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[RP]Mariage d'Elendra d'Acoma et d'Anthoyne de la Louveterie

Anaon

    Les mains posées sur les frêles épaules d'Elendra, elle ne dit rien. L'ancien chaperon s'est exécutée quand la jeune mariée est venue la chercher. Elle n'a pipé mot quand elle l'a vu se déshabiller. Et lorsque que la jeune fille a lâché ses mots, l'Anaon a compris, ou a pressenti plutôt, le grave de l'instant. Elendra a été déparé de son velours selon ses vœux, délestée de perles et passements pour afficher le brocart sombre du deuil. Les macarons ont cédé pour une plus large crépine.
    A nouveau, elles empruntent le chemin menant à la collégiale.

    Les doigts incitent à avancer autant qu'ils se veulent doux, gantés et enfouis dans l'épaisse pelisse qu'elle a jeté temporairement sur les épaules dénudée d'Elendra. Les azurites se posent à côté d'elle. Nyam a été retrouvée, Fenrir en bon chien de garde reste collé aux jambes fluettes, un pan de robe de la jeune fille pommée coincé entre ses dents, en singerie de laisse. Elfry, de l'autre côté d'Elendra... La procession ne moufte pas d'un mot et ce silence en escorte leur donne des allures de cortège funèbre. L'Anaon se sent mal. Elendra en noir. Elle, rigoureuse dans ses habits d'homme pas plus colorés, a l'impression de ressembler à un bourreau conduisant l'épousée à la mort. Si les gorges sont intactes, c'est pourtant bel et bien un couperet qui est tombé sur l'humeur.

    Que dire... Il n'y a rien à dire pour tenter d'apaiser la peine muette d'Elendra. Et l'Anaon ne dit rien, pour avoir trop vécu ces moments-là, pour savoir qu'aucune formule de circonstance ne pourra apaiser le cuisant de la perte. La compassion devient injure. Les condoléances sont des insultes. Les mots sont outrages, parce qu'ils prétendent pouvoir combler la plaie si fraichement ouverte. La vie continue, elle n'aurait pas aimé vous voir si triste, ni pensez pas, çà ira vous verrez, le temps fera son office, elle sera toujours dans votre cœur.... Qui a déjà vécu, a déjà su, qu'une fois passé l'enfance et ses candides incompréhensions, il n'y a rien de plus con à entendre et à dire pour tenter de réconforter une endeuillée. Et Elendra n'est sans doute plus une enfant...

    D'une douce pression de main, l'Anaon arrête la d'Acoma et la troupe du même fait, devant la porte qui les mènera dehors, au devant la collégiale. La mercenaire fait face à la jeune fille, cherchant un instant à lover ses yeux dans les siens. Et les mains remontent, prenant en coupe les joues de lys, et les lèvres se posent avec une affection sincère sur le front de la jeune fille. Un baiser tendre qu'elle laisse durer... avant de se détacher et parler d'une voix de velours.

    _ Attendez ici, je vais aller chercher votre fiancé et votre père.


    Les mains restent arrimées au visage attristé de sa Mirabelle, le cœur véritablement crevé de la voir dans cet état. Puis un sourire qui se voudrait réconfort vient étendre doucement ses lèvres ébréchées.

    _ Restez bien avec elle...

    Le regard se pose sur Elfry puis sur Nyam.

    _ Tu restes avec les filles, ma aelig, d'accord ? Je reviens vite. Ne bouges pas. Fenrir, assis !

    Et le canin gros comme un veau se pose, oreille pointées et guilleret, robe de Nyam toujours gardée dans la gueule. Alors l'Anaon s'éloigne, puis passe la porte pour se prendre de plein fouet la claque de l'hiver. Et alors... Et alors l'Anaon se met à courir.

    C'est un bien drôle de mariage que voilà. Pas de cérémonie sur le parvis, faut-il croire, à cause du froid qui ne manquerait pas de geler l'assemblée, pas d'arrivée traditionnelle en cheval carillonnant de grelots parce que... bah parce qu'on est à côté, déjà, et parce qu'il aurait été impossible sans doute de faire monter Elendra sur un canasson. On a perdu un témoin. Anaon va apprendre qu'on a pommé le prêtre aussi... Un bien étrange mariage, oui et bien que personne ne lui ait donné les rênes pour éviter la débâcle, la balafrée a jugé tout naturel d'en attraper le mors. Puisqu'il y a toujours quelqu'un qui courre après tout le monde pour tenter de faire tenir l'organisation et bien... C'est elle qui se charge de courir.

    La balafrée s'arrête brièvement devant le parvis de la collégiale, analysant d'un tour de rétine les visages présents sans trouver le désiré. Et de repartir au milieu des velours et des fourrures sans prendre le temps de relever qu'elle dénote dans l'ambiance, donnant plus une allure d'écuyer, ainsi en garçonne, qu'à une réelle invitée. Mais d'une, la mercenaire est bel et bien invitée et de deux, c'est même elle qui a préparé la mariée.

    Prête à débouler dans le saint lieu, sa volonté se fracasse sur son aversion viscérale vouée à la foy d'Aristote et toutes ses manifestations. Mais prenant son hésitation à contre-pied, la mercenaire fonce de plus bel par les portes de l'église. C'est au petit trot qu'elle remonte la nef, peu soucieuse de la bienséance exigée dans pareil lieu. D'une – à nouveau -, elle est païenne, de deux, elle est pressée.

    Les prunelles accrochent soudainement la cible délogée. Elle se presse. Sa main attrape presque brusquement sans le vouloir, le bras du mari.

    _ Il faut que vous veniez voir votre fiancée maintenant... Elle n'a plus de témoin. Et puis on va quand même opter pour l'entrée en bonne et due forme...

    Bonjour Anthoyne, je suis ravie de vous revoir. Vous vous souvenez de moi, n'est-ce pas ? Ça avait été rapide, certe, mais j'avais eu le temps de planter la graine pour un mariage, sans même m'en rendre compte. C'est qu'il s'en est passé des choses depuis l'Anjou ! Ah Ah !... Oui. Mais pour les retrouvailles, on avait pas vraiment le temps.

    _ Il me faut son père... où est son père ? J'sais même pas à quoi il ressemble son père ! Mais il nous le fait MAINTENANT.


    Chuchotis insistants. Déjà que ce mariage ne se passait pas spécialement à la traditionnelle.. une mariée en deuil, un témoin décédé, la moité des protagonistes pommés... En parlant protagoniste, la tête de la balafrée se tourne dans tous les sens.

    _ Votre témoin à vous est là ? Le curaillon est prêt ? Il est où ? Il a dit quoi ? C'est le parvis ou j'fais rentrer tout le monde dedans ?
Nyam
Le cortège qui escortait la mariée était bien étrange... Une mercenaire habillée en homme, une rousse arc-en-ciel avec son dragon, et une princesse des fées tenue en laisse par un chien si gros que cela ne devrait pas exister... D'ailleurs, sur la robe bleue persistait une plume jaune de poussins. Dans ses bras Nyam tenait un panier remplis de pétales séchés de fleurs. Anaon s'était dis qu'en lui donnant une mission et un objet à tenir, sa protégée resterait tranquille environ... cinq minutes. Et pour le moment cela marchait. Ou plutôt Fenrir la tenant lui empêchait de partir déambuler. Le changement de robe de la mariée lui était passé au dessus de la tête. Après tout, la deuxième aussi était joli et si elle préférait le noir au rouge. Chacun ses goûts.

Maman ordonna une halte et se proposa de partir en avant. Nyam lui adressa un sourire ravissant et emplis du grand vide de son esprit alors qu'elle lui demandait de rester sagement avec les filles. Oui elle le ferait... Du moins tant qu'elle s'en rappellerait. En fait, ce fut seulement le chien plus lourd qu'elle, assis en tenant sa robe dans sa gueule, qui l’empêcha de vadrouiller dès qu'Anaon eut disparu de son champs de vision. A la place, elle posa son panier à ses pieds et commença à retirer ses chaussures, les posant l'une puis l'autre, de part et d'autre de la porte, dissimulées dans les coins. Pour quelle raison n'arrivait-elle pas à garder de chaussures à ses pieds ? Mystère... Elle ne pouvait s'empêcher de les ôter. Pieds nus, elle joua un moment avec ses orteils avant de commencer à s'en prendre à ses jolies tresses que Maman avait si patiemment réalisée, les défaisant une à une et libérant une cascade d'or blanc qui dévalait sur ses épaules en vagues successives. Quand elle ne pouvait pas déambuler, Nyam avait tendance à s'occuper comme elle pouvait sans se rendre compte que cela ne se faisait pas.

