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[RP] Chroniques du mariage arrangé et autres échymoses

Judas
    [Taverne Alençonnaise, tard le soir. Judas apprend au détour d'une bévue Rosalindienne que son épouse escompte aller voir Finn, ex ami devenu au fil du temps un ennemi juré. Une dispute éclate.]

    Judas Gabryel Von Frayner lui barre la route, sans succès, s'engouffre à sa suite à l'extérieur de la taverne

    -Venez ici petite intrigante!


    Isaure hâte le pas. La peur l'étreint lorsqu'elle entend que son époux est sorti à sa suite, et plutôt que de revenir, elle se met à courir. L'avantage d'être jeune, c'est que l'on a de l'endurance. Mais elle est ralentie dans sa course à un croisement, hésitant entre deux chemins. Frayner jure mille dieux, souhaitant qu'elle s'empêtre dans les pans de sa robe et qu'elle mange la boue avant d'avoir gagné le manoir.

    - Isaure!!

    Elle se tourne un instant pour voir où est son époux en est. Et reprend sa course vers le manoir, jupes relevées. Elle arrive aux portes du manoir. Elle se précipite à l'étage, essoufflée. Judas la rattrape, déboule en trombe et la pousse malencontreusement contre un meuble au milieu de la pièce

    - Menteuse, vuiceuse* !! Combien avez vous encore de vices dans votre sac misérable épouse?!

    -Amad...

    Isaure voit son époux la rattraper, en hurlerait presque de peur. Elle est propulsée contre un meuble, le heurte douloureusement avant d'être reprise en main par Judas qui la secoue comme un prunier.

    - Vous n'êtes bonne qu'à dissimuler et à vous donner en spectacle, vous m'avez fait remarquer par au moins dix personnes! Je jure que vous ne vous en sortirez pas à si bon compte!
    - Lâ..ahahahahahchez-moi. Vous me faites-mal !!!
    - Mal? Vous pensez?!
    - C'est vous qui nous avez donné en spectacle, cessez de me tenir responsable de tout. Regardez-vous !!!


    Judas l'étrangle en persiflant entre ses dents:

    - Je vous ... fait.. Mal?!

    Elle commence réellement à paniquer, manquant d'air. Les mains s'agrippent à celle de son époux dans lesquelles elle finit par planter les griffes. Lui, fou de rage, sent qu'il va la tuer. Après tout, ce serait la solution à bon nombre de ses tracas. Isaure morte, Judas retrouve sa liberté. Les mains serrent le petit cou avec rage et le seigneur vocifère;

    - Vous êtes MON épouse! Vous vous plierez à MON bon vouloir! Ha vous voulez la Bretagne!

    Le satrape la lâche, la voyant devenir toute rouge.

    - Vous allez l'avoir la Bretagne! Mon appartement Rennais vous attends, et jamais vous m'entendez, JAMAIS vous ne reverrez mon fils!

    Isaure se recule le plus vivement qu'il lui est possible et s'appuie dos au mur, tentant de reprendre le souffle, les yeux exorbités Il se retourne, tentant de reprendre ses esprits.

    -V... vous
    * reprend une inspiration* vous êtes un monstre ! Quel père enlèverait un fils à une mère !!!

    Le Von Frayner s'appuie contre le meuble, la main griffée au sang par la jeune femme, du haut de ses seize années.
    Il se retourne vers elle et la pointe d'un index menaçant. Elle ignore alors qu'avec Judas tout est possible.

    - Vous n'êtes pas une mère!!! ... Vous..! Vous êtes une ...UNE TRAINEE!!!

    L'épouse attrape le premier objet qui lui passe par la main, une espèce de vase hideux qu'elle balance en sa direction sans grande force. Il le réceptionne tout de même en pleine poire, les éclats lui entaillant la tempe. Une seconde hébété, il n'en devient que plus agressif et se rue sur elle, l'attrape par les cheveux.

    - MON VASE!

    A la merci de son époux, elle cherche un échappatoire, poussant des petits cris terrorisés.

    - N'allez vous donc jamais avoir la tenue d'une femme ? d'une épouse digne de ce nom?!

    Judas la traine ainsi hors de la chambre, voit les marches menant à l'étage. la pensée de la jeter dans les escaliers le traverse.

    - Je..! Vous..!

    Il bégaye, le cheveux fol et la tignasse de sa jeune épouse dans la main qui suit tant bien que mal la lancée du furibond. Excédé, il hurle à son oreille:

    - Vous allez vous calmer!

    Il parait pourtant être le plus excité des deux. Dans le corridor, il ne relâche pas la tignasse brune, mais suit son propre conseil, reprenant sa respiration d'abord. La Miramont elle, est totalement effrayée par cet époux qui se révèle un peu plus sous la colère.


    - Si vous tenez à ce mariage, ou à votre fils, ce qui revient au même...Vous allez respecter mes règles. J'ai trop longtemps laissé votre folle petite liberté s'étendre dans les murs de cette maison!

    Judas Gabryel Von Frayner parle de plus en plus calmement, pour autant la vilaine veine bleue pointant à sa tempe, sous la coupure, ne s'est pas résorbée...Il tourne le visage d'Isaure vers lui, poupée de chiffon.

    - Vous avez le choix. Je vous répudie à l'aube, et vous perdez tout.


    Isaure pince les lèvres, tente te retenir les larmes de peur qui s'agglutinent aux coins des yeux. La voix plus cassée que jamais de sa vive émotion poursuit.


    - Ou vous allez prendre congé en Bretagne, et y restez , sans Amadeus.

    Sans crier gare, il la baffe d'une main ferme, celle libre, une dernière fois.

    - Cessez de pleurer! Je n'ai pas fini.

    La voir ainsi bien moins mariole qu'en public finit d'apaiser la vive discussion. Ou le non échange. Ou le monologue imposé.

    - Ou vous ne quittez plus les murs de cette maison durant le temps que je trouverai approprié pour vous racheter de votre affront... Auquel cas je laisserai Amadeus à vos soins. Ici.

    Amadeus. Enfant-arme aux mains toutes puissantes d'un Pater familias egoïste et despote. De cet enfant, Judas en retient surtout le pouvoir. Pouvoir de tenir en toute circonstance son épouse mal aimante, et mal aimée, et pouvoir de tenir son amante, la Roide, dans son affect mégalo. Elle masse sa joue de nouveau endolorie et regarde tout sauf son époux.

