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[RP ouvert] Pour qui sonne le glas...

Jehan_le_blond


Les couloirs sont-ils plus longs qu'autrefois ? Sûrement que non, pourtant ils te paraissent interminables. Les couloirs sont-ils plus sombres ? Assurément. Il fût un temps où la justice du Périgord avait une saveur particulière, celle d'être servie par des gens intelligents. Même Planta, l'éternel pressé, le géniteur de bourdes invraisemblables, était un génie lumineux par rapport à tout ce que tu avais lu depuis son retour. Les procureurs se succédaient assez peu maintenant. Deux, trois noms entachaient la justice d'innombrables erreurs et d'une méconnaissance tellement flagrante du droit que la lumière avait déserté les couloirs. Puis la jeune fille vous fit entrer dans un bureau qui t'arracha un sourire béant :

Que de souvenirs dans ce bureau, mestra. A qui t'adressais-tu ? A Una ? A la procureure ? Va savoir... Saviez-vous, attornat, que j'ai occupé ce bureau avant vous ? Celui de la patronne, de l'attornat d'alors donc, était au dessus... Je devais filtrer la griotte et ses ravagés... avant qu'ils ne montent.
Malgré tout, la prévoste déboulait dans le bureau de milady pour y geindre tout son soul... et s'en voir expulser par quelques remarques gracieuses sur son teint, ses moeurs ou son grelot. Quelle belle époque, finalement...


Ton sourire passe d'un visage à l'autre. Joli brin de fille aussi, cette procureure. Le frérot en a-t-il goutté les pétales ? Il serait surprenant qu'il ne se soit pas arrêté ne serait-ce qu'un instant sur cette fragrance délicieuse.

D'une main néanmoins tu écartes la ripaille qu'elle te propose. C'est fou cette propension qu'ils ont à s'empiffrer et picoler à tout bout de champ. Tu n'oses la regarder de peur de voir sa réaction. Elle trouvera ça sans doute encore plus indécent que toi après les semaines de frugalité et de piété qu'elle vient de s'imposer.


Sa seigneurie... Hmm... Excusez-moi d'avoir user de ce subterfuge grossier auprès de vous, attornat. Mon expérience d'avocat me pousse à savoir que cela ouvre moultes portes là où l'obséquiosité a fait place à la moindre amitié. La MacFadyen n'est pas une seigneurie, les titres hormis celui de chef de clan, étant toujours l'apanage de Lady Urquhart. Mestra Una n'est donc pas une "seigneurie"... et encore moins la vôtre.

C'est une fée, ma belle. Ne t'en es-tu pas rendu compte par toi-même ? Toi, pauvre gueux de Sarlat, tu l'as toujours su. De glisser ta main dans son dos.

Assieds-toi, ma douce.

Mestra, voulez-vous prendre ce siège ?
Je resterai près de toi, moi, totjorn.
Je me présente, attornat, car il semblerait que mon visage ne vous soit point familier.
Preuve qu'elle se fout de la justice de ce comté.
Jehan de la Malvile, avocat du Dragon. Je fus autrefois premier clerc du procureur, lorsque Lady Urquhart vous précédait. Je suis toujours son secrétaire particulier, pour peu qu'elle ait besoin de moi, parmi toutes les nonnes lettrées, et je suis aussi l'émissaire de la Nouvelle-Calédonie en Périgord.
Soren était mon frère, à moi aussi.
Mano_de_dios
[Bureau du Prévôt]

Mano haussa un sourcil en entendant Plume, mais un espèce d’énergumène de nobliau entra se croyant tout permis et surtout au dessus de tout, suivi d'un petit bout de femme arrivant se présentant comme la sœur de Suern et réclamant le Procureur. Le jeune homme attendit patiemment qu'ils aient fini et sorte de la pièce avec sa douce pour se retourner vers le bourreau.

- je suis votre adjoint et non une soubrette qui doit faire le ménage et servir des verres et je ne sais quoi encore à des nobliaux sans aucun respect pour les personne comme nous. Alors je venais vous proposez mon aide, mais si vous avez juste besoin de moi pour accueillir et servir je ne sais qui, vous allez point être déçu. Je ne suis pas adroit avec les verres ni même avec les victuailles. Les habits risquent de goûter les aliments et boisons avant d'arriver en leurs mains. Dois je aussi mettre un tablier blanc pour les servir ?


