Vasco.
[Mâcon, février 1462]
L'italien était de retour dans la pièce où il avait laissé ses vêtements avant le duel. Les dernières paroles d'Agnésina rebondissaient sur les parois de son esprit et le mettaient en colère. Il ramassa le morceau de savon de Marseille qu'il trimballait dans ses affaires, s'apprêtant à nettoyer son corps de la pellicule d'huile qui le recouvrait. Le dernier regard d'Agnésina apparut à la surface de l'eau, dans le bac près de lui : un regard qu'il imaginait dur et méprisant. Fuyait-il lui aussi en avant? Se cachait-il derrière de faux-semblants? Mais de quoi se mêlait-elle hein? Qu'est-ce qui lui permettait, à elle, de décider pour lui comment il aurait dû réagir? Comment une femme pouvait oser prétendre ça? Mais pour qui se prenait-elle? Pour qui?!?!?!?
Elle ne se prend pour personne en particulier, pauvre abruti! Elle a raison, et tu le sais! Elle met son âme à nu devant toi, et toi tu lui balances un salmigondi de mots incompréhensible, une salade niçoise d'idées sans aucun fond. S'il faut qu'on t'explique tout, elle vient simplement de te dire : tu es peut-être physiquement plus fort qu'elle le sicilien, mais tu n'es juste qu'un couard, un homme qui n'est même pas capable de s'assumer, de reconnaître ses faiblesses...
- Mais vas-tu te taire oui?!?!?!?
D'un geste rageur, Vasco rompit le maléfice en brisant la surface de l'eau d'un jet de savon. Le regard de la Corleone s'évapora dans les remous du liquide transparent. Il n'arrivait pas à décolérer. Les dernières paroles d'Ina l'avaient littéralement mis hors de lui et sa conscience ne faisait que souffler sur les braises ardentes de son courroux une haine qui était dirigée contre lui mais qu'il était facile pour lui de maquiller sous les traits d'Agnesina Temperance Corleone. Il s'empara de sa chemise et s'apprêta à la passer rageusement par la tête.
Tu ne te laves pas?
- Non !
Tu sais que ton corps est couvert d'huile n'est-ce pas?
- Oui, je sais. Merci maman! T'as pas vu que j'ai retiré le plus gros pendant que tu me faisais ton sermon?
Et tu vas te balader ainsi? Avec une chemise huileuse qui colle à ta peau? Tu veux que tout le monde se moque de toi? Où alors tu veux lui montrer la forme de tes muscles saillants sans en avoir l'air? Te prends-tu pour une donzelle qui enfile une robe mettant sa poitrine en valeur et qui s'étonne par la suite qu'on ne la regarde pas droit dans les yeux? Hum?
- Tais-toi!
Tu lui concèdes la victoire alors? Tu acceptes d'être la risée de tous? Qu'elle se gausse de toi et de ta chemise collante?
- Mais tais-toi! Je ne veux plus t'entendre! Je n'ai pas besoin de tes conseils!
Vasco envoya d'un geste de dépit sa chemise à l'autre bout de la pièce. Il récupéra le savon et à la hâte, il retira la pellicule de graisse qui n'avait servi à rien. Riche idée qu'il avait eu là! Oh oui! Riche idée! Totalement inutile effectivement! Assis sur une caisse de bois, les coudes sur les genoux, le visage dans les mains, la tête penchée vers le sol, il ferma les yeux. Une goutte d'eau se fraya un chemin au travers de sa barbe pour venir mourir dans le bac d'eau sale et huileuse. Un ploc sonore rompit le silence du moment. L'eau froide sur son corps avait tempéré ses sentiments, calmé ses tourments. Enfin...un peu!
On sait tous les deux pourquoi tu te comportes comme ça n'est-ce pas?
- Tais-toi! Je ne veux pas t'entendre, je t'ai dit! Je vais aller lui dire que j'en ai assez de tout leur petit groupe! Je m'en vais, tu m'entends? Pfffuuuuiiit.... Je disparais! Je vais trouver du travail ailleurs! Dans un endroit où l'on me respectera! Où l'on me jugera sur ma valeur et non pas sur ma naissance. Je trouverai bien un groupe où le respect entre les membres a un sens.
