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[RP] La compagnie des ravis

Ldtdo
On va à la plage ! Marseille !

Assise sur le sable humide, les vagues venant s'échouer contre ses orteils... Les boucles d'or voguant au gré du vent, venant fouetter son front et ses joues rougies par le froid de l'hiver, l'azur contemple cette eau qui lui a tout pris... Ses bijoux, ses robes... Ses écus... Mais surtout ses amis ! Elle revoit ces hommes et femmes avec qui elle avait tant partagé durant des années ! Des coups de gueules, des prises de bec... Et pourtant une sincérité sans faille ! Une amitié !

S'humidifiant les lèvres de temps en temps, elle mêle ses larmes à la grande bleue... Elle s'est remise du naufrage, elle et son enfant... Durant des jours elle est restée alitée pour le bien de l'enfant à naître, durant des jours on lui a fait boire des choses infectes, durant des jours elle a pleuré une vie qui ne serait plus jamais la même... Durant des jours...

Elle avait su trouver l'aide qu'il fallait, le maire lui même lui donnant des écus, une chambre dans l'auberge municipale, lui donnant à manger... Mais rien ne pu l’empêcher de se morfondre... Dés qu'elle le pu, elle avait remué Marseille pour les retrouver... En vain... Et elle venait ici pour être prés d'eux... Et ne pas oublier... Les paupières qui se ferment...


Un jour pas comme les autres.... Quelques jours auparavant...


Laure saute !!!


Plouf ! Le grand saut, le grand froid... Tandis que l'eau lui pétrifiait le corps, oui quand on est noble on aime le chaud, elle se dirigea vers un baril de vin qui s’avançait droit sur elle... Mais celui ci n'eut que pour celle trajectoire de suivre le vestige de l'ardente... Elle coula... doucement la coinçant contre la coque de la nave... Puis il ne fallut que peu de temps à la Duchesse pour perdre connaissance... Des heures plus tard... Ou des jours, elle avait reprit sa vie en main... Oui enfin elle était sur un tronc, sans doute un morceau du mat, les rayons du soleil la poussant à ouvrir les yeux... On bat des jambes... Se souvenant que les vagues vont vers la terre... Elle s'extirpe et grimpe sur son radeau de fortune...

TAYOOOOO direction la terre ! OUHHH z'etes ou ??


Oui quand on est seul au monde on parle à n'importe quoi ! Regardant sa robe... Puis ses boucles blondes... Mouai... Puis enfin un bateau de pêche au loin... Clignement de paupières... Mais oui !


OHEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! OHEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! A l'aide !!


Puis elle se laisse porter, ramant, des pieds et des mains en direction du geste de dieu !

OHEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !!!

Le bateau prenait la direction de l'auvergnate, enfin ! quelques minutes après, elle était hissée au sec...Couchée dans les filets de pêche, couverte d'une couverture épaisse

On t’emmène à Marseille mon p'tit ! Sois rassurée tu es sauvée ...

Un sourire qui se dessine et les paupières qui se referment, scellant à jamais les souvenirs de la fin de cette quête... Amen... Plus tard elle rejoindrait le sol, Marseille, une vie normale... Pour se remettre de ce périple.

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Morphey.de.valmonte


Crique sauvage quelque part en Grèce le 30ème jour de mars MCDLXII


Nous avons passé la frontière entre la Turquie et la Grèce cette nuit et notre voyage se poursuit longeant les côtes de la mer de Thrace.
Un 7ème élément s'est greffé à notre joyeuse bande après un curieux concours de circonstances qui tendrait à prouver que le monde n'est, au final, pas si vaste.

Le 15 mars dernier nous avions quitté Canakkale en direction du Nord-Est.
Après trois jours de marche, alors que nous étions en rase campagne voilà que de derrière un buisson une voix aux intonations auvergnates nous parvint.
Jugez de notre surprise à tous d'entendre parler notre langue et qui plus est, dans le plus pur auvergnat qui se puisse ouïr de Moulins à Aurillac !!! Surprise d'autant plus grande de voir surgir la cardinalissime Ivrel en personne !
Elle nous raconta avoir perdu ses compagnons de voyage et s'invita dans notre groupe. Partie quelques jours avant nous, elle avait vu son avancée stoppée net par la guerre qui sévissait en Bulgarie et embrassait les Balkans. Inutile de chercher à passer, lui avait-on dit, les armées tirant à vue. Curieuse et plus encore fâcheuse habitude qui nous contraint à revoir nos plans.
C'est alors que nous réfléchissions à la conduite à tenir que nous reçûmes une lettre de Kenneth Morgan et de son épouse, rencontrés quelques semaines auparavant alors qu'ils partaient à la recherche du sanctuaire que nous venions de quitter. Les poitevins nous proposaient un retour en bateau.
En effet, trois caraques de guerre devaient mouiller dans le port de Canakkale avant que de repartir en direction de l'Italie où le capitaine turc proposait gracieusement de nous laisser.
Ne pouvant poursuivre à pied, nous décidâmes donc de retourner à notre point de départ afin d'y attendre les caraques. Mais encore une fois, dame chance se joua de nous. Une quarantaine de navires de guerre grecs bloquaient la Méditerranée obligeant les Turcs à différer leur voyage.
Une seule option s'offrait donc à nous : partir à pied en longeant la côte et en espérant pourvoir traverser par la Grèce.

