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[RP] Un vol bien facile.

Andrea_
L'avantage quand on est malade en même temps que son accolyte, c'est que niveau odeur y en a pas un pour sauver l'autre. Et j'vais vous dire moi, p'tit pois carottes ou bile, même combat, ça pue la mort! Ouai j'l'apprends à mes dépends lorsqu'enfin sa Grandeur Ezio se relève et balbutie quelques mots. Haleine chic contre haleine choc.
Grand soupir de sa majesté qui prend son temps pour reprendre ses esprits. C'est tellement long que l'espace d'un instant je me tâte à tuer le noble toute seule histoire d'en finir. Ezio, Ezio Ezio, on est censé être rapides dans la profession, t'es pas au courant? M'enfin le temps que je me décide à enfoncer ma lame dans l'cou du pecno, Messire Auditore a repris du poil de la bête, sauf que la bête n'a pas l'air bien vigoureuse...



Rha ça m'fait mal de voir que t'attendais ça avec beaucoup d'impatience et qu'au final t'es mal en point, attends j'cherche une idée.

Parce qu'au final on n'est pas si pressé que ça.
Perso ça m'fait grave chier d'pas être en pleine forme mais bon, c'pas parce que le marié est moche qu'on peut pas apprécier la pièce montée hein! Bah là c'est pareil, on va peut être pas l'tuer avec la sauvagerie que j'avais prévu -parce que ouai j'en rêve depuis un moment- mais... Mais on va quand même s'en mettre plein les fouilles... Bon, aprèèès, c'est vrai, peut-être, éventuellement, en imaginant que, si on l'tuait pas... Bah ça serait quand même mieux... Parce que si Ombre apprend ça, on est pas dans la merde. Surtout moi.
On n'est peut être pas obligé d'le tuer. Ou alors le faire de façon sympathique. Ou alors on pourrait le garder pour le torturer à la maison, ah mais ouiiiii on pourrait faire une petite fête pour l'occasion! Oui mais si on l'tue, j'suis dans la merde.
Bref va falloir trouver une fin alternative.
Et la Colombe de chercher... chercher et chercher encore en tournant légèrement en rond. L'intérieur des joues est mordu et la mine concentrée -autant à ne pas vomir qu'à trouver une fin d'ailleurs-.
Et puis soudain c'est la révélation. LA révélation, c'est limite s on verrait pas une chandelle s'allumer au dessus de ma tête!
Oui la révélation : je n'ai pas de fin alternative.
Le noblichon il a vu nos gueules, il a entendu nos noms, j'lui ai raconté ma vie en long, en large et en travers. Du coup j'regarde Ezio, je lui balance un bon gros regard réconfortant, le petit sourire assorti, je touche même son bras pour compléter la panoplie c'est rassurant hein? Aller, j'te rajoute même la petite phrase murmurée histoire de rajouter en réconfort -c'est gratuit et c'est pour toi!-



Bon, tout va bien. Tout va super bien Ezio, on est dans la merd' jusqu'au cou mais TOUT va bien. J'ai la situation sous contrôle. On va tous mouriiiiiiiir ! J'suis déjà recherchée par les trois quart des armées du royaume alors j'suis plus à une près. Tu peux encore partir. Ça fait bien hein? Là tout d'suite ça pète, j'te dis tu mets ça sur un site de rencontre c'est l'amour assuré!

Mais alors que le corps de la Colombe s'approche pour faire face à Ezio, question de le rassurer un peu plus, elle en oublie la lame qu'elle tient contre elle. Le Noble est pris en sandwich. La bouche de la Chiasse s'ouvre et se ferme alors que le fer s'enfonce dans les chairs. Seul un murmure s'échappe d'entre ses lèvres alors que le sang s'échappe du corps.

Oups...


Ouai, oups.
Oups j'ai fait une connerie. Oups j'ai planté le putain de noblichon qui de toute façon allait mourir. Oups je l'ai planté sans le vouloir, sans plaisir, et sans que ça soit direct. Oups il saigne, oups il crie comme un goret. Oups ça va faire rappliquer du monde si on s'magne pas.
Oups.
Oups.
Oups.
Oups quoi.

Et cette putain de lame qui veut pas se désintroduire -ouioui, introduire à l'envers- du ventre noblial..nobliaire? Noblet.. De ventre du noble!



J'te jure j'ai pas fait exprès... Fais le taire!
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Escandre
Déjà quelques minutes que je veux intervenir. La scène défile sous mes yeux, tandis que j'ai suivi la piste de sang laissée par Ezio. Lorsque je l'aperçois, je grimpe, je monte sur le toit, et j'observe. Je veille à ce que le soleil ne trahisse pas ma présence, ni même le vent.

Puis je m'arrête et je regarde. Je regarde un homme jusqu'ici sans fausses notes s'apprêtant à faire couler le sang d'un innocent. Arrêtons nous un instant sur ce dernier. Innocent est une notion complexe, surtout chez les nobles. Je doute également qu'il n'ait rien à se reprocher, mais de là à le tuer... Non. Surtout que ce qu'ils font ici n'est pas une vengeance pour un quelconque affront. Ils ne cherchent pas à faire expier cet homme. Le seul crime dont il soit pour l'instant coupable est celui de détenir un gros paquet de blé. Ezio ne se bat pas pour l'argent. Il ne tue pas non plus pour cela. Pas celui qu'on m'a dépeint. J'ai voulu voir s'il irait jusqu'au bout, et tandis que la pointe de sa lame s'approche doucement de sa gorge, j'espère encore voir naitre en lui une pulsion, un élan, dernier élément d'une vie passée.

Mais rien.

Il faut dire qu'il n'est pas aidé. C'est pas comme si la Colombe qui se tient à ses cotés l'empêche de commettre l'irréparable. Si personne n'intervient, il faut bien que je le fasse.
Et Dieu sait que ce n'est pas facile.

Il est de la famille la plus ancienne de l'Ordre. Il est presque un de ceux qui ont protégé et recrée les notres. L'Homme qu'il a été aurait pu m'arrêté, mais le désir d'argent et de sang de cet homme l'a rendu prévisible, et faible. Et tandis qu'il regarde les yeux de son innocent, il ne pense pas à regarder ses arrières. C'est la seule chance qui doit être la mienne.

