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[RP ouvert] La vengeance est un plat qui se mange froid.

Arthor
- Après Poligny, qu’est-ce que je vous sers ?
- Une saucisse de cerbère et une Sarani en croute, s’il vous plait !



    45 jours, c’était bien assez long n’est-ce pas ? Sûrement.
    Au petit matin, ce dernier jour de janvier, la petite troupe faisait le compte de la bataille de la veille. Aucune perte ni de blessé, mais surtout, aucune pièce d’or dans les coffres de la ville. Qu’importe, il n’était pas venu pour ça. La raison était tout autre, et la prise de la ville n’était que la première étape de leur machiavélique plan. Ils avaient pris possession de la ville, et n’étaient pas près d’en partir. Ils ne survivraient en buvant de la bière et en mangeant des saucisses de Montbéliard si nécessaire, car la Spiritu Sanguis était déterminée. Ils n’en repartiraient que vengés, ou alors les pieds devant.

    Au petit matin, ce dernier jour de janvier, le barbu avait donné des consignes claires. Que la petite affiche soit placardée à des endroits visibles de tous, et surtout des deux intéressées. Qu’importe la manière et le temps, il fallait que cela soit bien fait. C’est ainsi que, le village endormi dans la brume de ce frêle vendredi, son messager, grassement payé qui plus est, franchissait les portes de la ville en direction de la capitale comtoise. Les prochains jours seraient difficile, pourtant la Spiritu Sanguis était prête.



Citation:


A Sa Majesté Heloise Marie de Sparte von Riddermark, Franc-Comtesse,

Spiritu Sanguis est chez toi.

Le 13 décembre de l’année passée, l’odieuse Sarani commettait le plus honteux des crimes.
Son armée de meurtriers massacrait en pleine nuit plusieurs des nostres, dont des enfants, pas plus âgés de 4 ans, et cela sans aucune provocation. Cette dernière a cru que nos vies lui appartenaient.

Aujourd’hui, Poligny se réveille avec de nouveaux maitres à sa tête.
L’on nous dit pilleurs, l’on nous dit brigands, et à ceux-ci nous leur répondons que nous sommes Spiritu Sanguis.
Notre parole vaut de l’or, et seule notre détermination surpasse notre sens de l’honneur.
Vous avez cru bon de nous imposer vos règles, et vous avez fauté.

Ne faites plus l’erreur de nous sous-estimer.

Nous disposons de Poligny comme bon nous semble, et dans notre grande mansuétude, nous sommes prêts à négocier notre départ qu’à une seule condition : qu’on nous livre Sarani l’infâme.
Qu’elle paye pour son acte, ou bien qu’on nous offre une compensation pour réparer l’affront qui nous a été causé.
Vous pouvez refuser, vous pouvez dépenser votre fortune et l’énergie de vos citoyens à tenter de nous reprendre votre ville, et qu’importe si vous réussissez, car soyez certain que plus jamais la Franche Comté ne sera tranquille.
Nous brûlerons, saccagerons et ruinerons votre terre et vos villes, les unes après les autres, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à sauver.
Spiritu Sanguis n'a qu'une parole et en faisant couler le sang des nôtres, vous avez attiré notre courroux.
Nous en faisons la promesse, plus jamais la Franche Comté ne pourra dormir sur ses deux oreilles.

Acceptez de négocier, et nous pourrons repartir chacun de notre côté, en paix, et loin de nous aimer, nous pourrons nous ignorer alors.

Nous sommes la Spiritu Sanguis, et nous savons répondre quand on nous attaque.


[On reste ouvert à toute proposition de RP, de suite, de règlement de compte, de meurtre, de négociation ou encore de chevauché nocturne à dos de licornes géantes qui font caca des paillettes chocolatées (c'est plus bio)].
_________________
Lancelot.
« Si tu veux la paix, prépare la guerre. »*



Citation:


Aux membres de Spiritu Sanguis,
De moi, Lancelot de Bénoïc,


Je ne sais pas si je dois vous féliciter ou vous pleurer. Vous féliciter de votre « exploit » en prenant dans la nuit, la ville de Poligny ou bien, vous pleurer pour votre couardise.
Vos revendications sont parvenues jusqu'à mes oreilles et pourtant, elles sont à Genève pour le tournoi. Que dire à part que j'ai bien ri en lisant encore et encore vos propos sur l'affiche du panneau de la mairie de Poligny.

Il parait donc que vous voulez la tête d'une rousse balafrée ? Il parait que vous voulez la tête de MA rousse balafrée ? Tout ça, car son armée vous a mis en déroute lors d'une petite promenade de santé ? Que voulez-vous ? Ce sont les aléas de la vie, le monde est parfois tout beau, tout propre, parfois, il est tout méchant et tout cruel.

Non, là où j'ai bien ri, c'est parce que vous parlez de vengeance des vôtres... Vous vous voulez fort, mais vous n'êtes qu'une bande de poltrons qui s'en prend à plus faible qu'eux.
Oui des poltrons, car au lieu de vous jeter dans la gueule de ma louve pour votre vendetta, vous avez préféré vous jeter sur des agneaux innocents.

Navré pour vous, mais, vous n'êtes maitre de rien, vous n'êtes même plus maitre de votre destin. Si vous vouliez tant vous en prendre à Sarani, vous auriez dû venir à Saint-Claude et non pas vous cacher dans le village voisin.
Mais je peux le comprendre, les loups vous ont mordus une fois, la peur de sentir à nouveau leurs crocs aiguisés émanent de votre papelard.

En vous prenant à Poligny, vous avez attaqué la Franche-Comté dans son intégralité.
En réclamant la tête de la mère des Loups, vous avez éveillé la soif de sang de ses enfants.
En osant vous en prendre à mon épouse, c’est ma lame que vous venez de faire vibrer.

Vous parlez de brûler, vous n'avez jamais connu les flammes ardentes des enfers comme moi, vos menaces ne sont que des mots, mais les nôtres seront bientôt des actes. À votre tour maintenant de rester sur vos gardes, les Comtois ne seront pas les seuls à ne plus dormir sur leurs deux oreilles.

Vous vouliez une vengeance, félicitation, vous avez obtenu une guerre.

Nous sommes les Bénoïcs Ebréchés, et comme le Phénix que nous sommes, nous renaissons toujours de nos cendres.


Fait le 31 janvier 1462



*Extrait de Traité de l’art militaire de Végèce



Maledic
Il observait la petite affiche laissée par Arthor, et trouvait quand même ça très joli. Oui, il ne savait pas lire grand chose. C'était trop long, trop compliqué.
Il dessina à côté un bonhomme avec des piquants sur la tête, et tenant un truc à la main. ça devait représenter un roi pirate. M'enfin, ça aurait dû plutôt.[/i]
_________________
Beren




De Nous, Beren Hartasn de la Fiole Ebréchée de Sparte,
Seigneur de Courchaton

A Vous, Spiritu Sanguis,
Ramassis de vauriens qui vous croyez soldats.



