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Brignoles le 6 septembre 1462
Amici, je profite de lauditoire improvisé que vous êtes pour tester un spectacle écrit dernièrement.
Nhésitez pas à faire des critiques, je ne suis pas rancunier
« Orage sur le vieux port »
En ce début daprès-midi il y a foule à « La Marine », une taverne du port de Marseille dordinaire tranquille à cette heure.
Cest à un orage soudain que lon doit cette arrivée en masse de clients.
César le patron soupire, agacé de voir autant de monde dans son établissement.
De lautre coté du comptoir, assis à coté de Paoli et de « la carpe » le muet, le beau-père de César « Le Papé » fait des commentaires à tout propos.
Le Papé : Hé bèèè !! Regarde moi le celui là !!
Fait-il à son voisin le corse Paoli, au sujet dun client qui vient dentrer, lequel trempé reste immobile sur le seuil.
Le Papé : Hooo lartiste tas lintention douvrir un pédiluve !! allez boulègue (bouge) !!
Paoli : Tsss !! testa di casu !!
César : Macarel !! mais ils zont pas de maisons tous ces gens !! fatche de
!! jaurais du fermer !! tè vé ça te dégoute de tenir un commerce.
Le Papé : Cest sur, ça te change, toutes ces années à attendre le client, le jour où il est là, ça fait un choc.
Un client se présente au comptoir.
Client 1 : Jai soif !!
Paoli : cest votre droit.
Papé : Hého ! bonjour dabord figure de poulpe !!
Client1 : heu oui bonjour, jaimerai une bière.
Paoli : cest votre droit.
César : Yen a pas !!
Client1 : du vin ?
César : Yen a pas !!
Client1 : Heu
vous auriez quoi à me proposer ?
César : de leau !! mais uniquement en terrasse !!
Arrive un second client.
Client 2 : une bière.
César : non mais hohoho!! cest un complot ou quoi !! déjà je vous offre le gîte, vous réclamez à boire !! ça va finir comment ? vous voulez que jorganise des repas dans la taverne peut-être !!
Honorine, la femme de César et fille du Papé arrive de létage les bras levés.
Honorine : Hééé bèèèè !! tas pas fini de gueuler comme ça toi !! on dirait le maire en campagne !!
Le Papé : ma grande, tiens toi bien, ton homme a des clients !!
Honorine : ho ! coquin de sort !! vous allez me le tuer !!
Affolée, la femme du patron pousse les deux clients à lautre bout du comptoir, loin du quatuor que forment son père, son mari, Paoli et la Carpe.
Paoli : quel manque de respect !! entrer dans un taverne et demander à boire pendant lheure de la sieste !!
César : je me suis senti pas bien dun coup, mont foutu lestress ces deux tchos !!
Le Papé : cest que howw !! tétais pas averti en plus !! un orage ça te tombe dessus comme la beste noire.
César : la beste noire ! ques aquo ?
César regarde le corse dun air interrogateur. Paoli qui réfléchit intensément hausse les épaules.
Paoli : des olives peut-être.
Le Papé : qué olives ? la beste noire, la maladie ! bande de fifres !
César : Ha !! jy suis, la peste !! comme la peste bucolique
Le Papé : oui mais ho ! antention lest espéciale la peste bucolique on lattrape quà la campagne.
César : peuchère y parait que tu deviens couffle comme un beignet puis y te pousse comme des cèbes pourries sur tout le corps.
Paoli : en parlant dolives jétais pas loin.
Pendant ce temps là, à lautre bout du comptoir, Honorine explique la situation aux clients éconduits.
Honorine : lest émotif mon César, un sensible, rien quà lidée de travailler ça le met dans tous ses états, cest pour ça quil est là que laprès-midi, bonne mère un peu plus vous me lescagassiez !!
Client 1 : on sexcuse hien, on pensait pas à mal.
Honorine : boudi !! ten fais pas mon beau, je suis arrivé à temps, laffaire est close.
Un client annonce à toute la taverne que lorage est passé. Du coup la taverne se vide, on se bouscule pour sortir.
Le Papé : Regardez moi les ces nains gras !! même pas un merci !!
César en direction des clients.
César : Au plaisir de plus vous revoir ! mal polis ! pingres !! romanichels !! Parisiens !!
Le muet jusquà là simple observateur, gratifie les clients qui se retournent de bras dhonneur à répétition.
Honorine voyant son homme tout congestionné, rouge de colère, lui apporte un verre.
Honorine : cest finit mon beau sont tous partis, reviendront plus, respire, tiens bois une anisette ça te fera du bien.
Fusillant du regard les trois autres hommes de lautre coté du comptoir.
Honorine : et vous !! plantés comme des santons de Provence, vous pouviez pas lui changer les idées au lieu de lencourager !
Les trois hommes baissent la tête, le muet nosant même pas se prévaloir de son handicap.
Le Papé : Ho César, ya pas un match de soule bientôt ?
Fervent supporter des Olympiens, léquipe de soule de Marseille, César retrouve soudain le sourire.
César : si ! vont jouer contre ces pébrons dAixois* !! vont tellement se faire poutrer quils vont finir dans une charpente !!
Soupirant en regardant le quatuor, Honorine séloigne en marmonnant.
Honorine : Pffff
bonne mère ! ces hommes de vrais mistons faut tout leur dire !!
Ainsi va passer laprès-midi dans le calme revenu, en discussions diverses, des chances de voir les Olympiens devenir champion de soule du royaume, à la rumeur qui ne cesse denfler sur le vieux port, à savoir les accointances supposées du Maire de la ville avec une bande de bandits corses dont Paoli serait le chef.
FIN