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[RP Ouvert] Fête de l'Hiver, Assassinat du Duc Arthur Dayne

Sunburn
Albine la fit frissonner tant les lèvres étaient fraiches. Elle lui offrit en retour un baiser collant, un peu de sucre n'avait pas encore été nettoyé.

Bonjour Albine. Je me doutais bien que tu ne pourrais t'empêcher de venir, puis il faut bien encourager notre cheftaine n'est-ce pas ? Par contre... voici de quoi te réchauffer car je crains que tu ne bleuisses, voire que tu te statufies... Demi-tour sur elle même. Se fit servir un grand godet de vin chaud épicé. Breuvage indispensable lors des hivers rigoureux, ce qui était toujours le cas en Auvergne. Sans gêne, elle rapporta le godet et le lui mit d'office entre les mains.

A l'arrivée de Meli et d'Erandil, elle laissa entrevoir sa surprise à la vue de la jeune femme. Vêture simple mais non moins élégante pour sa collègue de la prévôté. Le chignon lui allait bien. La Blonde ne put s'empêcher de se pencher un peu sur le côté, s'attendant à voir débouler un troupeau de bestiaux derrière eux, presque traumatisée quand Meli avait osé la payer avec une vache, un mouton et un cochon, pour les remplacements effectués alors, en tant que Superviseur des douanes. Ce soir là, le portier moulinois avait une dent contre elle et les bestiaux trônant devant l'entrée, la Blonde avait faillit heurter la croupe de la vache. Heureusement, nulle séquelle face à cette histoire, quoique...
Et d'une nouvelle bise rendue à la moulinoise pétillante.


Erandil, Meli, toujours un plaisir de vous voir ou pas... vous êtes venus seuls j'espère ? Autant s'en assurer que de tomber malencontreusement sur un animal caché.

A l'entrée du Duc, paré des couleurs ducales, elle nota sans mal le creusé des traits du visage. La Blonde l'admirait toujours autant et appréciait travailler à ses côtés, sans surprise. Légère inclinaison de la tête à la salutation auquel elle répondit par une révérence. Le buste se courba devant lui, tandis qu'elle pinçait à peine l'étoffe des jupons. Quelques mèches blondes glissèrent sur ses épaules, encadrant son minois. L'oeil pétillait de malice quand elle sut avoir capté l'attention sur ses exquises rondeurs mammaires, dont le décolleté s'avérait plongeant sous la courbure du corps. Le soutien en dentelle fine rendait la gorge subtilement indécente et vertigineuse.


Ta Grâce, bien le bonjour. Redressement souple du corps qui provoqua l'oscillation prononcée de sa poitrine.

Vint l'arrivée de Malice et Taigi. Celui-ci avait su rendre le sourire à Malice et elle en était heureuse pour la thiernoise. S'apprêtait à saluer le couple mais les mots glissés lui firent plisser les lèvres. Discrètement, releva le sucre restant et s'assura qu'il ne restait plus rien. Réponse fut faite sur le même ton, avec un aplomb certain.


Oh, il m'en fait voir cet enfant. Moi je dis non, on ne touche pas et lui, sournoisement, me glisse en mon esprit qu'il faut absolument que je mange... Vois ce qu'il m'inflige alors qu'il est encore en mon sein... Il me force à un excès de gourmandise et je ne puis résister... Elle eut un mal fou à garder son sérieux mais y parvint, in-extrémis. Sitôt prononcé ceci, elle cala une bise sur la joue de Malice.

Ili était magnifique ainsi. Jeune femme qui avait accepté de l'aider lors de la dernière transaction se déroulant en Rouergue et heureusement, car les volontaires devenaient des perles rares à dénicher. Elle glissa un baiser sur sa joue. Un sourire amusé étira ses lèvres en regardant le tableau qu'offrait le père et la fille.

Et d'une deuxième mairesse de faire son apparition, une Irréductible comme toute bourbonnaise digne de ce nom. Une bise glissée sur la joue fraiche. Thib et Malice, il en manquait encore beaucoup. Malus il y aurait...

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Gypsie
Fête de l'hiver au château, dans le vrai château, pas dans le jardin du château, où eurent lieu tant de fêtes autrefois. En s'y rendant, Gypsie se remémora se fameux bal, quand le duc Trollfarceur avait fait scandale en embrassant... embrassant... Orchi ? Plus certaine du nom, mais on parla de cette fameuse soirée durant des mois dans le duché.
Comme de toutes les autres réjouissances, et toujours d'un pas tranquille, elle pense à Jojo, Kory, Cloclo et tous les autres membres si dévoués du comité des fêtes.
Que fallait-il donc, que manquait-il donc à se duché pour faire sortir les gens de chez eux, pour leur rappeler qu'ils faisaient partie d'une communauté ou l'individualisme n'avait pas sa place. Que du duc au gueux et du gueux au duc, chacun avait besoin de l'autre, qu'aucun ne pouvait vivre sans l'autre. Alors autant connaître les autres que de vivre ainsi dans l'ombre et chacun chez soi.

Avant d'entrer, du revers de la main elle effaça de sa robe un pli imaginaire, retira un gant et poussa la porte qui s'ouvrit sur magnifique salle décorée, pleine de monde.
Gypsie ne sait pas faire dans les effusions, elle se fait discrète tout en répondant à qui la salue et lui sourit, et voyant le duc dans la place, vient s'incliner devant lui.


Monsieur le Duc, il me fait plaisir de vous voir dans cette belle forme. Je vous souhaite une bonne soirée.

Un sourire, et elle s'en va vers sa copine, la BB, la blonde bourbonnaise de toutes les aventures, la belle Thib ;

Coucou Thib ! on a laissé les livres de la mairie ? les comptes ? la boulangerie ? Ils t'ont laissé sortir ce soir ?

Et de reluquer vers les tables garnies. Non pas qu'elle a faim, mais juste une habitude, car toujours certaine de voir Jazon traîner par là. Peut être la rejoindrait-il plus tard.
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Maeline.
C'est lorsque le soleil se coucha et que la brunette dût allumer une chandelle dans sa pépinière qu'elle réalisa, et lâcha un magnifique juron.

Elle avait d'abord reçu un pigeon l'informant qu'une fête allait être donnée au Château pendant l'hiver. Elle avait gardé l'information dans un coin de sa mémoire, sans lui accorder beaucoup d'importance. Ces soirées étaient généralement fastueuses : de la nourriture à foison, des Dames toutes bien habillées, des Hommes tentant d'afficher le plus de classe possible. Très peu pour elle.
C'est ensuite en Chambre des Maires qu'elle en avait entendu parler. Vrai qu'elle était Maire, maintenant. Son rôle au sein du village rendait un passage à cette soirée quasiment inéluctable. Mais elle n'était pas encore décidée.
Puis, elle avait croisé Iliana.
Ili surexcitée, Ili se demandant quelle robe elle allait mettre... Ili radieuse.
Son enthousiasme avait même fait sourire la brunette, et parce qu'Ili le lui demandait, elle avait accepté. Son amie ne se contentant pas d'un vague hochement de tête de sa part, elle lui avait même arraché une promesse.

Seulement voilà, le soleil s'était couché et Maë n'était toujours pas partie. En retard, ne songeant pas une minute à se changer ou à se préparer, la jeune femme attrapa sa besace, passa son habituelle écharpe rouge autour de son cou et claqua la porte de la pépinière. Arrivée devant le Château, elle sauta de sa monture, tendit la longe au garçon d'écurie qui se présenta à elle et marqua une pause. Elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas vu Arthur et se demanda si elle aurait l'occasion de lui parler. Après tout il était Duc maintenant. C'est en songeant à cela qu'elle franchit les lourdes portes... Un homme se tenait dans le Hall du Château, visiblement là pour orienter les invités. Elle s'approcha alors de lui, puis fronça les sourcils lorsqu'elle nota qu'il était en train de la dévisager de la tête aux pieds. Elle se planta devant lui, mains sur les hanches :


Pourquoi vous m'regardez comme ça?
Je m'appelle Maëline, j'suis la Maire de Moulins. J'cherche la Salle où la fête doit se dérouler.


