Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] La boîte à musique...

Gypsi


Artiste : Boulevard des Airs
Titre : Paris-Corbeil
Album : Paris-Buenos Aires

"Si on allait moins bien ensemble / On irait mieux où bon nous semble / Si j'avais oublié ton visage / Je me pavanerai davantage / Si y'avait moins de si dans l'histoire / J'aurai perdu le goût de boire / Et si, et si, et hier aussi / J'ai laissé une bouteille dans Paris

J'aurai pu faire le joli coeur / Me mettre en scène pour ses dames Au bas des marches du Sacré-Coeur / En bord de Seine, près de Notre-Dame / J'aurai pu parler de nous deux / En enlaçant une autre au pieu /Mais je ne t'oublies pas ma vieille / J'ai quitté Paris pour Corbeil

Et il faudra se lever tôt / Pour retrouver le goût de la cerise / Derrière chaque col de chaque manteau / S'entendre comme cul et chemise / J'en boufferai des parts de gâteau / Jusqu'à l'overdose ma promise / Si toi ma fève, joue sur les mots / C'est le gâteau sur la cerise

La bouche en coeur, se promener / Sur le quai des Grands Augustins / L'alcool en bouche pres du Grand Palais / Qui me fait perdre le goût du pain / Le goût du vin au goût du jour / Depuis que t'es où mon amour / Que t'es partie sans crier gare / J'traine dans le quartier Saint Lazare

Et il y aura d'autres métros / Qui suivront les lits anonymes / Celles de plus, celles de trop / Qu'on voyait bien rue des Favorites Mais sur moi ta marque triomphe ma vieille / Allez ma belle donne moi la main / Je parie mon dernier verre de vin

Je prendrai plus Paris pour Corbeil"



Si chaque vie est une histoire, il est l'histoire de ma vie. A la fois le conte de fée et le pire cauchemar de mon existence. Mon premier amour. Le seul véritable, pendant plus de 10 ans. Ils allaient si bien ensemble. Tellement semblables. Tellement heureux ensemble. Même les disputes étaient heureuses. Il était l'homme de sa vie. Son Androgyne devenu Andro-génie. Ce beau marchand brun, prénommé Raphaël avait embellit ses jours... Et ses nuits. Il était son plus beau souvenir. Son tout, son repère. Il était une partie d'elle. Ancré en elle à jamais. Il était ses plus beaux souvenirs et sa plus grande malédiction.

Sa disparition avait sonné le glas en elle. L'incertitude était pire encore que la fatale réalité. Elle se raccrochait sans cesse à l'espoir de le revoir. Si vain était-il. Il avait emporté une partie d'elle. Sans lui, elle n'était plus tout à fait elle. Elle avait tout oublié, quand il avait disparu. Sa sociabilité sans borne, son sens de l'humour, sa grande gueule, et sa franchise insoutenable. Tout. Les flots avaient emporté sa moitié illégale autant que son caractère si remarquable, agaçant et vivant. Elle avait tout oublié, sauf son visage, sauf son image. Sauf Lui. Elle s'était mise à boire. Un vide, un manque, un deuil impossible, un espoir horrible. S'il n'était pas mort alors... S'ils se retrouvaient alors... S'ils n'étaient pas partis en Irlande rien de tout ça ne serait arrivé. Si... Mais il y avait trop de "si" dans cette triste histoire, et Gypsi déambulait en semant derrière elle des cadavres de bouteilles.

Le temps passant, elle avait rencontré un drôle de duo brun. Thomus et Sulfura étaient entrés dans sa vie pour la sortir de sa torpeur. Avec succès. Et un drôle d'échec. La bohémienne italienne les avait suivi dans leur voyage. De Valence à Dijon. Des bords de la Seine aux marches de la Cour des Miracles. Elle avait retrouvé un sourire faux, et une énergie salvatrice mais hypocrite. Au fond d'elle, tout n'était que néant, rancoeur et injustice. Pourquoi eux ? Pourquoi Lui ? Pour combler le manque, elle s'était mise à enchaîner les conquêtes. Un homme après l'autre. Cherchant toujours en eux une part de lui. Rubein avait sa douceur et son foutu caractère. Fan avait ses talents au lit. Exaël avait son goût du voyage. Untel avait le même métier, untel le même regard, ... Mais aucun n'était Lui. Aucun ne convenait. Aucun ne put la retenir. Elle aurait pu craquer et parler de Lui, d'eux deux, en enlaçant un autre au pieu. Mais, c'était là sanctuaire sacré. Jamais il ne fut mentionner. Jamais son nom ne franchit ses lèvres. Elle ne l'oubliait pas pour autant. Elle avait quitté sa torpeur pour incarner un personnage étrange. Don Juan au féminin. Sans coeur. Sans rêve. Sans avenir.

Elle le savait, qu'elle ne retrouverait pas si tôt cette sensation qu'elle éprouvait à ses côtés. Ce mélange de fierté, de sécurité, de plaisir, de désir, ... De bonheur. Il savait la combler. Il savait l'agacer autant que la consoler, ou la calmer. Il savait s'arrêter au bon moment. Il était son Homme Parfait. Comment retrouver cela ? Ils plaisantaient et s'entendaient comme deux amis de longue date. Ils étaient proches comme deux amants éperdus. Et fier comme deux orgueilleux. Charmeur et séducteur tant l'un que l'autre, et pourtant fidèle. Ils étaient fait l'un pour l'autre. Le sort en avait décidé autrement.

Et puis, ils s'étaient retrouvés. Nouveau coup du sort. Beau coup du sort. Le plus beau jour de sa vie. Mais aussi un des pires. Lui, si beau, si... Ce baiser si délicieux, tant attendu, tant espéré. Tout était allé trop vite, jusqu'à Elle. Raphaël n'était plus seul. Eldearde était le gâteau sur la cerise. Le gâteau qui écrase, engloutit et cache complètement la cerise qu'était Raphaël. Si la belle aurait mangé de la cerise jusqu'à overdose, le gâteau lui laissait un étrange goût dans la bouche. L'envie de vomir à défaut de pleurer. Jusqu'à l'annonce de ce mariage inenvisageable. SON marchand épouserait cette jeune brune, douce, discrète, et d'apparence fragile ? Ce gâteau si différent d'elle qui méritait selon Sulfura des tartes....

