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[RP] La compagnie des ravis

Sofio
Embarquement terra incognito

Le jour du grand voyage avait fini par arriver, forts de leurs cartes reconstituées, les ravis et leurs amis avaient pu embarquer. Fière armada navale qui faisait claquer ses voiles hautes et majestueuses au gré du vent en quittant le port.

Une dernière fois le comptage du matériel et des vivres , tonneaux et viande séchée, fruits de saison et sel. Entre bières et vins quelque navets et poireaux qui seront à consommer au plus vite. En souriant, elle avait vu passer quelques peaux d'ours et tapis, on peut être aventurier et frileux...

Sous peu d'autres bateaux les rejoindraient, la traversée des mers allait être un périple long, mais si palpitant que déjà le soir même avant de prendre congé avec Laure, ils avaient fini par vouloir conquérir le monde à défaut de la France.

Quelques bières aprés, un feu crépitant de cheminée de taverne, surement le dernier avant longtemps, les esprits s'étaient échauffés, tant bien qu'ils avaient dérivé d'ores et déjà sans voiles fendant la brise.


Nord ou sud?
Nord il fait froid, Sud y a des pirates!
Au Nord il faut sauver les pingouins qui se font violer par les lions de mer!


Sacs à dos et carte , ils avaient alors tracé un chemin , brisant les vagues, jusqu'a un point isolé ou surement pingouins allaient les accueillir en héros...

Rendez-vous avec les retardataires fut pris, au petit matin ils partirent, plusieurs bateaux liés par amitiés et soif de découverte.
Alors que sur le pont le mousse nommée Emelyne s'activait, les capitaines des bateaux en faisant de leurs mains des porte-voix de haute puissance, pouvaient s'échanger des consignes

barre à l'est! virez virezzz

hé chef c'est quoi ce bouton ou il y marqué canons?

Pleins vents cap au nord!

Hé le fil rouge sur le bouton rouge, le fil vert sur...

Bon c'est quand qu'on arrive?

_________________
Pascale
Le départ

Devant elle le port s' éloigne, lentement.
Pascale se tient au cordage, à la poupe de l'Arverne, avec un sentiment mitigé de joie de partir et de peine d'abandonner un de leur compagnon..
Ce n 'est que partie remise pense-t-elle, puis après un dernier regard vers les terres, elle rejoint les matelots qui s'activent sur le pont.

La blonde sourit: ils sont là, les anciens qui savent et les nouveaux qui découvrent le plaisir de naviguer.

Il faut un cuistot, son préféré est resté à terre, quant au mousse, pour récurer le pont il est tout trouvé!

Emelyne, nouvelle et jolie recrue, va surement se casser quelques ongles, mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs!!
Un coup d'oeil à Zeiss..Elle ne le connait que peu, il semble peu bavard..Futur maître coq?
Il est temps d'aller en causer au Capitaine!
On navigue moins bien l 'estomac vide!...


Quelques jours plus tard

Elle a retrouvé les gestes et les habitudes, les mains calleuses, le visage halé, l' impression perpétuelle d'être douchée par les embruns..Le plaisir et ce sentiment de liberté face à la mer..

Un peu angoissée mais fière, elle se présente pour prendre son premier quart.
C'est une première pour elle que de naviguer en armada..

Sourire légèrement coincé sur les lèvres, elle se présente, un peu cérémonieuse :


Pascale au rapport Cap'tain', prête à prendre la barre!


Certes, il s'agit de son amie Sofio qu'elle relève mais bon..

Voilà !! c'est fait!
L'Arverne lui appartient le temps d'un quart!!
Les mains posées sur le gouvernail, l' oeil sur la boussole, elle se retourne soudain avant que So ne quitte le pont :


Au fait, c 'est quelle direction??

La rousse a-t-elle un sourire indulgent pour la blonde?
Pascale le suppose et sourit en la remerciant de la réponse..
Morphey.de.valmonte


[La mer! Sa seule beauté attire, retient le regard et donne l'impression d'une étendue intouchée de commencement du monde, d'une puissance qui dépasse l'être humain.*]

Fichtre ! Le soleil était haut dans le ciel en ce jour de Saint Nicolas lorsque le capitaine de l'Arverne ouvrit l’œil.
Il s'étira paresseusement, déposa un baiser sur les lèvres de So qui dormait encore et s'extirpa de leur couchette en frissonnant.
L'hiver était là, et bien là malgré une journée qui promettait d'être belle.
Tout en enfilant une épaisse cote de laine il jeta un œil par le hublot et jura, palsambleu ! Les navires de l'armada s'étaient éloignés de l'Arverne durant la nuit !!!
Il sortit de la cabine précipitamment et regagna la cabine de pilotage désertée. Un regard sur le livre de bord lui confirma ce qu'il savait déjà : il avait loupé son quart !
Il modifia le cap et envoya un message aux capitaines. Il allait leur falloir affaler les voiles quelques heures pour attendre l'Arverne !

