Elisa.baccard
- «Tu veux savoir de quoi j'ai peur ? J'ai peur de tout. Et c'est ta faute, tu m'as fait t'aimer, tu m'as fait t'ouvrir mon cur, et ensuite tu viens mourir dans mes bras.»
- Grey's Anatomy
[ Dimanche 23 février 1462 ]
De toute évidence, la jolie Malemort nétait plus faite pour ça. Non, cétait certain.
La veille au soir, la Maman inquiète tournait en rond dans son domaine tandis que ses deux plus jeunes enfants dormaient paisiblement à létage. Que faisait-elle alors ? Et bien elle attendait sa plus grande fille qui tardait à rentrer. Alors la belle décida de rejoindre le centre ville de Valence pour retrouver sa belle sur. Ce fut chose facile et elle la retrouva avec sa fille. La Baccard Malemort aimait se retrouver avec sa famille, cela lui donnait la sensation de vivre un peu, vivre en étant autre chose quune mère. Car aujourdhui, elle nétait plus que ça : La mère de trois enfants.
Le temps était passé en compagnie de sa belle sur et dun ami à elle. Et la jeune femme compris quelle navait plus vraiment sa place ici. Peut-être était-elle faite pour rester enfermée dans son domaine avec ses enfants. Mais elle narrivait plus à faire face aux critiques et à la bassesse des gens. Elle ne pouvait plus garder la tête haute pour répondre à leur bave purulente, elle était trop lasse et trop fatiguée pour ça. Alors elle était partie rejoindre son domaine pour y attendre sa fille.
La nuit fut courte et mouvementée. Lavancement de sa grossesse lempêchait de dormir, son ventre était très dur, les coups sarrêtant que trop peu de temps. Elle aurait aimé retrouver le réconfort des bras de son époux en pleine nuit, la rassurant de cette grossesse et sentant sa main glisser sur le galbe arrondi de son ventre en lui contant combien il était un époux et un père heureux. Et combien il avait hâte de pouvoir rencontrer pour la première fois ce petit être qui grandissait en elle.
Cest sur ce magnifique tableau que la Malemort se réveilla le soleil déjà debout. Un sursaut en sapercevant que le temps avait déjà filé et quelle ne devait surtout pas être en retard, surtout pas aujourdhui La belle shabilla alors rapidement, une simple robe qui ne cachait pas spécialement son ventre, sans le dévoiler outre mesure. Elle prit soins de mettre les bijoux que son époux lui avait offert depuis leur rencontre. Et enfin, à son poignet, une rose rouge, symbole de cet amour inépuisable quelle portait à son époux et pour le restant de ses jours.
Une fois prête, elle sadressa à Suzanne.
Réveillez les enfants et faites les manger sil vous plait. Je viendrais les préparer dès mon retour.
Et tous les matins ressemblant aux autres, la belle part en direction de la Chapelle de Clermont en Viennois. Comme tous les matins, elle rejoint son époux reposant en paix dans la pierre. Comme tous les matins, elle dépose sa joue sur la pierre froide et laisse ses larmes couler juste le temps de quelques mots damour envers lhomme de sa vie, juste le temps dune prière pour saider à tenir et être forte jusquà le retrouver le lendemain matin.
Linstant fut court ce matin, car la jeune femme avait encore tant de chose à faire pour que la famille soit prête à temps. Elle reprit donc la route du château retrouvant ses deux merveilles en pleine forme.
Allez mes amours, on va vous préparer, suivez moi.
Le petit Emery se glisse dans les bras de sa mère, tandis que la belle Emelyne ouvre la route pour les mener jusquà sa chambre. Les vêtements des deux enfants ont déjà été installés sur le lit de la demoiselle. La belle déposa le jeune garçon sur le lit, elle regarda sa fille qui semblait ailleurs ce matin, elle attrape alors délicatement sa main, et lattira sur ses genoux en sasseyant sur le lit.
-Mademoiselle dOulvenne Malemort, que se passe t-il ma princesse ?
- Je ne veux pas y aller, Maman. Je ne veux pas
- Oh. Et bien Tu ny es pas obligée ma princesse. Tu resteras ici avec Suzanne alors. Lizzie, Emery et moi irons seuls.
-Non. Je veux rester avec toi, Maman. Je ne veux pas que tu y ailles. Je veux que tu restes ici avec moi.