Au moment où je trace ces lignes, nous en sommes à notre quatrième jour de voyage. La route sera encore longue mais nous profitons des paysages qui s'offrent à nous conscients de la chance qui nous est offerte de parcourir ce pays de légendes où les hommes côtoient les Dieux.
Ensuite nous traverserons l'Albanie puis la Bosnie et la Croatie, et enfin l'Autriche, l'Allemagne et la Suisse. Un voyage long et éprouvant mais Ô combien riche de terres à découvrir.

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Dict l'Impétueux
Sofio
Quand la distance n'a plus d'importance

Quelle est la probabilité de se trouver au fin fond d'un pays en guerre, entourée d'armées meurtrières, échouée par force dans un pays hostile, malade et un moral en berne, au beau milieu d'un chemin au bout de nulle part! et d'entendre une voix familière....

"Bonjour les Auvergnats , je suis perdue!"

Qu’elle est la malchance , chance? De se retourner (même pas peur) et d'y découvrir la célébrissime Cardinal Ivrel, surgir de derrière quelques arbres , seule et semblable à elle-même...

Quelques réflexes primitifs comme la fuite bien vite secondé par la surprise et la coalition auvergnate. Elle sera des nôtres , une ravie ! elle partagera le pain, les espoirs et déconvenues de la route.

Comme les surprises arrivent toujours par deux, ils rencontrèrent un couple de Poitevins, de fil en aiguille un espoir de bateau pour rentrer. Mais la guerre en Méditerranée fait rage, les nouvelles du grand large ne sont pas bonnes, un blocus de caraques et canons empêchera et détruira tout espoir d'un retour rapide.

C'est une route à tracer, monotonie d'un chemin , des nuits et des campements semblables , elle se plait à rêver d'auberges et de bains, elle s'imagine pouvoir profiter d'un marché rempli d'étals aux couleurs et senteurs envoutantes.

Peu à peu la maladie gagne le groupe, qu'en est t'il de la cardinale, elle est taciturne ne prend part à aucune discutions, prie t'elle le Très-Haut pour que la route soit clémente?


Puis un soir alors que le moral est au plus bas, une croix placée sur le chemin , s'élevant dans le ciel comme peuvent s'envoler les espoirs, sortie de terre pour aiguiller les hommes dans leurs chemins, lui rappela que la vie est courte.

Des yeux qui brillent, le chemin s'ouvre , pavés de fleurs pour que la lune éclaire les chemins des âmes voyageuses, pierres de lune pour raviver un feu.

foutaise la route est tortueuse.

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Morphey.de.valmonte


Vienne 08 Mai MCDLXII


Enfin, en ce début du mois de mai 1462, nous foulons le sol de France après un périple qui aura duré neuf mois !
Mais fille n'aura pas eu la patience d'attendre que nous soyons rentrés pour voir le jour. Décidément il sera dit qu'aucun de nos enfants ne naitra à Escorailles puisque Merlin vit le jour à Castelpers en notre castel rouergat et qu'Hermence est né le 2 mai à Parme.
Une enfant dont on devine déjà le caractère frondeur et la rousse attitude.
Après un périple de plus d'un mois, après avoir fait demi tour en raison des guerres qui sévissent en Bosnie, nous avons finalement tracé une route qui nous a conduits jusqu'en Italie et enfin en Lyonnais Dauphiné.
Notre seul regret aura été de nous voir refusé l'entrée de Venise, mais rendez-vous est pris nous visiterons Venise un jour.
A la fatigue s'est invitée la hâte de poser enfin nos bagages.
Rien n'est encore sûr quant à notre prochain départ mais déjà les projets fourmillent.
D'abord il nous faudra un nouveau navire pour remplacer l'Ardente qui git par le fond. Nous avons abandonné l'idée d'une caraque de guerre à la vue des armadas qui sévissent en méditerranée. Un navire plus rapide nous semble plus appropriée. Sans doute une nave de guerre.
Nous devons aussi rapidement déterminer où nous souhaitons aller vivre et relancer nos productions en prévision de la prochaine aventure.

Au moment où je trace ces mots, notre quête s'achève.
Déjà nos regards se perdent à l'horizon de la prochaine.