Il fit rouler sa tête et sa nuque craqua.
Sur le pont, le mousse astiquait le bastingage tout en surveillant la ligne posée. Tout en manœuvrant, il songeait qu'il n'avait pas eu la chance de prendre la moindre sardine depuis leur départ.
Rien ! Il avait pourtant lancé le filet de pêche par trois fois mais n'avait relevé aucun poisson. Peut être comme l'affirmait Paimbohé, les poissons avaient-ils été prévenus par maille... A moins qu'il ne relevât le filet trop tôt ?... Son frère quant à lui, faisait des pêches miraculeuses muni d'une simple ligne ! A n'y plus rien comprendre !
Il se plongea dans le lecture du livre de bord. La veille, il avait abandonné la barre à Pascale et Sofio pour prendre une journée de repos. Visiblement des voiles avaient été aperçues par babord, mais trop loin pour constituer la moindre menace.
Pour l'heure, le voyage se déroulait sans problème.
Parfois ils rencontraient l'un des membres d'équipage dans la cambuse. Galaan s'était auto-proclamé maistre-coq à leur plus grand plaisir.
Cornophone et Greg étaient restés à terre pour maintenir une surveillance autour de l'Emi ancrée dans le port de Montpellier. Cornophone devait en profiter pour parfaire ses connaissances en navigation. Bientôt ils devraient aller chercher Laure qui les attendait en Auvergne.

Il respira à pleins poumons l'air du large. Il allait être temps d'inventer une histoire bien crédible pour expliquer sa panne d'oreiller.
Un large sourire illumina son visage buriné. Mais bon sang ! Mais c'est bien sûr ! Un filet de pêche qui se coince dans la gouverne expliquait tout d'une fois : ses piètres résultats de pêcheur et sa manœuvre oubliée...
Il vérifia une nouvelle fois le sextant et afficha sa satisfaction. Il lui restait facilement une heure avant la prochaine manœuvre. Il décida d'aller réveiller sa femme à sa manière...


*Reine Malouin
_________________

Dict l'Impétueux
Galaan.
Du haut de la vigie, Galaan trouvait que les autres navires les avaient bien distancés. Une manoeuvre tactique qu'il ne comprenait pas était probablement à l'origine de cet écart. En cas d'attaque il était forcément plus difficile de s'en prendre à des navire"s dispersés que collés les uns aux autres. Son frère savait ce qu'il faisait de toute façon et Gal n'allait pas se faire de souci pour ça.

Ce voyage n'était pas comme le précédent. Déjà, l'équipage n'était pas le même mais surtout le jeune homme n'était plus le petit moussaillon à qui on demandait de laver le pont. Il avait pris du grade lors de leur dernière expédition et il fallait bien l'avoué, en était très fiers. Ses débuts dans le groupe avait été houleux mais à présent il se sentait vraiment partie intégrante des ravis. Il n'était plus "le Jeune Frère de Morphey" mais bien Galaan, un membre sur qui on pouvait compter.

Tout sourire, loin de ses fantômes du passé, il descendait les gréements à toute vitesse pour rejoindre le pont. L'ordre du capitaine était de rattraper l'armada. Galaan hurla à l'équipage :


- Hissez haut !

Et le navire prit soudain plus de vitesse quand la grand voile se gonfla au vent. C'était grisant. L'Averne ne mettrait pas longtemps à retrouver les autres. Les manoeuvres terminées, Gal allait relever ses lignes et cria en tendant son poisson :


- Et de vingt.... Aujourd'hui ce sera filets grillés sauce citron d'Espagne.

Il fit un petit clin d'oeil à Emelyne avant de s'approcher :

- Et pour toi, il y aura une petite surprise pour le dessert. Ensuite, je viendrais t'aider à recoudre les filets. Et comme promis, je t'emmènerais dans les gréements. La vue de la haut est tout simplement magnifique. On a l'impression de dominer le monde.

Cognant le tête du poisse contre le grand mat pour l'assommer, il filait dans les cuisines sans pouvoir s'empêcher de faire un petit signe de la main à son frère à la gouverne.


- La mer était calme cette nuit. Qu'est ce qu'on a bien dormi....

Et il s'engouffrait en riant par l'échelle pour aller faire le repas. Les casseroles se dandinaient, pendue au plafond, comme les sacs de victuailles pour éviter qu'elles ne se fassent dévorer par les rats qu'il chassait à grand coup de poelle à frire en vociférant comme un beau diable.

- J'avais dit qu'il fallait prendre un chat ! Sales bêtes, filez de ma cuisine ! Je vais finir par vous faire cuir vous aussi.

Il finit par prendre un petit tabouret et tout en gigotant au rythme de la houle, nettoyait les poissons dont il retirait délicatement les arrêtes pour en faire de bons filets. A force il avait pris le coup demain et cette année l'équipage aurait moins d'arêtes à trier.
Paim.
A bord du Romané-Chavé.

Bon la mer, quand tu la vois du bord, c'est beau, c'est grand aussi.
Quand t'es au dessus, au début aussi, c'est beau, et c'est toujours grand.
Au bout de quelques semaines ce n'est plus beau, çà reste juste grand mais çà devient barbant aussi .
Alors, comme il faut bien s'occuper à bord du Romané-Chavé, le gros Paim s'amusa à composer une chanson. Il la chanterait à ses passagers et le vent se chargerait bien de la porter aux oreilles des autres équipages.
Et s'ils ne la veulent pas, il la jetterait aux poissons. Paraît qu'ils sont friands de vers, les poissons, car, à ceux ci, doux, les vers, à l'âme, sont … dit-on.