Le jeune homme esquissa un sourire malicieux, attendant sa réaction du petit bourreau, se remémorant la phrase que sa douce lui avait déjà dit plusieurs fois : "un adjoint n'est que ce qu'on en fait". Enfin là il avait qu'une envie c'était de tourner les talons.
Una_agnes
[Bureau du procureur]

Ainsi c'est cette jeune fille, le procureur. Je ne puis me retenir d'un sourire. J'imagine tous les procureurs comme j'imagine Mère ou Kris. Austères, sévères... Très irrévérencieux sous des remarques sibyllines. D'une logique implacable, d'une sociabilité réduite à sa prime essence. Pas comme une charmante elfette à l'accent angoumoisin. Cela m'apprendra à préjuger des choses.

Je la suis dans le couloir sans même prendre le temps d'apprécier ce qu'il y a autour de moi. Je ne ressens que le vide dans mon esprit, les déchirements de mon ventre, le sang qui bat sur mes tempes, à chaque fois que tu te rapproches. Je ne vois que le visage d'Hakon, je ne vois que son sourire, je ne vois que ses cheveux cisaillés jusqu'au scalp, je ne vois que lui, partout où je regarde.

Puis vient ce petit bureau. J'entends sa voix et j'entends ta voix lui répondre. J'entends ce que je ne devrais pas entendre. J'entends Hakon geindre à son premier souffle, lorsque je l'ai touché, j'entends Hakon vouloir me faire danser à son premier regard, lorsqu'il m'a touché. J'entends Hakon et tous les moments que nous avons passé... Pas assez. Voilà que mes yeux s'embuent. Mais non, je ne vais pas craquer.


Jehan s'il te plait... Est-ce pour te faire taire, que j'ai dit ces mots. Oui, pour l'instant, j'aimerais que tu te taises. Il a été procureur, lui aussi, non ? Je veux dire mon frère... Mon regard s'égare à le rechercher dans cette pièce, à l'imaginer à ce bureau, à chercher dans les rouleaux derrière. Puis je me rappelle pourquoi je suis là et je m'asseois.

Tha mi toilichte ur coinneachadh*, Sybille. De la saluer de la tête. Je suis simplement Una, ma soeur et je n'ai rien à porter à votre connaissance que des doutes et des interrogations auxquelles j'espère que vous saurez répondre...

L'usage voudrait sans doute que j'attende d'être interrogée pour poursuivre. Seulement, je me connais sur ce point. Si je m'interromps maintenant, je ne suis pas sûre de pouvoir continuer après.

J'ai pu voir le corps de mon frère, mestra... Et je ne peux que m'étonner. Hakon était couvert de cicatrices plus anciennes les unes que les autres, certaines qu'il s'est sûrement infligées lui-même, d'ailleurs — je ne suis pas dupe sur la personnalité tortueuse de mon cadet — mais la plus récente que j'ai pu attester sur son corps, ce sont celles qui l'avaient privé de l'usage de ses jambes, cet été.

Est-il normal qu'une femme annonce clairement qu'elle a vu un homme dénudé ? Son frère de surcroît ? C'est normal chez nous en tout cas. Et chez nous ça veut dire quoi ? Les escotes, sans doute. Les MacFadyen, oui certes. Les nonnes... oui, évidemment. Qu'importe...

Le bout de ses doigts était noir néanmoins, preuve que des humeurs du sang l'ont traversé en ces derniers instants. Je n’ai connu cela que chez des anciens dont le cœur était fragile. Pas chez un jeune homme qui allait fêter un anniversaire toujours précédé d’un « un » le lendemain. A moins que ce ne fût un poison qui le provoqua ou quelques maladies dont il ne semblait pourtant pas souffrir.

Et puis, il y a eu cette épouvantable farce de cérémonie… qu’il avait sciemment préparé… visiblement...


Je laisse les mots en suspens, non pas pour faire un effet mais simplement parce que je ne peux plus parler.

S’il vous plait, Sybille, est-ce qu’Hakon s’est donné la mort ?

* Enchantée de faire votre connaissance.
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Sybille
[Bureau du procureur]

Elle ne s'offusqua pas des gestes brusques de Jehan. Ils avaient été échaudés à leur arrivée et il semblait contenir un certain ressentiment. Elle soupçonnait une cause antérieure à son arrivée dans ce comté.

En entendant sa déclaration, ses yeux allaient de l'un à l'autre. Manifestement, une grande affection les unissait, la jeune femme avait donc un soutien pour cette épreuve difficile. Tant mieux, ces derniers jours Sybille ne s'était guère sentie plus vaillante, aussi la présence d'un homme pour épauler Una était une bonne chose, même si elle était soeur... un support moral, humain est toujours nécessaire...

Elle allait ouvrir la bouche pour répondre à ... l'avocat... lorsque Una_agnes prit la parole.