- Ma princesse, jaimerais rester ici avec toi, profiter de ces moments toutes les deux comme avant, quand tu étais mon tout petit bébé. Mais je ne peux pas, tu sais bien quaujourdhui toute la famille et tous les amis de Rotule seront là pour lui rendre un dernier hommage, et je dois y être également. Tout comme il aurait aimé que tous ses enfants soient là également.
- Mais moi je ne suis pas comme Lizzie et Emery, ni comme le bébé que tu portes. Je suis une dOulvenne, je ne suis pas son enfant.
- Ma princesse, tu étais la fille de Rotule, tout autant que Lizzie, Emery et le futur bébé. Tu nas peut-être pas le même sang et le même nom que lui, mais il te considérait comme tel et il ta élevée comme ça, sans aucune distinction. Il taimait tellement fort quil aurait donné tout pour toi comme pour ta sur et ton frère Alors tu peux rester à la maison ma princesse, mais je dois y aller pour ma part avec ton frère et ta sur.
Un baiser est déposé sur le front de la belle princesse. Et la mère se lève pour commencer à préparer son fils. Lui expliquant de nouveau ce qui allait se passer aujourdhui et combien il lui fallait être sage pour cette journée. Lenfant avait bien compris, évidemment. Il sétait prit depuis quelques jours dun élan de protection envers sa mère, la couvant et lui donnant des petites attentions remplies de tendresse et damour. Une complicité entre une Mère et son Fils. Et cest en tournant la tête vers sa fille, une fois Emery préparé que la Malemort aperçut sa fille brossée et presque habillée.
- Je viens avec vous, Maman.
- Daccord ma Princesse. Laissez moi taider avec ta robe.
La Mère vint serrer le nud dans le dos de la petite princesse. Prenant un lien de soie, elle fit avec une petite mèche de cheveux, une fine tresse quelle noua avec la soie de la même couleur que la robe. Ils étaient tous les trois fin prêt.
- Emelyne va chercher ta sur et dis lui quon lattend dans la voiture, quelle se dépêche, je ne veux pas être en retard.
La petite partie en courant en direction de la chambre de sa grande sur où sur le divan près du lit de Lizzie avait été préparée la tenue de la jeune fille pour la journée. La Malemort lui avait fait coudre une longue robe de belle facture pour faire honneur à son père. Elle en avait fait de même pour tous les enfants de la famille et pour elle-même. Rotule aimait voir sa famille porter de beaux vêtements, alors il serait heureux de les voir ainsi, aujourdhui.
Descendant les escaliers, Emery dans ses bras comprenez la difficulté quand on est enceinte de 6 mois, avec un ventre de 8 mois et quon porte un petit monstre de deux ans dans ses bras tout ça dans les escaliers -, elle rejoint sa belle sur qui était prête avec toute sa famille.
- May ! Juste à lheure, Lizzie et Emelyne vont arriver. Allons les attendre dans la voiture.
Prenant le bras de sa belle sur, la Malemort avança vers la voiture, laissant son fils grimper en premier, puis elle sinstalla, rejointe rapidement par May, Arta, Ophelia puis Emelyne et Lizzie vinrent compléter la famille. Une dernière place pour Suzanne, la dame de compagnie. La voiture était remplie et prenait donc la route de la Cathédrale de Vienne.
Le trajet fut complété par les commentaires des enfants qui navaient pas cessé de parler. La Malemort elle, regardait dans le vide de la fenêtre, nobservant pas vraiment les paysages connus. Elle savait que dans quelques instants, elle dirait au revoir à son époux à tout jamais. Que cette cérémonie était un hommage à lhomme quelle avait perdu, lhomme de sa vie, sans aucun doute.
La voiture sarrêta trop vite. La désormais veuve Baccard resta assise encore un instant dans la voiture, alors que toute la famille était descendue. Il lui fallait encore un instant. Juste un instant pour prendre du courage, pour se faire à lidée, pour réussir simplement à contracter ses muscles et lui permettre de bouger. Car pour lheure, elle était totalement tétanisée sur la banquette de la voiture et même si elle le voulait, elle narrivait pas à bouger. Cest le mouvement de son enfant dans son ventre qui lui rappela quelle nétait pas seul, et que ses enfants étaient entrain de la regarder, statique dans la voiture. Alors, mère avant tout, elle se redressa pour poser le pied au sol et se retrouver face à lédifice, lâchant à mi-voix, pendant que son fils lui attrape la main gauche, et sa fille, Emelyne lui prenait la main droite.
- Nous y sommes...
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