Maë sentit alors la confusion de l'homme en face d'elle, qui failli bafouiller en lui indiquant le chemin à suivre. La brunette se mit en route et ne comprit ce qui clochait qu'une fois devant la salle.

Ses cheveux étaient attachés mais de nombreuses mèches folles s'étaient échappées et tombaient sur sa nuque et son visage. En parlant de visage, celui -ci présentait quelques marques de terre, dont une sur le nez. Sa chemise était également tachée et mieux ne valait pas aborder l'état de ses braies. Comment avait-elle pu oublier ce détail ? Elle sortait de sa pépinière, où elle venait de passer l'après midi à mettre en pot plusieurs plantes et arbustes. Non pas que son apparence lui importait beaucoup, mais elle risquait de faire contraste, et pas qu'un peu. Maë prit une profonde inspiration avant de se glisser dans la salle...

Elle repéra Iliana en un clin d’œil et fut heureuse de se rendre compte qu'elle connaissait la plupart des invités. Découvrir que son conseil municipal était là également fut une agréable surprise, mais elle aurait pu s'en douter.

Aussi discrètement que possible, elle se dirigea vers Iliana, le sourire le plus penaud qu'elle puisse faire collé aux lèvres.

Legowen
[ quelque part , un bivouac ]

La fête de l’Hiver , pourquoi pas , il y avait déjà toutes ces fêtes qui se succédaient tout au long des saisons avec la saint Jean où sauter par dessus le feu allumé en cette occasion garantissait une année faste , celle des vendanges , celle des fous , celle des morts et bien sûr celle de la nativité et toutes les autres

Alors pourquoi ne pas fêter l’hiver ? ne pas fêter cette blancheur qui recouvrait peu à peu le paysage ? oh bien sûr il y avait aussi le froid qui paralysait les pauvres gens ou les bêtes ou encore le voyageur imprévoyant
Il y avait cette boue qui collait aux sabots des chevaux , les faisant glisser , ou cette neige poudreuse tombée pendant la nuit et dans laquelle ils s’enfonçaient , il y avait ce blizzard soufflant parfois et qui vous pénétrait jusqu’aux os .
Elle en avait fait l’expérience mais elle voulait aussi retenir ces bivouac et ces soirées autour d’un feu avec ses soldats , chaudes pelisses sur le dos et mains autour d’un gobelet bien chaud qui réchauffait les corps tandis que les mots échangés réchauffaient les âmes
Elle voulait retenir ce silence que l’on ne retrouvait qu’en cette saison avec parfois cette chanson des loups qui l’émouvait souvent , comme un rappel que malgré le froid et l’engourdissement de l’hiver la forêt continuait elle aussi à vivre
elle voulait retenir ces cristaux qui étincelaient au soleil , et aussi les enfants aux joues rouges glissant sur les mares gelées, ou façonnant les boules pour des batailles épiques et pas que les enfants d’ailleurs ^^ et elle n’était pas la dernière à participer

Donc pourquoi ne pas célébrer l’hiver par un repas de festivité au Château ? l’armée relâchait sous les remparts , ce serait une occasion pour les soldats de se détendre un peu , du moins pour ceux qui ne seraient pas de garde . Quant à elle , si elle n’avait pas le temps d’aller sur Chatuzat , elle avait malgré tout celui de se changer , heureusement elle avait toujours une robe qu’elle transportait avec elle au cas où

Mais avant toute chose , elle s’assit à sa table et la plume prise en main traça quelques mots sur un parchemin qu’elle roula et scella . Elle appela ensuite le soldat de garde pour qu’il le transmette , même si le destinataire n’était pas loin , elle ne pouvait le lui porter
En attendant une réponse qu’elle espérait positive , elle se dirigea vers la malle réduite qu’elle avait dans sa tente et l’ouvrit , elle en sortit la robe qu’elle déplia et défroissa consciencieusement , le tissu avait cet avantage de ne pas trop se froisser , en fait c’était sa robe préférée non seulement pour cet aspect pratique mais aussi pour ce taffetas de velours grenat qui mettait sa carnation en valeur



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Hulrika
Pendant qu'Hul et son mendiant se goinfraient, les serviteurs du Château commençaient à apporter des plats fumants, et avaient pour charge à toujours veiller de la chaleur de ceux-ci, les rapportant en cuisine si cela était nécessaire.

Hul veillait à ne pas se faire gauler, un paté crôute en moins et elle réajustait le plat en conséquence, afin que l'équilibre de celui-ci fut parfait. Elle avait ensuite jeté son dévolu sur une petite courge fourrée à la farce et aux olives. Un vrai régal! Non pas qu'elle ne souhaitait pas attendre les convives, ceci était juste un encas avant les choses sérieuses.
La buch'ronne n'avait que peu d'besoin, mais avait plaisir à goûter au luxe qu'on lui proposait parfois. Si tant est qu'elle pouvait tremper du pain rassis pendant des jours dans sa soupe, ou becter quelques omelettes avec un maigre morceau d'lard, puis manger à foison grâce à ce que la vie lui offrait. Elle pouvait manger comme quatre et ne prendre aucun gras. La belle affaire!

Et s'il avait un privilège d'être conseiller ducal, c'était bien celui-là, manger à sa faim. Hul avait conscience de sa chance du moment en observant le mendiant se rassasier. A croire qu'il n'avait mangé depuis des lustres.

Une voix bien connue la coupa dans sa contemplation de l'homme. Surprise la main dans l'sac, quoique pour le coup dans l'buffet.

Ahum... Oh ma vénérée marraine! Quel plaisir de te trouver ici!
Avale en hâte le reste de sa courge, s'essuit les lèvres d'un revers de la main et lui claque une grosse bise.
Non... euh... je n'ai eu aucune autorisation, mais j'ai cru bon de goûter les plats avant de les servir aux habitants et au Duc. On sait jamais, on est jamais à l'abri d'un empoisonnement...
Sourit en coin, et cache ses mains en son dos, les léchera discrètement pour cacher toute trace de son forfait.
Fausse excuse, bien évidemment, quiconque savait que pour avoir une place dans les cuisines ducales, il fallait les plus hautes références.

Donne un coup d'coude au gars.

Ah. Permets moi de te présenter un habitant, qui n'a daigné me donner son nom, mais que j'ai rencontré place de Clermont. Il faisait froid, on avait une p'tite soif, alors je l'ai invité à venir se réchauffer ici. Un peu en avance, je te l'accorde, mais les invités ne devraient pas tarder.
Lui sourit, alors qu'elle voit Albine faire son entrée.
Ah tu vois! Voilà la première!

B'jour Albine!

Laisse un serviteur prendre son manteau, puis lui colle une bise en lui frottant douc'ment l'dos, Hul avait eu l'temps de lécher ses doigts auparavant, heureusement pour Albine.
Si tu as froid, n'hésite pas à te réchauffer devant les vastes cheminées.
Sourit ravie que la Salle lui plaise.
Ah mais moi, je n'y suis pour rien. J'ai juste donné quelques consignes quant au choix des plats et la décoration entre autre.
Ma seule contribution c'est la décoration des tables. A force de trainer dehors, je ramasse toute sorte de choses, comme ces brindilles, ces baies ou ces épis, mais ça aurait été moi, je peux te dire que ça n'aurait eu le même effet. Je n'ai aucun goût pour ce genre de choses.
Ricane.

