Cathycat
[Petit retour en arrière sur le périple]
C'est à la fin de mois de mars 1457, que Cath et ses compagnons de voyage quittèrent Millau la maudite. Il ne pouvait en être autrement, cette ville était maudite ! La plus part des gens étaient fous, il leur fallait quitter ce lieu au plus vite avant d'être eux aussi contaminés par cette folie.
C'est donc accompagnée par son tendre époux, son parrain, son fillot et sa fiancée et une amie, que Cath pris la route à la recherche d'un paradis.
Paradis perdu, peut-être que oui peut-être que non ... Son parrain lui avait parlé de La Rochelle ville où il avait passé une bonne partie de sa jeunesse. Ses plages et la mer ... Ah oui la mer ... C'est grande immensité d'eau salée à la fois douce et dangereuse. Tica lui en avait souvent parlé, la faisant ainsi rêver. C'est donc vers La Rochelle, ville poitevine qu'ils décidèrent de se diriger. Non sans un détour par la charmante ville d'Espalion, pour dire au revoir à leur amie Harpège et participer au grand concours de pêche du premier avril. Cath pu donc formé son cher fillot aux doux plaisirs pêcheresques ... Sans nul doute qu'il en profiterait par la suite avec sa belle fiancée. Le calme et la douceur de l'eau ...
Mais cela était sans compter sur le formidable accueil auvergnat ... A coup d'injonction du tribunal et de laminage par une armée ... Bel accueil que voici et tout cela pour des faits très anciens et dont Tica son parrain s'en était largement repentit.
Mais les armées ne font pas dans le détail et celle croisée, laissa donc la plus part d'entre eux pour morts sur le bord de la route. Ils furent donc tous coincés dans la terne et austère ville de Murat pour 45 jours, 45 longs jours ... Presque interminables.
Cath mit à profit son séjour et s'inscrit à l'Université de Belrupt, dont elle ressortit diplômée de première année d'économie. Il avait bien fallu un exutoire pour passer le temps.
Et puis vint le jour de la libération, les soins des blessés étaient terminés et ils pouvaient enfin reprendre la direction du paradis. Mais la fiancée de son fillot n'ayant point réussi à vendre ses terres, décida de retourner dans la ville maudite pour brûler ses biens et tirer un trait sur tout cela afin de se reconstruire dans un endroit meilleur. Ils se séparèrent donc en deux groupes pour se donner rendez-vous plus tard aux portes du Poitou, à La Trémouille.
[Traversée du Limousin]
Que dire du Limousin ... Pas grand chose mis à part le fait que sous ses airs de grand Comté, ben les gens y vivaient misérablement tellement les prix étaient bas ... Même si l'accueil du Bourbonnais-Auvergne était discutable, au moins là-bas les gens vivaient bien et s'enrichissaient.
C'est donc sans trainer qu'il traversèrent rapidement le Limousin et ses pauvres.
[Quand les portes du paradis s'ouvrent ...]
C'est au petit matin du 5 juin 1457 qu'ils furent enfin en vue des terres poitevines. Cette terre promise comme le lui avait presque décrite son parrain. Cath sentit son coeur battre légèrement plus fort à l'idée qu'elle allait enfin connaitre des terres prospères où il fait bon vivre. Mais elle s'était promis de ne pas s'emballer car elle avait déjà été déçue et comme on dit chat échaudé craint l'eau froide.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, Ukase, son cher hanovrien, avançait bon train vers la première ville poitevine, La Trémouille. Ses sabots larges comme seaux battaient le sol avec régularité, la rapprochant un peu plus à chaque foulée de son inaccessible rêve ...
Cath était la seule à profiter du magnifique spectacle du soleil se levant, faisant ainsi apparaitre au loin les fortifications de la ville, ses co-voyageurs étant profondément endormis à l'arrière de la charrette.
Un peu plus tard, le convoi fit son entrée dans une ville encore endormie, seul le bruit des lourds sabots résonnaient. Cath alla donc stationner Ukase près de l'abreuvoir de la grande place, elle mit pied à terre et s'entreprit de visiter la ville, laissant Ukase sous la garde des ses dormeurs, ou bien serait-ce peut-être l'inverse ...
[La Trémouille et ses joyeuses tavernes !]
Un peu plus tard dans la journée, après avoir fait le tour de la ville et profité des ressources du verger, Cath s'entreprit de découvrir les tavernes trémouilloises.
Et quelle bonne surprise elle eut, des tavernes animées, peuplées de gens charmants et notamment d'un homme au parlé singulier mais d'une amabilité sans pareil et aussi surtout d'un sacré levé de coude !
Il en avait fallu du temps à la jeune rouergate pour se faire aux dire du sieur mais rapidement, elle fut apte à en comprendre au moins les trois quarts, ce qui somme toute était pas si mal. En tout cas sa première journée fut des plus prometteuse et ses des rêves plein la tête qu'elle s'endormit le soir même en terre poitevine.
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