Anthoyne
[Logis ducal du château d'Amboise, le 18 janvier 1462]
Le jour fatidique est arrivé. Anthoyne va se passer la corde au cou, une idée qui ne l'effrayait guère jusqu'à aujourd'hui. Cependant, face au mur, l'âme s'affolle, oppressée par les circonstances et la perte de liberté à venir. Pourtant, il sait que sa future femme ne sera pas celle qui l'étouffera, au pire, il se dit que la piplette le rendra sourd. Il a beau tenté de se rassurer, il n'y arrive pas. Quelque chose le dérange. Le problème est le regard des gens. Comment le verront-ils ? Lui, épouser une si jeune femme. Il en a presque des scrupules. Et encore cela, il pourrait le supporter. Mais que dire du regard d'Ellesya ? A cette pensée, il se sent fautif de se marier, comme s'il l'abandonnait une seconde fois et cette fois-ci, pour une femme et devant le regard du Très Haut, ce qui rend l'abandon pérenne. Elle était déjà informée mais l'officialisation rendrait peut-être la douleur plus intense. Espérait-elle peut-être qu'il laisse tomber ce projet en annulant le mariage ? Cette idée trotte dans sa tête. Cependant à cet instant, il est déjà trop tard. Le son des cloches le sort alors de sa torpeur. Le fort tintement provenant de la collégiale annoncent le début des hostilités. Cela fait bien une vingtaine de minutes quAnthoyne est prêt. De la pièce où il se trouve, il a vu sur la cour et sur l'édifice religieux. Malgré la distance, il reconnait quelques personnes à leur stature et leur geste. Leur présence dans cette cour ne lui fait ni chaud, ni froid, quoiquil sent la pression montée. Toutefois, même si langoisse est présente, il arrive facilement à dissimuler cette faiblesse. Il jette un dernier regard aux hommes et femmes dAmboise qui saffairent depuis des heures pour la réussite de ce mariage. Habituellement étranger à quelconque organisation de festivités, son mariage na pas fait exception à la règle. Lensemble des démarches ont été effectuées par Elendra, ce qui fut une surprise pour lui, la pensant totalement empotée. Quant à la préparation de la collégiale et du château, même sil avait donné quelques indications, il soupçonnait sa cousine dy avoir ajouté sa petite touche, au moins dans la gestion des troupes. Cette pensée le dérangea mais lheure nétait pas au débat intérieur. Rénumérant dans sa tête tout ce qu'il a dû effectué, il repense aux ordres qu'il avait passé pour la décoration de la collégiale. Il avait expressément demandé de ne pas trop charger l'intérieur afin de laisser à la vue de tout le monde la hauteur des voûtes et la beauté des ogives représentant le blason d'Amboise agrémenté de sculptures diverses flattant les activités nobles telles la chasse. Cette volonté de laisser dévoilé cette partie du bâtiment avait pour but de montrer la grandeur de la famille, si le château n'avait pas réussi à convaincre les invités. Un long tapis aux croix aristoteliciennes et autres motifs religieux avait été déroulé face à l'autel. Le reste avait été décoré aux couleurs des familles et des fiefs des deux futurs mariés. Les bancs travaillés par les menuisiers locaux devaient être disposés de façon à que personne ne soit spolié derrière les majestueuses colonnes en calcaire blanc de la région. Du moins dans les premiers rangs. Avant l'arrivée des premiers invités, Anthoyne avait vérifié l'avancement. Les gens d'Amboise habitués à la préparation de grandes réceptions avaient effectué un très beau travail qui avait satisfait Maillé. Avant de quitter l'aile du château outre il s'était préparé, il réajuste ses habits. Certes très bien travaillés et magnifiquement parés, lui permettant de se distinguer en tant que futur époux, ils lui sont bien trop inconfortables pour qu'il puisse les apprécier à leur juste valeur. Il ouvre la porte et se trouve nez à nez avec un valet essoufflé. Ce dernier lui assène comme une réprimande :
"Messire ! Vous allez être en retard ! Il vous faut presser le pas si vous ne voulez pas que votre fiancée et vos invités patientent et se demandent de la sincérité de vos sentiments
- Tsss ! J'arrive, j'arrive ! Nous ne sommes pas à cinq minutes près."