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Dict l'Impétueux
Morphey.de.valmonte


22 Juin MCDLXII


Il n'aura fallu que quelques semaines pour nous redonner l'envie du voyage.
Après notre périple turc, nous avons regagné notre terre d'Auvergne, le temps d'y faire nos adieux et de partir nous installer en Languedoc.
La décision ne fut pas facile. Plus difficile encore pour Sofio, mais nous sommes des navigateurs et nous avons réalisé la mort dans l'âme, que vivre en Bourbonnais Auvergne était impossible.
Nous avons longuement hésité sur notre lieu de résidence entre le Poitou qui attirait mes vœux, la Provence qui avait la préférence de Sofio et sans doute de Pascale pour, en fin de compte nous installer à Montpellier, dont l'immense port et sa proximité avec l'Auvergne a fini par nous convaincre.
Les premiers jours furent difficiles car si Montpellier présente l'avantage d'être un grand port, elle en a aussi les inconvénients et y voir grandir nos enfants ne nous enchantent guère.
C'est une ville ouverte sur le monde mahométan et l'Italie qui fourmille de commerçants, de voyageurs, de marins mais que la débauche n'épargne guère. La luxure pollue les tavernes de la ville, les querelles d'ivrognes à la langue perfide et au couteau facile éclabousse de sang les ruelles sombres qui conduisent du port à la vieille ville.
Nous avons décidé de nous installer dans un castel face à la mer, au nord de la ville tant pour protéger Merlin et Hermence des épidémies que véhiculent autant d'échanges humains que pour nous préserver un havre de paix.
Nos premières rencontres furent auvergnates : Gnaeus, les Darc Neo et Lana... et nous voici à parler de voyage !
L'Ardente reposant au fond de la mer, il faut se mettre rapidement en quête d'un nouveau navire. Nous décidons d'en confier la construction au Reino de Valencia. Premiers contacts sont pris, et le contrat rapidement signé en bonne et due forme. Traiter affaire avec eux est un véritable plaisir tant leur efficacité est redoutable.
Lana accepte de tisser la grand voile et un charpentier de Lodève fabrique le mat de notre prochain navire.
Ainsi donc au 19 juin, après avoir confié nos enfants à la garde d'une armada de précepteur, sénéchal, gouvernante, cuisinière, et autres femmes de chambre, la Compagnie des Ravis, quitte Montpellier pour la péninsule ibérique.

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Dict l'Impétueux
Morphey.de.valmonte


13 Juillet MCDLXII

Après un périple d'une vingtaine de jours, nous avons posé nos besaces à Denia, charmant village qui étale ses petites maisons blanches face à la mer.
Notre voyage s'est déroulé sans problème notoire, hormis les manquements de Greg que nous avons perdu deux fois en chemin. Il finira par nous rejoindre trois jours plus tard sans avoir fait de mauvaises rencontres.
Nous continuons à recevoir des nouvelles du Royaume grâce à Galaan resté à Montpellier avec la mission de renflouer les greniers des Ravis en vue de la prochaine aventure.
Un instant nous avons cru que le conflit qui oppose le roy Jean au Berry ne nous prive de la quête dont nous rêvons tous depuis que les champs de fouilles ont à nouveau ouvert.
Nos recherches vont bon train et Denia se réveille sous les coups de pioches des Ravis qui retournent la terre près de l’église et du Santo campo du village.
Par ailleurs, de tous coins du Royaume et de l'Empire, des amis sont venus grossir les rangs des Ravis, la Compagnie battant pavillon du Bourbonnais Auvergne. Ses braves ont pour nom Paimbohé, Sandino, Zézé, Zeiss, Socrate, Béa, Josselin, Silec, Mathilde, Gypsie, Jazon, Hans, sans compter les amis de Sandino et de Hans que nous ne connaissons pas encore. Et bien sûr la toute jeune mais prometteuse Emelyne qui semble rayonner d'un enthousiasme qui me fait chaud au cœur.
Tous différents mais animés par la même flamme, poussés par le même rêve.
Chacun se prépare à l'aventure qui se dessine. Les uns creusent, les autres bucheronnent, d'autres encore sèment et récoltent le maïs qui nourrira la joyeuse troupe. Dans la joie et la bonne humeur, l'antre des Ravis prend des allures de fourmilière.

De notre côté, nous attendons que l'Arverne sorte de l'arsenal du port.
Nous avons hâte de lui voir prendre la mer.
Espérons que le chef de port aura saisi toutes nos demandes bien que la langue ibére lui soit totalement inconnue ! Transfuge piémontais, toutes les transactions doivent lui être faites en angloys !
S'en est suivi un retard de quatre jours car nos missives écrites en langue ibère restaient, on s'en doute, sans réponse jusqu'au jour où nous le vîmes en taverne s'entretenir avec la mairesse en angloys ! Fort heureusement, grâce à l'intervention d'Evin, mairesse du village, mandat me fut finalement envoyé.
300 stères de bois
1 mât
1 grande voile
4556 écus
furent ainsi confiés aux bons soins du chantier naval. Les 70 fers restant à la charge du duché.

Je ne peux toutefois m'empêcher de songer à l'Ardente avec une pointe de nostalgie. Elle restera à jamais gravée dans nos mémoires pour nous avoir permis de briller lors de la quête des Séleucos.
Une page noircie se tourne.
A nous d'inscrire le meilleur sur la nouvelle.

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Dict l'Impétueux
Arthurcano
De son bureau de porte parole, le frère Arthur avait rédigé, sur demande de la duchesse Elienore et après consultation du conseil ducal, une annonce de reconnaissance officielle de la compagnie des Ravis !

