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[RP] Relation tarifée

Alix_ann
Ce matin Alix s'était levée la tête dans le cul. Elle avait regardé par la fenêtre, assise sur son lit, les cheveux défaits, songeant qu'elle voulait un bain, porter des vêtements classes et dormir dans un lit sans bestioles. Ce matin elle avait prit une grande décision, celle de bouger son cul de Toulouse. Comme son escapade à Lyon, du temps de Yolanda, ou elle s'était décidée à retourner enfin à Château Gontier après avoir fuit dans une malle.

La Bretagne, aussi fou que cela puisse paraître, lui manquait. Rien ne l'empêchait désormais d'y retourner. Elle se disait même qu'elle pourrait y avoir quelque chose à y faire, il lui semblait bien qu'elle avait laissé de nombreuses affaires non réglées là-bas. Il y avait toujours ces sombres histoires d'héritage, puis toutes ces choses à prouver à une mère défunte. Rho, faîte pas cette tête, c'est un peu vain, mais c'était mignon. Toute l'énergie qu'elle avait à mettre pour prouver à son père qu'elle était aussi bien qu'un fils et à sa mère que ça valait largement le coup d'être sa génitrice.

Bon, pour l'instant, c'était un peu foutu, vu qu'elle était à Toulouse et qu'elle avait mal à la tête, qu'elle avait un peu trop bu la veille, qu'en prime elle puait sûrement de la gueule. Ah. Oui.

Et de se décider de s'extraire du lit. Ayant eu une idée qui peut-être l'aiderait à rentrer chez elle indemne.


Citation:
D'Alix Ann,
À Tynop,

    Salut,

    Si je t'écris, non ce n'est pas pour te demander des nouvelles, j'en suis désolée, mais donnes-m'en quand même, si je t'écris alors, je vois bien que tu te demandes pourquoi je t'écris, c'est pour que tu viennes me chercher.
    Je suis à Toulouse en ce moment, ou je séjourne dans une sortes d'auberge, ou serait-ce une taverne? À Toulouse, quoi. Ce serait bête qu'il m'arrive malheur sur la route, c'est donc le plus naturellement du monde, et après nombre de recherches infructueuse je l'admets, que je me tourne vers toi comme premier choix après ceux qui l'ont précédé pour m'escorter de Toulouse jusqu'à Bretagne. Disons Vannes.

    En espérant recevoir ton approbation dans les plus bref délais. Donnes-moi de tes nouvelles aussi.


Je te souhaiterais bien que le Très-Haut te garde mais tu ne m'as jamais eu l'air très dévot,
La bonne journée, donc.

E Toulouse, d'ar Gwener c'hwec'h a viz Kerzu

PS : Bien sûr, que je vais te payer. 140 écus.

_________________

- Bob Marley
Tynop
La gamine ne manque pas de culot. Ou bien est-ce de la franchise ? En tout cas elle est prête à payer. Pas assez, mais ça c'est une autre histoire. Peut-être qu'il bougera son postérieur, qui commence à s'ancrer depuis un petit bout de temps en terres Bourguignonnes.

Dans une taverne, une chope à portée de main (pour pas changer), il s'attelle à la réponse:


Citation:
Alix,

Je vais bien, merci. Je suis actuellement en Bourgogne. J'ai croisé ta marraine plusieurs fois, et je m'inquiète sérieusement pour sa santé mentale. Elle a de mauvaises fréquentations, si tu vois ce que je veux dire.
Toulouse, dis-tu ? Ça fait une sacré trotte, du coup. En plus, j'ai cru comprendre que c'était infesté de chevaliers de Bouillon. Quelle horreur.
Ta franchise est honorable. T'as pensé à qui, avant moi ?
140 écus, c'est peu, tu t'en doutes bien. En plus, si je t'escorte, je ne serai pas seul. Disons 200 écus. Et encore, je suis gentil, là. De toute façon tu es riche. T'as bien quelques écus de plus pour un brave gueux qui va te protéger au péril de sa vie, non ?
Et sinon, comment tu vas ?

Bien à toi,
Tynop.


