Ezio
[Dans une rue, à Sancerre]
Que se passe-t-il ici, ce matin?
La semaine dernière, tout le monde semblait en pleine forme. Mais ce matin, quelque chose ne va pas. C'est la troisième personne que j'appercois en train de vomir ses boyaux en pleine rue.
Et le bruit qui accompagne cette souffrance n'aide en rien à retrouver mon appétit jadis perdu. En fait, ça m'écoeure, ça me répugne.
Je ne sais pas ce qu'ils ont attrapé, mais ça n'a pas l'air commode.
Mes pas, qui se faisaient bien parralèles le long de la rue se font dévier, cherchant à éviter les malades. Comme si leurs microbes étaient prêts à me bondir dessus.
Et voilà, un quatrième, recroquevillé sur lui-même, se tenant contre un mur, blanc comme un linge.
Il porte un tablier noir. Sans doute était-il en train de travailler lorsque sa crise lui a pris soudainement ses tripes.
Sa bourse dépasse de sa taille. Elle a l'air bien remplie. Bien accrochée, aussi. C'est tentant...
Mes pas se rapprochent vers lui, cherchant à laisser paraître de la compassion dans mon regard, ce dont je n'ai nullement, ma main vient se poser sur son dos.
- "Courage, mon brave... Les dieux ont encore frappé fort. Je ne sais de quel mal ils nous accusent mais ce châtiment est bien au delà de ce qu'on mérite..."
Il me regarde, les yeux fatigués et les muscles sans force. C'est du moins ce à quoi il ressemble. A une loque. Pauvre homme. Je ne lui veux aucun mal. En fait, j'ai même de la peine pour lui.
Mais à voir son état, je pense que quand il se rendra compte que sa bourse a disparue, il sera bien plus préoccupé par le fait de récupérer sa santé que sa bourse.
Il s'apprête à me parler, me murmurer durement des mots, quand...
- "Bleuuuuarrrrpppppppp".
Pris de panique je m'écarte. Je ne veux pas être éclaboussé par cette substance dégoûtante. Et je veux encore moins salir mes bottes.
Il se retourne et comme les chiens, il cherche à être propre en faisant ça contre un mur. C'est un bon réflexe.
C'est la porte ouverte à sa bourse.
Je prends ma respiration et la bloque, ne voulant pas sentir "ça"... Mes mains viennent habilement détacher la bourse bien lourde du malade. Je la saisi, la planque sous ma chemise, et continue mon chemin, laissant l'homme seul dans sa douleur, se vider de ses tripes.
Nous ne restons qu'un jour à Sancerre. Une chance. Avec un peu plus de chance, je pourrai passer la journée sans être touché par l'épidémie.
Plus loin, je sors la bourse fièrement acquise et l'ouvre...
Déception: le poids de la bourse, qui fut lourde, ne l'est que grâce à ces quelques pièces de fer qui n'ont aucune valeur.
Sûrement un forgeron...
Je soupire. Butin inexistant. Zéro écu. Zéro denier. Les forgerons sont pourtant riches.
La chance ne peut pas être partout. J'ai la santé, en tout cas, pour l'instant...
Je lance la bourse encore remplie plus loin - elle ne m'est d'aucune utilité - et je continue mon chemin à pas sûrs, errant sans savoir où aller...
Avant, je passais mes journées à travailler durement et honnêtement dans la mine. A me salir et me blesser, sans reconnaissance, aucune. A être un gentilhomme, ou presque gentilhomme.
Mais ça, c'était avant...!
_________________
Ma narration se fait à la première personne, en noir italique.
Mes paroles se font en rouge foncé, gras et italique.
Que se passe-t-il ici, ce matin?
La semaine dernière, tout le monde semblait en pleine forme. Mais ce matin, quelque chose ne va pas. C'est la troisième personne que j'appercois en train de vomir ses boyaux en pleine rue.
Et le bruit qui accompagne cette souffrance n'aide en rien à retrouver mon appétit jadis perdu. En fait, ça m'écoeure, ça me répugne.
Je ne sais pas ce qu'ils ont attrapé, mais ça n'a pas l'air commode.
Mes pas, qui se faisaient bien parralèles le long de la rue se font dévier, cherchant à éviter les malades. Comme si leurs microbes étaient prêts à me bondir dessus.
Et voilà, un quatrième, recroquevillé sur lui-même, se tenant contre un mur, blanc comme un linge.
Il porte un tablier noir. Sans doute était-il en train de travailler lorsque sa crise lui a pris soudainement ses tripes.
Sa bourse dépasse de sa taille. Elle a l'air bien remplie. Bien accrochée, aussi. C'est tentant...
Mes pas se rapprochent vers lui, cherchant à laisser paraître de la compassion dans mon regard, ce dont je n'ai nullement, ma main vient se poser sur son dos.
- "Courage, mon brave... Les dieux ont encore frappé fort. Je ne sais de quel mal ils nous accusent mais ce châtiment est bien au delà de ce qu'on mérite..."
Il me regarde, les yeux fatigués et les muscles sans force. C'est du moins ce à quoi il ressemble. A une loque. Pauvre homme. Je ne lui veux aucun mal. En fait, j'ai même de la peine pour lui.
Mais à voir son état, je pense que quand il se rendra compte que sa bourse a disparue, il sera bien plus préoccupé par le fait de récupérer sa santé que sa bourse.
Il s'apprête à me parler, me murmurer durement des mots, quand...
- "Bleuuuuarrrrpppppppp".
Pris de panique je m'écarte. Je ne veux pas être éclaboussé par cette substance dégoûtante. Et je veux encore moins salir mes bottes.
Il se retourne et comme les chiens, il cherche à être propre en faisant ça contre un mur. C'est un bon réflexe.
C'est la porte ouverte à sa bourse.
Je prends ma respiration et la bloque, ne voulant pas sentir "ça"... Mes mains viennent habilement détacher la bourse bien lourde du malade. Je la saisi, la planque sous ma chemise, et continue mon chemin, laissant l'homme seul dans sa douleur, se vider de ses tripes.
Nous ne restons qu'un jour à Sancerre. Une chance. Avec un peu plus de chance, je pourrai passer la journée sans être touché par l'épidémie.
Plus loin, je sors la bourse fièrement acquise et l'ouvre...
Déception: le poids de la bourse, qui fut lourde, ne l'est que grâce à ces quelques pièces de fer qui n'ont aucune valeur.
Sûrement un forgeron...
Je soupire. Butin inexistant. Zéro écu. Zéro denier. Les forgerons sont pourtant riches.
La chance ne peut pas être partout. J'ai la santé, en tout cas, pour l'instant...
Je lance la bourse encore remplie plus loin - elle ne m'est d'aucune utilité - et je continue mon chemin à pas sûrs, errant sans savoir où aller...
Avant, je passais mes journées à travailler durement et honnêtement dans la mine. A me salir et me blesser, sans reconnaissance, aucune. A être un gentilhomme, ou presque gentilhomme.
Mais ça, c'était avant...!
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Ma narration se fait à la première personne, en noir italique.
Mes paroles se font en rouge foncé, gras et italique.