Nattascha
j'ouvre un post pour les gens de passage qui ne peuvent pas forcément s'incruster dans les histoires locales... ouvert donc à tous ceux qui passent en bourgogne, ont envie d'écrire un peu mais ne savent pas où..
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Semur, 6 juin 1457.
vagabonde en mode j'm'ennuie
Ya des sacs quelle reconnait sur le marché, estampillés étalon et fourmi. Elle en connait un qui a dû passer ya pas longtemps ah et tiens cette échelle là, laurait pas déjà vue quelque part ? Lui semble bien qusi
Mais bon, les sacs, les échelles tout ça, ça ndonne pas sa moitié en chair et en os sûr quil doit être débordé avec tout cquil doit liquider
Alors elle soccupe. Enfin elle essaie, faut dire que lbled est loin dêtre animé. Un gus et un seul croisé en taverne, et pas lgenre de gus avec qui elle aime parlementer longtemps ça donne du « dame » du « nenni » et du « point ny pensez » à toutes les sauces et ça a ldon dla foutre en rogne. Dautant qufaut pas grand-chose pour y parvenir en cmoment.
Ah si seulement elle pouvait noyer son ennui dans la cervoise ou autre bouteille un peu plus corsée. Mais nan, rien qulidée la fait grimacer.
Pour linstant elle cherche des fruits. Ça lui manque les fruits, leur jus sucré et lgout quils laissent dans la bouche. Les miches de ces derniers jours lui ont séché lgosier et ce qui pourrait rafraichir tout ça serait le bienvenu. Des pommes, bof, des mures même pas mures, des trucs quelle ne connait pas, mais pas dfraises cest quoi cbled où ya pas dfraises ? Pis sont pas causants les marchands, pas la peine de dmander un renseignement, ça a lair dleur arracher la goule de répondre.
Parfois, elle sdemande à quoi ça sert dvoyager si cest pour croiser personne. Une ptite cahute bien à elle dans laquelle elle soccuperait et inviterait qui elle veut, voilà qui parait un peu plus envisageable. Ah mais surtout pas dans lcoin ! Plutôt crever foudroyée par un éclair soudain.
Le marché lui ayant révélé ses pauvres trésors, elle file par delà les rues, espérant au moins trouver quelquun à saluer, même vite fait. Quelques gosses qui passent en courant, peut être bien mandatés par son autre pour faire ses courses. Les toperait bien au passage pour leur dire de lsaluer pour elle, mais sont trop pressés pour srendre compte quils croisent une brune un peu paumée.
Elle a deux solutions. Ou sbarrer faire un tour et visiter les alentours, ou sfaire les tavernes, et surtout leurs caisses, histoire de soccuper un peu. sdit quavec le monde qui y passe, les tavernes doivent être bien pauvres et se rabat sur la première solution. On verra pour le fric facile plus tard si la journée straine un peu.
Cque cest chiant, mais quest cque cest chiant sdemande si elle nva pas répondre par la positive au pigeon du matin qui linvite cordialement à participer à un bordel organisé quelque part dans croyaume. Histoire de soccuper. Parce que là ras lbol de se faire chier comme ça. Pas dbaraque à lustrer, pas dtaverne à fréquenter, pas dconversations à tnir, pas coups dlattes à distribuer, pas dpotes dans lcoin, pas dmoitié disponible, pas dbouffe à acheter, tfaçon même si elle voulait elle est trop fauchée pour ça, des sapes encore moins, pas dcheval à nettoyer, pas drat à baigner dingue cquelle se fait chier.
Cest vrai quelle aime les moments dsolitude dans les paysages champêtres, mais ça va un temps hein. Quand ça dure trop longtemps ça mine le moral et ça donne des envies étranges daller voir ailleurs si les tuiles des baraques sont un peu plus rouges.
Et la voilà sortie du village, une fois dplus sans sen rendre compte. Un peu vallonné lcoin, sen était pas rendu compte les nuits dtransit.
Quelques masures à lextérieur, des bois ou des champs de blés qui les entourent. Quelques bipèdes qui sactivent Un ptit rictus saffiche au coin de ses lèvres. Une idée soudaine. Ah ben quand on semmerde on trouve des trucs pour soccuper. Se baissant, elle ramasse quelques belles caillasses quelle laisse glisser dans les poches de ses braies, et file comme un furet splanquer dans un champ un peu plus loin. Sra pas dit quelle se sera pas marrée aujourdhui.
Un passant aurait pu apercevoir par instant une tête brune qui sélève au dessus des épis. Rapide, furtive, juste histoire de se repérer et dcalculer les distances. Un petit caillou servira à lancer les hostilités. Sorti de sa poche après avoir tâtonné pour trouver le meilleur projectile, elle relève la tête une dernière fois, mate, calcule encore une fois la distance et la force quelle va devoir employer, et balance sa première salve sur un paysan en train dlabourer. Entend un petit cri de surprise, un grommellement et ça la fait marrer. Entre les tiges elle observe le paysan, sdélecte de le voir chercher doù vient cquil a pris sur la calebasse et envoie une deuxième salve alors quil a le dos tourné. Splanque illico, smarre. Lentend gueuler après des mômes quelle ne connaitra jamais se marre à nouveau. Une dernière poignée de cailloux envoyée à larrache et elle se tire fissa à quatre pattes au milieu du champ dblé. Va finir par la découvrir et ça finirait surement mal pour sa trogne.