Il y avait des vagues de chaque côté
Des tas de reflets autour des trinquets,
Les mouettes chantaient d'une seule voix
Au d'sus d'nos coques de noix

La mer était couleur d'opale
Çà m' fascinait, çà m' fascinait.
Les passagers, le visage pâle
Appelaient Raoul, çà c'est fatal
Appelaient Raoul, çà c'est fatal

On s'est avancé, un autre est resté
Puis il est rentré, nous a dépassé
On s'est retrouvé, on s'est séparé
Puis on s'est rassemblé

Chacun son tour on s'est planté
Dans l'tourbillon de la mer
Voguer ensemble, c'est pas Byzance
Ça nous f'sais faire une drôle de danse
Ça nous f'sais faire une drôle de danse

Un coup c'est grand vent, un coup la pétole
Tout çà c'est d'la faute au vieux père Eole
Un coup t'as pas d'chance, un coup la fortune
Çà c'est le père Neptune

Je me suis soûlé en attendant.
Dame il faut bien faire passer l' temps.
Je me suis réveillé, mal à la tête
Avec dedans, une sacrée tempête
Avec dedans, une sacrée tempête

On s'est perdu, on s'est reconnu
On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus de vue
On s'est retrouvé, on s'est séparé
Mais on a avancé

On a continué à voguer
Tous les trois à côté
Tous les trois à côté
Puis on est arrivé
Puis on est arrivé
Sofio
Le voyage avait duré, tant qu'elle n'avait eu pour horizon que le reflet brillant des vagues, picotant les yeux. Cette couleur qui parfois laisse penser que la mer se recouvre d'ors, la même qui picote les yeux et ravive les coeurs.

Ce n'était pas une découverte cette partie du monde qui se nommait Sanctuaire, mais juste un retour. Un paysage à couper le souffle, une partie protégée, unique, ou bien peu d'initiés avaient foulé le sol.

Ils étaient plusieurs bateaux amarrés, dont l'un étranger à leur épopée et qu'elle aurait volontiers coulé, si on ne l'avait pas empêché d'approcher des canons.


Une bulgare.... la douceur du yaourt , bien sur!

En débarquant, elle se rendit compte de la date, une veillée de Noël en cet endroit, un instant magique. De la chance aussi de pouvoir être en ce lieu, ce jour magique ou les étoiles allaient tous déferler dans le ciel sombre.

Jeff avait laissé à la vigie un membre de son équipage, celui-ci allait pouvoir assurer la sécurité des bateaux à quai. Surtout qu'en débarquant ils avaient aperçu un indice prouvant que Karademir le célèbre pirate turc avait foulé le sol du sanctuaire, était' il encore dans les eaux proches en train de roder, c'était fort possible, il usait de ses canons sans remords envoyant aux fonds des eaux, bon nombre d'épaves.

Quand le soir arriva, elle décida de gravir le mont rocheux, ce dôme gigantesque qui semblait s'étirer dans le ciel pour n'en plus finir. C'est de son sommet qu'on pouvait apercevoir la lentille illuminée, qui envoyait son reflet sur la grotte du sage inflexible. La fois dernière, celui-ci les avait laissé entrer sous certaines conditions, ils avaient alors pu s'emparer du trésor, les tarissant de fierté. Mais cette fois-ci, le vieux sage dans toute sa splendeur avait refusé catégoriquement de les laisser passer dans un sabille de refus.


En haut du dogme, le vent battant dans ses cheveux, un caillou peint dans une main, la folie plein les yeux et les étoiles pleins la tête, elle repensa aux histoires entendues en ce lieu.

Pile , face... le caillou n'a pas de coté... Alors...

Des contes et des légendes qui parlaient de personnes ayant sauté de cet endroit, qui pendant leurs folles enjambées avaient ainsi pu voler, survoler le ciel , planer tel l'oiseau majestueux nommé aigle.

Par combien de fois n'avait t'elle pas dit à Ninon qu'elle allait se pendre? Et bien, elle ne se pendra pas.

Plus elle avançait au bord du gouffre, plus le vent devenait fort et furieux et cet appel irrésistible, ce son lointain et proche , cette curiosité intarissable....

C'est le dernier petit pas en avant, elle crut entendre la vois de son époux , qui se perdait dans le vent, elle crut même le sentir la frôler , puis les pieds battaient, les mains cherchaient et....


Sensation de bonheur, un corps est si léger, dans sa tête défilent des visages d'un temps passé, des odeurs qu'elle croyait avoir oublié, des moments du passé. Tout se mélange , aucune peur, la légende se concrétise et...



24/12/1462 19:06 : Vous battez fort des bras. Pendant une fraction de seconde, vous avez l'impression de voler, mais rapidement, vous vous écrasez dans le sable et vous mourez.

24/12/1462 19:06 : Vous battez fort des bras. Pendant une fraction de seconde, vous avez l'impression de voler, mais rapidement, vous vous écrasez dans le sable et vous mourez.


Le choc est violent, le vent peut aller se rhabiller, il ne fera pas autant de bruit, la douleur est prenante, plus aucune partie du corps ne bouge . Soudain un second choc à ses cotés, la terre a tremblé ...

Ciel mon époux?




24/12/1462 19:06 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée comme un flan.