Finalement, elle tenta sa chance en marchant mais le bruit du tissus qui se déchire la ramena un peu sur terre. Elle contempla avec consternation le pan de coton bleu que Fenrir tenait encore dans sa gueule et qui manquait maintenant à sa robe. Le chien coucha les oreilles, penaud, n'ayant pas pour habitude d'abîmer les vêtements de l'adolescente, la suivant d'ordinaire quand elle errait. Sauf que là, Anaon avait dis de ne pas bouger... Et il n'avait pas bougé d'une patte, déchirant la belle tenue bleue.


Ah ben c'est malin... Tu as tout cassé. Méchant Fenrir.

Malheureux, le chien baissa la tête, baissant sa vigilance. Quand il releva la tête, la petite blonde avait filé. L'animal lâcha un grognement résigné. Là, il allait se faire enguirlander quand Anaon reviendrait et le retrouverait seul avec les chaussures, le panier et un bout de robe... Sans Aelig.... Nyam était donc sortie dans le froid, indifférente au vent qui soufflait. Ses pieds nus foulant le sol froid, elle frissonna tout de même un peu. Finalement elle s'arrêta devant la porte de l'Eglise, passant une tête curieuse par l’entrebâillement, observant vaguement tout ce beau monde qui se pressait à l'intérieur. Les yeux bleus parcouraient les rangs, cherchant Maman ou tout autre visage qui pourrait lui sembler familier.
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Anthoyne
Son pied bat rapidement le sol. La patience d’Anthoyne atteint ses limites. L’officiant n’est toujours pas présent alors que la cérémonie aurait dû commencer depuis plusieurs minutes. Les invités commencent également à s’impatienter et malgré leur présence dans un édifice religieux, cela s’entend. Les chuchotements ou murmures augmentent et produisent un brouhaha permanent. L’hypothétique futur marié tente tant bien que mal de garder son calme malgré les scènes de discussion négative entre invités qu’il s’imagine, Machin critiquant cela, Bidule se moquant de ceci. Dans son malheur, il leur concède bien que rien ne va mais ça le vexe tout de même. La seule chose qui le retient de ne pas faire d’esclandre et demander à toutes ces personnes de la boucler est qu’il se trouve sur les terres de sa cousine. Toutefois, c’est sans compter sur les efforts d’une balafrée pour rompre ce fragile équilibre de son esprit.

Il ne l’a pas entendu arriver, bien trop pris par ses pensées négatives. En sentant la pression sur son bras, il sursaute, surpris d’un tel geste. Aussitôt il se retourne et son étonnement est encore plus grand lorsque ses yeux se fixent sur la trentenaire mais il la laisse parler. Au fil et à mesure que les mots sortent de la bouche de la garçonne, il prend sur lui-même pour ne pas exploser de rage. Mission à moitié réussie.


« Comment ça le témoin d’Elendra n’est pas là ?! Vous vous moquez de moi, c’est ça ?! Et vous avez perdu le père d’Elendra également ? Très fort ! »

Il remarque que sa voix avait porté dans toute la collégiale. Après s’être raclé la gorge, il reprit sur un ton plus faible.

« De toute façon, qu’est-ce que ça change, l’officiant, ou le curaillon comme vous dites, n’est pas arrivé. Enfin soit, en attendant, trouvons ce témoin et ce père. Pour ce dernier, c’est un grand barbu aigri. »

Fait un geste de la main vers Lexhor.

« Pas lui. Je sais qu’il est grand, barbu mais il est moins aigri que Zeiss. De plus, c’est l’époux de ma cousine, la maîtresse des lieux et également mon témoin, celle que vous ignorez depuis quelques instants. J’ai vu le paternel aujourd’hui. Il doit être dans les parages ou alors il a abandonné son enfant comme un bon père le ferait. »

Ca, ça vaut pour son propre père qu’il n’a jamais vu, de ce qu’il se souvient.

« Attendez-moi un instant. »

Il se tourne vers Sya.

« Il faut trouver un officiant. S’il te plaît, aide-moi. Peux-tu envoyer quelqu’un sur Tours ? Là, je dois régler un problème. Elendra n’a pas son témoin et son père a disparu. Merci…»

Son regard revient sur Anaon.

« Venez. »

Il remonte la nef d’un pas rapide, ne s’assurant même pas qu’Anaon le suit. A la sortie, il bouscule Nyam.

« Aah ! Mais ce n’est pas possible ! Qui c’est celle là ?! »

Son ton exprime très bien son agacement. Alors qu’il allait repartir, il remarque les pieds nus de la jeune femme.

« Mais elle n’a rien aux pieds ! Elle est folle ! »

A l’attention d’Anaon, sans prendre garde de la réaction de l’une et de l’autre.

« Prenez-la avec vous, on la ramène au château, elle va attraper la mort. »

Ce détail « réglé », il presse le pas pour atteindre l’ouverture que lui a indiqué l’ange gardien d’Elendra. Avant d’entrer, il se retourne et plonge son regard dans celui de la bretonne : «Ne me dites surtout pas que si je vois Elendra dans sa robe de mariée, ça porte malheur car je n’en ai rien à faire. Au point où nous en sommes, ça ne changera pas grand chose. » Il ignore encore à quoi s’attendre. Sa main tire la poignée et la porte s’ouvre sur Elendra dans sa sombre tenue. Le sang d’Anthoyne ne fait qu’un tour puis il entre dans une colère noire. Ses yeux sont injectés de sang et dans son cou, ses veines ressortent. Ses gestes sont amples et violents et par mégarde, il a failli frapper la jeune d’Acoma.

« NOM DE DIEU ! Qu’est-ce que c’est que ça ?! QU’EST-CE QUE C’EST QUE CA ?! Vous souhaitez me ridiculiser, c’est ça ?! Et après, à l’autel, vous allez dire « non », histoire d’enfoncer le clou ?! Vous marier avec moi est si douloureux pour vous habiller ainsi ?! OH ! Vous n’allez pas me prendre pour un idiot longtemps ! Vous allez vite apprendre que vous allez devoir me montrer du respect ! EST-CE CLAIR ?! EST-CE CLAIR ?! Retirez-moi ça ! Si vous n’avez rien d’autres, mettez la robe du dimanche de la première paysanne croisée ! Je n’en ai rien à foutre ! MAIS CHANGEZ-VOUS ! TOUT DE SUITE ! »

[Edit : modification d'un terme]
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Elendra
Votre amie s'est envolée dans une tas de flamme. Retournez à la case départ. Ne réclamez pas 200 écus. Si au moins elle avait pu me léguer quelque chose aussi! C'est une princesse non de Dieu. Quel égoïsme de laisser sa meilleure amie crouler sous les dettes.

Quoi que… Je n'étais techniquement pas encore endettée, mais après la nuit de noces. Je le serais et pas qu'un peu. C'est à se demander si ça valait vraiment la peine que je me marie. Parce que tout m'incitait à faire le contraire. Un papa réticent. Pas de dot officielle. Pas de témoin. Pire un témoin que le Très-Haut vous a volontairement volé! La cousine sérieuse l'avait dit… Un mariage était une promesse devant le Très-Haut… Et peut-être qu'en récupérant une âme qui m'était chère, Il tentait de m'envoyer un message : « Elendra…. ceci est la pire connerie que vous pourriez faire. Je prend Luisa pour que vous réfléchissiez un peu à vos actions. »

Eh bien. Je vais vous avouer. Ça marche. Je réfléchis. D'un côté, il aurait pas tord le Très-Haut. J'ai pas du tout envie de me faire voler mes fesses. Surtout pas par Anthoyne. De l'autre, Luisa m'a dit de me marier et d'être heureuse.