Tu sais, ça n'est pas parce que tu es italien qu'il faut jouer ta vie sur le ton de la comédie. Ici, tu peux être toi-même. Tu n'as pas de rôle à endosser pour rouler dans la farine tel ou tel client. Tu t'emportes...pour rien! Tu amplifies ses paroles, les déformes. Tu entends ce que tu veux bien entendre. Elle n'a rien fait d'autre que de t'avouer sa...enfin...faiblesse. Si elle a osé le faire, c'est parce qu'elle a confiance en toi. Tu sais comment ils sont les Corleone d'habitude? Brutal, bestial, sanguinaire. Spiritu Sanguis... C'est ça l'image qu'il veulent donner d'eux! Et ils le sont! Mais ils ne sont pas que ça non plus! Si tu ne te rends pas compte qu'elle vient de t'intégrer à son cercle de confiance...c'est que tu es stupide Velasco Visconti! Pas facile la vie de brigand hein? On croit qu'on peut tout se permettre. On prend ce qu'on veut, quand on veut. Liberté absolue et gains rapides? Oui, mais voilà, si tu pratiques sans aucun principe, tu te transformes vite en brute sanguinaire sans conscience. Tu oublies pourquoi tu fais ça. Tu ne te mets plus de limite. Tu deviens un animal qui ne fait pas ça pour atteindre un objectif ou par besoin, tu fais ça par appel de la violence et du sang. Tu perds ton humanité pour au profit d'une bestialité pure et simple. Elle, elle te ressemble Vasco. Bien plus que les autres membres du clan. Elle est comme toi... Excepté qu'elle a le courage d'exprimer ce qu'elle ressent alors que toi tu as passé ta vie à fréquenter les catins parce que tu penses que tu n'es pas capable d'aimer. Tu prétends qu'aimer n'est pas une faiblesse? Alors pourquoi t'en protèges-tu tant? Tu sais jouer les séducteurs, mais quand vient le moment de la vérité, tu te défiles toujours. Tu as peur marin! Oui peur! De toi!
Pressant le pas, il regagna les quartiers de la ville, direction l'auberge où ils logeaient. Aux enfants qui lui tendaient la main pour obtenir une pièce ou une pomme, il balança un regard noir. Il traversa le marché, s'arrêta un instant devant les étals des tisserands, y croisant braies et chemisiers pour dames, ce qui ne fit qu'amplifier sa frustration. Toujours survolté, il entra dans l'auberge où quelques poivrots s'échangeaient les derniers ragots de la ville. Il monta les escaliers deux à deux, se présenta dans la chambre d'Ina et poussa la porte.
- Ina! Il faut que l'on s'explique toi et m...
Tutoiement. Sa phrase s'arrêta nette alors qu'il réalisa ce qui venait de se passer. Devant lui, dos à lui, la jeune fille était tout simplement entrain de changer de vêtements. L'italien en resta coi quelques instants alors que ses yeux se portaient sur celle qu'il venait d'affronter il n'y a peu en lice. Il lui fallut un peu de temps avant de se sentir bête. Il avait même du mal à réaliser tout l'incongru de la situation présente. Si jamais Arsène ou Gabriele se pointaient à ce moment en se demandant pourquoi la porte de leur soeur était ouverte, nul doute qu'il aurait du mal à donner des explications qui tiennent debout. C'est gênant. Très gênant même. Ça lui coupe tous ses moyens au marin! Pour peu, le rouge lui monterait aux oreilles.
Et c'est toi qui voulait lui inculquer des leçons de savoir-vivre hein? Dis-dons, tu trouves que c'est normal d'entrer dans la chambre d'une femme sans même frapper à sa porte? Sans même attendre qu'elle t'ait autorisé à entrer? C'est impoli! Non! C'est très impoli! Et embarrassant n'est-ce pas? Je suis curieux de voir comment tu vas t'en sortir maintenant, mossieu qui n'assume pas! Tu pourrais peut-être lui dire que son bain est prêt et lui demander si elle veut que tu lui frottes le dos avec ton fameux savon de Marseille?
- Je...Enfin... Comment dire... Vous avez... Enfin j'ai...
]Vasco passa sa main dans cheveux, geste typique chez lui d'une situation inconfortable. Il leva l'objet qu'il avait dans sa main, dans un geste hésitant et maladroit.
- Votre pince! Celle qui tenait votre chignon... Je... Celle que je vous ai retiré...
