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[RP] Etape du Maine, ou quand la troupe s'arręte enfin.

Cajoline22
Soucieuse, elle regardait Enored remonter la route vers la ville, tenir éloigné Jean-jean de l’ancienne Duchesse, et si la guerrière partait à la poursuite de Rifkin, cela allait s’annoncer difficile, elle était la seule à connaître le géant. Tout cela sans compter la petite Edonice, quelle allait être sa réaction lorsqu’elle verrait le colosse à l’auberge? N’allait-elle pas chercher à se venger ? Elle poussa un soupire trahissant l’inquiétude pour cette enfant qui grandissait trop vite et perdait son innocence. Le constat était amer, la vie ne faisait pas de quartier même pour les enfants, tous quelques soit l’âge étaient logés à la même enseigne, pourtant elle le savait mieux que quiconque pour avoir perdu son innocence trop tôt et de manière douloureuse, et elle avait bêtement continué à espérer, oui bêtement…

Ses sombres pensées furent envoyées au loin – ce qui n’était pas plus mal vu sa fatigue- lorsque son bien aimé l’attira dans ses bras.


Mon ange, promets-moi de tout faire pour ne pas te trouver seule avec cette brute. Je n’ai pas une confiance absolue en lui, sa nature reprendra vite le dessus.

Il s’inquiétait, et elle comprenait très bien pourquoi, elle non plus n’avait pas l’intention de faire confiance à un homme qui quelques secondes plutôt était leur ennemi.

Oui ne t’inquiète pas, je ferrais attention à lui. Il faudra prévenir Blandine et Cassandre aussi.

Elle venait à l’instant de penser à Blandine, cette jeune femme qui avec sa vision très féérique du monde avait au début prit le colosse pour un bon génie. Elle voulut rajouter quelque chose mais n’en eut pas le temps, déjà Renoan reprenait.

Rentrons à l’auberge, ne laissons pas trop longtemps les enfants seuls.

Oui rentrons.

Elle mit sa main dans la sienne et en silence, ils rentrèrent jusqu’à la taverne. Une fois arrivé, ils allèrent directement dans la chambre des enfants, où ils virent Blandine qui assise les enfants autour d’elle racontait une histoire.

Blandine…

Elle s’arrêta, il fallait prévenir Blandine et P’tit Louis de la situation, mais avec la fatigue accumulée, les mots refusaient de venir, elle ne savait trop comment si prendre, aussi se tourna-t-elle vers Renoan, il trouverait les mots, elle en était sure.
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Renoan
Renoan sur le chemin de l’auberge pensait à Enored et Henri. Un couple si étrange. Elle une guerrière sans pitié, ou presque et lui un homme généreux, devenu un guerrier par amour.
A tout bien pensé, Enored ressemblait un peu à Lafred, la mère de ses enfants. Une rousse aux yeux verts, une femme passionnée, non pas par le combat mais par le pouvoir. Il avait été envoûté par elle, comme Henri par Enored. Mais une chose les différenciait lui et Henri, la passion du doc était tellement supérieure à la sienne et Enored semblait tenir à lui, bien plus que Lafred envers lui.

Il soupira, chassant ses idées noires, jetant un œil à Cajoline qui semblait aussi dans ses pensées.

Arrivés à l’auberge, il trouvèrent les enfants entourant sagement Blandine. Mélisende sauta des genoux de la jeune femme pour se jeter littéralement dans les bras de son père.


Oh ma princesse, doucement.

Il la garda dans ses bras le temps d’expliquer à Blandine la situation. Cajoline l’avait appelé au secours d’un regard, il lui sourit avant de s’adresser à Blandine et à P’tit Louis. Il choisit d’aller droit au but.

Bien, finalement Jeanjean s’est rallié à notre cause. Mais il faut être prudent, cet homme peut être dangereux parfois, ne restez pas seuls avec lui, et de plus il hait Cassandre, il faut veiller à ce qu’ils ne se rencontrent pas.
Nous partirons tous, bientôt pour partir à la recherche de Guillaume, le mari de Cassandre. Il était l’ami de Jeanjean, c’est un peu pour cela que le géant nous accompagnera.


Il regarda Cajoline, elle lui fit un petit signe de la tête, il n’avait sans doute rien oublié. Il lui passa son bras sur les épaules et la serra contre lui.

Si nous allions déjeuner, j’ai une faim de loup !
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--.henri.saint.segnan
Henri écouta l’explication d’Enored. Ainsi Jeanjean pouvait éprouver autre chose que de la haine.

Si tu n'étais pas entré dans cette pièce, je serai partie à la recherche de Rifkin, pour venger Cassandre. Je pensais t'avoir perdu par ma décision incompréhensible pour toi. J'aurai du te parler de tout ça avant. Maintenant je suis moins sure de me jeter dans l'aventure avec l'espèce d'étaux qui m'enserre les temps depuis le réveil. Mais il ne faut pas laisser à ce lâche la chance de s'en tirer. Même si j'imagine bien qu'il recroisera notre route tôt ou tard j'ai salement titillé son orgueil ... Qu'en penses tu ?

J’en penses que si tu le suis, tu laisses Jeanjean seul avec Cassandre, son ennemie. Blandine, l’innocente, Renoan et Cajoline et leurs enfants, et Cadwallon et Edonice. Crois-tu vraiment q’ils seront de taille à protéger Cassandre ? Car si tu pars je te suis, ils seront seuls.
Et tu as raison, Rifkin n’en restera pas là, il nous en veut, on le retrouvera tôt ou tard.
Aidons plutôt Cassandre et Edonice à retrouver Guillaume.


Il lui caressa doucement le visage, avant de l’embrasser, grimaçant lorsqu’elle appuya ses lèvres sur les siennes.