Mon esprit se pose, analyse la situation. 3 choix: Partir, et laisser faire. Impossible, car je serais complice. Tenter de l'arrêter. Ou dernier choix, le tuer. Les deux dernières possibilités trottent dans ma tête. Je ne sais que faire.

Le temps de réagir, il est trop tard. La mort vient. La blessure est telle que le noble ne s'en remettra pas. Il agonise.

Toujours est il que je prends mon arc, j'arme la flèche. Tout est prêt à présent. Je pèse une dernière fois le pour et le contre. Je sens le vent qui souffle, l'air ambiant. Je tente de me souvenir de chaque leçon, et c'est presque comme si le temps ralentit. Mon pouls est désormais lent. Si je me rate, je tue Ezio, ou pire, la colombe. Ma colombe.

La flèche part. Elle se plante exactement là où je l'avais prédit: Dans la gorge du Noble. Je mets ainsi fin à ses souffrances. Puis tous tournent la tête vers moi. Entre temps, j'ai pris une autre flèche, déjà prête à partir.

Ce n'est pas parce que je n'ai pas tué Ezio que cela ne va pas se produire. Quelque chose en moi espère que non.

Je ne dis rien. Ma seule présence devrait faire savoir à la Colombe exactement ce que je veux lui faire comprendre. Je représente sa culpabilité, et le simple fait que je sois là la rendra coupable.
Quant à lui, je ne fais qu'espérer. Je porte la tenue de notre ordre, et j'espère qu'en la voyant, il se souviendra de ce qu'il a été.

Je reste ainsi un instant les regardant tout les deux. Ils ne disent rien, me regardent. Je tourne le dos et je disparais... Dans l'Ombre...
Beatrice65
Béatrice, trouvère et troubadour, qui suite à un grand chagrin d'amour a repris la route seule a pour son plus grand bonheur rencontré Ezio tout à fait par hasard dans une taverne.
Il lui propose son aide et surtout de l'accompagner sur les routes. La voici donc voyageant avec le groupe d'Ezio, partageant leur bivouac et leur passage dans les différentes villes.

Se promenant dans Sancerre, découvrir à nouveau cette ville qu'elle connait un peu, elle entend de drôles de bruits, comme des râles... s'approchant des bruits vers une impasse des plus sombre et peu engageante, elle se rend compte que non pas un chat en chaleur qui miaule... pas un chien ça c'est certain... mais quoi donc... et écarquillant les yeux elle découvre un bien drôle de tableau....

Là... Ezio livide plié en deux les yeux cernés soutenant Andrea dans un état pire que lui et surtout... en train de vomir sur les bottes d'Ezio !

Ne comprenant rien à se qui se passe à part qu'ils sont malades tous les deux, inconsciente du danger qui rôde, elle s'approche d'eux pour leur porter secours.

Voit Andrea complètement émèchée avec un homme bizarre à terre et Ezio palissant encore plus en la voyant arrivée.


"Ezio... Andrea mais.. que vous arrive-t-il ?" demande-t-elle en venant soutenir Ezio qui recule essayant de masquer son mal être devant elle.

D'un coup, se souvenant du conseil d'Ezio la veille à propos de l'épidémie a un mouvement de recul réalisant tout se vomit partout et surtout.... cette odeur... ne dit rien et revient vers eux toujours attirée par... Ezio malgré tout, même dans cet état là !


"Oh mes pauvres, dans quel état vous êtes ! Je vais vous aider."

Sort de sa besace aux mille trésors des linges, deux potions, on se demande même comment elle fait pour ranger tout cela dedans. Puis les aide à s'essuyer et surtout leur tend à chacun une petite fiole de potion

"Tenez buvez, cela vous calmera au moins l'estomac et les intestins."

Comme si elle ne sentait rien n'était même pas dégoûtée, elle soutient Ezio qui n'en pouvant plus accepte son aide bien ennuyé et contrit qu'elle le voit ainsi...
_________________
Ezio
Que s'est-il passé dans ma tete pour en arriver là?
Je n'ai aucune excuse. Juste des regrets. Juste des remords. Mes bras glissent et flottent le long de mon corps. Mes jambes m´abandonnent. Je n'ai pas encore compris ce qui vient de se passer. Andrea qui l'a poignardé, qui semble aussi choquée que moi.
Le corps sans vie de ce pauvre homme gît là, à même le sol. Il était encore en vie il y a quelques secondes. Il souriait encore, respirait encore. Nous lui avons retiré sa vie. Ses espoirs et ses rêves.
Mes yeux se posent sur lui. Il ne bouge plus. Une flèche d'arc décore sa gorge d'un côté à l'autre.
Mes yeux se lèvent. Se posent sur l'Ombre qui était là, en haut, qui a tout vu. Il me regarde. Il disparaît.
Pourquoi l'avoir achevé? Je ne le voulais pas. Je ne l'aurais pas fait. Une force m'aurait tout simplement empêché de commettre l'irréparable. Je voulais simplement sa bourse. Ses écus, ses richesses. Ses bagues.
Je ne voulais pas sa vie. Je n'en avais pas besoin. Mais nous l'avons lâchement assassiné. Nous sommes tous coupables. Tous. Sans exception. Andrea. Moi. Et même l'Ombre, qui est déjà loin. Nous le sommes tous les trois...

Comment en suis-je arrivé là?
Que dirait ma famille de me voir ainsi faire couler le sang d'un innocent?
Que diraient mon père, mes frères, morts, qui doivent sans doute voir l'homme que je suis maintenant devenu. Un homme que la vie à fini par changer.
Un homme sans pitié. Un homme qui quelque fois, perd les pédales.
Et Béatrice? Quelle serait sa réaction si elle me voyait là, coupable d'une cruauté gratuite...

Parlant du loup... la voilà qui approche vers nous. Je deviens pâle. Je vois sa bouche prononcer des mots. Mais je n'entends rien. Je suis déjà loin. Mon cerveau ne réagit plus, tel un soldat groggy. Je ne crois pas ce qui m'arrive. Non. Ce n'est pas possible...

La belle Béatrice me tend quelque chose. Je regarde ce qu'elle tient en main, sans réaction. Le cerveau entièrement déconnecté. Je la regarde. Elle est là, elle ne s'est pas encore sauvée. A-t-elle seulement vu le cadavre qui gît juste à côté?

Aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie.
Une vie où le sang d'un brave noble vient se mélanger au sang déjà présent sur mes mains depuis des années.
Un vertige me prend, mais je me retiens, et là, cette spirale qui vient encore prendre possession de moi. Un autre monde. Celui de mes déboires, de mes démons.
J'ouvre les yeux, il n'y a plus personne. Plus âme qui vive autour de moi. Andrea a disparue. Même la femme qui fait battre mon coeur vient de disparaitre.
Bea? Où êtes-vous? Ce n'est qu'un cauchemar. Je me réveillerai bientôt. Je viendrai à bout de cette spirale.
Je marche doucement, sortant de la ruelle du démon. La rue. Là! C'était là que le noble regardait les étoffes. Mais tout est vide... aucun marchand. Juste des stands, vides. Un marché sans vie. Personne à l'horizon. Je suis seul. Totalement seul. Je m'avance vers les étoffes. Ma seule compagnie du moment. Même le stand à poisson, juste à côté, est vide. Aucun poisson. Aucun oiseau là, en haut. Aucun chien, aucun chat. Je suis le seul être vivant du monde.
Et là, je comprends. Je comprends que ce n'est plus la réalité. Ce n'est pas non plus le paradis. C'est juste mon enfer. Mon calvaire. Ma punition. Cette punition que je traîne depuis des années, qui hantent mon esprit qui lui, fini toujours par prendre le dessus sur ma conscience.
Une main se pose sur mon épaule. De sursaut je me retourne. Et là, le choc...
Tous sont présents devant moi. Comme une haie d'honneur.

Mon père. Mes deux frères. Tous décédés. Mais ils sont là, debout devant moi et me regardent.
Et tous ces gens que j'ai assassiné, présents aussi.
Ils sont tous là, et même ce noble que l'on vient d'achever. C'est lui qui m'a tapé sur l'épaule. Il est là, juste devant moi. Il me regarde, le regard encore rempli de vie, d'espoir. Je ne baisse pas les yeux. Je suis encore fort. Je suis encore fier. Lui l'est tout autant, il ne lâche pas le regard, restant immobile jusqu'à ce que d'un coup, il m'enfonce froidement un couteau dans les côtes...

Je crie. J'ai mal. Non seulement il l'enfonce profondément mais il le tourne. Cassant et écartant mes côtes comme un riche roi affamé devant un cocon grillé.
Je m'étale au sol, baignant dans un bain de sang. Je me sens partir. J'ai mal, très mal. C'est une douleur atroce, abominable.
Je me sens mourir. Je suppose que je l'ai mérité. Il me retire ma vie comme j'ai retiré la sienne. Donnant donnant. Oeil pour oeil, dent pour dent. Je me sens partir peu à peu. Il est là, le noble, debout devant moi. Je ne vois plus son visage. Le soleil m'aveugle. Je ne vois que sa main qui pend le long de son corps, tenant le couteau qui laisse couler mon sang qui tombe sur moi comme de la pluie...

Et puis plus rien, le noir. Juste le noir total. Suis-je déjà mort? C'est donc ca quand on est mort? On ne voit rien, on entend rien? On ne peut que penser?

Et contre toute attente, j'ouvre mes yeux. Ma conscience se réveille. Mais je ne comprends plus rien. Andrea est toujours là. L'ombre n'est pas réapparue et Bea me tend quelque chose, toujours prête à nous aider, à nous porter secours.
Je suis toujours vivant. Mes côtes ne me font pas mal. Ma chemise n'est même pas tâchée de sang. Je suis entier et je ne suis plus seul au monde. Ma mémoire me joue des tours. Ce n'était qu'une hallucination.
L'esprit du noble qui me met en garde. Il se venge.
Mes nuits seront à jamais hantées... ce sera sa vengeance...
Ou peut-être suis-je tout simplement en train de devenir fou?

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Ma narration se fait à la première personne, en noir italique.
Mes paroles se font en rouge foncé, gras et italique.
Andrea_
Quand j'ai demandé à Ezio de faire taire noble, j'avais pas vraiment prévu que ça serait si rapide -surtout venant d'Ezio hein-. Faut dire que le noble en question beuglait tout ce qu'il pouvait depuis un moment et que gérer une situation dans l'urgence n'est pas mon fort.
J'ai bien senti que quelque chose arrivait sur nous, sans vraiment savoir quoi. Le son de la flèche qui fend l'air est pourtant caractéristique hein, mais... Mais j'ai été dépassée par les évènements et... Bref, j'ai senti et ce n'est qu'après avoir vu la flèche dans la gorge du noble que j'ai compris.


Le coeur s'arrête de battre un instant. La Colombe s'écarte doucement laissant le noble à la charge d'Ezio. Le corps sans vie tombe lourdement sur le sol. Le silence est pesant et le temps s'égraine bien trop lentement. Elle sait. Avant de tourner la tête elle sait déjà. Qui a lancé la flèche. Pourquoi. Et quelles seront les retombées de cette affaire.

Doucement la tête se tourne pour croiser le regard accusateur de l'Ombre quelques secondes avant qu'il ne se détourne pour disparaître. Une poignée de secondes pour y lire la fureur. La déception. Les reproches. Une poignée de secondes où la colère n'obtient en retour que le regard d'une petite fille pris en flag'.
Et elle se décompose alors que la lame glisse maladroitement contre sa cuisse. Le visage se fige et reste comme suspendu entre l'Ombre et l'Auditore. Le regard est vide et le corps perd en vigueur, comme soudainement vidé de toutes ses forces.

N'importe qui en rirait, nan c'est vrai la situation est presque comique. Sauf qu'elle connait l'Ombre. Elle a bien compris dans son regard que l'histoire n'était pas close et que même s'il n'en reparlerait jamais, subsisterait toujours le fantôme du noble entre eux. Le silence pire que l'affrontement. Le silence sous forme d'un regard accusateur. Celui qui vaut mille " j'vous ai sorti de la merd'" ou " vous m'revaudrez ça". Le silence comme ultime reproche.

Les yeux se posent sur le corps du Noble, puis sur Ezio avant que la main ne fouille dans le repli du jupon à la recherche de la bourse blindée. Le cuir est offert à l'Auditore dans un regard qui en dit long : le partage se fera loin du carnage dont personne n'aura tiré plaisir.

