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[RP]Je vous hais tous les deux, égoïstes

--Mathilda.
Elle en tremblerait presque, elle sait pas trop où se mettre la petite, entre sa loyauté pour sa dame, et devoir rester à sa place. Son audace l'effraie presque autant que l'Irlandais, à croire que la faiblesse de l'Altesse est contagieuse. Elle baisse les yeux à l'énoncé du chevalier, sachant très bien qu'à ses yeux elle a outrepassé les limites, et elle le sait. Elle reste silencieuse un moment, le temps de déterminer s'il est sérieux, ou s'il ne fait que la remettre à sa place. Voyant qu'il attend, elle finit par annoncer en se tordant les mains, fuyant son regard:

"Je ne saurais pas dire à Monsieur ce qu'il doit faire, là ou moi-même je l'ignore."

Les mains se torturent l'une l'autre, tout autant que la conscience de la jeune femme.

"Je n'ai pas prévenu L'Altesse, ni des lettres, ni annoncé votre venue."

Le reste est décousu, le stress venant se joindre à la partie, les larmes lui montent finalement aux yeux.

"Le médecin est venu. Elle saigne comme les dernières fois. Elle en a déjà perdu deux, on ne veut pas perdre un autre héritier. Elle est perdue l'Altesse, elle fait n'importe quoi, et moi je sais pas quoi faire, je suis juste sa dame de compagnie..."

Ca ressemble presque à des excuses.

"Vous n'allez pas repartir à cause de moi?..."

La révérence se fait, au plus bas, pendant qu'elle laisse finalement sortir ses larmes, en silence.

"Monsieur, je n'ai pas cette importance!"
Finn
Une grimace ô combien méprisante accueille les larmes. Il n'a jamais aimé les pleurs et encore moins qu'on tente de le prendre par les sentiments, volontairement ou pas. Mais ne se faisant plus d'illusions sur la valeur du sexe faible depuis longtemps, et trois femelles ayant aujourd'hui décidé d'enterrer ses derniers doutes, l'Irlandais ne s'attarde pas et reprend d'un ton aussi calme que froid.

- « Ravi de l'entendre. Qu'attendez-vous pour la prévenir alors ? »

Contournant la madeleine silencieuse, le Chevalier va se poster au centre de la pièce en attendant qu'elle fasse ce qu'elle sait faire le mieux : obéir.
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Marzina
Ses humeurs faisaient le grand écart depuis bien trois mois maintenant. Trois mois, c'était le temps qu'avaient vécu ses précédents enfants dans son ventre, avant de la laisser seule. Elle en était consciente, elle voyait son ventre qui commençait à pointer doucement, c'était la période où tout se cassait la gueule, à chaque fois. Le stress montait alors que la date fatidique s'approchait, et la tension se retournait contre elle. Parfois, elle pensait à cet enfant, et elle était prête à tous les sacrifices. Parfois, sa jeunesse et son caractère reprenaient le dessus, et elle n'en pouvait plus des privations, d'être clouée au lit. Elle avait toujours adoré tous les plaisirs de la vie, et se retrouvait privée pour des mois de son activité préférée: l'équitation. L'impression de sentir que tout se retourne contre elle, qu'elle est seule, qu'elle est prisonnière.
Le dessin lui avait finalement permis de penser à autre chose. Le pinceau se pose sur la toile doucement, et s'étire lentement. La concentration faisait sortir toutes les pensées, et ce n'était pas plus mal. Pas de nouvelles de Finn, pas de nouvelles d'Alix Ann...Le poignet tremble un peu, le trait de peinture dévie.
Soupir de déception.
On toque discrètement à la porte, elle redresse le nez. Celui petit et rougi de Mathilda se glisse dans l'ouverture.


"Vous avez de la visite, Altesse..."

De la visite? Elle se retire avant même de lui annoncer qui!
En chainse, le visage blême et les lèvres pâles, la blonde se camoufle rapidement les épaules sous sa peau de loup, se trouvant bien peu à même de recevoir qui que ce soit. C'est avec une certaine surprise qu'elle voit Finn s'avancer, et elle le regarde faire quelques pas sans trop savoir quoi dire. Les mots se bousculent finalement, et elle lâche:


"Vous êtes venu?..."