Sybille écouta attentivement.
Dans son esprit, la cérémonie étonnante à laquelle elle avait assisté revint petit à petit. Elle n'avait pas fait le lien tout de suite entre Una et l'entrée fantastique des poneys... La jeune femme réclamant le corps de son frère pour le clan. Un bon observateur pouvait voir une pointe d'admiration sur le visage de la procureure. Du jeune homme ou de la jeune femme qui était le plus solide, elle ne saurait dire. Sans doute est-ce cela la valeur d'un clan ? Une solidarité... une unité.


Vous me posez une question dont j'ignore encore la réponse.

Elle les scruta tous les deux. Oui, c'étaient des âmes vaillantes, elle pouvait leur confier ses doutes et surtout, ils étaient de la famille de Seurn, leur demande était des plus légitimes.

Elle tendit ses mains, paumes vers le haut, dans un geste conciliant.


Je crois que la mise en scène de son enterrement, nous a laissé un goût amer. Le mot mis en scène n'est pas trop fort et laisse à croire que sa mort même était voulue par Seurn. A en croire sa secrétaire personnelle, il était d'humeur sombre depuis son dernier accident qui l'avait laisser défigurer et paralytique. On peut comprendre qu'un homme tel que lui refuse de devenir .... - Sybille marqua une hésitation avant de poursuivre - un meuble que l'on déplace. Seurn faisait le courant et il ne le subissait pas.

Elle marqua un nouveau temps d'arrêt :
Et pourtant, il venait de se lancer dans une nouvelles élections comtales. Il débordait d'idées. Pourquoi alors se tuer ?

Sa dame, Anne So, l'aurait-il abandonné ainsi sans un mot ?


Sybille se mordit la lèvre.
J'appréciais votre frère.
D'une certaine manière, il a guidé mes premiers pas ici, à la maréchaussée et à la procure. Si je mène cette enquête c'est que je souhaite éclaircir les circonstances de sa mort car je n'ai aucune certitude et ... impuissante ... je préfère me plonger dans cette enquête que de l'enterrer et le laisser aux oubliettes.


Elle s'était animée à la fin de son discours, les mains tendues s'étaient crispées.

Vous parlez de ses doigts noircis,... Poissac a parlé de vomissements et de lèvres bleuâtres. Peut être connaissez vous ces symptômes ? Le prévôt Plumenoire et moi même soupçonnons un empoisonnement. Comment ce poison serait-il alors parvenu jusqu'à Seurn ?

Voyez... pour répondre à votre question, je n'ai que des questions...pour l'instant.

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Jehan_le_blond


Mercé de votre franchise, attornat. Maints de vos prédécesseurs auraient prétendu détenir la vérité avant même de l'avoir cherché.

Ta main se pose machinalement sur l'épaule d'Una, tout en sachant qu'un jour, ce geste tu le paieras.

Excusez mon outrecuidance à, à mon tour, vous interrogez, mais j'ai aussi des questions qui me brûlent à l'exposé que vous nous en avez fait. P'tain, si la Mère t'entendait parler comme ça, elle en choperait le hoquet. Ainsi vous parlez de lèvres bleuies, ce qui corrobore les doigts noircis de sang dont ma... maîtresse... vient de vous mander. Il peut en effet s'agir de poison, mais également... Tu souris un peu gêné: Lorsque mon père est mort, d'un transport d'esprit comme on dit, il présentait les mêmes symptômes... Je ne suis pas de né, attornat, je ne dois mon éducation qu'à la Mèr... la Pat... à Lady Urquhart. Je ne saurais vous cacher que mon père était un poivrot fini, et que son transport n'a choqué personne... Or, pour autant que j'ai aimé Soren comme un frère, son amour de la boisson n'avait rien d'un secret non plus...

Me pardonneras-t-elle de parler de son frère chéri ainsi ? Soren a toujours été entre nous, l'ombre du péché, l'ombre du passé. Tes doigts resserrent leur étreinte. Fais attention néanmoins de ne pas lui faire mal. Elle est si frêle et si pâle.

On vous a également parlé de vomissements... Pourrions-nous interroger l'homme qui vous a mandé ceci ? J'aimerais savoir si Soren a vomi ou bien si sa bouche écumait seulement sous le coup de tremblements. Je ne vois en effet par l'intérêt d'un poison qui se vomirait car cela annulerait ses effets... non ? Par contre les transports de l'esprit s'accompagne souvent de ces tressautements du corps, comme possédé, et de cette bave blanchâtre.... de poussière de lune, dit-on. D'ailleurs...De te racler la gorge. Pourriez-vous me dire si Soren avait fait sous lui ?

