Agnesina_temperance
Tout était parti d'une soirée où Agnésina s'ennuyait ferme. Rien ne trouvait grâce à ses yeux et alors qu'elle avait eu envie de jouter verbalement avec les habitants, elle avait été exaspérée par tant de petitesse d'esprit. Elle avait erré, telle une âme en peine dans les ruelles du village dans l'espoir de retrouver son auberge. Elle n'aimait pas vagabonder de nuit dans les ruelles car elle avait peur. Si pendant la journée, les petits gens communs faisaient leurs travails pour faire prospérer le village, la nuit laissait place aux basses-uvres. Elle s'était isolée dans sa chambre d'auberge avec l'envie de voir personne et avait écris à une personne inattendue, Beren de la Fiole Ebrechée, Seigneur de Courchaton. Un homme au verbe aiguisé. L'ennemi qui attaque mais qui sait rester courtois et respecte son adversaire. L'ennemi parfait ! En plus, elle l'avait rencontré en taverne et elle devait reconnaître, c'était un ennemi avec du charme et de bonnes manières. Un peu comme le Visconti sauf que le Visconti l'attirait, ce qui n'était pas le cas de Beren qui restait un éventuel adversaire pour jouter verbalement. Elle lui avait écris et elle pensait qu'il ne lui répondrait pas mais quelques jours plus tard, une lettre la détrompa. Il lui avait écris et il l'invitait à venir dans sa boutique.
Une invitation qu'elle ne refuserait pas et elle l'honorerait comme il se doit, c'est-à-dire, avec originalité et avec son caractère propre à elle. Il n'allait pas être déçu. L'homme est un nez pour les senteurs mais aurait-il un nez en ce qui concerne la personnalité d'Agnésina ? La question résidait là. C'était un défi de taille. Il connaissait son visage et sa voix. Elle allait devoir tricher et cette perspective l'amusait, autant joindre l'utile à l'agréable, parce qu'elle ne doutait pas qu'elle était sans doute Persona non Grata en Franche Comté et sa tête sûrement mise à prix. La ruse, voilà un domaine qu'elle essayait d'expérimenter et qu'elle allait user cette fois-ci.
Elle avait déjà essayé de se faire passer pour une fromagère mais sans succès. Elle pourrait se faire passer pour une vendeuse d'esclave mais les autorités enquêteraient et se rendrait vite compte de la supercherie. La couverture de la paysanne est une couverture trop banal et elle savait qu'il faudrait qu'elle essaye une couverture plus audacieuse.
- Le jour J -
La Corleone s'en doutait, des gardes surveillaient l'entrée du village et d'un pas lent, elle s'avança vers les hommes. Elle essayait de paraître détendue, car elle avait fait son mieux pour être méconnaissable. Habillée en robe, elle avait opté pour des couleurs vives et surtout, elle avait renoncé à son éternel chignon pour lâcher ses cheveux. Elle avait eu ouïe dire que les femmes ayant les cheveux lâchés, étaient des femmes qui voulaient montrer qu'elles étaient libres et qu'elles désiraient se faire courtiser. Elle avait, cependant rajouté une coiffe et un voile pour dissimuler son visage. Au cas où, cela ne suffirait pas, elle s'éventer - d'une manière insolente - le visage avec un esmouchoir.
«-Halte-là. Nom et lieu de résidence.
C'était le moment ou jamais de s'exercer. Agnésina adopta une posture aguicheuse et parla d'un ton vif, aigu et racoleur.
«- Sieur le garde ! Les gens comme vous me rendent toute chose et si j'avais pas du travail qui m'attendait; je ne vous dirais rien, rien que pour que vous me passiez les fers et que vous m'interrogiez mais ce sera pour une autre fois, mon grand, j'ai un client qui m'attend.
«- Attendez !
«- J'ai oublié de me présenter, c'est ça ? J'passerais tout à l'heure dans votre bureau Sieur le garde pour que vous jugiez quelle punition m'infliger ! Je suis Jeanne Dubois et je travaille pour la maison close de Paris !
«- Qui allez-vous voir ?
«- C'est un secret, mon grand !
Elle retient un rire nerveux car son plan semblait avoir marché et elle priait intérieurement que le garde ne serait pas de garde lorsqu'elle repartirait, parce qu'elle n'avait pas envie de se retrouver dans une situation délicate. Trouver la boutique de parfumerie fût facile et elle poussa la porte pour entrer d'un pas lent. Belle boutique dont les effluves ne manquaient pas. Elle laissa le voile sur le visage et elle continua à se ventiler le visage. Elle voulait s'amuser et sa couverture allait encore lui servir.