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Morphey.de.valmonte


Noël 1462

Comme un air de déjà-vu.
La plage surmontée de ce rocher cylindrique, la crique où on s'amarrait en dépit de la casse, du déjà vu certes mais l'émerveillement restait intact.
C'est au sanctuaire qu'ils passeraient ce 25 décembre, les yeux dans les étoiles.
Il se souvenait que l'an dernier quasiment jour pour jour, ils s'étaient promis de revenir, déchirés de devoir repartir et ils étaient là, toujours aussi émerveillés par ce paysage qui s’offraient aux aventuriers, à ceux qui osaient quitter la sécurité de leur quotidien pour affronter la mer et ses aléas, des tempêtes aux pirates. Plus qu’une envie, c’était devenu une philosophie de vie, un besoin. Le monde était vaste et ne s’arrêtait pas à l’enclos de son champ.

Dans la crique étaient amarrés les navires qui constituaient leur armada.
Seul sur la plage, les yeux dans l'eau mum.. le vicomte, doigts de pieds en éventail, profitait pleinement de ces quelques jours à terre et du magnifique coucher de soleil qui orangeait la mer de ses reflets cuivrés.
Aussitôt il songea à Sofio, surpris qu'elle ne fut pas à ses côtés. Il se redressa d'un bond lorsqu'il l'aperçut escaladant le piton rocheux.
Il enfila ses bottes à la hâte, bien décidé à la rejoindre. Elle avait pris une bonne avance et grimpait avec aisance, parfois, contournant une difficulté, elle disparaissait à ses yeux.
Il accéléra le mouvement.
Enfin il prit pied sur le plateau qui couronnait le piton et se figea sur place.
Bras à l'horizontale, Sofio disparut dans le vide.
Bref moment de stupeur et l'angoisse glaça son sang.
Un long cri déchira sa gorge lorsqu'il se précipita au bord du précipice et qu'il la vit tournoyer et s'abattre comme... un flan.
Pourquoi sauta t'il ? Il n'aurait su le dire. Un instinct. "Si vous sautez, je saute"..... "Pour le meilleur et pour le pire"..... "Où tu iras, j'irai..".
Ce fut plus simple et plus viscéral.
Le sol se déroba sous ses pas et il tomba.
Foutaises encore la sensation de voler. Lui avait le coeur au bord des lèvres et le sentiment de tomber comme une pierre. Le sol se rapprochait vite. Il eut le temps de se rendre compte que So ne bougeait pas et il s'écrasa.

Ouche !!!! Souffle coupé, la douleur irradie dans tout son corps.
Mais elle est là. Tout près. Il bouge juste la main avec précaution pour attraper ses doigts.

- So ? On est morts ?


24/12/1462 23:44 : Vous battez fort des bras. Pendant une fraction de seconde, vous avez l'impression de voler mais rapidement, vous vous écrasez dans le sable et vous mourez.

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Dict l'Impétueux
Emelyne_kdr

Installée sur le pont , dos contre le mas et jambes croisées en tailleur , c’était plus pratique , elle avait entrepris de vérifier son filet , un trou pouvait complètement faire rater une pêche
Il faudrait aussi qu’elle pense à remercier Morphey pour le riche conseil qu’il lui avait donné , acheter un filet

Vrai que ce n’était pas donné et elle y avait regardé à deux fois , hésitant , examinant les filets proposés , soupesant sa bourse , c’est que ça faisait une somme et les jours passant , ses économies s’amenuisaient même si elle avait parfois trouvé à travailler
Elle avait donc pris son temps pour choisir son filet , celui qui lui vaudrait des pêches miraculeuses par rapport au gain d’une simple ligne , sourde aux arguments du marchand qui insistait pour lui vendre un dont les mailles ne lui paraissaient pas si solides que ça . Heureusement que Galaan lui avait appris à ravauder ceux de l’Arverne , elle pouvait comparer . Ignorant le regard noir que lui jetait le marchand , elle en avait désigné un autre et ne le regrettait pas

Rien à voir avec une ligne , les poissons s’amoncelaient , au début incrédule , elle avait vite pris le pli et son lancement de filet n’avait rien à envier à celui d’un marin aguerri
Le matelot Emelyne assumait , et oui Morphey lui avait fait cette surprise un jour de lui faire cette promotion , fini le mousse
Tout juste si dans sa joie , elle ne lui aurait pas fait la bise , surtout qu’elle ne s’y attendait pas . C’est vrai qu’elle n’avait pas rechigné à la tache , briquant le pont , pêchant avec une seule ligne , ravaudant , et faisant honneur aux bons petits plats préparés par Galaan , ça c’ était pas dur vu le talent de cuisinier qu’il avait
Un petit sursaut interrompit sa pensée elle se regarda , tâta mine de rien sa taille , non ça allait , elle n’avait pas l’air d’avoir trop grossi , bon avec l’exercice qu’elle faisait , ce serait le comble

Et en parlant d’exercice , le bleu azur des Kastel du Rhiannon délaisse un instant le filet et se perd plus haut , vers les voiles .Galaan lui avait proposé de la guider dans les haubans mais il ne l’a pas encore fait . Il faut dire que la seule fois où ils étaient libres tous les deux , une purée de pois à couper au couteau comme on disait , avait entouré le bateau pendant plusieurs heures , pas vraiment le top
Elle devait bien s’avouer qu’elle n’en avait pas mené large , même si le matelot qu’elle était devenue l’ aurait nié farouchement , enfin la brume avait disparu comme elle était venue , brusquement