Le corps de la Brune se dirige vers la rue principale, bousculant sans un regard Bea qu'elle n'avait pas vu arriver. Pas d'excuses, pas de regards qui s'affrontent. Pas même l'inquiétude de ce que Beatrice pensera lorsqu'elle compris la scène qui s'est déroulée sous ses yeux. Rien. Pas de peur. Pas de cris. Pas de larmes. Pas de plaisir. Rien.
Maintenant il va falloir rentrer.


Quand la culpabilité fait rage et que l'esprit est tourmenté, rien ne peut l'apaiser sinon le pardon.

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Beatrice65
Non que se passe-t-il mais que se passe-t-il donc ? Non seulement Ezio livide comme la mort ne prend pas la fiole mais s'écroule alors qu'Andrea fouille l'homme à terre...
je ne comprends plus, je ne vois que l'homme que j'aime effondré sur lui même en train de se battre contre des démons invisibles, crier, pour enfin gémir dans un bain de sang...

un bain de sang... ??? Mon sang et c'est le cas de le dire ne fait qu'un tour.

Ezio blessé ? Man Doué vite je me précipite vers lui essayant en vain de trouver une blessure là où il porte ses mains... je regarde ses côtes mais bon sang rien de rien, l'autre côté alors ? Il se débat tant et tant que me voilà à terre aussi, je me relève et fouille son corps agité de soubresauts évitant tantôt un genoux relevé tantôt un bras vengeur mais non toujours rien pas de blessures, son ventre alors ? Non plus, mais où donc est-il blessé et pourquoi râle-t-il et contre quoi ou qui se bat-il... ???

Alors que je suis à genoux dans l'expectative... Aïe, voilà Andréa qui me bouscule jetant la fiole à terre et moi aussi par la même occasion décidément ! Elle s'enfuit droit devant et cette odeur, cette odeur tenace et forte et tout ce sang mais enfin.... pendant qu'Andréa telle une possédée s'enfuit droit devant, femme au bien drôle de comportement, je me relève et retourne à nouveau vers Ezio puis vers l'homme toujours à terre qui curieusement ne bouge plus... je m'approche, le touche d'abord méfiante... puis le secoue... man Doué NON !


"Mais... mais cet homme est mort ! Ezio Ezio..."

Je reviens vers Ezio toujours gémissant, geignant, se raidissant même comme mort... je le secoue pour qu'il sorte de sa torpeur.

""Mais enfin que s'est-il donc passé ici ?"

Je cherche du regard quelqu'un, j'appelle mais non personne... personne ? en plein marché ? pas le temps de chercher à comprendre... Ezio s'occuper de lui vite

"Ezio je vous en conjure réveillez-vous !" je le secoue encore alors qu'il se débat toujours et malgré moi le gifle...
"Eziooo s'il vous plait revenez à vous..."

Enfin il se calme revient d'un coup à lui et me regarde, tout juste s'il me reconnait, mais je soupire de soulagement déjà lui n'est ni blessé ni mourant mais... qui... qui a bien pu tuer cet homme gisant à terre ?

Et devant le regard hagard, perdu et épouvanté d'Ezio, doucement avec une infinie tendresse qui détonne dans ce tableau apocalyptique puant et sanguinolent, je me mets à genoux et le prenant dans mes bras je le berce en chantonnant une douce ballade... ne réalisant nullement dans quelle histoire je pouvais me trouver embarquée...

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Ezio
Je suis complètement abasourdi. Béatrice qui me secoue dans tous les sens, demandant des explications.
Mais des explications je n'en ai pas! Je ne peux que plaider coupable, je ne peux que plaider la folie.
Oui, je perds la tête par moment. Oui j'ai des moments de folie. Oui, je suis traumatisé de tout ce que j'ai déjà vécu. J'avais pourtant une vie calme il y a de cela quelques années. Mais voir votre père, votre grand frère et le plus petit se faire pendre pour haute trahison, ca vous fait virer du blanc au noir.
Et Andrea qui me tend la bourse, un regard qui en dit long. Je reste de glace. Sans réaction. Elle s'en va, bouscule ma dame au passage. Mon regard se pose sur Béatrice. Je me décide enfin à parler, malgré moi. Et je me suis décidé à me plonger dans un silence, dans une folie, malgré moi aussi...


- "Ou va Andrea...?"
Je me relève dans tous les sens du terme. Pas question de me laisser ce pauvre cadavre sous les bras. Et pas question de le laisser là. Il n'est pas non plus question de mêler Béatrice à cette histoire.
J'avance d'un pas décidé, décidé aussi à sortir de cette maudite ruelle. Je regarde Béatrice, longuement...
Une fois de plus ses yeux m'hypnotisent. Elle est belle, elle est douce. Elle n'aurait pas du se trouver là. Elle n'aurait pas du voir cette face cachée de moi. Cette face que le démon m'a imposé et que j'assume. Ce côté sombre de moi que personne ne peut voir.
Ma main se pose sur sa joue, je la caresse doucement, sans dire un mot. Juste l'observer. L'admirer, juste un instant. Juste le temps de sortir de cette ruelle. Ce que je fais. Je regarde à gauche, à droite... Je cherche Andrea. Pas question de fuir.
Là, Andrea est là. Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, il n'est pas question qu'elle se sauve comme une voleuse. Je la rattrape, me place devant elle faisant barrage de mon corps. Je la regarde, tentant d'ajouter un peu de douceur dans ce regard. Je ne veux pas lui faire peur, je ne lui veux pas de mal. Je veux juste lui faire comprendre que...


- "Andrea... j'ose croire que vous n'êtes pas en train de fuir? ... Nous devons nous faire pardonner... nous devons offrir à cet homme un dernier voyage, digne de ce nom... il ne méritait pas cela. Et c'est de notre devoir de nous occuper ensemble, du corps..."

Non loin de là, non loin de la ruelle, une dame affichant une grande inquiétude dans son regard et trois gardes fouillent les environs et crie un nom incompréhensible...
Les problèmes ne font que commencer...

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Ma narration se fait à la première personne, en noir italique.
Mes paroles se font en rouge foncé, gras et italique.
Andrea_
J'suis là. Bien sûr que je suis là, où tu voudrais que je sois?
J'me suis perdue dans la rue principale d'une ville que je connais pourtant bien, complètement aveuglée par le regard d'Ombre. Je vois les gens passer, la foule s'agiter sans comprendre ce qu'il se passe. Je suis plantée là.

