Nathan
« Je n'ai jamais promis fidélité à quiconque. Je me suis parfois voilé de la nostalgie de l'innocence fidèle, mais jamais, mes propos à teneur de fidélité ne furent remplis de véracité. Tous sonnèrent creux. »
NATHAN
Johanara & Nathan. Nathan & Johanara. À la vie, à la mort, pour toujours. Hors d'un contexte, leur relation se serait grimée dans des oripeaux sirupeux. Les deux se firent fanatique de l'un, comme de l'autre. Ils étaient indissociables, complémentaires, harmonieux. Pour sûr qu'ils auraient fait un couple parfait. Pour sûr qu'ils auraient été le viatique du désir, la quintessence de la passion. Avec les "si", le monde est refait de bien des manières. Nathan et Johanara furent contraints d'être des amants maudits. Ils ne purent jamais se dirent oui. Ils ne purent jamais espérer un avenir meilleur. Les deux, par des sentiers sinueux, essayèrent de réparer les erreurs d'un lourd passé, sans réussite. Telle une hydre, l'erreur les suivit. Leur amour était tacite, connu de tous, admiré par certains, jalousé par d'autres, vilipendé bien des fois, et pourtant, ils bravèrent les impedimentas tout en renforçant leur assentiment à s'aimer davantage.
Nathan n'eut des yeux que pour elle, pendant bien des années. Il la plaça en haut de son désir. Il la convoita, la décrocha mais jamais, jamais il ne la toucha, juste à peine... Il eut l'audace de l'effleurer. Et, juste un effleurement eut raison de son désir. La sylphide eut le goût de linaccessible, et, Apollon, tel un enfant gâté, gagea d'atteindre l'impossible. Un sysiphe qui les conduirait, inévitablement au drame. L'opiniâtreté chez les Ambroise eut des atours suicidaires. Les urbanités, les simagrées, les déférences, tout ce qui faisait Ambroise au public n'était que vétille entre eux. Ils s'aimaient. Il était nu pour elle. Elle était nue pour lui. Dans les eaux troubles d'une vie à moitié gâchée. Les tendres regards, les nuits entières où ils se lovèrent dans leurs bras, les rires, les peines, les joies, l'espoir... Leurs souvenirs purent se résumer en un apophtegme. La véritable passion. Un amour où le boudoir fut envisagé et jamais atteint, un amour haut en couleur, à l'image de leurs caractères. Un faix parcimonieux, impossible de partager. Ils portèrent le poids de leur amour dans l'opulence, le faste et la démesure.
Nathan connut la déchéance. Il frôla mort, il vit l'homme mourir. Il s'engagea dans le courroux. Il retourna sa veste. Être probe dans ce monde ne lui servit à rien. L'assassinat se fit aussi bien dans la chair de son sosie que dans son esprit bavoché. Il retourna à Limoges. Un duc en perdition, prêt à se jeter dans les bras de sa famille qu'il dénigra par le passé. Il se sentit affaiblit, dépossédé, abattu et pour la première fois de sa vie, réellement ruiné. Sidjéno n'était plus que l'ombre de lui-même. Où était parti la dorure ? Où était parti le teint éclatant ? Loin. Très loin. Affaibli, tel un tiercelet, le teint diaphane, il dut se plier aux dures règles de la vie.
Et pourtant, on l'accueillit, il retrouva une partie de son honneur, une partie de sa force, de sa puissance, les thuriféraires revinrent, il oublia les péripéties et redevint un faquin avec lequel l'amour était une affaire coriace.
Ils se revirent. Elle lui avoua avoir pleurer toutes les larmes de son corps. Il lui montra sa surprise. Elle le frappa. Il se laissa faire. Impassible. Elle s'égosilla. Il trembla. Elle se jeta dans ses bras. Il lui donna son étreinte. Elle se nicha dans son cou. Il prit sa tête avec délicatesse. Elle le regarda. Il l'embrassa. Des retrouvailles poignante. Elle réussit à lui redonner l'envie. Elle sut le faire avec ténuité.
Les jours passèrent et le passé reprit le dessus. Un soir, dans une taverne, le marasme fit fureur. Elle comprit que la passion de Nathan ne lui était pas entièrement destinée. Elle comprit qu'il eût été victime et pourtant elle le condamna au même rang que son amant. Un secret de polichinelle, un seul fit de sa cousine une duchesse courroucée.
Pour la première fois, Johanara et Nathan se livrèrent une haine réciproque. Une haine qui telle un ver les pourrissait de l'intérieur. La situation ne pouvait continuer. La colère eut été une estocade pour les deux. Nathan décida de la revoir, un soir, en la cathédrale Saint-Étienne de Limoges. Le vent s'engouffrait dans l'édifice. Les lumières manquèrent de s'éteindre de nombreuses fois. Dans les ténèbres ils se retrouvèrent. Il la toisa, belle, d'albâtre, précieuse. Ce qui patenta une fois de plus son amour pour la gracieuse créature.
-J'ai toujours aimé vous apercevoir, cousine. Vous n'avez jamais été ladre pour vos étoffes. Mais, toute chose est égale par ailleurs, et, votre façon de vous positionner en intermédiaire de premier plan dans cette sombre histoire est d'une générosité mal placée. Comprenez bien, que vous fûtes bien des choses en sommes toutes. Vous n'avez jamais épargné mon cur, vous me le détruisîtes par bien des manières, et, même alors que j'eusse l'envie de vous grimer en sorcière, vous êtes restée à mes yeux, seulement la muse de ma vie.
Il la regarda, il sut de tout temps lui parler.