Elle avait pris la fuite. Altière, et la bouche en coeur, pour effacer tout ce qu'elle venait de vivre. Elle n'avait pas pu faire le deuil. Elle ne pouvait accepter de le partager. De le perdre à nouveau. Et pourtant... Par respect pour lui, par amour, elle ne se battit point. Elle prit ses distances d'elle-même. Pour Lui. Pour eux. Elle reprit ses bouteilles, s'empatant la bouche d'un goût d'amertume. Elle n'avait plus le goût de manger. Plus le goût de séduire. Elle s'enfermait de nouveau dans un passé si beau, si heureux, qu'il semblait avoir oublié. Elle était partie sans crier gare quand il l'avait quitté pour une autre. Ravalant ses larmes, sa déception, sa colère, et ses souvenirs. Et elle suivait Sulfura dans ses périples, déambulant tel un corps sans âme.

Il y aurait d'autres hommes, assurément. Il y avait déjà un autre homme dans sa vie. Qu'elle aimait. Différement du marchand, mais qu'elle aimait tendrement. Après les lits anonymes, après l'accumulation des conquêtes d'un soir, ou de 20 soirs, elle avait trouvé un repère stable en Steph. Pourtant, l'emprunte de Raphaël restait. Indélébile. Elle était marquée au fer rouge, et la belle savait que jamais elle ne s'en séparerait. Elle aurait tant voulu jeter ces souvenirs, et ce foutu conte de fée râté à la "corbeil' ". Il ne lui restait plus qu'à apprendre à aimer autrement, et à se contenter de cet autrement. Comme il s'en contentait avec la douce Eldearde. Elle ne prendrait plus l'amour pour Raphaël. Et si l'occasion lui était donné de recroiser ce couple si terrible à ses yeux, et pourtant si touchant aux yeux des autres, elle s'efforcerait de demander pardon, d'accepter. Elle avait un deuil à faire. Le deuil d'une histoire d'amour si belle, mais achevé. Car l'amour n'est qu'un petit être fragile. Elle n'avait plus qu'à se blottir contre son barbu, le seul ayant réussi à persister pendant plus d'un an. Elle n'avait plus qu'à se laisser emporter vers la vie calme, et tendre qu'il lui offrait... Si semblables en soi, et pourtant si différentes...
Narisa
Artiste : Nigthwish
Titre : Sleeping sun



{Sleeping Sun}

The sun is sleeping quietly
Once upon a century
Wistful oceans calm and red
Ardent caresses laid to rest
For my dreams I hold my life
For wishes I behold my nights
A truth at the end of time
Losing faith makes a crime

I wish for this night-time to last for a life-time
The darkness around me - shores of a solar sea
Oh how I wish to go down with the sun
Sleeping
Weeping
With you

Sorrow has a human heart
From my God it will depart
I`d sail before a thousand moons
Never finding where to go
222 days of light
Will be desired by a night
A moment for the poet`s play
Until there`s nothing left to say

________________________________

{Soleil endormi}

Le soleil dort paisiblement
En ce siècle-ci
Océans mélancoliques, calmes et rouges
Caresses passionnées en repos

Mes rêves me maintiennent en vie
J’aperçois ma nuit grâce à mes souhaits
La vérité se trouve à la fin des temps
C’est un crime de perdre la foi

J’aimerais que cette nuit
Dure une éternité
La pénombre qui m’entoure
Les rives de cette mer solaire
Oh comme j’aimerais partir avec le soleil
Dormir
Pleurer
Avec toi

La tristesse a un cœur humain
Qui partira de mon dieu
Je naviguerais devant des milliers de lunes
Sans jamais savoir où aller

Deux cent vingt-deux jours de lumières
Seront désirés par la nuit
Un instant pour la pièce du poète
Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à dire

J’aimerais que cette nuit
Dure une éternité
La pénombre qui m’entoure
Les rives de cette mer solaire
Oh comme j’aimerais partir avec le soleil
Dormir
Pleurer
Avec toi



[En ce moment même à Marseille... plongé dans mes souvenirs]

J'aimerais que cette nuit dure une éternité, j'aurais aimé que cette nuit là dure justement mais il n'en fût pas le cas tellement d'événement ont enchaînés nos vies...

Je me souviendrais à chaque instant de tes mains posaient sur moi, de cette douceur que tu me donnais, de cette tendresse que j'avais tant espéré et que tu m'as apporté, tes lèvres délicatement posés sur les miennes, tout en enchaînant la suite des événements dans ce QG comme on l'avait nommé, notre endroit à nous, celui où j'ose espérer un jour te retrouver et revivre ce moment

je regarde le soleil, doucement et ferme les yeux espérant que de la ou tu es tu pense à moi toi aussi, que malgré tout ce qui se passe en ce moment tu souhaiterais toi aussi revivre la même chose, partager ses sentiments qui ne changeront jamais, du moins à mes yeux, ses sentiments que je voudrais à nouveau partager, notre complicité...

je ré-ouvre les yeux et observe cet océan face à moi, le port de Marseille à tellement à montrer mais tout ce que je ressens c'est la douleur, c'est mot sur ce papier... je ne peux que rêver, rêver à lui... à nous et espérer

_________________
Domenika


Artiste : supertramp
Titre : Hide in your shell
Album : Crime Of The Century

Hide In Your Shell (Caché Dans Ta Coquille)

Hide in your shell cos the world is out to bleed you for a ride
Cache-toi dans ta coquille parce que le monde est dehors pour te saigner à blanc
What will you gain making your life a little longer ?
Que gagneras-tu à rendre ta vie un peu plus longue ?
Heaven or Hell, was the journey cold that gave your eyes of steel ?
L'enfer ou le paradis, est-ce le froid du voyage qui t'a donné ces yeux d'acier ?
Shelter behind painting your mind and playing joker
Tu te dissimules, camoufles ton esprit et tu joues ton joker

Too Frightening to listen to a stranger

Trop effrayée pour écouter un étranger
Too Beautiful to put your pride in danger
Trop belle pour mettre ta fierté en danger
You're waiting for someone to understand you
Tu attends quelqu'un qui puisse te comprendre
But you've got demons in your closet
Mais tu as des démons dans ton placard
And you're screaming out to stop it
Et tu hurles pour que cela s'arrête
Saying life's begun to cheat you
Tu dis que la vie t'a trompée
Friends are out to beat you
Que tes amis veulent t'abattre
Grab on to what you scramble for
Et mettre la main sur ce que tu as réussi à rassembler

Don't let the tears linger on inside now
Ne laisse pas les larmes te freiner en les laissant à l'interieur de toi
Cos it's sure time you gained control
Car il est temps que tu reprennes le contrôle
If I can help you, if I can help you
Si je peux t'aider, si je peux t'aider,
If I can help you, just let me know
Si je peux t'aider fais-le moi juste savoir
Well, let me show you the nearest signpost
Bien, laisse-moi te montrer le poteau indicateur le plus proche
To get your heartback and on the road
Pour remettre ton coeur sur la bonne voie
If I can help you, if I can help you
Si je peux t'aider, si je peux t'aider
If I can help you, just let me know
Si je peux t'aider, fais-le-moi juste savoir

All through the night as you lie awake and hold yourself so tight

Pendant toute la nuit, alors que tu restes éveillée et que tu es toute contractée
What do you need, a second-hand-movie-star to tend you ?
De quoi as-tu besoin, d'un acteur de deuxième main pour s'occuper de toi ?
I as a boy, I believed the saying the cure for pain was love
Enfant, je croyais le proverbe qui disait que le remêde de la douleur était l'amour
How would it be if you could see the world through my eyes ?
Comment cela serait-il si tu pouvais voir le monde à travers mes yeux ?