Ah oui! Ce serait une bonne façon de dire au Très-Haut que je m'oppose à ses méthodes barbares pour me faire réfléchir! C'est pas en tuant tous les gens qui m'entourent qu'il réussira à me contrôler! Il aurait pu envoyer un ange me voir en songes pour me dire de réfléchir à cette union sept fois plutôt qu'une, au lieu de tuer une innocente! Ça lui apprendra à ce Tout-en-Haut! Et j'espère que vous m'entendez réfléchir! Vous! En Haut! Parce que croyez-le ou non! Mais pour venger la mort de Luisa et vous apprendre les bonnes manières : je me marierai avec Anthoyne! Peu importe le prix!

Et le prix, je croyais très bien le connaître. 2 500 écus, plus intérêts.

C'est alors qu'Elfry me serra contre elle, tentant de me rassurer.


Heureusement que toi t'as pas laissé le Très-Haut t'emporter… Sinon je serais bien seule aujourd'hui… que je lui répond doucement, faisant référence à son long séjour dans sa maison de guérison ou quelque chose comme ça. Comme quoi, la Charlie qui devait être à la base constitué de trois soeurs : la rousse, la blonde et la brune, était maudite, car elle n'avait jamais - ou presque - réussit à rassembler plus de deux membres en même temps!

Je laisse donc Anaon s'occuper de tout. Sans piper mot. Je la laisse me conduire jusqu'à la collégiale, rassurée par ses mains posées sur mes épaules. Une façon de me dire qu'elle est là pour moi. Au moins, le Très-Haut n'a pas eu l'audace de s'en prendre à ma maman de substitution. Elle ne dit rien. Personne ne dit rien. Et c'est bien comme ça. Qu'est-ce qu'il y aurait à dire de toute façon? « Anthoyne vous trouvera sans doute ravissante dans cette robe »? « Vous êtes la mariée la plus radieuse qui soit »?

Vaut mieux rien dire que de mentir. Vaut mieux attendre devant la porte. Je hoche donc la tête, soulagée qu'Anaon se propose pour faire peu importe ce qu'il y ait à faire.

Et maintenant, on attend. On attend qu'Anaon revienne pour me rassurer. Pour me dire que tout ira bien. Qu'Anthoyne est là. Parce que c'est tout ce qui compte vraiment. Je regarde du coin de l'oeil, Nyam qui retire ses chaussures, mais ne dit rien. Qu'elle le fasse si ça l'enchante. Il y en a qui ne peuvent plus le faire là où ils sont. Laissons-la donc, la pauvre.

Et la porte s'ouvre. C'est sans doute Anaon qui vient annoncer que l'heure est venue. Dans un instant je serai devant l'autel. Dans deux instants je serai mariée. Dans trois, consommée. Et à quatre on en parle plus. Ce sera finit un bonne fois pour toute et je pourrai passer les prochaines semaines à vivre mon deuil en paix.

La porte s'ouvre, mais ce n'est pas Anaon. La porte s'ouvre non pas sur la femme rassurante et posée, mais bien sur mon énergumène de futur mari énervé hurlant à tout va. La cause? Ma robe visiblement. Et depuis quand les hommes s'intéressent-ils à la mode, vous pouvez me dire?

Stupéfaite, je le laisse déblatérer, silencieuse, passant à un cheveux de recevoir une main énervée en plein visage. Anthoyne semblait être un homme tout à fait charmant qu'elle disait! Mais visiblement il avait ses limites, comme tout être humain je suppose. Je ne supportais pas qu'on me force à monter à cheval. Il ne supportait pas que je porte une tenue de deuil le jour de notre mariage. C'était raisonnable.

Ce qu'il ne savait pas toutefois, c'est que coulait dans mes veines l'art de la réplique et de la répartie, le tout jumelée à une voix foncièrement puissante, sans compter un don pour la parole et les longs discours. Je tenais ça de ma mère… Et le sang lavanesque n'avait qu'une seule envie. Le pousser à l'aide de mes deux mains contre la porte pour oser ainsi m'adresser la parole! Et lui répondre avec plus de force dans la voix qu'il n'avait du le faire, histoire que tous les invités entendent ce scandale et que l'un d'entres eux ait la présence d'esprit de s'opposer à ce mariage : ce que je n'oserais jamais faire, à mon grand désespoir.

ON APPELLE « ÇA » UNE ROBEUH, DE, DEUILEUH! ET ELLE M'A COÛTÉ UNE FORTUNE! ALORS NOOON JE NE VAIS PAS METTRE LA ROBE DU DIMANCHE D'UNE PAYSANNE! que je commencerais par hurler. Je reprendrais mon souffle et poursuivrais comme suit :

VOUS CROYEZ QUE JE SERAIS ICI SI J'AVAIS L'INTENTION DE DIRE NOOOON?! Parce qu'écoutez-moi bien! Si j'avais voulu vous humilier je serais pas venue jusqu'ici! J'aurais plié bagages et je serais repartie en Lorraine!

Laissez-moi tuer votre témoin et on verra après si vous avez envie, vous, d'arborer le rouge! De vous marier tout court même! Pour ensuite vous faire déshabiller par un inconnu juste parce que vous avez eu l'inconscience d'accepter de le marier! Et sans avoir la moindre idée de pourquoi, bonté divine, il faudrait que vous vous déshabilliez!

En plus! Vous êtes laid! Je ne l'avais jamais remarqué avant, mais maintenant que vous criez je le remarque! J'aurais dû écouter mon père! Et puis vous savez quoi?! J'aime Guillaume! Et je l'ai même embrassé!

Ça vous en bouche un coin hein?!

Alors que vous! Vous êtes vieux et vous êtes même pas foutu de vous être marié une seule fois! J'avais pitié de vous, mais maintenant je comprend pourquoi aucune femme ne veut de vous! Vous êtes ignoble! Méchant! Insensible! Mal poli! Et je vous déteste!


Je le détestais oui… Mais pas de là à dire quelque chose comme ça. C'était pas Luisa quand même. Et puis je n'avais vraiment pas envie de finir avec une claque à la figure. J'avais déjà assez mal comme ça, sans en plus avoir la joue en feu.

Heureusement pour moi. J'avais un père. Posé. Réfléchi. Heureusement, je n'étais pas au mieux de ma forme. J'étais néanmoins têtue et si j'ai décidé de porter cette robe c'était pour une raison. Une raison bien précise. Et je ne vais pas me changer une troisième fois, ce mariage a bien assez trainé. Je décide donc de briser ce silence qui planait pendant que je me remettais du choc de voir mon futur mari s'emporter de la sorte.


Luisa est morte. Je l'ai appris, il y a quelques minutes à peine. Je ne me changerai pas. que je prend le soin d'articuler, lentement en le fixant droit dans les yeux afin que le message s'encre bien dans sa petite tête de linotte.

Et au cas où vous ne sauriez pas. D'ailleurs, je doute que vous sachiez. Luisa c'était mon témoin. Ma meilleure amie. Et même presque ma soeur. Mais j'imagine que vous ne pouvez pas comprendre.

Et si je suis ici c'est que je compte bien dire « oui » devant cet autel, sinon je ne serais pas venue. Croyez-moi. J'avais espéré que ça pourrait… rendre cette journée plus… heureuse. Mais je crois que j'ai vraiment choisi le mauvais époux pour que ce le soi. J'aurais sans doute dû écouter mon père.

Je répète donc que je ne me changerai pas. Et si ça ne vous plait pas vous n'avez qu'à annuler le mariage vous même. J'ai fait la promesse de me marier avec vous et je le ferai. Et pour ce qui est du respect… Inutile de vous mentionner que j'espère que vous n'oserez plus jamais me faire la moral à ce sujet. Ni demain, ni jamais.

Pour reprendre vos mots donc. Je n'en ai rien à « foutre » que vous vouliez que je me change.


