et un regard complaisant pour son courage à venir.

Puis, elle écouta la messe déjà commencée…priant intérieurement les mains jointes.

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Masacio
Très heureux, le Blondinet était très heureux. Ecoutant avec attention les prises de paroles, le Mâconnais se désaltéra en buvant nonchalamment, une gorgée de poire. Infecte, elle était infecte ! Rien de comparable avec ce qu'il avait bu dans les charmants locaux de l'Ambassade du Limousin. C'est tout juste si le jeune Cac ne se sentait pas obligé de tout recracher tant le goût acre de cette boisson révulsait ses petites papilles. Il fallait en finir, il fallait avaler.

Geste de dégoût, qui pousse le Vice Chambellan à tordre le nez. Se levant, afin de rendre la mauvaise prise à leurs propriétaires, il salua au passage la surprenante Mairesse de Nevers, la Chancelière, la douce Conseillère Ducale ainsi que la Procureur.

Planté devant les deux valets qui parlaient bien fort, il leur tendit la fiole.
Tenez, infecte dit il dans un sourire, avant de tourner les talons.
Gerfaut, incarné par Anne_blanche


Non mais des fois quoi, c’était vrai. L’avait beau être conseiller le blondinet, pas ça qui allait impressionner le Gerfaut qu’en avaient vu d’autres défiler chez sa patronne. Alors il allait pas leur faire à l’envers hein. Barboteur d’alcool. Ah non, pour le coup c’était plus un compère de boissons, c’était un larron de la pire espèce. Il commençait par leur siroter leur poire et demain qui savait ? Le lait à un nourrisson ? Non non non. Leur devoir le plus sacré, et ça tombait bien ils étaient dans un lieu saint, était de récupérer séance tenante leur bien.

Il hésita quand même à pincer l’Bacchus. Belle bête que le berrichon et pas vraiment envie de se manger une mandale. Par contre il se mit à renifler et faillit se mordre la langue quand le bestiau se mit à lui broyer l’épaule comme s’il était fait de marbre.


Ouiaaaaillle !

Oui y a des fois où le fierté s’efface face à la douleur. Et là ben en plein dedans qu’il était le rouquin. A peine s’il écoutait le discours philosophicoviolettepoiresque.

Non mais la poiiiiiiiire…. C’est paaaaaaaaaas d’la violetteeeeeeee. Vaaaache mais qu’tu vas m’lâcher oui !

Pas sûr que le Bacchus l’ait fait parce que demandé mais au moins l’épaule soufflait. Enfin palpitait serait plus juste. Fichue poigne ! Mais il tourna la tête à l’évocation d’une belle.

Ah non non s’pas la Marie. L’est à la guerre l’patronne. Mais j’croyais qu’y avait qu’elle pour sentir l’fleur comme ça. Pis porter c’te couleur. M’enfin c’est vrai qu’celle là j’lui causerais bien d’danser la gigue.

Un clin d’œil égrillard mais déjà l’affaire prioritaire du jour revint à sa mémoire et il emboita le pas au berrichon, manquant de s’étaler parce que bien sûr, nigaud comme pas deux, il lorgnait toujours la gazoute, juste à temps pour se manger le coude de son compère dans les côtes. Pas son jour décidément. Gerfaut hocha la tête vigoureusement pour appuyer les dires de son collègue. Et de rajouter.

Ouep pis si jamais m’dame Marie Alice qu’elle est l’ancienne Grand Machine de France elle apprend qu’vous nous avez rapiné, va pas être contente comme qui dirait.

Bien évidemment, pas lui qui lui dirait ce qu’il s’était passé, histoire d’éviter une bonne soufflante comme quoi il avait rien à faire à boire dans une église. Mais ça le blond, il le savait pô. Et sûr que c’était à cause de sa menace de la mort qui tue que Masacio rendait la poire, et que le fait qu’il la trouvait infâme c’était qu’une excuse pour pas perdre la face, on la lui faisait pas au rouquin.

A son tour de jouer du coude vers le Bacchus.