Sitôt l'annonce scellée d'or, le frère Arthur fit choisir un des meilleurs pigeons du château afin qu'il trouve le chemin menant jusqu'au chef de la compagnie ou de son épouse.


Citation:
Citation:
Reconnaissance Ducale de la Compagnie des Ravis !


Citation:
A Messire Morphey de Valmonte,dirigeant la compagnie des Ravis,
Aux aventuriers qui composent cette compagnie,
Au peuple du Bourbonnais-Auvergne,
Et à tous ceux qui liront ou se feront lire la présente annonce,

En ce 19ème jour de juillet 1462, par la présente annonce, le conseil ducal, après avoir reçu en audience Dame Sofio de Valmonte au coeur du château ducal le 29 juin dernier, reconnait officiellement la compagnie des Ravis !

Porteur d'un message d'aventures pour quelques quêtes présentes et à venir, la compagnie des Ravis menée par Messire Morphey de Valmonte et son épouse, entraine dans son sillage une troupe d'une trentaine d'aventuriers désireux de fouiller les terres, parcourir les mer afin de découvrir les rives d'une nouvelle citée comme celle d'Alexandrie et du Sanctuaire Taurin. D'après les échos, Grenade serait une nouvelle terre de découvertes et les indices amassés leur ouvriront. Nous leur souhaitons d'y arriver les premiers !

Qu'il soit su que le duché du Bourbonnais Auvergne, leur apporte en ce jour, reconnaissance pour leur action qui à travers eux fait rayonné notre Duché !

Que les Très Haut les guide vers leurs espoirs !

Rédigé et scellé au château de Clermont, le 19ème jour du mois de juillet mille quatre cent soixante-deux.

Par Frère Arthur Cano d'Alveirny, Porte-Parole ducal,
Pour Sa Grâce Elienore de Montsalvys, Duchesse du Bourbonnais-Auvergne, et son conseil.








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Morphey.de.valmonte


Depuis plusieurs jours cantonnés à Denia, ils attendaient que l'Arverne sorte enfin du chantier naval.
L'été s'étirait doucement loin du tumulte des combats qui sévissaient en Berry et seuls quelques coups de pioches venaient troubler le calme du port valencien.
Pourtant, malgré le calme apparent, le groupe parti en direction de la péninsule ibérique restait actif, les uns étudiant avec ardeur, les autres engrangeant des vivres.
Quant à ceux restés en Royaume de France, lentement ils convergeaient vers la mer.

Tout augurait au mieux pour la suite d'autant que la nouvelle leur parvint de la reconduite de la reconnaissance de la Compagnie des Ravis.
C'était une bonne nouvelle qui à la fois les remplissait de fierté et les rendait plus déterminés encore à porter haut les couleurs du duché.

Brève lettre de remerciement fut aussitôt écrite.
Citation:

A vous, Elienore de Montsalvys, Duchesse du Bourbonnais-Auvergne
A vous, Conseillers du Conseil Ducal
A toi, peuple Arverne

C'est avec plaisir et fierté que nous avons reçu en ce jour la reconnaissance du Bourbonnais Auvergne.
Puissions-nous, par notre aventure, faire connaitre notre terre par delà le monde à ce jour connu et s'il plait à Dieu de nous offrir la victoire, c'est au duché que vous serons fiers de remettre l'Abaque.
Puissions-nous aussi par nos récits, offrir une part de rêve à tous ceux qui ne peuvent vivre pareille aventure et donner à d'autres l'envie de nous suivre dans la prochaine.
De l'Orient à l'Occident, du Septentrion au Midi, nous n'aurons de cesse d’œuvrer pour mener à bien notre quête et revenir auréolés de gloire afin que notre triomphe fasse resplendir le duché tout entier.

Rédigée à Denia, Reino de Valencia le XXIIème jour de Juillet MCDLXII
Pour la Compagnie des Ravis,




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Dict l'Impétueux
--Sandino.
[ Océan atlantique]

…Las d’attendre l’hypothétique visite d’un marchand de reliques dans ce coin perdu qu’est Bayonne, l’équipage du Romané Chavé est monté à bord.

Pour le clan de bohémien réduit à cinq membres, ce jour marque le début de la quête dans ce qu’elle a de directrice. A compter de ce jour qui les voit prendre la route de la méditerranée, la quête va diriger leurs vies.

On a fait provision du nécessaire pour une longue navigation, y compris un surplus de pigeons pour les échanges épistolaires qui ne vont pas manquer de s’accélérer dans les semaines à venir.

Si à bord on suppute, on palabre à la lumière des derniers messages reçus, des dernières nouvelles concernant les échanges avec les marchands, bien malin celui qui pourrait affirmer avec certitude où la quête va les mener.

Voyageurs dans l’âme, les bohémiens ne redoutent pas d’être emportés au-delà du monde connu. Leur engagement dans la quête ils le doivent à cette saveur particulière qu’a l’aventure. Ce goût de sang mélangé aux épices qui dans la bouche, répond à l’écho d’un horizon plombé annonciateur de tempête.