Il était toujours plus difficile d'être les premiers car il fallait attendre un peu avant qu'la fête commence réellement aussi Hul alla à la rencontre du couple qui arriva. Une bise à Meli, puis un salut d'la tête au blondinet. Fallait pas déconner, il la méritait pas lui!

Tu es trés jolie Meli! Wahou!
Sourit.

Un silence soudain se fit, et elle vit les serviteurs s'incliner un à un, signe de l'entrée du Duc dans la salle.
Hul se retourna alors et fit à son tour une petite révérence à son encontre. Non pas qu'elle maitrisait la chose, mais, à force, elle commençait à avoir une grâce suffisante.
Ravissantes! Bien qu'Hul était plus ou moins propre, un instant, elle se demanda si sa Grâce ne se foutait pas un peu d'sa gueule. Elle n'avait guère eu le temps de se changer depuis la Place de Clermont. Ceci-dit, peu importe.
Elle lui sourit.

Un autre couple fit son entrée, des thiernois, et Hul fut ravie de les voir tous deux ici.
Décidément, toutes les femmes s'étaient parées de leurs plus beaux atours, et Hul ne put s'empêcher de regarder l'mendiant en s'disant qu'au moins, avec lui, elle ne faisait tâche et de sourire en coin.
Décontenancée par la remarque, elle souffla à Malice.

Si d'aventure, on m'prépare un sale coup comme j'ai cru l'entendre, et que ce banquet se transforme en bal, tu diras que c'est mon cavalier et qu'il détient mon carnet de bal.
Sourit en coin, contente de sa trouvaille.
Ahhh Ili!
Encore une grosse bise distribuée, décidément Hul se ramollissait. L'jour où elle fait des tartes, elle se colle une baffe. Ca va pas ça!
Bien contente de la voir celle-là, et bien envie d'rire en la r'gardant r'mettre la tenue d'son père comme il faut. Juste un sourire amusée qui trahit ses pensées.

Ca va pas du tout, Ili, si tu savais comme ton père nous malmène... Du travail, du travail, toujours du travail. Il a même osé refuser une bière moulinoise que je lui offrais. Tu t'rends compte?
S'coue la tête. Si c'est pas un affront ça... mais sourit l'air de rien à Arthur, espérant qu'il n'a pas entendu ses plaintes.
Puis rit un grand coup en entendant la r'marque chuchottée. Se calme pour lui répondre.

Mais non, c'pas Pator. J'l'ai rencontré aujourd'hui c'gars. C'juste un habitant qu'j'ai amené avec moi.
Qu'est-ce qu'il faut pas entendre, non mais franchement...
Se marre encore de la méprise, pas duppe de la blague pour autant.

La salle s'emplissait peu à peu et Hul inclina la tête pour accueillir Thib.
Et elle fit alors chose qu'elle avait toujours rêvé de faire, elle leva ses mains en hauteur et les frappa l'une contre l'autre, signe qu'il était temps de servir l'apéritif. Non pas la bière frelatée moulinoise, mais une liqueur faite des fruits de Moulins, en l'honneur du Duc. Elle aurait pu pousser le vice en la faisant appeler la liqueur Arthurienne, mais le risque de se faire enguirlander ensuite avait chassé cette idée.
Bref, les serviteurs proposèrent un verre de cette liqueur à chacun des convives qui n'avaient déjà pris les devants, leur proposant un autre alcool si ce choix ne leur plaisait.

On trinque à quoi? Les dernières récoltes j'imagine.
Ce qui n'empêchait pas de trouver tout un tas d'autres raisons. Hul sourit encore et trinqua avec qui voulait.
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Quelle est la différence entre Hul Juge ou Hul PP? Aucune, elle a un marteau en main et est probablement dangereuse...
Khristof17
[Bivouac au nord du duché]

L'hiver était bien là, Khris en avait fait les frais, tout comme ses compagnons d'armée. La maladie l'avait cloué au sol durant plusieurs jours, se tordant de douleur, ne pouvant manger que de malheureux petits maïs. Heureusement, Annelore, le médecin de l'armée avait su prendre soin de tous les malades et les remettre sur pied après quelques jours.
Aussi Khris avait-il reçu une missive, tôt la veille, l'invitant à se rendre à la fête de l'hiver organisé par le conseil ducal.
Fêter le froid, le vent, la madadie? mouais... Plutôt l'occasion de se remplir le ventre et le gosier et de rencontrer du monde, autre que du soldat, bien que son instinct lui dit que certains ou certaines seraient sûrement présents.
Après avoir donc reçu cette missive au lever du lit, Le Mestre de Camp se leva péniblement, une douleur au ventre persistante. L'invitation qu'il avait reçu ne l'avait pas laissé indifférent et c'est avec une grande motivation qu'il ouvrit sa malle, en sortit son uniforme de cérémonie et une tenue plus conventionnelle. Il hésita quelques instants sur lequel choisir puis remis à sa place soigneusement son uniforme pour enfiler sa tenue qu'il appelait de sortie. Elle n'avait rien de luxueux en apparence mais il la savait confectionnée avec les plus beaux tissus, taillée à sa juste mesure.
Une fois apprêté, Khris sella son valeureux Jackdaniels et pris le chemin de la capitale, direction le château.


[Le château]

Le jour suivant, Khris arriva enfin à destination. Ce voyage, bien que plutôt court comparé à ses habituelles campagnes, l'avait quelque peu fatigué. Mais il ne voulu rien laisser transparaître et c'est le visage souriant qu'il se présenta à l'entrée. Il confia sa monture au lad, jetant un coup d'oeil vers les écuries. Celles-ci commençaient à se remplir, signe qu'il ne serait certainement pas le premier. comme s'il avait un doute à ce sujet...
Khris pénétra donc dans ce magnifique château et s'adressa à l'homme dans le hall qui le dirigea vers la salle de réception. Il y entra et s'aperçut qu'effectivement bon nombre de personnes étaient déjà arrivées.
Il sa planta au milieu de la salle et chercha du regard celle qui lui avait fait parvenir cette fameuse invitation...

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Iliana
Bien sûr, qu'elle avait bien vu que ce n'était pas Pator, mais la blague était tentante, à voir le drôle de compagnon d'Hul. Clin d'oeil malicieux à son amie, pendant que la salle se remplissait et que tous les nouveaux venus venaient saluer son père.

Un sourire radieux éclaira son visage quand elle vit, tout au bout de la salle, entrer Maë, son amie de toujours, son amie d'avant même qu'elle puisse se souvenir avoir eu des amis. Mais très vite, comme Maë approchait, Ili fronça le nez. Elle avait fait promettre à Maë de venir. Elle connaissait son amie par coeur, et savait bien que pour être sûre qu'elle vienne, il fallait la faire promettre. Mais, trop heureuse de s'être assurée que Maë viendrait, elle avait oublié de lui faire promettre autre chose: faire un effort d'habillement.

Parce que là, bon, il y avait une différence entre des vêtements simples et la tenue débraillée de Maë. C'était comme si son amie avait étudiée scrupuleusement comment maculer de terre ses habits juste assez pour paraître négligée, mais quand même être autorisée à rentrer par les gardes. Quelque part, il y avait un certain talent. Mais le talent, il fallait savoir quand et où l'exercer, et là, bon, ça n'allait pas.