Voilà qui est dit. Je le regarde donc avec sérieux. Pas un sourire, pas une larme. Il serait bien trop satisfait de me voir pleurer. Et je vous avouerais que je suis assez fière de ce sens de la répartie qui vient de me tomber du ciel. Sûrement un cadeau de Luisa qui s'est dit : « Han, il va voir ce satané bâtard qu'on cri pas contre mon Elendra comme ça! »

Est-ce qu'on peut procéder maintenant?

Non, parce que si y a pas de mariage, moi je rentre. Je n'entre certainement pas dans la collégiale en attendant pour voir s'il va pas changer d'avis. J'ai pas envie de me faire humilier devant tout le monde. Parlant d'humiliation, il ne m'était jamais venu à l'esprit que la couleur de ma robe puisse humilier Anthoyne.

Je tends donc la main doucement pour prendre la sienne. Pour le rassurer. Mais pour l'empêcher de me frapper aussi.


Je vais informer nos invités de mes raisons pour ce choix… de robe. Ce n'était pas pour vous humilier. Et calmez vous donc un peu, vous êtes vraiment laid lorsque vous êtes en colère. On ne voudrait pas ça… Une mariée en deuil et un marié… laid. N'est-ce pas?

Surtout pas moi.

Quelle image j'aurais?! Marier un homme laid. On croirait alors que ce n'était que par intérêt. Et croyez-moi, après cette scène, je doute fort que ce mariage soit dans mon intérêt.

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Alix_ann
Elle a pas tout de suite tilté pourquoi Elendra faisait cette tête toute pâlichonne. Elle la regarde muter sous ses yeux incompréhensif. Qu'est-ce qui peut bien lui arriver? On vient de lui expliquer en quoi consistait de se faire voler les fesses, en détail? Elle aussi avait afficher cette gueule quand on s'était décidé à lui apprendre. Ou peut-être un problème avec les pâtisseries fourrés à la crème de mirabelle, ça ne peut que être ça.

Alors quand elle la voit s'empresser de retourner par là où elle est arrivée Alix ne réagit pas tout de suite. Elle aurait pensé qu'elle savait. Elle ne se serait pas imaginer qu'elle puisse l'ignorer. De par sa propre position à la diplomatie Alix l'avait apprit presque sur le fait, le temps que la nouvelle traverse jusqu'à la Bretagne. Elle avait ressentie une peine immense, se souvenant de la bouille enjouée et du ton principalement agaçant de la Von Frayner. Elle avait songé à Lothar et à Elendra instantanément, et puis ne s'en était pas soucié davantage. Elle aurait pensé qu'on aurait tenu Elendra au courant de la perte de sa meilleure amie bien avant. Comment on peut ignorer aussi longtemps qu'un être cher s'en est déjà allé? Ça lui rappelle cruellement l'annonce de la mort de Yolanda de la bouche fétide au ton grinçant du prince sodomite et de son amant. Ah, les bougres!

Avec un peu de retard Alix s'élance à la suite de la petite rousse, perdant rapidement sa trace. Des yeux elle cherche l'Anaon, cette fameuse rousse, ou la jeune fille bizarre qui les accompagnait. C'est le promis qui déboule, à la place. Le regardant s'éloigner, retrouvant Anaon des yeux, elle s'élance à leur rencontre. Encore un peu plus vite quand elle entend que ça tonne.

Hé bah dit donc, pour une fois elle pourrait pas dire qu'elle s'était emmerdée. Même pour le pire. Alix est sur le pas de la porte, l'ouïe agressée par la violence de la dispute. Alix n'aime foncièrement pas cet homme, déjà parce qu'il va lui voler sa copine, en plus il ose lui hurler dessus juste après qu'on lui ait dit que la meilleure copine de sa fiancé était morte. Il n'a certainement pas de coeur. Elle ne l'aime pas, parce qu'il est déjà vieux et ridé, puis qu'à part avoir l'air charmant (sauf là maintenant) elle ne lui trouve pas vraiment de qualité. Mais on lui avait apprit à se taire Alix, sauf cas de force majeure elle avait apprit à ne jamais l'ouvrir. Encore moins contre un aîné, un homme, celui à qui il faut se marier. Ah, toute cette peine qui la prend au coeur quand elle voit son amie ! Elle ne peut pas s'empêcher de fendre la scène mélodramatique pour la rejoindre. Elle la serrait bien dans ses bras, elle doute que ce soit le moment. Alors elle lui prend la main doucement. Elle la comprend sa colère, apprendre la disparition de quelqu'un de cher avait quelque chose de révoltant. Mais il fallait la contenir quoi qu'il en coûte. Ce n'était pas le moment, ce n'était pas l'endroit.


-« Allez, c'est pas moment de se disputer. Vous allez avoir toute la vie pour ça vous savez? »

En louchant sur le brun. Bon peut-être pas une vie entière, c'est un cheveux blanc qu'elle voit là?
Elle fait volte face, plus préoccupée par son amie, reprenant d'une voix douce.


-« Economises tes forces, tu en auras plus besoin pour supporter toute la cérémonie que pour t'emporter contre ton promis. »

En la scrutant, voire si ça marche bien. Bon, on y va ?
Ne lui laissant le temps de réagir elle reprend d'un ton enjoué.


-« Quelle belle robe ! Tu vas peut-être lancer une nouvelle mode, qui sait ! Par contre, tu n'as pas peur de crever de chaud? »
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- Bob Marley
Anaon

    A la prime réplique du futur mari, le ton est donné. L'Anaon redresse la tête, les prunelles se font morsure et la narine frémit d'un bref soubresaut. Elle a bien entendu ? Il l'accuse, là ? L'Anaon ne se serait pas gênée pour lui faire remarquer qu'il s'agit de Son mariage à lui, et pas du sien, et qu'il avait plutôt intérêt à descendre vite fait de son piédestal cynique avec elle. Mais le nobliau ne lui laisse pas vraiment le temps de la réplique. Les prunelles accrochent la foule à la recherche du barbu. Ah d'accord, pas celui-là... Avant de se figer à nouveau quand Anthoyne lui fait remarquer une présence dénigrée. La mercenaire se penche. Et derrière la carrure de l'époux, se détache une silhouette de tout ce qu'il y a de plus féminine. La balafrée n'a pas besoin d'en savoir plus pour deviner d'un tour de rétine, que la femme qui est en face d'elle est de celle devant lesquelles on s'incline bien bas. C'est ce qu'elle fait l'Anaon, proprement, mais prestement, une vague mine d'excuse rivée au visage pour la convenance. Et... De repartir à grands pas dans le sillage de la Louveterie.

    La porte est passée... Non sans mal et l'Anaon écarquille de grands yeux surpris quand une petite blonde se détache de l'embrasure.

    _ Nyam !


    Reproche étouffé. Ni une ni deux, la mercenaire choppe la fuyarde gras comme un moineau, la soulevant par la taille, pour la trimballer avec elle jusqu'à la porte. Les azurites ne manquent pas de se planter dans la nuque du désagréable mari, se promettant qu'elle trouvera le lieu et le moment pour lui décoller une taloche bien méritée.

    Le trio qui en fait est quatuor, franchit la porte du hall. Et là... l'Explosion. Le flirt avec la crise cardiaque. Ses tympans implosent. Ses cheveux se hérissent sous un frisson glacial. Ça y'est, c'est la débandade... L'Anaon pose promptement Nyam sur ses pieds, rivant ses prunelles sur les chaussures sagement rangées devant la porte. Le nez se redresse sur son chien, fièrement assis... un lambeau de robe entre les crocs. Elle revient sur la robe de Nyam où il manque un pan. Et de se claquer le front dans le désespoir le plus profond.

    Tuez-moi...

    Elle pose un regard dépité sur son lardon de chien, et un autre pas plus éclatant sur la mine angélique de la Frêle.

    _ Puce... Remets-tes-chaussures, s'il te plait...

    Pas le temps de faire dans le doigté nécessaire lorsque l'on s'adresse à Nyam. C'est qu'en quelques minutes, tout un monde passe. Le soufflet d'un mari, la riposte pétaradante d'une épouse. L'arrivée d'une Alix pas vue depuis un an, qui snobe parfaitement sa présence, causant dans le cœur maternel une lézarde douloureuse. Et c'est qu'avec tout cela, l'Anaon n'a pas le temps de réagir. Mais entre une reprise de souffle, une œillade attentive à Nyam, la chique coupée d'Anthoyne, l'Anaon arrive.