Soren n'est pas ton père, Jehan. Pourtant, si...
Plumenoire
Des mots. De simples mots.
La brunette soupire, hoche la tête en direction de Sybille.
Son ton avait été trop dur. Elle était trop tendue. Beaucoup trop tendu.
Une fois Sybille disparut, c'est Mano qui vient le lui faire comprendre. Mais qu'en comprendre avec lui ? Taquinerie ? Agacement ? Elle n'en savait rien. Comment pouvait il croire qu'elle voulait le rabaisser à l'état de soubrette ?
C'est l'agacement que ressent la brunette. Mais elle va le prendre à la rigolade.
C'est un sourire en coin, amère ? Agacé ? Ironique ? Peut importe, il s'agit plutôt d'un rictus, qui étire les lèvres.


Enfin Mano ! Le tablier est un accessoire très important de la tenue de Soubrette !

Elle plante son regard dans le sien et secoue la tête. N'a t il pas comprit ? C'est elle si mal exprimée ? Haussement d'épaule.

Mano, vous êtes prévôt adjoint. J'aurais souhaité que vous indiquiez, aux gens qui voudraient participer a cette enquête, d'attendre. De leur donner a manger ou de quoi patienter. Y a des serviteurs, a quoi servent ils d'après vous ?

Ho non ... elle ne donnerait pas d'exemple, ils pouvaient servir a tellement de chose dans l'esprit embrumé de la brune...

M'enfin, restez ici pour le moment, y a personne. Si vous avez des idées je vous écoute Mano. Vous le savez .... Enfin j'espère ...

Elle se tourna de nouveau, pour une énième fois vers le bucheron.
Seurn ... pas seul dans sa caboche ... Elle s'en était douté ... Elle l'avait déjà vu pendant ses crises ...
Aurait il pu se tuer ? Oui ... mais elle refusait de le croire ... Elle refusait de penser qu'il aurait pu vouloir mourir.
L'assassina lui semblait plus probable. En tout cas, c'était la seule qu'elle accepterait de croire jusqu'à ce qu'on lui mette le nez sur le "suicide du blond". Et encore, s'il c'était tué, il y aurait toujours un coupable aux yeux de la brune.


Seurn ... Elle soupira longuement

Qu'en pensez vous vous ? Assassinat ... Suicide ...

Elle soupire il lui faudrait d'autre témoins ... peut être que Sybille aurait plus de chances ?

Je vous remercie de vos indications Messire Edouardo. Si vous aviez d'autres détails qui vous revenaient. Si vous entendiez des choses, en voyez d'autres. N'hésitez pas a nous les communiquer.

Esquisse un sourire fatigué et observe les deux hommes face à elle. Pourquoi c'était elle lancée la dedans ? Parviendrait elle a trouver les réponses a ses questions ? Il le fallait. Pour lui.
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Mano_de_dios
[Bureau du Prévôt]

Mano écouta le Bourreau mais revenait au même conclusion. Il fallait donc qu'il joue la soubrette auprès des personnes qui arrivaient. Il avait du mal s'exprimer, où n'avait pas vraiment compris. Le jeune homme tourna les talons et sortit de la pièce un peu découragé, la planta là avec le vieillard.

Sybille lui avait demandé de l'aide pour son enquête mais là, il ne savait pas comment il pourrait. Il ne faisait pas parti du conseil, donc il n'avait pas à poser des questions et surtout personne ne lui demandait conseil.

Il installa, dans le couloir menant au bureau du Prévôt, des chaises puis une table au début où il fit déposer une cruche de vin, des verres et quelques fruits. Se servi un verre et se posa sur une des chaises, désolé de faillir à sa parole envers sa douce.

Pensant à ce qu'il devait être fait rapidement. Comme le tour de la pièce où était mort le très regretté Seurn. Comme d'interroger Poissac qui avait assister à ces derniers moments. D'interroger sa secrétaire.

Mano sirota tranquillement son verre de vin, attendant... quoi il ne savait pas mais il resta là à attendre.
Sybille
[Bureau du procureur]

Sybille écouta l'avocat du dragon. Cet homme l'étonnait. Il s'était montré rude et pourtant il n'avait pas hésité à se découvrir une peu. Elle opina du chef deux ou trois fois puis fronça les sourcils lorsqu'arriva la question :

Pourriez-vous me dire si Soren avait fait sous lui ?

Elle posa ses mains à plat sur le bureau, réfléchit un instant.

L'homme présent et qui a assisté à toute la scène ne peut être que le porteur de chaise de Seurn... Childéric, il me semble que c'est son nom... J'ai bien l'intention d'interroger tous ceux qui étaient présents au moment des faits.

Elle espérait découvrir un peu de la vérité et que cela suffirait à apaiser sa colère, son sentiment d'impuissance.

Si vous me permettez.

Elle écrivit quelques mots, enroula le parchemin. Ouvrant la porte du bureau, elle interpella un des commis pour qu'il le transmette à l'adjoint du prévôt. Puis elle revint vers le bureau, contournant le couple de visiteurs. Elle ne savait ce qu'ils attendaient de plus d'elle. Par contre au vue de leurs connaissances des corps , des blessures et des maladies, elle pourrait peut être leurs présentait ses constatations, enfin celles de la maréchaussée...