    - Je... Je veux Amadeus.


    Il marque un temps d'arrêt, immobile, la tenant ainsi en son joug, pour voir si elle n'émet pas d'objection ou ne change pas d'avis puis finit par la lâcher, la repoussant avec mépris vers la chambre

    - Quand vous voulez, vous savez faire preuve d'un brin de bon sens...Vous allez écrire une lettre au vicomte Renard.
    - Ecrire .. Une lettre à Sabaude ?


    Elle ne comprend pas.

    - Oui. Une lettre. dans laquelle vous vous excuserez du triste spectacle que vous lui avez offert ce soir. Le vicomte est la seule personne présente sur les lieux ce soir qui soit au dessus de nous, et je tiens à vite faire oublier cette scandaleuse attitude de votre part.

    Le seigneur vient à sa suite, pour s'assurer qu'elle rentre dans la chambre, intimidant.

    - Mais !...

    Judas la dirige vers l'écritoire.

    - Mais?

    Il suspend sa course, la veine bleue semblant palpiter de nouveau. Elle va s'asseoir à contre-coeur devant l'écritoire.

    - J'ai de plus remarqué que votre entente n'est pas au beau fixe, nous venons de nous installer, je tiens à ce que nous soyons bien vus ici! Ecrivez.

    Il lui tend la plume humide. Elle, trop inquiète d'être séparée de son fils s'en saisit et reste un instant devant le vélin vierge. Elle comment à gratter: "Vicomte, Mon époux et moi-même vous prions de nous excuser de la scène de laquelle vous fûtes témoin " . L'homme lui arrache le vélin

    - Ce n'est pas ce que j'ai demandé. "Au Vicomte Sabaude Renard".

    Il lui tend un nouveau vélin.

    -"Je vous prie de m'excuser pour la scène dont vous avez été témoin"... " Mon comportement faisant offense à mon époux et à votre personne, je vous prie de croire que cela ne se reproduira plus."... Signez, scellez, cela suffira.

    Isaure se tourne vers lui.

    - Vous étiez là. Aussi ! Ce n'est pas moi qui me suis emportée, ni qui ai porté de fausses accusations sur vous.

    Judas croise les bras.

    - Vous m'avez menti Isaure. Et devant toute l'assistance... Toute! Ecrivez cette foutue missive , et je vous foutrais la paix.
    - Je ne vous ai pas menti ! Si je vous avais menti, je ne vous aurais pas parlé de la Bretagne ! Ni même de ce mariage princier !


    Elle prend un nouveau vélin et trace furieusement le mot 'Vicomte'

    - Vous allez cesser de vouloir plaire à tout prix à ce pécore opportuniste et arriviste, d'entretenir correspondance avec lui et de le défendre. C'est une injure! Vous comptiez vraiment aller faire la dinde à ce mariage entre un divorcé et une putain ? Mais qu'est-ce qui vous est passé par la tête?!
    - C'est un ami ! Ah mais suis-je sotte, que comprenez-vous à l'amitié ? Vous êtes inconstant ! Vous ne cherchez que votre intérêt.
    - Vous cautionnez ses exactions! Il pendrait des vierges que vous lui feriez encore la bouche en coeur!
    - Et vous celles de Rose!
    - Rose? Qu'a donc fait Rose?


    Il la bouscule un peu pour qu'elle écrive tout de même le papelard, elle reste cependant la plume en l'air, le visage fermé levé vers son époux.

    - Vous reprochez à Finn ce que vous pardonnez à Rose.

    A bout de patience, il se remet à la battre. C'est fou ce qu'il devient teigneux avec l'âge. Et tandis que les coups pleuvent...

    - Ce n'est pas vous qui avez ramassé Rose à la petite cuillère lorsque son "époux " l'a abandonnée. Ni vous qui avez nourrit son fils lorsqu'il la laissa sans le sou pour aller se perdre dieu sait où! Ce n'est encore pas vous, petite guenon, qui avez tenté de le retrouver et l'avez appris déjà en engrossant une autre! Toujours marié à Rose! Et ce bien avant que Rose ne soit reprochable de quoi que ce soit! Ecrivez maintenant! Ou je... Je vais chercher l'enfant !

    Frayner ne dit pas pourquoi ni comment, pensant que la menace suffirait. Elle, une fois éloignée de la main redoutée souffle un léger:

    - Parce que vous croyez valoir mieux que lui...

    La jeune brune se remet à écrire les quelques mots si gentiment dictés par son époux. Lui, penché sur la lettre, reprend sa froideur habituelle et murmure sur le même ton qu'elle, les yeux suivant la progression de l'écriture:

    - Jusqu'à votre mort, réjouissez vous, je ne vous abandonnerai jamais, et vous aurez la rente allouée dans votre contrat de mariage. Mon fils sera toujours auprès de moi et vous pourrez crier sur tous les toits que je suis un mauvais époux, ce n'est pas mes longues parties de chasse loin de la maison qui pèseront contre moi...


    Précautionneusement, paradoxe de son accès si soudain de violence quelques minutes plus tôt, lui prépare la cire pour sceller le tout, inflexible. La Miramont achève la lettre, elle ne s'est pas appliquée pour un sou dans son écriture. Elle Se saisit de la cire qu'elle fait couler et appose son sceau. Judas n'attend même pas que la cire refroidisse, saisit la lettre et quitte la chambre. A haute voix, il interpelle un valet, elle se lève pour sortir à son tour de la chambre.

    - Que personne ne laisse sortir Ma Dame de cette maison sans mon autorisation jusqu'à nouvel ordre! Pas même pour pisser! Je ferai couper les mains à tout le monde si une telle chose se produit.

    sur quoi il remet la missive au valet en question. Imaginez bien que personne n'escomptait devenir manchot.

    - Portez ce pli au vicomte Sabaude Renard.
    - Judas !


    Judas Gabryel Von Frayner jette un dernier regard à son épouse et descend les escaliers.


    - Vous m'aviez dit ici, à Verneuil !
    - Ce sera ici, à demeure!


    Il disparait. Elle précipite dans les escaliers, à la suite de son époux qui déjà a disparu, va pour le suivre mais l'homme du sombre seigneur l'en empêche.

    - Judaaaaaaaaaas. Vous n'avez pas le droit !! Pas le droit !