_________________
Alix_ann
Alix scrute la lettre, le nombre indiqué en bas. Elle calcule. Ça n'a jamais été son fort les calculs. Elle les avait apprit avec soin, à Château-Gontier, comme la grammaire et toutes ces conneries. Mais elle n'avait jamais su manier les chiffres. Ce qui était bien un comble quand on se destinait à gérer des terres, des récoltes, un nombre définis de choses et de chances, avec un impôt tout aussi chiffrable et intéressant à relever.
Alors Alix scrute les chiffres, se demandant ce qu'elle aurait à donner, ce qu'elle voudrait garder. Le B-A Ba d'un budget. Mais ça l'embrouille, la petite.
200 écus, ça lui semblait beaucoup. 200 écus en moins de sa poche. Mais est-ce le juste prix à payer pour avoir fugué comme une vaurienne de la Bretagne et s'être retournée à peine arrivée à destination.

Bref. Elle s'en posait, des questions.


Citation:
E Toulouse, d'ar Sul eizh a viz Kerzu
d'Alix Ann,
à Tynop

    Salut,

    De mauvaises fréquentations? S'agit-il de Finn? Si c'est le cas, ça, je l'avais déjà remarqué, merci. Comment va-t'elle?
    Ta réaction à propos des bouillonnais me surprend, qu'est-ce qui peut bien valoir un tel désamour? La vérité c'est qu'il y en a certains, mais je ne saurais les identifié. J'ai rencontré la rouge, comme elle se fait appelé. C'est une grande rousse, elle est très belle. Scath est son nom. Puis il y en a d'autres qui je crois, n'ont rien à voir. J'ai même rencontré des chevaliers de Mussidanais, dont je dois devenir la bru, tu sais. Et il y a Astana, elle va bien, je crois que, bizarrement (compte tenu du fait qu'elle a cherché à tué ma marraine) ça m'a fait plaisir de la recroiser, et Maleus. J'ai aussi rencontré l'ancienne femme de Finn avec qui j'ai eu des conversations très intéressantes qui me pousse à encore plus me préoccuper de quitter Toulouse saine et sauve.
    Tu ne seras pas seul... es-tu toujours avec Miya? Je l'aime bien, Miya. Elle ne sera pas payée. J'ai besoin d'une personne pour m'escorter, pas deux. Elle sera à tes frais.
    J'espère que tu sauras composer avec. J'ai grand besoin de tes services.
    Sinon... à pas grand monde. Disons que j'ai demandé à quelques personnes en taverne et à Anastase, un breton marin sans bateau qui nous a accompagné pour l'aller.

    Concernant le prix... cent quatre-vingt-dix? ça fait presque deux cents, si tu y réfléchis ! Si tu veux je pourrais te céder ma vieille charrette, par exemple... En ce qui concerne la date... j'aimerais être en Bretagne dans les plus brefs délais. Quand penses-tu pouvoir être là?


Que doue te garde,
à très vite,

d'une amie

_________________

- Bob Marley
Tynop
De cette lettre il retient finalement l'essentiel : Les Bretons marins sans bateau existent bel et bien, et la petite a l'air d'avoir un sacré paquet d'écus à la maison, en plus d'être une négociatrice médiocre. Il y a forcément un moyen d'en tirer plus. S'il n'est pas capable de soutirer encore plus d'argent à une gamine pré-pubère, il devra songer à changer de vocation.
Au boulot donc. En réalité, il est déjà en route, mais ça elle n'a pas à le savoir. Comme ça, lorsqu'il sera arrivé, elle pensera qu'il est quand même vachement rapide. Et en plus, elle ne considérera pas comme acquise l'escorte, et sera donc plus conciliante sur le prix.

Au boulot, donc:


Citation:
    Alix,

    Ta marraine va bien. Aussi bien qu'on puisse aller quand on partage la couche de l'Irlandais, je suppose. Vu que j'ai tendance à croiser ses anciennes amantes de plus en plus fréquemment, j'ai pu remarquer qu'elles avaient toutes un point commun : elles sont cinglées. Mais passons, je ne veux pas t'inquiéter outre mesure.

    Pour les Bouillonnants, rien de spécial. Ils ont la défaite amère, simplement. Mais cela tombe bien, je dois m'entretenir avec ladite Scath. Le Mussidanais ne m'évoque pas grand chose si ce n'est la silhouette d'un Borgne qui fête ses anniversaires dans des bordels. Est-ce donc là que vit Madenig ?
    Je connais et apprécie Astana, mais je n'ai jamais entendu parler de ce Maleus. Il faut dire que je n'ai jamais mis les pieds dans le Sud. Ce sera une grande première pour moi, et tout ça rien que pour toi. Ce qui, tu en conviens mérite une certaine récompense, non ?