Je ne sais à qui je m’adresse. Je dis « je », voyez, puisque je ne suis pas de ceux qui se cachent derrière une étiquette pour m’en aller menacer ceux qui ne se terrent pas, je ne suis pas de ceux qui se cachent derrière un « nous » pour partager la responsabilité de leurs actes. Je dis « je », enfin, car je ne suis pas de votre race.

Je dis race, car votre engeance, que dis-je, votre espèce, est des plus misérable, à l’instar de ces animaux qui se repaissent de petits larcins de chair pour survivre. Vos rangs n’abritent que des lâches, votre lot est celui des gagne-petit, qui prennent une ville pour en menacer une autre, parce que cette dernière est plus grande, plus forte, plus armée.

Ah, bravo, vous avez pris Poligny, où vous ne trouvez en taverne que les quelques-uns qui ne travaillent pas à leurs champs. Félicitations, vous avez donc pris un désert, en pleine nuit, et je gage que ce que vous considèrerez comme vos cris assourdissants n’auront été que miaulements sous la lune.

Vous criez au massacre de quelques-uns des vôtres sur nos terres. Le petit garçon dont vous parlez n’a pas été injustement attaqué ; c’était un pillard, une chiure de catin sans doute, de père inconnu, j’imagine. C’était un petit vaurien qui avait tenté de prendre une ville, était en talion depuis des mois, et, somme toute, n’a eu que ce qu’il méritait. Ce gosse que vous trimballez n’est pas un innocent, c’est de la graine de voyou, de malandrin, et croyez m’en, sans doute aurions-nous mieux fait de le pendre, pour lui éviter la vie faite de débauche et de menus larcins en tous genres que vous lui destinez à n’en point douter.

On n’attaque pas une ville comtoise impunément. Qu’on se le dise par chez vous, dans vos sommets de bicoques délabrées, dans vos campements de brigands, dans vos conversations de pauvres diables dépenaillés.

Quant à vous en prendre à Sarani, vous l’avez évitée, et avez préféré attaquer Paul plutôt que de dire à Pierre ce que vous en pensiez. Parce que vous avez peur. Que croyez-vous donc ? Qu’agiter vos bras bêtement sur les remparts de Poligny vous fera voir jusqu’à chez nous ? Mais, mon bon ami, votre clique et vous n’avez qu’à vous présenter devant nos remparts.

J’aurai alors l’immense honneur de pisser sur vos casques ou vos cheveux sales le premier. Dans l’intervalle, je vous invite à tenter d’animer un peu Poligny ; c’est une ville où peu s’arrêtent. Prenez donc une pioche, allez miner, ou bien, travaillez aux champs ; ainsi, vous aurez sur les mains la terre que bien d’autres ont contribué à rendre fertile.

Oh, en parlant de fertile, Carensa est-elle remise de ses blessures ? Je parle de celles, physiques, que sa petite visite par chez nous aura engendrées. Avait-elle son fils bâtard non reconnu quand elle a été chassée par un nain armé d’un bâton et de cailloux ? Besançon-Vesoul, mon Dieu, quelle course ! Et grâce à un bout de bois, et quelques petits cailloux ! Ah, on les voit, les braves que vous recrutez, apeurés par des pierres... Vous aura-t-elle vendu ses charmes pour financer votre action ? Rien n'est moins sûr ; depuis qu'elle a été touchée par la grâce, elle se sent mère, m'a-t-on dit. Croyez-moi, qui que vous soyez, faites comme elle, ruez-vous donc ailleurs.


Allez, puisque c’est vous, et que cela nous fait grand plaisir, je vous garde quelques fûts sympathiques, d’huile bouillante. J’aimerais avoir la joie d’être celui qui m’écriera du haut des remparts : « Cædite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius !! » - « Tuez les tous. Dieu reconnaitra les siens !! ».

Comtois, rends-toi ! - Nenni, ma foi !




B.H. d.l. F.E. d.S.
Seigneur de Courchaton.









Agnesina_temperance
Un rictus se dessina sur la bouche de la brune Corleone lorsqu'elle parcourut les lignes de l'affiche que le messager grassement payé leur avait porté. Arrogance et provocation s'en échappait. Et quoi de plus normal ? Le camp de Franche Comté ne voulait point se déclarer perdant face à la Spiritu Sanguis. Soit. C'était une réaction de plus normale. Spiritu Sanguis aurait été déçue si la Franche Comté se serait avoué vaincu si facilement. Plus leurs tentatives de reprise de mairie échouera, plus la Spiritus Sanguis donnera des sueurs froides.

Citation:




    A vous Lancelot de Bénoïc,

    Arrogance et Provocation dictent vos mots mais qu'en est-il de votre raison ? Parce qu'à travers vos divagations épistolaires, vous donnez beaucoup plus de légimité à notre action que vous voulez le faire croire.

    Avant toute chose, sachez que nous ne pouvons vous laisser insulter les loups impunément. Pouvons-nous appeler une femme « louve » alors qu'elle est aux bottes de couronnés tels que les conseillers Ducaux ? Les loups sont libres et sauvages. Un loup avec des chaînes n'est poinct un loup. C'est un chien. Votre rousse balafrée n'est qu'une chienne ne servant l'intérêt de quelques culs gras. Ne confondez pas.

    Accusez-nous de poltronnerie, nous n'en avons cure.
    Traitez le peuple de Poligny d'agneaux innocents comme bon vous semble car ce n'est poinct nous que vous insultez. Lorsqu'un loup attaque un troupeau d'agneau, il est aisé de dire que c'est la faute du loup alors que dans les faits, le chien qui les gardait a failli à sa tâche.

    Nous savions parfaitement qu'en nous attaquant à Poligny, nous nous attendrions à des réactions de la part des autres villes de la Franche-Comté.

    Nous vous attendons.

    Peut-être qu'au bout de quelques jours, avec l'aide de renfort, vous arriverez à nous déloger et vous crieriez victoire mais même en reprenant cette mairie, vous vous souviendrez que dans une guerre, il y'a toujours plusieurs batailles. Vous vivrez, vous et les différents gens qui peuplent la Franche-Comté, avec l'idée que nous pourrions revenir.

    L'avantage de la liberté que nous goûtons, c'est que nous avons tout notre temps. Nous savons faire preuve de patience. Pendant que vos conseillers ducaux se succéderont, nous comploterons et chacun sait parfaitement que vos surveillances ne peuvent s'étendre sur tout le territoire de la Franche-Comté. Il est toujours des villes qui ont moindre importance aux yeux des grands et nous en profiterons toujours. Nous attaquerons là où personne nous attendra.

    Vos menaces nous font d'autant sourire que Cerbère est le gardien des portes de l'Enfer. Faîtes gaffe, parce que cette fois-ci, il pourrait décider de ne plus vous laisser sortir de l'Enfer. Et si nous en croyons la Religion Aristotélicienne, l'Enfer ne serait poinct le feu mais la Froideur de la Lune. Au final, est-ce la glace qui sera votre châtiment ?