    Une main se pose dans le dos de l'homme. Signe de douceur et de soutien en théorie. Mais les doigts se crochètent pour se planter discrètement dans la chair fine de la colonne. Et au visage de s'approcher près de l'oreille, sourire vissé et vicieux aux lèvres, dans une douceur mielleusement fielleuse.

    _ Reprenez-contenance, cher ami... les grimaces ne vous vont effectivement pas à ravir.

    Et avant que l'on ne s'emporte à nouveau, la sicaire auto-proclamée aînée de la compagnie par le calendrier, se plante ostensiblement entre les deux futurs épousés. Garde-fou stratégique pour prévenir des taquets qui pourraient éventuellement sévir, et pour en distribuer à loisir, si le besoin s'en fait sentir.

    _ Bon ! Maintenant vous aller gentiment ranger votre verve puisque que plus rien n'est à redire ! Et je vous assure que ce mariage va se dérouler dans les règles autant que Possible et dans la JOIE ET LA BONNE HUMEUR... A quelques dérogations près...

    Bref regard lancé à la presque-mariée. Un autre pour s'assurer que Nyam est toujours dans son champ de vision. Les mains de la Roide se joignent devant son nez, en un geste de profonde maitrise de soi. La voix ne s'élève pas, elle arbore simplement l'autorité spartiate qui faisait jadis trembler les murs de toute une maréchaussée.

    _ Je vous préviens.... et je vous JURE même, qu'au moindre mot plus haut qu'un autre, lorsque que le curé demandera très solennellement que "celui qui souhaite s'opposer à cette union parle ou se taise à jamais, que les opposants futurs seront ensuite excommunié " et blablabla... je vous promet que je me lèverai... Et je vous collerai une honte tellement MONUMENTALE qu'à la fin de votre mariage, l'unique chose que vous voudrez faire, sera celle de vous suicider pour oublier à tout jamais c'est abominable contre-temps. D'accord ?

    L'Anaon monte tranquillement sur ses grands chevaux. Mais parfois il faut bien cela pour écraser la rébellion. Tout aussi calmement, les mains s'abaissent devant son ventre, sans se disjoindre pour autant.

    _ Bien... Maintenant je vous explique. La cérémonie officielle devrait se faire théoriquement sur le parvis. Mais vous l'auriez remarqué ou pas, il fait trop froid. Ça se fera donc dans l'église elle-même.

    Un œil à droite. Un oeil à gauche - et les deux même - pour s'assurer que personne ne moufte.

    _ Elendra, je vais tenté trouver votre père et à défaut votre...

    Elle a pas de mère.

    _ Bref, Anthoyne si vous aviez des parents... Latence... Je pense qu'on les aurait déjà vus...

    Subtilité dans ta face ! Pas de têtes aux cheveux blancs et fripés dans la salle ! Conclusion ? Pas de parents en vie ou présents.

    _ Quand j'aurai trouvé le paternel, qu'on aura retrouvé un témoin et qu'on aura délogé le curaillon, vous aller tous me former un joli petit cortège et vous rendre docilement devant l'autel écouter le mémorable prêchi-prêcha du prêtre, et vous ferez ce que vous aurez à faire. J'ose espérer qu'on vous a touuut bien expliqué, à défaut je vous ferais un cours en accéléré. Bien ? Alors moi je vais sortir, m'assurer qu'il ne manque plus RIEN pour qu'on puisse enfin commencer cette... cérémonie. Faut-il que je ramène quelque chose à quelqu'un ? Un témoin, un ami ? Joker ? Je peux faire l’explication du deuil aux invités moi-même si vous le souhaitez... Mais je vous préviens, je fais UN aller et UN retour... Une fois que j'aurai franchi ces portes, je les condamne, vous ne bougerez pas tant que je ne serais pas revenu... On est d'accord ?

    Soudain mal de crâne. Damned on va y arriver... après une bonne flopée de neurone grillés...

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- Anaon à dire et à lire "Anaonne" -
ellesya
L'humeur étrange d'Anthoyne la laisse perplexe. Douceur, sourire, tristesse, goujaterie... Cela n'annonçait rien de bon.

Mécontente de se retrouver à devoir le suivre d'un bon pas, elle accueillit sa réflexion et son rire nerveux avec une moue contrariée et sans piper mot.
Après l'épisode du mariage d'Angelyque et de Flex qui l'avait laissée avec un sentiment profond de salissure, la jeune femme avait une capacité plus que limitée à supporter les accrocs dans les offices.

Durant sa disparition, quelques nouvelles têtes étaient apparus. Aussi salua-t-elle Gabrielle et Enzo rencontrés sans faire connaissance au mariage de sa marraine.
Priam l'alpagua, avec courtoisie, ce qui fit s'adoucir ses traits soucieux et durs. Trop déjetée d'un côté à l'autre, la jeune chef de famille savait qu'elle ne lui avait pas encore accordé assez d'attention. Un fin sourire amusé aux lèvres, elle écouta ce qu'il avait à dire et lui prit la bras.


Donnez moi encore du « votre Altesse », mon cousin, et vous verrez que les garous ne sont pas que dans les contes.
Et je doute d'être radieuse lorsque tant de nuages sombres s'amoncèlent sur mon humeur. Tout va à vau-l'eau ce jour et rien ne m'est plus désagréable qu'Amboise se transforme en foire aux pitreries.


Le tout avait été lâché avec une fausse légèreté puis conclu d'un soupir.

Pardonnez-moi... Je crois que notre cousin fait une grosse erreur et je suis tiraillée entre mes convictions et mon respect de sa décision. Ce qui est relativement malheureux quand on est censé être le témoin du marié.

Remontant l'allée, elle lui désigna Boudicca, Feodor et Gatimasse, lui expliquant qu'ils étaient des amis de son époux et elle-même, et précisant que les deux premiers étaient en sus des vassaux.
Continuant elle désigna encore discrètement quelques personnes.


Le jeune homme là-bas est Gaïlen, mon neveu et filleul, Comte de Meymac en Limousin entre autres titres.
La blonde, à peine plus jeune que lui, est ma fille adoptive, la damoiselle Aemilia. Elle est très aimable, n'hésitez pas à prendre langue avec elle.
Le couple là-bas... il s'agit de notre cousin Maximilian, sorti récemment du monastère où il vivait son deuil. Il a retrouvé le soleil et le sourire. La jeune femme qui l'accompagne est sa dulcinée, la damoiselle Constance d'Orsenac.
L'homme, un peu en retrait, doit être encore moins à l'aise que vous. Il est le demi-frère illégitime d'Anthoyne. Il se prénomme Angat et vient du Sud. Je gage qu'il vous sera aussi de bonne compagnie.
Et enfin, mon ép...


Si elle avait fait mine d'ignorer le ton grondant d'Anthoyne, elle fut coupée dans son élan par une entrée en matière plutôt vive. Son visage qui s'était détendu et éclairé se referma tout à coup. Un simple hochement du chef fut la réponse qu'Anthoyne reçut. Sya avait repris la parole auprès de Priam.

Voyez ce que je disais...
Donc j'en venais à mon époux, Lexhor. C'est celui qui semble flâner le nez au vent là-bas. Un peu comme lors de l'organisation de son propre mariage d'ailleurs.


Le ciel était à l'orage chez la Louveterie, même si son ton n'avait pas été cassant.

Il aime parler et sera à même de vous accueillir plus agréablement que je ne le fais en ce moment. J'espère que vous me pardonnez, mais je dois aller rendre « service » au futur marié.

Le laissant à deux pas du prince de Montlhéry auquel elle demanda d'un regard qu'il s'occupe de Priam, Sya tourna les talons dans un bruissement d'étoffes.
Abandonner Priam à son « triste » sort ne prit que quelques instants. Aussi, Sya de la Collégiale Saint Bynarr quasiment sur les talons de son cousin. Son but étant de trouver des chevaucheurs rapides pour les envoyer dans les paroisses voisines.