Je suis spectatrice de ma vie. Je la vois défiler sans trouver la touche pause. J'aimerais au moins participer au casting mais finalement je me retrouve moelleusement installée dans un siège à regarder la scène sans y jouer un rôle. En plus le casting est mauvais. L'actrice est trop petite, elle a les cheveux trop longs. Elle est mal coiffée, mal habillée. Elle est bête aussi. Elle a fait une putain de connerie et elle a du mal à l'accepter. Ouai, même le scénario est à chier.

Les seconds rôles ont fait une apparition remarquée. Trop peut être. Mais ils ne sont plus là, du moins je le crois. Ma robe est sale. Mes mains poisseuses. Et bien plus que d'avoir tué un homme c'est d'avoir été pris sur le fait par mon Ombre qui m'a mis dans cet état. C'est de l'avoir déçu. Je l'aurais roulé dans la boue que ça n'aurait pas été pire.
J'ai souvent des idées à la con mais j'avoue que cette fois...


Andrea... j'ose croire que vous n'êtes pas en train de fuir? ... Nous devons nous faire pardonner... nous devons offrir à cet homme un dernier voyage, digne de ce nom... il ne méritait pas cela. Et c'est de notre devoir de nous occuper ensemble, du corps...


Retour sur cette fichue terre pour croiser le regard d'Ezio qui baragouine on ne sait trop quoi. Enfin si, on sait, mais comme un peu plus tôt il faut le temps de remettre les choses en place. Le regard se pose sur les mains alors que retentissent les cris des gardes.



Pas ici Ezio. Pas maintenant. C'est trop tard. Il faut partir. Il faut partir avant qu'on le découvre et on a déjà trop attendu. Il est trop tard pour lui, sauve ta vie. On se retrouve dans la petite chapelle à la sortie de la ville. Sois naturel et ne couvre pas ton visage.
Maintenant.



Et ce n'est pas une suggestion. C'est un ordre dicté par l'instinct de survie. Et si l'acier avait aperçu Beatrice, il est évident qu'elle lui aurait dit de suivre.
Les mains sont cachées dans les replis de la robe. Le visage reste à découvert comme suggéré à l'Auditore. il faut fuir. Vite mais pas trop. Garder une allure discrète, passe partout. Masquer cet air perdu pour le remplacer par un autre, plus sûr.
Rejoindre le point de ralliement et attendre de ne plus être à portée de regards pour ressortir ses mains.
Tenter.
Tenter de façon désespérée d'en faire disparaitre le sang en les frottant à l'intérieur de son jupon.

Je pensais que ça me manquait. Et c'était jouissif de tenir le noble en joue. Vraiment. Mais le regard d'Ombre m'a ramené sur terre. Une terre où je faisais pénitence. Ou Andrea remplaçait doucement la Colombe. Une terre où le sang ne devait plus couler pour simple plaisir de barbarie.

J'ai tenté. J'ai joué. J'ai perdu.
Et il avait suffit d'un regard pour comprendre que plus jamais je ne recommencerais.
Car plus jamais mon Ombre ne devrait poser ce regard sur moi.

_________________
Batoinette
[Elizabeth]



La vie d'une femme bien née comprend trop de couleurs et le bleu de l'innocence fait très vite place au brun des terres et à l'or des écus de la dot d'un mariage qui restera blanc. Qu'aurait-elle bien pu y faire ? Le vieux était impuissant...

S'ensuivent le noir de la fureur, le gris de la dépression, le vert de la jalousie et puis, un jour, le rouge aux joues de la honte qu'on dissimule, l'effet brûlant de la passion... c'est qu'il était bel homme, le bougre, distingué, bien né et discret, alors on comprendra que dans le coeur d'Elizabeth brûlent les mots qu'elle a reçu il y a peu sur un vélin :

"Ma mie, rejoignez-moi ce soir, rue du marché, près de la ruelle des receleurs. Venez seule."

Sur son visage, pourtant, on trouve aussi le bleu, le noir, le vert et le pourpre de la douleur, les picotis d'une claque bien sentie et l'amertume qui lui reste sur les lèvres. Dans la rue, approchant de la scène, cela n'est pas Elizabeth qui s'avance engoncée dans sa garde mais sa mère, Antoinette, qui rumine sa fureur sous de faux airs de dignité. Parlez d'un second rôle...


---

[Antoinette]



La peste ! L'inconsciente ! Comment a-t-elle bien pu !? Et si cela se savait, est-ce qu'elle y a seulement pensé ? Toinette était livide. Il lui fallait impérativement mettre la main sur ce "Baron Andreux" et lui faire comprendre clairement, noblement, que, s'il tenait à ses titres, il lui faudrait oublier Babeth, voir quitter le Berry. Trois gardes, cela devrait suffire, le fou ne serait probablement pas accompagné.

Ce qu'il ne faut pas faire pour la famille... Elle respire à grand peine au travers du mouchoir qu'elle maintient fermement sur son visage. Comme s'il ne suffisait pas qu'elle doive supporter la présence de tant d'hommes du commun, elle doit encore inhaler l'air pourri par la maladie que les loqueteux exhalent en râles assourdissants. Oh, elle ne perd rien pour attendre, dès que je serai de retour au manoir je...

Ses réflexions s'interrompent tandis qu'elle approche de la ruelle que le nobliau avait évoquée dans son mot. Elle appelle :


Andreux ? Andreux, espèce de monstre révélez-vous si vous êtes-là !

Pas de réponse mais la silhouette d'une jeune fille qui s'éloigne. Sa robe est maculée mais la découpe ne laisse pas de doutes : elle a des origines aisées, peut-être noble. Une sotte et une folle, comme la Babeth, sans doute un sacré poids pour sa famille, un problème... Un problème, oui, mais certainement pas celui de Toinette. Le sien l'attend un peu plus loin : ce sont d'abord deux ombres, avec un sac d'immondices à leurs pieds... et puis le sac qui se transforme en mantel, une flaque de sang... le corps d'un homme, et pas un gueux si l'on en croit sa vêture.

Sa langue claque plus vite que son cerveau et, avant qu'elle n'ait le temps de regretter ses paroles, elle lance un mécanique :


Attrapez-les !

Et voilà les trois gardes qui s'avancent. Ils ne sont pas encore dans la rue, la sortie reste ouverte.
Beatrice65
Enfin Ezio réagit... il se lève, me regarde avec cette infinie douceur qu'il a dans les yeux lors de nos rendez-vous, il passe tendrement sa main sur ma joue que je saisis y déposant un baiser emprunt d'amour.