Comment sauver la situation? Bien sûr! Il y avait la petite chambre dont elle disposait, là-haut. Son père lui avait déniché une chambre pour les nuits qu'elle passait à Clermont, quand elle voyageait. "Hors de question que tu dormes dans une auberge quand tu es ici, jeune fille. Au moins, je suis sûr que tu passeras une nuit bien protégée", avait dit son père.

Et dans sa chambre, là-haut, il devait bien y avoir une robe qui irait à Maë, même si leurs gabarits étaient un peu différents.

Nez froncé, elle accueillit Maë en l'accrochant son bras et en bougonnant quelques mots:


Viens avec moi, on va éviter un désastre.

Ni une, ni deux, Ili entraîna Maë à travers les couloirs et les escaliers du château. Bon, elle connaissait moins le château ducal que la petite mairie de Moulins, mais assez pour se repérer, assez pour regagner la petite chambre qui lui était allouée, et assez pour que les gardes la reconnaissent et la laissent passer.

Et dans la petite chambre, Iliana commença à farfouiller dans les deux malles qu'elle avait ici. Elle sortit une robe, puis deux, puis trois, en mit une devant Maë pour voir l'effet, fit une petite moue, jeta la robe sur le lit, interrompit une protestation de son amie.


Chut chut chut. Laisse la professionnelle travailler.

Moue de Maë, cette fois, et Ili nota que le museau de son amie était terreux lui aussi. Soupire d'Ili, qui ouvrit la porte de la chambre et cria au premier serviteur qui passait:


Une bassine d'eau, vite, c'est une urgence!

Que c'était drôle de voir le serviteur détaler quand il avait reconnu la fille du Duc! Bon, et Maë... Elle détailla son amie des pieds à la tête, jeta son dévolu sur une nouvelle robe.


Oui! Celle-ci! Celle-ci t'ira à ravir, elle fera ressortir tes yeux et tes cheveux. Tes cheveux, d'ailleurs...


Et hop, en deux temps trois mouvements, Ili sortit de sous le lit un petit coffret qui contenait un nécessaire de beauté, et elle engagea une lutte contre la chevelure de Maë. Sans être totalement négligée, il y avait quand même quelques noeuds à démêler, mais rapidement, à l'aide de pics et de broches, Ili arriva à quelque chose de très joli.

Elle contempla son oeuvre, pas peu fière d'elle. Le serviteur apporta la bassine d'eau, et Ili débarbouilla le visage de Maë, comme elle le faisait avec Alwin quand il était petit. Et c'était amusant de retrouver ainsi des traits de visage communs aux deux.


Et voilà! Tu es tout pimpante. Maintenant, enfile ta robe, et tu seras magnifique, au diapason de la soirée. Rassure-toi, je t'épargne le fard et les onguents. Mais je dois avoir quelques graines de fenouil dans mon coffret. Pour ton haleine...

Petit clin d'oeil moqueur.
Bernadotte


Campement de l'Arvernis Temerarium: armée du Sénéchal Bernadotte

La Neige recouvrait le paysage auvergnat, engourdi par le froid hivernal. Les soldats marchaient emmitouflés dans leurs manteaux, les doigts collés à leurs épées, talonnant leur diable de Sénéchal. Infatigable, ne prêtant pas attention à la maladie qui décimait son armée et l'assaillait depuis plusieurs jours, le Seigneur d'Epalais parcourait l'Auvergne, soulevant chaque pierre, inspectant chaque pouce de terrain à la recherche de l’ennemi.

Le soir, les soldats montaient les tentes dans lesquelles ils allaient prendre du repos autour des braseros de campagne. Bern se réfugiait dans la sienne en compagnie de son terre neuve, Timothé et de son aide de camp François. La table de travail se retrouva rapidement jonchée de cartes, missives et dossiers en tous genres et le pauvre aide de camp écrivit avec la même frénésie que son maître dictait ses ordres. Lorsque la fatigue eut raison du vaillant Sénéchal, il s’endormit sur une chaise, ses pieds posés sur un tabouret, laissant la litière de campagne à disposition de l’aide de camp. Recouvert d’une couverture, Bernadotte dormait, l’épée à portée de main. Au petit matin, il fallait repartir et respecter les plans de campagne établit la veille.

Ce matin là, François apporta une missive cachetée de Clermont et la présenta au Sénéchal qui soupira :
« Que m’apportes tu donc de si bon matin ? Pas une mauvaise nouvelle j’espère ? » Encore fallait il que le seigneur d’Epalais sache ce qu’étais une mauvaise nouvelle. Pour beaucoup, une déclaration de guerre l’aurait été mais pour Bernard de Padirotte, elle aurait illuminée sa journée….

Le fracas et l’horreur des batailles lui manquaient cruellement… Tuer un autre homme était un acte impur, impardonnable mais le cry de l’Epalais était clair : ad ducatum occides… L’officier auvergnat soupira de plus bel en découvrant l’invitation au bal :
« Je suppose que je dois m’y rendre ? Enfin, cela fera plaisir à Aliénor de voir toutes ces dames couvertes de colifichets et ces rats d’antichambres endimanchés, pourris par une gloire qui n’est pas la leur et dont ils ne paient pas le prix du sang."

Bernadotte se leva et déclara : « eh bien, allons nous vautrer dans la corruption du pouvoir. Prépare la Garde, nous partons. » François s’inclina devant son seigneur et ne put que sourire devant les propos grinçants du Sénéchal.

Le Seigneur d’Epalais passa son uniforme de cérémonie et suspendit son épée, Sauvage, à son baudrier. Il se jucha sur Bucéphale et ordonna :
« François, fais en sorte que nous trouvions le reste de la Garde à Clermont avec Alban, Aliénore et Lysandre »

L’adolescent s’inclina une nouvelle fois et le seigneur ordonna le signal du départ.

Les deux corps de la Garde d’Epalais arrivèrent en même temps dans la capitale et le Seigneur pût enfin revoir ses enfants après de longs mois passés loin d’eux. Le noble auvergnat les serra fort dans ses bras et monta avec eux dans le lourd carrosse seigneurial, confiant Bucéphale, son étalon noir, aux bons soins de François.

L’adolescent, d’une quinzaine d’années, était le Capitaine de la Garde d’Epalais et l’éminence grise de Bernadotte. Bern lui sourit et lança :
« Scinde la Garde en deux. Un groupe auprès des chevaux et attelages et l’autre à notre sûreté personnelle. Toi, tu restes avec moi. » François sourit, s’inclina pour montrer sa compréhension et s’écarta du carrosse pour le laisser passer.

L’attelage du seigneur s’engagea dans les rues boueuses de Clermont dont la puanteur n’était plus à prouver. Les enfants aperçurent le château ducal et Aliénore déclara
: « Allons nous danser Père ? » Le Seigneur sourit et déclara : « Si le cœur t’en dis oui. Sinon tu peux toujours t’occuper du buffet. » L’officier sourit et l’attelage s’arrêta devant la grande porte du palais. Les laquais ouvrirent les portes du carrosse et aidèrent les occupants à en sortir.

Bernadotte regarda ses enfants et leur indiqua : « Restez près de moi et ne faîtes pas de bêtises, nous ne sommes pas à Civrais ici. » Les enfants sourirent d’un air entendu et suivirent leur père, qui les conduisit dans la grande salle de bal.

Âgée de neuf ans, Aliénore était brune avec les yeux noirs. Vêtue d’une robe de velours vert, la taille ceinte par un ruban jaune, elle ressemblait beaucoup à sa mère quoique ses manières étant plus raffinées du fait de son éducation.
Son frère jumeau, Alban était vêtu de son uniforme d’Ecuyer de la Garde d’Epalais, bleu azur avec le blason du fief paternel sur l’épaule.
Lysandre, la dernière née de la famille Padirotte, était âgée de quatre ans. Brune comme son frère et sa sœur, elle était plutôt discrète. Timide et impressionnée par le faste de la salle des festivités ducales, elle ne quittait pas son père d’une semelle. Ses cheveux noirs contrastaient avec la robe de soie blanche, ceinte d’un ruban rouge, qu’elle portait.