    Je suis toujours avec Miya. Tu aimes bien Miya.Elle ne sera pas payé, parce qu'elle ne fera peut-être pas tout le voyage en notre compagnie. Toutefois, je vais te demander de revoir la paie à la hausse. Je conviens que tu aies réclamé non pas deux mais une personne, toutefois tu seras bien contente d'avoir une paire de bras en plus pour te défendre si jamais nous venions à être attaqués.
    Disons donc 300 écus. C'est beau, c'est rond, et à quelques écus près, ça fait presque 200, si tu y réfléchis. J'ai déjà une charrette Alix, je n'en aurais donc pas l'utilité. En plus je t'ai offert une dague qui valait au moins 100 écus.

    Et puis qui sait, cela pourrait me pousser à arriver dans les plus brefs délais. D'ici une a deux semaines, si tu y mets le prix. Autrement, j'espère que la patience est une de tes vertus.


    Bien à toi,
    Tynop.


_________________
Alix_ann
Elle relit la lettre. Elle la déjà lu la veille, mais l'idée d'y répondre l'avait ennuyée. On était un dimanche, elle a mal à la tête de l'alcool, de la fatigue, elle a mal au cul de dormir presque à même le sol.
Alix lève le museau, (pas) fraiche, et se met à rédiger sa réponse.


Citation:
E Toulouse, d'ar Sul 15 a viz Kerzu
D'Alix Ann de Montfort Dénéré Kemorial,
À Tynop de rien du tout dict le brave gueux,

    Le Salut,

    Tu es sûre que ma charrette ne t'intéresse pas?
    Bref, j'ai également rencontré l'ex-femme de Finn durant ce voyage ! Elle n'a pas manqué de m'avertir des risques qu'encourait ma marraine à fréquenter Finn ! D'ailleurs, si elle en vient à fréquenter la racaille dans votre genre c'est uniquement de la faute de l'Irlandais, ma marraine sait habituellement tenir son rang. Quant à dire qu'elle est cinglée.. disons tout simplement qu'elle est surprenante et que sa logique dépasse l'entendement.
    Admettons. D'ailleurs, si je puis me permettre, il en est de même pour ta mie, et je vais le faire : elle est totalement tapée.

    Quelle défaite? Scath ! J'ai eu une très bonne impression de nos peu de rencontre. Bordel? Parlerais-tu de Enguerrand? Enfin, Flex de son petit nom. Mon futur beau-père? Insinues-tu que mon oncle voudrait me marier avec le fils d'un dépravé? Enfaite, ça ne me semble pas surprenant...
    D'ailleurs, j'ai croisé Madenig à Toulouse.

    Soit, 300 pourrait convenir, mais j'ai besoin d'être sûre que ce n'est pas plus que nécessaire. Par où passes-tu pour venir me chercher? Où en es-tu? Je t'attends pour avant les célébrations de fin d'année, il me faut retourner en Bretagne au plus vite, j'y ai de nombreuses obligations à remplir et elles ne sauraient attendre trop longtemps. Les jours de retard sur mon retour seront comptés et soutirés de la paie. Tout comme mes cheveux d'ailleurs, et le moindre de mes ongles cassés.


Que le Très-Haut guide tes pas et te garde de tout ceux qui se mettront au travers de ton chemin, au moins jusqu'à ce que je sois en Bretagne,
arrives vite,

AAeM

_________________

- Bob Marley
Tynop
Contrarié. Forcément, qu'il va arriver à la bourre. Bientôt Noël et il vient d'entamer la descente. La faute à quelques duchés qui ne désirent pas le voir sur leur sol. La petite est une morveuse, plus tenace qu'il ne le pensait. Vrai qu'il abuse un peu. Ça fait quoi, un mois qu'il doit la rejoindre ? Qu'importe. Aujourd'hui, on tente l'intimidation :

Citation:

Alix,

    Pas la peine de me déballer tous tes titres. Visiblement ils ne t'ont pas aidé à te dégoter une escorte.
    Pour la charrette, j'en veux bien, mais pas question que son acquisition fasse diminuer le montant de ma paie. À toi de voir donc.
    Quant à la racaille dans mon genre, j'ai l'impression que tu es bien heureuse de l'avoir rencontré car c'est cette même racaille qui va ramener tes miches de princesse jusqu'à leur terre natale.
    En ce qui concerne ta marraine, je ne la vois plus depuis que j'ai quitté la Bourgogne et je ne m'en plains pas, loin de là.
    Tu as croisé ton futur mari ? J'aime bien Madenig. Comment l'as-tu trouvé ?