Too Frightening - the fire's getting colder
Trop effrayée - Le feu devient de plus en plus froid
Too Beautiful - to think you're getting older
Trop belle - pour penser que tu deviens plus vieille
You're looking for someone to give an answer
Tu cherches quelqu'un pour qu'il te donne une réponse
But what you see is just an illusion
Mais ce que tu vois n'est rien qu'une illusion
You're surrounded by confusion
Tu es entourée par la confusion
Saying life's begun to cheat you
Tu dis que la vie t'as trompée
Friends are out to beat you
Que tes amis veulent t'abattre
Grab on to what you can scramble for
Et mettre la main sur ce que tu as réussi à rassembler

Don't let the tears linger on inside now
Ne laisse pas les larmes te freiner en restant à l'interieur de toi
Cos it's sure time you gained control
Car il est temps que tu reprennes le contrôle
If I can help you, if I can help you
Si je peux t'aider, si je peux t'aider,
If I can help you, just let me know
Si je peux t'aider fais-le moi juste savoir
Well, let me show you the nearest signpost
Bien, laisse-moi te montrer le poteau indicateur le plus proche
To get your heartback and on the road
Pour remettre ton coeur sur la bonne voie
If I can help you, if I can help you
Si je peux t'aider, si je peux t'aider
If I can help you, just let me know
Si je peux t'aider, fais-le-moi juste savoir

I wanna know...
Je veux savoir...
I got to know...
Je dois savoir...
I wanna know you...
Je veux te connaître...
Well let me know you
Alors laisse moi te connaître
I wanna feel you
Je veux te sentir
I wanna touch you
Je veux te toucher
Please let me near you
S'il te plaît laisse-moi être près de toi
Can you hear what I'm saying ?
Peux tu entendre ce que je te dis ?
Well I'm hoping, I'm dreamin', I'm prayin'
Bien j'espère, je rêve, je prie
I know what you're thinkin'
Je sais ce que tu penses
See what you're seein'
Je vois ce que tu vois
Never ever let yourself go
Ne te laisse plus jamais aller

Hold yourself down, hold yourself down
Maintiens-toi, maintiens-toi
Why d'ya hold yourself down ?
Pourquoi donc ne te maintiens-tu pas ?
Why don't you listen, you can trust me,
Pourquoi n'écoutes-tu pas, tu peux me faire confiance
There's a place I know the way to
Il y a un endroit dont je connais la route,
A place there is need to feel you
Un endroit où tu pourras sentir ta présence
Feel that you're alone
Sentir que tu es seule
Hear me
Ecoute-moi
I know exactly what you're feelin'
Je sais exactement ce que tu ressens
Cos all your troubles are within you
Car tout tes troubles sont en toi
Please begin to see that I'm just bleeding to
S'il te plaît rends-toi compte que je commence à en saigner
Love me, love you
Aime-moi, aime-toi
Loving is the way to Help me, help you
Aimer est le moyen de m'aider, de t'aider
- Why must we be so cool, oh so cool ?
- Pourquoi devons nous être si relachés, oh si relachés ?
Oh, we're such damn fools...
Oh, nous sommes de tels idiots...

    Janvier 1460... Tréguier

    Le voyage continuait, ils allaient voir laly, à Brest, une amie d'Exa. Ils s'étaient connus à Guéret, lorsque Thoros avait pris la ville. Cela datait, cette rencontre, ils avaient eu brève idylle, mais Kem ne s'inquiétait pas de voir cette femme, qui depuis avait fait sa vie et avait des enfants. Elle s'inquiétait plus de son ex compagne, Gypsi, car il souffrait encore de leur relation passionné et chaotique... qui avait pris fin lorsque la leur avait commencé.

    Chaque soir, ils dormaient à la belle étoile, mais le froid devenant de plus en plus vif, ils se payaient le luxe, de temps en temps, de louer une chambre d'auberge. Cela permettait de profiter d'une baignoire, pour eux et leurs vêtements ... La soirée s'annonçait bien, agréable, pleine de promesses. Ils badinaient, amoureux. Ils n'étaient ensemble que depuis peu, c'était neuf, ils se découvraient encore, complices.

    Des rumeurs de maladie étrange, d'épidémie, parvenaient à leurs oreilles, mais pour l'instant, aucun de nous n'était fiévreux ni fébrile. Et ils n'avaient pas vu de malades, et pour cause, les pauvres étaient bannis des marchés et des tavernes... La gitane, son ex compagne, avait contracté la maladie, sur Uzès. La fièvre alexandrine... faisait des ravages. Il s'inquiétait pour elle, d'autant plus qu'à lire sa missive, on aurait cru qu'elle était à l'article de la mort. Après sa journée de travail, Kem retrouva Exael en taverne, avec un plaisir non dissimulé. La jeune femme s'avança vers lui, pour l'embrasser, prélude aux caresses, à une nuit sensuelle et ardente, mais elle remarqua que quelque chose n'allait pas. Il ne sourirait pas, l'embrassa pas immédiatement. Il l'embrassa distraitement lorsque leurs lèvres furent en contact. Elle sentit son sourire glisser, prise d'un curieux pressentiment. Un vélin sur la table. Que s'était il passé, encore?

    Dis moi ce qui se passe ... je ferai tout pour te voir sourire, te voir heureux, j'avalerai des lames de rasoir s'il le faut.

    Elle posa sa main sur la sienne, glacée. Un encouragement...

    Tu te souviens, de la lettre de Gypsi?