Pourrai-je faire appel à votre expertise si plus d'éléments sont portés à ma connaissance ?

La question était peut être incongrue mais elle voulait se donner toutes les chances de comprendre ce qui s'était passé.

_________________
Poissac, incarné par Soren
Glissé sous la porte du procureur du comté, un vélin. Celui ne porte aucun cachet. les lettres sont tracées avec élégance.

Citation:




      Plainte pour meurtre


    Plaignant : Comté du Périgord-Angoumois
    Plaignant visant la personne suivante : Solveig Olofsdotter.
    Date du dépot de la plainte: 16 décembre 1461

    Plainte prise par : Poissac, garde de la maréchaussée de Bergerac
    Lieu du dépot : Bergerac


    Déclaration

    En ce jour du 16 décembre 1461, moi Poissac, garde à la maréchaussée du Périgord et de l'Angoumois désire déclarer au procureur Sybille du comté tout ce que je sais au sujet du meurtre de Søren MacFadyen Eriksen, anciennement maréchal-chef de la maréchaussée de Bergerac.

    J'affirme haut et fort que la dénommée Solveig Olofsdotter a sciemment empoisonné le maréchal-chef pour se débarrasser de lui. Je ne connais pas la raison qui a mené Solveig à empoisonner le maréchal. J'affirme cependant devant Dieu et les hommes que Solveig et les hommes que Solveig m'a parlé de son plan. J'affirme qu'elle a elle-même imaginé les dernières volontés de Søren afin de satisfaire à ses ambitions politiques. J'affirme aussi que Solveig a pour ambition d'empoisonner le comte Elio de Messina et tous ceux qui se mettront entre elle et le trône comtal.

    J'affirme aussi qu'elle a corrompu certains fonctionnaires pour arriver à ses fins, payant leurs silences et leurs complicité pour accéder à des lieux protégés.

    Enfin j'affirme, car elle me l'a dit, que Søren ne l'a jamais désigné pour siéger à sa place au conseil comtal. Elle a fabriqué elle-même les faux qui lui ont permis d'accéder à cette fonction.



    Fait à Bergerac, le 16 décembre 1461

    Le garde Poissac :

    X


Sybille
[quelques temps après l'entretien avec dame Una et son ami avocat du dragon]

Sybille était fiévreuse encore. Cela faisait un moment qu'elle se terrait à Angoulême dans sa chaumière. Une mauvaise toux avait dégénéré et elle avait gardé le lit pendant quelques temps. Elle avait suivi de loin la campagne municipale de son aimé, mais elle n'avait pu lui apporté le soutien qu'elle aurait voulu lui offrir.

Elle revint vers son bureau de Périgueux, la mine blafarde de la femme qui a peu dormi ou qui est encore convalescente. Couverte de sa nouvelle cape, cadeau de Mano de Dios, elle gravit les marches qui menaient à son office.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle avisa un pli qui avait été glissé sous celle-ci. Intriguée, elle se pencha pour le ramasser, tourna entre ses doigts le vélin, il ne portait aucun caché. Déroulant celui-ci, et découvrant la teneur, elle fût prise d'un étourdissement.

Elle s'appuya sur le chambranle de la porte puis s'avança vers son bureau. Elle resta un moment indécise. Devait-elle lancer l'arrestation de la jeune femme? Certainement. Cependant, il lui faudrait tous ses témoignages...

Ainsi dame Solveig était une empoisonneuse... Elle avait du mal à la croire et pourtant, la mise en scène de ses funérailles... son entrée au conseil... Tout chez cette jeune femme la laissait perplexe.

Elle prit sa plume pour écrire à Plume :




Dame Plumenoire, prévôt des maréchaux, agissez au plus vite, arrêtez dame Solveig, elle serait l'empoisonneuse !
Evitez d'ébruiter l'affaire, le conseil n'a nul besoin d'un scandale en ce moment.


Puis elle se dit que cela ne suffisait pas, elle devait l'entendre ce Poissac. Il devait dire tout, absolument tout ce qu'il savait.

Elle allait prendre de nouveau la plume quand elle se ravisa. Elle préférait lui jouer un tour à sa façon. Une manière de les interroger tous les deux en même temps... de faire sortir le fiel de chacun, de comprendre le lien qu'ils entretenaient tous les deux.

Elle ajouta en bas de la lettre :




Arrêtez aussi Poissac et placez le dans une cellule non loin de Solveig, une de ces cellules où l'on peut entendre les conversations entre prisonniers...

