[RP ouvert] On y passe tous un jour..

Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux."
Victor Hugo

Voici qu’arrivait le jour, attendu ou oublié, souhaité ou désavoué, qui ne nous laissait pas indifférent, alors qu’il s’agissait de passer un cap, une décennie et pour le compagnon de Satine, ce jour-ci devenait celui où il atteignait l’âge raisonnable de la trentaine. Enfin, raisonnable, c’était encore à prouver.

La Noiraude ne savait pas trop dans quel était d’esprit se trouvait son conteur, ayant dû se rendre pour quelques jours chez les moinillons avec Eolia Luna et ce fût dans le plus grand des secrets qu’elle décida d’organiser une petit fête pour marquer le coup.

L’idée, toute simple, était de réunir ses amis et nombreuses connaissances, certains connus par elle et d’autres dont elle ignorait même l’existence, bien que plusieurs mois les avaient vus vivre côte à côte, il n’en restait pas moins encore bien des choses et des personnes à découvrir dans l’entourage de son beau brun. Loin d’avoir encore tout découvert en sa compagnie.

Ainsi, la veille, de bon matin, Satine prit la plume pour envoyer quelques missives, afin de savoir qui pouvait se déplacer, ou du moins, envoyer un petit courrier à son compagnon et laisser une trace, un souvenir pour cette journée qui s’annonçait belle, du moins le ciel bleu royal lui était au rendez-vous, avec son compère le soleil, déjà deux beaux invités, un bon début !

Puis, la Noiraude s’était rendue en un lieu dont elle avait entendu parler, des ruines romaines, sous la forme d’une tour encore partiellement dressée, ne formant cependant plus qu’un L, deux pans de murs s’étant effondrés durant les ans, soumis aux intempéries et à l’usure du temps. Le temple, disait-on, sans pouvoir le certifier, avait été élevé en l’honneur d’une divinité romaine, Janus, dieu des commencements et des fins, des choix, des clés et des portes.

Dieu de premier rang dans la hiérarchie romaine, ayant le privilège d'être invoqué avant toutes les autres divinités. Mouais, ça en jetait un peu, mais bon, après tout, le jour des trente ans restait une date unique !

Ainsi, en tant que dieu introducteur, il était, avec Portunus, un « dieu des portes » qui présidait à l'ouverture de l’année et à la saison de la guerre. Didiou, Didiou, ça sentait un peu la bataille, m’enfin, tout ça, c’était du passé, les gens invoquaient les dieux à qui mieux-mieux en ces temps-là…elle, ici, ne voyait que la beauté des lieux, des vieilles pierres sous forme de construction en arches lui plaisait énormément, trouvant qu’il y avait un style de voûtes d’église qu’elle affectionnait particulièrement et rien que ça lui suffisait.

Ensuite, que le dieu vénéré fût un digne représentant des commencements et des fins, cela tombait plutôt bien à l’occasion des trente ans de Dom, pile poil même ! Cet anniversaire était bien un passage de décennie, une porte à franchir et autant le faire de manière agréable, avec sa famille, ses amis et autres connaissances.

Alors, préparant le lieu pour accueillir du monde, ou du moins espérait-elle que les gens arriveraient à se joindre à eux pour s’amuser et partager un bout de repas ensemble, quelques verres de vins de Bourgogne, de mirabelle, d’hydromel et de Calva, la jeune lorraine, aidée de jeunes bras, trouvés dans le village pour quelques piécettes, disposèrent des trépieds, planches en bois posées dessus, bien en équilibre, nappes vertes, couleur de printemps, agrémentées de quelques fleurs, jonquilles, perce-neiges, crocus, primevères, le tout entremêlé dans du lierre, créant un chemin coloré et printanier, entre les mets, jambons, pâtés, pains et miches, omelettes baveuses, quiches lorraines, forcément, et gâteaux aux fruits. Si quelque chose venait à manquer, l'organisatrice aviserait en temps voulu, la donzelle était assez du genre à utiliser le système Débrouille, chaque chose en son temps, là..il fallait faire un peu vite.

Le regard concentré sur la table, l n’y avait pas de quoi se tuer en nourriture, mais, n’étant pas vraiment riche, la lorraine avait préparé et acheté ce qu’elle avait pu, les gens auraient peut-être peu, c’était pas plus mal, ils seraient quitte de grossir, quand à rouler sous les tables, chacun ferait selon son envie !

Satine était un peu fatiguée et un chouia nerveuse, l’envie que tout se déroule à merveille lui tenait bien sûr à cœur, cherchant à rendre le moment agréable à passer et laisser ainsi un beau souvenir à son compagnon, pour qu’il puisse franchir le pas d’avec bonne humeur.

Voilà..ne restait plus qu’à patienter, Satine avait donné rendez-vous sans plus de précision à Dom, lui indiquant de venir aux ruines romaines d’Autun, en dehors des remparts du village, encore devait-il trouver l’endroit, mais, connaissant son loup, celui-ci avait le sens de l’orientation et savait de débrouiller, il était conteur, mais pas mauvais explorateur, il maniait bien la carte du royaume, se rendre au temple romain ne serait pas trop difficile.