    Oooh que oui, Elle me souvient. Des mots dansent devant ses yeux, brûlants, tandis que la colère et l'angoisse. Allant mal... j'me dis que.. Il est grand temps de dire à tous que j'aime ce que j'ai à leur dire. Une sorte d'adieu. Et tant mieux si je le fais avant l'heure. Je ne sais si je sortirais vainqueur de cette maladie qui me ronge. Alors, qu'importe la réponse, j'aurai dit à tous ce que je me devais de vous dire. Pour une fois... Tu as raison Exa. Je t'aimerais toujours. Je ne peux rien y faire, et je ne veux rien y faire. J'ai mal de savoir que ton cœur va à une autre. Que tes bras réchauffent une autre. Que tu peux être heureux sans moi, loin de moi. Oui j'ai mal. Parce que, comme je l'ai déjà écrit, je t'aime et tu me manques. J'ai mal, mais je ne t'en veux pas... .
    Un souvenir acide, cuisant. De savoir qu'une autre, à laquelle il tenait, l'aimait. C'était dangereux, terriblement dangereux. Elle ne savait pas si ... elle gagnerait, s'il y avait quelque chose à gagner. Sa dignité, peut être.
    Elle leva les yeux, le fixant, impitoyable. Un regard qui semblait dire : tu DOIS la vérité. Sois honnête. Quitte à le regretter.

    Eh bien... j'ai répondu. Dans les mêmes termes.

    Kem eut l'impression de recevoir une baffe, énorme. Sonnée, elle mit un temps à réfléchir à ce que ça voulait dire. Il lui avait écrit que lui aussi l'aimerait toujours. Comme ça, sans honte. Enfoiré. Une voix ironique résonna dans sa tête, semblant répéter : oh, ton brun, une fois que sa chauffe lit exotique sera bien usée, il la jettera, comme il fait toujours, et il retourna avec sa gitane. Il avait l'air penaud, ne sachant plus où il en était. Des larmes coulaient sur les joues de la jeune femme, anéantie, humiliée. Et il n'avait aucun geste pour la réconforter, aucun mot pour la rassurer, aucun mensonge pour l'endormir. Et si elle partait, là, il ne la retiendrait pas. Elle se leva d'un coup, il n'esquissa aucun geste pour la retenir, comme elle l'avait deviné. Et maintenant, on fait quoi?
    Elle alla à la fenêtre, respirer, et sans se retenir, elle tapa contre la vitre, qui se brisa. Un rire nerveux la secoua. Le sang dégouttait sur le sol, une douleur cuisante. Le bruit de verre brisé le fit réagir, il voulu s'avancer vers elle.

    Ne me TOUCHE pas.

    La voix comme un claquement de fouet, impitoyable. Mais elle voulait qu'il la touche, qu'il soit près d'elle, qu'il lui parle, qu'il lui dise, je sais ce que tu ressens, laisse moi te toucher, te sentir, laisse moi te dire que je commence à en saigner, que m'aimer est le moyen de m'aider et de t'aider, laisse moi être près de toi. Qu'il vienne, qu'il l'approche. La douleur, cela ne lui faisait rien, tandis que le picotement de son poing lacéré montait dans son bras. Elle avait subi déjà bien pire, bien pire. Cette douleur là, elle la contrôlait. C'était sa douleur, qui ne lui faisait pas oublier, l'autre, le démon hurlant qui tordait ses tripes, qui lui collait une sueur froide. La violence du maelström de ses sentiments la rendait malade. Elle croyait en mourir, sur le champs, foudroyée.

    Puis ... tout se calma. Elle était comme anesthésiée, vaincue. Elle se glissa au sol. Elle sentait le sol froid contre ses jambes. Comme sorti d'une transe subite, il s'aperçut de sa détresse, sa souffrance extrême. Il s'approcha, la prit dans ses bras, lui banda la main. Elle se laissait faire comme une automate, blessée jusqu'aux tréfonds de son âme. Il lui parla longuement, d'une voix douce, la voix qu'il utilisaitpour Saturne... Il était avec elle. Il aimait Gypsi, il l'aimerait toujours un peu. On ne pouvait effacer une telle passion, il resterait toujours quelque chose...

    Je t'aime, Kem. Je suis à toi, et tu le sais...
    Restes avec moi ...


Avec l'aimable autorisation de JD Gypsi ^^

_________________
Eileen
Citation:
Chris Rea - Tell me there's a heaven

The little girl she said to me
What are these things that I can see
Each night when I come home from school
And mama calls me in for tea
Oh every night a baby dies
And every night a mama cries
What makes those men do what they do
To make that person black and blue
Grandpa says their happy now
They sit with God in paradise
With angels' wings and still somehow
It makes me feel like ice
Tell me there's a heaven
Tell me that it's true
Tell me there's a reason
Why I'm seeing what I do
Tell me there's a heaven
Where all those people go
Tell me they're all happy now
Papa tell me that it's so

So do I tell her that it's true
That there's a place for me and you
Where hungry children smile and say
We wouldn't have no other way
That every painful crack of bones
Is a step along the way
Every wrong done is a game plan
To that great and joyful day

And I'm looking at the father and the son
And I'm looking at the mother and the daughter
And I'm watching them in tears of pain
And I'm watching them suffer
Don't tell that little girl
Tell me
Tell me there's a heaven
Tell me that it's true
Tell me there's a reason
Why I'm seeing what I do

Tell me there's a heaven
Where all those people go
Tell me they're all happy now
Papa tell me that it's so

La petite fille, elle me dit:
Quelles sont ces choses que je peux voir
Chaque soir, quand je rentre de l'école
Et que maman m'appelle à prendre le thé
Oh tous les soirs un bébé meurt
Et tous les soirs une maman crie
Qu'est ce qui fait que ces personnes font ce qu'elles font
Pour rendre cette personne noir et bleu
Grand père dit qu'ils sont heureux maintenant
Ils sont assis avec Dieu au paradis
Avec des ailes des anges et toujours en quelque sorte
Ca me fait me sentir comme de la glace
Dis-moi qu'il y a un paradis
Dis-moi que c'est vrai
Dis-moi qu'il y a une raison
Pourquoi je vois ce que je fais
Dis-moi qu'il y a un paradis
Où tous ces gens vont
Dis-moi qu'ils sont tous heureux maintenant
Papa dis moi que c'est comme ca
Donc, je lui dis que c'est vrai
Qu'il y a une place pour moi et toi
Où les enfants affamés sourient et disent
Nous n'aurions pas d'autre façon
Que chaque fissure douloureuse des os
Est une étape sur le chemin
Chaque fait de mal est un plan du jeu
Pour cette grande et joyeuse journée
Et je regarde le père et le fils
Et je regarde la mère et la fille
Et je les regarde dans les larmes de douleur
Et je les regarde souffrir
Ne dis pas çà cette petite fille
Dis-moi
Dis-moi qu'il y a un paradis
Dis-moi que c'est vrai
Dis-moi qu'il y a une raison
Pourquoi je vois ce que je fais
Dis-moi qu'il y a un paradis
Où tous ces gens vont
Des-moi qu'ils sont tous heureux maintenant
Papa me dire que c'est comme ca




J'ai quatre ans. Je m'appelle Eileen Lochlainn. Avant, je vivais avec ma maman. Avant, on voyait parfois mon papa. Maintenant je vis dans une grande maison, avec mon petit frère, chez des gens que je ne connais pas.