Instants d'incroyable tendresse dans l'enfer de cette ruelle mal famée.
Instants où querelles et misère restent à l'abandon
Instants d'enchantements où plus rien d'autre n'existe que l'être aimé,
Instants mêlant peur, désir, confiance et pardon.

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Puis vif, Ezio marmonne et sort de la ruelle, je m'avance le suivant tout en restant discrète à l'entrée de cet horrible endroit où règne la mort. Il rejoint Andrea dans la grand rue, apparemment perdue... je reste là sans bouger sans comprendre... ou plutôt si... je les regarde tous les deux, me tourne vers le cadavre... les regarde à nouveau et... le sol se dérobe sous mes pieds, tout s'effondre, je réalise, je comprends...

L'origine de tout ce chaos c'est... EUX, Andréa et Ezio... non ce n'est pas possible NOOON !
Pas celui en qui je mets ma confiance, mon amour, prête à partager mes sentiments pas lui.... et pourtant ne m'avait-il pas prévenue ?
Franc et honnête il m'a expliqué ce qu'il avait été mais pourtant ne m'avait-il pas promis de ne jamais recommencer ?
Tant de questions dont je n'ai pas les réponses résonnent dans ma tête.

Je tombe doucement, m'effondre tout en les observant... tous ces événements en si peu de temps... c'est trop, la trahison de Tobe... Ezio... le voyage, les chemins... cet homme assassiné... je ferme les yeux me laissant porter par une douce torpeur, espérant que tout ceci ne soit qu'un cauchemar dont je vais me réveiller dans les bras d'Ezio. La chute à la fois vertigineuse, longue et douce prend fin, une voix se fait entendre :


    "Andreux ? Andreux, espèce de monstre révélez-vous si vous êtes-là !"

Alors que je touche presque terre, cette voix de crécelle nasillarde et forte m'arrache à mon évanouissement et me raccrochant à un tonneau poisseux je me redresse, fixant celle qui arrive face à moi.
Dans un sursaut de survie, l'habitude peut-être je ne sais, j'esquisse un sourire. Pourtant je voudrai fuir, partir, prendre Ezio par la main comme on entraine un enfant qui a fait une bêtise loin de ses erreurs mais non, je reste là, plantée face à cette femme qui me dévisage et me bloque toute fuite.

Là-bas Andrea part et Ezio... Ezio... j'ai tellement besoin de toi.. de ton aide... mais je réalise que je suis seule... bien seule... si seule !
Je regarde cette femme et d'un ton qui se veut assuré je sors certainement la pire ânerie qui soit, machinalement, mécaniquement :


"Bonjour Dame, je suis Béatrice, trouvère !"

Tout en lui désignant ma si précieuse mandoline, objet rassurant auquel je me raccroche, en bandoulière à mon côté gauche.
Elle me dévisage et se met à hurler :
    "Attrapez-les !"

J'entends des pas sourds, des bruits d'armes, ne pouvant m'enfuir je recule, ma dernière pensée va à Ezio, pourvu qu'il ne soit pas pris.
Les bruits se rapprochent ce sont des gens d'armes, la femme m'invective... prenant une grande inspiration, tremblante je me tais.
Les hommes sont là, ils m'apparaissent forts, immenses, je suis terrorisée... deux se placent de chaque côté d'elle me toisant, le troisième sans ménagements me saisit le bras et m'entraine en hurlant près du corps sans vie... j'ai mal, il me serre le cou me forçant à regarder le cadavre sanguinolent qui affiche une hideuse grimace de souffrance... et cette odeur si tenace mêlée à celle de la mort et de la sueur de l'homme qui me tient... j'ai envie de vomir... le garde me secoue violemment... mon coeur s'emballe, mes tempes explosent, je ferme les yeux...

J'ouvre la bouche pour respirer, aucun cri ne sort de ma gorge. Ces dernières semaines défilent dans ma tête rapidement... une image, une seule si douce et chère à mon coeur demeure... celle d'Ezio ! Je souris malgré la douleur, malgré la gravité de la situation.
Alors, restant digne, le teint blême, je rouvre les yeux respirant avec peine sous les doigts du garde qui m'étrangle, comme sûre de moi j'accepte mon destin désormais lié à celui d'Ezio.

Pliée en deux au dessus du corps du noble, moitié asphyxiée, pour me donner du courage je chantonne à voix basse telle une prière :

"Amour, oh mon bel amour,
Que n'ai-je tant vécu pour souffrir,
Amour,
oh mon doux amour,
Que n'ai-je si peu vécu pour mourir.
Amou..."


Le soudard accentue son étreinte, je n'arrive plus à parler, mes yeux sortent de mon visage, j'étouffe, tout devient noir...
Ezio où êtes-vous...

_________________
Ezio
Sauver ma vie? Mais quel est l'intérêt de sauver ma vie si je ne sauve pas la vie de Bea?
Comment pourrais-je encore regarder mon reflet si je ne lui viens pas en aide?
Ma fierté en a déjà pris un coup aujourd'hui, avec la mort de ce pauvre innocent.
Mais si je ne viens pas en aide à celle qui me donne l'envie de vivre et de sourire, alors il ne me reste plus qu'à mourir.
Je n'ai pas ma capuche, d'un geste habituel, je la cherche derrière mon cou... Mais je suis habillé avec ma cape. Tant pis, je l'ajuste et je me lance.
Je sors ma dague, m'avance vers la ruelle en courant. Pas de temps à perdre. Cet enfoiré de garde est en train de faire du mal à ma Béa. Je l'ai vu l'emmener dans cette maudite ruelle. Et dieu seul sait le mal qu'il est en train de lui faire.
Deux gardes font corps devant la ruelle. Ils se postent là. Le troisième s'occupe de Béa. J'entends des cris, j'entends même... Chanter?! Une voix douce qui se fait de plus en plus discrète. C'est Bea.
Je les regarde. Mon sang ne fait qu'un tour. Poser ses mains sur Béa, c'est signer la fin de sa vie.
Et je regarde la pauvre vieille, à côté de moi, cette même vieille qui a donné l'ordre de les attraper.
Tu vas mourir, ma pauvre. Tu t'es trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Et je l'attrape par le cou non sans violence.
Mes mains tiennent violemment ses cheveux, que je tire pour arracher. Ma dague se place sous la gorge de cette "pauvre" vieille femme. Pauvre, c'est un bien grand mot. Son argent la consolera de la perte de son fils, ou de son gendre, je n'en sais rien. Et d'une voix menaçante, je crie:


- "Je ne le répèterai pas: Si vous ne lâchez pas cette dame, si vous ne la laissez pas partir, je vais être clair: JE LA TUE! Lâchez TOUT DE SUITE VOS ARMES et LAISSEZ-LA PARTIR!!!"