Aujourd’hui comme depuis plusieurs jours , le ciel était d’azur et la mer plutôt calme , c’était le moment ou jamais . Rangeant son filet soigneusement , jetant un œil vers le capitaine absorbé par la barre , elle se dirigea vers le mât l’air de rien
Puis attrapant les haubans du grand mât par l’extérieur , elle se balança sur le pavois et se retrouva sur ce cordage qui formait une échelle , respira un grand coup, regarda vers le haut , bah elle savait grimper aux arbres , ça ne devait pas être si terrible que ça . Ainsi le matelot Emelyne entreprit de grimper dans la mâture , se concentrant sur l’escalade , remarquant qu’au fur et à mesure qu’elle grimpait , les haubans s’étaient tellement rapprochés que ses mains se touchaient presque
Un pied sur un cordage , mettre la main , oui comme ça , se balancer , continuer et puis d'un coup , la vue
Rien que pour ça , ça valait le coup , une immense étendue bleue avec des reflets irisés sous les rayons du soleil , et plus loin là bas une zone de nuages , et … au lointain comme une ligne plus sombre , mais oui c’est ça !! Terre

Elle s’apprête à lancer le cri qui souvent ravit un équipage après de longs jours en mer

TERRE !!!!!!

Mais a le malheur de regarder en bas , y a des réflexes comme ça qui ne se commandent pas et qu’on regrette

C’était beaucoup plus haut que de grimper aux arbres , le navire était devenu une miniature et le pont lui paraissait minuscule et si ….. bas
Elle se retrouva serrant convulsivement les cordages au point de faire blanchir ses articulations tandis qu’un commencement de nausée la prenait
Bon ce n’était pas le moment , se calmer , respirer un grand coup et redescendre , plus facile à dire qu’à faire
Et elle se retrouva à murmurer

Galaan au s’cours ^^

Parce que si Sofio ou Morphey la voyait ainsi seule dans les haubans , sûr que ça risquerait de chauffer
Elle et sa manie de se mettre dans des situations impossibles

Zeiss_
D'une écriture sûre et soignée, Zeiss avait couché sur parchemin son désir d'un congé avant de le faire parvenir au Grand Maître de son ordre. Pour voir ses enfants et étudier, qu'il avait donné comme raison. Il avait été sincère. Seulement, il arrive qu'une occasion se présente, l'une de celles qu'on ne voit arriver que rarement dans sa vie. Alors au lieu de sa demeure maudite -cela faisait longtemps qu'il n'avait osé y mettre un pied- et sa progéniture, il avait opté pour la quête. LA quête. L'unique. Celle qui ne nécessite aucune explication pour que toute personne sache de quoi on parle.

Les premiers jours avaient étés faits d'une attente interminable à Montpellier, jusqu'à ce qu'enfin l'Arverne ne s'y arrête. A partir de ce moment, le reste de l'aventure s'était majoritairement déroulée sur le navire, en plaine mer. La journée, Zeiss ne s'occupait que de deux manière différente. Une fois par jour, le Chevalier qu'il était se retrouvait avec une canne à pêche entre les mains. Les prises étaient rares, mais si cela permettait d'épargner les provisions, ça valait le dérangement. Mais lorsqu'il ne tentait pas d'agrandir ses réserves de nourriture, l'homme se contentait de fixer l'horizon, debout devant le bastingage, les mains dans le dos. Durant des heures, il s'abandonnait à l'observation de la mer que seule la contemplation d'un ruban rouge sorti de sa poche venait perturber de temps à autres. Même les jours durant lesquels seul un mur de brouillard était visible autour du navire, Zeiss ne quittait pas son poste.
La nuit, avant de dormir, il passait une heure ou deux à lire les livres qu'il avait emporter avec lui. Et quand sa réserve de lecture fut épuisée, il commença à remplir un carnet des légendes d'Einskaldir, du serpent aux arbres, sans rien manquer.

Ce jour-ci était un jour en mer comme les autres, et le lorrain se trouvait, comme à son habitude, absorbé par la limite entre le ciel et l'eau. Quelques minutes auparavant, son précieux tissu avait été remis à sa place, dans sa poche. Il avait encore en tête leur passage en Alexandrie, ainsi que sur ce morceau de côte perdu, là où reposait cette étrange caverne, bien cachée des yeux du monde. Bien qu'il ne s'était rien passé de notable en ces endroits, ces visites resteraient de bons souvenirs et, pour sûr, il aurait des histoires à raconter à ses enfants. Probablement à sa sœur également. Celle-ci ressemblait de plus en plus à une femme affirmée, mais restait toujours aussi friande de contes et de récits d'aventure.

Reconnu pour son acuité visuelle particulièrement efficace -au moins ses amis le reconnaissaient, en tout cas- l'homme fit honneur à cette réputation lorsqu'au loin, il crut apercevoir une fine masse grise à la forme bien trop vague pour être décrite. La terre? A cette idée, il tourna machinalement la tête vers le sommet du mat, où ses yeux cherchèrent Galaan -celui-ci, en plus des cuisines, était un habitué de la vigie- mais trouvèrent à la place une silhouette accrochée aux cordages comme une sangsue s'agripperait à une jambe. Après un instant, Zeiss reporta son attention sur le lointain. Après tout, si la personne qu'il avait vu -une femme semblait-il, peut-être l'ex-mousse- fut vraiment en difficulté, lui ne pouvait y faire grand chose. Et puis Galaan lui donnerait bien un coup de main.