Ce qui lui permit de profiter en direct et non par les racontars de la scène se jouant hors du lieu consacré (c'était déjà ça).
Le temps des menaces, palabres, méchancetés des uns et des autres, la jeune Louve eut le temps de reprendre contenance.
Roide et glacée, elle approcha et adextra son cousin.


Concernant la honte, Dame, si vous ne vous en rendez pas compte, on atteint déjà des sommets.

Ellesya s'était adressée à la femme la plus âgée du groupe à laquelle la Walkyrie aurait bien fait rendre gorge en entendant son venin sur les parents de Maillé.
Son regard se reporta sur Anthoyne.


N'a-t-on pas vécu assez de deuils en cette Maison que pour faire preuve d'un peu d'empathie ?
Faut-il que tu fasses choeur avec ces femmes pour salir ce lieu où tant de ceux de notre sang sont censés reposer en paix ?
Ce n'est pas le deuil et les contre-temps le problème, c'est surtout que tu fais une monstrueuse erreur. Ce à quoi je viens d'assister et d'entendre me le confirme alors que je cherchais à me voiler la face pour te suivre dans ta bêtise.


Le laissant méditer, son regard acier s'en fut sur l'affreuse petite fiancée pour laquelle toute sympathie née de la rencontre à Cluny s'était envolée.

Mon cousin vient de mal se comporter mais vous ne valez pas mieux, même à la lumière de votre deuil et de âge.

Sachez, damoiselle, que vous auriez l'idée de lever la main sur moi, malgré toute votre petite flotte à la langue acérée, vous ne tarderiez pas à pendre à un créneau de ce castel. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque malgré votre affliction.

Si mon cousin ne vous en a rien dit, la Dame Naeva s'est éteinte dans ses bras, entourée de son affection, après un accident. Sans cela, nous n'aurons pas à supporter vos propos détestables.

On épouse pas un homme que l'on déteste. Et vu l'éloquence dont vous faites preuve à ce sujet...


A Anthoyne à nouveau.

Je te laisse le soin de chercher toi-même un prêtre. Amboise et ses gens en ont fait assez en faveur de gens qui salissent ces lieux et qui vont trainer notre nom dans la boue.
Mon affection pour toi m'a poussé à ne pas m'opposer à ton projet malgré toutes mes réticences. Mais devant pareil spectacle à quelques instants d'aller soit-disant se mettre sous le regard du Très Haut, tu ne peux pas me demander de te conserver ma bénédiction et mon témoignage.
Je m'en voudrai de te faire faux bonds si tu continues sur cette voie. Mais ce sera encore pire que de continuer dans cette folie.

Je te laisse méditer, je vais aux jardins.


Ignorant les deux harpies et la troisième jeune femme, Ellesya les planta là, sans désir de ne rien entendre, ayant eu tout son saoul.
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>Cousin à marier
Anaon

    Le silence n'a pas le temps de sévir, ni même le cinglant d'une quelconque répartie. Une nouvelle voix s'invite à la fête et la balafrée tourne le faciès pour voir se poster aux côtés d'Anthoyne "l'Ignorée" couronnée. La Louvre s'exprime comme on injure, les accusant de "souillure", s'indignant d'une union qui n'est même pas encore nouée. Brève surprise des reproches qu'elle n'attendait pas. Sous la caboche brune, çà tique un peu, pourtant la mercenaire n'intervient pas. Drapée dans son indifférence qui frôle bien souvent l'insolence, dès que quelque chose pourrait la contrarier, elle laisse couler le fiel comme on attendrait que passe les gouttes gelées d'un désagréable orage.

    Pourtant, dans tout ce monologue, une phrase la frappe comme un aiguillon planté dans le creux de sa nuque.

    ...vous ne tarderiez pas à pendre à un créneau de ce castel...

    Latence.

    La sicaire se gèle, dans l'immobilité la plus parfaite. Elle est toute rivée sur le visage de la Louveterie. Les prunelles se font pains de glace. Le visage s'est figé dans l'inexpression grave des statues des cathédrales. Une menace. Elle a osé la menace. Ce qui retient l'impulsive d'envoyer une main attraper ce menton trop noble et vibrant de trop d'impertinence ? Elendra. Elendra et son désir, pour elle, de ne pas faire enfler l'esclandre qui menace définitivement de ruiner ce jour censé être exceptionnel.

    De tout ce monceau de reproches, l'Anaon ne perd aucune miette, parfaitement attentive au moindre mot et geste de la parente. Trop attentive même. Des réprimandes... Ne vaudrait-il pas mieux entériner l'écart et passer à autre chose au lieu de faire monter la tension d'un cran supplémentaire? Et alors, la bile déversée, la jeune femme tourne casaque, après son ultime flèche du Parthe. La Louve est courageuse mais n'est pas téméraire... elle se retire bien vite, ne laissant pas le temps à la répartie de souiller son pelage blanc .

    Les azurites suivent la sortie, sans mot dire. Elles restent ainsi, tournées vers la porte refermée. Puis la voix s'exprime, gardant son ton égal... mais cette fois-ci, ce n'est pas la sévérité qui glace son timbre, mais un calme trop calme...bien trop révélateur, quand on connait la trempe de la mercenaire.

    _ Première chose que vous devez savoir, dans un couple, Elendra. Vous devez le respect à votre époux. Mais il vous le doit, lui aussi. Vous n'avez pas à vous rebeller. Il n'a pas à vous soumettre. Mais ce n'est parce que vous êtes femme que vous devez vous laissez insulter par lui ou par quelqu'un de sa famille... Toute tête couronnée soit-elle. Si un jour, un impair de ce genre devait à nouveau se reproduire, je vous assure que je vous soutiendrais, quoiqu'il en coûte. Et ce ne seront ni les cordes aux créneaux, ni les dorures ou les statuts qui m'en empêcheront.

    Le regard s'est porté sur le visage d'Anthoyne. Puisque que nous en sommes aux menaces...
    Il est des êtres, qui de part leurs professions, vivent comme des marginaux. Sans réellement craindre les règles. Sans se soucier des codes. Cela fait bien longtemps, pour mille et une raisons, que l'Anaon ne fait plus cas des distinctions sociales. Les titres deviennent de simples lettres rédigées sur un bout de papier. Une courbette quand il faut faire bonne figure... Mais sous la lame, toutes chairs se ressemblent et le sang est d'un éternel carmin malgré le bleu qu'on voudrait lui prêter.

    Cette tête couronnée, qui dès l'instant, à ses yeux n'a pas plus de valeur qu'une simple misérable, a-t-elle menacée Elendra sous le simple coup de la colère ? Des mots qui ont dépassé sa pensée ? Les mots restent des mots. Ce sont les mots qui font les contrats. Ce sont les mots qui gravent les épitaphes.

    Les mots ne sont pas que des mots.

    Et de ce regard appuyé, l'Anaon entend bien à ce qu'Anthoyne le comprenne. La tête se tourne. Les prunelles se posent vaguement sur Nyam, puis Alix Ann avant de se fermer brièvement. Une inspiration. Les paumes s'ouvrent devant elle, en signe d'impuissance. Et d'attente.

    _ … Il est encore temps.

    Temps pour tout annuler. Temps pour tout reprendre sur de bonne base et passer outre ce détestable contre-temps. Rien n'est perdu. Rien n'est scellé non plus. La mercenaire se tourne vers Elendra, tentant de s'adoucir, et n'attend qu'un seul mot d'elle... Bien qu'à cet instant, elle aimerait elle-même l'emporter dans sa chambre, plier ses bagages pour la ramener en Lorraine. Puisque pour le coup, les Louveteries ne mériteraient bien que cela... la honte. La honte qu'une mariée décide de trouver meilleur parti ailleurs. Là où le témoin n'aurait ni l'audace ni l'irrespect d'humilier ainsi la promise, clairement désigné comme indésirable.