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Le jour fatidique est arrivé. Anthoyne va se passer la corde au cou, une idée qui ne l'effrayait guère jusqu'à aujourd'hui. Cependant, face au mur, l'âme s'affolle, oppressée par les circonstances et la perte de liberté à venir. Pourtant, il sait que sa future femme ne sera pas celle qui l'étouffera, au pire, il se dit que la piplette le rendra sourd. Il a beau tenté de se rassurer, il n'y arrive pas. Quelque chose le dérange. Le problème est le regard des gens. Comment le verront-ils ? Lui, épouser une si jeune femme. Il en a presque des scrupules. Et encore cela, il pourrait le supporter. Mais que dire du regard d'Ellesya ? A cette pensée, il se sent fautif de se marier, comme s'il l'abandonnait une seconde fois et cette fois-ci, pour une femme et devant le regard du Très Haut, ce qui rend l'abandon pérenne. Elle était déjà informée mais l'officialisation rendrait peut-être la douleur plus intense. Espérait-elle peut-être qu'il laisse tomber ce projet en annulant le mariage ? Cette idée trotte dans sa tête. Cependant à cet instant, il est déjà trop tard. Le son des cloches le sort alors de sa torpeur. Le fort tintement provenant de la collégiale annoncent le début des hostilités. Cela fait bien une vingtaine de minutes quAnthoyne est prêt. De la pièce où il se trouve, il a vu sur la cour et sur l'édifice religieux. Malgré la distance, il reconnait quelques personnes à leur stature et leur geste. Leur présence dans cette cour ne lui fait ni chaud, ni froid, quoiquil sent la pression montée. Toutefois, même si langoisse est présente, il arrive facilement à dissimuler cette faiblesse. Il jette un dernier regard aux hommes et femmes dAmboise qui saffairent depuis des heures pour la réussite de ce mariage. Habituellement étranger à quelconque organisation de festivités, son mariage na pas fait exception à la règle. Lensemble des démarches ont été effectuées par Elendra, ce qui fut une surprise pour lui, la pensant totalement empotée. Quant à la préparation de la collégiale et du château, même sil avait donné quelques indications, il soupçonnait sa cousine dy avoir ajouté sa petite touche, au moins dans la gestion des troupes. Cette pensée le dérangea mais lheure nétait pas au débat intérieur. Rénumérant dans sa tête tout ce qu'il a dû effectué, il repense aux ordres qu'il avait passé pour la décoration de la collégiale. Il avait expressément demandé de ne pas trop charger l'intérieur afin de laisser à la vue de tout le monde la hauteur des voûtes et la beauté des ogives représentant le blason d'Amboise agrémenté de sculptures diverses flattant les activités nobles telles la chasse. Cette volonté de laisser dévoilé cette partie du bâtiment avait pour but de montrer la grandeur de la famille, si le château n'avait pas réussi à convaincre les invités. Un long tapis aux croix aristoteliciennes et autres motifs religieux avait été déroulé face à l'autel. Le reste avait été décoré aux couleurs des familles et des fiefs des deux futurs mariés. Les bancs travaillés par les menuisiers locaux devaient être disposés de façon à que personne ne soit spolié derrière les majestueuses colonnes en calcaire blanc de la région. Du moins dans les premiers rangs. Avant l'arrivée des premiers invités, Anthoyne avait vérifié l'avancement. Les gens d'Amboise habitués à la préparation de grandes réceptions avaient effectué un très beau travail qui avait satisfait Maillé. Avant de quitter l'aile du château outre il s'était préparé, il réajuste ses habits. Certes très bien travaillés et magnifiquement parés, lui permettant de se distinguer en tant que futur époux, ils lui sont bien trop inconfortables pour qu'il puisse les apprécier à leur juste valeur. Il ouvre la porte et se trouve nez à nez avec un valet essoufflé. Ce dernier lui assène comme une réprimande :
"Messire ! Vous allez être en retard ! Il vous faut presser le pas si vous ne voulez pas que votre fiancée et vos invités patientent et se demandent de la sincérité de vos sentiments
- Tsss ! J'arrive, j'arrive ! Nous ne sommes pas à cinq minutes près."
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