Ne restait plus qu'à attendre la tombée de la nuit, comme les autres jours. Puis à attendre le lever du jour, comme les autres nuits. Lui, en attendant, continuait de s'adonner à son activité principale, durant laquelle parfois il écoutait les chants portés par les vents qui se faisaient les messagers des marins mélancolique.
Morphey.de.valmonte


14 Février MCDLXIII - Uzès - Languedoc

- Non ! N'y pensez même pas !


Cette fois il ne cédera pas.

Sofio : - Rose...
Moi : - Non...
Constance : - Rose et vert pomme c'est joli !
Moi : - Non Constance, gris ! Il sera gris.
Sofio : - Mais mon coeur j'ai déjà donné des ordres au chef de port pour qu'il le peigne en rose. Ce sera du meilleur effet sur l'eau.
Moi : - Max ? Tu montes à bord avec moi, on a des peintures à refaire.
Sofio : - Mais mon...
Moi : - Non ! Il ne sera pas rose !

Regard égrillard sur sa rousse de femme.

- Gris mon ange... Moultes nuances de gris.. Je vous ferai les honneurs des cabines.

Le regard soutenu ne laisse aucun doute sur les intentions du capitaine de l'Arverne en ce jour de Saint Valentin. Laure, Constance et Max les ont rejoints depuis quelques jours et ils attendent que les réparations soient effectuées avant de décider de la suite à donner.
Sofio semble avoir percé le mystère du marchand mais les doutes les assaillent encore. Et pourtant ! Si cela s'avère, ils avaient vu juste dès les prémices de la quête.
Alors ils passent des nuits à étaler des cartes et à les étudier minutieusement. Le jeune couple formé par Constance et Max n'est pas le dernier à échafauder des hypothèses et tous deux ont l'impatience d'embarquer.
Et le vieux loup de mer en oublierait presque l'esprit étriqué de ce duché où la délation est devenue institution. Pourtant là aussi il se tempère grâce à l'intervention du jeune CAC en place, Dame Lys_charlotte de Selva. Elle est à vous, cette chanson... Merci de nous donner l'espoir d'un retour au meilleur.
Sous l'impulsion du chef de port, l'Arverne est prête à reprendre la mer. Ses cales sont pleines des provisions nécessaires à la suite de l'aventure. On a même réussi à loger toutes les malles de Laure qui aurait refusé d'embarquer sans cela.

La soirée s'éternise.
L'alcool a coulé à flot.
Mais si son regard s'enflamme ce n'est pas à l'alcool qu'il le doit.
Sa main a emprisonné la sienne.
La voix se fait rauque lorsqu'il glisse à son oreille :

- Et si nous allions finir de... peindre ?

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Dict l'Impétueux
Sofio
Et la terre connue.....

Voguent les bateaux en méditerranée, pour fouler la terre du Languedoc, avec ses ports nombreux remplis de coques de toutes sortes. Chacun avait pu s'y amarrer. Le temps des réparations , de remplir la cale de vivres et de futs.

En ce Languedoc fleurissaient délations et lois strictes, tout n'était que surveillance, la moindre vente sur le marché, le moindre pas dans les rues. Il fallait montrer son état de santé en accostant, tirer la langue, montrer ses dents.

Mais sur la couleur du bateau, elle avait insisté, le chef de port fut conciliant, il ne sourcilla pas, rose et vert pomme, il proposa, elle acquiesça vivement déjà heureuse de la future surprise pour les passagers et son époux. Elle regretta juste que le temps ne permette pas de hisser une voile nouvelle arborant un orange flamboyant. Mais comme tout se sait dans le Languedoc, quelqu'un vendit la mèche avant même que la couleur ne sèche et ce fut gris, un gris composé de cinquante nuances...
Ce qui avait l'air d'enchanter Maximilian et Constance, sous le regard ébahi de Laure forcée de constater que la perte de ses 20.000 écus se concrétisait pour toujours.

Pendant que le bateau passait par les couleurs de l'arc-en-ciel, ils échafaudaient plans et rêveries, moult hypothèses, dont une qui retient l'attention de tous et surtout la plus crédible. Depuis leur retour de Séléceus, une idée fixe la hantait, déjà sur Alexandrie, elle avait cherché comment et le pourquoi, une relation précise entre ses continents, les marchands qui sillonnaient l'empire et la France et les curieux objets qu'ils proposaient. Cette idée prit forme sur parchemin, des côtes et des mers dessinées, quelques objets reproduits dessus et l'idée devient pour elle une certitude.

D'autres espoirs avaient fleuri, ceux de revenir habiter dans le Bourbonnais Auvergne lui tenaient à coeur. Puis des soirs meilleurs, un retour d'aventure et d'intimité, des rêves plein les yeux, c'est ainsi qu'elle voulait entreprendre les jours futurs.

Dans la joie et la bonne humeur, ils se retrouvaient le soir, dans la taverne prés du port, la future reine leur avait fait l'honneur de les rejoindre, accompagné de sa fille et de son gendre, ils étaient venus grossir le rang des navigateurs en folie.


-C'est comment de faire l'amour en mer?