--Rifkin


Quelques part plus loin, dans une cabane isolée

Il avait fuit ! Lui, Rifkin il avait fuit le combat, devant cette rousse et ses amis, il n’en revenait toujours pas. Assit dans cette cabane faite de bric et de broc, cabane perdue en pleine campagne, comme lui perdu au milieu de tout cet amoncellement de choses en tout genre qui s’empilaient les unes sur les autres, créant dans la pièces de nombreuses colonnes à l’équilibre incertain qui montaient jusqu’au plafond dans l’espoir fou de ne pas s’écrouler, chose que toutes ne semblaient pas avoir eu la chance- assit donc dans cette cabane gentiment empruntée au vieux sur lequel il avait passé ses nerfs en arrivant, il ne décolérait toujours pas de cette situation, même s’il avait fuit pour sauver sa vie !
Le pire, du pire, c’est qu’il était certain que le géant avait suivi son conseil, et avait rejoint la troupe. Si jamais il le recroisait, il aurait intérêt à jouer serré mais faudrait d’abord éviter qu’il ne lui fonce dessus et le tue avant qu’il ait pu ouvrir la bouche, chose nettement moins évidente. Et tout ca c’était sans compter cette fichue rousse, l’autre guerrier, l’boiteux, l’pécheur, la tavernière et l’autre blonde écervelée. La vengeance, car vengeance il y aurait allait être difficile…


Il va te falloir être rusé et malin mon Rifkin *susurre doux de sa petite voix*
Ca je sais faire! *grimace de dégout* Jean-jean n'aurait pas foncé tête baissée, j’en s’rais pas là, et on aurait déjà été loin à l’heure qu’il est *colère rentrée*
Oui tu aurais fait les choses à ta manière *voix envoutante*
C’est clair ! *certain de lui*

Arrrggghhh !

Il venait de retirer la lame que la guerrière lui avait envoyée par traitrise dans le dos. Le sang coulait, il le sentait le long de son épaule puis de son flanc, il devait stopper ça sous peine de finir…

Tu aurais du laisser le vieux te soigner avant d’passer tes nerfs dessus *murmure ironique qui vient de le couper dans sa réflexion*
Oui oui moque toi, n’empêche que ça m’a fait un bien fou sur le coup !

Accroupi devant l’âtre, il chauffait la lame sur le feu, repensant à cet instant ou le vieux était parti rejoindre son créateur, sur le coup cela lui avait procuré une certaine satisfaction, mais elle s’était vite envolée laissant la place à cette rage, celle colère qu’il éprouvait pour cette guerrière qui l’avait traité de morveux, de malade, sans compter les blessures qu’elle lui avait infligées ! Et lui dans tout ça n’avait pas encore réussi à la toucher une seule fois. Même avec l’ancienne duchesse, il n’avait pas eu le temps d’aller jusqu’au bout de son plaisir tout ça à cause de cette garce rousse ... heureusement qu’en route il avait trouvé les bras de quelques donzelles, jeunes et jolies. C’était décidé – il étouffa un cri en posant la lame rouge sur sa brulure, emplissant la pièce d’une odeur de chairs brulées – oui aussi surement que cette lame venait de le bruler, elle lui paierait les affronts, se serait elle ou lui. Sa vengeance viendrait, peut être pas tout de suite, mais elle viendrait.

T’es sur de toi mon Rifkin ? *voix pleine de doute*
Oui *voix affirmée* J’ai fuit pour sauver ma peau, et aussi pour être sur de revenir, et de faire les choses à ma manière *sourire carnassier, réclamant vengeance* J’vais faire les choses tout en finesse !
Comme tu sais si bien le faire mon Rifkin *susurre flatteur suivi d’un éclat de rire dément*

En attendant, il lui faudrait se reposer un peu et reprendre des forces, avisant plusieurs pichets sur la table, il en prit un qu’il but prudemment. De la gnole, et pas mauvaise en plus, le vieux avait bon gout. Il vida le pichet et s’en reprit un autre, vidant tous ceux qui se trouvaient à porter de main. L’alcool anesthésiait petit à petit, au fur et à mesure de sa descente, l’effet de la brulure de la lame lui faisant voir la vie sous un nouveau jour. Il refit le monde pendant un moment avant de s’écrouler comme une masse sur la table dans un dernier "Je l’aurais un jour, je l’aurais", tandis qu’au fond de la cabane une pile de bric et broc vacilla et s’écroula dans un fracas qui ne le tira même pas de sa torpeur.
Cajoline22
Si nous allions déjeuner, j’ai une faim de loup !

L’évocation d’un repas semblait avoir survoltés les enfants, avec un sourire elle prit Bartholomé dans ses bras, tandis que P’tit Louis prenait son frère nettement plus vif dans les siens, Mélisende était comme d’habitude accrochée à son père.

Venez avec nous Blandine

La jeune femme c’était tournée vers Blandine avec un sourire, elle ne devait pas restée seule avec Jean-jean qui trainait. En voyant le regard de p’tit Louis qui s’illuminait, il était doublement évident qu’elle avait bien fait de proposer à Blandine de venir. Restait à savoir ce que la jeune femme déciderait.
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Enored
J’en penses que si tu le suis, tu laisses Jeanjean seul avec Cassandre, son ennemie. Blandine, l’innocente, Renoan et Cajoline et leurs enfants, et Cadwallon et Edonice. Crois-tu vraiment q’ils seront de taille à protéger Cassandre ? Car si tu pars je te suis, ils seront seuls.
Et tu as raison, Rifkin n’en restera pas là, il nous en veut, on le retrouvera tôt ou tard.
Aidons plutôt Cassandre et Edonice à retrouver Guillaume.