Elle se redresse d'un coup sur le lit, prête à sauter dans ses bras, avant de stopper son geste d'un air las.

"J'ai pas droit de bouger."

Et pour une Tornade, être condamnée à l'immobilité, c'est la pire des tortures.
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Finn
La chambrière disparue, le Gaélique prend le temps d'observer le teint livide de l'Altesse. Depuis l'entrée, l'inquiétude pour la graine le cloue sur place. Il s'approche finalement, dans un soupir douloureux, et s'assoit sur le lit défait. Un sourire s'étire alors péniblement tandis qu'il presse sa main entre ses doigts usés.

- « Vous vous attendiez à ce que j'obéisse complètement à votre lettre ? »

Avouer qu'il a songé à l'envoyer paître ? Que sa façon de vouloir imposer la réconciliation, comme si leur discussion n'avait servi à rien, était tout ce qu'il aurait fallu éviter ? Qu'il méprise de plus en plus la gamine de la mettre dans cet état ? Qu'il lui en veut aussi à elle de s'être foutue dans cette galère, de s'y complaire et de se bercer d'illusions ? De l'avoir rabaissé au niveau de la môme ? Il ne peut pas. Pas sans risquer le drame. Pas plus qu'il ne peut exiger d'elle autant d'efforts qu'elle n'hésite pas à exiger de lui. Son ventre malmené ne lui permet pas même de lui demander un juste retour des choses vis-à-vis de sa sœur, pourtant moins coupable que sa petite protégée. Et c'est ça qui le tue à son tour, lui donnant l'impression de devoir composer avec une deuxième enfant et non la femme ayant suscité le désir d'un mariage. Arrivé là, les désagréables remarques d'une certaine toison rabinée sur les caprices de l'Altesse-Reyne auraient tendance à le convaincre. Tout ce qu'elle lui rappelle depuis leur conversation, c'est la raison qui l'a une fois poussé au divorce, bien avant qu'il ne soit prononcé. Seule différence, il n'arrive pas à s'y résoudre. Elle est trop importante pour lâcher prise.

Sortant de ses pensées, l'Ó Mórdha étouffe son aigreur et baise le front fiévreux. Il n'a pas l'intention de récidiver avec elle mais pour ça, encore faut-il qu'il ne soit pas le seul à lutter.

- « Comme attendu, votre filleule n'a concédé aucun effort. »,reprend calmement l'Irlandais, cessant néanmoins la caresse de sa main. « Elle ne refuse pas seulement de reconnaître ses mauvaises actions comme des torts, elle va jusqu'à essayer de les tourner en vertus. »

En cela, la Marraine peut être fière de sa filleule, l'éducation ainsi que le modèle ont porté leurs fruits. La mauvaise foi, l'inaptitude à la remise en question, tout ça c'est de famille.

- « Je peux pardonner l'immaturité, mais pas sans sincères excuses. C'est pas à moi de lui apprendre ce que d'autres n'ont pas jugé utile de lui enseigner. Et je n'ai pas non plus à en faire les frais. J'ai fait ma part, à vous de faire la vôtre. Si vous voulez que ça s'arrange, faites ce que vous aviez vous-même proposé de faire mais que vous n'avez pas fait. Car elle a beau avancer qu'elle m'apprécie, je ne pourrai le croire que lorsqu'elle aura consenti à ce petit geste de respect dont elle semble toute seule incapable. Et alors, on pourra envisager la famille que vous souhaitez. »

Son regard se perdant un instant dans les yeux de l'Altesse blonde, il s'en détache lorsqu'il réalise que la dernière partie reste la plus dure. Accepter d'éventuelles excuses n'est qu'un début. Il lui faudra ensuite accepter parmi les siens celle à qui il ne reconnaît qu'un orgueil aussi grotesque que démesuré. Trouver des qualités là où il n'en voit pas tout en sachant que la filleule si peu estimée ne l'y aidera pas. S'y résignant, l'Irlandais conclut :

- « J'y veillerai. »
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Marzina
L'Altesse est une enfant, certes, mais qui l'ignore? On la déteste pour ça, on la jalouse même parfois, mais qui le veut en voit les bons côtés. Comme les enfants elle est franche et impulsive, elle est capricieuse et fuyante, mais ses rares moments de douceur n'en sont que plus intenses. Tout est blanc ou noir, la blonde se base sur un système binaire, mais les choses n'en sont-elles pas plus claires?

