Cathycat
La brune belle gardait son regard posé sur le Prévôt, attentive à sa réaction. Mais celui-ci préféra tout d'abord trinquer avec son ami Abélard, il offrit un verre au Caporal puis à Cath également. A peine eurent-ils le temps de se saisir de leur verre que le caporal au levé de coude impressionnant avait déjà finit son verre. Le Prévôt le remercia alors pour son rapport et le congédia.
Toujours silencieuse la brune belle porta son verre à ses lèvres et en bu une petite gorgée, se délectant du bon goût de poire du liquide sirupeux. Le doux nectar lui tapissa la gorge laissant derrière lui une douce chaleur sucrée qui descendait peu à peu à son estomac. La délicieuse boisson lui rappela alors ses premières soirées trémouilloises en galante compagnie ... A se souvenir, elle jeta un coup d'oeil à Abélard qui s'adressait tout sourire au Prévôt.
Alors qu'elle était plongée dans quelques souvenirs l'homme à l'imposante stature s'adressa à elle :
"Alors, demoiselle Cathycat ... Comme ça, vous avez adopté la citoyenneté poitevine, sans mon accord ?"
Cath aurait bien du se douter que toute cette apparente ambiance bon enfant n'allait pas durer. Une dernière gorgée et elle reposa son verre à moitié plein ... ou peut-être à moitié vide ... sur le bureau.
La brune belle releva alors ses yeux de chat vers le Prévôt et lui adressa un large sourire enjôleur. Mais celui-ci continuait sa litanie.
Je me souviens maintenant de votre courrier. Votre pigeon est arrivé blessé à une aile et j'ai eu à cur de le soigner et du coup, je n'ai pu vous le renvoyer pour vous répondre et vous étiez sans doute déjà partie. Je me ferai d'ailleurs un plaisir de vous le rendre en bonne forme, même si ce n'est pas l'envie qui m'a manqué de le mang ... euh, de l'euthanasier, car elle souffrait, la pauvre bête !
La brune belle restait perplexe quand à son explication sur son pigeon ... M'enfin s'il le disait, elle allait pas le contredire hein ... Quoique ...
"Humm moi m'installer sans votre autorisation ? C'est une demi vérité ... Je me suis installée sans attendre votre réponse qui tardait ... D'ailleurs ce n'est pas la première fois que vous retenez l'un de mes volatile en otage ... C'est le troisième si je ne m'abuse ..."
Large sourire, limite aguicheur aux lèvres.
"Et puis vous savez ce que sont les affaires ... Les affaires n'attendent pas, surtout lorsque que c'est un Coms qui vous attend. Et oui le Coms d'Assyennes lui même, ancien Comte du Rouergue, je n'aurais point voulu lui faire affront comprenez vous...
Et puis seule sur le route ... Vous savez tout comme moi que les routes sont dangereuses, je ne pouvais donc pas me permettre de me promener avec ma fortune ... Et puis le coffre remis par sieur Pano n'aurait pas été assez grand pour tout y mettre."
Toujours sourire aux lèvres et se sentant un peu plus détendue qu'à son arrivée la brune belle, continua ses explications.
"Et grand bien m'en a pris vous savez, j'ai été brigandée sur la route, en terre limousine pour être exacte.
Alors oui j'admets ne pas avoir attendu votre réponse et je m'en excuse. Je suis même prête à payer pour mon erreur. Un travail d'intérêt général à la mine vous conviendrait-il pour compenser mon effronterie ?"
Puis montrant ses belles mains elle ajouta, avec un sourire taquin aux lèvres :
"Vous savez cela n'a pas l'air comme çà, mais le travail minier cela me connait ..."
Elle attendit alors la réaction du Prévôt à ses explications ... charmeuses. C'est l'un des avantages de la gente féminine, autant s'en servir, femme mariée ... ou non ...
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