Alors le temps se suspend et s’épaissit soudain, plus lourds pèsent les corps et plus légère doit se faire la crainte de ne pas survivre après avoir tant vécu.

Car si la peur doit avoir sa place, ils n’en font pas une religion. Le destin, mot besace que Sandino utilise comme paravent, le destin seul commande à l’existence.

Credo simple, qui pourtant l’oblige en tant que patriarche à l’accompagner des rituels hérités des premiers tsiganes. Obligations qu’il assume en solitaire comme le veut la tradition, sur terre comme sur mer.

Ce matin, enfermé dans un coin sombre d’une des cales du bateau, celle où sont rangés les cordages et les voiles de rechanges, Sandino a fait ce qui devait être fait au moment où il devait l’être, formule qui résume à elle seule l’identité du destin.

A Kali-ma, déesse vengeresse qui commande aux soubresauts de la terre, qu’ils soient naturels ou issus de l’humanité, à Kali la noire, associée à la catastrophe, aux guerres, en un mot à la mort, il a fait les dévotions appropriées.

Des offrandes, des prières et les gestes du rituel. D’une petite entaille qu’il s’est fait sur l’avant-bras droit, il a tiré assez de sang pour brouiller l’image de la divinité qui sur une petite gravure tire la langue en tenant dans les mains de ses bras multiples, des têtes coupées et des sabres.

L’opération terminée, la gravure poisseuse de sang pliée, attachées par un lacet de coton rouge et lestée d’un écu finit dans la mer.

La quête peut débuter on a sacrifié à Mâ Kali…
Paim.
Si le testament d’Aristote était, parait-il, un bon calcul, on n’a jamais su si le testicule d’Aristote était un bon calmant.

Puis il y eut une autre quête. Pour avoir suivi les récits de cette dernière, on peut dire que le secret de Séleucos motive.

Alors, les Romané Chavé se mirent en tête d’apporter leur soutien à la Compagnie des Ravis.
Après tout, errer sur les mers où la terre pour tenter de vendre un jambon de Parme à Bayonne ou du vin de Bordeaux en Touraine, autant tenter de découvrir un trésor fabuleux !

Déjà, pour commencer, il fallait creuser. Ah, çà, ils en avaient retourné, des pelletés de terre et de cailloux.
Pour trouver quoi ? Pas grand-chose, pour l’heure : une poignée de solidi, une ou deux pierres de taille qui, à par servir de lest dans les cales du Romané-Chavé, n’avaient pas grande utilité pour les voyageurs.

Et puis, il y avait ces marchands qui, soi-disant, passaient de village en village. Tu parles, Charles !
Jamais Paimbohé n’en croisa un. Est-ce l’odeur des poissons poilus qui les faisait éviter les endroits où il se trouvait ?

Marchand de siroco ! Buveurs de tisane ! Les insultait-il in petto… In petto, car il fallait faire attention quand même, des fois qu’un de ces étrangers soit en approche à l’insu du gros bonhomme.

C’est ainsi que, las d’attendre, les gitans reprirent leur « nomadie ».
Larguant les amarres, on pouvait entendre Capitaine et passagers chanter :

J'aime à revoir ma nomadie,
C'est le pays qui m'a donné le jour.


Ou alors, comme les anglois :

Everybody needs nomadie
Everybody needs nomadie to love
Morphey.de.valmonte


[Montpellier, XI Aout MCDLXII]


C'est au dernier jour de juillet que l'Arverne avait pris la mer et malgré les canons qui l'alourdissaient force était de constater que son étrave fendait les eaux de Méditerranée à bonne allure.
Nous progressions vite, bien qu'il nous manquât un matelot pour parer aux manœuvres.
Après quelques heures de navigation, nous décidâmes de tester l'Arverne en pleine mer et mettions le cap sur le royaume de Majorque, prenant le temps d'en explorer toutes les criques avant de reprendre notre route cette fois pour Montpellier où nous attendait un nouveau navire venu grossir l'armada des Ravis. Le rafiot prenait l'eau de toutes parts mais nous faisions confiance à l'arsenal de Montpellier pour le remettre en état. Nous en confierions le commandement à Pascale qui serait secondée à la barre par Cornophone.

Faire confiance au Royaume de Valencia fut une fois encore le bon calcul. Dans leurs veines de bâtisseurs de navires coulait, à n’en pas douter, du sang salé de mer. L’Arverne portait la fierté de l’Espagne, et sous ses airs d’oiseau des mers, se cachait une puissance que nous apprenions peu à peu à maitriser.

L’arrivée à Montpellier me fut des plus étranges, avec ce sentiment de n’être pas chez moi. Avais-je seulement un chez moi ? Notre cœur était resté auvergnat et seul l’appel de la mer avait été plus puissant que les volcans arvernes. J’étais bien partout auprès de ma rousse et peu m'importait le reste.