Je suis un enfant Dragon. Je suis née de la foudre et du feu. J'ai beaucoup voyagé sur les routes, même si je ne me souviens pas de tout et même si il y a beaucoup de choses que je n'ai pas comprises. Avant mon papa nous aimait. Avant mon papa n'était pas mort.

J'ai une amie, elle s'appelle Nana, comme ma poupée, mais elle est invisible. Enfin moi je la vois, mais pas les autres gens. Elle me parle, elle me comprend, elle m'explique. Et je lui ai demandé pourquoi on disait que mon papa était mort.


Lonie elle dit que mon papa il est mo't pou' de v'ai cette fois ... Moi ze veux pas ! Dis Nana, il va reveni' hein, comme les z'otes fois ?

Nana, elle est toujours d'accord avec moi, mais ce jour là ...

Je crois que non ... Regarde, ca fait très longtemps qu'il n'est pas venu, ca fait des mois que personne n'en parle ou n'en a même entendu parler.

Mais ... Mais ... Il avait dit ... Il avait dit qu'il reste'ait ave' nous. Pou'quoi il dit tout le temps des mensonges ? Mama elle dit qu'y faut pas menti', passque c'est nul !

Je fronce le nez et je boude. Il y a forcement une autre explication, une raison à son absence prolongée.

Peutete que ... peutete que ...

C'est bête mais je ne trouve pas. Je sais que maman et papa se disputent tout le temps, mais ils s'aiment, c'est obligé. Alors ils peuvent pas mourir les mamans et les papas qui s'aiment.
Et Nana qui répète.


Si on n'entend plus parler de lui, c'est qu'il est mort ...

Je sens les larmes piquer mes yeux, c'est trop difficile à retenir. Il avait dit que j'étais la plus belle des petites filles parce que j'étais sa fille, mais maintenant je suis la fille de personne sans lui. Et voila, mon chagrin qui dévale sur mes joues.

Nana ... l'est où mon papa alors ?

Je n'ai jamais vu ce qu'on faisait des gens morts, je n'ai même jamais vu de gens morts. Je ne sais pas comment c'est. Moi je me souviens de mon papa, il est grand, il a des yeux très noirs, et des cheveux dans son cou qui sont doux. Mon papa c'est le plus beau.

Où il est Nana ?

Mais mon amie ne sait pas non plus. Lonie m'a parlé du paradis mais ca ressemble à une histoire comme les contes de fées.

Peutete mon papa il est au pa'adis ave' les fées, hein Nana ?

Nana hoche la tête vivement.

Oui ! Il est dans le paradis. Et puis comme c'est grand, y a de la place pour tout le monde.

Alo's ze vais aller au paradis pour le voi'. Ze vais mettre mes z'habits dans un sac et on va y aller toutes les deux, d'acco'd Nana ? Pis comme ca, z'au'ai des ailes de fées moi aussi !

Nana n'a pas le temps de répondre.

Eileen !! Viens laver tes mains, c'est l'heure du diner !

Lonie entre dans ma chambre, il fait noir dedans, et je vois son ombre se découper dans l'ouverture de la porte.

Eileen ... Il faut que tu arrêtes de parler toute seule ...

Ze parle pas toute seule, ze parle à Nana ...

Je ramasse ma poupée de chiffon et je sors en filant entre ses jambes pour qu'elle ne voit pas qu'une fois encore j'ai pleuré. Les adultes ils ne comprennent rien aux enfants de toute façon. C'est pas difficile, je veux juste que ce soit comme avant, avant quand j'étais petite, avant quand mon papa n'était pas mort.

Lady_eden
C'est d'ici que je vous écris
by Calogero


Une tasse de thé
La chaise est un peu bancale
Ce n´est pas bien rangé
Je sais

Rien de bien original
Le piano est accordé
Aux fenêtres un ciel, des étoiles

Je m´évade


C´est d´ici de ce nid que je vous dis ma vie
Tous mes dénis, mes envies
Que j´attends, que j´entends passionnément
Que je prie
Indécis, décidément des si j´en ai tant écrits
Je vous les dédie
C´est d´ici de ce nid
D´ici que je vous écris

Si tu veux visiter
On en fait vite le tour
J´aime cette lumière l´été

Des machines bizarres
Des cahiers bleus raturés
Là c´était ma première guitare
Tu vois


C´est d´ici de ce nid que je vous dis ma vie
Tous mes dénis, mes envies
Que j´attends, que j´entends passionnément
Que je prie
Indécis, décidément des si j´en ai tant écrits
Je vous les dédie
C´est d´ici de ce nid
D´ici que je vous écris

C´est d´ici des ces nuits, de ces doubles vies que naissent mots et mélodies

D´ici qu´à l´infini je vous redirai merci

C´est ici cette nuit, d´ici que je vous écris.



[Mauléon ...comme un frisson, janvier 1462]

Les jours qui se suivent comme jumeaux sans être siamois, le ciel est bas, il rejoint les montagnes par endroits, lent comme une caresse, sombre comme mes pensées.
Le soupir est long devant la plume qui hésite, le geste se voudrait fluide devant le vélin, mais les mots jouent à cache cache, l'encrier des sentiments enfouis s'est asséché.
Inspiration, écrire autre chose que des banalités ou des plaidoyers, elle me fuit depuis des mois, presque une année, dérive des déliés, l’âme s’échoue dans le flot violet.
Un cri se meurt, un de plus dans la gorge trop roide de s'être tant serrée, encore ce nœud, cette prison personnelle qui n'a pas de clef.
Écrire de nouveau je voudrais, glisser entre contre sens et non sens, dévoiler, déchirer le papier, l’égratigner de la plume et du cœur, en rire, en pleurer... si seulement ...
Qui me rendra le gout sucré de la passion, l’émotion, l'attente et l'espoir, cette certaine douceur d'un soir d'été quand le corps est moite et la tête enivrée des parfums lourds qui saturent l'air?
La plume choit d'entre les doigts, s'épanche dans une tache d'encre, le soir finit de recouvrir le paysage, ce ne sera pas encore cette fois que le voile se lèvera, du moment ne reste un parchemin froissé..un acte manque

_________________
Dolgar
Citation:
Artiste : Arch Enemy

Titre : No gods, no masters

Album : Khaos Legions

Here I am, back to the wall,
I picked the fight against the time,
Free at last I go my own way,
I will resist them, till the day I die,
I am who I am; my time has come.