La môme comme tous ses congénères exècre l'incertitude et craint l'abandon, et ces derniers temps lui ont clairement renvoyé l'image d'un Irlandais fuyant sur lequel sa confiance se mettait à vaciller. Mécanisme d'auto-défense, la princesse se protège, s'emmure à nouveau derrière ces murs qu'il a mis tant de temps à détruire sans aucune patience. Le crabe de l'Irlandais rabat ses pinces sous la carapace, craignant clairement de se les faire bouffer vu l'ambiance actuelle. D'ailleurs au moment où il s'approche, le corps parle et elle s'enfonce entre ses épaules frêles, craignant les coups invisibles. La main est cependant concédée sans hésitation pour le bien de la trêve et elle marmonne:


"A vrai dire, je vous pensais déjà loin."

Cette hantise toujours, qu'il parte, à n'importe quel moment, sur n'importe quel éclat de voix. C'est parce qu'elle connait son histoire qu'elle s'en méfie, qu'elle la craint. Parce que l'Histoire toujours se répète, et que son histoire à elle est jalonnée d'autant d'abandons que son histoire à lui comporte de départs. Elle s'est battue, tant, pour le garder près d'elle. Pour la première fois elle était prête à mettre de côté sa fierté pour courir derrière celui-là quand il lui tourne le dos, pour l'insulter certes, mais quand même. Mais aujourd'hui, l'esprit doit soutenir un corps défaillant, elle n'en a pas la force. Son rêve s'est morcelé, il s'est viandé la tête la première dans l'escalier, et il ne reste plus que la vie désespérante et glaciale pour remplir le vide.
La blonde a toujours été une pessimiste, elle savait au fond d'elle que les choses ne deviendraient pas plus simples parce qu'elle le voulait et qu'elle en avait besoin, mais elle avait eu besoin d'y croire, ne serait-ce qu'un instant.


"Je n'ai pas eu l'occasion de le faire."

La main abandonnée vient fébrilement rajuster la fourrure sur les épaules, les yeux se détournent. La méfiance s'est installée.

"Je lui parlerai. Si la cohabitation est trop difficile, je m'arrangerais pour qu'elle fasse quelques voyages avec Taliesyn."

S'il y avait bien une chose qui s'était renforcée dernièrement, c'était le pacte fraternel. La confiance de la blonde s'était renouée au fil du temps avec celui près duquel elle avait grandi plusieurs années durant, au point qu'elle envisageait maintenant de lui confier sa protégée pour des périodes de longue durée.

"Auprès de lui, elle apprendra loyauté, obéissance, et respect."

Car il lui était clairement apparu que la petite ressemblait en trop à Marie pour qu'elle puisse réellement sévir. La protéger, elle pourrait sans doute aucun le faire. L'éduquer, sur certaines choses aussi. Mais lui apprendre la rigueur, non. L'apprentissage des armes avec Finn, ou plutôt la tentative, avait clairement démontré qu'elle ne possédait pas cette qualité. Difficile d'enseigner ce qu'on ignore.
Voilà la question d'Alix Ann réglée, pour un temps du moins. Ne restait qu'un silence gênant qui s'installe, criant de non-dits. La blonde hésite sur ce qu'elle doit dire, si elle doit le dire, si elle doit même parler, par quoi commencer? Ils ne sont même pas encore mariés qu'ils ont déjà du mal à communiquer! Mais il a fait l'effort de venir, de concéder. Alors finalement, elle prend une grande inspiration, elle se lance.

"J'ai cru que vous alliez partir."

Et maintenant que l'effort était amorcé, les mots s'enchainent, les yeux noirs insolents se levant à nouveau vers l'Irlandais avec l'éclat d'insubordination qui les caractérise.