Avec Sofio, nous usions nos nuits à étudier de vieilles cartes et des livres anciens à l’affut du moindre indice qui pourrait nous conduire à ce fameux secret et la lune se faisait complice de nos recherches jusqu’au bout de la nuit. Bien des quêteurs de par le Royaume s’étaient échinés à proposer des échanges aux marchands qui sillonnaient les routes mais rien ne leur avait semblé assez précieux pour délivrer leur secret.
Nous échafaudions moultes hypothèses plus farfelues les unes que les autres pour les infirmer après quelques recherches jusqu’à ce soir-là où je vis le visage de Sofio s’éclairer d’un large sourire :

- Amour, cette fois je crois avoir compris !


En quelques mots elle m’expliqua. Je sentis mon cœur battre, certain qu’elle venait de percer le mystère de ces mystérieux marchands. Son esprit d’analyse et de déduction ne cessait de me surprendre. Elle possédait sur moi la logique et le bon sens quand je me perdais dans les méandres nébuleux d’une imagination tortueuse.
Forts de tout ce que les fouilles avaient à offrir, il nous fallut encore parcourir le marché montpelliérain à la recherche de ce qui nous faisait encore défaut.
Paimbohé et son équipage s’apprêtaient à nous rejoindre, tout avait été préparé longtemps à l’avance pour les recevoir tant nous avions hâte de retrouver nos amis hauts en couleur. Bien sûr, leur aide serait des plus précieuses, mais bien au-delà de la quête, il nous importait le partage d’une aventure vécue en commun, dans le même esprit. Et si la victoire couronnait notre entreprise, elle ne serait que la cerise à poser sur le gâteau de l’amitié.

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Dict l'Impétueux
Sofio
Creuser, fouiller et fouiner, chaque jour avec un espoir qui ne se tarissait pas. Une nouvelle quête avait vu le jour, des rumeurs en avaient parlé, puis la frénésie des trous . Cette recherche de trésors enflammait les villageois du Nord ou du Sud. Les villageois en parlaient le soir dans les tavernes, les vieilles femmes priaient alors que pour d'autres des étoiles avaient pris forme dans leurs yeux.

Cette fois, ils avaient pris les devants, pelles, pioches et bois , un bateau de guerre qu'ils avaient fait construire, mais surtout des invitations lancées au-delà des terres et des mers. Une liste de noms dressés en fonction d'affinités et du profil du voyageur rêveur. Cette aventure, ils la préparaient aussi pour le plaisir du partage dans un climat alliant des personnes de tout horizon.

Le navire baptisé l'Averne avait effectué son premier voyage, les premières îles contournées qui avaient rempli de promesses les aventuriers. Des couchers de soleil semblant déposer une couche de silence quand les voiles hissées s'arquent dans le ciel. Certains voyageurs avaient préféré s'enfermer dans leurs cabines, d'autres arpentaient le pont les yeux fixés sur l'horizon.

Quelques nouvelles de la terre leur étaient parvenues, comme l'apparition de ces mystérieux marchands, des hommes à l'allure étrange sillonnant les villages pour proposer des objets encore plus étranges. Le monde changeait, les nouvelles allaient de plus en plus vite. Leurs propres fouilles n'avaient rien donné de très concluant, mais ces marchands tenaient peut-être quelques secrets. Fallait'il marchander ou les supplicier, nul ne le savait, mais ils étaient bien décidés à connaitre les plus mystiques des secrets.

Les amis conviés se réunissaient quelque part dans le Sud, réunissant matériaux , armes et enthousiasme, alors que les pigeons vadrouillaient, pour les derniers préparatifs. Le port était en vue il semblait promettre un renouveau...



Des spéculations qui allaient bon train, mais comme un nuage qui d'un coup disparaissait du ciel, tout devenait plus clair subitement. Des parties de mots, quelques objets et la thèse semblait tenir le cap. L’excitation avait prit le dessus sur la fatigue des derniers jours. Le bon bout semblait être tenu mais pour l'heure, c'est des mains de son époux qu'elle retira la carte, les croquis qui ressemblaient à des étoiles, ainsi qu'un caillou tenu fermement.

Possible, possible... mais pour l'instant et pour ce soir c'est surtout d'autres cieux , d'autres aventures qui vous attendent en cabine...
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--Sandino.
[ Océan atlantique]

…Le Romané Chavé s’ouvre un chemin dans l’eau qui se referme sitôt le bateau passé. Fendu, l’océan ourle la coque de lèvres d’écume. Au loin, à la faveur d’un changement de direction du courant, la côte Portugaise se dévoile puis se dérobe au regard des marins de quart.

Le terrien, la femme ou l’homme enraciné, les casaniers, le sédentaire, ceux pour qui s’éloigner de leurs terres est un déchirement, pour peu qu’ils aient un minimum de curiosité pour la vie des autres, doivent bien se demander ce que font les gens de mer sur leur berceau de bois.

C’est l’évidence, et pour cela nul besoin d’avoir navigué pour le savoir, taquiner le poisson reste l’activité la plus partagée. Source de nourriture ou de revenus, pas une personne à bord ne manque à l’appel, invités et passagers compris.

Bien sur, pour les équipages engagés dans la quête, quotidiennement elle cristallise les conversations et la réflexion.