T’as vu comment que ça leur fout les foies quand qu’j’cause de m’dame Marie ? Aaaah ça fait moins l’fier à bras hein.

Paf talons tournés à son tour en l'entrainant dans une sorte de ballet à fort déhanchement, à se demander si c’était sur le sol d’une cathédrale qu’ils marchaient ou sur le pont d’un navire en pleine tempête. Et avec ça clins d’œil à tours de bras aux donzelles dans le coin, prenant leur hilarité pour un signe de séduction. Seigneur, ah ils étaient beaux tous les deux….
Ingeburge
Indifférent, le Cardinal-Archevêque de Lyon ne se préoccupait des joyeux drilles ayant décidé d'animer l'office, indifférent car il en fallait beaucoup plus pour l'émouvoir, indifférent car sa décision était prise et que rien – ni personne – n'irait l'en faire dévier, qu'importe si ça devait ressembler à ça. Alors, ils pouvaient ne rien respecter, si ce n'était pas maintenant, ils le paieraient bien un jour. L'attention du prélat était ailleurs, elle était plus particulièrement portée sur les deux clercs avec lesquels il allait concélébrer, clercs qui, chacun à leur manière, participait de la vitalité de la Province de Lyon.

Oui, Ingeburge, en ce jour, était tout à cet échantillon de son clergé et elle suivit ainsi avec attention l'ouverture de la messe par la diaconesse Melisende, hochant légèrement mais avec conviction la tête en entendant l'exorde et reprenant ensuite, s'agenouillant sur le dallage, la prière de demande de pardon comme elle s'agenouilla à nouveau pour le credo entonné par le vicaire de Sémur. Elle se rassit pour l'évocation de la vie de Bynarr et elle se laissa porter par la voix et les mots de Jerem. Elle, elle n'avait pas eu la chance de connaître Bynarr, bien trop jeune et pas encore engagée dans les rangs de la Très Sainte Eglise comme elle avait pu l'être plus tard. Mais elle n'en était pas moins touchée tant l'homme était grand et tant il avait empli ses années d'études théologiques. Et qui aurait pu croire – certainement pas elle en tout cas – qu'elle occuperait un jour le siège archiépiscopal où le saint homme l'avait précédée.

Le silence était revenu et elle releva la tête qu'elle avait penchée en avant, recueillie. C'était à son tour et lentement, elle quitta sa place, gagna l'ambon et alla y déposer son Livre des Vertus. Durant quelques secondes, elle hésita à l'ouvrir puis, finalement, se décidant, elle se contenta de déposer sa main sur la couverture; elle n'avait pas besoin de se plonger dans des textes qu'elle connaissait par cœur.

— Comme nous l'a indiqué Monseigneur Jerem, Saint Bynarr a choisi de s'impliquer en politique car son but était, inlassablement, de mettre dans l'existence de ses ouailles plus de justice et d'équité et pour ce faire, il avait choisi de s'investir pour éclairer la politique bourguignonne de la parole des prophètes; il occupa diverses charges, municipales et ducales. En outre, il avait à l'esprit que la nature du pouvoir est divine. Saint Thomas a ainsi affirmé : « Tout pouvoir vient de Dieu par le peuple. L’autorité temporelle n’est autonome qu’autant qu’elle conserve ce principe en mémoire ». Saint Bynarr a ainsi eu à cœur que la parole du peuple ne soit jamais négligée car c'est par le peuple que l'on monte sur un trône, c'est par le peuple que l'on obtient le pouvoir et c'est par le peuple que le Très-Haut fait expression de Sa volonté.
Il est important de le garder à l'esprit en ce jour où nous fêtons Saint Bynarr car cette journée voit aussi le commencement d'une nouvelle mandature ducale. Et, la nouvelle duchesse de Bourgogne, Son Altesse Armoria de Mortain, qui a eu l'honneur de connaître le saint patron du duché, a fait sienne cette volonté de ne pas négliger la volonté divine en souhaitant voir son conseil et elle-même bénis. C'est donc sous la bienveillance du Très-Haut et sous le patronage de Saint Bynarr qu'en ce jour de liesse et d'espérance, le conseil ducal de Bourgogne va recevoir l'téher ou quintessence divine.