    Et comment

    300 écus sont largement nécessaires. Je te rappelle que je viens de Bourgogne, que je t'amène jusqu'en Bretagne et que je vais - en gros - te servir de bouclier humain. À quel pris estimes-tu ta vie, Alix ?
    Je suis actuellement en Guyenne. Je serais à Toulouse d'ici une semaine.
    Pour les jours de retards, on en parlera de vive voix. Je ne sais si tu es vraiment en mesure de négocier. À moins que tu ne veuilles rester indéfiniment à Toulouse OU rentrer seule.
    À toi de voir.

    Bien à toi,
    Tynop de rien du tout.

_________________
Alix_ann
Bref. Entre temps, Tynop était arrivé accompagné de Miya, la blonde qu'elle aimait bien, et Ellana. Une grosse frappée. Et enceinte. Et de Finn. Tout se passait pour le mieux, le seul point négatif était la radinerie de Tynop qui étrangement ne tentait plus de lui bourrer la gueule depuis qu'elle était en âge de le faire, ou que du moins elle n'avait plus dix ans. Alix avait tout de même était soulagée de constater que le blond n'était toujours pas venu se la ramener sur sa solde. Naïvement, elle se croyait tiré d'affaire. Ayant tranquillement fugé de son chez elle Breton pour aller squatter Toulouse et appeler le plus naturellement le blond pour venir lui porter secours et qu'elle puisse ramener ses miches au bercail sans trop craindre de se faire tuer, violer, voler, ou agressée, ou arnaquée, ou simplement creuver la dalle, ou sinon de froid etc...

C'est donc relativement soulagée et confiante qu'elle s'était endormie, cette nuit là. Bientôt ils seraient en Bretagne, et tout rentrera dans l'ordre, elle se fera dorloté par sa marraine, elle retrouvera le sourire de sa copine Dana et la froideur toute affective de sa tante. Puis JB le lapin, aussi. Et Toulouse n'aura été qu'une brèche temporel dans l'espace temps qu'on lui excusera et elle reviendra confortablement en Bretagne.

Recroquevillée sous sa couette Alix se tourne péniblement sur le côté. Dans un univers parallèle elle fuit une tribu nain dans une foret après une mission vachement dangereuse et secrète qui aurait mal tourné, là elle en est à se demander si elle aurait pas plutôt du choisir une autre robe. De la réflexion sur l'oreiller à celle de maintenant il s'en est passé des rêves. Elle dort paisiblement, inconsciente du monde extérieur, qu'est-ce qu'il pourrait bien faire à une pauvre petite enfant blonde perdue dans les méandres morphéenne? Nan, franchement, qui viendrait troubler le sommeil d'un être si gentil et inoffensif en profitant qu'il dorme?

_________________

- Bob Marley
Tynop
Il était finalement arrivé à Toulouse avec à peu près seulement un mois de retard. Avait trouvé la gamine, et le groupe était reparti le lendemain. Plutôt originale, l'escorte : Une blonde paumée, occupée à cueillir à droite comme à gauche, une brune en cloque à moitié cinglée, persuadée de ne pas être enceinte malgré un bide dont la taille n'avait d'égale que sa connerie et un blondin qui tentait d'assumer son rôle de bouclier humain avec un semblant de professionnalisme. Tentait. Avec un semblant.

Le périple fut calme, parfois ennuyeux, de temps en temps amusant, légèrement monotone, rythmé par les courriers des différents douaniers.
Pas de mauvaises rencontres sur la route. Le brigandage n'est plus ce qu'il était. Parce qu'entre une petite blonde à l'allure inoffensive, une femme enceinte, une gamine pas vraiment imposante et un pauvre type, c'était presque une incitation à l'embuscade.