    Spiritu Sanguis.


Une autre lettre fût apportée par le messager et celle-ci, ne laissa pas la Corleone indifférente. Au contraire, la colère s'empara d'elle, parce que malgré qu'elle soit une brigande, elle avait un code d'honneur. Le seul qu'elle avait toujours respecté, c'est de jamais toucher aux enfants. Les enfants étaient sacrés, même si certains d'entre eux pouvaient devenir celui qui pourrait lui lever la vie mais c'était un Jugement qu'elle acceptait. Insulter un enfant était lâche et par la même occasion, le fameux Beren insultait l'ancienne Matriarche des Corleone de catin.

La haine prenait la brune aux entrailles et elle serra ses doigts autour de la plume. Elle voulait le défier. Oh oui, sa rage lui dictait de l'inviter à se mesurer à elle et elle désirait, plus que tout, le massacrer jusqu'à ce qu'il ne soit plus en mesure de se reproduire.

Tempérance, Agnésina... Ne t'humilie pas à lui proposer à relever le gant, il est noble et mettra en avant sa condition pour refuser ou désigner un champion. Il te narguera en te disant qu'il ne s'abaissera jamais à se battre contre une brigande en lice. Ne lui donne pas ce privilège...

La petite voix la rappela à la réalité et elle fixa le parchemin. Les insultes étaient graves mais au final, n'étaient-elles pas le reflet d'un écœurement que la mairie avait été prise par la Spiritu Sanguis ? Pas de sourire se figèrent sur les lèvres de la Corleone. Au moins, Beren avait-il réussi à la faire sortir de son indifférence et pire encore, lui avait fait éprouvé de la colère ?



Citation:






    A vous, Beren,

    Votre déclaration d'amour envers la Spiritu Sanguis nous va droit au cœur et nous vous répondons car nous avons été touchés par tant de dévotion de votre part à notre égard.

    Nous partageons vos sentiments et, nous savons que vous connaissez l'endroit où nous avons élu domicile ; alors sachez que nous attendons pour cette nuit qui aura le mérite d'être intense. Ne prenez poinct la peine de vous vêtir pour l'occasion car les hommes de nostre Clan adorent relever les jupons de ces Dames de toutes les conditions qu'elles sont issus pour pouvoir les honorer comme il soit. Quant aux femmes du Clan, nous confessons avoir des goûts différents en matière d'hommes alors je parlerais pour moi, j'avoue avoir un faible envers les hommes qui sachent manier le verbe, comme vous, pour séduire une Damoiselle éperdue en quête d'amour. Venez comme vous êtes.

    Quant à l'enfant, il n'a poinct encore l'âge de la raison et donc, ne sait poinct différencier le bien du mal. Est-ce coutume en Franche-Comté de poutrer des enfants qui font des bêtises ? Vos mœurs nous intriguent et nous commençons à comprendre pourquoi la ville de Poligny est déserte, alors permettez-nous de vous donner une leçon d'éducation et même mieux, de vie. Les enfants sont l'avenir et il ne faut poinct les tuer. Sinon à qui donnerait le paysan ses terres, si ce n'est à son héritier ? L'enfant n'est poinct un animal enragé, il comprend engueulade, fessée, claque et toute punition qu'adulte juge bon de lui infliger. Voyez, qu'il existe d'autres solutions que de sortir une épée et trancher avec.

    Lorsque vous viendrez, nous vous apprendrons.

    Nous tenons à vous rassurer, Carensa n'a poinct été blessée et la dernière fois que nous l'avons vu, elle se portait comme un charme. Les soldats ne sont poinct habilités à réfléchir, ils ne sont que des chiens de chasse, obéissant à leurs maîtres et il arrive souvent qu'ils ne sont pas assez malins pour flairer un loup qui passe à côté d'eux.

    Spiritu Sanguis.


Le messager repart illico presto placarder et apporter les lettres à qui de droit. Corleone, quant à elle, profite du confort de la mairie.
_________________
Sarani
Dans la vie, il y a des fois où il faut trouver des solutions pour gérer ses propres démons. Celle toute trouvée par la Fiole, c'était les armes. Elle s'était investie dans la sécurité peu de temps après son arrivée en Franche-Comté. C'était un tournant de sa vie qu'elle n'aurait jamais pensé prendre, toujours sur le fil du rasoir entre le bien et le mal. Mais un jour, elle avait rencontré un grand homme qui lui avait appris par l'exemple à mettre sa vie au service des autres. Et comme elle ne savait jamais rien faire sans forcément tout pousser à l'extrême, mettre sa vie en jeu pour défendre les autres était la meilleure option. Tuer, oui, elle savait faire, mais c'était tellement mieux de le faire du bon côté de la barrière. Pourtant, il y avait toujours certaines limites matérielles dans son travail, jusqu'au jour où elle eut entre les mains une seigneurie et qu'elle commença à développer ses compétences en commerce. Puis un jour, l'idée et l'occasion. Prendre la relève sur l'armée de Saint Claude et lui donner un nouveau souffle. Elle avait les hommes et les moyens.

[En cas d'baisse de moral
C'est en armée qu'j'me déplace
Je lâche quelques liasses
Pour m'sentir mieux dans mes godasses
J'assume ma dépression
Depuis qu'j'ai du pognon*]


Cheffe, cheffe, une affiche pour la prise de Poligny, ça parle de vous !

Haussement de sourcil, et la rouquine de rabaisser le cul de sa bouteille d'eau de vie et de s'essuyer la bouche du revers de la main.

Doucement, doucement. Respire un coup et explique moi ça calmement.
Ils ont dit que tu avais..
Stop ! De façon claire. C'est qui « ils » ?
Pire aigris sans gui. Non, c'était pas ça. Respires tu sans cri. Non. Euh..
D'accord, d'accord. La suite ?
Ils ont dit à une seule condition : qu'on leur livre Sarani la femme.
Plait-il ?
Et puis que leur parole veut de l'or parce qu'ils ont honte de leurs crimes et qu'il faut réparer le front !
Hein ?
Si, si, j't'assure, c'est vrai !
D'accord, d'accord. Merci bonhomme, tu pass'ras à l'auberge plus tard pour chercher tes caramels.


Il fallait vraiment que les gens arrêtent de se reproduire à Saint Claude, parce qu'elle n'allait bientôt plus savoir comment occuper les mouflets pour qu'ils n'aillent pas se mettre en danger à vouloir imiter leurs parents. Elle intima à son scribe de se rendre sur la place publique pour y voir plus clair, et remit le nez dans sa bouteille et ses dossiers. Quand elle eut enfin en mains une copie de cette fameuse affiche, elle éclata d'un rire nerveux.