Les lourds encensoirs de vermeille furent entrouverts afin d'enflammer l'oliban et la myrrhe y étant déposés puis refermés avant d'être maniés par des bedeaux. Des cierges furent allumés aux quatre coins de l'autel, de la terre sainte répandue devant. Un enfant de chœur enfin présenta une coupelle emplie d'eau bénite. Le Cardinal-Archevêque de Lyon s'en saisit et se dirigea d'abord, avec solennité, vers Armoria. Le goupillon fut trempé dans l'eau et agité au-dessus de la tête de la blonde duchesse de Bourgogne :
— Armoria, par la volonté du Très-Haut, tu as été choisie pour présider aux destinées de la Bourgogne. Tu as entre tes mains le pouvoir, uses-en avec précaution; tu as entre tes mains la puissance, sers-t-en dans le respect de la justice et de la foi aristotélicienne. Par ce geste séculaire accompli par les apôtres et par le pouvoir qu’ils ont transmis aux évêques de perpétuer ce geste, je te bénis devant les Bourguignons, les conseillers ducaux, le Très-Haut et ta conscience.

Ô, Dieu, bénis Armoria, Ta fille, aide-la à accomplir avec honneur, foi et loyauté ce pour quoi elle a été placée sur le trône bourguignon et guide-la afin qu'elle puisse gouverner avec sagesse, respect et engagement sincère.
Saint-Bynaar, patron de cette Bourgogne que tu as tant aimée, veille sur Ta sœur et anime son cœur de tes conseils et de tes enseignements.

Le goupillon fut à nouveau secoué :
— Armoria, au nom du Très-Haut, des deux prophètes et de la Très Sainte Église aristotélicienne, je bénis ton mandat pour qu'il soit prospère et fécond comme l'est la terre vernale. Amen.
Et je bénis aussi le conseil qui t'assistera durant cette mandature, qu'il soit éclairé de la lumière divine comme fut éclairé Christos pendant les jours qu’il passa dans le désert.


Le prélat s'éloigna de la régnante pour se consacrer aux conseillers présents :
— Ô Dieu Créateur de toute chose, bénis ce conseil ducal. Que ses membres puissent gouverner avec honneur, courage, fidélité et loyauté. Guide-les, ô Seigneur, avec sagesse et prudence. Amen.

L'invocation achevée, l'enfant vint débarrasser Ingeburge de la coupelle tandiq eu celle-ci se plaçait au bout de la nef, face à l'assistance :
— N'oublions pas aussi ceux qui chaque jour se battent pour que la Bourgogne demeure libre et que son territoire reste inviolé, ayons une pensée pour les soldats, les défenseurs civils. Que le Très-Haut réconforte ces frères et sœurs mettant leur vie en pour nous. Que le Très-Haut les protège pour que durant leur délicate mission, la Créature sans nom ne profite pas pour s'insinuer en eux.

Les encensoirs furent maniés avec vigueur alors que la bénédiction se terminait et Ingeburge, tournant le dos aux bancs et se laissant glisser à genoux, face à l'autel, dit encore :
— Mes frères et sœurs, rendons grâce au Très-Haut.
Et d'une voix extatique, elle Le loua :
— Logos éternel et tout-puissant, moteur suprême qui gouverne le corps entier de l'Église, exauce les prières que nous t'adressons pour tous les ordres de fidèles qui la composent. Nous Te servirons, avec fidélité, par Christos et Aristote nos prophètes.
Nous nous en remettons à Toi Seigneur en qui tout fut créé, dans le ciel et sur terre.
Tous les jours nous sommes reconnaissants de Tes dons et de Tes bienfaits, tous les jours nous Te remercions de vivre en prospérité, en Ta paix et dans la Vraie Foi.
Amen.