"A vrai dire, j'ai eu l'impression lors de notre dernière discussion que vous alliez essayer de me changer, et j'aime pas trop cette idée. Alors comme j'ai pas franchement voulu muter en cette chose obéissante que vous me dessiniez, j'ai cru que vous alliez encore faire votre paquetage."

Le tout finissant sur une moue boudeuse tandis qu'elle marmonne, à peine audible:

"Diouer am eus deoc'h.*"
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*vous m'avez manqué
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Finn
À toutes ces paroles, l'Irlandais bascule du mépris vers la pitié. Il se surprend finalement à plaindre l'enfant à problèmes. Comment pourrait-il continuer plus longtemps à la tenir pour responsable de ses actes ? Elle en aurait l'âge, pourtant, mais si elle n'en est toujours pas capable c'est qu'on ne le lui a pas appris. Le défaut d'éducation n'est imputable qu'à ceux qui en ont la charge. Ainsi, ses reproches se tournent désormais à l'unisson vers la Marraine, car la filleule n'est en réalité que la victime des défaillances de tous ces gens qui se disputent sa garde mais qui en oublient d'en faire une adulte.

- « J'ai aussi cru que vous alliez partir, vous avez quitté ma demeure sans me laisser le choix. »

À nouveau, il noue ses doigts au siens, qu'elle ne doute pas qu'il tient à la place qu'il occupe à ses côtés.

- « Vous voulez que je vous dise à mon tour la vérité ? J'ai été dur envers vous en refusant tout net que votre filleule traîne dans mes pattes. Mais tout ce que je vous ai demandé, c'est de remplir votre rôle de mère. Celui que vous me demandez de reconnaître et en vertu duquel je dois l'accepter à nos côtés. Ça signifie la remettre à sa place quand elle me cause du tort, sans quoi c'est vous qui m'en causez. Vous en avez eu l'occasion. Sur le moment comme il y a quelques jours. Au lieu de cette lettre injuste, vous auriez pu vous adresser à la seule fautive, votre fille. On aurait sûrement évité tout ça. Peut-être n'êtes-vous pas capable de tenir cette partie de votre rôle et dans ce cas, si c'est à déléguer à votre frère, qu'il en soit ainsi. »

La colère finit par se taire et le ton de s'apaiser, moins ferme.

- « Maintenant, je ne suis pas venu vous accabler de reproches. Puisque vous me dites aujourd'hui que vous allez lui parler, je vous crois. Je ne sais pas si je pourrais un jour lui faire confiance, elle est trop instable pour permettre que je m'avance là-dessus. L'avenir le dira. Ce que je sais, c'est que je pourrai néanmoins lui trouver une place. Une place digne de ce que vous souhaitiez. Je vous aime assez pour ça. »
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Marzina
Les doigts qui reviennent vers les siens sont accueillis d'un léger sourire, les épaules finalement s'abaissent. Le petit geste si futile libère un poids, la fourrure n'est plus aussi serrée autour des épaules, les mouvements sont plus souples, moins crispés.
Elle humecte ses lèvres, et finit par lâcher:


"J'ai perdu ma mère très jeune, et j'ai été élevée par une nourrice. J'essaie d'apporter à Alix Ann ce que je n'ai pas eu, et qui m'a manqué. Je n'ai jamais affirmé être la plus parfaites des mères, et je sais bien que j'en suis loin. Depuis le jour où Marie me l'a mise dans les bras, je tâtonne, j'essaie de comprendre comment ça fonctionne. Mais maintenant je sais par exemple qu'on n'attrape pas un enfant par le bras quand il est petit..."

Oui, parce qu'elle avait essayé avec Alix, et qu'elle s'était pris des coups de pied.

"...mais je n'ai pas eu le temps de m'habituer avec Alix Ann, elle était là avec ses grands yeux bleus larmoyants toute seule, j'avais promis de l'accompagner tout au long de sa vie, alors j'ai voulu la protéger. J'étais pas prête, ça m'est tombé dessus comme ça."

Elle dirigea alors la main imbriquée dans la sienne sous sa chainse vers son bas-ventre où elle appuya les doigts rugueux pour leur faire distinguer une partie ronde et ferme qui s'était formée il y a peu de temps sous sa peau.