[ Léger édit ]
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- Anaon à dire et à lire "Anaonne" -
Rosalinde
Politesses échangées avec la maîtresse des lieux, elle n'eût même pas le temps de parvenir à son banc qu'une petite main posée sur son avant-bras l'arrêtait... Damnit ! Sa robe, sa belle robe, qui lui avait coûté la peau des fesses, du dos et peut-être même d'ailleurs, tachée ! Elle dut réfréner un violent mouvement d'antipathie, et avec une exceptionnelle maîtrise d'elle-même, força un sourire. Après tout... L'adolescente venait de lui faire un compliment.

- Il faut en remercier la meilleure couturière de Paris.

Mission suivante : S'éloigner du danger. Une petite courbette plus tard, signe qu'elle prenait congé, elle s'éloigna d'un pas rapide, et put enfin poser son auguste postérieur sur le banc qu'elle avait élu, non sans capter les premières paroles que la jeune femme adressa à Ellesya. Où il était question de témoin. C'était donc elle, la mariée ? De son poste d'observation, elle eût tout le loisir de la scruter de pied en cap. Et la conclusion était : C'est encore une enfant. Anthoyne allait donc épouser une enfant. Elle ne lui connaissait pourtant pas encore ce genre de penchants. Qui plus était, elle parlait beaucoup. Beaucoup trop. Et s'agitait mêmement.

Et puis elle s'enfuit. Et tout le monde sembla s'enfuir après elle. Toujours pas de curé... Ce mariage commençait à sentir le roussi. Bon. Encore dix minutes, et elle se casse. C'est qu'on se les pèle sévère, dans la collégiale d'Amboise, et toutes ses fourrures étaient restées dans le coche. Rentrant la tête dans les épaules, elle se jura que si elle attrapait un mal quelconque, Anthoyne aurait à le payer très cher.

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Nono18
Nono avait eu un courrier étonnant d'appel à l'aide. Il n'avait pas compris tout ce qui se passait mais avait décidé de venir après la fin de ses dissolutions de mariages à la chaîne.
Il avait dût demander aux couples de faire une file indienne afin d'accélérer le pas et être au plus tôt à la cérémonie.

Il avait décidé de prendre son carrosse personnel avec 5 chevaux pour aller plus vite et ne pas rencontrer de brigands sur les routes.

Une fois arrivé sur le parvis de l'église, il espérait tomber sur le fiancé. Ne le connaissant pas, il sortit de sa voiture et attendit devant. Il espérait qu'il réagirait vite.

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Anthoyne
La surprise est grande. Il ne la croyait pas capable d'une telle réaction. Subjugué dans un premier temps, les paroles de la lorraine le sort vite de sa torpeur. L'orgueil d'Anthoyne est profondément touché et à cet instant il est comme un animal blessé qui n'a plus rien à perdre, il va mordre. Alors que ses mots allaient sauter sur la jugulaire de la Mirabelle, l'entrée en scène d'Alix-Ann, comme un cheveu sur la soupe, le prend de court. Il n'a pas plus le temps de réagir lorsqu'une main se pose dans son dos. La délicatesse du mouvement le calme quelques peu et laisse entrevoir un peu de bien-être mais c'est de courte durée car tout ça est vite remplacée par une douleur vive puis quelques mots murmurés à l'oreille. Le ton utilisé est menaçant et cela ne l'étonne pas plus que ça lorsque ses yeux arrivent enfin à se poser sur le visage d'Anaon. Il s'est toujours dit que quelque chose clochait chez cette femme. Sous ses airs innocents, il devinait une autre personnalité et à cet instant, le masque du gentil bout de femme attentionné vient de se fissurer aux yeux d'Anthoyne. A présent, elle a beau faire les plus beaux sermons, cela ne le touche plus car le voici pris dans une rage prête à frapper tous ces visages tel un blizzard. Mais une fois de plus, il n'a pas le temps de réagir. Des paroles s'immiscent dans cette discussion. La voix qui résonne dans ce lieu, Anthoyne la reconnaîtrait d'entre toutes et cela n'est pas de bonne augure. Des frissons naissent le long de sa colonne. Peur ? Sûrement mais ce n'est pas une peur de la punition, c'est la peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur de son illustre cousine. Même si les propos ne l'épargne pas, Anthoyne se calme. La déception semble bien de mise pour la princesse. Alors que la colère pourrait grandir envers Elendra et Anaon, il n'en est rien. Il ne sait l'expliquer mais Ellesya est la seule à posséder la capacité de réchauffer le cœur glacial de Maillé. Sa présence même dégèle son âme. Les derniers propos qui lui sont destinés ne changent pas la tendance : il s’est calmé. Il la regarde partir au loin tandis qu’Anaon sort les prémices des discours féministes. Il soupire longuement puis s’adresse à Elendra, tentant de cacher ses sentiments.

« Désolé. C'est de ma faute. Il n'empêche qu'il nous faudra régler le cas de Guillaume. En tout cas, faites comme bon vous semble. Pour ma part, je vais de ce pas prévenir nos invités que nous n'avons aucune nouvelle de l'officiant. Je vais m'occuper d'envoyer quelqu'un à Tours pour prévenir l'archevêque. Vous pouvez vous reposer en attendant. »

Après un dernier hochement de tête envers la future mariée et un regard menaçant vers la balafrée, il s’éclipse –préparant déjà dans sa tête sa vengeance contre ses deux femmes-. Il trouve un premier valet et lui indique d’envoyer une lettre de toute urgence à l’archevêque de Tours. Il trouve un second valet et lui ordonne de le suivre jusqu’à la collégiale. Arrivé au bâtiment religieux, Anthoyne interpelle aimablement la foule et leur fait part de l’absence de l’officiant. Il leur offre le choix de se réchauffer dans une pièce du château – tant pis pour Sya – ou de prier pour qu’il ne soit rien arrivé à l’officiant disparu. Pour les moins pieux, le valet les accompagnera. Une fois le message passé, il s’avance vers Lexhor.

« Votre épouse est dans les jardins. Il serait peut-être bon que vous alliez la rejoindre. »

Pas un mot de plus, il tourne les talons. Dans un autre contexte, il aurait fait son égoïste et aurait « oublié » de prévenir l’époux de sa cousine mais à cet instant, il compte bien rester seul en attendant la réponse de l’homme d’Eglise.

Quelques heures plus tard, on vient le prévenir de l’arrivée de l’archevêque. Ni une, ni deux, il se précipite vers la collégiale, en passant, ordonne à un serviteur d’Amboise de prévenir la mariée et les invités. Arrivé devant le parvis, il se place devant l’homme et s’incline.


« Monseigneur, je me présente, je suis Anthoyne de la Louveterie, le futur marié. Je vous remercie d’avoir répondu positivement à ma lettre et ce, très rapidement. Certains invités sont dans le château afin de patienter au chaud, ils ne devraient pas tarder. Quant à la mariée, elle a été prévenue de votre venue également. Je suis navré de vous avoir demandé de venir si rapidement, malheureusement, nous sommes sans nouvelles de Monseigneur Fitz qui devait officier. J’ose espérer qu’il ne lui est arrivé aucun malheur.»

Edit : petite correction sans importance sur le post
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Lothar.von.frayner
[Domaine de Clairecombe]

Lothar avait un peu honte de lui-même. Sa cousine lui avait expliqué que, compte tenu de la situation, il n'avait pas à s'en vouloir, il n'arrivait pas à extirper de sa petite tête la voix de la culpabilité. Et cette voix lui soufflait sans cesse que jamais il n'avait pris le temps d'écrire à Elendra, meilleure amie de Luisa, pour lui faire part en personne de son décès, et lui dire qu'il ne doutait pas de l'immensité de la souffrance qu'elle pouvait ressentir. Huit jours plus tôt, ses dernières affaires avaient été déménagées d'Hayange au domaine de Cécilia. Tout le courrier de ses parents et de ses frère et soeur avait été apporté, chacun ayant estimé qu'il serait dangereux de laisser de telles choses à Hayange, alors que le personnel y avait été réduit au strict minimum.
Le courrier de ses parents et de son frère était déjà classé, mais celui de Luisa était vraiment dans tous les sens. Le coeur empli de nostalgie, il se laissa aller à lire, découvrant à quel point la vie intérieure de sa soeur avait pu être riche. Soudain, ses yeux s'arrondirent. Elendra se mariait ! Et pire, bien pire encore, Luisa était censée être son témoin !