I am who I am, take it or leave it,
A rebel at heart,
No gods, no masters,
My time has come.

There is no second place,
No perfect world,
Your head is whole,
Freedom in your heart,
Be strong; take this chance,
Make your way; a better future comes.
I am who I am; my time has come.

I am who I am, take it or leave it,
A rebel at heart,
No gods, no masters,
My time has come.
No gods, no masters.

What doesn't kill us make us stronger.
Locked and loaded ready to strike,
You stand loud and proud, united as one.

I am who I am, take it or leave it,
A rebel at heart,
No gods, no masters,
My time has come.

Traduction en français :

Me voici, le dos au mur,
J'ai choisi la lutte contre le temps,
Enfin libre je vais mon propre chemin,
Je vais leur résister, jusqu'au jour où je mourrai,
Je suis qui je suis, mon heure est venue.

Je suis qui je suis, c'est à prendre ou à laisser,
Un rebelle dans l'âme,
Ni dieux, ni maîtres,
Mon temps est venu.

Il n'ya pas de deuxième place,
Pas de monde parfait,
Votre tête est entière,
La liberté dans votre cœur,
Soyez forts, prenez cette chance,
Faites votre chemin; un avenir meilleur arrive.
Je suis qui je suis, mon heure est venue.

Je suis qui je suis, c'est à prendre ou à laisser,
Un rebelle dans l'âme,
Ni dieux, ni maîtres,
Mon temps est venu.
Ni dieux, ni maîtres.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.
Verrouillés et chargés prêt à frapper,
Vous vous tenez forts et fiers, unis comme un seul.

Je suis qui je suis, c'est à prendre ou à laisser,
Un rebelle dans l'âme,
Ni dieux, ni maîtres,
Mon temps est venu.



Montagnes de Grandson janvier 1452

Je m'appelle Dolgar, j'ai 11 ans et je suis un assassin. Oui un meurtrier un tueur, un prédateur. Je débute ma longue carrière faite de sang et de mort.

Un chevalier de l'Apocalypse. J'instillerai la peur dans vos âmes. J'instillerai le venin dans vos veines. Tel une ombre, mon souvenir hantera vos âmes. Tel le Sans Nom, je serai l'Adversaire, le Honni, le Faucheur d'Ames.

Aujourd'hui est un jour merveilleux. Le Rite du Sang m'attend. Oh mais vous ne savez pas ce que c'est suis-je bête !

Je fais partie de la Confrérie de la Main Noire depuis maintenant 5 ans. J'ai été entraîné durement vous savez. Mais je me sens bien dans ce temple caché dans les montagnes. Je suis jeune oui, mais beaucoup de gueux travaillent à mon âge.

Le Rite du Sang marque le passage au rang de professionnel. Pour cela, nous devons tout simplement nous battre dans l'arène sacrée contre nos condisciples. A mort cela va sans dire. Je devrai tuer 19 de mes camarades pour prétendre au titre d'assassin.

Cela vous choque ? J'aime ça c'est grisant. Sentir la Vie s'échapper, la Mort prendre son tribut... si vous saviez comme cela est beau !

Mais je vous laisse à présent. Je dois marcher vers mon destin. Mon heure est venue, enfin je vais m'élever ! Je n'aurai plus de maîtres, je serai un maître...





Arène du Sang, Temple de la Main Noire

Nous sommes réunis dans l'arène. 20 jeunes garçons et filles entraînés à tuer son prochain. Nous faisons face à une estrade située à environ dix bons mètres de nous. Le Prime, notre Maître à tous, se dresse sur celle-ci. Son visage est dissimulé par le masque de la Mort. Comme il sied à son rang. Il porte sa longue robe noire de cérémonie. Comme j'ai hâte que le Rite commence !

Il n'y aura pas de second. Ni de troisième. Seul l'un d'entre nous sera intronisé. Les autres mourront. Je serai l'Elu. Je le sais, je le sens. Mais j'entendis le discours du Prime et je ne pus m'empêcher de sourire.


Novices ! Vous voici arrivés au moment que vous attendez tous ! L'heure du Rite de Sang est venue ! La Mort prendra la plupart d'entre vous. Le dernier survivant sera une Ombre à part entière ! Les autres seront voués aux tourments éternels ! Derrière vous se trouvent vingt dagues. Que la Mort choisisse son Elu !

Je me retournai et fonçai vers les dagues. Comme les autres. Puis ce fut un charnier. Le sang coulait. Le mien, et celui des autres. Le combat fut acharné et dura des heures.

Il ne restait plus que moi et Kirya. Kirya je l'aimais bien. C'était une fille de mon âge. Brune, et belle. Toujours froide mais on s'appréciait. Nous avions la même spécialité. Le combat à deux dagues. Pendant que nous nous tournions autour, nous ne pûmes nous empêcher de nous parler.


Kiryah, l'heure est venue. Je ne puis te laisser vaincre. Je dois être l'Elu !

Tu crois ça ? Je serai choisie à ta place ! Par l'Enfer, tu mourras ici !

Notre petit discours vous semblera cruel, mais nous savions que nous n'avions pas le choix. Vifs comme deux chats, nous nous taquinions avec nos armes.

Ce petit jeu dura quelques minutes. Puis Kiryah bondit et me blessa à l'épaule. Je levai mon bras gauche par réflexe. De petites bulles de sang apparurent aux coins de la belle bouche de mon opposante. Je lui avais percé la gorge.

Je la regardai avec un sourire victorieux. Mon heure est venue. J'ai renoncé à l'amitié, à l'amour, à la joie. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.

Je suis Dolgar, je suis un assassin désormais. Ni dieux ni maîtres. Je suis désormais moi-même un maître. Je suivrai mon chemin. Cela vous choque, vous effraie. Tant mieux. La peur me permettra de prendre votre vie et votre âme sera mienne.

Je suis Dolgar, je suis un assassin.... et j'aime cela.
Atropine


BARBARA
Dis, quand reviendras-tu?

Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,
Voilà combien de temps que tu es reparti,
Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,
Pour nos coeurs déchirés c'est le dernier naufrage,
Au printemps tu verras, je serai de retour,
Le printemps c'est joli pour se parler d'amour,
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris,

Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus,

Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,
A voir Paris si beau dans cette fin d'automne,
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j'ai le mal d'amour et j'ai le mal de toi,

Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus,

J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours,
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour,
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir,
Je ferais de nous deux mes plus beaux souvenirs,
Je reprendrais ma route, le monde m'émerveille,
J'irais me réchauffer à un autre soleil,
Je ne suis pas de ceux qui meurent de chagrin,
Je n'ai pas la vertu des femmes de marin,

Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus...


Et elle l'avait perdu puis attendu, espéré, pleuré, revue puis perdu à nouveau et son cauchemard avait recommencé. Période sombre, longue, où son âme s'était effritée. Période sinistre où son corps était devenu terrain de jeu pour qui le voulait, juste pour se sentir vivante, ou au minimum moins morte. Juste pour le blesser, le faire souffrir autant que ses absences inexpliquées la blessait. Mais qu'est ce qui peut blesser un homme qui ne revient pas ? Rien, parce qu'il l'ignore. Pourtant, il était revenu, quelques jours, encore, pour mieux repartir.

Alors, elle s'était résignée, avait plongé dans l'eau glacée et en été ressortie, en vie, et pourtant meurtrie. L'alcool, les hommes, les coups foireux on prend les mêmes et on recommence. Débacles éphémères qui ne s'achevront que par une évidence. Il n'était plus, ne devait plus être, et sa douleur devait partir avec lui.

Alors elle revit, doucement, elle panse ses plaies, lentement, elle fuit les hommes comme un animal blessé. Jusqu'à , un homme, cet homme, que la brune ne peut pas fuir, sans savoir pourquoi. Le jeu du chat et de la souris commence. Le rôle du chat lui va si bien, pourtant, elle devient souris, malgré elle. Changement de statut qui signifie danger pour le Poison.

Alors elle fuit de nouveau mais ses paroles la hantent. Ses caresses la poursuivent, et ses mots la rattrapent, trop, pas assez ... Chaque instant sans lui devient moment de torture. C'est lui, son autre Soleil. Son unique Soleil. Mais d'Astre diurne, il n'y en aura pas plus, Il sera le dernier, son dernier ...

_________________
Anghell


Sarah McLachan "Angel"

Spend all your time waiting
For that second chance
For a break that would make it okay
There's always one reason
To feel not good enough
And it's hard at the end of the day
I need some distraction
Oh beautiful release
Memory seeps from my veins
Let me be empty
And weightless and maybe
I'll find some peace tonight

In the arms of an angel
Fly away from here
From this dark cold hotel room
And the endlessness that you fear
You are pulled from the wreckage
Of your silent reverie
You're in the arms of the angel
May you find some comfort there

So tired of the straight line
And everywhere you turn
There's vultures and thieves at your back
And the storm keeps on twisting
You keep on building the lie
That you make up for all that you lack
It don't make no difference
Escaping one last time
It's easier to believe in this sweet madness oh
This glorious sadness that brings me to my knees

In the arms of an angel
Fly away from here
From this dark cold hotel room
And the endlessness that you fear
You are pulled from the wreckage
Of your silent reverie
You're in the arms of the angel
May you find some comfort there
You're in the arms of the angel

Passer tout ton temps à attendre
Cette seconde chance
Cette pause qui arrangerait tout
Il y a toujours une raison de ne pas se sentir complètement bien
Et c'est dur à la fin de la journée
J'ai besoin de distraction, ou d'un beau soulagement
Les souvenirs suintent de mes veines
Laisse-moi être vide, oh, et sans poids et peut-être
Que je trouverai le repos ce soir

Dans les bras de l'Ange
S'envoler loin d'ici
De cette chambre d'hôtel sombre et froide
Et de cette éternité que tu crains
Tu as été tiré des ruines de ton rêve silencieux
Tu es dans les bras de l'Ange
Puisses-tu y trouver du réconfort

Tu es si fatigué de cette vie ennuyeuse que chaque fois que tu te retournes
Il y a des vautours et des voleurs dans ton dos
L'orage continue de virevolter
Tu continues de bâtir les mensonges que tu inventes pour tout ce dont tu manques
Ca ne change rien
S'échapper une dernière fois
Il est plus facile de croire
À cette douce folie, oh, cette glorieuse tristesse
Qui me met à genoux

Dans les bras de l'Ange
S'envoler loin d'ici
De cette chambre d'hôtel sombre et froide
Et de cette éternité que tu crains
Tu as été tiré des ruines de ton rêve silencieux
Tu es dans les bras de l'Ange
Puisses-tu y trouver du réconfort




[La chute des mots se perd. La pluie d'une joie s'envole. La force s'effondre. Le poids oppresse un cœur. La chute d’un Ange… La chute d’un démon… La chute d’Anghell d’Hell.]

Sourire radieux peint sur un visage enfantin perlé d'un regard mutin prête à sauter sur la première idée ingénieuse qui lui vient à l'esprit. Des cheveux châtains et ondulés s'arrêtent au dessus de ses épaules. L'Innocence se lit sur chaque trait qui dessine son visage.

Avec fierté, elle clame à qui veut l'entendre "Je suis Anghell d'Hell et fière de l'être". Pointe d'assurance dans sa voix cristalline. Pointe de provocation et de défi dès son jeune âge. Hell, le rempart infranchissable. La Famille qui fait trembler les murs. Sa Famille. Un père et une mère. L'union parfaite qui donna naissance à cet intrépide ange démoniaque. Elle pensait que rien ne pourrait les atteindre, qu'ils étaient une force suprême... A sa droite se tient sa mère, Musartine, droite. Beauté divine. Son propre portrait peint avec des traits plus durs, plus sévères. Elle a le regard d'une femme qui en a traversé des épreuves. Une sorte de lionne dans la jungle qu'est cette vie. Une femme qui sait ce qu'elle veut et qui se bat pour ses idéaux... tout comme son père d'ailleurs. Lui, se tient à sa gauche. Il est l'Insouciance. Son sourire en est sa marque de fabrication. Sourire mi moqueur, mi provocateur, mi séducteur. Un sourire qui dit tout et rassure à la fois. En même temps, il est le fin stratège qui parvient à ébranler tout un Comté. Ces deux doses sont essentielles pour préserver l'apesanteur de son monde.