La rouquine sourit. Il avait raison comme toujours. Même si l'aventure lui manquait, elle écouta une fois de plus la voix de la raison. Elle n'espérait qu'une chose, que la crapule recroisée au petit matin lui apporte des nouvelles de Guillaume... Ses pensées se perdirent dans le baiser qu'ils échangèrent et seul compta l'instant présent. Lorsque Henri grimaça, elle se rendit compte des dégats faits par Jean-jean et se recula, posant doucement un doigt à côté de la blessure, puis sur sa propre cicatrice.


Comme ça on est à égalité, lança-t-elle en souriant. Elle recula, s'assit sur le lit et passa ses mains sur ses tempes. L'impression d'avoir un étau qui lui pressait le crane s'amplifiait de minutes en minutes. Avec l'arrivée de Jean-jean et Rifkin elle n'avait pas pensé à prendre ce qu'il fallait pour le faire passer. Elle ôta son arc et son carquois et s'allongea sur le lit, le regard fixé un instant au plafond. Envahie par la lassitude, elle se demanda si elle avait où non raison de rester avec eux. La lettre envoyée par Dahut lui revint en mémoire. Il était temps d'en parler à Henri.

Je veux bien rester encore un temps avec Cassandre, mais ça ne durera pas éternellement. J'aime pas faire les gardes du corps. J'ai rencontré un tavernier en Normandie quand nous étions à la recherche de la petite Rastignac et nous avons gardé contact. Il m'attend à Aix pour la fin de l'été. Il a un projet en route et ... j'ai prévu de lui apporter mon aide. Si ça te dis ... ça nous changerais et ... il semblerait qu'on puisse repartir en mer grâce à ce projet.
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--_blandine_


La blondinette hocha la tête quand Cajoline lui demanda de les accompagner. Même si le mauvais génie était redevenu un bon génie, elle préférait ne pas trainer dans ses pattes. Pas qu'il décide d'un coup de redevenir un mauvais génie. Avec lui on pouvait s'attendre à tout.

J'ai faim oui oui je viens avec vous.

Rassurée de se retrouver avec eux, elle descendit les escaliers un peu plus sereine, lançant tout de même des regards de droite à gauche pour voir si il n'était pas là près à lui sauter dessus.
Cajoline22
Ils descendirent tous ensemble les escaliers menant à la grande salle. Blandine légèrement nerveuse regardait un peu partout et il ne fallait pas être devin pour savoir pourquoi. De son coté, Cajoline ne valait guère mieux, la fatigue des derniers jours, des nuits raccourcies par ses cauchemars, la rattrapaient d’un coup, et lui donnait l’impression qu’une grande fatigue s’abattait soudainement sur elle. Rifkin avait fuit, Jean-jean s’était joint à eu, bien sur il fallait s’en méfier, mais elle avait un peu l’espoir de pouvoir prendre la route du retour, de rentrer chez elle. Elle était lasse et fatiguée d’être sur les routes à fuir, cela ne lui réussissait pas, la preuve ses cauchemars étaient revenus. Oui là, si on lui demandait ce qu’elle voulait, elle répondrait égoïstement : "Rentrer !"

Arrivée en bas, la première chose elle fit, fut de jeter un regard d’ensemble sur la salle, vieux réflexe de tavernière, qui là n’avait pas pour but de s’assurer de la hauteur de la bière dans les chopes, mais plutôt de s’assurer de la présence ou non de Jena-jean. Il n’était pas là, et c’était mieux ainsi, ils seraient plus au calme.

Une rapide commande au tavernier et ils s’attablèrent, d’un coté Blandine, P’tit Louis et Barthélémy et de l’autre son bien aimé et elle avec entre eux Mélisende et Bartholomé. La table bien ordonnée d’une grande famille, cette pensée la fit sourire doucement tandis qu’elle donnait à manger au petit, non sans remarquer le numéro de charme que faisait Mélisande à son père.
Les enfants mangeaient avec entrain le repas que le tavernier venait de leur servir. Les faire manger n’était pas la chose la plus difficile en soit, et vu qu’elle s’occupait de Bartholomé, la chose lui était simplifiée, le petit étant d’un naturel calme. Elle aimait s'en occupé, elle pouvait laisser de temps à autre son esprit vagabonder, il n'était pas prompt à saisir la moindre faille dans sa surveillance pour pouvoir faire une bêtise.

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--La.crapule


[Quelque part en Guyenne]

Elle avait appris à être prudente la Crapule, faut dire qu'elle avait failli être repérée à cause de son odeur. Depuis elle se lavait une fois par semaine la Crapule. Elle avait gardé le savon des lavandières pour pouvoir se laver.

Et un matin, la Crapule avait croisé la tornade rousse qui lui avait confié une nouvelle mission contre une jolie bourse rebondie. Alors la Crapule s'était mise en quête.

Elle avait marché longtemps le long des côtes la Crapule, cherchant, fouinant, se renseignant mais rien. Les jours se succédaient et la Crapule cherchait. Faucheur de pioche, piocheur de poches mais où est ce maudit Guillaume ! C'est que ça l'énervait la Crapule de chercher cet homme introuvable jusqu'à ce qu'un matin, elle tombe enfin sur l'épave dont la Rousse lui avait parlé. Sauf que pas de Guillaume ! Le maudit il doit bien être quelque part !

La Crapule pestait, lorsqu'elle rencontra des gamins qui venaient jouer aux pirates sur l'épave. C'est qu'elle avait une légende cette épave, elle avait échoué là suite à une attaque pirate, et les enfants rejouaient le naufrage amplifiant surement la vérité.