Escorté par le Capitaine de la garde d’Epalais et quatre de ses hommes, le Seigneur d’Epalais entra dans la grande salle où il chercha d’un regard froid des gens de sa connaissance.

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Theodrec
Theodrec ne connaissait ce genre de réunion que par ouï-dire , il était plus habitué aux tavernes . L'invitation du Capitaine Legowen le prit donc de court , mais puisqu'elle avait jugé bon qu'il y soit il n'y avait plus qu'à filer se préparer et s'y rendre .
Faute d' habits de cour , il briqua son uniforme de cérémonie à pouvoir se mirer dans les surfaces luisantes , traquant férocement les moindres grains de poussière et une fois arrivé dans la salle de réception contempla la brillante assemblée .
Sa Grâce était présente , ainsi que son maire et de hauts gradés de la COBA ; c'était déjà autant de têtes connues ; une chance qu'il se soit remis à temps de l'épidémie , sinon il aurait été incapable de faire honneur aux splendeurs de la chère présente .
Emelyne_de_rhiannon
[Domaine de Chaptuzat ]

Une fête au château , elle n’allait la manquer pour rien au monde , les moutons auraient bien le bon goût d’attendre pour être tondus , puis ce n’ était pas un temps pour se retrouver sans rien sur le dos , mieux valait garder une bonne toison bien chaude par les temps qui s’annonçaient

Donc Demoiselle Emelyne avait prévu de sortir , sa jumelle étant partie découvrir le royaume avec un groupe d'amis de la famille , Emelyne devait reconnaitre que la cadette , ben oui elle était née après elle , lui manquait et qu'elle s'ennuyait ferme .
Ce fut comme un ouragan qui s’abattit peu après sur la pauvre POL . La jeune fille ne pouvait demander conseil à sa mère partie depuis quelques jours en patrouille après avoir fait un saut éclair à Chaptuzat , et puis ça faisait tellement plaisir à la veille nourrice qui avait élevé Legowen et regardait grandir les jumelles avec un plaisir non dissimulé
Des deux , Emelyne était sans conteste la plus turbulente , elle avait même gagné le pompon haut la main , faisant tourner en bourrique les servantes du domaine lorsqu’elle était petite
Tout le portrait de sa mère ne put s’empêcher de penser Pol avec tendresse en la voyant débouler dans le salon . Elle y amenait un parfum de fraîcheur et l’air vif de ce début d’hiver



Pol ! Pol ! y a un banquet au château pour fêter l’hiver ! faut vite que je me prépare , j’vais pas rater ça


Demoiselle Emelyne , on dirait que vous avez tous les diables à vos trousses , calmez vous un peu et puis on ne dit pas j’vais mais je ne vais pas


Oui Pol , à vos ordres chef

Un sourire se fit sur les lèvres de la jeune fille tandis qu’elle entourait affectueusement de ses bras la veille femme et donnait un baiser à la joue ridée
il y avait bien longtemps que Pol était considérée comme faisant partie de la famille , nourrice , intendante du domaine mais surtout amie et confidente de Legowen , elle était pour ses filles la grand-mère qu’elles n’avaient jamais connue
Emelyne reprit plus doucement , ce qui était de sa part un bel effort



Je mets quoi comme robe ? j’avais envie de mettre la bleue mais tu crois que ça m’ira ? et je suis sûre que Maman y sera et comme je la connais , elle a du emporter avec elle la grenat , elle lui va si bien et c’est celle qu’elle préfère
Tu crois que bleu et grenat ça va ensemble ? si on est côte à côte ?


Depuis qu’elle s’occupait de tapisseries et fournissait la mairie , mariant les couleurs , Emelyne prenait très au sérieux leur esthétisme
Pol réprima un sourire



L’ ivoire va bien aussi mais mets ta robe bleu , elle te va très bien et puis de toute façon , vous ne serez pas toujours ensemble


Ainsi fut fait et quelques instants plus tard ,plus ou moins longs diront certains , mais Emelyne tenant de sa mère sur ce côté , Pol n’eut pas vraiment à attendre beaucoup pour avoir devant elle l’ainée des Rhiannon lavée , changée , coiffée et prête à partir


et tu as encore mis tes bottes ! enfin ne marche pas sur les pieds de ton cavalier et je suppose que tu ne voudras pas de carrosse non plus en digne fille de ta mère , enfin j’ai parlé à Haplo , ce sera lui qui t’accompagnera ce soir avec Justin

Pol soupira , comment faire entendre raison à une enfant quand la mère montrait l’exemple et Emelyne pouffa

normalement c’est un banquet , pas un bal et sinon il n’aura qu’à faire attention et puis ne les trouves tu pas jolies ?
Oh le chef des gardes de Chaptuzat et son lieutenant pour moi toute seule ? alors là c’est sûr que je serai bien gardée


avec ton habitude de faire des mauvaises rencontres , il faut bien ça et je serai beaucoup plus tranquille et ta mère aussi , vous vous retrouverez au Château



[ Au Château ]

Ce fut donc une cavalcade de 3 cavaliers qui déboucha sur la grande place de Clermont juste au moment où déboula un grand étalon qu’Emelyne aurait reconnu entre mille

Sa Mère !

Enfin l’étalon de sa mère , et dessus sa mère , vous aurez compris ^^ un sourire en se rendant compte qu’elle aussi portait ses bottes et une grimace en remarquant que sa mère , elle , portait aussi une épée , pas juste
Les 4 cavaliers démontèrent devant l’entrée du Château et tandis que Haplo et Justin confiaient les chevaux aux palefreniers , mère et fille s’étreignaient


tu as vu , pile à l’heure , on n’aurait pas pu mieux faire , mais j’aurais du moi aussi prendre mon épée


Petite moue déçue de la jeune fille tandis qu’ils montaient tous les quatre les marches du château , déception nuancée toutefois quand elle vit les gardes reconnaitre sa mère et les saluer comme il se devait

La classe

Legowen
[bivouac]

S’il y avait une chose que Leg aimait , je dirais même adorait , c’était de pouvoir se plonger avec délice dans un bain d’eau bien chaude et de sentir ses muscles se dénouer et se détendre sous l’action de la chaleur , mais on ne pouvait pas dire qu’un bivouac était le bon endroit pour cela
Ce fut donc avec de l’eau froide , voir glaciale qu’elle procéda à ses ablutions et quand on relevait de maladie il y avait mieux , tout en espérant ne pas rechuter elle se frictionna avec énergie avant d’enfiler prestement ses vêtements .Petit temps de pause , il ne lui manquait pas quelque chose ? le décolleté de la robe lui paraissait pour le moins …. plongeant ? tss dans sa hâte à se vêtir elle avait oublié la chemise , à force de ne porter que des habits masculins ça devait arriver . Elle s’empressa de réparer cet oubli , oui c’était mieux , les festons de fine dentelle cachaient juste ce qu’il fallait tout mettant en valeur son décolleté
pour tout bijoux , un fin cercle d’or retenant sa longue chevelure brune qu’elle avait brossée puis laissé libre , la dague qui ne la quittait jamais rapidement fixée , elle rabattit ses jupes sur ses bottes lustrées , un sourire en imaginant la réaction qu’aurait Pol , des bottes avec une robe ! pas de sa faute si elle les trouvait beaucoup plus pratiques que ces longues poulaines à la mode
Prenant son épée d’une main , elle intima à Ormal de rester sage et de ne la rejoindre qu’en cas de besoin .Elle savait qu’ en cas d’alerte le grand chien roux et noir qu’elle avait recueilli un soir d’orage la trouverait comme il l’avait trouvée ce jour si sombre dans un autre moment , un autre endroit . Avant de sombrer totalement elle avait senti sa langue râpeuse sur sa joue et avait alors lâché prise
Mais ce n’était pas le moment d’y penser , cette fois-ci il était temps de profiter pleinement de ce banquet qui s’annonçait
Leg après avoir donné ses instructions aux soldats de garde , scella Illuin , l’enfourcha dans un grand envol de jupes , monter en amazone très peu pour elle pas pratique comme les poulaines et le lança vers le château
Le trajet n’était pas vraiment long mais il lui laissait le temps de se plonger dans ses pensées et de réfléchir à cette invitation qu’elle avait fait porter , avait -elle bien fait ? et surtout accepterait –il ? elle devait bien s’avouer que sa déception serait grande s’il la refusait
Accepterait ? refuserait ? les mots s’entrechoquaient comme un leitmotiv dont les sabots d’illuin semblaient marquer la cadence