[Ça y est c'est fait
J'ai des amis
J'ai fait des frais
Oui oui pour les avoir
Mieux vaut tard que jamais
J'y ai mis le prix
J'ai des amis*]


Elle savait que ça finirait par arriver, comme pour tous les gouverneurs avant elle, et ceux qui la suivront, sans doute. C'était presque systématique, dès qu'une ou deux de ces bestioles là se faisaient taper sur le groin après avoir déconné avec la loi, il fallait toujours que ses petits copains débarquent sur l'une ou l'autre des villes les moins peuplées, et surtout, surtout, les moins dangereuses. Et bien entendu, chaque fois ils croyaient avoir inventé la poudre quand ils disaient que c'était la faute au grand-méchant-gouverneur-qui-a-fait-du-bobo-aux-pauvres-petits-innocents-qui-ont-pris-des-mairies-par-inadvertance. L'onyx et l'émeraude se posèrent sur le scribe qui s'était déjà emparé de sa plume et de son vélin.

Euh.. tu fais quoi là ?
Et bien, j'attends que vous me dictiez ce qu'il faut leur répondre.
Leur répondre ? Avec des gribouillis sur du papier ? Non mais t'es franchement sérieux là ?
Mais il y a eu d'autres réponses !
Réponse de la Franc Comtesse, ouais, j'me doute, et alors ?
Non. De votre époux et de votre cousin Beren.
Quoi ? Merci de tout m'dire en quinze fois, hein. T'as ça ici ?


Elle attrapa les écrits tendus et entama sa lecture. La lettre de son brun lui aurait presque mis la larme à l’œil. Non, quand même pas, faut pas pousser, mais quand même, il était pas meugnon ? Bon, on arrête de s'émoustiller comme ça et on se concentre sur sa lecture. Peine perdue, en lisant son miel de cousin, elle était écroulée de rire. Oh ! C'était vraiment pas bien ! Bon, bon, bon. Allez, un peu de sérieux. Un dernier regard, sur les réponses faites à Beren et Lancelot, cette fois, puis elle s'adressa de nouveau à son Scribe.

Non, maint'nant qu't'es équipé, on va plutôt écrire à ceux qui ont pas eu la chance d'être là pour leur taper d'ssus la dernière fois. Faut avoir un peu l'sens de la justice aussi, que ce soit pas toujours les mêmes qui s'amusent ! Pis tiens, on va leur demander c'qu'ils en pensent, s'il faut leur livrer leur gouverneur ou une nouvelle cargaison de tartines dans la mouille.
Mais il se dira que vous vous cachez derrière d'autres pour vous défendre si vous ne leur répondez pas.
J'm'en cogne de ce que ces gus là disent ou pensent. Ceux qui sont capable d'utiliser des mômes pour leurs larcins et qui en plus se permettent de geindre après, ils méritent pas d'mots, la seule chose qui leur convienne, c'est des tartes, des tartes, et encore des tartes.



*« Ca y est c'est fait » de Tryo, un chouilla retouché.

_________________
Beren
L'annonce-réponse lui fut portée par Constant, alors qu'il était occupé à s'occuper de ses gosses. Le grand blond malingre, père célibataire, prenait soin de ses mômes lui-même. Gardés, si surveillés que Beren savait où chacun se trouvait à chaque instant de la journée, ceux-là grandissait dans le plus de quiétude possible, sans leurs mères. Il patienta jusqu'à la fin de la soirée, après que ses occupations furent remplies, pour répondre, par politesse, à l'auteur de l'annonce.






De Nous, Beren Hartasn de la Fiole Ebréchée de Sparte,
Seigneur de Courchaton

A Vous, pathétique anonyme qui n’assumez pas vos actes.



Merci de votre prompte réponse, je note l'égard qui m'est fait. Comme je n'ai rien prévu pour demain, je vais faire aussi vite, puisque je peux veiller. Je ne sais toujours pas à qui je m’adresse, si ce n’est qu’il s’agit d’une femme, par l’usage du « nous » quand elle a parlé des femmes de son groupuscule, par opposition au « les hommes » précédent. La personne qui est l’auteur de cette réponse n’a donc toujours pas le courage de se présenter, mais est une femme. Fort bien. Cela dit, je note une certaine... difficulté à s’exprimer, je ne tiens donc pas rigueur à qui a trop honte de son expression pour signer ses assertions. Ma magnanimité me perdra, c’est bien connu, mais je choisis, une nouvelle fois, d’être indulgent, notamment parce que je pense sincèrement que l’homme est perfectible.

Du moins le pensais-je, mais à la lecture de cette annonce, j’en viens à hésiter. Vous, cher auteur anonyme, vous êtes permis de porter des jugements de valeur erronés.
En premier lieu, je ne suis Comtois que par ma seigneurie, j’ai établi ma propriété ailleurs, en Flandres, à Dunkerque, pour être plus précis. Passez donc prendre une tisane ; vous tiendrez les herbes en bas des remparts, et je vous ferai porter l’eau bouillante, par les créneaux.

Bref, j’ai à peu près autant de liens avec Poligny que vous, aussi... Que vous y crapahutiez, ma foi, n’est pas mon affaire, tant que vous vous montrez utiles en minant, par exemple, pour aider les pauvres gens qui n’ont rien fait contre vous et qui, eux, sont toujours les plus mal lotis, puisqu’ils ne sont ni les dirigeants que vous visez – je pense à votre annonce à Sa Grandeur Héloise Marie -, ni la gouverneur à laquelle vous faites allusion, puisqu’elle ne se trouve pas dans les parages.

Vous insistez sur les enfants, leur pureté, après avoir fait allusion au viol à venir des Polinoises. Sachez tout d’abord que je ne crois pas avoir jamais croisé une Polinoise de ma vie. J’imagine que vous dégoterez des chèvres ou d’autres façons de gâter vos hommes ; si vous ne trouviez pas, j’imagine que Carensa pourra aisément les remplacer. A mon bon souvenir, peu ne lui sont pas encore passé dessus, aussi, il y a là matière à défi. J’apprends avec plaisir qu’elle se porte au mieux, elle devrait donc avoir pleines capacités pour remplir à la fois sa mission et son corps, auprès des hommes de votre groupe.

Vous prenez la défense du gamin dont j’ai parlé. Soit. Laissez-moi m’y attarder, sans doute davantage que son père sur sa catin de mère, vu ce que ça aura donné. Cela dit, pour avoir fréquenté les bordels un temps, je puis vous assurer que lorsqu’il s’agit de se délester d’une partie du chargement de son corps, certains hommes ne se préoccupent guère du sort réservé à la pauvrette sans doute syphilitique qui leur tient lieu d’écumoir. J’ai donc une sympathique pensée pour cette pauvre femme, mais n’excuse en rien son père, sans doute quelque malandrin qui aura, suite au décès prématuré de la mère soiffarde du gamin, recueilli celui-ci pour lui apprendre la vie en communauté de nauséabonds.