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PC qui a crashé = joueuse en mode craquage = FPC!
Baronsengir
Toux. Encore. Plus que les chants des offices ou les piaillements des oiseaux, c'était devenu un son auquel il s'était habitué. Quelle déchéance! Lui, l'ancien lieutenant de police, lui l'ancien capitaine d'une équipe de soule, lui, se faire terrasser par le climat certes inhabituellement frais de cet été 1459... Sa chère archidiacre l'avait ramassé, c'est bien le mot, au sortir de sa chambrée du presbytère et l'avait veillé ; encore une fois ; du mieux qu'elle pût. La chaleur du Sud avait par trop d'années ramolli le lyonnais de naissance. Il se maudissait pour estre tombé comme une fillette si souvent cette années, soumis aux caprices de sa santé. Il fallait avouer que le blond n'était pas malade des plus discipliné. Il fallait sans doute mettre le nombre de ses rechutes en rapport avec son dédain des prescriptions des médicastres. Il pouvait se mettre debout? Il pouvait donc faire la messe et parcourir la moitié de son diocèse! Des décoctions à base de racines amères? Foin! Une dose de calvados, une rasade d'hypocras et il était sur pied! Cela marcha un temps... Et expliquait sa récente et longue convalescence...

Mais cette toux n'était rien en comparaison avec ce qu'il avait subi. Il ne sentait plus que ses poumons s'arrachaient ni que sa gorge était emplie de gravier. Un reste bien négligeable. D'autant qu'il avait pu depuis quelques temps reprendre promenades quotidiennes et mesme aider les moines à bescher leur potager. Le moine affecté à ses soins, et par là mesme son geoslier, avait carrure imposante et aurait fait carrière dans l'armée n'eut été sa vocation monastique. Les tentatives précédentes de quitter le bastiment ne furent que reconduites à sa cellule d'un blond porté comme un sac, par dessus l'épaule. Ce ne fut qu'avec l'accord du père supérieur que son gardien consentit à le laisser partir. Il était temps de retrouver la vraie vie, et de soulager Chouchou de la charge de remplaçante de l'évesque.

Arrivant en vue de la capitale bourguignonne, Baron entendit cloches sonner. Ce n'était le son familier des cloches de son église, non. C'était caractéristique du majestueux clocher de la cathédrale, qui ne résonnait en Dijon qu'en occasions spéciales. Il avait perdu tout contact avec l'extérieur, ne se souvenait non plus qu'une cérémonie était prévue en cette période. Réfléchissant, il finit par s'en rappeler.


La Saint Bynarr, par les sandales d'Oane!

Il manquerait une bonne part, vu la distance encore à parcourir. Mais peut-estre arriverait-il avant la fin. Il pressa le pas. Son fidèle Bucéphale devait manger tranquillement son avoine au presbytère, et nulles carriole ni monture n'étaient présentes au monastère.

Il fit pause à une fontaine afin d'étancher sa soif. L'eau n'était guère boisson de son goust, mais faute de mieux... Il n'avait point besoin de passer au presbytère, il n'avait comme possessions que les atours qu'il portait. Direction donc la cathédrale. S'approchant, son cœur se mit à battre plus fort. Cette voix! C'était sa sublimissime... Pénétrant dans l'enceinte du lieu sacré, il vit icelle, tout là-bas, devant l'autel. Il s'avança doucement, tentant d'étouffer le plus possible le bruit de ses pas pour ne pas rompre l'harmonie de la cérémonie. Le tout Dijon, voire la toute Bourgogne, pouvait voir un blond toujours aussi beau, mais peut-estre plus pasle que d'habitude, vestu d'habits forts simples. Une tenue de pénitent, seul atour que lui avaient fourni les moines. Avec ses sandales et sa robe sombre, on aurait pu dire qu'il s'était travesti en feu Odoacre ; à ceci près que son parfum n'avait rien à envier à l'odeur de myrrhe ambiante, et que ses pieds n'étaient noirs de crasse comme avaient pu l'estre ceux de l'hellène.