    Les cris persisteront encore de longues minutes, suivis de quelques bruits de bris avant que le calme ne revienne

    * Vicieuse

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Sabaude
[Taverne alençonnaise, tard le soir - Où il apprend que le von Frayner ne fait pas que cogner du Vicomte et du valet mais aussi sa femme - Bah Bravo!]


Les ecchymoses! Nous pourrions en faire un poème.
Le petit mafflu grassouillet avec son arc donne l'amour de la pointe de ses flèches.
Le maigrelet messager aux poulaines et casque ailés apporte le courrier divin.
Le père Mathieu prêche la bonne Parole.
La belle Anna dispense les caresses.
Judas von Frayner distribue des pains, et pas au raisin ceux-là!


[Première fournée: lui, le Renard]

La faute à qui? A Rosalinde, la dame de Foullemorte, Mortefouille, Couillemolle...Gni...Foulletorte! Un nom de fief qui sied bien à la personnalité de la rouquine.

Pincer un derrière judéen et s’effacer promptement pour lui livrer en pâture le Renard, c'était couru d'avance: le cadet de dix bonnes années s'est pris une baffe qu'il n'a pas vu venir.
Réflexes obligent, l'incontinent de la calotte est serré à la gorge pour endiguer le flot de violence. Grave erreur, c'est le débordement, la pression, le tuyau qui pète, ça crache, un poing le cueille au visage, la mâchoire en est pour ses frais.

Put.. de...

Charger!!!!

Compère cogneur est plaqué et précipité dans le décor contre tables et tabourets.
S'il n'y avait eu acte de piraterie, mutinerie, l'innommable coup de la donzelle - à savoir parties prises et serrées, enseignement de la Poney Rose à son dévoyé vassal- l'échange n'en serait pas resté là. Mais non, plié en deux par la douleur, Renard jette l'éponge. Il ne se bat pas contre les femmes, et à attaque de donzelle, conclusion de mâle effarouché: le von Frayner se bat comme une femmelette, le von Frayner ne mérite pas qu'il poursuive!
C'est dit!
Que ça fait mal!!!!!


.
.
.
[Plus tard, dans l'intimité d'une taverne et de deux sièges rapprochés.]

Vous avez la peau douce.

La main du seigneur de Courcelier quitte la joue de Moulicent, fardée par Syrielle.

[Deuxième fournée: Paf le valet!]

Un Mheil c'est pratique!
Le sommeil léger, des difficultés à s'endormir? Posez lui une question en économie et la logorrhée finira par vous pousser dans les bras de Morphée. L'affection mentale va bien plus loin chez le sujet, on le soupçonne d'aimer se faire battre.
Donc un Mheil c'est aussi statique.
Et quand c'est dans vôtre dos, vu le coco Mazo, vous guettez gorge serrée l’acolyte qui va souvent avec, à savoir Sado. Pour le moment, ouf, il n'en n'est rien.
Eh oui donc, un serviteur, ça se plante en terre et ça ne bouge que sur ordre.
Et chacun sait avec la théorie de l'attraction des corps, que le plus petit va vers le plus gros, un truc du genre, ce qui n'a pas manqué: le poing judéen est allé pocher un oeil de domestique.
Fallait pas se tenir au milieu de l'acte trois qui est:


[Troisième fournée: l'amour ça laisse des traces]

Tandis qu'il commente la scène à la têtue mais charmante Ava sous le regard désapprobateur de l'amante royale, une première châtaigne du von Frayner atteint le majordome. Oups? Non, le seigneur s'en moque, il continue et cette fois ci la cible est atteinte : en pleine poire l'épouse Isaure!
Pourquoi?
La faute au Poney rose!
Pas de mariage, pas d'Isaure, pas de frustration, pas de démonstration de domination masculine.
Lynette, au piloris!


.
.
.
[Dans un petit coin de taverne, quelques temps plus tard]

Mortagne a des thermes, allons y ensemble.
Allons aux bains, von Frayner!

Après le coup des noix en main et de la peau douce, Renard déglutit. C'est louche. Mheil sera invité à venir aussi et à se pencher en cas de serviette tombée entre eux.



Tout cela nous mène à un courrier qui fit tomber la tartine du Renard dans son bol de lait:



Au Vicomte Sabaude Renard,

Je vous prie de m'excuser pour la scène dont vous avez été témoin.
Mon comportement faisant offense à mon époux et à votre personne, je vous prie de croire que cela ne se reproduira plus.

IVF


Un poing- encore un- tape la table.

Haha! L'enfoiré! Il l'a eue!
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Judas
Hé oui, il l'avait eue! Qui osait en douter? Sabaude avait encore à apprendre de la perfidie Judéenne, mais cela tombait bien, il était plus jeune que lui, et sans plus vraiment s'en cacher le VF entendait bien l'instruire en ce sens. Il lui trouvait encore ce petit coté domestiqué bien désagréable, mais était lucide sur les changements qui s'opéraient lentement, mais certainement, dans le comportement et les envies de Moulicent.

L'idée avait fait son chemin ce soir où, bien malgré lui , il avait perdu son sang froid en public. Il ne supportait plus l'épouse qui du haut de ses seize ans prenait un malin plaisir à n'en faire qu'à sa tête sans tenir compte de ses pérogatives, en attestaient ses accès de violence, assez récents, là où il s'était juré de la briser autrement que par les poings si besoin au début de leur mariage, lorsqu'elle était encore naïve et désinvolte. Après tout c'était lui l'Homme avec un grand H - n'en déplaise aux techniques de combat du Moulicent - et sa parole faisait loi sous son toit. Point.


Aux thermes.

De l'eau jusqu'aux épaules, Judas observait l'onde se briser sur une épaule Renarde. Les deux hommes baignaient en silence, chacun à ses pensées, observant le va et vient sempiternel des autres baigneurs. L'oeil noir du Courceriers - Et non Courcelier, namého - vogua sur une jeune donzelle, non loin. Elle ressemblait à sa femme. En plus gracieuse. En moins brune aussi. Et en moins gironde. Bref, tout ce qui pouvait être femelle le ramenait à son horrible petite épouse, laissée là bas au Manoir tandis que dans la nuit Judas avait pris la direction de Mortagne avec le petit groupe, sur un coup de tête. Non, pas un coup de tête à Isaure, enfin, vous avez compris. Le seigneur se remémora son ressentiment le jour de ses épousailles, au moment précis où il allait dire Oui.