[Château]

Arrivée à Clermont elle eut l’heureuse surprise d’arriver sur la grande place en même temps qu’Emelyne , dûment accompagnée par le chef des gardes de Chaptuzat et son lieutenant , Pol avait bien fait les choses comme d’habitude , elle s’avait qu’elle pouvait se reposer sur elle et en avait encore la preuve Mère et fille s’étreignirent joyeusement et Leg contempla sa fille avec émotion

Tu es ravissante mon cœur , tu vas faire des ravages

Puis éclata de rire à la réflexion de sa fille , elle se reconnaissait si bien en elle et la complicité qu’elles avaient déjà s’était encore renforcée depuis le BAN

Comment ton épée ? mais tu n’en as pas vraiment besoin ici et puis je suis sûre que tu as déjà une dague cachée comme je te l’ai appris , n’est ce pas ?

Et en parlant épée , ne pouvant garder la sienne sur elle pour cette soirée , elle la confia à Haplo , le seul qui avait cette confiance puis grimpa les marches bras dessus , bras dessous avec sa fille , les deux Rhiannon suivies comme leur ombre par Haplo et Justin
Léger sourire en remarquant du coin de l’œil la réaction d’ Emelyne lorsque les gardes les saluèrent , allons la déception de l’épée serait vite oubliée
Le sénéchal répondit d’un signe de tête puis le petit groupe parcourut les couloirs , faisant claquer leurs bottes sur le dallage , drôle d’effet avec des robes et mère et fille pouffèrent de concert en remarquant l’air choquée d’une dame qui les croisa
Lueur encore amusée dans le gris , Leg parcourut du regard la grande salle où ils venaient d’entrer

A Seigneur tout honneur , elle s’avança vers leur Duc pour le saluer en premier comme il se devait . Bien qu’elle le croisa quotidiennement , les lumières de la salle où nombre de bougies étincelaient faisait apparaitre sa fatigue
Une révérence mère , fille et pour elle un pli soucieux sur le visage

Mon Duc , t’es tu reposé au moins un peu avant cette soirée ?

Remarquant un gris dans la chevelure elle sourit et lui murmura

Tu me fais concurrence maintenant ? mais le gris c’est dans les yeux qu’il fallait le mettre , pas dans les cheveux , enfin tu sais que ça te donne un charme supplémentaire

Lueur malicieuse dans les yeux , elle laissa son ami à son devoir qui était de saluer d’autres arrivants puis laissa son regard errer sur la foule
Théodrec , le brigadier croisé en garnison avait tenu parole , il était là et il faudrait qu’elle aille discuter un peu avec lui . Pas mal de ses amis étaient aussi arrivés et elle irait les saluer tout à l’heure , tout comme Bernadotte et ses enfants qu’elle entrevit , mais elle cherchait surtout quelqu’un . Enfin elle le vit et alla à sa rencontre , ravie qu’il ait accepté son invitation


Ainsi tu es venu ? ah je savais bien que tu ne pourrais refuser un banquet

Le gratifie alors de ce sourire éblouissant qu’elle a parfois et reprend

Mais comment te sens- tu ? je n’aurais peut –être pas dû t’inviter si tôt après la maladie que nous venons de subir


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Arthurdayne
Et le ballet commença. Arthur aimait l'hiver, mais rapidement, il se souvint qu'il aimait tout autant l'automne, et l'effet que lui firent les premiers moments de cette soirée évoquait pour lui cette saison. Chaque nouvel entrant venait le saluer, et il se sentait comme un vieil arbre autour duquel tourbillonnaient les feuilles d'automne. Un ballet gracieux, une danse étrange, à l'harmonie surprenante. Les codes du protocole avaient beau commencer à lui paraître habituels, il ne pouvait s'empêcher de les trouver toujours aussi curieux.

L'accueil de Sun fut pourtant lui peu protocolaire, à moins que l'on se place sous l'angle d'un protocole entre eux seulement, puisque une nouvelle fois, son amie le gratifia d'une révérence que l'on pouvait qualifier de vertigineuse. Sourire en coin, alors qu'un peu de chaleur gagnait ses pommettes, et atténuait quelque peu la pâleur de son teint fatigué.

Taigi et Malice, le Chambellan et l'éternelle maire de Thiers, vinrent rejoindre le petit groupe déjà formé. Sourire en coin aux mots murmurés de Malice, auxquels il répondit sur le même ton.


Je suis ravi d'être ce premier. Quant aux danses, ma foi, nous ne savons pas quel genre de surprise peut nous réserver cette soirée... Mais je te note.


Et dans la foulée du couple apparut une petite fée, une merveille à laquelle il n'était pas tout à fait étranger, et c'était bien la seule fierté qu'il s'autorisait à ne pas réfréner. Et pour tout dire, si sa fille était aussi jolie, c'était qu'elle avait surtout dérobé à sa mère ses meilleurs atouts. Elle arriva, guillerette, virevoltante, comme un petit papillon butinant d'une fleur à l'autre. Il restait en elle beaucoup de cette petite fille qui s'émerveillait de chaque nouveauté, de chaque détail du monde qu'elle arpentait.

Puis l'adulte qu'elle devenait, qu'elle était devenue peut-être trop tôt, peut-être en partie par sa faute, lui qui restait un éternel enfant sur bien des points, malgré son âge, prit place. Petit sermon soufflé à son oreille, grimace nasale, et gestes de maman, maman qu'elle n'était pas encore, et qu'elle ne serait pas de si tôt, espérait-il, pour remettre d'aplomb sa vêture. Oui, Iliana avait grandi avec un père qui avait une fâcheuse tendance à perdre de vue les contingences quotidiennes, et elle avait par là même dû les pallier rapidement.

Et comme elle le connaissait mieux que quiconque, elle ne lui laissa même pas le temps de bougonner, se désintéressant de lui aussi vite qu'elle l'avait réprimandé comme un gamin, pour aller taquiner Hulrika, comme le trahirent les rires qui tintèrent bientôt.

Après sa fille, ce fut au tour de Thib de venir le saluer, dans une révérence respectueuse, assortie de voeux pour l'année qui s'ouvrait.


Merci Thib, je souhaite également que l'année à venir soit des plus belles pour toi et pour la ville qui t'est chère.

La révérence suivante fut adressée par Gypsie, pilier aussi solide que discret de ce duché, toujours présente même dans les pires moments de tourmente.

Bonsoir Gypsie. Je vous souhaite également une excellente soirée.