Il déposa l'objet sur la petite table basse qui se trouvait à deux pas sur la gauche.
Je... Disons que... Enfin, je vous la laisse là. Au cas où vous en auriez besoin...Si vous voulez, je puis vous aider à... la replacer.
Vasco?
- Quoi?
Tu pourrais peut-être te retourner?
- Qu... qu...Quoi? Me retournez? Ahem...Oui...Bien sur!... Me retourner!
Tu vois? Elle ne plaisantait pas quand elle te disait attendre que tu lui paies de nouveaux vêtements hein? Allez va! Prends ses mesures et surtout excuse-toi pour ton impolitesse en lice, pour être entré chez elle sans frapper, pour être arrivé les mains vides. Tu sais, avec elle, je crois qu'il faut vraiment que tu prennes un nouveau départ. Tu devrais l'inviter à avoir une conversation franche et calme. Ça vous changerait pour une fois!
Echec et mat oui! Après que la Reyne et le Roy s'étaient envoyés des épluchures du centre de l'échiquier, ne voilà t-il pas qu'elle s'était effeuillée devant lui pour lui faire perdre toute contenance après lui avoir fait perdre le contrôle de soi. Décidément, les Reynes de notre époque sont bien trop perfides pour les Roys des Deux-Siciles.
_________________
- T'es prêt coco? A mon top, vous lancez le générique. 3...2...1... Go!
" Vous n'avez pas suivi les épisodes précédents? Eh bien, tant pis pour vous! Parce qu'il faut bien avouer que ça valait au moins une nomination aux Oscars! Enfin... Dans la catégorie premier rôle féminin, il n'y a pas de doute! Pour le reste, c'est...litigieux, je le reconnais! Mais ne vous inquiétez pas, on va vous résumer tout ça pour que vous compreniez bien l'intensité psychologique qui se joue dans les épisodes suivants... Taverne de Mâcon la grande. C'est là que tout a commencé par un geste des plus anodins. Velasco Visconti, fatigué par le manque d'éducation des filles du clan Corleone, redresse Agnesina Temperance Corleone de la chaise dans laquelle elle s'était affalée avec un manque de classe désolant. Enfin... aux dires du sicilien bien évidemment! Celle-ci, n'appréciant pas la familiarité du marin l'a mis au défi de l'affronter en lice. C'est ainsi qu'un soir, après vêpres, nos deux héros se retrouvent en lice. Huilé et torse nu, Vasco prend l'initiative et délie le chignon de son opposante. Ina réplique par un coup au plexus solaire qui envoie le sicilien buter contre un pilastre sur lequel sa tête vient cogner. S'en suit un duel où se mélangent joute martiale et casuistique. Agnesina se retrouve au sol. Les paroles de son adversaire viennent la chercher au plus profond de son être, et au grand étonnement de Vasco, elle lui déclare qu'elle a un faible pour lui. Les deux zigotos se disputent. Vasco rompt le duel. Agnesina a le dernier mot avant de quitter les lieux à son tour. "
L'italien était de retour dans la pièce où il avait laissé ses vêtements avant le duel. Les dernières paroles d'Agnésina rebondissaient sur les parois de son esprit et le mettaient en colère. Il ramassa le morceau de savon de Marseille qu'il trimballait dans ses affaires, s'apprêtant à nettoyer son corps de la pellicule d'huile qui le recouvrait. Le dernier regard d'Agnésina apparut à la surface de l'eau, dans le bac près de lui : un regard qu'il imaginait dur et méprisant. Fuyait-il lui aussi en avant? Se cachait-il derrière de faux-semblants? Mais de quoi se mêlait-elle hein? Qu'est-ce qui lui permettait, à elle, de décider pour lui comment il aurait dû réagir? Comment une femme pouvait oser prétendre ça? Mais pour qui se prenait-elle? Pour qui?!?!?!?
Elle ne se prend pour personne en particulier, pauvre abruti! Elle a raison, et tu le sais! Elle met son âme à nu devant toi, et toi tu lui balances un salmigondi de mots incompréhensible, une salade niçoise d'idées sans aucun fond. S'il faut qu'on t'explique tout, elle vient simplement de te dire : tu es peut-être physiquement plus fort qu'elle le sicilien, mais tu n'es juste qu'un couard, un homme qui n'est même pas capable de s'assumer, de reconnaître ses faiblesses...