    "Et si la jeune épouse respire l'innocence et le tendron, elle ne sait pas que ce serment la rendra bien vite femme. Trop vite certainement. Il faudra être digne d'une dame, et en porter les chaines. On ne se cachera plus sous le mantel d'un père, d'un frère, d'un cousin ou d'un parrain.. On ploiera sous la main dure d'un mari à qui l'on rendra compte, et avec tenue. On la craindra comme on la baisera, sachant quoi en attendre. Cette main tiendra les rennes de notre vie avec fermeté en gage d'une protection qui cette fois ne faillira pas. Car si les murs de la vie maritale protègent de la cruauté d'un monde, n'est-il pas plus haute prison pour une jeune femme qui n'a pas eu le choix? Et qui sait combien le prix de ce respect peut être lourd, lorsque l'envie de s'y soustraire tenaille? Le pacte est sale, être la femme de Judas est un sacerdoce. C'est aussi tant de petites clauses subliminales... Lorsqu'il exigera qu'elle soit sourde à ses travers, ou plus simplement qu'elle soit belle, souriante et apprêtée en toute circonstance. Lorsqu'elle deviendra l'objet de ses lubies, ou de son désintéressement. Lorsqu'elle sera traitée en enfant, gâtée plus que de raison, et brisée en mère. Mariage d'arrangement, épousailles de boniment. "*


Il détourna les yeux de la jeune femme.


Allons aux puterelles ce soir, Renard, non? Au pire, vous ne toucherez pas. De toute façon avec votre gnion je crains que votre compte ne soit fait.

* Extrait du RP "Et ils les marièrent... Isaure/Judas"

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Mheil
Citation:
    Ma douleur, donne-moi la main, viens par ici,
    Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes années,
    Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
    Surgir du fond des aux le Regret souriant ;
    Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
    Et, comme un long linceul traînant à l'orient,
    Entends ma chère, entends la douce nuit qui marche.
      Charles BAUDELAIRE


Il n'avait pas menti, son défunt maître, ce dernier intimé des tendances de son factotum, lorsqu'il avait prétendu que la droite du Von Frayner étancherait ses penchants. Mheil s'est statufié alors que face à lui s'abattent les violences conjugales. L'horion a éveillé cette émotion dont il se délecte. Son déséquilibre lui permet jusqu'à se rappeler cette émeraude sertie sur l'une des chevalières de son maitre. La même que doit porter le légataire -Judas- sous ses gants. Elle a été à l'origine d'un zygomatique désaxé naguère. Son contact le fait toujours autant frémir.

Il n'a qu'un vice, l'exemplaire précepteur de la famille du Ried : son masochisme. Mais Dieu sait qu'il est tenace.

Il n'avait que vingt deux ans lorsqu'il eut dû essuyer les premiers excès de violence de son cadet biologique le vicomte de Longny en devenir. Mheïl avait accepté, afin de rester auprès de lui, outre le privilège qu'il avait eu d'être adopté par le Duc Trun, d'incarner son souffre douleur.

L'ainé en a quand même voulu à son frère de l'ingratitude dont il faisait preuve à son égard. Au départ du moins. Or, rapidement, celui qui était devenu le valet de l'autre comprenait que le manège de son maître n'était qu'un moyen déguisé de le garder auprès de lui.

Dans le même temps, il avait fini par apprécier la soumission. Si ce n'est la savourer.
L’irréprochable avait prit la fâcheuse habitude d'omettre sciemment un couvert sur la table, un rideau sur une tringle à peine remplacée, un pli dans un tapis, une porte ouverte. De la sorte, il était sûr d'être brutalisé.

Jusqu'au jour où son maître lu clair dans son petit jeu.

C'est ce jour là qu'il fut si furieusement passé à tabac que sa lèvre supérieure se fendit le marquant ainsi à perpétuité.

Et puis plus rien...

Plus un seul coup pendant des semaines, des mois, un an... au point qu'il en fit des terreur nocturnes. Son cadet le savait. Cela le contentait. « Le sadique est un personnage tellement cruel qu'il est capable de refuser de frapper un masochiste. »

Quant un beau jour, l'amour d'un frère prit le dessus sur sa raison. Le vicomte de Longny avait fini par accorder des séances à son ainé. Jusqu'à ce que la main qui frappait ne fut plus que débris d'os...



Au beau milieu de l'auberge, Mheïl compare la scène de ménage à celles auxquelles il a assisté et participé. Son cœur bat la chamade pourtant il a l'air d'une statue de marbre.

La porte finit par claquer. Elle sépare ceux qui restent des intimidations du mâle. L'étourdissement de Mheïl est rompu.

S'en suivront d'autres soirées agitées, et veilles nocturnes ; tandis que d'autres en feront leurs baignades.

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Isaure.beaumont
[Verneuil – Dans un manoir, fermé à double tours.]

Le calme était revenu dans le petit manoir. Isaure était prostrée devant la fenêtre, sursautant à chaque ouverture de porte, craignant voir apparaître la terrifiante silhouette de son époux. Elle n'avait jamais eu peur de lui, jusqu'à aujourd'hui.

Des ses illusions sur le mariage, il ne lui restait plus rien. Sinon ces ecchymoses colorant sa peau et lui rappelant à chaque instant qu'elle avait été impuissante face à Judas. Lorsqu'elle fermait les yeux, le visage de son époux à la lippe haineuse que déformait la colère apparaissait. Il lui semblait sentir de nouveaux les coups pleuvoir sur son pauvre corps endolori. Elle ouvrait alors de nouveaux les yeux pour réaliser qu'elle était seule, désespérément seule et enfermée dans cette prison bien plus grise que dorée. Son hymen ne lui avait apporté qu'humiliation, privation et haine bien loin de la richesse et du prestige qu'elle imaginait.

Si Isaure refusait l'Amour, qui selon elle, et parce que sa cousine l'avait condamné, n'était qu'une perte de temps et une faiblesse, elle ne s'était pas non plus attendu à une telle haine dans son mariage. Elle s'était imaginé un époux riche et bien placé aux côtés du souverain, un époux qui se serait plié à ses moindres exigences et aurait eu à cœur de faire son bonheur. Un époux qu'elle aurait fini par estimer, avec le temps. Mais comment pourrait-elle estimer Judas un jour ?

Si elle regardait le court chemin qu'ils avaient parcouru depuis cette triste journée de juillet, Amadeus était le seul bonheur qui avait illuminé un tant soit peu le sinistre tableau qu'était leur hymen. Elle avait bien essayé de s'adoucir pour lui, de se montrer aimable, mais chaque fois qu'elle l'avait fait son époux l'avait traitée comme une moins que rien.