Une fois certaine dêtre suffisamment loin pour ne pas être découverte, elle étale le blé, sallonge les bras et jambes en croix et mate le ciel
Elle a bien rigolé mais ça na pas occupé la journée ça elle soupire pose ses mains sur son ventre et sdit quelle a hâte que sa descendance débarque. Au moins ça loccupera.
En attendant ben, faut trouver autre chose
Raisonnablement assez éloignée du paysan pour pouvoir se remettre sur ses pieds, elle se relève, retire quelques herbes qui se sont permis de venir souillonner ses cheveux et file sur le chemin, lair de rien, en sifflotant. Une petite dizaine de minutes, le temps de faire le tour du champ et elle se retrouve devant le paysan, grognant encore en retournant sa terre sarrête près de lui, lregarde effrontément, spose sur la barrière et le salue. Lautre lève la tête, lui répond par un borborygme et retourne à sa tâche elle se régale la vagabonde, de voir quelle a gâché une partie d'la journée dun innocent avec ses conneries. Reste là à le regarder, certaine que ça lemmerde de se sentir épié. Ne le lâche pas du regard sourit, un peu fripouille. Jusquà ce quil la fasse sursauter en levant la tête brusquement et lui dmandant cquelle veut lui répond que « ben rien, jmennuie alors jmoccupe comme jpeux, et votre fondement là, ben, il est pas désagréable à rgarder », lui souriant de toutes ses dents. Nsait pas trop si lpaysan rougit dcolère ou dgène devant lallusion faite à son derrière. Et du coup, jubile davantage. Reste là, jambes qui sbalancent sous la clôture sur laquelle elle est assise, lregard fixé sur le laboureur. « Zêtes marié msieur ? ». Hochement de tête en silence pour seule réponse «Dommage, vraiment dommage » Balancé dune voix un tantinet suave sur le ton du murmure rougissement fermier qui samplifie faut dire quelle nest pas dégueulasse à regarder la vagabonde. Alors recevoir ce genre de compliment dsa part, ça npeut que tournebouler la tête dun bon gars comme ça « Ouaip, dommage » ajouté dans un soupir à faire pleurer une bande de bigotes.
Elle saute de la barrière, sapproche davantage jusquà le frôler par instant, se penche pour regarder ce quil fait, « vous faites quoi là ? » demandé dun air naïf au possible, tourne son regard vers lui, et lui sourit, dfaçon à lcharmer davantage. Une réponse lui parvient à laquelle elle ne prête même pas attention, plutôt concentrée sur le regard du bouseux qui sporte sur son décolleté regard quelle qualifierait volontiers daffamé si elle avait envie de qualifier
Rassurée sur ses charmes dont elle commençait sérieusement à douter dpuis quelques temps, elle se redresse, salue dune petite tape sur lépaule le paysan encore tout chamboulé et séloigne en sifflotant. Ça cest fait.
Une grosse dondon aux pieds crasseux rencontrée quelques mètres plus loin lui laisse à penser quelle sest tirée à temps.. ça doit être la moitié du paysan elle la salue, tout sourire, « jour mdame, si cest vot mari là bas dans lchamp, vous avez bien dla chance hein, mais, lui en voulez pas sil est pas dans son état normal, jsuis un peu responsable ». Et elle fille, laissant derrière elle une rombière rouge comme une pivoine qui prend lchemin du champ dun pas un peu plus précipité ça va chauffer pour Marcel, ou Dédé, ou...
Ricanant, elle aussi précipite le pas, cest que sprendre une masse comme ça de plein fouet ça doit secouer..
Retour au village enfin presque.
Didiou !!! Cest quoi ça ? Quelle navait pas vu à laller ???
Sapproche rapidement et strouve en face de deux roulotes côte à côte. Nen avait jamais vu daussi belles dsa vie.
Elle en fait le tour, matant chaque détail de chacune delles. Et sprend à rêver fini drigoler là pour le coup. Cest quimaginer Loca et Viento trainant un truc comme ça derrière eux, ça la fait fantasmer.
Sur la pointe des pieds elle cherche à apercevoir lintérieur de lune delles, au travers dune fenêtre latérale. En plus cest aménagé ces trucs là ? Pour le coup elle en reste bouche bée. Elle avait toujours cru qucétait vide et tout juste bon à transporter les sacs de blé ou les échelles. Lil se fait fouineur et avide lorsquelle se rend compte quon peut dormir là dedans aussi bien qudans la chambre dune auberge.
Elle en fait le tour, trouvant à lavant quelques marches qui mènent à une porte, comme une porte de maison un regard à droite, un regard à gauche pour être sure dêtre bien seule et elle tourne la poignée pour tenter dy entrer. Echec, forcément. Qui laisserait ce genre de chose ouvert à tous les vents et pilleurs ? Le nez se colle aux carreaux de la porte, elle contemple lintérieur, cherche le moindre détail, le mémorise, et rêve, encore et encore
Se Retournant, elle va sasseoir sur la marche supérieure de la roulote réalise que cest ça quil leur faudrait. Eux qui aiment les chemins, elle qui porte sa descendance et qui a besoin drepos plus souvent, eux qui ont toujours des tas dtrucs à trimballer.
Faut quelle lui parle.
Elle se lève, jette un dernier regard aux roulotes, et part en courant vers le village, grand sourire en façade il ne doit pas être loin du marché faut quelle le trouve quelle lui montre quelle lui explique
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