Sybille
Procureur du PA

_________________
Plumenoire
L'enquête ... La brune perdait espoir. Elle remuait trop de douloureux souvenir. Seurn avait voulu qu'elle mène l’enquête, mais il l'avait surement sur estimé.
Lorsque Plume reçut la missive, la surprise ne pu que la figer un moment.


Solveig ? Poissac ?
Mais !


Le garde l'aidait pourtant bien ... pourquoi vouloir l'enfermer ... Au moins l’enquête avançait.
Le loup fut sifflé, l'épée passée à la ceinture.

Solveig ne devait pas être bien loin. Surement dans son bureau de porte Parole.
Plusieurs gardes y furent envoyés.

Quand à Poissac ... Cela n'arrangeait pas Plume, qui commençait à manquer gravement de maréchaux.
Lui, il serait très certainement à Bergerac. Non loin de la caserne.
Une nouvelle équipe y fut envoyée. La discrétion était de rigueur, comme demandé par Sybille.

Plume, elle, enfourcha Okan, son étalon, capricieux et à fort caractère, comme le couple qui lui avait cédé l'animal. Direction, la prison.
Elle n'aimait pas cet endroit. Elle n'aimait pas les prisons et les cellules en général. Les geôles furent sélectionnées avec soin. Ni trop loin, ni trop près. Ils pourraient s'entendre parler, sans pour autant se voir.

Les ordres donnés aux gardiens ... la Plume parit pour la procure. Elle avait besoin des renseignements de la part de Sybille. Elle voulait bien obéir, mais il lui fallait des explications.
L'étalon fut mis à l'attache, et la brune se retrouva bientôt devant le bureau.

Toc...Toc...Toc...


Sybille ? C'est moi ! Plume ! Je peux Vous parler un instant ?!
_________________
Sybille
La jeune femme entendit toquer à la porte, elle l'ouvrit toute grande et découvrit le prévôt des maréchaux, Plumenoire. Un léger sourire, un air de complot, et elle l'a fit entrer rapidement.

Un petit biscuit de Noël ?

Elle désigna un fauteuil pour son amie. Elle se doutait un peu de la raison de sa venue... Elle ne savait comment cette idée lui était venue à l'esprit. Poissac accusait Solveig... Elle voulait utiliser cette situation pour accélérer cette enquête qui piétinait et plus le temps passait, plus la solution de l'énigme Seurn semblait s'éloigner.

Je suppose que vous avez eu mon message ? Avez vous pu faire le nécessaire ?

Elle avait confiance en la jeune fille, la plus jeune prévôt de tous les temps qui accomplissait sa tâche, tâche parfois ingrate avec dévouement. Elle appréciait sa bonne humeur et son côté intrépide mais ces deux traits de caractère avaient été mis à rude épreuve pour le moment.

Avez vous confiance en votre maréchal Plume ?

La question était toute rhétorique... Un prévôt se devait d'avoir confiance en ses maréchaux, certes par le passé, il y avait eu des trahisons... Laissant Plumenoire s'installer, elle poursuivit pour tenter d'expliquer ses raisons et son plan.

Je souhaite entendre Solveig et Poissac. Ce dernier m'a donné matière à réfléchir... Mais je ne veux pas condamner la jeune femme sans preuve plus importante... un témoignage certes important, mais là ce ne sera que parole contre parole. ET nous jugeons des ACTES.

Elle fit une pause, observa son amie. Comprenait-elle sa mission ?

Je vais convoquer ici Solveig dans un premier temps puis Poissac. Je les entendrais tous les deux en tant que procureur.

De votre côté, vous pouvez à la caserne les surveiller tous les deux, vérifiez les liens qui les unissent ou les opposent. Peut être trouverez vous un élément essentiel ? Quelques choses à côté duquel nous sommes passés... Tous deux sont arrivés quasiment en même temps dans l'entourage de Seurn... Y-a-t-il de la jalousie entre les deux ?


Elle continuait à faire les cent pas, parlant plus pour elle même maintenant que pour Plume.

Poissac avait remplacé Seurn à la maréchaussée... Ce peut-il que Solveig en ait pris ombrage ? Il était comme son bras droit armé, il était son côté maréchaussée... Solveig que représentait-elle ? Se considérait-elle comme la tête pensante ? L'éminence grise de Seurn, la femme qui agite le pantin ?

Elle grimaça. Cette évocation d'un pantin, un pantin qui serait Seurn lui fit mal. Il ne méritait pas cela. Mais elle se demandait si ce n'était pas ainsi que Solveig l'imaginait. Elle fixa Plume dans les yeux.

Vous connaissez Poissac mieux que moi, c'est un de vos hommes après tout... Vous saurez le confondre si à le confondre, il y a.