"Mais là, chaque jour je sens grandir la graine en moi, on apprend à se connaitre elle et moi. Je sais qu'elle va arriver, et je l'ai désirée au point de pousser une Sainte à devoir faire un miracle. Et puis vous m'avez promis de m'aider à son éducation, non? On sera deux, pour cette graine. Deux bottes valent mieux qu'une, surtout en matière de bottines, non?"

Et de maintenir un peu plus fort sa main contre son ventre, lui adressant un regard inquiet:

"Finn...Je suis toujours votre crabe hein?..."
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Finn
À la regarder conter les détails de l'histoire, l'Irlandais se demande s'il s'agit de sa manière d'excuser ce que son comportement passé provoque aujourd'hui ou s'il s'agit pour elle de s'excuser à l'avance sur ce qu'il pourrait provoquer à l'avenir. Rien de rassurant. Il ne compte pas se bercer d'illusions en fondant un quelconque espoir de changement chez elle. Pas avec Alix, en tout cas. Elle est foutue. Mais peut-être pas cette graine.

Il la sent à travers sa peau. Le contact du très léger renflement lui inflige ce sourire désespérément idiot qui caractérise le père en devenir. En cet instant, il n'est pas bien différent des autres. Et caressant distraitement la courbe du cocon, le Gaélique force un soupir.


- « Il semblerait, je le crains. Plus que jamais. »

La farce ne fait pas de doute. Le ton tiède n'est rien en comparaison du regard épris qu'il lui adresse, sans quitter son ventre des doigts. C'est la première fois qu'elle le laisse s'en approcher de cette manière, alors il en profite. Pour autant, une question ne cesse de le torturer depuis quelques minutes. L'information pouvant s'avérer précieuse, il avoue son ignorance à demi-voix :

- « Pourquoi faut pas leur tirer le bras ? C'est comme la blague avec le doigt ou ...? »
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Marzina
Ne comprenant pas de quoi il parlait dans son "plus que jamais", la blonde choisit tout bonnement de l'ignorer, se disant que de toute façon, il était encore en train de se payer sa tronche. Et puis il faut dire que la main sur son ventre accapare toute son attention. Elle n'avait jamais trop apprécié ce contact, en fait, elle ne le connaissait pas. Lors de ses précédentes grossesses, elle n'avait pas cherché à lier ces enfants à leur père démissionnaire. Seul Ailvin avait scellé du sceau de sa main sa paternité, qui plus est sur un enfant qu'il savait ne pas être sien. Mais elle avait eu tellement peur de perdre ce bougre de corniaud d'Irlandais, elle s'était dit que par mesure de sécurité l'attacher à l'enfant qu'elle portait ne pourrait que jouer en sa faveur. Alors elle a fait un effort pour supporter le contact et même le provoquer, pour lier le père à son enfant par l'intermédiaire du cocon qu'elle était devenu. Un pacte à trois.

Et finalement, ce n'était pas si déplaisant. Elle pourrait sûrement supporter ça quelques mois si ça permettait à l'Irlandais de prendre la pleine conscience de sa paternité et de la présence de cet enfant qui est le sien. Pour bien enfoncer le clou, elle ajoute:


"Voilà, il va reconnaitre votre main maintenant. Et si vous lui parlez, il va apprendre votre voix. Quand il va naître et que vous allez lui parler ou poser votre main sur lui, il saura qui vous êtes."

Ca a l'air tout niais dit comme ça, peut-être même mignon, mais derrière ça, la blonde dit tout autre chose. "Il sait qui vous êtes maintenant, et si vous disparaissez, il saura qui chercher, il vous reconnaitra comme celui qui l'a abandonné s'il vous croise". Oui parce que cet enfant sera la main vengeresse si l'Irlandais venait à ne pas respecter sa promesse, de ça elle en est certaine. La crainte la rend méfiante, elle prend des précautions, devient plus calculatrice, c'est son avenir à elle en plus de son enfant qui est en jeu.
La question sur le bras la rend dubitative.


"Il faut pas tirer sur le bras parce que l'enfant devient violent après ca. Et il pleure aussi, à vous en exploser les tympans. Ce serait dommage que vous perdiez le second."
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Finn
Tant d'informations à intégrer, la paternité, ça le rend mignon mais un tout p'tit breton...