Je suis père de famille, deux de mes filles ont l’âge de ce vaurien que vous traînez avec vous, et que vous vous plaisez à présenter comme bouclier humain lorsqu’une armée se présente. Oh, vous avez d’ailleurs écrit à mon ami Lancelot que, je cite, permettez : « Lorsqu'un loup attaque un troupeau d'agneau, il est aisé de dire que c'est la faute du loup alors que dans les faits, le chien qui les gardait a failli à sa tâche. ». Vous confirmez donc être les uniques responsables du massacre du gamin que vous défendez dorénavant, et rendez, de fait, votre requête illégitime. En outre, lorsque l’on ne signe pas de son propre nom, qu’on abandonne son identité à un groupe, l’on se fait soi-même mouton.

Vous êtes, chère Damoiselle, somme toute, bien inoffensive, et je ne doute pas que votre présence sera bien vite oubliée. Que n’ai-je l’heur de connaître votre nom, il aurait animé, un temps, la plume à ma main, comme mn prénom aura animé la vôtre. Mais, soit, vous restez anonyme, sans mystère, pourtant. Vous serez donc oubliée. Mais, il me revient en tête les mots d’un vieil ami, quand je pense à vous, Damoiselle : « Fragilité, ton nom est femme* ».


Que la nuit vous soit douce, d’autant que vous semblez, si j’ai bien compris l’absence de Carensa parmi vos rangs, la seule femme à pouvoir combler les vôtres. Serrez les dents, pensez à la mère du gosse ; rendez-lui cet hommage-là que d’imiter ses derniers gestes, elle qui aura sans doute péri sous les assauts d’un, ou de plusieurs, qui auront payé, sinon pour un moment d'égarement, le loisir de voir celle-là périr. Que ne fus-je alors présent pour voir cela de mes yeux, mais j'aurai sans doute le plaisir de voir balancer au bout d'une corde, le chérubin qui nous concerne.




B.H. d.l. F.E. d.S.
Seigneur de Courchaton.












*William Shakespeare
Dolgar
Raaaah mais put...naise enfin ! Il partait pour la Champagne et voilà qu'un messager le rattrapait aux portes ! Et lui annonçait la prise de Poligny. Et la présence d'une tronche qui lui rappelait vaguement la sienne. Enfin bien éloignée de la sienne. Le truc c'est qu'il parlait une langue de l'Est selon des témoins.


Bon mon gars. Tu retournes à Poligny. Et tu vas filer mon petit courrier au nouveau maire. Dis lui que c'est urgent et que t'es pas là pour te fritter sinon ils feront des gants avec la peau de tes fesses !

Euuuuh zêtes sûr ? Nan parce que bon, j'ai pas envie de finir avec un derche écorché moi !

Va andouille ! Et paume pas le message sinon c'est moi qui te dépècerai ! Nan ma j'vous jure quelle bande de feignasses...


Citation:
Aux nouveaux propriétaires des locaux de Poligny.

Bon alors je sais pas ce que vous êtes venus fiche par la Comté, mais c'est pas sympa de ruiner mes clients. Une mairie vide c'est chiant pour le commerce.

M'enfin bon. Cette missive n'est pas écrite pour vous menacer, de toute façon vous vous en taperiez comme de vos premières braies. Et de plus je suis un peu loin pour venir vous parler de vive voix. A mon plus grand regret, je dois dire, parce que j'aime pas écrire.

J'ai quelques amis à Poligny qui m'ont décrit un type qui aurait lâché un truc qui ressemblerait à du russe. Et des russes mâles qui passent par là, j'en connais qu'un assez taré pour venir vider des locaux, ce serait mon cousin Vector.

Si jamais il est avec vous, dites lui que je suis un peu dégoûté de l'avoir raté ce coup ci. Mais on se videra deux trois tonneaux à l'occasion.

Prenez soin de lui c'est un bon gars quand même. J'aimerais le revoir en un seul morceau sinon sa soeur me fera sécher comme un saucisson.

Voilà c'est tout. Comme promis pas de menaces, car la menace de loin est tout à fait stupide à mon sens vous en conviendrez.

Ah et faites gaffe à la gnôle de porc, parfois ça a des effets bizarres.

A une prochaine qui sait ?

Dolgar Romanov de Neuchâtel


Ah la famille j'vous jure... quelle idée de venir foutre le bazar ici aussi. Bon espérons qu'il s'en sorte quand même.

Regardant le messager partir au loin, il ne put s'empêcher de sourire légèrement. La famille c'est parfois une plaie aux parties, mais qu'est ce qu'on se marre quand même !
_________________
Aristokoles
Citation:




Si vis pacem Para Bellum

De nous, Son Eminence Aristokoles de Valyria, Cardinal-Archevêque de Besançon, en communion avec tous les comtois fidèles et vaillants opprimés par les rejetons du Sans-Nom,

La ville de Poligny est tombée. Hélas une fois encore l’engeance brigande a pris notre paisible comté pour cible dans l’espoir de tirer de la population comtoise la richesse acquise par un travail honnête et difficile.

Ce pillage est la marque des gens qui proclament être libre, alors qu’en fait ils ne vivent leur liberté qu’en souillant celle des autres. Ils ne jurent que par le vagabondage, la rapine et la couardise.

Mais pis, peuple Comtois, ils entendent mettre la vengeance au centre de ce qui n’est qu’un pillage de soudard et de coureuses de remparts associés ensemble pour pouvoir continuer leur vie de bohême et de débauche. Oui, sachez le, fiers comtois, c’est aussi du sang qu’ils prétendent obtenir de Nous ! Les misérables dépravés qui s’adonnent à des aventures si criminelles exige que la Franche-Comté leur remette le Gouverneur Sarani pour exercer leur funeste violence.

Voilà les méthodes du sinistre clan de coupe-jarrêt qui ose s'adresser à la Franche-Comté. Se hausser du col, prendre une mairie peu défendue et ensuite jouer les chefs de guerre criant « malheur aux vaincus ». Ils se croient fait du plus beau marbre dont nos ancêtres faisaient jadis les statues d’Alexandre le Grand alors qu’ils ne sont fait que de la faïence dont on fait les pots de chambre.

Les Comtois sont à l'image de Dieu: ils ne négocient pas avec avec des Princes Démons de pissotière. Le bon Peuple de France-Comté ne devrait même pas vous qualifier d'ennemi, vous ne nous méritez pas comme ennemi, vous êtes une peste, et la Vertu sera le remède!

Plus que jamais nous crierons à ceux qui veulent nous rançonner « Comtois rend toi ! Nenni ma foi "

Fleur_des_pois
Dès potron-minet, la Fée était plantée devant le panneau d'affichage. A lire les lettres reçues et expédiées. Dans un grand concert de bâillements, puisqu'il fallait bien l'avouer, les nobles de Franche-Comté avaient tendance à se répéter. Les insultes se répétaient, toujours les mêmes, quoi que tournées différemment. Aucune imagination, aucune créativité. Gaia en aurait presque eu pitié pour eux.
La dernière missive, en revanche, la tira de sa léthargie. Elle connaissait ce nom, ce titre ! L'évêque croisé quelques jours avant ! Fameuse coïncidence. L'Ortie s'assit aussitôt à même le sol, et tira de sa besace une plume et un parchemin.