Avec prudence, la Crapule s'approcha des mômes pour ne pas les effrayer. Ils lui expliquèrent qu'un homme avait longtemps vécu là avant de prendre la route de Lyon ou vivait une dame connue par sa femme et qu'il espérait y retrouver sa femme et sa fille. Mais l'homme faisait peur aux enfants. Il buvait beaucoup et était pas très commode. Son renseignement bien en tête, la Crapule hésita sur la suite à faire. Ecrire à la Rousse était surement la solution, mais avec son drôle d'accent est ce qu'elle savait lire la Rousse ? Pour avoir sa bourse, la Crapule décida d'écrire tout de même et ensuite d'aller vers Lyon pour vérifier en route si c'était juste.

La Crapule remercia les enfants en leur donnant une jolie pièce à Chacun et rejoignit la Teste de Buch, là bas tout le monde semblait connaitre le fameux Guillaume. Partis vers Lyon alors que tout le monde lui disait que sa femme était partie vers les Flandres. L'homme ne semblait pas vouloir y mettre les pieds. Un mauvais souvenir ? Cela ne concernait pas la Crapule qui s'installa à une table de l'auberge où elle avait décider de confirmer ses renseignements. Là, elle apprit que le Fameux Guillaume, était resté un temps, espérant revoir sa femme et sa fille lui revenir. Puis il s'était résolu à prendre la route de Lyon. La Crapule se décida à écrire tout ce qu'elle avait obtenu comme renseignements.


Citation:
M'dame Enored,

J'espère qu'm'on pigeon vous trouvera toujour au meme endroit. J'ai des nouvelle. Guillaume est parti à Lyon rejoindre une connaissance de sa femme duchesse. Il pense que sa femme et sa fille y sont. Je vais essayer de le rattraper et lui expliquer où vous êtes.

La Crapule.


La Crapule attacha le message à la pate d'un frèle volatile avant de prendre la route de Lyon, sur la trace de Guillaume.
Enored
Les jours s'égrainent et la tension retombe. Jean-jean rallié à élu domicile au bordel du coin, ce qui, pour Cassandre est préférable. Mais un ennui profond s'empare de la rouquine qui n'a qu'une envie, abandonner la troupe à sa recherche hypothétique de Guillaume, qui à l'heure qu'il est doit être mort depuis longtemps. Elle ronge ses freins. Elle sait qu'ils ont tous besoin de repos, elle aussi, mais son esprit bouillonne. Tout en restant vague, son ami Dahut lui a parlé d'un projet qui pourrait l'intéresser et elle a plus qu'envie d'en savoir plus.

Depuis qu'ils ont débarqué après le naufrage, ils n'ont pas vraiment prit le temps de s'arrêter jusqu'au jour où ils ont enfin retrouvé Edonice. Là ils avaient cru trouver un peu de calme mais ... Jean-jean avait débarqué. L'attaque, la fuite, le ralliement du colosse et les voilà à se reposer là.

La pirate s'était résolue à vivre honnêtement jusqu'à ce qu'ils repartent. Le matin elle cueillait des fruits, histoire de reprendre des forces, et passait ses après midi à cheval jusqu'à s'épuiser. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle rejoignait l'auberge.

Ce jour là, elle rentrait du verger en croquant une pomme lorsqu'un volatile s'écroula à ses pieds. Elle pensa à Dahut d'abord, avant de se dire qu'un tel oiseau miteux ne pouvait venir de lui. Elle s'accroupit et en voyant le bout de ficelle usé comprit qui était l'expéditeur. La Crapule donnait des nouvelles. La rouquine détacha la ficelle qui tomba en morceaux. Elle déroula le parchemin. L'écriture était presque illisible.


Citation:
M'dame Enored,

J'espère qu'm'on pigeon vous trouvera toujour au meme endroit. J'ai des nouvelle. Guillaume est parti à Lyon rejoindre une connaissance de sa femme duchesse. Il pense que sa femme et sa fille y sont. Je vais essayer de le rattraper et lui expliquer où vous êtes.

La Crapule.


La rouquine met un temps à réaliser ce qu'elle vient de lire. Guillaume serait vivant et en plus en route pour Lyon à la recherche de la marraine de la petite Rastignac. Comment elle s'appelle déjà ... Adrienne. Ca ne peut être qu'elle là bas.
Sans le savoir, Guillaume sert ses plans. Lyon est sur la route d'Aix. Aix, où Henri a immédiatement accepté de l'accompagner le jour où elle lui en a parlé. Maintenant il faut annoncer la nouvelle aux autres. La rouquine prend la route de l'auberge avant de faire demi tour. Elle avait vu Cajoline au verger, comme elle elle ronge ses freins mais en attendant que son compagnon sorte du couvent.

Des pas rapides, bottes qui claquent sur le pavé et voilà la rouquine à l'entrée du verger. Rapide coup d'oeil et elle découvre Cajoline qui cueille des framboises pour Mélisende. La rouquine s'approche d'un pas rapide, la petite à un mouvement de recul comme à son habitude. Haussement d'épaules et elle s'adresse à Cajoline.


Dia dhuit Cajoline, j'ai une bonne nouvelle. Guillaume est vivant et se dirige vers Lyon pour retrouver dame Adrienne, la marraine d'Edonice. Nous n'avons pas à aller le chercher pour rien en Guyenne. Toi et ton compagnons nous accompagnerez vous jusque là bas ?
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Cajoline22
Il lui semblait que cela faisait presque un siècle qu’ils étaient tous là, entassés dans l’auberge, bien sur c’était exagéré mais cela montrait l’impatience qui bouillonnait en elle depuis que le danger semblait s’être écarté de leur chemin. Même fatiguée, elle voulait partir d’ici, prendre la route du retour, faire quelque chose plutôt que rester coincer ici à tourner en rond.