- « Ça m'étonnerait qu'il sache qui je suis, hein. J'ai posé la main sur quelques gonzesses dans ma vie, quand même, et elles ont rarement su qui j'étais. D'ailleurs, c'était souvent réciproque. »

Sur cet aveu de goujatterie chronique, l'Irlandais tente de rassurer la graine d'une caresse : non, il ne l'abandonnera pas au petit matin celle-là. Déjà, l'Unique en a fait don à une Marzina éprouvant des difficultés à accueillir la vie en ses entrailles. C'est un miracle. Et en outre, cette petite chose lui fait goûter la fierté. Pas seulement pour avoir vaincu la résistance des ovaires de la mère, aussi et surtout parce qu'elle est leur chef d'œuvre.

- « Vous savez, j'aime bien fabriquer des trucs. Que ce soit à la forge ou dans mon atelier de boucher. C'est vraiment épanouissant de travailler la matière pour en tirer le meilleur. Mais alors là, c'est pas du même ordre. C'est encore plus épatant. Vous vous rendez compte ? J'ai créé un être de chair et de sang rien qu'avec mon pénis. Sans les mains ! Et sans l'aide d'un seul outil ! Rien que Patrick et moi. »

Sincèrement impressionné par leur prouesse, il lui vole un baiser. Au diable les tracasseries d'avant, cette bouche lui faisait de l'œil.

- « Par contre, je crois que vous allez devoir vous occuper des cris. On a qu'à dire que j'en suis dispensé, hein ? Je ne peux pas me permettre de perdre mon dernier quart d'audition à gauche, et encore moins mon tympan de droite. J'aurais l'air d'un pot. »
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Marzina
Le nez se fronce sous la réflexion sur la reconnaissance tactile.

"Oui mais c'était des femmes débiles. Notre enfant, c'est nous qui l'avons fait, il est très intelligent, il n'oubliera pas."

Ne pas oublier d'enfoncer les ex au passage, ça peut toujours servir. La caresse sur le ventre pour l'instant resté bien maigrichon la rend dubitative. D'un côté, elle commence à trouver ça agréable, elle en aurait presque envie de sourire béatement. D'un autre côté, ce serait niais et aveu de faiblesse que de devenir dépendante de ce contact. Alors après un moment elle éloigne la main, l'air de rien, fronçant un sourcil.

"Patrick? C'est qui celui-là? Me dites pas que c'est lui qui m'a fait l'amour l'autre nuit sur les routes, quand il faisait noir et qu'on y voyait rien?!"

Ca y est, voilà qu'elle pense qu'il a demandé sournoisement l'aide d'un copain pour l'aider à planter son poireau.

"Et vous vous occuperez des cris autant que moi. Je ne peux pas me permettre de perdre un peu d'audition alors que je suis la seule qui entende correctement. C'est pas trop grave si vous perdez le reste de votre audition, vous n'entendez plus les cris justement. Et puis je serai à vos côtés quand même, on va se marier."

Ou l'art de retourner l'argument de l'autre contre lui, avant de lui voler un baiser à son tour avec un petit sourire innocent pour adoucir la pilule.
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Finn
- « Patrick ! Voyons, mon pénis. »

Ça coule de source, non ? Réflexion faite, peut-être pas. Au moins maintenant, elle sait qui remercier. La caresse écartée, l'attention du Gaélique faiblit. La pesanteur joue sur ses paupières, après des nuits blanches passées à s'inquiéter pour la santé de celle qui avait disparu de son logis pour s'aliter chez elle.

- « Si j'entends plus le môme, vous serez la seule à pouvoir voler à son secours. Il sera en danger, sinon. » Et piquant du nez : « Enfin... Si on a aussi bonne mémoire que lui, vous n'oublierez pas la lettre que vous me devez... Moi je vais fermer un peu les yeux... »

Le Grisonnant tombe comme une masse sur le pageot, s'affalant à moitié sur le douillet sein qui devra dans quelques mois nourrir leur rejeton, un sourire rêveur sur la tronche.
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