- Mais vas-tu te taire oui?!?!?!?
D'un geste rageur, Vasco rompit le maléfice en brisant la surface de l'eau d'un jet de savon. Le regard de la Corleone s'évapora dans les remous du liquide transparent. Il n'arrivait pas à décolérer. Les dernières paroles d'Ina l'avaient littéralement mis hors de lui et sa conscience ne faisait que souffler sur les braises ardentes de son courroux une haine qui était dirigée contre lui mais qu'il était facile pour lui de maquiller sous les traits d'Agnesina Temperance Corleone. Il s'empara de sa chemise et s'apprêta à la passer rageusement par la tête.
Tu ne te laves pas?
- Non !
Tu sais que ton corps est couvert d'huile n'est-ce pas?
- Oui, je sais. Merci maman! T'as pas vu que j'ai retiré le plus gros pendant que tu me faisais ton sermon?
Et tu vas te balader ainsi? Avec une chemise huileuse qui colle à ta peau? Tu veux que tout le monde se moque de toi? Où alors tu veux lui montrer la forme de tes muscles saillants sans en avoir l'air? Te prends-tu pour une donzelle qui enfile une robe mettant sa poitrine en valeur et qui s'étonne par la suite qu'on ne la regarde pas droit dans les yeux? Hum?
- Tais-toi!
Tu lui concèdes la victoire alors? Tu acceptes d'être la risée de tous? Qu'elle se gausse de toi et de ta chemise collante?
- Mais tais-toi! Je ne veux plus t'entendre! Je n'ai pas besoin de tes conseils!
Vasco envoya d'un geste de dépit sa chemise à l'autre bout de la pièce. Il récupéra le savon et à la hâte, il retira la pellicule de graisse qui n'avait servi à rien. Riche idée qu'il avait eu là! Oh oui! Riche idée! Totalement inutile effectivement! Assis sur une caisse de bois, les coudes sur les genoux, le visage dans les mains, la tête penchée vers le sol, il ferma les yeux. Une goutte d'eau se fraya un chemin au travers de sa barbe pour venir mourir dans le bac d'eau sale et huileuse. Un ploc sonore rompit le silence du moment. L'eau froide sur son corps avait tempéré ses sentiments, calmé ses tourments. Enfin...un peu!
On sait tous les deux pourquoi tu te comportes comme ça n'est-ce pas?
- Tais-toi! Je ne veux pas t'entendre, je t'ai dit! Je vais aller lui dire que j'en ai assez de tout leur petit groupe! Je m'en vais, tu m'entends? Pfffuuuuiiit.... Je disparais! Je vais trouver du travail ailleurs! Dans un endroit où l'on me respectera! Où l'on me jugera sur ma valeur et non pas sur ma naissance. Je trouverai bien un groupe où le respect entre les membres a un sens.
Tu sais, ça n'est pas parce que tu es italien qu'il faut jouer ta vie sur le ton de la comédie. Ici, tu peux être toi-même. Tu n'as pas de rôle à endosser pour rouler dans la farine tel ou tel client. Tu t'emportes...pour rien! Tu amplifies ses paroles, les déformes. Tu entends ce que tu veux bien entendre. Elle n'a rien fait d'autre que de t'avouer sa...enfin...faiblesse. Si elle a osé le faire, c'est parce qu'elle a confiance en toi. Tu sais comment ils sont les Corleone d'habitude? Brutal, bestial, sanguinaire. Spiritu Sanguis... C'est ça l'image qu'il veulent donner d'eux! Et ils le sont! Mais ils ne sont pas que ça non plus! Si tu ne te rends pas compte qu'elle vient de t'intégrer à son cercle de confiance...c'est que tu es stupide Velasco Visconti! Pas facile la vie de brigand hein? On croit qu'on peut tout se permettre. On prend ce qu'on veut, quand on veut. Liberté absolue et gains rapides? Oui, mais voilà, si tu pratiques sans aucun principe, tu te transformes vite en brute sanguinaire sans conscience. Tu oublies pourquoi tu fais ça. Tu ne te mets plus de limite. Tu deviens un animal qui ne fait pas ça pour atteindre un objectif ou par besoin, tu fais ça par appel de la violence et du sang. Tu perds ton humanité pour au profit d'une bestialité pure et simple. Elle, elle te ressemble Vasco. Bien plus que les autres membres du clan. Elle est comme toi... Excepté qu'elle a le courage d'exprimer ce qu'elle ressent alors que toi tu as passé ta vie à fréquenter les catins parce que tu penses que tu n'es pas capable d'aimer. Tu prétends qu'aimer n'est pas une faiblesse? Alors pourquoi t'en protèges-tu tant? Tu sais jouer les séducteurs, mais quand vient le moment de la vérité, tu te défiles toujours. Tu as peur marin! Oui peur! De toi!