Enfin parvenu devant l'autel, l'évesque d'Autun adressa signe de teste aux deux clercs présents, et s'inclina devant sa supérieure. Il avisa par suite place libre aux rangs dévolus aux nobles et hauts clercs et s'y installa afin de suivre le peu de cérémonie qu'il n'avait déjà raté.

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Domi2309
L'expédition avait duré des lustres, et c'est fourbu mais heureux que le retour se dessinait.
Les loups, les forets sombres, les brigands, il en avait vu du monde depuis son escapade à Genêve.
Il vit enfin des toits qui lui était familié, il était déjà passé quelques fois en cette belle ville.

De passage à Joinville, Domi ne pouvait manquer l'office, il penetra dans le saint-lieu, il y avait déjà pas mal de monde et l'office était entamé.

L'aspirant vidâme de trêves salua les prélats, le cardinal en premier, d'un discret opinement du chef.

Point le temps de palabrer, il s'installa sur un strapontin et suivit en la messe.
Melisende
Mélisende suivait avec attention la cérémonie et les dires de la cardinale. Pas facile avec ce brouhaha ambiant. Certains ne manquaient pas d'air. Elle était à deux doigts de se lever et de les faire sortir.

Cependant, il fallait mieux laisser l'office poursuivre son cour. Elle salua ainsi l'arrivée de l'évêque d'Autun. Deux sur quatre, c'était déjà pas mal.... Allez, trois sur cinq parce que l'archevèque compte double...

Par contre, du côté de l'audience, Mélisende fut étonnée de l'absence de réaction des membres du conseil. Elle se demanda presque si ils étaient bien là...

La bénédiction achevée, Mélisende se mis également en posture pour prier. Bien que n'étant plus de ce duché, il lui y restait quelques attaches, quelques amis... C'est avant tout pour eux qu'elle pria.

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Ael_deniv_desparte
Le gamin, l'air effrayé, entra dans l'édifice espérant trouvé son tikio. Il serrait dans ses bras un pantin de bois. Il levais les yeux mais ne voyait que des ceintures, des bourses, du tissus amples des robes des dames l'ignorant. Il tremblait, la panique l'envahissait, il ressortit en courant et vida toutes les larmes de son petit corps d'enfants.
Jerem51
Monseigneur Jerem qui s'était assis pendant l'intervention de Son Eminence, avait commencé à remarquer le chahut qu'un petit groupe entretenait autour de lui. Heureusement, cela n'avait pas empêché Son Eminence de pouvoir prendre la parole et de de faire entendre distinctement.
Quand celle-ci eût fini, un moment de flottement régna dans la cathédrale, au moment-même où Monseigneur d'Autun faisait son entrée et venait prendre place.
Comme personne ne se décidait à reprendre la parole et que Son Eminence,sans se rasseoir, se mettait en retrait de l'autel, il se leva et reprit la parole


Avant de clore cette cérémonie d'hommage au Saint-Patron de la Bourgogne, je voudrais m'adresser aux nobles clercs et laïcs de cette assemblée. Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui voudrait prendre la parole et témoigner à propos de St-Bynarr ?
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Recteur de la Congrégation de Saint-Thomas
Ex-Recteur du Chapitre Régulier Romain,
vicaire de Semur, théologue du St-Office,
Conseiller semurois
Armoria
Il y avait de l'écho.

Dans le bâtiment, déjà, mais la chose était normale, puisqu'il avait été conçu dans ce but précis.

Mais il y en avait aussi dans l'esprit, dans le cœur et sur les lèvres d'Armoria. Les paroles, les vœux, la conjuration d'Ingeburge, voilà qui faisait écho, et tout ce qu'elle disait à la troisième personne, la blonde altesse le ressentait, le pensait, et le murmurait, tête baissée avec humilité pendant la bénédiction, les yeux clos, rappelant à ses souvenirs l'image d'un Bynarr bien vivant.

Aussi ne réagit-elle pas tout de suite à la question de Jerem. Puis elle se leva, prononçant d'une voix claire :


Moi. Je souhaiterais témoigner.
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