Sortant soudainement de sa torpeur, elle abattit un poing rageur contre le carreau, à défaut de le faire sur l'époux maudit. Humiliée, salie par cet époux qui la méprisait, et réciproquement, elle s'en voulait de s'être laissée malmenée. Pourquoi donc ne s'était-elle pas défendue ? Pourquoi ne s'était-elle pas insurgée contre cet époux despotique ?

Amadeus! Il s'était servi de sa seule faiblesse pour la contrôler. L'amour de son fils, son unique faille. Elle aurait pu quitter Verneuil et rejoindre la Bretagne si elle avait voulu, mais elle aurait alors dû accepter d'abandonner son Sang, de le céder tout entier à Judas, sans retour possible.

Elle quitta alors la fenêtre. Le jour était avancé, et elle n'avait pas fermé l'œil. Judas ne viendrait plus. Ses pas la menèrent jusqu'à la chambre d'Amadeus qui dormait encore profondément. Le visage, encore poupon, était serein et les petits poings fermés s'agitaient au rythme des rêves de l'enfant. Il était déjà si grand. La main s'attarda sur le front blanc, repoussant une mèche aussi noire que l'âme de son époux. Les traits fins de l'enfant rappelaient ceux du père, mais Isaure s'obstinait à vouloir voir une ressemblance avec elle, quand il n'y en avait pas. Son fils était le portrait de Judas, quoiqu'elle en dise.

Elle se pencha alors sur son fils et le prit délicatement dans ses bras. Maladroitement, elle le couvrit d'une couverture et profitant de l'absence de la nourrice qui en avait la charge, elle se pressa au rez-de-chaussée. Elle trouva la grande porte close. Les quelques gens de son époux, qu'elle n'avait pas l'heur de connaître, avait pris soin de retirer les clés, craignant certainement pour leurs précieuses mains. Il en fut de même pour toutes les ouvertures du petit manoir. Enfermée. Elle était définitivement prisonnière de son époux.

Remontant à sa chambre, elle déposa précautionneusement l'enfant qui commençait à s'éveiller sur sa couche. Elle retourna fermer la porte de sa chambre dont elle bloqua la poignée avec un fauteuil qu'elle eut peine à tirer jusque-là. Ouvrant la fenêtre de sa chambre, elle avisa la hauteur qui la séparait du sal et se pencha pour observer la façade de l'édifice. Elle évalua le chemin qu'elle pourrait emprunter pour s'échapper de sa prison. Relevant les jupes, elle enjamba le garde-corps pour aller s'assurer des prises possibles et repérer ainsi le chemin le moins risqué pour ensuite aller rechercher son fils.

Entêtée, elle s'aplatit contre la façade, cherchant des doigts les cavités murales auxquelles se retenir. Les pieds cherchèrent un appui stable et quand il fut trouvé, elle glissa le premier pied, chercha une nouvelle prise pour sa main gauche avant de glisser le second pied. Elle avait repéré plus loin sur le mur, un treillage qui lui semblait suffisamment solide pour supporter son poids et celui d'Amadeus. Elle n'avait pourtant pas fait quelques mètres, que le pied droit glissa sur la bordure. Elle ne put retenir un petit cri d'effroi, et se récupéra tant bien que mal. Son cri dût inquiéter son fils puisque ce dernier se mit à pleurer de l'autre côté du mur. Son cœur battait à rompre dans sa poitrine et l'idée de risquer ainsi la vie de son fils la tétanisa. Rapide coup d'œil en dessous. La hauteur lui sembla nettement plus impressionnante que lorsqu'elle s'était penchée au-dessus du garde-corps pour l'évaluer. Reprenant son souffle et tentant de se calmer, elle commença à rebrousser chemin aussi rapidement qu'il le lui était possible, c'est-à-dire bien plus lentement qu'elle n'avait parcouru ces quelques mètres un instant plus tôt. Elle rejoignit bientôt le garde-corps qui lui fut plus pénible à enjamber. Une fois en sécurité sur le plancher, elle referma vivement la fenêtre avant de rejoindre son fils que secouaient de grands sanglots.


-Là, là mon tout petit. Elle baisa à plusieurs reprises les joues bien portantes de l'enfant. Là. Pardonnez-moi. Voyez, je suis là. Je ne vous abandonnerai pas. Jamais. Les bras entourèrent le petit corps encore sanglotant d'Amadeus, qu'elle serra contre elle en se balançant. Là. Je vous promets que jamais, vous entendez, jamais je ne vous abandonnerai. Que toujours je serai là pour vous protéger. Quoisu'il arrive. Vous protéger de votre père, des autres. Jamais personne ne portera la main sur vous, ni ne vous humiliera. Jamais plus on ne me séparera de vous. Pas même votre horrible père.

Et tandis qu'elle prononçait ses mots, elle se jura de ne plus jamais laisser Amadeus. Elle ferait tout pour rester à ses côtés, même si pour cela il lui faudrait plier l'échine devant Judas, et ce jusqu'à ce qu'elle parvienne à l'éliminer, d'une manière ou d'une autre.
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Isaure.beaumont
Isaure avait toujours cru que se marier lui conférerait un statut, lui permettrait de s'émanciper un peu plus, de jouir d'une plus grande liberté. Pourtant, depuis qu'elle avait épousé Judas, elle n'avait jamais été si peu libre de ses mouvements. Elle en revenait à regretter ses jeunes années d'insouciance durant lesquelles elle se sentait alors lésée et prisonnière. Avec le recul, la discipline imposée par la Saint Just, Maltea ou bien encore Clémence lui parut insignifiante. Elle n'avait finalement jamais été si captive qu'il lui semblait alors.


Amadeus jouait non loin de sa mère, animant de ses petites mains potelées des figurines de bois. Ses babillages et ses éclats rires sincères emplissaient la pièce, donnant une impression de bonheur dans le manoir des Von Frayner. Isaure, simplement vêtue de sa chainse s'était installée devant son miroir. Tendant le cou et penchant la tête dans un sens puis dans l'autre, elle inspectait les vestiges de sa dernière dispute conjugale. Les mains judéennes avaient apposé leur sceau sur la peau fragile de la jeune femme et d'un doigt léger, elle suivit le tracé laissé par les doigts de son époux. Les yeux braqués sur le miroir, elle ne perdait rien de son reflet ecchymosé et suivait chacun des mouvements de son autre. Et tandis que le doigt allait et venait sur son collier imprimé:



-Ah Judas, tu veux une femme docile ? Sois heureux, tu l'auras… Jusqu'à ce que je puisse enfin obtenir ma vengeance !