La salle se remplissait peu à peu, et Hulrika, en bonne Porte-Parole, lança les hostilités. D'un claquement de main qui avait quelque chose de princier, elle intima l'ordre aux serviteurs de remplir les verres. Bientôt Arthur eut donc entre les mains une liqueur étonnante, aux senteurs fruitées, qui pour le coup évoquait davantage l'été que l'hiver. Un très bon choix. Alors qu'Ili disparaissait en compagnie d'une Maë à peine arrivée, Hulrika demanda à quoi il convenait de trinquer.

Habitué aux bizarreries de sa fille et de la nouvelle bourgmestre de Moulins, coutumières de ce genre d'éclipse depuis leur plus jeune âge, Arthur chercha les mots judicieux, qu'on attendait de lui. A quoi trinquer?


Aux saisons qui se succèdent, et à notre Duché qui les traverse toujours, pour le pire parfois, pour le meilleur souvent. Travaillons au meilleur.

Et alors que chacun commençait à boire, ce qui, comme le voulait l'adage populaire, attirait souvent davantage de monde encore, les arrivées se poursuivaient, avérant ainsi l'adage susdit.

Ainsi se présentèrent, bras dessous bras dessous, Legowen et Emelyne. Mère et fille se ressemblaient, plus encore alors qu'elles étaient vêtues pour l'occasion. Et Arthur s'étonna encore une fois de l'harmonie paradoxale que Legowen parvenait à créer, mariant la grâce toute féminine d'une robe de grande occasion et les bottes toute militaires qui symbolisaient si bien l'autre versant de son caractère.

Toutes deux se plièrent à la révérence protocolaire, et Arthur nota que si Emelyne ressemblait à sa mère, elle avait aussi sans conteste des traits, des expressions, hérités de son père.

Une lueur d'inquiétude brilla dans les yeux de Leg comme elle achevait sa révérence, et quelques mots prononcés, d'autres murmurés, qui firent naître un sourire en coin sur le vieux visage ducal.


Tu sais ce qu'il en est du repos. Il vous fuit toujours quand on en a besoin.

Et il passa, presque machinalement, une main dans ses cheveux embroussaillés.

On doit tous payer son dû au temps qui passe... Je ne sais si ça me donne du charme, mais peut-être que ça me rendra plus sage.


Et le ballet se poursuivit, il manquait encore plusieurs invités attendus, et Arthur espérait également en voir beaucoup d'autres moins attendus, invitation ayant été adressée à tout le duché dans son ensemble. En attendant, il trempa ses lèvres dans le breuvage servi, et laissa la saveur sucrée réchauffer son palais. Un petit goût d'été à l'aurore de l'hiver.

Et Arthur aimait l'hiver.

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"Je vivais à l'écart de la place publique
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique."
Algoran


Algoran avait longtemps hésité devant la porte. Faut dire qu'il n'était habitué à ce genre de cérémonie là. Depuis toutes ces années qu'il vivait en Auvergne, il y avait grandi, appris, avait cultivé sagement ses champs, comme on lui demandait, il avait jamais pris part à une fête dans le grand monde. Mais l'annonce le disait: tout le monde était invité. On pourrait manger à l'oeil, c'était ce que Géraud, son compagnon de taverne, son éternel frère de beuverie, lui avait dit. Sauf que le Géraud, il devait cuver quelque part au ruisseau, pasque là, pas son ombre, qu'on voyait. Il avait dû trop préparer l'évènement, tellement qu'il avait même pas pu aligner trois pas pour y venir.

Algoran, lui, n'avait pas envie de le louper, l'évènement. Et pourtant, devant le château, ses grandes portes, ses gardes, l'appréhension avait chassé la détermination. C'était une chose d'y passer souvent, devant ce château. De le voir comme le nid du pouvoir et des riches. C'en était une autre de se dire qu'on allait y rentrer, y cotoyer de la noblesse et du bourgeois. Il avait fait un effort sur sa tenue. Bon, ça passerait inaperçu au milieu des robes et des dorures, mais bon, fallait marquer le coup, fallait pas trop faire honte. Fallait s'habiller à la hauteur de ce qui se passerait ce soir-là.

Alors il avait sorti les frusques qu'il sortait que pour les grandes occasions, Algoran. Les mariages, les baptêmes. Plus souvent les enterrements, ces temps-ci. Rien de bien extraordinaire, mais pour un pécore comme lui, ça valait plusieurs semaines de boulot, une tenue comme ça.

La grande inspiration avant de rentrer. Les mains qui tremblaient un peu, allez savoir si c'était la trouille ou le manque d'alcool. Sobre il était, pas une goutte depuis trois semaines. Géraud buvait sa part, ce corniaud. Trois semaines, qu'il avait décidé. Y'avait bien eu une petite rechute de rien, mais il en faut toujours une, hein. Une autre inspiration, et ses mains s'arrêtèrent de trembler. Un petit hochement de tête pour saluer les gardes. Les deux gusses lui regardèrent l'avant, l'arrière, un qui lui palpa rapidement sous les épaules, l'autre qui lui vérifia du bout du pied les bottines.

Curieux de savoir s'il reluquait pareil la noblesse. Mais pas d'arme dans ses bottines, Algoran, rien non plus de planqué sous sa chemise. Alors il passa, comme les autres. Il était comme les autres, pas plus, pas moins qu'un petit paysan.. Nouvelle inspiration, le tremblement qui revient.

Pis la grande salle. Tudieu, on pouvait bien dire « grande », elle était plus que grande. C'était simple, on pouvait y coller trois fermes, avec herbages et tout le tintouin, que ça rentrait encore. Pis des tables à t'en remplir l'estomac rien que de les voir. Pis des serviteurs qui se baladaient là-dedans comme des fourmis sur un talus, avec à boire plein leurs plateaux. A boire...

Allez, v'là maintenant que les jambes tremblaient aussi. Respire, Algoran, respire. D'un geste maladroit, il retira son chapeau et le tordit dans sa main noueuse, alors qu'une dame le saluait. Il lui restait bien quelques bonnes manières, même là, même là où il avait la furieuse certitude qu'il avait rien à foutre. Mais ouvert à tous, qu'ils avaient dit. Il entra dans la grande salle, plongea dedans en fait, comme un naufragé paumé en plein mer, et alla se coller rapidement contre un mur, pas loin d'une table.

Y'avait du noble, y'avait du riche. Du gratin, quoi. Y'avait du militaire, même. Que ça s'habille tout martial, que ça fait le dur à cuire, mais que c'est quand même de l'officier, minimum, avec les poches bien pleines, de la décoration et du titre. La guerre, c'est pas qu'une affaire de pauvres, ça se saurait. Pis y'avait aussi deux trois arsouins, de la populace comme lui. Un truc qui le rassura un peu. Y'en avait même un qu'était pire que lui, du genre à mendier. Du genre qu'Algoran, il méprisait. Y'avait toujours à bosser, suffisait de se botter le train. On méprise qui on peut. Faut toujours mépriser en haut et en bas à la fois. Y'a que ça qui prouve qu'on est pas dans les pires.

Pis là-bas, pas bien loin, le Duc. Il l'avait déjà vu, en parade à la capitale, aux présentations du conseil, pis même une fois ou deux, dans les rues de Clermont, avec toujours collé au train, comme un morpion dans le cul d'une pucelle, ce grand costaud qu'avait bien l'air de pouvoir vous briser l'échine avec juste une caresse. Pis dans ses yeux, prière de croire qu'il l'avait déjà fait une paire de fois.