Citation:


    Monseigneur Aristokoles,

    Vous souvenez-vous de moi ? Je me nomme Fleur, nous nous sommes croisés un soir, il y a fort peu de temps. A Chalon. Je vous avais demandé les différences entre les ordres religieux, et au fil de la conversation, nous avions touché du doigt un grand mot, une grande idée : le Pardon.

    Je suis certaine que vous serez très heureux d'apprendre que je vous ai parfaitement écouté. J'ai dû tuer un homme, la nuit de jeudi, à coups de poêle, parce qu'il me barrait la route de la mairie. Un acte odieux, contre nature, ce qui m'a fait m'interroger. Je ne pouvais décemment pas me présenter, lors de mon jugement, devant le Très-Haut l'âme ainsi souillée du sang des autres.

    Mais ne vous en faites point pour moi ! Nous avons dans nos rangs un prêtre. Il me fera la confession dans les jours qui suivent. Je lui raconterai tous mes pêchés, tâcherai même d'éprouver un peu de remord, et lui me Pardonnera. Bien sûr, il fera de même avec le reste des membres de ma famille et de la Spiritu Sanguis. Une sorte de Pardon collectif.

    J'espère vous avoir rassuré, nous finirons tous au Paradis, exactement comme vous. Merci, Monseigneur, d'avoir éclairé ma lanterne. Cela me rassure, je crois, de savoir qu'enfin de compte, aucun de nous n'ira brûler en Enfer.
    Si l'on ne se revoit point dans cette vie, je vous dis à un de ces jours dans l'autre, où nous finirons tous baignés des lumières merveilleuses dispensées par Deos lui-même. J'ai hâte que vous me voyez siéger à sa droite... ou sa gauche, d'ailleurs !

    Bien à vous,

    Fleur-des-Pois




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Heloise_marie
Citation:


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      De nous, Héloise Marie de Sparte, Franc-Comtesse

    Poligny souillée, Poligny outragée, Poligny dévastée. Mais jamais Poligny troquée ! Bon Peuple de Poligny, la Franche-Comté entière rumine de colère devant le joug brigand qui vous est imposé et comment ce joug brigand entend vous prendre en otage pour ses exigences ridicules !

    Spiritu Sanguis, Vous êtes chez moi, vous êtes chez nous.

    Vous avez cru pouvoir profiter des circonstances pour exercer votre vil chantage. Vous avec cru que les règles et les lois s'appliquaient à tous sauf à vous, vous vous êtes cru un instant tout puissant. Mais non, contrairement à vos propos, vous ne cherchez pas justice ou honneur, vous cherchez vengeance. Et sur Nos terres, Nous ne pouvons l'accepter.

    Vous avez cru bon de nous imposer vos règles, et vous avez fauté.

    Ne faites pas l’erreur de nous sous-estimer.

    Ceci n'est pas un acte d'honneur. Ceci est un acte de guerre contre Notre Comté et sera traité comme tel. Nous ne négocions pas avec ceux qui font parler les armes sans déclaration, pas plus que Nous ne cédons au chantage.

    L'Etat, la Franche Comté n'est pas quelque chose que l'on peut marchander, et surtout pas son territoire sacré. Et encore moins ses habitants qui sont sous Notre responsabilité. Vous nous demandez de vous livrer un de Nos enfants, et cela nous le refusons.

    Quel crédit pouvons-nous accorder à votre parole? Vous qui agissez sournoisement pour vous emparer de Nos terres ? Comment croire que vous voulez repartir en paix lorsque le fracas des épées retentis la nuit sous Notre ciel ? Comment vous faire confiance lorsque votre langage se limite à violences et menaces ?

    Non, la Franche Comté ne courbera pas l'échine devant vous.

      "Comtois rends-toi! Nenni ma foi."




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Lancelot.
[De retour à Saint-Claude, dans la taverne des Loups Gardien au petit matin]

Après avoir annulé sa participation au tournoi de Genève pour rejoindre son épouse à Saint-Claude, le Bénoïc fêtait comme le vainqueur d'un tournoi, la chance de s'être trouver des nouvelles proies. Une bouteille à la main, il chantonnait, debout sur le comptoir, une petite chanson à leur gloire.

J'entends le loup, le renard et la belette,
J'entend le loup et chanter.
J'entends le loup, le renard et la belette,
J'entend le loup et chanter.


Tapant du pied sur le bois rustique, il poursuivait, toujours aussi fort.

V'la les poltrons de Spiritu Sanguis, qui veulent se mesurer à la grande Sarani !
Des Corleones, bien armées, qui face à des loups se sont fait trouer. Il y avait une louve, il y avait un maure, qui sans hésiter se sont jetés sur leur corps.
Sans parler du Comte à la pioche, qui haut comme trois pommes, leur a foutu les pétoches.

J'entends le loup, le renard et la belette,
J'entend le loup et chanter.
J'entends le loup, le renard et la belette,
J'entend le loup et chanter.


Allez les gars, tous en coeur, on poursuit !

Les loups viendront, les loups viendront,
Et pour sûr, nous les boufferons
Les loups viendront, les loups viendront,
Et pour sûr, nous les boufferons
.*


Les ténébreux se figèrent sur un scribe de sa Fiole

Et toi ! Viens par là, tu vas écrire une lettre pour moi aux marauds de Poligny.

Une fois l'homme, la plume en main et le vélin sur la table, le brun se mit à la narration de sa réponse à l'auteur des Spiritu Sanguis.



Citation:


Aux membres de Spiritu Sanguis,
De moi, Lancelot de Bénoïc,


Il est drôle de voir que même à travers ce vélin, mon destinataire dissimule son identité. La politesse voudrait que l'auteur de cette lettre se présente, mais dans les bas-fonds de votre misérable existence, on n'a pas dû vous apprendre le respect et l'éducation.
Donner de la légitimité à votre action ? Vous savez, l'abus de chanvre est dangereux pour votre santé mentale, venez donc à Saint-Claude, pour une pipe achetée, nous vous offrons des herbes moins nocives. C'est la promo du jour, faut en profiter.

Vous dites que mon épouse est à la botte de couronnés tels que les conseillers ducaux ? Hum... Vous savez, la moindre des choses, c'est de se renseigner quand on avance des choses. Mon épouse met son armée au service du peuple alors que vous, vous n'êtes qu'une bande de mâtins pourris au service d'une gore pissoue qui n'assume pas se prendre une branlée par des loups.
De ce que j'ai entendu de votre Matriarche, elle ne serait qu'une paillarde, enfin bon, vous savez, les rumeurs quoi...