S'avisant soudain que c'était Plume qui souhaitait lui parler, elle se tût, fronça les sourcils...

Je crains vous avoir couper dans votre élan. Pardonnez moi...

Elle prit place derrière son bureau dans son fauteuil, croisa les mains et se pencha légèrement en avant.

Je vous écoute.
_________________
Poissac, incarné par Soren
[Pendant ce temps, dans la cellule du garde de la maréchaussée...]

Pour Poissac, la surprise avait été de taille. Lorsqu'il avait vu Rigobert entrer dans les bureaux de la maréchaussée de Bergerac, il avait souri et l'avait invité à venir boire un coup au taillevent de Bergerac. Cela faisait un bail que les deux hommes n'avaient pas eu l'occasion de trinquer ensemble et comme les affaires de Poissac allaient rondement, l'homme voulait fêter ça. Il déchanta vite cependant lorsqu'il vit également entrer à la suite de Rigobert d'autres gardes qu'il ne connaissait pas. Il n'avait pas résisté, cherchant seulement à comprendre pourquoi ils l'emmenaient en prison lui aussi. Pourtant, il avait bien demander au procureur l'immunité dans toute cette affaire. Sans lui, Sybille n'avait plus rien pour accuser Solveig. Poissac était convaincu qu'il était la clé de voute de toute l'accusation. Alors quoi? Assis dans la cellule, la tête entre les bras, mille scénarii se faisaient et se défaisaient dans sa tête... et tous se butait à une question cruciale : si Sybille avait besoin de l'envoyer en prison pour une raison ou pour une autre, pourquoi ne pas lui en avoir parlé avant? Et puis, de toute façon, Poissac ne voulait plus rien avoir à faire avec Solveig. Oh non! Plus rien! Il craignait cette femme plus que tout autre personne!

Depuis son arrivée, il n'avait pas mangé, pas bu. Solveig avait déjà empoisonné Søren, elle pouvait faire de même avec lui. Même ici. Il connaissait ses talents de séductrices. Elle pouvait très bien séduire un gardien et s'arranger pour empoisonner sa nourriture ici. Pour le garde, cette femme-là en avait trop dans la tête. Avec elle, tout était possible! Tout!


- Gardien!... Oh! ... Gardien! Dites au procureur que j'veux bavasser avec lui! Et tout d'suite! Elle peut pas m'laisser là! Il faut qu'elle m'écoute! J'ai des tas d'preuves à lui fournir concernant la mort du danois! Mais j'veux sortir d'ici!

Par moment, l'angoisse se transformait en moment de panique. Malgré la parole de Sybille, serait-il lui aussi accusé? Devrait-il se défendre? Non. Impossible! Sans lui, pas de procès Solveig! Ils devraient la libérer lui...et elle! Et alors ce serait terrible si jamais la blonde apprenait qu'elle avait tout perdu à cause de lui! Poissac n'était pas du genre du genre très futé mais en situation de stress, il avait une sérieuse tendance à perdre le peu de sens logique qu'il possédait. Ça fourmillait dans sa tête. Ça fusait dans tous les sens. Il fallait qu'il agisse et vite!

Lorsqu'on lui apporta sa pitance journalière, il s'approcha désespéré de la porte de la cellule et chuchota avant que le garde ne s'en aille...


- Dites z'au proc d'fouiller la maison du comte à Bergerac! Si elle veut des preuves pour faire condamner l'aut' folle, faut qu'elle fouille la maison du comte! Et dites-lui aussi d'convoquer Margaux, la dame qu'le comte troussait avant d'jeter son dévolu sur la rousse Fergy!
Plumenoire
[Bureau du Procureur ]

Le regard De Sybille n'augurait pas grand chose de bon ... la brune était méfiante. Elle adorait la femme qui lui faisait face, mais ne savait plus à qui se fier. Aussi, elle entra, poussé par la curiosité.
Un biscuit lui fut proposé, mais elle n'en avait pas réellement envie ... pour une fois !


Non merci Sybille ...

Un léger sourire au coin des lèvres la brune acquiesça. Elle était curieuse de connaitre les raisons qui poussaient Sybille à agir de la sorte, mais elle lui faisait un minimum confiance.

Oui ... j'ai confiance en lui. Sinon je ne lui laisserais pas la ville. Et puis, Seurn ne lui aurait pas laissé la ville non plus, enfin je ne crois pas que nous soyons fous a ce point ...

La brune secoua la tête et s'assit, prête à poser ses questions à Sybille ou plutôt, à l'écouter. Les sourcils se levaient, pour redescendre, ou bien se froncer d'avantage.

Seurn ? un pantin ? La métaphore lui hérissait le poil. Elle se tut, gardant son calme. De la jalousie ? Entre les deux ? Poissac ? Jaloux ? Peut être ...
Après tout ...