-Vous me devez des excuses. Je vous attends. Je vous promets en contrepartie aucune diatribe, aucune galéjade, juste un sourire et un merci.
_________________
NATHAN
Johanara & Nathan. Nathan & Johanara. À la vie, à la mort, pour toujours. Hors d'un contexte, leur relation se serait grimée dans des oripeaux sirupeux. Les deux se firent fanatique de l'un, comme de l'autre. Ils étaient indissociables, complémentaires, harmonieux. Pour sûr qu'ils auraient fait un couple parfait. Pour sûr qu'ils auraient été le viatique du désir, la quintessence de la passion. Avec les "si", le monde est refait de bien des manières. Nathan et Johanara furent contraints d'être des amants maudits. Ils ne purent jamais se dirent oui. Ils ne purent jamais espérer un avenir meilleur. Les deux, par des sentiers sinueux, essayèrent de réparer les erreurs d'un lourd passé, sans réussite. Telle une hydre, l'erreur les suivit. Leur amour était tacite, connu de tous, admiré par certains, jalousé par d'autres, vilipendé bien des fois, et pourtant, ils bravèrent les impedimentas tout en renforçant leur assentiment à s'aimer davantage.
Nathan n'eut des yeux que pour elle, pendant bien des années. Il la plaça en haut de son désir. Il la convoita, la décrocha mais jamais, jamais il ne la toucha, juste à peine... Il eut l'audace de l'effleurer. Et, juste un effleurement eut raison de son désir. La sylphide eut le goût de linaccessible, et, Apollon, tel un enfant gâté, gagea d'atteindre l'impossible. Un sysiphe qui les conduirait, inévitablement au drame. L'opiniâtreté chez les Ambroise eut des atours suicidaires. Les urbanités, les simagrées, les déférences, tout ce qui faisait Ambroise au public n'était que vétille entre eux. Ils s'aimaient. Il était nu pour elle. Elle était nue pour lui. Dans les eaux troubles d'une vie à moitié gâchée. Les tendres regards, les nuits entières où ils se lovèrent dans leurs bras, les rires, les peines, les joies, l'espoir... Leurs souvenirs purent se résumer en un apophtegme. La véritable passion. Un amour où le boudoir fut envisagé et jamais atteint, un amour haut en couleur, à l'image de leurs caractères. Un faix parcimonieux, impossible de partager. Ils portèrent le poids de leur amour dans l'opulence, le faste et la démesure.
Nathan connut la déchéance. Il frôla mort, il vit l'homme mourir. Il s'engagea dans le courroux. Il retourna sa veste. Être probe dans ce monde ne lui servit à rien. L'assassinat se fit aussi bien dans la chair de son sosie que dans son esprit bavoché. Il retourna à Limoges. Un duc en perdition, prêt à se jeter dans les bras de sa famille qu'il dénigra par le passé. Il se sentit affaiblit, dépossédé, abattu et pour la première fois de sa vie, réellement ruiné. Sidjéno n'était plus que l'ombre de lui-même. Où était parti la dorure ? Où était parti le teint éclatant ? Loin. Très loin. Affaibli, tel un tiercelet, le teint diaphane, il dut se plier aux dures règles de la vie.
Et pourtant, on l'accueillit, il retrouva une partie de son honneur, une partie de sa force, de sa puissance, les thuriféraires revinrent, il oublia les péripéties et redevint un faquin avec lequel l'amour était une affaire coriace.
Ils se revirent. Elle lui avoua avoir pleurer toutes les larmes de son corps. Il lui montra sa surprise. Elle le frappa. Il se laissa faire. Impassible. Elle s'égosilla. Il trembla. Elle se jeta dans ses bras. Il lui donna son étreinte. Elle se nicha dans son cou. Il prit sa tête avec délicatesse. Elle le regarda. Il l'embrassa. Des retrouvailles poignante. Elle réussit à lui redonner l'envie. Elle sut le faire avec ténuité.
Les jours passèrent et le passé reprit le dessus. Un soir, dans une taverne, le marasme fit fureur. Elle comprit que la passion de Nathan ne lui était pas entièrement destinée. Elle comprit qu'il eût été victime et pourtant elle le condamna au même rang que son amant. Un secret de polichinelle, un seul fit de sa cousine une duchesse courroucée.
Pour la première fois, Johanara et Nathan se livrèrent une haine réciproque. Une haine qui telle un ver les pourrissait de l'intérieur. La situation ne pouvait continuer. La colère eut été une estocade pour les deux. Nathan décida de la revoir, un soir, en la cathédrale Saint-Étienne de Limoges. Le vent s'engouffrait dans l'édifice. Les lumières manquèrent de s'éteindre de nombreuses fois. Dans les ténèbres ils se retrouvèrent. Il la toisa, belle, d'albâtre, précieuse. Ce qui patenta une fois de plus son amour pour la gracieuse créature.
-J'ai toujours aimé vous apercevoir, cousine. Vous n'avez jamais été ladre pour vos étoffes. Mais, toute chose est égale par ailleurs, et, votre façon de vous positionner en intermédiaire de premier plan dans cette sombre histoire est d'une générosité mal placée. Comprenez bien, que vous fûtes bien des choses en sommes toutes. Vous n'avez jamais épargné mon cur, vous me le détruisîtes par bien des manières, et, même alors que j'eusse l'envie de vous grimer en sorcière, vous êtes restée à mes yeux, seulement la muse de ma vie.
Il la regarda, il sut de tout temps lui parler.
-Vous me devez des excuses. Je vous attends. Je vous promets en contrepartie aucune diatribe, aucune galéjade, juste un sourire et un merci.
_________________