Tout était si parfait... jusqu'au jour où... tout partit en éclat...

Italie 1459

L'Excitation est palpable. Voyage, voyage ! Après avoir secoué le LD et la Savoie, le séisme se répand dans les plaines ritales. Elle est toujours "Anghell d'Hell et fière de l'être !"

Toutefois, à peine la frontière franchie qu'elle sent quelque chose de changeant. Un nuage gris à l'horizon s'approche d'eux. Bulle de coton funeste qui s'arrête au dessus de leur tête. Décalage horaire ? Dépaysement ?....Non, ce sont les dures lois "secrètes" de la vie.

La séduction, la tromperie, le mensonge... la trahison...

Entre père et mère, le fossé prend place. Spectatrice des querelles qui n'avaient jamais existé auparavant dans cette famille. Le temps n'aide en rien. Les supplications de la petite sont vaines. Tirailler des deux côtés, un choix lui est incombé. Impossible. Un regard jeté sur sa mère puis sur son père. La séparation est inévitable et elle aurait beau remuer ciel et terre rien ne pourra altérer le cours des choses. Pourtant, elle ne souhaite que remonter la boucle du temps. Revenir en arrière et éloigner cette rousse, au mauvais présage, de sa famille. L'amie qui trahie sa mère pour se jeter dans les bras de son père. Les cercles vicieux des adultes, leurs erreurs et leur folie s'imposent à elle. Sous ses yeux défilent leur faiblesse. Comment d'un amour si solide, sont ils devenus deux inconnus qui ne se supportent plus ? "Papa ne nous quitte pas"... "Maman, bats toi...", "Laissez moi vous aider..." "Ne faites pas ça...", mais les supplications de la petite se meurent dans le silence. Tout n'est que vain, elle ne peut lutter contre l'inéluctable et pourtant : "Tout va s'arranger, tout ceci n'est qu'un malentendu...", elle n'est devenue que décor dans leur vie... chacun trop occupé au désastre familial du moment alors, elle tente de se rassurer comme elle le peut. Les larmes roulent le long de ses joues et lui brûlent le visage à vie. Ce ne sont pas les pleurs d'une capricieuse mais la preuve d'une déchirure qui se répend en son être. Déchirure qui ne trouvera aucun remède. Les premières larmes d'une enfant à qui on a volé son Insouciance, son Innocence...Un monde parfait qu'on lui a dérobé. "Vous êtes tous des menteurs, des traîtres..."

Pendant qu'une guerre muette se déclarait entre ses parents, la petite flanchait. Comme tombant d'une montagne, elle n'en voit pas la fin. Puis, elle plonge dans le néant, profond. L'eau cristalline de la mer l'appelle. Envoûtante mélodie. Elle n'y résiste pas et se laisse emporter par le courant. La douleur irradie son cœur et son âme. Ceci est un doux remède à ce qui lui est imposé. Les vagues emportent son corps tandis qu'elle se perd dans les souvenirs d'une enfance heureuse. Elle ne fera aucun choix. Incapable de trancher alors la méditerranée la sortira de là. Que l'au delà soit son seul échappatoire. S'ils abandonnaient la famille alors pourquoi continuerait elle à lutter... surtout quand ses mots se perdent dans l'ignorance."Emporte moi, emmène moi dans ta demeure..."

Déjà le froid fait de son corps son esclave. Chaque membre et prit de frissons, chaque battement de son cœur lui est une torture. Elle entend des voix au loin, des murmures. Qui ose la déranger dans ses rêveries. Dans ce monde idyllique. Dans cette inconscience qu'est son bonheur perdu. Chaque aspiration d'air provoque un claquement de dents. Clignement des yeux jusqu'à garder les émeraudes figées au ciel. A cet instant, Anghell sait que ce n'est que le commencement d'une fin qui se répétera sans cesse. Dès lors le sourire radieux s'évanouit. Dès lors, le regard donne place à des émeraudes glacées par l'hiver de ses émois. Dès lors, elle n'est plus que l'ombre de cette enfant heureuse....

Janvier 1461

Anghell d'Hell... n'est plus fière de l'être. Elle n'est qu'Anghell. Elle longe les rues, les commerces, les établis, elle frôle les passants, les voyageurs mais elle n'est plus. La mort lui a échappé. Son douce calice, derniers recours, n'a pas voulu d'elle. Alors, l'enfant devenue femme survie à cette déchirure qui continue de lui fendre l'âme. Les cheveux lui tombent maintenant en cascade pour finir sur une chute de boucles châtaignes. Un voile brumeux est toujours présent dans ses émeraudes d'aciers. Le jour l'a fuit pour la garder dans une nuit éternelle. Elle se drape de sa mélancolie. L'Incompréhension règne entre elle et ce qu'il reste de sa "famille". Après la chute du mur d'Italie, elle avait fuit. Incapable de voir les débris que cette ville avait provoqué au sein de son clan. Les années s'étaient écoulées et elle était devenue acide. Virulente, détestable. Le désir de retrouver l'empreinte maternelle l'entraîna dans les terres hispaniques pour ensuite, s'installer à Genève. Retrouvailles discrètes, sans effusion d'émotion car elle ne ressent plus que désarroi. Le sourire, le rire n’était plus à la page du jour. Une mère inquiète ? Ah oui ? Les apparences sont si cruellement trompeuses. Sa tante a raison, tout n'est qu'apparat. L'incompréhension règne vite entre la mère et la fille. L'Incompréhension du malheur de cette dernière. Incapable de tourner la page. Incapable d'oublier et de penser à son bonheur. Car elle le sait désormais, tout n'est qu'illusion. L'espoir pointait parfois le bout de son nez mais d'un geste de la main, le sort l'éloigné d'elle et l'espoir devenait désespoir. Chacun refaisait sa vie et elle, elle n'y parvenait pas. Au lieu de cela, elle se montrait amère. Elle n'était qu'agressive, armure en acier qui cachait son coeur criblé. Elle répendait le désastre auprès des conquêtes de son père. Elle les faisait fuir une à une... La colère, la rage, la haine, la tristesse étaient son moteur. Et sa langue se déliait à une vitesse fulgurante lorsqu'une "pimbêche" s'approchait trop près de lui... Manière d'extérioriser son mal.

De l'un à l'autre, aucun des deux ne comprendra qu'elle a juste cessé de vivre ...Qu'elle sait que désormais tout n'est que mensonge. Ses désirs se sont évanouis...ses croyances sont morts... Elle ne trouvera la paix que dans les bras d'un ange... car la tristesse est devenue son plus bel amant.
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)