Elle se leva et entreprit alors de découvrir chacun des coups encrés sur sa peau. Pour chacune des meurtrissures, elle aurait sa revanche. Elle se montrerait docile, prendrait sur elle en tout circonstance, lui donnerait ce qu'il voulait, pour mieux l'endormir. Elle lui laisserait croire qu'il a gagné, qu'il a maté l'ingrate. Elle serait la parfaite épouse pour mieux l'approcher, pour mieux l'observer et savoir comment l'atteindre. Et quand le moment serait le bon, elle frapperait. Fort. Douloureusement. Implacablement. Oui. Isaure nourrissait des rêves de vengeance à l'égard de son époux, et si l'année avait commencé depuis quelques jours déjà, ses bonnes résolutions venaient seulement d'éclore.

Silencieusement, elle quitta son miroir et se dirigea vers la malle où étaient rangées ses robes. Elle coula un regard vers son fils qui s'était redressé et esquissait quelques pas agrippé aux lourdes couvertures du lit, ce qui n'était pas la meilleure prise. Elle interrompit sa marche un instant pour le regarder faire en souriant, se pencha pour l'embrasser et le libéra enfin de l'étreinte maternelle pour vaquer à ses occupations premières. Il lui fallut quelques minutes pour s'habiller. Depuis qu'elle avait quitté le clos, Isaure devait se débrouiller seule. Il n'y avait personne ni pour l'habiller, ni pour la coiffer, et contrairement à ce qu'elle aurait pu croire, elle s'en satisfaisait. Elle était persuadée qu'à Verneuil, tous étaient dévoués à son époux et elle ne pouvait se permettre d'avoir dans son cercle des personnes à sa botte. Elle se contentait alors des robes les plus simples à enfiler, mais s'appliquait à paraître digne. Retournant devant son miroir, elle s'assit de nouveau et commença à peigner ses boucles avant de les tresser. Les yeux rivés sur son miroir, elle se regardait dans les yeux, comme si elle avait face à elle son époux.


-Judas. Elle toussota et repris d'une voix plus douce, plus contrite. Judas… Oh Judas. Me pardonnerez-vous d'avoir été si sotte, si impertinente… Je… c'est que… Je vous demande pardon. Je suis incorrigible. Non ! Ca ne va pas ! Ca ne va pas du TOUT ! Elle secoua la tête. Cesse donc de sourire en disant cela Isaure, concentre-toi. Il faut que tu sois plus crédible ! Elle prit un air repentant, et se fixant toujours, reprit: Ô Judas, me pardonnerez-vous seulement d'avoir été si détestable. Je vous demande pardon, pardon d'avoir été une épouse si… si impertinente ! J'ai si honte. Honte de vous avoir mis dans une telle situation face à vos amis. Je me rends compte à présent de ma bêtise et vous aviez toutes les raisons du monde de me battre. Il n'y avait pas d'autres solutions pour me remettre les idées en place. Je suis vraiment, vraiment indigne de vous… Une lueur de satisfaction éclaira alors son minois. Parfait !!

Se relevant, elle s'inspecta une dernière fois dans le miroir, et pleinement conquise, se dirigea vers son fils qu'elle souleva et emporta son fils jusque sur son lit où elle entreprit de le divertir avec une marionnette qu'elle avait cousu rapidement. Ce que ne savais pas Judas, c'est qu'en l'assignant à résidence, il offrait à son épouse la chance de mieux connaître son fils et de s'en rapprocher. Isaure n'avait aucune échappatoire, et s'occuper de son fils lui permettait de passer le temps sans s'ennuyer de trop. Et lorsqu'il dormait, elle avait alors tout le loisir de penser à sa future vengeance.

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Sabaude
[ Aux Thermes - au terme]

Le corps plongé dans l'eau affleurante du bassin, yeux clos, il laisse au von Frayner le spectacle des baigneuses, aucune n'a retenu son attention à leur entrée.

Jusqu'aux épaules il est immergé, un bras posé sur le rebord, et à plaisir simple, envie simple: se délasser, se détendre, savourer l'instant.
Peu à peu l'esprit vagabonde, il s'échappe comme il l'a fait de la domination du Ried à sa mort. Il doit remettre de l'ordre pour ne pas se laisser submerger et enivrer par la nouvelle latitude dont il jouit avec délectation, ardente flamme d'un feu auquel il peut se brûler s'il n'y prend garde.
Avec la veuve il est dans l'impertinence, le refus de lui concéder toute sujétion: fiente, c'est une femme! Il tiendra ses promesses mais de là à conserver la même attitude passée, non... Comme un rappel de ses valeurs intrinsèques qui le lient plus sûrement que certains engagements, une crampe le fait troubler l'onde. La pernicieuse est chassée d'un mouvement du pied et de la jambe. Non! Il se persuade? Baste!


Faites attention Von Frayner, les bons comptes font les bons amis, je pourrais me laisser tenter par un gnion sur votre faciès.

Les puterelles? D'un plat du bras et de la main, la surface liquide est frappée pour à dessein éclabousser le seigneur et valider la proposition.
Il paiera des gigolos à envoyer au château pour divertir sa douce. Afin de s'assurer un honnête partage il conviera aussi Rosalinde et Syrielle à tenir compagnie à sa femme. L'image de la rousse et de la brune explosent sous son crâne comme des bulles de savon. Lascives, exploratrices, elles avaient osé les narguer de leurs jeux féminins!
L'Aphrodyte. Il sursaute au Faune à l'étrange expression. Que lui arrive-t-il? La tête est secouée et compère de Triade est gratifié du regard "renard apprenti". Ces bains embrument.


Va pour les ribaudes, l'ami! Quant à ne point toucher, vous avez vu le Cornu! Ecus sur table donnent tous les droits en ces maisons. Qui sait, ils auront peut-être quelques caves sordides et sombres où je pourrai me délecter de vos couinements.

Index et majeur se posent sur ses lèvres et s'en écartent pour livrer à Courceriers le goguenard baiser de l'amicale provocation.
Les pensées dérivent vers le discret Mheil qui sera aussi de la sortie. Plus on est de fous... Puis il faudra bien quelqu'un pour les ramener.