Un ange passa. Lothar restait bloqué sur l'échange entre feu sa soeur et la meilleure amie de celle-ci. Que faire ? Elendra était-elle au courant, sachant que le mariage avait lieu en France ? L'événement avait-il été relayé jusqu'à elle ? Et quand bien même, en l'honneur de sa soeur, en mémoire de l'amitié qui l'unissait à Elendra, ne devait-il pas assister à ce mariage ? La lettre à la main, un peu perdu, il sortit de sa chambre, à la recherche de quelqu'un qui l'aiderait à y voir plus clair. Il tomba sur sa cousine. Parfait, elle saurait être de bons conseils. Quelques minutes plus tard, il était à nouveau dans sa chambre, faisant son bagage pour partir au duché d'Amboise, lieu du mariage.



[Château d'Amboise]

Le voyage sembla particulièrement long à Lothar. Il ne savait trop ce qu'il dirait en voyant Elendra. Leur relation à tous deux n'avait pas très bien démarré. Si Lothar était conscient de sa position et du comportement qu'il pouvait exiger des autres, il avait été particulièrement vaniteux envers elle. Heureusement, elle s'était comportée de manière bien plus raisonnable que lui. Il faut dire qu'elle était plus âgée et certainement plus réfléchie. Enfin ils arrivèrent. Lothar était vêtu de gris clair, afin de ne pas trop faire tâche au milieu des autres invités. Il était probable que personne ne le reconnaisse en dehors de la mariée, et c'était tant mieux.
Aux portes de la demeure, il s'annonça à un domestique :


- Son Altesse Impériale Lothar von Frayner sollicite un entretien privé auprès la mariée de ce jour, demoiselle Elendra d'Acoma. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas la kidnapper.

Il ne put s'empêcher d'y mettre une pointe d'humour. Le gros du deuil était passé pour lui, et la bonne humeur habituelle du petit garçon de 11 ans commençait à reprendre le dessus. Il espérait qu'Elendra ne serait pas trop occupée pour lui accorder un entretien, même court. Il ne concevait pas de venir en secret, sans venir la saluer, et l'assurer de tout l'amour que Luisa pouvait lui porter, lui rappeler que sa sœur aurait voulu la voir rire et non pleurer en ce jour qui se voulait heureux.
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Nyam
L'expédition Nyamesque fut courte. La frêle adolescente eut à peine le temps de passer la tête par la porte de l’église. Elle aperçut Maman en grande discussion avec un homme inconnu, aussi laissa-t-elle son regard azur glisser sur les invités avant de se fixer sur un jeune homme familier. Ce furent les yeux, moitié terre moitié mer, qui l'aiguillonnèrent. Son nom était perdu, quelque part dans son esprit confus, qui étrangement finis par mettre la main dessus. Priam. Un nom si semblable au sien, cela ne s'oublie pas. Même si dans le cas de Nyam, rien n'ai jamais évident. Une main fine se leva et lança un salut joyeux alors qu'un sourire éclairait son visage. C'est ce moment que la porte de l’église se décida à se rabattre sur sa figure.

Son "aïe" pour le moins légitime fut engloutis par les paroles de l'inconnu, un homme à a sombre figure qui effraya l'adolescente craintive. De fait, ce qu'il lui dis entra par une oreille et ressortie par l'autre, sans s'arrêter par la case cervelle. Heureusement, Maman était là, et le regard d'Anaon, résigné, contenait toute l'éloquence que sa voix ne put traduire que par un "Nyam". Les mains fermes de la mercenaire encerclèrent la taille fine de la Frêle, la soulevant pour la trimballer comme une enfant de bas âge qu'elle était par l'esprit à défaut du corps, alors que le regard bleu se posaient avec regret sur le Prince aux yeux étranges qu'elle n'avait pas eu le temps de rejoindre.

Retour à la case départ et les éclats de voix se répercutaient déjà sur les murs. La crainte emplissait les prunelles de l'adolescente, qui ne comprenait pas ce qui se passait vu que tout lui passait largement au dessus de la tête. Fenrir était imperturbable lui, si fier avec un morceau de sa robe coincé dans les dents, toujours exactement à la même place qu'Anaon lui avait dis de rester. Obéissant au point où le jour où la baraque crame, il pourrait bien rester assis parce qu'on le lui a ordonné. Maman lui demanda de remettre ses chaussures, et Nyam posa un regard surpris sur ses pieds nus. Tiens, elle n'avait même pas remarqué. Comme Maman était observatrice. Docile, et pour éviter d'être pris dans la tornade de hurlement de poissonniers, elle obtempéra, passant ses pieds menus et couverts de poussières dans ses chaussures. Finalement, elle remarqua aussi son panier abandonné plus tôt et le récupéra, commençant à faire un tri méthodique et parfaitement inutile des pétales de fleurs qu'il contenait.

Finalement, une fois le futur marié partis, car il s'agissait de lui en définitive, l'adolescente leva les yeux, un peu rassurée que le bruit est cessé. Assise par terre, son jupon bleu déchiré couvert de pétales aux multiples couleurs qu'elle avait déposé, elle afficha un doux sourire, son visage angélique encadré par ses cheveux d'or blanc qui ondulait sur ses épaules. Après quoi, elle fit un commentaire tout ce qu'il y a de plus logique.


Il faudrait lui offrir un poussin non ? Avec un poussin, je suis sûre qu'il serait plus gentil.

Logique pour elle du moins....
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Gailen_d_arduilet
Visiblement il y avait de l’animation. L’Arduilet restait dans son coin scrutant à droite et à gauche les différents invités. En reconnaissant certains, essayant de mettre un nom sur d’autres et ignorant la plupart pour qui il était totalement indifférent. Malheureusement, le meilleur du spectacle se tenait à l’écart et il ne pouvait pas profiter du vaudeville. Ses yeux tombèrent alors sur la fille adoptive de sa marraine. La jeune blonde était agréable à ses yeux et il trouva là une occasion de se rapprocher un peu de cette nouvelle branche de la famille. S’approchant, il tenta une approche classique.

"Damoiselle Aemilia ? Je suis Gaïlen d’Arduilet, le filleul de la princesse. Je n’ai jamais eu l’honneur de réellement faire votre connaissance."


Il s’inclina, il fallait mettre les formes et ne pas se comporter comme avec la première gueuse croisée en taverne.

"Ça va être un beau mariage ne croyez-vous pas ?"

Ouais, bon y’a mieux comme entrée en matière, mais on parle bien de Gaïlen ! Et quand il est question de jeunes femmes, le petit con – te perd toutes ses manières arrogantes et prétentieuses pour se transformer et maladroit idiot et niais. On aurait pu croire qu’à force il perdrait ce trait de caractère mais ça tardait à venir.
Ne trouvant pas beaucoup plus d’inspiration il préféra laisser à la blonde le loisir d’entamer la conversation, les femmes étant réputées pour leur art de parler de tout et n’importe quoi avec conviction et se contenta d’un sourire des plus niais.

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Ceci est un jeu. . MP moi si je vous oublie.
Nono18
Nono vit débarquer un homme en haute tenue : surement le fiancé.

Bingo! L'homme se présenta et commença à parler énormément. Il se demandait si le manque d'officiant le stressait un peu... mais la mariée n'était visiblement toujours pas présente donc ils avaient du temps.


Ceci est bien normal, si je peux aider... C'est l'une de mes missions après tout.

Il lui sourit et lui fit un clin d'oeil amusé.

Je n'ai également plus de nouvelles de Monseigneur Fitz, d'où ma présence.
Pour le moment, ne nous occupons plus de lui mais de vous. Nous n'avons pas eu l’occasion de se connaitre avant alors faisons le en attendant que les invités arrivent.


Il prit une pause essayant de synthétiser ses questions et les posa au fur et à mesure des réponses.

Vous êtes bien baptisé?
Vous avez eu un entretien avant ce mariage? et si oui, avez vous eu des demandes particulières?

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