Mais non. Et personne ne va s'en plaindre. En plus, aujourd'hui c'est jour de paie
Le blondin quitte donc sa chambre d'hôtel pour aller dénicher la gamine au réveil. Autant parler argent pendant qu'elle sort du lit et n'est pas encore totalement réveillée.
Il entre sans frapper, va directement ouvrir les rideaux en faisant le plus de bruit possible, c'est-à-dire grosso modo en les tirant très fort, en s'éclaircissant bruyamment la gorge et en marchant comme un hippopotame. Clou du spectacle, il balance une pomme sur le lit de la Bretonne et, en lui souriant, s'exclame:


Toujours pas réveillée ?! Tiens, voilà ton petit déjeuner. Mange, et après on va parler affaires.

Mange, et après tu me donneras mes sous.
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Alix_ann
Ça voilà. Ça. Ou le blond, de bon matin, alors qu'il devait être au moins même pas cinq heures du matin, aaaaah naaaaan, pas la lumière du soleil. Las, Alix se tourne de l'autre côté. Dans un dernier espoir de retrouver le sommeil et qu'on lui foute la paix, dans une dernière tentative de simple ignorer le problème, elle choisit de se rouler en position foetale sous la couverture. Comme si cela pouvait l'aider à disparaître, là, tout de suite, et de pouvoir correctement mener sa nuit à son terme.

C'était sans compter ce bruit.
Elle marmonne un truc dans sa barbe, un truc qui devait probablement avoir pour but de retrouver sa précédente sérénité et qui visiblement échoua minablement.

Elle s'agite pas, comme si cela pouvait le faire déguerpir. Puis se reçoit la pomme en plein sur la tête. Défaitiste, elle se met à remuer des bras pour bouger la couverture et laisser entrevoir sa tête. Et quelle tête, en prime qu'elle tirait la tronche elle avait les yeux bouffis et l'visage rougit. Elle se gratte les cheveux.


-« Quoi? »

Alix allonge le bras, prend la pomme et croque dedans.

-« Bonchour aurait chuffit. »
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- Bob Marley
Tynop
Quoi, quoi ? Ça se voit pas ? C'est l'heure de se réveiller, on va marcher toute la journée.

De quoi te réjouir dès le réveil, hein ?
Le blondin s'assied au pied du lit et esquisse un sourire tandis qu'elle commence à manger. La gosse a beau parfois être irritante par ses manières et ses petites formules supérieures, elle conserve une certaine naïveté qui la rend attendrissante. Fort heureusement ou malheureusement pour elle, nul doute qu'une fréquentation prolongée de sa marraine et son chevalier risquent de lui faire perdre ce trait de caractéristique enfantin. Non, parce que lui, à la réveiller avant le lever du jour, la faire marcher toute la journée et lui causer pognon à la sortie du lit, il fait tout pour préserver l'innocence de l'enfant.


Nous allons bientôt arriver à Vannes. Pour l'instant, tu es encore entière, et tu dispose de tout ce que tu avais en partant de Toulouse.

Petite piqûre de rappelle. J'ai rempli ma part du contrat, moi.

On s'était donc entendu sur la somme de 300 écus plus une charrette pour une escorte de Toulouse à Vannes. Je veux juste m'assurer que nous sommes toujours bien d'accord.

Et le fait de te demander ça avant l'arrivée n'est pas innocent. Ça sous-entend que je peux toujours t'abandonner, voire te détrousser.
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Alix_ann
Elle sent son corps se raidir à parler de marcher toute la journée. Et la flemme l'envahir. Quel réveil infernal... Elle a les yeux embués. Ils pleurent de sommeil. On lui a jamais dit que c'était super important le sommeil des gosses?

-« Comment chaa.. »
Elle mastique.
-« Çâââ?! »

Elle fronce le nez. Il lui parle bien de sa charrette, son trophée de guerre?
-« Je suis pas trop sûre que je me rappelle que tu as parlé que tu voulais la charrette. »

Elle avait une valeur toute sentimentale pour Alix, cette petite charrette poliment emprunté une fois virée de chez la gosse Josselinière par mesures de nécessités avec Alienore. Il n'était pas sans l'ignorer. Et son front de se plisser dangereusement. Alix est trop naïve à l'instant pour songer qu'il pourrait penser à l'abandonné sur les chemins pour la racketter.