Sa lassitude était même telle, qu’elle pensait de plus en plus à aller faire une petite excursion en Bretagne, elle qui quelques jours plutôt avait répondu à Renoan, qu’ils pouvaient aller n’importe où mais pas en Bretagne, la voila qui y songeait ! Oui, c’était peut être le moment pour elle d’affronter son passé et son père, elle n’avait jamais été aussi proche depuis qu’elle avait fuit. La jeune femme avait le temps d’y réfléchir, seule dans sa chambre pendant ses heures d’insomnie, tandis que son bien aimé se ressourçait au couvent comme il en ressentait le besoin parfois.
Mais elle connait assez son paternel pour refuser la présence de quiconque avec elle, il dévoilerait ce qu’elle avait prit soin de ne pas dire, par honte et par douleur, pour l’humilier, la rabaisser, pour qu’elle se retrouve seule et vulnérable. Oui, elle devrait l’affronter seule, rien que pour lui prouver, pour se prouver à elle-même qu’elle est en est capable.
Mais voilà, impossible à faire, Renoan ne comprendrait pas qu’elle veuille y aller seule, oh elle pourrait bien profiter de son absence, pour confier les enfants à leur frère, à Blandine et filer en douce affronter son passé. Elle y a songé sérieusement, mais elle tient trop à Renoan, à son amour qui la surprend chaque jour, pour risquer d’affronter sa colère à son retour, lorsqu’il apprendrait qu’elle a laissé les enfants qu’il lui a confié. Donc la Bretagne, son père, autant ne pas y songer et rester à tourner en rond, à cueillir des framboises comme elle le fait à l’instant même avec la petite.

Jusqu’à quel point cette excuse l’arrange-elle ? Pas le temps de se poser plus que cela la question, une ombre se dessine au sol et une voix se lève tandis que Mélisende se crispe un peu lorsqu’elle reconnaît Enored.


Dia dhuit Cajoline, j'ai une bonne nouvelle. Guillaume est vivant et se dirige vers Lyon pour retrouver dame Adrienne, la marraine d'Edonice. Nous n'avons pas à aller le chercher pour rien en Guyenne. Toi et ton compagnons nous accompagnerez vous jusque là bas ?

Regard vers le haut, vers la chevelure flamboyante, vers Enored, elle se lève dans un sourire et laisse tomber dans le panier, tenus par les petites mains de Mélisende, les framboises qu’elle vient de cueillir.

Demat Enored. C’est une bonne nouvelle de savoir ou il est, la petite va enfin retrouver ses deux parents et sa marraine. Je me souviens que Dame Adrienne était descendue dans ma taverne à l’époque du baptême d’Edonice.

Légère hésitation quand à la réponse à donner à la guerrière, elle serait seule, elle ne se poserait pas la question, elle aurait déjà dit oui à la jeune femme, mais voilà, maintenant, elle n’est plus seule, ses choix affectent à un moment donner ou un autre Renoan, les enfants. D’un coté, Lyon ce n’est pas trop la direction qu’il faut prendre pour rentrer à Dunkerque, et Renoan voudrait peut être rentré directement, elle sait que sa maison, ses amis lui manquent, de l’autre continuer avec la guerrière, c’est aussi continuer avec Jean-jean. Partir avec Enored et son compagnon ou rester et rentrer chez eux ? Oh, et puis zut, elle en a mare d’un coup de penser aux conséquences, aux implications de ses actes, de ses décisions, de peser le pour et le contre. Un peu de spontanéité ou d’instinct au choix, elle voulait bouger, et aller en Bretagne, et ben ce ne sera pas le pays de son enfance, mais Lyon ! Et advienne que pourra, Lyon après tout ne serait qu’un "léger" détour avant de rentrer chez eux.

Oui, nous partirons avec vous Enored. Le départ est prévu pour bientôt ?

Elle sait bien que ce n’est pas pour tout de suite, que forcément, il faut attendre le retour du couvent de Renoan, mais voilà, elle n’en peut plus de tourner en rond ici à ne presque rien faire que de s’occuper des enfants et de cueillir au verger, elle a besoin de bouger, de s’épuiser à la tache, pour le soir s’écrouler de fatigue et espérer dormir d’un sommeil sans cauchemar. Un regard vers l’épée de la rouquine, et soudain une idée lui traverse l’esprit, peut être qu’elle arrivera à confier les enfants à Blandine et P’tit Louis ce soir, oui en y pensant se serait bien et elle pourrait s’entrainera dans la cours derrière l’auberge au maniement de son épée et cette nuit dormir.
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Enored
Oui, nous partirons avec vous Enored. Le départ est prévu pour bientôt ?

Que répondre à cette question ? Ils sont pour le moment obligés d'attendre que l'ancien diacre ait fini de se ressourcer. La rouquine fait la moue. Que répondre ? Elle voit le coup d'oeil de Cajoline vers son épée et sourit. Henri étant occupé à récolter tout ce dont il aura besoin pour la suite du voyage, la pirate a la journée de libre.


Nous partirons dès que ton compagnon sera de retour de retraite. Tout le monde aura eu le temps de se reposer d'ici là. Dis, je te dois toujours des leçons. J'aurai surement un petit moment à te consacrer en fin de journée. Dès que tu es libre fais moi signe. Ca aide de s'agiter un peu avant de dormir ...

La rouquine fit un clin d'oeil à Cajoline avant de tourner les talons et rejoindre la grange de la taverne où ils logent. Dans sa besace, une plume, un peu d'ancre et un parchemin. Il est temps de prévenir son ami que tout s'est arrangé. Elle grimpe sur le dos de son cheval et le lance au galop dans les rues des la ville au grand damne des passants.