Pour le reste, le poète poétise, le contemplatif se laisse emporter par la vision d’un monde liquide qui semble infini. L’inquiet observe l’horizon où à chaque instant un navire pirate peut montrer ses voiles. Le capitaine et son second, mesurent régulièrement la position du soleil, notent la direction et la force des vents, se repèrent aux étoiles à la nuit tombée.

On boit dans la cambuse, on roupille sur le pont ou dans les cales, on parle moins qu’à terre c’est vrai, mais si le vent est favorable, la journée agréable on peut entendre ce genre de dialogues entre le capitaine, les mains agrippées à la barre, les yeux rivés au loin, et un de ses marins.


- Cap !! c’est quoi c’te ville là bas au loin ?

- Porto

- ha…la ville du doigt

Ou bien…

- cap !!un message du bateau anglois à bâbord

- donne

- ça dit quoi ?

- des trucs d’anglois, un charabia qu’y faut retourner le message à l’envers pour le lire

Ou encore…

- Hohé d’la vigie !!

- oui cap !!

-tu vois quoi ?

-où ?

- ben autour de toi !!

- nous sommes comme qui dirait cerné par l’eau capitaine !

- ha !! très bien continu à observer !!

- « Veni Vigie Vomi »…
Morphey.de.valmonte


[Montpellier 15 Août MDCLXII]

- Amouououourrr ! Réveillez-vous ! Il sera demain à Montpellier... Viiiiiiiteeeee.. On doit rentrer !

Rentrer ? Mais nous venions à peine d'arriver ! L'urgence dans sa voix me força à reprendre pied dans la réalité.

- Mais qui sera à Montpellier ?

Sans doute n'étais-je pas encore bien réveillé car nous l'attentions avec tant d'empressement que j'aurais dû comprendre immédiatement.


- Le marchand ! Lawrence Arabica ! Demain à Montpellier. Vite j'écris à tous pour les prévenir que nous rentrons ce soir.

Cela tombait on ne peut plus mal. Nous n'avions pas eu le temps de couper le bois nécessaire et Sofio devait s'absenter quelques jours, raison pour laquelle je n'affichais pas le même enthousiasme à cette annonce. Je m'étais fait une autre idée de ce que serait cette rencontre et ne pas pouvoir la partager avec ma femme n'y laissait plus que la nécessité en dehors de tout plaisir.

Tout le long des 20 lieues qui nous séparaient de la capitale languedocienne, j'eus droit à ses recommandations.


- Amour, ne vous faites pas avoir, il faut négocier ! c'est un marchand de tapis, méfiez-vous. Agacez-le, il faut l'avoir à l'usure, marchandez !

Et je l'écoutais, amusé de voir son inquiétude tout en buvant ses paroles souvent empreintes d'une logique toute féminine qui me faisait défaut.

- Provoquez-le aux dés, provoquez-le en duel s'il le faut mais forcez-le à vous dévoiler son secret ! Et surtout écrivez-moi pour tout me raconter.

Le lendemain donc, dès potron-minet, selon les instructions de Sofio, je suivis le flot de curieux qui se pressait devant la tente de Lawrence Arabica, marchand venu du fin fond de la Perse qui se disait descendant direct d'Omar Khayyâm, celui là-même qui écrivit ces vers :

« Contente-toi de savoir que tout est mystère :
la création du monde et la tienne,
la destinée du monde et la tienne.
Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais. »


Sourire des mystères ? Voilà qui me promettait une partie des plus difficiles.

Une pancarte m'indiqua que j'étais bien arrivé.



Je laissais passer la première vague de curieux. Certains quittaient la tente avec une peau d'ours, d'autre avec une chemise de soie, les plus chanceux recevaient une hache façonnée dans les terres du Nord.
Pour ma part, ma besace était lourde des objets que nous avions déterrés et que je comptais bien échanger dans l'espoir que les objets obtenus nous aideraient par la suite.
Lorsque j'entrais sous la tente, je fut saisi par une odeur peu familière qui vint taquiner mes navires. Faites d'épices subtiles que l'on trouve sur les marchés d'Alexandrie et de Turquie auxquelles se mêlait l'odeur forte des peaux qui s'entassaient.
L'homme qui se tenait devant moi était enrubanné à la manière des hommes qui montent les chevaux à bosses.
Il m’accueillit en ces mots :


- Bonjour, je suis Lawrence Arabica, descendant d'Omar Khayyâm. Après avoir fabriqué des tentes, je rejoins votre contrée pour y faire commerce de denrées.
Que le Divin me châtie si mes marchandises sont avariées : je suis un disciple d'Averroès, et vous pouvez me faire confiance.


Je lui répondis dans sa langue dont nous avions appris les rudiments durant notre séjour forcé à Canakkale et dont j'avais poursuivi l'apprentissage à l'université.

- As-salâm 'aleïkoum. Ahlan-Wa-Sahlan* à Montpellier.

Cela ne le dérida pas.
Je commençais à dérouler le linge qui protégeait le crane trouvé à Dénia tout en surveillant ses réactions du coin de l’œil.