Mettant les dernières petites touches en place, la Noiraude sera sa cape autour d’elle, pour se protéger encore du frais matinal, les brumes dissipées laissaient la place aux rayons du soleil et la chaleur augmenterait petit à petit, cependant, elle alla encore préparer un grand feu de joie, ensuite tout serait prêt-fini pour la petite célébration.

Heureusement que les petites mains n’avaient pas manquées, seule elle n’y serait pas arrivée et la Noiraude, finissant de déposer quelques bûches dans le feu, retourna ensuite remercier ses jeunes aides, les laissant libres de trainer dans le coin.

Alors qu’elle souriait, enfin au bout de ses préparatifs, Satine vit arriver le groupe de troubadours qu’elle avait entendu quelques temps auparavant, dans une contrée un peu rude du coude et des dents, dont la musique avait raisonné cependant agréablement à ses oreilles, ils étaient enfin là..juste le temps de les laisser prendre place, les saluant avec plaisir, puis hocha la tête dans leur direction pour leur signifier que la musique pouvait prendre son envol, ainsi, les invités trouveraient plus rapidement l’endroit prévu pour la petite fête qui serait du genre champêtre.

Et en avant la musique !!!
Faites que ça bouge un peu!!
Enchantez-nous les oreilles et l'esprit..


Se laissant emporter par la belle mélodie, la Noiraude, dans sa robe myosotis, le cheveux un peu en bataille, tenta de rester un petit moment tranquille, question de retrouver de l'énergie pour la suite, déposa ses mains sur sa taille puis écouta les sons provenant des vielles, flûtes et autres instruments, uhm..pas mal du tout, pour un début.!!

Drôle d'endroit pour une rencontre


Le lourd vantail en bois en bois du portail se referma dans le dos de l'homme en un bruit sourd, suivi du claquement caractéristique d'un loquet que l'on remet en place.

L'encapuché fit quelques pas en avant, puis se retourna, de façon à pouvoir mieux embrasser du regard les hauts murs du monastère dans lequel il avait passé ces huit derniers jours.
Le grand brun se sentait petit, comme écrasé par la majesté et la puissance de cette enceinte dont les parois semblaient partir à l'assaut des nuages.

A chaque fois, il était presque surpris de trouver un monde de paix ,de quiétude et de silence à l'intérieur de ces murs épais.

Portant son regard un peu plus loin sur le chemin d'accès au couvent, le conteur prit une grande inspiration, pour à nouveau goûter à plein, l'air de la liberté retrouvée.
Mais, se souvenant tout à coup qu'il se trouvait sur le sol de Bourgogne, qu'il respirait l'air bourguignon, il referma aussitôt la bouche.

Ce qui eut évidemment pour conséquence de lui tirer un longue série de toussotements, comme une sensation d'étouffement.
Passé cet instant de malaise, il essaya de trouver un rythme de respiration an accord avec la rancoeur qui subsistait en lui contre ce duché tant honni .

Au loin, il pouvait déjà voir la flèche de la cathédrale d'Autun , fièrement pointée vers le ciel., derrière un rideau de peuplier encore nus de leur parure.
L'encapuché ne put réprimer un petit sourire nostalgique en se remémorant les bons moments passés jadis dans ce village, le seul avec Cosne, qui ait trouvé grâce à ses yeux en cette contrée dans laquelle il s'était pourtant juré de ne plus jamais hasarder un orteil.

Exhalant un long soupir désabusé, il se dirigea d'un bon pas vers la maison de la nourrice à laquelle il avait laissé Eolia Luna, sa fille adorée, sa petite Princesse Lune, à une centaine de toises d'icelieu.
Il avait hâte de retrouver sa dernière née et bien sûr, la mère de sa petite merveille, sa gitane aux cheveux de jais , au teint hâlé et aux yeux myosotis.

Après des retrouvailles calines avec sa plumette, il était temps de rentrer à la roulotte qui abritait sa petite famille , au bord de la rivière.

Un peu plus tard, il entra dans la roulotte, sa petite fille de quatre mois dans ses bras .
Il s'imprégna à nouveau de l'atmosphère de la roulotte, subtilement baignée des fragances corsées des fleurs printanières qui trônaient dans un vase au milieu de la table , heureux de se retrouver dans ce lieu où il avait vécu tant de moments de bonheur, puis avisa , un peu perplexe et surtout surpris de ne pas y trouver Satine,un vélin laissé sur la table.
Reconnaissant l'écriture de la femme de sa vie, il prit vite connaissance du message : rendez vous aux ruines romaines...tu m'y trouveras...Ta Satinette

Les ruines romaines , le passeur d'histoires les connaissait, naturellement, même si cela faisait bougrement longtemps qu'il n'y avait pas remis les chausses .