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Judas
Je savais qu'au fond, vous aviez toujours adoré mater.

De gnion n'était pas question, il savait au fond Renard être plus vigoureux que lui, moins nerveux peut-être, mais la jeunesse l'emportait toujours. Il se leva gaiement, exhibant ses attributs à qui voudrait bien les voir, le temps de les couvrir pour quitter les lieux. Une tape amicale dans le dos, point belliqueuse comme souvent et les deux compères laissèrent aux baigneuses le soin de faire trempette sans eux pour s'évader vers des eaux moins prudes.

    [Dans un bordel en rase campagne, quelques temps après. ]


Une main dévêtue de son habituel habit de cuir dessinait des arabesques sur une hanche dévêtue tout court. Dans la chambrée à l'ambiance rendue feutrée par la lourdeur de l'encens et la diffuse lueur de quelques candélabres, quelques gloussements mutins attestaient de la bonne humeur générale. Pour autant, le visage de Judas semblait avoir du mal à embrasser la détente, à défaut de tout le reste.


Le seigneur pour la première fois depuis son mariage, était parti de chez lui avec Isaure en tête, était arrivé dans une autre ville avec Isaure en tête, et passait la nuit dans un bordel avec Isaure en tête. A vrai dire, ce n'était pas tant l'audace de la jeune femme de lui avoir encore dissimulé quelque chose, ou d'avoir manigancé un voyage en solitaire qu'il lui avait en premier lieu concédé... C'était la lassitude. La sinistre lassitude dont il s'était paré aux premières lueurs de l'union, et qu'il avait compris trainer jusqu'à sa fin, comme un boulet. Lui qui s'était juré de ne jamais la toucher, pour son plaisir ou pour les coups, avait cédé à son écrasante lassitude. Il l'avait tristement rouée de coups, ulcéré de l'attitude toujours plus humiliante qu'elle offrait à qui voulait bien la voir. Une Miramont bien loin de ce qu'il espérait en faire, qui ne daignait pas lui répondre en public, ou qui lorsqu'elle y cédait, le faisait comme à de la valetaille. Judas sentait bien qu'il ne la tenait que par son fils, ce fils qui n'était d'ailleurs même d'elle, elle qui n'avait su que lui enfanter une fille morte née. Las de cette constatation, peut-être que lever la main sur elle avait été en somme une façon de se dire qu'il n'y avait pas que ça. Ajouter un semblant de respect par la crainte, par la peur à tout cela.

Judas avait pourtant tout fait pour ne jamais laisser son aversion pour son épouse prendre le dessus sur sa fierté. Se montrant agréable avec elle lorsqu'elle daignait bien l'être avec lui, la couvrant de colliers qu'elle n'avait jamais accepté de porter, et de robes qu'il savait ne jamais avoir à lui ôter... Mais voilà. Comme une adolescente en pleine puberté, la jeune Von Frayner s'échinait à l'accabler de ses frasques, toujours plus honteuses les unes que les autres. Ce soir, c'était un mensonge par omission pour aller visiter cet encatané de Finn... Il y avait d'abord eu l'affaire Cassian/Raymond* , une saga d'amourette pré-isaurique sur un lit de jalousies et quiproquos ... Mais encore, et la liste n'est pas exhaustive, d'autres folles aventures... Morceaux choisis.

Isaure Von Frayner soucieuse que son époux ne casse pas les dents à Finn pour une histoire dont personne ne se souvient, avait mis en gage son alliance chez une bande de malfrats Piquants angevins s'assurant qu'ils empêchent le seigneur de tenter quoi que ce soit.... Et lorsqu'elle eut voulu récupérer la bague, elle l'échangea contre le lévrier favori de Judas, le tout bien entendu dans son dos. Autre chose?

On pouvait se rémémorer l'affaire du Cynodrome, lorsqu'Isaure s'était mis en tête de parier avec Judas et de s'assurer - par des moyens malhonnêtes forcément - de gagner. Teneur du pari? "Je parie ma Jument contre votre meilleur chien que ce soir vous ne dormirez pas dans mon lit..." La jument de la Miramont - Cadeau de son époux au passage - contre le meilleur chien de Judas - Sabaude le bien nommé- . Ce ne fut que tard le soir lorsqu'il rentra chez lui, qu'il trouva sa femme barricadée dans sa chambre, toute disposée à l'empêcher de dormir dans son lit. Histoire qu'elle ne garde pas le chien et ne récupère pas sa jument, l'époux contrarié les fit abattre. Sentez-vous déjà là les prémices de l'émoussement de la patience de Judas... Mhh? Notez que toutes ses affaires avaient un point commun récurrent: Finn, et les chiens. Vous en déduirez bien ce que vous voudrez!

Il conclut que s'il la battait depuis peu, c'était parce qu'au fond Erwelyn Corleone sa poney-rose de suzeraine avait fait une désastreuse erreur en voulant le sortir de son célibat , célibat qui incarnait tout ce qu'était Judas. Libre, égoïste et audacieux. Monstrueux aussi. Et ce n'est pas les fameuuuuuuuses réponses reçues aux invitations lancées pour ce mariage de malheur, à l'époque, qui diraient le contraire.

La senestre baguée de la tapageuse chevalière d'officier royal, celle du feu Duc d'Alençon forcément, celle qu'il n'avait en théorie aucun droit de porter, bref, la senestre baguée vint claquer la fesse laiteuse de la catin d'un geste vif, ce qui provoqua un rire général. Grognant comme un enfant mimant le diable, Frayner vint mordre avec amusement les chairs à sa portée.


Ha putain de toi, j'aurais ta peau!

A savoir à qui la tirade s'adressait réellement ... La nuit pouvait commencer.


* traduisez Aymon
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Sabaude
Un bordel !
L'esquisse faciale barre le bas du visage au regard porté sur le sombre von Frayner qu'une croupe laiteuse anime, pantin d'une débauche avouée. La sienne est balbutiante et imputée par certains à Courceriers, ce qui amuse grandement le Renard.
Il a démenti auprès de sa femme, nul besoin de Judas pour faire de sa nuit de noce une visite de la célèbre Maison Haute de l'Aphrodyte. Son initiative, son cadeau de mariage, la mise en avant de son penchant pour les jeux de l'amour et du hasard ne saurait être le fait d'un autre.