- Kam ?**

Je vis à la lueur de ses prunelles que cette relique l'intéressait bien qu'il n'en manifesta rien.

- C'est un os ! et il ajouta : " Dans une taverne, je demandais à un vieux sage de me renseigner sur ceux qui sont partis. Il m'a répondu: "Ils ne reviendront pas. C'est tout ce que je sais. Bois du vin !"

Je ne me laissais pas démonter et insistais :

- C'est le crane d'un chanoine aux bien mystérieux pouvoirs... mais je vois que cela ne vous intéresse pas...

Et je fis mine de remballer la relique. Il m'arrêta :

- Je te propose une hache. On dit qu'elle a appartenu à Robert Guiscard.

J'observais l'arme à deux tranchants. Finement ciselée, c'était un objet magnifique.
L'affaire fut conclus. J'obtins aussi une gourde et un famélique chat noir. Nous trouverions bien quoi en faire.

Je sortis ensuite ma bourse qui contenait une dizaine de solidi. Mieux valait ne pas tout lui montrer. Les marchandages furent âpres mais je réussis à lui faire lâcher quelques curiosités dont un magnifique caillou qui serait du plus bel effet dans ma collection déjà très conséquente.

Je tentais aussi de lui refourguer quelques brognes qui encombraient notre maison : un navet plus très frais, une pièce antique, un dé, une crosse d'évêque, une lanterne magique... mais il grimaçait dédaigneux :

- Du vin de Toscane, vraiment ? Si tu touches à ma tente, je t'égorge avec mon sabre ! Fais attention, je suis sérieux.
- Un légume, vraiment ? Bon, on ne va pas y passer la nuit non plus. Quoi encore ?
- Dix écus, vraiment ? Je suis force bleue !


Enfin j'eus l'idée de lui proposer l'un des nombreux bonnets de Noël reçu en présent en décembre dernier.

- 1 Bonnet, vraiment ? Regarde ce que je te propose, toi prendre, toi prendre, c'est une affaire ! et il me tendit une pelote de laine.

Je vis là l'occasion rêvée de me débarrasser de ces affreux bonnets et acceptais aussitôt !
C'est en parcourant l'intérieur de la tente des yeux que me vint une nouvelle idée et je dénichais au fond de ma besace une vieille peau de mouton dont j'usais d'ordinaire pour essuyer les naseaux d'Avalon, mon fidèle destrier.

Une fois encore je vis ses sombres prunelles s'embraser et il se dirigea vers un coffre de belle facture dont il retira un bout de parchemin qu'il me tendit.

-Shukran
***.

C'était un fragment d'une carte que je possédais déjà. Toutefois, je décidais de conclure l'échange bien décidé à observer attentivement les deux fragments afin de vérifier qu'un nouvel indice ne soit dissimulé dans celui-ci.

J'avais fait le tour de tout ce qu'il était humainement possible de tirer du marchand qui refusa le combat en lice et l'affrontement au dé.
Il termina cet entrevue par ces sages paroles :


- Comme on le dit chez moi : En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis. Ne cherche pas à rendre durable la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un. Avant de prendre la main d'un homme, demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour.


Et comme je lui demandais si cet adage avait valeur de prophétie il ajouta :

- Personne ne peut comprendre ce qui est mystérieux. Personne n'est capable de voir ce qui se cache sous les apparences. Toutes nos demeures sont provisoires, sauf notre dernière: la terre. Bois du vin! Trêve de discours superflus !

Il n'y avait plus rien à en tirer et je le saluais, laissant la place au suivant.


* Bonjour, soyez le bienvenu à Montpellier
** Combien ?
*** Merci

_________________

Dict l'Impétueux
Paim.
Eole soufflait bien rouge par tribord, à quelques brasses du Romané-Chavé. Une colère divine suite à une énième querelle sur le Mont Olympe ? Vas savoir !

Paimbohé décida de longer la côte ibérique plutôt que braver le dieu du vent. Après tout, comme il était devenu fils du vent par adoption fraternelle autant que mutuelle, il valait mieux éviter l’ire paternelle.

Bonne idée au demeurant ! Capitaine et équipage purent apercevoir l’embouchure d’un fleuve inconnu.
Un arbre déplumé, marquait la jonction de ses eaux douces avec celles, plus salées de l’océan.



Là, des pêcheurs autochtones œuvraient à remonter dans leurs filets, de quoi sustenter les bouches affamées de leur progéniture. Paimbohé, tout à la contemplation du rivage ne s’aperçut que trop tard de leur présence.

Le crissement du bois de la chaloupe des pêcheurs contre la coque plus solide du Romané-Chavé fut aussitôt suivi par des injures :
« Va te faire en sous l’eau ! » comprit le capitaine.
Il est vrai que le vent et les chopes de bière n’aidaient en rien à la bonne compréhension des paroles.

En retour, le gros bonhomme leur fit comprendre que lui était le plus gros et que, eux, n’avaient qu’à se bouger.

Non mais des fois ! Tiens ! Ce fleuve, là, on devrait l’appeler le Gars qu’a que dalle qui vire !
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