«- Seigneur de Courchaton, votre commande est là !
Désirez-vous que je retrousse mes jupons ou souhaitez-vous qu'on parle pour qu'on apprenne à se connaître autour d'un verre de vin ? Je vous demande car tous les clients n'ont pas les mêmes attentes.
La reconnaitrait-il alors qu'elle est déguisée en courtisane ?
Cette couverture l'angoissait car elle savait qu'elle risquait de s'en mordre les doigts. Une nouvelle fois, elle pria intérieurement qu'il soit courtois et ne lui saute pas dessus.
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Une invitation qu'elle ne refuserait pas et elle l'honorerait comme il se doit, c'est-à-dire, avec originalité et avec son caractère propre à elle. Il n'allait pas être déçu. L'homme est un nez pour les senteurs mais aurait-il un nez en ce qui concerne la personnalité d'Agnésina ? La question résidait là. C'était un défi de taille. Il connaissait son visage et sa voix. Elle allait devoir tricher et cette perspective l'amusait, autant joindre l'utile à l'agréable, parce qu'elle ne doutait pas qu'elle était sans doute Persona non Grata en Franche Comté et sa tête sûrement mise à prix. La ruse, voilà un domaine qu'elle essayait d'expérimenter et qu'elle allait user cette fois-ci.
Elle avait déjà essayé de se faire passer pour une fromagère mais sans succès. Elle pourrait se faire passer pour une vendeuse d'esclave mais les autorités enquêteraient et se rendrait vite compte de la supercherie. La couverture de la paysanne est une couverture trop banal et elle savait qu'il faudrait qu'elle essaye une couverture plus audacieuse.
- Le jour J -
La Corleone s'en doutait, des gardes surveillaient l'entrée du village et d'un pas lent, elle s'avança vers les hommes. Elle essayait de paraître détendue, car elle avait fait son mieux pour être méconnaissable. Habillée en robe, elle avait opté pour des couleurs vives et surtout, elle avait renoncé à son éternel chignon pour lâcher ses cheveux. Elle avait eu ouïe dire que les femmes ayant les cheveux lâchés, étaient des femmes qui voulaient montrer qu'elles étaient libres et qu'elles désiraient se faire courtiser. Elle avait, cependant rajouté une coiffe et un voile pour dissimuler son visage. Au cas où, cela ne suffirait pas, elle s'éventer - d'une manière insolente - le visage avec un esmouchoir.
«-Halte-là. Nom et lieu de résidence.
C'était le moment ou jamais de s'exercer. Agnésina adopta une posture aguicheuse et parla d'un ton vif, aigu et racoleur.
«- Sieur le garde ! Les gens comme vous me rendent toute chose et si j'avais pas du travail qui m'attendait; je ne vous dirais rien, rien que pour que vous me passiez les fers et que vous m'interrogiez mais ce sera pour une autre fois, mon grand, j'ai un client qui m'attend.
«- Attendez !
«- J'ai oublié de me présenter, c'est ça ? J'passerais tout à l'heure dans votre bureau Sieur le garde pour que vous jugiez quelle punition m'infliger ! Je suis Jeanne Dubois et je travaille pour la maison close de Paris !
«- Qui allez-vous voir ?
«- C'est un secret, mon grand !
Elle retient un rire nerveux car son plan semblait avoir marché et elle priait intérieurement que le garde ne serait pas de garde lorsqu'elle repartirait, parce qu'elle n'avait pas envie de se retrouver dans une situation délicate. Trouver la boutique de parfumerie fût facile et elle poussa la porte pour entrer d'un pas lent. Belle boutique dont les effluves ne manquaient pas. Elle laissa le voile sur le visage et elle continua à se ventiler le visage. Elle voulait s'amuser et sa couverture allait encore lui servir.
«- Seigneur de Courchaton, votre commande est là !
Désirez-vous que je retrousse mes jupons ou souhaitez-vous qu'on parle pour qu'on apprenne à se connaître autour d'un verre de vin ? Je vous demande car tous les clients n'ont pas les mêmes attentes.
La reconnaitrait-il alors qu'elle est déguisée en courtisane ?
Cette couverture l'angoissait car elle savait qu'elle risquait de s'en mordre les doigts. Une nouvelle fois, elle pria intérieurement qu'il soit courtois et ne lui saute pas dessus.
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