Hors de la ville et de la vue de tous, elle s'installe au pied d'un chêne pour donner de ses nouvelles. Sa lettre écrite, elle la confie à son corbeau. Elle sait qu'il trouvera Dahut... simple tavernier devenu Seigneur de Vitrolles. Elle n'espère qu'une chose, qu'il n'ait pas changé en recevant ses titres. Elle reste longtemps ainsi. L'après midi s'écoule et cette fois, elle n'a pas chevauché, elle se doit d'être en forme pour la leçon promise à Cajoline.

Lorsque le soleil disparait à l'horizon, elle se décide enfin à se relever pour rejoindre la jeune tavernière devenue son amie au fil des épreuves traversées ensembles, des choppes avalées au coin du feu et des quelques confidences auxquelles elles se sont laissées allées.

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Cajoline22
Nous partirons dès que ton compagnon sera de retour de retraite. Tout le monde aura eu le temps de se reposer d'ici là. Dis, je te dois toujours des leçons. J'aurai surement un petit moment à te consacrer en fin de journée. Dès que tu es libre fais-moi signe. Ca aide de s'agiter un peu avant de dormir ...

Au clin d'œil d'Enored, Cajoline afficha un large sourire, "s'agiter avant de dormir", elle en connaissait des moyens pour s'agiter, et un seul avait sa préférence, dommage qu'il lui fasse attendre son retour.
La proposition de la jeune femme tombait à pic, elle qui pensait s'entrainer seule, voilà qu'elle allait avoir des leçons. Une légère pression sur les épaules semblait être venue peser sur ses épaules, elle avait envie d'être à la hauteur, de ne pas décevoir celle qui était devenue au fil du temps son amie.


Merci. A ce soir pour un peu d'agitation...

Cajoline souriait toujours en regardant Enored partir de dos sur son cheval, elle aimait le caractère fort et entier de la guerrière, elle se souvenait de leur première rencontre dans sa taverne, elle avait tout de suite apprécié d’instinct cette femme peu ordinaire, et au fil du temps, elle lui avait donné simplement son amitié.

Laissant là ses pensées, elle se tourna vers Mélisende, la petite était un peu peureuse avec la guerrière, elle lui prit la main en souriant.


Allez vient rentrons, nous avons assez de framboises pour toute la famille. Nous allons nous régaler.

Sur ses bonnes paroles, elles prirent la route de l’auberge, main dans la main. La journée se passa tranquillement, doucement même, et si elle n’avait pas su qu’elle allait bouger, se défouler ce soir, la jeune femme n’aurait sans doute pas pu passer sa journée ainsi à veiller sur les enfants, à rigoler, s’amuser, manger des framboises, raconter des histoires, à vivre une journée de famille ordinaire. Pas qu’elle n’aimait pas les enfants, c’était tout le contraire, mais elle ne se sentait pas faite pour être une mère à plein temps, elle avait besoin de pouvoir s’isoler un peu et pas seulement le soir dans sa chambre.

La journée touchait enfin à sa fin, elle embrassa Bartholomé, Barthélémy et Mélisende qui se couchaient pour leur nuit avant de les confier à leur frère, Louis. Il savait qu’elle ne serait pas loin, et qu’elle allait s’entrainer avec la guerrière, elle l’avait prévenu afin qu’il ne s’inquiète pas mais aussi pour qu’il sache ou la trouver en cas de problème.
Elle espérait bien qu’il n’y en aurait pas de problème, mais on ne savait jamais, la situation avait beau s’être arrangée, il suffisait de peu pour que tout tourne au vinaigre.

Ce soir, elle ne penserait à rien d’autre qu’à l’entrainement, qu’à la leçon qu’Enored allait lui donner, Renoan, les enfants, les soucis, son passé, aux oubliettes pour une soirée. Se concentrer sur un point, un but, lui permettait de tout oublier, avec le temps cette technique était devenue une seconde nature chez elle. En souriant, elle sortit de sa chambre et descendit les escaliers menant à la salle, elle était prête pour un peu d’agitation et pour les bières qui suivraient après. Elle était prête, la preuve en était que la boule de pression, qui l’avait suivit tout au long de la journée, s’était envolée à peine sortit de la chambre et que les enfants qu’elle venait de quitter étaient déjà oubliés.
La jeune femme était concentrée sur son but et son but du moment : une belle guerrière rousse

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Enored
La rouquine avait trouvé l'arrière cour vide, Cajoline devait s'occuper des enfants. Une grimace se dessina sur le visage de la rouquine qui s'installa sur le rebord d'un muret fixant la porte de la taverne qui donnait sur l'endroit. Elle était soulagée que Jean-jean ait élu domicile dans une maison close. Elle 'avait eu envie le lancer sur les traces de Guillaume pour leur ouvrir la route, afin d'écarter le danger, lui avait parlé du projet, il avait accepté à condition qu'elle protège Edonice, la rouquine avec conclut l'accord avec le géant. Ses pensées étaient encore vers son ancien compagnon d'armes qui lui pardonnerait peut être un jour, lorsque la porte bougea enfin et un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme lorsqu'elle vit son amie arriver.

On abandonne l'épée mam'zelle ce soir c'est avec ça qu'tu vas devoir apprendre à te défendre.

La rouquine lança un solide bâton à la jeune femme blonde qui lui faisait fasse étonnée. Elle le rattrapa néanmoins.

Tu n'auras pas toujours ton épée avec toi. Et le bâton est pratique quand on voyage. Surtout si on voyage seule. Un clin d'oeil accompagna les mots. La pirate avait bien comprit l'envie d'évasion qu'elle ressentait elle aussi. Elle tenait elle même un bâton.