La situation me stresse, mais je ne perds pas mon sang froid. Je ne perds pas mes moyens. Il me faut sortir Béa de cette situation dans laquelle je l'ai emportée.
S'il lui arrivait quelque chose, je ne m'en remettrais jamais.


- "Vite, VITE!!! Sinon je la tranche comme un vulgaire poulet!!!"

Et dans ma tête, je décompte le temps avant de séparer la tête de son corps. Même si je sais qu'après ça, deux choix seulement se présenteront à moi: Fuir, ou combattre. Et je sais d'avance que combattre seul contre trois gardes me mènera à une défaite, à la mort.
Mon seul ticket de sortie, c'est cette vieille encore bien conservée, avec qui je prends encore un grand plaisir à tirer ses cheveux, encore un peu plus...
Autre plaisir dont je ne me prive pas: Commencer à percrer doucement la peau de son cou. Oui, les gardes ne vont pas encore assez vite à mon goût!

_________________

Ma narration se fait à la première personne, en noir italique.
Mes paroles se font en rouge foncé, gras et italique.
Batoinette
[Benoît]



"Une femme est une arme redoutable...."

Et si vous demandiez à Benoît, surtout une femme avec une mandoline. Si vous avez le malheur de la laisser jouer de son art, elle finira par vous faire tomber tous les murs des prisons et c'en sera fini, pour vous, de jouer au petit soldat. Alors que faire le petit soldat, au Benoît, c'est sa raison de vivre. On ne plaisante pas avec la raison de vivre des gens, alors il s'est jeté sur la menace, lui enserrant la gorge de son gros poing.

"Essaie donc d'chantonner dans c't'état, la mignonne !"

La belle le prit au mot et, bientôt, quelques mots et une mélodie s'échappèrent de sa bouche. Le gros raffermit son étreinte. Et pendant que la redoutable menace était tenue immobilisée dans son terrible étau, laissant échapper malgré-lui sa chanson de défi, pendant ce temps-là, donc, et bien son comparse avait mis la main sur la vieille.

Faut dire qu'au fond, personne ne l'aimait vraiment beaucoup, la vieille. C'était une marâtre, une arriviste, qui avait assuré sa propre réussite en mariant sa fille à une grosse fortune locale. Cette même fille qui avait eu la faiblesse de s'emmouracher de celui qui n'était plus que cadavre, au point que d'avoir rendez-vous avec lui ici, ce soir, pour une relation adultérine.

Toinette était venue y mettre bon ordre... et l'on peut observer le résultat. Les gardes ne prirent pas le temps de la réflexion. Pointant l'épée en direction de l'homme et de sa prisonnière, c'est le plus grand qui parla.


J'sais pas qui t'es, mon vieux, mais t'es seul cont' nous deux. Si t'y touche même un ch'veu, on t'étripe.

Le visage de Toinette perdit sa composure... parfois, s'entourer d'imbéciles comporte certains risques, ils semblaient sur le point de se concrétiser...

---

[Antoinette]



Etait-ce un jeu de son esprit ? A peine les malabars s'étaient-ils exprimés qu'elle sentit la pointe de la dague s'enfoncer un peu plus dans son cou. Le sang perle, mais moins que la sueur qui recouvre son front. Sous l'effet de la peur, les mots fusent :

Mais laissez-la partir, idiots !

Et si, de l'extérieur, elle tremble, intérieurement, elle fulmine :

Abrutis ! Mais qu'est-ce que vous voulez bien qu'elle nous fasse, la donzelle ? Nous assommer avec son Luth ? - car la vieille n'avait pas la science des instruments - C'est l'autre qu'il fallait attraper !

Et ça allait barder. Oh, que cela allait barder ! Qu'elle retrouve seulement sa liberté et ça allait barder. Pour le trio de gardes, pour le monstre derrière elle qui s'occupait à détruire sa coiffure et son beau teint diaphane et puis surtout pour cette fanfreluche d'Elisabeth. Tout ça était de sa faute, après tout !

"Une femme énervée est une femme dangereuse."

Obéissant à sa maîtresse, Benoît relâcha son étreinte, Béatrice était libre.
Beatrice65
Ma dernière arme, mon chant éteint, écrasé dans ma gorge, me voici agenouillée, pantelante au bout de la poigne du soudard, à sa merci.
Je n'entends que des bruits et des éclats de voix, un brouhaha confus bien incapable de reconnaitre qui ou quoi que ce soit.
Je me laisse aller, glisse presque mourante... les oreilles bourdonnantes de mes battements de coeur.

Là, ma famille autour d'un feu de camp où nous chantons, dansons.... père rit, mère chante, mes frères me prennent la main pour faire la ronde autour des flammes...
Ils me lâchent les mains... les roulottes, tout s'éloigne... je me retrouve seule dans le noir...
"Où êtes-vous ?"
L'étau se desserre d'un coup et inconsciente je m'effondre sur le cadavre.

Combien de temps, de minutes, de secondes je reste ainsi sous les yeux effarés d'Ezio pensant au pire ? Je ne sais.
Les gardes persuadés de ma mort, commencent menaçants à s'approcher de lui quand une odeur... une horrible odeur à la fois forte, acide, d'urine tournée, de vomis et de sang séchés me réveille alors qu'haletante je reprends ma respiration en toussant fort.
J'ouvre les yeux face au rictus du noble assassiné... je veux crier.... me voici muette... me relever vivement mais me retrouve à genoux encore tremblante. Je porte mes mains à mon cou douloureux, une terrible nausée m'envahit qui me fait me redresser chancelante.

Les gardes maugréant restent interloqués.
Et puis une voix... la voix.... sa voix... Ezio ! J'essaie en vain de déciller mes yeux mais seules des images floues injectées de sang m'apparaissent. Mon coeur bat la chamade, je comprends juste que je suis libre de partir.