Je crains vous avoir couper dans votre élan. Pardonnez moi...
Je vous écoute.


La question sorti la jeune fille de ses pensées. Levant un regard interrogateur vers Sybille, elle compris qu'elle voulait connaitre la raison de sa visite.

Euh ... bin ... Je désirais simplement savoir pourquoi Poissac ... Mais vous avez parfaitement répondu à la question non formulée.

Un léger sourire vint étirer les lèvres de Plume.

Alors je ne vais pas vous importuner d'avantage ... Si vous avez besoin de moi vous savez ou me trouver ! Je vais aller surveiller ces deux énergumènes ... voir s'ils ont des choses intéressantes à se dire à travers la prison ....

Un clin d’œil, amusé, un sourire, amusé lui aussi, furent envoyés à son amie, et la brunette se leva, la saluant, avant de reprendre le chemin de la prison.
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Sybille
Sybille referma la porte derrière Plumenoire. Elle resta un instant ainsi, la main sur la porte songeuse. Elle se demandait si elle ne jouait pas un jeu dangereux. Poissac voulait à tout prix éviter Solveig, il semblait la craindre, craindre pour sa vie. Dans quelle mesure était-ce la réalité ?

[...]

On frappa à sa porte.


Entrez !

Un garde s'inclina et lui présenta une requête pour le moins inhabituelle.

M'dame le procureur, c'est un de nos prisonniers... Il demande à vous voir... et il semble très nerveux. D'accord, quand on met les gens en geôle ils le sont souvent mais là il vous demande aussi de fouiller une maison. Il dit qu'il a des preuves...

Le garde attendit la réaction de Sybille. Il n'avait pas formulé toutes les demandes du prisonnier et ne savait ce qu'elle dirait de la suite. Il inspira avant de reprendre.

Et puis ce n'est pas n'importe qu'elle maison... c'est celle du comte ! Et il veut que vous interrogiez sa femme.

Perplexe, les sourcils froncés, la jeune femme montrait un étonnement grandissant.

La maison du comte ? Etes vous sûr de ne pas vous tromper ?

Appuyée contre le dossier de son fauteuil, elle réfléchit un instant. Quel lien entre le comte et Seurn ? Certes, ils étaient dans deux partis politiques différents mais tout de même... Et puis si l'empoisonneuse était bien Solveig, que venait faire le comte ici ? Elle dit à voix haute sans y penser :

Enfin, dame Fergy a bien autre chose à faire en ce moment que de venir à la procure pour un interrogatoire.

Non, pas dame Fergy, l'autre dame du comte. Dame Margaux, je la connais, elle est venue il y a quelques temps pour confier sa fille au comte.

Ah. Je vois.
Vous pouvez disposer.


Le garde hésita un instant. Il espérait une réponse de la part du procureur, un ordre simple à suivre, à transmettre, mais voyant le visage fermé de la jeune femme, il préféra se taire et retourner à la prison.

Sybille prit alors la plume :



A Plumenoire,
Prévôt des maréchaux du Périgord Angoumois,

Il nous faut interroger sans tarder Poissac. Je vous laisse juge du moment opportun pour me l'amener, j'aimerai que cet interrogatoire se fasse en présence de l'avocat de la famille de Seurn, Jehan de la Malvile. Il me semble que pour comprendre toutes les subtilités de l'affaire, nos seuls yeux et oreilles ne suffisent pas. Faites en sorte que Poissac ne croise pas Solveig.

Il faut ensuite procéder à l'interrogatoire de Dame Solveig. Nous procéderons de la même façon si l'avocat de dame Una est d'accord.

Nous devions aussi mettre la main sur un certain Childéric qui était présent aux derniers instants de Seurn.

Mon amie, j'espère ne rien oublier.

Sybille,
Procureur

PS : Poissac recommande une fouille de la maison du comte. Sans savoir ce que l'on cherche, cela me semble politiquement dangereux et incertain. J'espère que son interrogatoire permettra d'éclairer ce nouveau point.


Elle prit ensuite un nouveau feuillet :



A messire Jehan de la Malvile
Avocat du dragon et de la famille MacFadyen

Nous avons en nos geôles, deux prisonniers liés à l'affaire Seurn.

Je souhaiterai les interroger en votre présence. Votre aide me serait fort précieuse.
Des informations récentes laissent à penser que la maisonnée du comte est aussi concernée. Votre compréhension de la politique du comté me semble être nécessaire pour comprendre ce qui s'est tramé.

Veuillez croire, messire Jehan de la Malvile, en mes sentiments respectueux

Sybille
Procureur du Comté du Périgord Angoumois.


Alea jacta est...
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