Satineduval
(Quelque part, une taverne qui bouge comme un bateau ivre..)
Et la mirabelle alors ? Cette divine eau-de-vie qui faisait monter aux lèvres de la Noiraude toute sa poésie ou sa grossièreté, selon lhumeur, la rendant la plupart du temps gaie et joviale, était, cachée au fond de sa besace, dans une belle fiole de verre ornée de deux dragons dorés.
En fin daprès-midi, rêvassant en taverne, comme souvent, Satine avait une tendance à partir dans les nuages, laissant vagabonder son imagination fertile vers des terres lointaines, Alexandrie, bien souvent, là où elle se voyait un jour débarquer sur le sable chaud, pour découvrir toute la beauté de cette terre du bout du monde.
Pourtant, ses pas ne la conduisaient pas pour le moment dans un lieu si exotique, juste en direction des falaises du nord du royaume de France, que toute la tribu de Dom avait envie de pouvoir admirer.
Prise dans ses songes, la donzelle ne vit tout dabord pas arriver lhomme qui sétait installé silencieusement à quelques chaises delle, la laissant refaire surface au monde réel en toute tranquillité.
Petite présentation dusage, Vasco dun côté, Satine de lautre, la jeune femme aux longs cheveux de jais, constata rapidement que lhomme était dorigine italienne, tout dans son attitude le démarquait. Il aimait causer, semblait peu timide, juste à laise, sans prétention, et cordial, puisquil lui proposa un verre de vin quil lui apporta aimablement. Un bon gars, quoi !
Tout en trempant ses lèvres dans le breuvage, Satine vit quil lobservait avec attention, ce qui la perturba un peu, naimant pas être lobjet de trop dattention...et elle se mit à douter des bonnes intentions de cet homme très charmant et séduisant, trop pour être tout à fait honnête !
Puis, petite étincelle de compréhension, ses yeux se mirent à briller sous lidée qui avait jailli dans son esprit. Litalien en voulait sans doute à sa besace, sa bourse pourtant peu garnie, laurait très certainement déçu, mais il y avait aussi sa fiole chérie, puis quelques bricoles quelle aimait bien avoir sur elle en cas de nécessité, onguents, crochet métallique, petit scalpel, tissus propres, une petite base de secours en cas de blessure, après tout, elle était médecin novice, il fallait un minimum à disposition pour pouvoir soigner quiconque en aurait besoin.
Juste que là, son vis-à-vis, la laissait boire, un léger sourire aux lèvres qui annonçait un petit coup malicieux ou vicieux, après tout, pur inconnu, Satine ne le connaissait ni dEve, ni dAdam.
Le vin avait relativement bon goût, mais la voyageuse lorraine nen prit quune petite gorgée, puis reposa le verre, discrètement, persuadée que lhomme y avait versé un poison, un somnifère ou dieu sait quoi encore, comme mélange exotique et inconnu.
Ne venait-il pas de dire quil était marin ? Peut-être avait-il en sa possession une potion mystérieuse venue de pays orientaux, qui rendait les gens apathiques et dociles, facile à dérober.
Mouarf, merdouille, la donzelle avait bu et les recommandations de son meilleur ami, Heal, de ne pas parler, et cela va sans dire, de ne pas boire !! avec des inconnus, lui revint à lesprit, mais un peu tardivement.
Ensuite, tout se perdit et se mélangea dans la tête de la buveuse, la discussion filant plus vite que le vent qui sengouffrait dans les grandes voiles dun bateau, la suite ne fut que quiproquos, malentendus, petites confessions, rires, mêlant étonnement et surprise. Un beau bordel, quoi..
Cétait comme si le temps leur avait joué un tour, les transportant momentanément sur un bateau ivre, puis dans un confessionnal, pour revenir à la taverne, aussi ronds que des écus dor, sauf quils nétaient pas brillants à voir, eux. Des divagations, quoi
Ainsi, tournée après tournée, livresse brouilla les esprits puis la petite lorraine pompette sen alla en hipsant, laissant lhomme au sol, endormi, tenant une chaise entre ses bras. Lui lançant un dernier regard amusé à Vasco, la jeune femme ne se fit pas trop de soucis à son sujet, un marin savait tenir lalcool, tout comme une lorraine, sans doute allait-il dormir un moment, puis se réveiller avec les nains piochant sa tête de lintérieur. Rien de bien grave, somme toute..
(Même taverne, la nuit tombante)
Bien que létat débriété sétait un peu tassé, Satinette se sentait toujours comme dans un espace nébuleux concernant tous les détails de ce qui sétait passé, sa mémoire encore perdue dans les limbes, non pas de lenfer, mais bien imbibées de euh..ce qui avait été bu.
Il ny avait guère de passage dans cette taverne, le village semblait bien calme..Dom passerait sans doute un peu plus tard dans la soirée.
La Noiraude, quant à elle, entendait comme une petite rengaine dans sa tête, trottinant incessamment..
*Du rhum des femmes et d'la bière nom de Dieu
Un accordéon pour valser tant qu'on veut
Du rhum des femmes c'est ça qui rend heureux
Que l'diable nous emporte, on n'a rien trouvé d'mieux
Oh oh oh oh oh on n'a rien trouvé d'mieux !!*
Ouaich, ça tanguait encore un peu sous ses pieds et elle renonçait de ce fait, à se balancer sur sa chaise, voulant éviter encore des mouvements de va-et-vient, ça bougeait déjà tout seul.
Par contre, lever le coude, ça elle savait encore faire et avec bonne humeur. Et hop..au suivant ! Encore un petit canon et ça serait tout pour la soirée.
HIIPS !!
Oh..misère et confusion !