Le Duc, lui, l'avait une mise plutôt simple. Paraissait qu'il était même pas noble, à part qu'il était Duc. Duc que pour un temps, même que ça allait finir bientôt, pour ce qui s'en disait. Bientôt, oui. Pis ça tourbillonnait autour de lui, pis ça parlait, pis ça riait. Pis plus ça faisait tout ça, plus qu'il se demandait ce qu'il faisait là.

Ouvert à tout le monde, qu'ils avaient dit. Ouvert à tout le monde, même à de la gueusaille comme lui. A manger, à boire pour le peuple, pour fêter les dernières récoltes, pour se réchauffer un peu avant l'hiver. C'était ça qu'elle disait, l'affiche. Fallait reconnaître qu'ils avaient tenu leur promesse, là-haut. Y'avait à bouffer pour dix armées, là-dedans, et à boire que pour cinq. Bien connu que ça picole plus que ça mange, une armée. Quand faut se réchauffer le corps et se donner un poil de courage, on va au plus vite.

Ouais, vrai que pour une fois, y'avait comme qui dirait de la générosité, la-dedans. Une grande fête ouvert à tous, des grands feux dans les grandes cheminées, des grands plats de nourriture sur les grandes tables, tout était grand, là-dedans. Alors pour une fois que ça partageait un peu, ç'aurait été dommage de pas en profiter.

Vrai, vrai. L'occasion était trop belle.

Et comme une servante, du genre bien gironde, bien potelée comme ça s'aime, lui mettait un plateau de boisson sous le nez, avec un grand sourire comme si l'était un grand seigneur, Algoran résista pas. Oui, une occasion comme ça, ça valait bien un ou deux verres. Une récompense. Un coup de courage en liqueur, comme qui dirait.

Cul sec. La chaleur dans le gosier, dans les tripes, dans le coeur, dans l'âme. C'était doux comme les caresses d'une femme, l'alcool. Pis ça vous laissait pareil au matin, dans un lit froid avec mal au crâne et la gerbe entre les dents.

Mais ça, c'était une affaire de lendemain. Pour le moment, y'avait que la soirée qui comptait. Que l'évènement. Que l'occasion. Alors avant que la servante disparaisse, Algoran, il chopa un deuxième verre et se l'envoya dans la foulée. Pas question de s'arsouiller la tronche jusqu'à en dégobiller sur les escarpins d'une comtesse, hein. Fallait garder l'esprit clair, fallait pas que les mains tremblottent, ça ferait mauvais genre. Mais bon, fallait aussi en profiter un peu, c'était la dernière fête avant l'hiver. La dernière.
Khristof17
Khris parcourait la salle, en profita pour saluer comme il se devait les personnes présentes.
Ainsi il se présenta tout d'abord au duc avant d'apercevoir Berny qu'il salua d'une amicale tape dans le dos, quand il la vit enfin, non loin de là...
D'un pas franc, il se dirigea à sa rencontre.
Comme à son habitude, elle était toute en beauté et élégance, en toute circonstance.


Lui rendant ce joli sourire

Tu penses bien que je n'allais pas manquer une telle occasion. Nous nous voyons certes tous les jours au campement mais ça fait du bien aussi de sortir du quotidien et de pouvoir profiter de ces moments plus privés.
D'autant que tu n'as aucune inquiétude à avoir, je me suis bien remis. J'ai l'impression que cette petite balade à cheval pour venir ici m'a fait grand bien.
Pour rien au monde je n'aurais pu manquer l'occasion de vivre cet instant.
Et toi, comment vas-tu? A voir ton visage illuminé et souriante, j'ai l'impression que toi aussi tu t'es bien remise de cette foutue maladie...

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Bors.
Aux aguets.

A l'affut.

Bors veillait.

C'était son travail.

C'était son devoir.

Alors il veillait. Immobile, imperméable aux mondanités autour de lui. C'était pour ça, sûrement, qu'il avait été choisi pour assurer la sécurité du Duc. Entre autres. Bors avait cette capacité à déconnecter son esprit de tout ce qui pouvait le parasiter, pour se concentrer seulement sur la tâche qu'il avait à accomplir. Ses officiers à la COBA l'appréciait pour ça. Et bien sûr, pour son physique imposant. Bors dominait d'au moins deux têtes toutes les personnes qu'il connaissait. Il en avait toujours été ainsi.

C'était sûrement l'autre raison pour laquelle il avait été choisi. Grâce à sa taille colossale, on le craignait d'un simple regard. Et l'autre avantage: il était une tour de surveillance à lui tout seul.

Peut-être était-ce ces deux raisons qui expliquaient pourquoi il avait été choisi. Ou autre chose. Il n'en savait rien, et ne se posait pas la question outre mesure. Son devoir n'était pas de se poser des questions.

Bors était un soldat modèle. Obéissant aux ordres, ne rechignant jamais aux entraînements et aux manoeuvres, bénéficiant d'une force physique hors norme. Il aimait sa situation de simple soldat. Il n'avait jamais rien demandé de plus. Jamais il n'avait brigué un poste d'officier. Il aimait répondre aux ordres, pas les donner. Son paradoxe était d'être aussi effacé que son physique était imposant.

Le jour où le Duc était venu, la première fois, passer en revue les troupes de la COBA, il était là, au garde-à-vous, au milieu de tous ses compagnons d'armes. Une fois la cérémonie terminée, alors que les troupes se dispersaient, il avait vu, un peu à l'écart, le Duc discuter avec l'intendant responsable de la sécurité au château. Il avait su, par la suite, que le Duc refusait, depuis le jour de sa nomination, la garde rapprochée qui devait, selon la coutume, assurer sa protection.

Le Duc refusait beaucoup de choses qui étaient dans les habitudes de ses prédécesseurs. Bors ignorait pourquoi. Son devoir n'était pas de se demander pourquoi. Mais ce jour-là, le jour de la revue des troupes, le Duc et l'intendant à la sécurité avaient eu une discussion musclée. Puis l'intendant s'était tourné vers lui. Bors. Et lui avait fait signe de venir.

Bors avait obéi. Bors obéissait toujours. L'intendant lui avait alors expliqué que le Duc n'acceptait qu'un soldat pour sa protection. Que l'intendant ne voyait alors que lui, Bors, pour assurer à lui seul la protection du Duc, même s'il restait en désaccord avec cette décision. Et il avait demandé à Bors s'il y voyait un inconvénient.

Bors avait secoué la tête. Son devoir n'était pas de voir des inconvénients. Il s'en fichait.

Le Duc l'avait alors regardé, sans rien dire. Il avait cherché quelque chose dans le regard de Bors, et semblait avoir fini par le trouver. Il avait simplement hoché la tête, et avait dit à l'intendant: c'est d'accord. L'intendant avait grommelé "encore heureux", et avait disparu.

A partir de ce moment, Bors n'avait plus lâché le Duc. C'était désormais son devoir. Protéger le Duc.

Lors des six mois écoulés, il l'avait suivi partout. Dans le château ducal. A Moulins. A Paris. Le plus souvent, ils ne voyageaient qu'à deux. Jamais, à aucun moment, le Duc n'avait demandé une autre protection, ou des soldats supplémentaires. Lors des voyages ducaux, il avait bien sûr été accompagné d'une escorte, mais sa protection n'avait jamais été la charge de quelqu'un d'autre que lui. C'était son devoir.

Le Duc avait remis sa vie entre ses mains de jour-là. Et chaque jour qui avait passé depuis avait renforcé ce lien qui s'était noué, entre deux hommes que liait quelque chose qui allait au-delà de la vie et de la mort.

Alors il était là, aujourd'hui, comme chaque jour depuis ce jour de revue des troupes. Il était là, à jamais plus de dix pas de celui qu'il devait protéger. Le Duc.
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