Priam
-- Le 31 novembre 1461 -- J'ai reçu une lettre, il y a quelques jours peut-être, mais ce n'etait pas une maladresse de coursier...
Malgré la fatigue de la chevauchée effrénée de ces derniers jours, il marchait d'un pas léger et enthousiaste ; il avait hâte de découvrir le fin de mot de toute cette histoire. Il était tout proche de son but, il venait de laisser sa monture épuisée au relais de l'auberge voisine.
Des aventures, il en avait vues... et il avait survécu jusque là. Mais ces derniers temps, il côtoyait de l'inédit, de l'incroyable, du mystère. Il commençait à croire que les sirènes ne vivaient plus dans la mer mais bien sur terre.
L'une, juge au Limousin et Marche, une grandeur, l'avait fait marcher et il avait couru... Il était accouru, à Paris, ce jour, à l'hôtel de Cluny, pour y rencontrer l'autre sirène, la soeur. Il n'avait pas résisté à leur appel. Il espérait juste que ces sirènes terrestres seraient plus tendres que leurs cousines écaillées, qu'il ne finirait pas par être noyé dans toute cette étrange galère.
Étrange ! Les voies du destin sont bien tortueuses ! Une taquinerie, un jeu l'avait mené dans le bureau de la juge. Il avait fini à moitié nu, n'osant espérer s'attirer les faveurs d'une aussi grande petite dame ! Effectivement, ses espoirs auraient été déçus ; elle se contenta de crier alors qu'elle était si proche de lui, le questionna et se mit à écrire.
Il eut alors le courage de prendre la fuite, se croyant le jouet du sort.
Mais plusieurs jours plus tard, il avait reçu une lettre. Il la déplia et la relut, là au milieu du chemin.
Malgré la fatigue de la chevauchée effrénée de ces derniers jours, il marchait d'un pas léger et enthousiaste ; il avait hâte de découvrir le fin de mot de toute cette histoire. Il était tout proche de son but, il venait de laisser sa monture épuisée au relais de l'auberge voisine.
Des aventures, il en avait vues... et il avait survécu jusque là. Mais ces derniers temps, il côtoyait de l'inédit, de l'incroyable, du mystère. Il commençait à croire que les sirènes ne vivaient plus dans la mer mais bien sur terre.
L'une, juge au Limousin et Marche, une grandeur, l'avait fait marcher et il avait couru... Il était accouru, à Paris, ce jour, à l'hôtel de Cluny, pour y rencontrer l'autre sirène, la soeur. Il n'avait pas résisté à leur appel. Il espérait juste que ces sirènes terrestres seraient plus tendres que leurs cousines écaillées, qu'il ne finirait pas par être noyé dans toute cette étrange galère.
Étrange ! Les voies du destin sont bien tortueuses ! Une taquinerie, un jeu l'avait mené dans le bureau de la juge. Il avait fini à moitié nu, n'osant espérer s'attirer les faveurs d'une aussi grande petite dame ! Effectivement, ses espoirs auraient été déçus ; elle se contenta de crier alors qu'elle était si proche de lui, le questionna et se mit à écrire.
Il eut alors le courage de prendre la fuite, se croyant le jouet du sort.
Mais plusieurs jours plus tard, il avait reçu une lettre. Il la déplia et la relut, là au milieu du chemin.
Citation:
- Priam,
Il y a les surprises qui surprennent et les surprises qui font plaisir. La votre aura satisfait les deux conclusions. Je suis ravie ! Je ne savais pas que vous aviez de pareils talents de sculpture et d'ornementations, sinon je l'aurais dit plus tôt. Que de temps perdu !
J'espère que depuis notre dernière rencontre vous avez gardé la forme qui vous caractérisez alors. J'ai pour ma part reçu un courrier, une réponse, qui vous concerne, peut-être. Vous vous souvenez sans doute de mes questions insistantes sur vos racines, et bien sachez que je m'en suis ouverte à mon ainée qui souhaite nous recevoir pour tirer les conclusions de mes possibles allégations. Seulement voilà, je suis actuellement dans les rangs pour défendre nos comtés de la mauvaise engeance, aussi je ne peux partir. Retarder le voyage me direz-vous alors. Ce n'est pas envisageable. Ma sur, la Princesse de Montlhery, est sur le point d'accoucher et je ne souhaite pas que nous arrivions une fois que cela soit fait. A ce moment, elle aura besoin de repos et de temps pour découvrir cette chose qu'est la maternité. Le premier n'est jamais facile, croyez moi.
Ainsi je vous propose de vous rendre aussi vite que possible à lhôtel de Cluny, sa résidence. Le temps que vous empaquetiez de quoi faire le trajet et de voyager, elle sera probablement arrivée. Dans le cas contraire, vous trouverez refuge dans lhôtel familial que m'a légué ma mère, il n'est pas aussi bien entretenu mais son prestige reste indéniable. Vous l'y attendrez, un ou plusieurs jours, et ensuite aura lieu la rencontre.
Je ne vous oblige à rien, cela va de soi, je vous propose juste d'estomper mes doutes.
La cire, marquée de ma matrice, servira à vous identifier, ne la perdez donc pas. La bourse qui vous a été remise avec ce courrier contient quelques écus d'or, de quoi faire un voyage paisible et confortable, de changer de chevaux à chaque relais sur la route, et de rafraichir vos braies. N'oubliez pas cette dernière étape.
Bon voyage.
- A Limoges, trois jours avant la célébration de Saint Nicolas-V.
Il avait prit le temps denfiler sa plus belle tenue, celle qui lui avait permis de gagner son pari, de se faire passer pour un titré. Il était conscient qu'il ne ferait pas illusion une seconde pourtant. Au moins, il ne serait pas déplaisant à contempler !
Il choisit d'entrer dans la cour intérieure de l'imposante demeure par la plus petite porte piétonne. L'endroit était animé, il observa les allées et venues de personnes et de matière. Un atelier semblait avoir du succès au vue de l'activité qu'il engendrait. Il se présenta devant l'huis principale, celle surmontée d'un listel. Il frappa le bois avec le heurtoir, vigoureusement, pour être entendu. Serait-il vraiment attendu ou le jouet d'une vilaine farce ?
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