Fleur_des_pois
L'Ortie n'était pas cruelle, ou du moins, pas quand il s'agissait d'Adryan. Aveugle en revanche, cela était plus que probable. Rendue fébrile d'attendre la fin de la tragédie dans lequel elle tenait le premier rôle, la Fée en devenait inconsciente. Ce qui expliquait sans doute qu'elle ait placé son amant près des deux autres.
Près de sa sur cependant, le Lutin tâchait de reprendre le contrôle de ses émotions. Et alors que Clémence s'excusait de la simplicité de sa mise, Gaia lui sourit et passa une main sur la joue de sa cadette.
Tu es parfaite. Et si quelqu'un venait à se plaindre, informe l'importun que tu es la sur de la mariée.
Elle lui adressa un clin d'il. La porte de la bâtisse s'ouvrit de nouveau, cédant la place à Niallan, au bras d'une femme. Qu'il s'affiche avec une autre qu'elle le jour de leurs noces, cela ne perturba pas la Fée. Elle y portait autant d'attention qu'à son premier poison. Elle prit malgré tout le temps d'observer l'accompagnatrice. Un léger sourire étira ses lèvres, alors que la maîtresse - car il ne faisait aucun doute que l'inconnue répondait à ce titre peu flatteur - se pavanait, tel un paon. Elle était d'une rare vulgarité, comme Gaia en avait fort peu rencontré jusqu'alors. Et Fleur, qui avait reçu de la Nature largement sa part de beauté, ne put s'empêcher de la prendre en pitié. Une telle robe reflétait le manque total de goût de sa porteuse, et là encore, Gaia qui ne jurait que par l'élégance raffinée, plaignit autant que faire se pouvait la pauvre jeune femme. Son avenir était tout tracé. Elle finirait probablement catin, à longer les ruelles pour des passes à deux écus, pour entretenir les vestiges d'une beauté grossière dont l'apogée avait été aussi brève que peu remarquable.
Mes aïeux... C'est avec ça qu'il me trompe ?
Les lèvres rosées de la Fée retinrent tout juste un éclat de rire. Dans une décennie, lorsque le corps de cette blonde serait déformé par les grossesses successives, et qu'elle carburerait à l'alcool, lorsque son corps flétri revêtirait les robes aguicheuses des catins de son espèce, elle-même siègerait tout en haut, belle toujours, mince encore, et du siège de la calèche estampillée de l'armoirie des Corleone, ne lui tendrait la main que pour lui proposer d'achever ses souffrances dans les remous d'une fiole d'arsenic agitée sous son nez.
Niallan manquait singulièrement de goût. Mais peut-être se contentait-il de femmes de basses qualités, puisqu'il ne pouvait pas avoir les deux seules à qui il était lié. Léan ne serait jamais totalement à lui du fait de son mariage, et elle-même ne l'autoriserait pas à la toucher. Ne restait alors que les femmes telles que celle qui l'accompagnait. Faciles d'accès, souvent sur le dos, et peu exigeantes.
Tu vois, ce blond attifé comme le pauvre du coin ? C'est mon fiancé, fit-elle à l'adresse de sa sur. Je sais, il ne paie pas de mine. Pas assez beau pour me charmer, pas assez intelligent pour éveiller mon intérêt, mais je suis sûre qu'un jour, je pourrais en avoir besoin. Et s'il s'avérait que je me suis sois trompée et qu'il vaut exactement ce qu'il a l'air de valoir, c'est à dire rien... Ne t'en fais pas. Je crois que je ferai une veuve parfaite.
Un léger sourire effleura ses lèvres, et Gaia raffermit sa prise sur le bras de Clémence. La guidant à pas mesuré vers les tables où s'alignaient les mêts divers et variés, Fleur s'approchait l'air de rien de leur frère ainé.
As-tu faim, mon adorée ? Ou soif, peut-être ? Ca devrait bientôt commencer, nous n'attendons plus que deux ou trois personnes.
Près de sa sur cependant, le Lutin tâchait de reprendre le contrôle de ses émotions. Et alors que Clémence s'excusait de la simplicité de sa mise, Gaia lui sourit et passa une main sur la joue de sa cadette.
Tu es parfaite. Et si quelqu'un venait à se plaindre, informe l'importun que tu es la sur de la mariée.
Elle lui adressa un clin d'il. La porte de la bâtisse s'ouvrit de nouveau, cédant la place à Niallan, au bras d'une femme. Qu'il s'affiche avec une autre qu'elle le jour de leurs noces, cela ne perturba pas la Fée. Elle y portait autant d'attention qu'à son premier poison. Elle prit malgré tout le temps d'observer l'accompagnatrice. Un léger sourire étira ses lèvres, alors que la maîtresse - car il ne faisait aucun doute que l'inconnue répondait à ce titre peu flatteur - se pavanait, tel un paon. Elle était d'une rare vulgarité, comme Gaia en avait fort peu rencontré jusqu'alors. Et Fleur, qui avait reçu de la Nature largement sa part de beauté, ne put s'empêcher de la prendre en pitié. Une telle robe reflétait le manque total de goût de sa porteuse, et là encore, Gaia qui ne jurait que par l'élégance raffinée, plaignit autant que faire se pouvait la pauvre jeune femme. Son avenir était tout tracé. Elle finirait probablement catin, à longer les ruelles pour des passes à deux écus, pour entretenir les vestiges d'une beauté grossière dont l'apogée avait été aussi brève que peu remarquable.
Mes aïeux... C'est avec ça qu'il me trompe ?
Les lèvres rosées de la Fée retinrent tout juste un éclat de rire. Dans une décennie, lorsque le corps de cette blonde serait déformé par les grossesses successives, et qu'elle carburerait à l'alcool, lorsque son corps flétri revêtirait les robes aguicheuses des catins de son espèce, elle-même siègerait tout en haut, belle toujours, mince encore, et du siège de la calèche estampillée de l'armoirie des Corleone, ne lui tendrait la main que pour lui proposer d'achever ses souffrances dans les remous d'une fiole d'arsenic agitée sous son nez.
Niallan manquait singulièrement de goût. Mais peut-être se contentait-il de femmes de basses qualités, puisqu'il ne pouvait pas avoir les deux seules à qui il était lié. Léan ne serait jamais totalement à lui du fait de son mariage, et elle-même ne l'autoriserait pas à la toucher. Ne restait alors que les femmes telles que celle qui l'accompagnait. Faciles d'accès, souvent sur le dos, et peu exigeantes.
Tu vois, ce blond attifé comme le pauvre du coin ? C'est mon fiancé, fit-elle à l'adresse de sa sur. Je sais, il ne paie pas de mine. Pas assez beau pour me charmer, pas assez intelligent pour éveiller mon intérêt, mais je suis sûre qu'un jour, je pourrais en avoir besoin. Et s'il s'avérait que je me suis sois trompée et qu'il vaut exactement ce qu'il a l'air de valoir, c'est à dire rien... Ne t'en fais pas. Je crois que je ferai une veuve parfaite.
Un léger sourire effleura ses lèvres, et Gaia raffermit sa prise sur le bras de Clémence. La guidant à pas mesuré vers les tables où s'alignaient les mêts divers et variés, Fleur s'approchait l'air de rien de leur frère ainé.
As-tu faim, mon adorée ? Ou soif, peut-être ? Ca devrait bientôt commencer, nous n'attendons plus que deux ou trois personnes.