Autre chose, il y a un proverbe qui dit ceci : « Un groupe de loups, c'est une horde. Un groupe de vache, c'est un troupeau. Un groupe d'hommes, c'est souvent une bande de cons ». Je ne vous ferai pas un dessin en vous indiquant dans quelle catégorie, vous faites partie quoique... Pour ne point insulter les vaches, je vous attribue le groupe d'homme. Vous dîtes également qu'un loup avec une chaîne, ce n'est rien d'autre qu'un chien ? Alors au prochain loup attaché que vous croiserez, mettez votre main dans sa gueule, nous verrons si elle en ressortira indemne. Petite leçon du jour : méfiez-vous de l'eau qui dort. Ça vous servira dans votre vie, du moins, pour le peu de temps qu'il vous reste à vivre.

Les loups ne sont point attachés chez nous, c'est une meute, une famille unie qui n'a qu'un seul but, protéger les siens.
En vous en prenant à la mère, c'est la colère des enfants que vous venez de gagner, ce qui n'est pas plus mal, il est difficile d'assouvir leur faim indéniable de viande fraîche. Demandez donc à vos compagnons qui les ont croisés sur la route de Besançon, ils sauront de quoi je parle vu les dégâts dont j'ai eu vent.
Rien que l'odeur du sang qui se répand sur le sol me met en appétit, j'ai donc hâte de venir vous rencontrer pour me satisfaire de votre dépouille comme il me plaira.

Je sais fort bien qu'une guerre se gagne au nombre de batailles, malheureusement pour vous, ce n'est ni la première fois, ni la dernière fois que nous vous mettrons en déroute. Il n'y a ni gloire, ni honneur à tirer de votre révolte à Poligny puisque cela ne touche en aucun cas les Loups Gardiens de Saint-Claude. Si vous voulez gagner cette guerre, c'est contre eux que vous devez vous mesurer et non, en vous en prenant à des innocents qui bossent la majorité de leur temps dans des champs ou des échoppes.

Que peut faire votre Cerbère face à un Phénix qui ne cesse de renaître de ses cendres ? Hélas rien.
Là est la différence entre vous et moi, je n'ai pas peur de la mort pour l'avoir côtoyé pendant des années en tant que bras droit de la faucheuse avec des veaux coquards de votre espèce.
Tout comme ne craignez pas la froideur de la Lune, mais plutôt d'un Phénix en colère, car, c'est de ses flammes que vous allez subir son courroux pour ne finir que poussière.

Je vous dis à très vite.

Fait le 1 février 1462




*Adaptation de la chanson de Manau "J'entends le loup, le renard et la belette"

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Fleur_des_pois
La vengeance est une justice sauvage

Citation:


    De Nous, Gaia Corleone parlant au nom de la Spiritu Sanguis,
    A Vous, Héloïse-Marie de Sparte et actuelle Franc-Comtesse.

    Depuis que Nous sommes arrivés en cette charmante quoique misérable bourgade portant le doux nom de Poligny, Nous n'avons eu de cesse de relire inlassablement les mêmes insultes, les mêmes reproches. Qu'elles émanent d'un prétendu nobliau du nom de Beren de Sparte ou d'un autre, Lancelot de Bénoïc, ou même d'un homme d'église. Le même discours, le même plaidoyer. Tenez-vous des ateliers écriture, pour que vos missives se ressemblent à ce point ?

    Mais trêves de courtoisies inutiles, délaissons ce fabuleux sujet qu'est la composition épistolaire, pour nous recentrer sur l'essentiel : Poligny.
    Est-ce notre faute, à nous, si Vous assurez si peu la défense de vos villes et villages ? Elle est tombée comme un château de cartes non par notre faute, mais par la vostre. Une défense ridiculement dérisoire, et point de vraie armée pour venir la sauver. Pour protéger l'une de vos brebis, vous sacrifiez une partie de votre troupeau. Quelle drôle de mentalité ! Si Nous ne sommes qu'une « bande de pilleurs », Nous avons au moins le sens de la famille. Lorsque l'on touche à l'un de nos membres, la meute entière vient chercher vengeance. De cela, Votre Grasce ferait bien de s'en inspirer.

    Vous nous faites le reproche de ne laisser que nos armes parler. Mais quel langage avez-vous employé, vous-même, lorsque vos armées frappaient l'enfant sans défense et la femme endormie ? Qui est couard en réalité, si ce n'est celui qui s'en prend à une simple troupe pacifique, et se vante de son exploit comme s'il avait abattu un général ennemi ? D'honneur et d'amour propre vous ne possédez poinct. Qu'importe, Nous ferons votre éducation.

    Oui, Nous cherchons bien Vengeance. Car, ma Dame, la vengeance est une forme de justice, qui ne s'embarrasse poinct d'avocats et de juges grassement payés par le parti adverse. Nous réclamons Justice, et la vraie ! Si Vous ne Nous craignez pas, alors qu'attendez-vous pour venir nous déloger ? Si vous ne Nous craignez pas, comment se fait-il que vous laissiez Poligny entre Nos mains sans venir la délivrer ? Vos paroles s'opposent à vos actes. Vous laissez vos terres aux mains d'estrangers, crachez de loin tel un chat apeuré, mais ne faites rien. Qui sont les couards, je le répète ?

    Ainsi Vous ne voulez poinct courber l'échine ? En ce cas, ma Dame, vous risquez fort de perdre la tête.


    La Spiritu Sanguis ne craint personne.

    Gaia Corleone,
    Au nom de la Spiritu Sanguis.







Francis Bacon

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Agnesina_temperance
Citation:


    A vous, Beren mon Chaton,

    Quel impoli, vous faîtes !

    Une demoiselle avec de l'honneur ne se présente poinct à la première lettre qu'elle envoie. Au damoiseau de courtiser et de travailler son verbe pour que la Belle daigne donner son identité. Cela dit, Spiritu Sanguis ne vous répondra pas ce jour, car elle est la noblesse du crime et donc, ne peut s'abaisser à traiter avec des sous-fifres. Seigneur du chaton qui court, appelez-moi Ina Corleone, car ce n'est poinct au nom de mon groupe que je vous réponds, mais pour lui. Voilà votre curiosité satisfaite et j'ai eu le plaisir d'apprendre que vous étiez arrivé sans encombre à Poligny. En pleine forme qui puis est, car votre présence n'est poinct passé inaperçu .

    Trève de plaisanterie, passons aux choses sérieuses.

    Des personnes qui vont ont rencontrés en taverne m'ont racontés des choses très intéressantes sur vous. Vous êtes vraiment un vieux boiteux qui marche avec une canne ?! Je m'attendais à tout sauf de devoir affronter un vieux grabataire qui ne peut quitter son lit sans sa canne ! Très-Haut. Mon sens de l'honneur m'interdit de me battre contre vous. Je vous en conjure, rentrez chez vous. A la réception de votre seconde lettre, je me suis demandée pourquoi tant de dévotion de votre part envers nous et maintenant, je comprends.