Sa femme dans tout cela ? Il la souhaite libre de ces chaînes que les couples s'imposent. Il ne veut pas la posséder, ni l'être en retour. Prendre le plaisir où il est, comme deux adultes consentants capables de jouir de la diversité de ce monde , voilà ce qu'il attend pour eux deux. Des amis amants et non pépère et mémère en leur château à surveiller des gamins turbulents, accrochés l'un à l'autre comme deux pantoufles élimées. A d'autres !

Un après-midi de printemps elle lui a donné le gage qu'il attendait, le consentement muet et O combien frustrant. Les clapotis, les caresses en ombre chinoise, les faibles gémissements et bruits de bouche entre l'épouse et la rousse amie hantent encore ses souvenirs. Ajoutés au nu du satrape l’hésitation n'était plus de mise. Pour ce soir, délicat, il a fait envoyer à Messey quelques hommes aux talents d'agréments. Nul doute que la mesnie sous la coupe de sa désormais suzeraine saura en profiter. Peut-être aurait-il du informer le précepteur au sujet de la probable participation de Syrielle à la soirée entre femmes...
Il observe Mheil et décide de garder le silence à ce sujet.

Carmines étirées la tête est renversée sur des coussins. La nudité de son torse est confiée au souffle chaud des baisers et à la palpation des doigts agiles d'un tendron blond qu'il se plait à caresser comme un chaton. Simple moment de délectation dans un quotidien assommant.

Impérieux, deux doigts se lèvent au-dessus d'une croupe et la voix s'élève à travers l’établissement.


La plus enivrante de vos boissons pour mes deux compagnons ! A volonté.

L'annonce faite les paupières s'abaissent, rideau d'intimité sur l’alcôve des pensées et sensations.

Ce soir mes seigneurs la note est pour moi, profitez-en. Une, deux, trois... ou un, deux, trois selon vos penchants. Vous éviterez de les abîmer, Von Frayner et vous Mheil de nous les endormir.

Hein hein hein!
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Mheil
Citation:
    Un amant, c'est de l'amour. Deux amants, c'est du tempérament. Trois amants, c'est du commerce.
      Alphonse Allais


Il y a des choses que Mheïl a vu dont jamais il ne fera mention. Des spectacles horribles, sauvages, dépravés, des quels il ne s'est pas détourné. Soit qu'on lui ordonnait de regarder, soit qui l’éperonnaient. Plus rien n'était insurmontable. Et surement pas les cavalcades des petites fesses onctueuses des filles de joies qui gloussent aux palpations. L'une effleure une à une les cicatrices du visage hermétique de l'homme. Unique endroit de son corps qui n'est pas recouvert d'un tissu ou d'un cuir vestimentaire. Imperturbable, il fait montre de dédain, libéré de son esclavage. Il n'empêche que l'aguicheuse insiste prolonge l'abominable douceur qu'il finira par écarter d'un revers à droite.

« Voyez-vous ça ! Un spécimen à part !

Sachez monsieur qu'au sein mon bordel, l'austérité appelle à la correction. »


La maquerelle en a reçu des déséquilibrés, sous son toit. Elle a apprit à les cerner. Son analyse est exacte, Mheïl, jusqu'alors insensible aux caresses, dresse l'oreille d'un frémissement. Une succube l'assiste. Son apparence suggestive répond aux fantasmes du diable d'homme à peine émancipé, qu'elle entend fermement domestiquer à son tour.

Mheïl a emprunté au monde des perversions qui flagellent. Et ce monde pour le punir a cru bon de lui mettre à disposition. L'affaire se déroule à huit clos, dans une salle qui offre à la diablesse l'équipement nécessaire pour marquer la mémoire et la chair du flambant roux. Après quoi, lorsqu'il ne restera plus que des lambeaux à sa tunique, l’espièglerie de quelques autres impies agrémentera la bacchanale.

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Judas
Votre générosité vous honore, Moulicent. Acceptez donc de la mienne!

Et d'un signe, Judas mande à deux alanguies d'aller se joindre à l'intermède Sabaudien. Si il avait appris quelque chose au fil des années en terme de relations homme/femme , c'est qu'elles n'étaient jamais meilleures que conjuguées au pluriel. Collectionneur avéré, dévoyé à peine dissimulé, le seigneur de Courceriers avait laissé derrière lui une vie de libertin exaltante pour un triste statut: Adultère. Bien sûr, il s'était arrangé avec ses obligations maritales, et parfois même s'accordait à oublier que la Dame de Miramont avait foutu un grand coup de pied dans sa tranquillité décomplexée. Les bordels avaient remplacé les soirées débauchées à demeure, d'un temps où Castel Petit Bolchen était un halo de volupté sur la noirceur et la misère de la ville... La Bourgogne lui manquait.

Les yeux rivés sur une coupe de vin, il chassa cette idée, jeta un oeil à Mheil qui se laissait entrainer par des promesses cuisantes. Drôle de type ce majordome. Il l'enviait au Ried, juste pour le simple fait d'être comme lui, hors d'une certaine morale. A croire que c'était mort que le Duc livrait ses arcanes. La main impérieuse à la chevalière licencieuse agrippa une crinière d'or, attirant les lèvres qui l'accompagnaient pile à la lisière de ce qui pouvait lui arracher un soupir de satisfaction. Il avait toujours aimé les blondes... Tête vaguement renversée, Judas ferma les yeux, laissant la mignonne officier, plaisir guttural exprimé.

Il vit sous la langue pernicieuse l'étreinte grivoise d'une Anaon sur des falaises bretonnes. Le coup de rein apothéose d'une Chimera possédée. La douleur d'une Nyam sous le joug imposé. L'Audace d'une Marzina et son vin tentateur. Le mutin d'une Mai, trop vite effacé. La sauvagerie d'une Sélène à grand peine obtenue. Et toutes ces nues, dansant sous ses paupières, mille femmes pour un seul vit, imaginez l'affaire... Judas repoussa les lèvres impies. Non loin, il cru reconnaitre le cri d'un Majordome en délicate posture. A l'oreille de la jeune femme, quelques consignes. Les griffures. Les mots doux et les mots durs. Voilà quel était le secret de Judas. Dominant par nature, généreux et reconnaissant. Il garda la nuque dans le creux de sa paume, et prit la ribaude dans un râle de satisfaction, comme on prend une forteresse ou la tendresse d'une Iris que le temps n'a pas encore fané au souvenir .

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