Avant de commencer la leçon, il faut que je te parle de quelque chose. Demain matin, Jean-jean partira sur les routes, seul, à la recherche de Guillaume. Il nous laissera des indices sur le chemin à suivre. Il est un des rares qui puisse pister le père de la petite. Il a accepté de me rendre ce 'service", content de s'éloigner de Cassandre. J'avoue que prendre la route me tente aussi. Maintenant que le danger est écarté ... La rouquine baissa la tête et soupira. C'est pas que je n'apprécie pas votre compagnie, c'est juste que j'ai pas l'habitude de vivre entre des murs, avec des gens... aussi gentils qu'ils soient. J'en peux plus de rester là. Bon en garde !

La rouquine regarda Cajoline se mettre en garde et sourit.

Non pas cette garde, n'oppose pas ta main et ton pied... je te montre et tu fais pareil.

La rouquine se plaça devant Cajoline, pied gauche en garde, pied droit en arrière les deux mains tenant fermement le bâton. Main droite en arrière, main gauche en avant. Coup d'oeil vers l'arrière

Bien, maintenant tu piques vers l'avant. Bien ! feinte en levant le coude droit, et le pied gauche. On reprend appuis vers l'avant en posant le pied et en piquant.
Nouveau coup d'oeil vers l'arrière Parfait ! Maintenant tu projettes ton baton vers l'avant avec ta main arrière et tu changes de garde et on recommence. Moulinet du poignet. Change de garde. Plie le coude droit et pousse ton baton vers l'arrière avec la main gauche. Ca c'est pour surprendre celui qui viendrait par derrière. Demi tour pour lui faire face et frapper ! La rouquine s'arrêta pour observer la posture de Cajoline et sourit. La jeune femme était une élève douée qui comprenait vite.

Parfait tu viens d'apprendre les bases, une fois que tu te retrouves dans cette posture tu recommences ce qu'on a fait de l'autre côté. Le plus important c'est de surprendre l'adversaire. Tu as plus d'espace devant toi avec un baton que celui qui tient une épée. Heu tu peux te retourner on va refaire ça face à face.

Les deux jeunes femmes s'entrainèrent jusqu'à ce que le soleil soit couché et qu'elles ne puissent plus voir ce qu'elles faisaient. Le ciel était couvert et leurs yeux avaient du mal à s'habituer à cette obscurité.

Bien, je crois que c'est bien pour ce soir, ça te tente une bière ? et peut être une suivante ?

Accompagnée de Cajoline, la rouquine rentra dans la taverne. Elles s'installèrent près du comptoir. Les yeux rivés sur la mousse de la bière qu'on venait de lui servir la rouquine exposa sa décision à Cajoline.

J'ai pas vraiment une confiance absolue en Jean-jean. Je vais le suivre avec Henri. Enfin, s'il accepte. Je vous tiendrais au courant de la route à suivre par pigeon et vous attendrais un peu plus loin. J'ai besoin de bouger et d'un peu de solitude. Je sais que tu peux me comprendre. S'il n'y avait pas eu les enfants, je t'aurais proposé de m'accompagner ... Qu'en penses tu ?

Pour la première fois depuis leur départ de Dunkerque, la rouquine demanda son avis à un des membres de la troupe.
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Cajoline22
On abandonne l'épée mam'zelle ce soir c'est avec ça qu'tu vas devoir apprendre à te défendre.

Pas de leçon à l’épée, ou avec toute autre lame tranchante, mais avec un bâton, elle était un peu étonnée autant l’avouer, elle avait pensé s’entrainer à l’épée, mais pourquoi pas le bâton après tout, c’était une arme comme une autre et elle était toujours curieuse d’apprendre, de découvrir. Elle rattrapa au vol, celui que la rouquine venait de lui envoyer, il avait l’air solide tout en étant assez léger, à n’en pas douter nettement plus facile à manier qu’une épée. Elle se délesta de son épée et de sa dague qu’elle posa dans près d’un mur de la taverne avant de se retourner bâton à la main vers son amie.

Tu n'auras pas toujours ton épée avec toi. Et le bâton est pratique quand on voyage. Surtout si on voyage seule.

Effectivement la rouquine avait raison, elle n’avait pas toujours son épée avec elle. En souriant, elle continua Et quand on voyage seule, il vaut mieux savoir se battre ou passer inaperçue voir même les deux.

Elles étaient différentes par bien des points, mais elles arrivaient à se comprendre, à ressentir, à deviner chez l’autre certaines émotions, pensée, et là, la rouquine avait ressenti son envie de bouger, de s’évader, cette impression qu’elle avait d’étouffer, à rester dans cette ville qui n’était pas la sienne, sans pouvoir s’occuper autrement qu’en cueillant des fruits ou en surveillant les enfants. Elle-même de son coté avait bien senti que la guerrière tournait elle aussi en rond, qu’il n’était pas dans ses habitudes de rester aussi longtemps en place. L’appel de la route, du voyage se faisait sentir, elle ne se trompait pas, car Enored confirma ce qu’elle ressentait. La jeune femme voulu parler, lui dire qu’elle comprenait très bien, mais elle n’en n’eu pas le temps et se mit en garde à l’ordre de la guerrière, la leçon commençait. Elles auraient bien le temps de discuter de tout cela après devant une bonne bière.

Non pas cette garde, n'oppose pas ta main et ton pied... je te montre et tu fais pareil.

Ha…d’accord !

Elle regarda Enored se mettre en garde et fit pareil. Le reste de la leçon se déroula ainsi, dès que la guerrière la reprenait sur une position elle se corrigeait, dès qu’elle lui montrait un mouvement, elle le reproduisait. L’entrainement avait beau être épuisant, qu’elle aurait pu continuer ainsi encore quelques temps si le soleil n’avait pas décidé de se coucher si tôt -trop tôt à son goût - les privant de toute lumière0.