    Je comprends pourquoi vous n'avez de cesse de parler de catins qui se font prendre. Votre nostalgie des bordels où vous étiez encore beau, fort et sûr de vous. Messire, je ne suis poinct médicastre mais il est clair que vous souffrez, parce que vous ne pouvez plus posséder de femmes. Vous pouvez cesser d'vouloir que les femmes du Clan se fassent prendre par tous les hommes du Royaume et au-delà, mais prenez le contrôle. N'ayez poinct honte de nous demander de vous apporter quelques polinoises. Poinct de viol. Si femme est dans les bras des Corleone, elle ne peut être que consentante après quelques coups de reins et après une bonne nuit, elle peut consentir à faire quelques efforts pour vous. Je connais une personne qui serait ravie de vous donner quelques plantes pour votre impuissance. Souhaiteriez-vous que je lui en parle ?

    Je souffrirais si vous vous permettiez de refuser; un cadeau ne se refuse poinct. Vous ne pouvez pas me faire plus grand plaisir que de profiter de ma générosité et j'ai aussi dans l'espoir de vous offrir un bain de boue car on m'en a dit très grand bien pour les vieux. Ce sera une bonne occasion pour vous de vous habituer à la terre. C'est toujours bénéfique d'avoir un avant-goût de sa dernière demeure avant d'y avoir droit !

    J'ai remarqué que beaucoup pensaient que nous nous étions servi de l'enfant comme bouclier humain. Poinct. Aucun adulte n'avait sa tête mise à prix. Juste l'enfant. Difficile de faire croire que nous ayons pu nous en servir comme bouclier humain puisque l'armée couarde a décidé de s'en prendre uniquement à un enfant et faire croire qu'elle avait battu un grand ennemi. C'est au nom de cet enfant orphelin de mère comme vous le savez déjà, que nous avons décidé de se venger et parce que la Spiritu Sanguis ne pourrait accepter qu'une chienne se permette d'outrager sans en subir les conséquences. Vous dîtes que vous aurez le plaisir de voir l'enfant se balancer au bout d'une corde, alors permettez-moi de vous faire remarquer que le jours où vous verrez votre rêve se réaliser n'est pas aujourd'hui et ne sera pas demain.

    Parce que malgré que certains nous traitent de poltron et autres insultes, nous sommes encore maître du village.
    Nous repoussons nuit après nuit les assauts.

    On nous a promis l'Enfer et nous l'attendons toujours.
    Peut-être, viendra-t-il demain mais cela n'a pas grande importance, au final.

    Jusqu'à preuve du contraire messire, vous n'avez fait que des promesses et les actes ne se sont pas là.
    Typique des hommes qui n'ont rien dans les braies !

    Personne ne se fera pendre au bout d'une corde mais la personne qui se fera couper la tête, c'est vous. Parce que je suis certaine qu'en plus d'être grabataire, vous êtes atteint d'une démence qui vous fait perdre la tête. Voyons, pensez à vos vieux os.

    Quelle idée de venir se battre face à des jeunes qui ont encore toute la vie devant eux !

    Je vous fais pleins de bisous mon Chaton,

    Ina Corleone.




La lettre de Lancelot est mise sur la pile de courrier. Peut-être répondra-t-elle, peut-être pas. Pas ce soir, en tout cas.
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Devilfred


Oh, un coup de plume par là, un autre ici et pis un grifouillage là. Ah! Pardi, pu d'encre! C'est d'un comble. Il se lève, il va en chercher un autre pot. À force de roupiller et de faire tomber le pot d'encre, il commence à coûter cher de bestioles à tentacules au village. Il lève le parchemin qu'il vient de grifouiller, ça, c'était du grand art! Il le tend à son valet.

Regarde moi ça, Titus, dis moi que c'est de l'Art!

Le valet semble peu enclin à donner son avis, mais se lance finalement.

Messire, on dirait l'oeuvre d'un enfant...

Hééééééééééééééééééééééééé mais comment t'oses toi! Tu veux que je te vires?

Ahhh euh messire, c'est du grand art, vous devriez le faire exposer dans la taverne municipale!

Je préfère. Bon, sinon, y'a quoi d'autre aujourd'hui?

Le valet tend un feuillet au bourgmestre de Saint-Claude. Il étudie attentivement le plan. Plusieurs choses à priori, mais l'une d'entre elles capte son attention. «Écrire un communiqué aux brigands Corleone». Ça promet ça. C'est encore plus intéressant que de faire des mathématiques après tout.

Titus, amène moi un autre encrier... Non deux... J'sens que j'vais faire du brouillon...

Il s'active une fois que Titus est revenu avec ce qu'il lui a demandé. Dans le plus grand art. Lui qui est d'ordinaire vulgaire et simple, il tente de faire un truc propre digne de ce qu'on pourrait attendre d'un homme lettré.

Citation:



De nous Messire Frederik du Val d’Haine, Bourgmestre de Saint-Claude
Aux Corle-machin qui s’en sont pris à Poligny

Salutations!

J’avais envie de vous écrire depuis longtemps en fait, mais je n’osais pas. Je préférais encore boire mon génépi, comptant les sous du village… Faut dire que je trouve ça franchement amusant maintenant de roupiller dans le bureau. Trêve de divagation, venons-en au vif du sujet, ce qui vous intéresse sans doute plus que ma petite vie de bourgmestre profitant des plaisirs de la vie.

J’ouïe dire que vous prenez Poligny ; ma foi, je vous applaudis. C’est là tout un acte de vengeance. J’avais compris à la base que vous en vouliez à la gouverneur Sarani, mais vous vous en prenez à un village ou elle ne réside pas? Oh oui, je dois avouer quand même que vous jouez le jeu de la rançon. On prend la ville en otage et on espère que le comté acceptera bien de leur livrer la rouquine. Le problème majeur ici, c’est que la rouquine en question, c’est une propriété publique de Saint-Claude, autant se dire les vrai choses tant qu’on y est!

Propriété publique de Saint-Claude, ça signifie tout simplement que pour avoir sa tête, faudra exterminer le moindre San-Claudien qui respire. C’est tout simple non? La rouquine, elle n’est pas à vendre, pas même pour un village. La vengeance est un plat qui se mange froid, œil pour œil, dent pour dent, la justice… Vous n’aviez qu’à ne pas trimballer des gens recherchés dans vos groupes et rien de ça ne serait arrivé. Assumez vos erreurs, on assumera les nôtres.

Pour le reste, on vous laisse à vos affaires, vous vous débrouillez pas mal pour provoquer les comtois.

P.S : Il est interdit de se moquer de mon chaton parce qu’il est handicapé, compris?

Frederik du Val d’Haine
Bourgmestre de Saint-Claude



Il se relit, appose son scel, signe en beauté, et puis voilà. Il tend la lettre au Titus qui se chargera de l'expédition.

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