Vacillante, je me dirige presque à tâtons en direction de la voix d'Ezio que je distingue de mieux en mieux. Je me cogne, m'accroche à tout ce que je peux même au soudard qui me rejette rudement, je manque de tomber et passant entre les deux autres gardes moqueurs, j'arrive titubante près d'Ezio, m'accroche à lui et m'accote au mur gras à l'entrée de cette maudite ruelle.

Ne comprenant rien de ce qui se passe, juste qu'Ezio mon cher Ezio a volé à mon secours, je m'appuie au mur pour brusquement, par violents hoquets vomir contre un fût démoli sous les rires et quolibets cyniques des soudards idiots et mauvais.
Oui, ce n'est pas le moment mais mon corps en a plus que supporté et malmené il rejette toute cette violence, cette laideur du côté sombre de la vie.

Presque râlante, blafarde, éméchée, les traces violettes des gros doigts du soldat marquant mon cou fin, je m'essuie d'un revers de main et me retourne enfin vers Ezio qui maintient toujours la vieille et les gardes en respect, je saisis qu'il faut partir d'ici et vite mais pas sans celui que j'aime !

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Ezio
Bea, ma belle Bea est libre. Je soupire de soulagement. Elle s'approche de moi, se colle derrière moi après avoir vomi. C'est dégueulasse, mais c'est ma faute. Elle est sans doute sous le choc. Elle n'a pas l'air d'être habituée à ce genre de scène ni à ce genre de danger.
La voilà en sécurité, ou presque. Je garde mes cibles à portée de vue. Je sais que la moindre erreur peut m'être fatale. Je sais que je peux moi aussi perdre la vie dans peu de temps. Après tout, je suis tout seul et seule cette vieille dame est mon ticket de sortie.
Je sens les mains de la belle s'accrocher à moi.
La respiration de la vieille se fait de plus en plus intense. Surtout depuis qu'elle a une lame qui menace son cou, sa vie...


- "Nous allons partir et fuir. N'essayez-pas de nous suivre ou de nous tendre un piège. Si vous faites le moindre faux pas, la moindre erreur qui nous met en danger, elle meurt. Si je vois le moindre garde à nos trousses, elle meurt aussi. Et je n'hésiterai pas une seule seconde."

Et d'un murmure...

"Accrochez-vous à moi Bea. Ne me lâchez pas et surtout, surveillez mes arrières. S'il y a le moindre signe louche, vous me prévenez..."

Mon visage se tourne à gauche, à droite.
A droite, c'est de là que nous venons. Mais à gauche, c'est là que Andrea est partie. C'est là qu'elle nous a lâchement abandonné à notre sort.
Si j'avais fait comme elle, je n'ose imaginer ce qu'il serait advenu de ma Bea. On l'aurait accusé de crime sordide qu'elle n'a pas commis. Elle finirait sa vie au cachot, subissant les pires souffrances.
Sur ce coup, je ne vous remercie pas, Andrea. Vous aurez de mes nouvelles lorsque je vous verrai.
Abandonner ses amis, ce n'est pas ce que j'ai appris. Ce genre de réaction me ferait perdre toute fierté.

Bon, Andrea doit sans doute mieux connaître le village que moi. Et elle est partie que ma gauche alors... j'y vais, tenant encore fermement la vieille dame et vérifiant que ma Bea me tient fermement. Je ne lâche pas les gardes de vue... et tourne vers une ruelle plus calme, mais cette fois, pas en cul-de-sac, cherchant le moyen de disparaître...

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Ma narration se fait à la première personne, en noir italique.
Mes paroles se font en rouge foncé, gras et italique.
Batoinette
[Antoinette]



Mais c'est que ça fait maaaleuh ! Au cuir chevelu, certes, mais à l'amour propre, surtout. Se faire traiter ainsi par un... par un Mufle, c'était... personne ne devait jamais savoir ! Et ces crétins de gardes, qu'est-ce qu'ils font ? Manquerait plus qu'ils aillent raconter toute l'histoire au lieu de maintenir la pression pour me faire libérer !

Le groupe venait de passer le coin d'une nouvelle ruelle et la Toinette commençait gentiment à paniquer, doutant que le ruffian ne la relâche jamais. Décidément, il faut tout faire soi-même ! Elle se débat, tente de tourner la tête, crie :


Mais laissez-moi partir, rustre ! Vous avez ce que vous voulez, qu'est-ce que vous...

... Aïe ! Mais ça fait mal !


Volontairement ou pas, la main semblait avoir exercé une traction supplémentaire sur la coiffure précédemment savante de la femme outragée, assoyant un peu plus son apparence actuelle : botte de paille, pelote de fils... en un mot, pathétique.

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[Benoît et les autres]



La vieille avait disparu et les trois gardes ne pouvaient s'empêcher de ressentir une sorte de soulagement.

Le troisième garde : Bon, et qu'est-qu'on fait maint'nant ?

Le grand : 'Nous a déjà gueulé d'ssus une fois aujourd'hui pour qu'on fasse qu'est-ce qu'y d'mandait, l'aut'. Là, 'nous a dit d'ren faire, moy j'dis : on fait ren.

Benoît : Quand même, y a l'aut' fille qu'est partie avec, pis elle avait une vielle ! Ou une guitare ! 'Fin, un truc à cordes, quoi !

Le grand : Oh, ferme-la, Benoît ! On sait tous qu'on se f'ra d'toute façon gueuler d'ssus en rentrant, quoi qu'y s'passe. Moi j'dis, on en profite pour boire un pot et que l'Sans-Nom emporte la vioque, le mec et la sorcière ! Pis chuis sûr que l'aut', là, aura ben quelques écus sur lui pour nous payer l'dérangement.

Un mouvement de la tête en direction du cadavre et, quelques instants plus tard, voilà les trois gardes rassemblés près de la dépouille, le troisième larron lui farfouillant les poches.

Rien ! Pas même une crotte eud' chat ! L'gars doit avoir tout pris, n'est arrivés trop tard !

Et le grand de laisser échapper un juron.

Fait chl'eux, on va devoir payer la bière nous-même... bon, qui connaît un bon pissot ?

Et les trois de se mettre en route vers la plus proche taverne tout en continuant leur débat.

N'empêche, la fille avait une harpe ! Moi j'dis qu'on aurait pas dû les laisser partir...
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