-« Si je me souviens bien je crois que tu as été ralenti sur le chemin... un peu... un mois... »

Scronch, scronch.

-« Chinon oui ch'est cha. »
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- Bob Marley
Tynop
Lui étouffe un bâillement. Parce que ce n'est pas vraiment dans ses habitudes non plus de se lever à une telle heure.

C'est normal que tu ne te rappelles pas d'une telle chose. Ce n'est pas moi qui t'en parlais, mais toi. Et pas qu'une fois, hein. Non parce qu'au début c'est vrai qu'elle m'importait peu, cette charrette. Mais tu semblais tellement vouloir me la donner que je me suis finalement fait à l'idée de sa possession.

Après lui avoir rabâché cette histoire charrette pendant trois courriers, la voilà qui fait la radine ? Cette pensée arrache un froncement de sourcils au blond qui encaisse dans le même temps la remarque sur le retard.

Étant donné que j'ai reçu ton premier courrier il y a environ un mois et que nous sommes quasiment arrivés, cela m'étonnerait que je sois arrivé un mois en retard. Puis tu devais te douter en faisant appel aux services d'une "racaille", comme tu dis toi-même, que certains duchés ne voulaient pas de moi sur leur sol. Donc j'ai forcément du faire des détours.

Calme-toi, blondin. Tu parles à une gamine de treize ans qui vient de se réveiller, quand même.

Tu n'as pas répondu à ma question, Alix. Nous sommes toujours d'accord ?
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Alix_ann
Elle aussi elle sait froncer les sourcils.
Ouais, bon, et elle se demande quoi dire. C'est vrai qu'elle a bien cherché à la donner cette charrette. Puis il fait peur avec ses sourcils froncés comme ça là et froncer les sourcils d'autant plus fort n'arrangeait manifestement rien.


-« Bah. »

C'était un début.

-« Biensûr que oui. »

Elle réfléchit à toute blinde la gamine, bien qu'au final qu'est-ce que ça lui coûte, cette charrette? Alix se fait à l'idée qu'elle va devoir la laisser, qu'elle lui servait à rien t'façon, et que les caprices ne marchait sûrement pas sur Tynop et que rien qu'à voir ce froncement de sourcil elle veut pas essayer.
Elle s'gratte la tête, encore. Elle se dit bien qu'elle a oublié un truc. Quelque chose d'important en plus.


-« Au faiiiiiiiiiit.... »

Qu'elle lâche, en s'donnant l'air plus innocent que ça l'est. Et ça puait déjà l'embrouille à plein nez.

Il faut que j'aille à Saint Brieuc rejoindre Taliesyn... »

Une pauvre gosse, toute seule, sur les routes...
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- Bob Marley
Tynop
Les sourcils froncés finissent par se hausser. Vraiment ? Elle accepte comme ça, sans négocier ? Même pas un petit peu ? Bon sang, mais où a-t-elle appris à commercer ?
C'est une gamine que tu viens de sortir du sommeil, qui n'a pas vu sa famille depuis plusieurs mois et qui est épuisée par quasiment deux semaines de voyage, tu t'attendais à quoi ?
Des remords ? Non. Le pognon, c'est le pognon.
Affaire réglée, donc. Plus aucune raison de déranger la gosse, le voilà donc qui se lève et prend la direction de la porte. Avant de se retourner lorsqu'elle lâche ces deux pauvres mots d'un air ingénu et enfantin.


Oui ?

Il réprime une moue. Allez, entre ton retard et la façon dont tu l'as traité à l'instant, tu lui dois bien ça. Regarde la tête qu'elle tire, tu vas quand même pas la faire pleurer ?

J'ai jamais mis les pieds à Saint-Machin. Ce sera l'occasion de visiter.

Un sourire est esquissé avant qu'il ne reprenne:

Mais ne compte pas sur moi pour aller plus loin. Ou alors il faudra revoir mon salaire à la hausse.

De nouveau, il lui tourne le dos et franchit le pas de la porte, s'éloignant pour se mettre en quête de quelque chose de plus consistant qu'une pomme à manger, non sans lui avoir au préalable rappelé:

On part dans cinq minutes.
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