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[RP] « Une tasse de thé pour moi, …

Elisaabeth.
        … une paire de claques pour toi …! »
        D’Élisabeth.


    [ Franche-Comté, à Mesnay, à la fin du mois de Janvier. ]


La neige recouvrait entièrement les terres franc-comtoises. Et ce n’était pas un mal, en fin de compte. Parce que même si Élisabeth n’aimait pas l’hiver pour des raisons qu’elle préférait ne pas exprimer – et qui lui sont propres ! – elle l’admettait volontiers, la neige était magnifique … quand il n’y avait aucune trace de pas ou de roue de carrosse. Encore moins des traces de sabots. Et puis, même si la neige pouvait se montrer ravissante, elle était la principale source des maux de crâne de la Balafrée en hiver. Et quand le soleil tapait dans la neige, autant vous dire que la jeune femme refusait catégoriquement de regarder ce qu’il se passait à l’extérieur, sauf si cela en valait vraiment le coup. Si seulement elle le pouvait, Élisabeth s’enfermerait dans le noir, avec pour seule lumière les feux de cheminée, dans son domaine à Mesnay. Mais malheureusement, la jeune femme avait appris à faire avec, et préférait attendre qu’il n’y ait pas de neige pour sortir, ou alors, attendre sagement que Dame Nature accepte de laisser le printemps revenir. Mais encore une fois, comment pouvait-elle rester enfermée chez elle quand le « devoir » l’appelait ? Et quand nous parlons de devoirs, il est important de préciser que, même quand on ne fout rien de la journée quand on n’a aucune fonction, les devoirs, il y en a des tonnes !

Élisabeth, assise dans un fauteuil en face de la cheminée de le salon des Coquelicots – son salon rouge qu’elle affectionnait particulièrement et qu’elle aimait appeler ainsi –, était plongée dans une intense réflexion. Pour tout vous dire, cela faisait des mois qu’Élisabeth n’avait pas vraiment eu des nouvelles de sa suzeraine. Et pour couronner le tout, elle n’avait reçu, finalement, aucune réponse à ses précédentes lettres. Alors, étant donné que la jeune femme était en Franche-Comté, et la Sparte aussi … Il fallait réfléchir avec prudence pour les événements à venir. Elle ne pouvait nullement jouer le mauvais pion, elle ne pouvait se le permettre. Elle n’accepterait certainement pas perdre l’amitié de la Sparte, même si elle était persuadée que pour l’instant, c’était de la haine que ressentait la Comtesse envers sa vassale. Tout cela à cause d’une obscure histoire dont seuls Guillaume, Héloise Marie et Élisabeth – pas la peine de citer Édouard, puisque ce dernier est mort. Il est donc mort en emportant le secret, il ne risquerait pas de mourir un peu plus pour faire un aveu pareil – possédaient le secret. Hubert, qui passait par-là pour demander quels étaient les ordres à venir en cette belle journée d’hiver, se retrouva comme un con à observer sa maîtresse qui semblait être confrontée à une terrible hésitation. Il se rapprocha doucement et demanda avec douceur – ce qui était rare chez Hubert, avouons-le : «
Vous semblez avoir quelque souci, ma dame. Me trompe-je ? »

Ayant déjà remarqué la présence de son escuyer, Élisabeth tourna son visage vers lui, adressant au passage un sourire peiné. Quelque chose dût lui tomber sur la tête puisqu’elle invita son valet-escuyer à s’asseoir sur un tabouret qui était entreposé à quelques pas de la cheminée. S’exécutant parce que l’aubaine était trop belle et puis, ces rares moments de gentillesse étaient plus qu’occasionnels, il s’installa et resta droit comme un « I » en attendant que la jeune femme prenne la parole. Sauf qu’à la place de la voix, ce fut un soupir qui s’échappa des lèvres élisabéthaines. Un petit rire se fit attendre puis, après avoir secoué doucement la tête, la Balafrée se redressa et toussota avant de prendre la parole :


Il est inutile d’envoyer une autre missive à sa Grandeur. Elle ne me répondra pas.
En même temps …
La jeune femme le fusilla du regard. Méfiance, mon brave. Méfiance est le sentiment que tu devrais ressentir en ce moment-même avant de dire ce que tu t’apprêtes à cracher.
Du moins, je veux dire … Combien de fois lui avez-vous épargné l’humiliation et la souillure de son nom à cause de ses innombrables con… bêtises que vous avez réparé pour elle ?
De nombreuses fois.
La dernière fois fut l’erreur de trop.
Tu le sais pertinemment que l’on ne peut vivre sans avoir commis des fautes. Sinon, comment pourrions-nous apprendre de nos erreurs ?
Sauf qu’il y a erreur et erreur.
Regard interrogateur vers Hubert : Explicite-toi.
Je veux dire par-là que votre suzeraine n’a toujours pas compris qu’il fallait s’assagir, un jour.
Mais elle est jeune ! Elle a le droit de profiter un peu de sa jeunesse !
Mais c’est une comtesse ! Une comtesse pas encore mariée, qui plus est !
Ses prétendants étaient tous très bêtes. Pas un pour en relever l’autre ! En plus, ils pétaient plus haut que leur cul !
Ça, c’est vrai …
Du coup, comment peut-elle s’épargner les pires vices en fréquentant des ignorants comme eux ?
J’sais pas mais …
Je vais lui rendre visite.
Tout de suite ?
Bien sûr ! Il n’est jamais trop tard pour … renouer ?