-C'est juste une question de tempo

- Bon laure, cesse de pleurer les 20.000 écus cette fois, ils se sont bien envolés....
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Sofio
Triste temps de grisaille dans les giboulées du mois de Mars, fouettant la terre en omettant les hommes qui eux le méritent.

Du retour, elle en voyait langueur, du bois à approvisionner, quelques fruits à faire sécher, du maïs à égrener. Mais le temps s'étiolait, tant, qu'a force de lorgner sur une carte à merveilles sa vue s'en troublait.

Les gitans avaient repris la route, vendu le bateau . les choses allaient être différentes sans eux, ils avaient égayé par leurs présences, ces mois de mer. Paimbohé , Zézé et Sandino allaient aussi surement manquer au monde aquatique, douce blancheur des flots qu'ils avaient écumé à leurs cotés. Ce n'était pas un adieu , mais un au revoir, car quand l'homme prend la mer, ce n'est jamais pour la quitter.

Le temps encore ! que cela soit celui que l'on subit, celui qui passe en faisant des ravages, celui que on attend avec impatience, le temps nous fait toujours défaut. Alors pour le passer, maintes choses possibles, mais parmi les possibilités multiples envisagées comme élever des escargots, dessiner sur des feuilles de choux ou encore compter les bovins dans les champs, elle avait opté pour la peinture.

Dénicher les toiles sur le marché, quelques croutes en vente, pouvoir les acquérir à bas prix , les revendre plus tard en masquant la signature anodine , créer un mythe et de la magie autour d'un nom inconnu. L'affaire avait déjà bien marché avec le maire de Moulins dans le passé, mais cette fois, elle ne se contentait plus de nettoyer la toile, mais aussi de la frauder...

Mais déjà, les effluves marines ressurgissaient, devant ses yeux se profilaient l'étendue marine, le temps tournait et l'appel de la mer se faisait entendre.


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Zeze5
De retour pour quelques temps en terre aimée par Sandino et Zézé, le souvenir de la mer lointaine était ravivé à chaque fois que Paimbohé s'approchait. La compagnie de ravis avait repris la route maritime à la recherche d'un trésor qui jusque là ne donnait aucun indice pour le trouver.
Bien qu'il avaient abandonné, les anciens marins en parlaient encore. Zézé prend un bout de parchemin que Sandino avait mis dans un coffre pour y coucher de futurs poèmes. Elle s'assied à même la terre pour écrire à ses anciens compagnons.



Sofio, Morphey et les autres

Nous sommes en Bourbonnais-Auvergne, nous suivons les routes bien connues de ce duché qui nous a connu, vous et nous, sédentaire un temps.
Nous voyons de vieilles connaissances et de nouvelles. Nous avons adopté un fils avec Sandino, un bien grand déjà capable de se débrouiller tout seul.

Et vous comment ça va ? avez-vous trouvé assez de place pour toutes les malles de Laure ? comment est votre vie à bord ?

J'arrête là les questions sinon cette missive fera dix pages. Je vous souhaite bonne route et si vous croisez des pirates, menasez-les d'un chant de Sandino ou d'un lançage de truites angora de Paimbohé, ça devrait les faire fuir.

Bises à vous tous de nous tous.

Zézé

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Sofio
Une journée folle , encore à courir, puis un courrier, celui de Zézé, elle le lit ravie, quelques nouvelles des gitans.Ils sont arrivés à bon port, celui ci semble terrien, leurs présences manquent déjà, mais qui sait si dans l'avenir, ils ne voyageront pas ensembles encore. Elle prend le temps de répondre, le pigeon trouvera son vol, pour remonter dans le nord, quelque part en Terres du bourbonnais Auvergne.




Chere Zézé

Ravie je suis d'avoir de vos nouvelles, Diantre un enfant grand de surcroit, mais c'est que cela doit manger, ces choses là!

Nous avons pu caser les malles de Laure, au fond de la cale, entre les futs et le maïs, c'est un capharnaüm géant à présent, je ne parle même pas des cailloux de couleurs. laure est montée à bord demandant sa suite........ Sa suite?? Nous lui avons donné une cabine dans le fond lui faisant croire qu'elle fut habitée par une haute altesse sérénissime, le stratagème semble fonctionner.

Pour l'instant nous sommes encore sur terre, mais nous partons sous 10 jours, le temps de faire le plein de liquide...

Nous ne manquerons pas de vous donner des nouvelles , que cela soit par mouettes ou par thons.

Bien à vous

S et M de Valmonte


Cette journée lui sembla épuisante, l'air de la mer manque, pourtant elle se finit enfin....

Elle attend, elle court, elle le voit, au milieu des étals, il est dressé devant sa charrue, il semble n'attendre qu'elle...

Elle le scrutait, le guettait, mais à présent, il est bien là, vendeur parmi les marchands, dans ses drôles d'apparats semblables, mais si différents de tous.

Elle s'élance, la voie est libre, nul marchandage en cours, dans sa main elle tient l'échange précieux, un sourire débordant, elle y est enfin.

Devant lui, elle reprend son souffle, alors qu'il la regarde, d'ou vient'il celui là, habillé de soieries et drapage, il ne peut venir du Sud. Elle se redresse, diantre l'homme est grand.. Elle le fixe, énigmatique, que fera t' il, que sera sa réaction, que se passera t'il? Peut être comme dans les contes et légendes, un aura de fumée les enveloppera, alors que surgira un génie gnome qui lui demandera d'exaucer trois souhaits, ou bien alors apparaitra une fée bleue avec sa baguette d'olivier.