Ca te tente une bière ? et peut être une suivante ?

Oui, une bonne bière, ça ne se refuse pas Elle se sentait plus détendue, mieux, même si elle savait que cela ne durerait pas, elle comptait bien profiter de ce petit moment, de cette impression de liberté qu'elle venait de ressentir en ne pensant à rien d'autre qu'à vivre l'instant présent d’ailleurs c’est moi qui offre.

Installées près du comptoir, il ne leur fallut pas longtemps pour voir les bières commandées arriver devant elles, juste le temps pour l’ancienne tavernière de repenser à ce qu’elle avait appris de son amie au début de la leçon, et qu’elle avait laissé dans un coin de sa tête durant toute la durée de celle-ci : Jean-jean partait devant pour pister Guillaune. Elle remercia machinalement le tavernier. Apparemment le cheminement de ses pensées n’avait pas été très éloigné de celui de la rouquine.

J'ai pas vraiment une confiance absolue en Jean-jean. Je vais le suivre avec Henri. Enfin, s'il accepte. Je vous tiendrais au courant de la route à suivre par pigeon et vous attendrais un peu plus loin. J'ai besoin de bouger et d'un peu de solitude. Je sais que tu peux me comprendre. S'il n'y avait pas eu les enfants, je t'aurais proposé de m'accompagner ... Qu'en penses tu ?

Ce qu’elle en pensait ? Etonnée, c’était le mot.Etonnée que la guerrière lui demande son avis. Depuis qu’elle la connaissait, elle ne se rappelait pas avoir entendu la jeune femme demander une seule fois son avis à quelqu’un. Oh bien sur, elle avait du demander son avis à Henri, son compagnon, quoi de plus normal, elle avait confiance en lui, mais à un autre que lui, cela l’étonnait, c’était comme avouer un doute.

Ce que j’en pense ?

Cajoline prit sa chope et but une gorgée de bière, essayant d’ordonner ses pensées avant de répondre à la guerrière, aucun besoin de prendre de gants, ou de mettre de forme, elle savait qu’Enored ne se formaliserait pas de cela.

Jean-jean est le seul à pouvoir pister Guillaume, c’est ce que tu m’as dit, et tu sembles croire qu’il ne laisserait pas d’indices derrière lui, ou /et, qu’une fois qu’il aura retrouvé Guillaume il pourrait lui raconter un mensonge, comme par exemple que sa femme et sa fille sont mortes. Je le connais pas assez pour savoir s’il serait capable d’une telle chose, mais il semble assez brut dans ses réactions. Une autre gorgée de bière, elle réfléchissait tout en parlant, essayant d’anticiper, de relier les brides d’informations qu’elle avait sur la situation pour leur donner un sens Je pense que tu as raison de le suivre, d’abord parce que ton instinct te dit de ne pas lui faire confiance, et quand on a de l’instinct faut l’écouter ! Et ensuite, parce qu’il est tout à fait possible, que son compagnon, celui qui a déguerpit en nous voyant arrivé, il est possible qu’il le recontacte, que finalement tout ceci n’ai été qu’une mascarade. Leur but initial n’a jamais été autre que de retrouver Guillaume, non ? Donc au final, Jean-jean partis, l’autre aussi, même s’il ne reste que Renoan, Caddwallon et moi pour veiller sur Cassandre, et Edonice ca devrait aller. A moins que l'autre, Riri c'est comme ça que Jean-jean l'a appelé, ne décide de s'en reprendre à Cassandre? Mais dans ce cas là, nous seront trois contre lui, donc ça devrait aller.

La jeune femme reprit une gorgée de bière, réfléchir et parler ça donnait soif, elle qui n’avait pas pour habitude de parler autant, mais plutôt l’inverse d’écouter. Ce soir, elle parlait, rare était les fois ou on lui demandait son avis, mais quand elle le donnait, ce n’était jamais à moitié. La guerrière l’écoutait en buvant sa bière, attendant patiemment qu’elle termine.

En plus, ton « départ » va faire plaisir à Caddwallon, on peut pas dire qu’il t’aime, je ne l’avais encore jamais vu si…si agressif envers quelqu’un. Pour ce qui est d’Henri, il va te suivre, j’en mettrais ma main au feu, il sait que je peu m’occuper de Cassandre, d’ailleurs son état est plus psychologique que physique, donc il ne nous reste qu’à attendre. Je peu m’occuper de soigner ses plaies, et refaire ses bandages sans soucis, ça je sais faire.

Sa bière était vide, elle l’avait déjà terminée ! Elle fit un signe au tavernier pour qu’il leur réserve la même chose et reprit toujours aussi sérieuse.

Dommage qu’il y ait les enfants, je serais bien parti avec toi, merci d’y avoir pensé d’ailleurs. - légère pause, le temps d'un souffle- Enored, profite en, toi tu peux partir, échapper un peu à cette sensation de tourner en rond comme si on était prisonnière de cette ville, moi je ne peux pas, Renoan ne me pardonnerait jamais de laisser les enfants, d’ailleurs même s’il me pardonnait, je ne me verrais pas en confier la responsabilité à Blandine ou Caddwallon, ils n’ont pas l’habitude. Vas y, et profite en, tu nous enverras des pigeons et nous vous rejoindrons.

Cajoline prit la bière qu’on venait de lui servir, se cala dans son siège avant d’en boire une grande gorgée. Elle avait donné son avis à son amie, il lui semblait avoir tout dit, si elle oubliait quelque chose c’était bien involontaire, restait à savoir ce que celle-ci allait penser de tout ce qu’elle avait dit
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