    [ Le même jour, Arbois ou ses alentours ]


Renouer … renouer … ahah. La bonne blague. Renouer … ce mot trottait dans la tête d’Élisabeth. Ce qu’elle s’apprêtait à faire était une mauvaise idée. Surtout si elle arrivait comme un cheveu sur la soupe, sans prévenir. Quoi que de toute manière, d’une façon ou d’une autre, la Comtesse serait automatiquement au courant de ce qu’il se passait sur ses terres. Enfin … oui, sur ses terres. Triturant sa bague de fiançailles – celle de feu le futur fiancé –, Élisabeth réfléchissait, encore. C’était une mauvaise idée, sans aucun doute. Pourquoi avait-elle eu cette idée d’aller rendre visite à Héloise Marie … mais pourquoi tant de conneries, au juste ? En fait, le trac prenait le dessus. Non pas qu’elle avait peur de la Sparte – peur d’une sale gamine avec une couronne comtale sur la tête ? Pfeu ! Ridicule – mais elle ne savait pas comment, après de longs mois sans nouvelles, la jeune fille allait réagir. La respiration qui commençait à se faire lente, voilà qu’Élisabeth se mit à taper le plafond de son carrosse, de toutes ses forces, en hurlant : « Demi-tour ! DEMI-TOUUUUUUR !!! » sauf qu’elle obtint pour répondre : « DAME ÉLISAAAAAABETH !!! »

À cet instant, la Balafrée reconnut sans peine la voix du valet d’Héloise Marie, Archimède. Foutue … elle était foutue et Archimède n’allait pas lui arranger la tâche. La porte du carrosse s’ouvrit pour laisser apparaître un Archimède joyeux, visiblement heureux de revoir la jeune femme. Résignée, Élisabeth adressa un faible sourire à Archimède avant d’attraper la main de ce dernier pour s’extirper du carrosse. Si l’homme qu’était Archimède n’était pas valet, à coup sûr – et Élisabeth l’aurait parié –, ce dernier lui aurait sauté dans les bras, tant il était heureux de la revoir – certes, c’est peut-être exagéré mais un peu de fantaisie de temps à autre ne fait aucun mal ! Se frottant les mains, une mini conversation débuta entre le valet et la Mesnay :


Comment vous portez-vous depuis … tout ce temps ?
Ça va mieux depuis que vous êtes là ! Pis, je tenais à vous accueillir moi-même !
C’est gentil de ta part, Archimède.
Les vieilles habitudes d’antan reprenaient de plus belle.
Sa Grandeur est là, j’imagine ?
Où voulez-vous qu’elle soit ? Bien évidemment qu’elle est ici !
Vois-tu, j’aurai aimé qu’elle ne soit pas …

Présente ? Voyons, Élisabeth, ne gaffe pas devant le valet de son Altesse !

Enfin bref. Pourrais-tu m’amener voir sa Grandeur ?
Bien …sûr. Veuillez me suivre, il commence à faire frisquet, dehors !

En effet, s’il faisait froid, il y a une logique à cela : nous sommes en hiver. Ils entrèrent ensemble dans le castel. Au fur et à mesure qu’ils traversèrent le castel, Élisabeth donnait son manteau de fourrure, son chapeau et ses gants à Archimède, qui allait forcément les donner à une domestique pour qu’il puisse annoncer la jeune femme auprès de sa maîtresse, enfin … si cette dernière pouvait faire preuve d’un peu de bon sens en montrant, même un petit peu, sa présence dans le château. Bref. Vous l’aurez compris, la jeune fille était soit dans une pièce, soit dans une autre … ou alors, encore dans une autre pièce à l’autre extrémité du château. Casse-tête de meeerde ! On aurait pu faire mieux, n’est-ce pas ? Décidément pas patiente, Élisabeth leva les yeux au ciel et décida de prendre les rênes … en ouvrant chaque porte qui se trouvait dans le couloir. Du moins, normalement, rien n’avait changé dans le châteaaaaau …

Pas ici.

Pas là.

Ni là non plus.
Dame Élisab…
Toujours pas. Chut Archimède ! Vous allez nous faire repérer !
Mais …

Peut-être iciiiiiiiiiiiiiiiii.
Et la porte se referme assez violemment. Ni vu, ni connu, n'est-ce pas ?
Elle est iciiiiii … Est-elle de bonne humeur ?
J’sais pas … Elle semble préférer la solitude.
Humm … annoncez-moi, Archimède. Il est temps.

On reste calme. On reste calme. On reste caaaaaaaaaaaaaaaalme …
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