Des mois, à marchander, si ce n'est lui c'était son frère, des semaines à courir derrière l'un d'entre eux, des jours à parlementer, pour obtenir un charabia, qui n’avait aucun intérêt que celui de créer des nuits blanches tourmentées. Mais cette fois, il est bien là, elle est là... chabadabada...

Alors avant qu'il ne dise quoi que ce soir, en déblatérant sur les tavernes ou sur le power couleur, elle lui tend les deux mains jointes en forme de coupelle. Il regarde, réfléchit, prend son temps le bougre, puis...


"Qui veut aller loin ménage sa monture"

Interloquée un instant, pourtant tout y est, dans ses mains les ingrédients sont réunis, à point comme le veut la légende, fraichement ramassée à la pointe de la pleine lune, avec parcimonie et soin, une goutte de rosée est mêlée. Elle insiste lui retend les mains, il fait un pas, retire sa toque se gratte le front et...


" de la bouse? je suis le Madgnifique, bois ton vin et rendors-toi"

Embrouillée, confuse, une fumée épaisse l'enveloppe, ses yeux s'ouvrent, la nuit est partout autour, d'une main elle tâtonne, le torse de son époux, de la jambe elle se rapproche, fait glisser la cuisse sur la sienne. Peu à peu, le rêve lui revient, le marchand, la quête, l'espoir ultime en la recherche folle. Le souffle de son mari est profond, endormi sereinement, elle caresse son épaule, remonte sur sa joue, du bout des doigts l'effleure. Quelque chose en elle, lui dit de se rendormir, alors que son autre coté plus mutin, lui souffle de continuer. Un petit rapprochement de fourmis, c'est son corps entier qui se colle, tout contre lui. Calquant son souffle au sien, les mains s'aventurent bien plus, qu'une promesse dans la nuit, la bouche se fait douce, ce n'est plus la consolante d'un rêve, demain il fera jour et quand le soleil brillera dans le ciel, rien ne pourra les retenir du lit, pour dormir les quelques moments volés de la nuit. Tout doucement encore, elle vient remplacer la couverture de nuit, faisant office de chaleur, scrutant le souffle qui devient moins profond . Puis les lèvres scellent quelques promesses, les dents s'entrechoquent, avec cette violence calculée que deux amants maitrisent si bien, les salives se mêlent alors que les deux corps n'en finissent plus de se chercher pour mieux s'aimer...

Et le marchand peut encore courir les routes....

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Morphey.de.valmonte



Début mars MCDLXIII

Les peintures avaient séché. Le bois en quantité suffisante avait rejoint les entrepôts et les réserves de nourritures étaient prévues pour une campagne de trois mois.
La compagnie était fin prête et les matelots pressés de prendre la mer.
Sa femme avait harcelé les différents marchands, les entrainant dans des échanges qu'ils finissaient par accepter non par appât du gain mais bien pour se débarrasser de l'importune qu'ils voyaient arriver avec un long soupir qui en disait long : Oh non ! Pas elle !

Après quelques jours passés dans la forêt lodévoise, la troupe avait regagné Montpellier et le départ était proche. Les derniers effets avaient été hissés à bord, dont les malles de Laure qui encombraient encore une bonne partie du pont arrière. Tout entasser dans
le carré de sa chambre risquait de s'avérer la partie la plus périlleuse du voyage, d'autant qu'elle avait refusé de les laisser sans surveillance.

- Laure !
- ........
- Laureeee !!!
- Plait-il ?
- Laure descend !
- Et pour quoi faire ?
- Mais nous ne partons que dans quelques jours !
- Descendre et laisser mes précieuses à bord ? Tututut...J'y suis, j'y reste !

Ils avaient donc renoncé à lui faire entendre raison d'autant que l'essentiel étant à bord, elle ne manquerait de rien.
Eux profitaient encore un peu du confort d'une auberge, ayant délaissé leur castel pour rester au plus près des navires.
L'Impétueux avait un sommeil de plomb et aimait dormir d'une traite sans devoir s'inquiéter des quarts surtout ceux du matin qui lui étaient les plus difficiles à assumer.
Il rêvait d'îles et d'aventures, de nouvelles terres à découvrir, de parcelles à inventer, d'embruns, et de caresses du soleil sur ses épaules, sa joue, sur son torse, sur sa cuisse...
Sa cuisse ???????? Oui pourtant ! La chaleur solaire irradiait maintenant sa cuisse ! Mais par quel mystère... Il ne chercha pas plus loin une logique préférant
profiter du bien être qu'il croyait rêver.
La couverture se fait plus lourde. Plus douce aussi. Et, toujours endormi, il s'agite pour en ressentir les effets sur son désir naissant. Désir qui se précise lorsque son souffle est ravi par sa bouche, cette fois bien éveillé, ses bras se referment autour du corps qui s'offre à la promesse de délices renouvelés et qui les laissent pantelants, jambes et cœurs noués, plongeant à nouveau dans le sommeil à l'approche de l'aube.

Demain.
Demain il sera temps.

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Dict l'Impétueux
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