Della
On avait sonné le glas. mais elle refusait de l'entendre, persuadée que tantôt, lorsque le soleil trouerait la brume, on viendrait lui dire que son époux était levé et qu'il la demandait près de lui, qu'ils parleraient de leur voyage en Languedoc et des cours que Dorante était parti suivre.
Elle avait été conduite dans sa chambre, elle ne savait pas qui l'y avait menée, elle s'y trouvait, c'est tout ce qu'elle savait à cet instant. Dans sa tête, tout se bousculait, tout se heurtait, des personnes présentes à Seignelay - mais pourquoi étaient-ils là, tous ces gens ? - aux murmures qu'elle surprenait autour d'elle - était-elle redevenue enfant et fallait-il vraiment qu'on la force à manger ? - jusqu'aux regards compatissants qu'on posait sur elle.
Elle était lasse, épuisée, vidée de toute force, de toute volonté, sans aucune envie, sinon celle de subir sans réagir.
Les jours et les nuits passés au chevet de Kéridil avaient eu raison de ses forces et maintenant qu'il était parti - encore faudrait-il qu'elle l'accepte - elle semblait destinée à errer comme une âme en peine, sans but, pour l'éternité.
Elle s'était débattue quand ses femmes de chambres avaient voulu la vêtir d'une robe noire, elle avait exigé de porter la belle rouge, celle que son époux lui avait offerte pour le sacre de Vonafred ! Pourquoi porter du noir quand l'heure est à l'espoir de la guérison ? Elle avait de même refusé de recevoir le prélat, l'avait envoyé prier pour que Kéri Chéri se rétablisse vite !
Perdue entre ses désirs et la froide réalité, Della d'Amahir-Euphor, dorénavant veuve, n'était plus que l'ombre d'elle-même, équilibriste forcenée entre la vie et la folie...
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Elle avait été conduite dans sa chambre, elle ne savait pas qui l'y avait menée, elle s'y trouvait, c'est tout ce qu'elle savait à cet instant. Dans sa tête, tout se bousculait, tout se heurtait, des personnes présentes à Seignelay - mais pourquoi étaient-ils là, tous ces gens ? - aux murmures qu'elle surprenait autour d'elle - était-elle redevenue enfant et fallait-il vraiment qu'on la force à manger ? - jusqu'aux regards compatissants qu'on posait sur elle.
Elle était lasse, épuisée, vidée de toute force, de toute volonté, sans aucune envie, sinon celle de subir sans réagir.
Les jours et les nuits passés au chevet de Kéridil avaient eu raison de ses forces et maintenant qu'il était parti - encore faudrait-il qu'elle l'accepte - elle semblait destinée à errer comme une âme en peine, sans but, pour l'éternité.
Elle s'était débattue quand ses femmes de chambres avaient voulu la vêtir d'une robe noire, elle avait exigé de porter la belle rouge, celle que son époux lui avait offerte pour le sacre de Vonafred ! Pourquoi porter du noir quand l'heure est à l'espoir de la guérison ? Elle avait de même refusé de recevoir le prélat, l'avait envoyé prier pour que Kéri Chéri se rétablisse vite !
Perdue entre ses désirs et la froide réalité, Della d'Amahir-Euphor, dorénavant veuve, n'était plus que l'ombre d'elle-même, équilibriste forcenée entre la vie et la folie...
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