Et la mirabelle alors ? Cette divine eau-de-vie qui faisait monter aux lèvres de la Noiraude toute sa poésie ou sa grossièreté, selon lhumeur, la rendant la plupart du temps gaie et joviale, était, cachée au fond de sa besace, dans une belle fiole de verre ornée de deux dragons dorés.
En fin daprès-midi, rêvassant en taverne, comme souvent, Satine avait une tendance à partir dans les nuages, laissant vagabonder son imagination fertile vers des terres lointaines, Alexandrie, bien souvent, là où elle se voyait un jour débarquer sur le sable chaud, pour découvrir toute la beauté de cette terre du bout du monde.
Pourtant, ses pas ne la conduisaient pas pour le moment dans un lieu si exotique, juste en direction des falaises du nord du royaume de France, que toute la tribu de Dom avait envie de pouvoir admirer.
Prise dans ses songes, la donzelle ne vit tout dabord pas arriver lhomme qui sétait installé silencieusement à quelques chaises delle, la laissant refaire surface au monde réel en toute tranquillité.
Petite présentation dusage, Vasco dun côté, Satine de lautre, la jeune femme aux longs cheveux de jais, constata rapidement que lhomme était dorigine italienne, tout dans son attitude le démarquait. Il aimait causer, semblait peu timide, juste à laise, sans prétention, et cordial, puisquil lui proposa un verre de vin quil lui apporta aimablement. Un bon gars, quoi !
Tout en trempant ses lèvres dans le breuvage, Satine vit quil lobservait avec attention, ce qui la perturba un peu, naimant pas être lobjet de trop dattention...et elle se mit à douter des bonnes intentions de cet homme très charmant et séduisant, trop pour être tout à fait honnête !
Puis, petite étincelle de compréhension, ses yeux se mirent à briller sous lidée qui avait jailli dans son esprit. Litalien en voulait sans doute à sa besace, sa bourse pourtant peu garnie, laurait très certainement déçu, mais il y avait aussi sa fiole chérie, puis quelques bricoles quelle aimait bien avoir sur elle en cas de nécessité, onguents, crochet métallique, petit scalpel, tissus propres, une petite base de secours en cas de blessure, après tout, elle était médecin novice, il fallait un minimum à disposition pour pouvoir soigner quiconque en aurait besoin.
Juste que là, son vis-à-vis, la laissait boire, un léger sourire aux lèvres qui annonçait un petit coup malicieux ou vicieux, après tout, pur inconnu, Satine ne le connaissait ni dEve, ni dAdam.
Le vin avait relativement bon goût, mais la voyageuse lorraine nen prit quune petite gorgée, puis reposa le verre, discrètement, persuadée que lhomme y avait versé un poison, un somnifère ou dieu sait quoi encore, comme mélange exotique et inconnu.
Ne venait-il pas de dire quil était marin ? Peut-être avait-il en sa possession une potion mystérieuse venue de pays orientaux, qui rendait les gens apathiques et dociles, facile à dérober.
Mouarf, merdouille, la donzelle avait bu et les recommandations de son meilleur ami, Heal, de ne pas parler, et cela va sans dire, de ne pas boire !! avec des inconnus, lui revint à lesprit, mais un peu tardivement.
Ensuite, tout se perdit et se mélangea dans la tête de la buveuse, la discussion filant plus vite que le vent qui sengouffrait dans les grandes voiles dun bateau, la suite ne fut que quiproquos, malentendus, petites confessions, rires, mêlant étonnement et surprise. Un beau bordel, quoi..
Cétait comme si le temps leur avait joué un tour, les transportant momentanément sur un bateau ivre, puis dans un confessionnal, pour revenir à la taverne, aussi ronds que des écus dor, sauf quils nétaient pas brillants à voir, eux. Des divagations, quoi
Ainsi, tournée après tournée, livresse brouilla les esprits puis la petite lorraine pompette sen alla en hipsant, laissant lhomme au sol, endormi, tenant une chaise entre ses bras. Lui lançant un dernier regard amusé à Vasco, la jeune femme ne se fit pas trop de soucis à son sujet, un marin savait tenir lalcool, tout comme une lorraine, sans doute allait-il dormir un moment, puis se réveiller avec les nains piochant sa tête de lintérieur. Rien de bien grave, somme toute..
(Même taverne, la nuit tombante)
Bien que létat débriété sétait un peu tassé, Satinette se sentait toujours comme dans un espace nébuleux concernant tous les détails de ce qui sétait passé, sa mémoire encore perdue dans les limbes, non pas de lenfer, mais bien imbibées de euh..ce qui avait été bu.
Il ny avait guère de passage dans cette taverne, le village semblait bien calme..Dom passerait sans doute un peu plus tard dans la soirée.
La Noiraude, quant à elle, entendait comme une petite rengaine dans sa tête, trottinant incessamment..
*Du rhum des femmes et d'la bière nom de Dieu
Un accordéon pour valser tant qu'on veut
Du rhum des femmes c'est ça qui rend heureux
Que l'diable nous emporte, on n'a rien trouvé d'mieux
Oh oh oh oh oh on n'a rien trouvé d'mieux !!*
Ouaich, ça tanguait encore un peu sous ses pieds et elle renonçait de ce fait, à se balancer sur sa chaise, voulant éviter encore des mouvements de va-et-vient, ça bougeait déjà tout seul.
Par contre, lever le coude, ça elle savait encore faire et avec bonne humeur. Et hop..au suivant ! Encore un petit canon et ça serait tout pour la soirée.
HIIPS !!
Oh..misère et confusion !
* Soldat Louis - Du rhum, des femmes et d'la bière, nom de Dieu