Pressant le pas, il regagna les quartiers de la ville, direction l'auberge où ils logeaient. Aux enfants qui lui tendaient la main pour obtenir une pièce ou une pomme, il balança un regard noir. Il traversa le marché, s'arrêta un instant devant les étals des tisserands, y croisant braies et chemisiers pour dames, ce qui ne fit qu'amplifier sa frustration. Toujours survolté, il entra dans l'auberge où quelques poivrots s'échangeaient les derniers ragots de la ville. Il monta les escaliers deux à deux, se présenta dans la chambre d'Ina et poussa la porte.
- Ina! Il faut que l'on s'explique toi et m...
Tutoiement. Sa phrase s'arrêta nette alors qu'il réalisa ce qui venait de se passer. Devant lui, dos à lui, la jeune fille était tout simplement entrain de changer de vêtements. L'italien en resta coi quelques instants alors que ses yeux se portaient sur celle qu'il venait d'affronter il n'y a peu en lice. Il lui fallut un peu de temps avant de se sentir bête. Il avait même du mal à réaliser tout l'incongru de la situation présente. Si jamais Arsène ou Gabriele se pointaient à ce moment en se demandant pourquoi la porte de leur soeur était ouverte, nul doute qu'il aurait du mal à donner des explications qui tiennent debout. C'est gênant. Très gênant même. Ça lui coupe tous ses moyens au marin! Pour peu, le rouge lui monterait aux oreilles.
Et c'est toi qui voulait lui inculquer des leçons de savoir-vivre hein? Dis-dons, tu trouves que c'est normal d'entrer dans la chambre d'une femme sans même frapper à sa porte? Sans même attendre qu'elle t'ait autorisé à entrer? C'est impoli! Non! C'est très impoli! Et embarrassant n'est-ce pas? Je suis curieux de voir comment tu vas t'en sortir maintenant, mossieu qui n'assume pas! Tu pourrais peut-être lui dire que son bain est prêt et lui demander si elle veut que tu lui frottes le dos avec ton fameux savon de Marseille?
- Je...Enfin... Comment dire... Vous avez... Enfin j'ai...
]Vasco passa sa main dans cheveux, geste typique chez lui d'une situation inconfortable. Il leva l'objet qu'il avait dans sa main, dans un geste hésitant et maladroit.
- Votre pince! Celle qui tenait votre chignon... Je... Celle que je vous ai retiré...
Il déposa l'objet sur la petite table basse qui se trouvait à deux pas sur la gauche.
Je... Disons que... Enfin, je vous la laisse là. Au cas où vous en auriez besoin...Si vous voulez, je puis vous aider à... la replacer.
Vasco?
- Quoi?
Tu pourrais peut-être te retourner?
- Qu... qu...Quoi? Me retournez? Ahem...Oui...Bien sur!... Me retourner!
Tu vois? Elle ne plaisantait pas quand elle te disait attendre que tu lui paies de nouveaux vêtements hein? Allez va! Prends ses mesures et surtout excuse-toi pour ton impolitesse en lice, pour être entré chez elle sans frapper, pour être arrivé les mains vides. Tu sais, avec elle, je crois qu'il faut vraiment que tu prennes un nouveau départ. Tu devrais l'inviter à avoir une conversation franche et calme. Ça vous changerait pour une fois!
Echec et mat oui! Après que la Reyne et le Roy s'étaient envoyés des épluchures du centre de l'échiquier, ne voilà t-il pas qu'elle s'était effeuillée devant lui pour lui faire perdre toute contenance après lui avoir fait perdre le contrôle de soi. Décidément, les Reynes de notre époque sont bien trop perfides pour les Roys des Deux-Siciles.
_________________