Et c'est d'un pas dubitatif et intrigué , toujours lesté de sa petite fille endormie contre la poitrine paternelle , que Dom arriva aux ruines, se demandant toujours pourquoi Satine avait préféré des retrouvailles en ce lieu plutôt que dans leur cocon douillet.
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La blonde venait de recevoir une missive de son amie satine..la prévenant de l'anniversaire de son beau matou et fêter ses trente ans d'âges..elle voulait marquer le coup..et oui le pauvre il avait pris un petit coup de vieux!! et vlan..un an de plus ça fait mal quand même..

Et pour rien au monde elle ne voulait rater ça..elle venait spécialement pour rassurer ce vieux crouton et surtout lui porter une bonne bouteille de whisky de trente ans d'âges qu'elle avait acheté chez un marchand ..oh punaise!! la douloureuse faut dire qu'il ne lui avait pas fait de cadeau mais peu importe pour un ami elle ne regardait pas le prix..
Elle avait aussi confectionné de ses mains une jolie boite en forme de cercueil..dans lequel elle mit la bouteille..et glissa à l'intérieur une jolie citation ..



Puis la referma avec des petits clous..et inscrit sur la boite .."mort subite"..elle avait aussi prévue pour satine un bouquet de jonquilles ..et quelques bonnes orangettes et citronnettes confites..pour l'occasion et un petit jouet en bois pour la petite lune..

Elle arriva sur le lieu ..avec ses paquets ,l'endroit était superbe... que lui avait indiqué la brunette ..à son arrivée tout était si beau..on sentait que satine avait fait fort dans la décoration de table..de magnifique bouquets de fleurs printanières ..des plats magnifiquement présentés..un groupe de ménestrels jouant de la musique..d'ailleurs elle aperçut en premier satine dansant ..virevoltant comme une toupie ..elle lui fit un petit signe de main ..l'air de dire je suis là... je suis arrivée..c'est moi ortie!!

Ortie attendait que satinette termine sa danse endiablée quand elle aperçut Van Halen un vrai métaleux chat botté celui là avec son chapeau et sa plume en panache....elle alla le rejoindre pour le saluer gentiment ..elle ne savait pas s'il allait la reconnaitre ..

Bien le bonjour!! quelle bonne surprise !!..vous vous souvenez de moi ?je suis fleur d'Epinal..comment allez vous Messire? ..je suis ravie de vous voir..en plus il fait si beau on va passer une agréable journée.. n'est ce pas? elle lui souriait

Alors que la musique s'arrêtait satinette arriva à sa hauteur ..elle embrassa ses joues bien rouge..

Tu vois je suis venue..merci pour ton invitation en plus dans un cadre magnifique ..je ne regrette pas ce long voyage ça valait le coup..Que je suis contente de te voir ma bella où est dom ce vieux débris je ne le vois pas ? se mettant à rire puis continua sa conversation tien je te porte quelques douceurs de ma fabrication..je sais que tu les aimes et un petit bouquet de jonquilles que j'ai cueillie sur la route ma satinette..pour le bébé j'ai fait ce petit personnage en bois qui représente un petit lapin..et ça c'est pour dom ..une petite surprise à l'intérieur...

Elle était heureuse d'être à leur coté pour faire la fête..mais pressée aussi de boire un verre
"alors qu'est ce qu'on boit en attendant ton beau brun?..j'ai grand soifff..A peine avait elle terminé sa phrase que dom finit par arriver ..

Coucou l'ami ..alors qu'est ce que ça fait de prendre un an de plus ? ça fait mal hein? ortie espérait le faire râler d'entrée..je suis tellement contente de te voir avec ton grand âge...et d'être présente pour ton anniversaire ..on va passer un bon moment elle lui sourit ..je t'ai porté un présent qui je suis sure va te plaire ..tien pour toi mon ami elle lui fit un bisou gentiment..

Ce n'est pas un pigeon, mais un énorme goéland qui vient se poser au milieu de la petite assemblée.
Le voyage était long depuis la Suède, et Colombe avait mis les moyens pour que sa missive parvienne à destination. D'autant plus qu'il y avait un objet qui alourdissait le tout, aussi léger soit-il.

L'éloignement empêchait Colombe de se rendre physiquement au lieu indiqué par Satine dans la missive qu'elle avait reçue. Alors un courrier ferait tout aussi bien l'affaire.
Et puis, honnêtement, la distance arrangeait bien les affaires de notre héritière suédoise, pour qui Satine^n'atait pas vraiment une amie.
Oh bien évidemment, ce n'était pas du fait de Satine, qui visiblement se donnait du mal pour faire de sa "belle-soeur" une amie.

Mais Colombe, pourtant loin d'être rancunière, n'avait tout de même pas apprécié le comportement de Satine vis à vis de l'homme qui avait le plus compté dans sa vie. Elle n'avait pas non plus vu d'un très bon oeil, que celle-ci vienne se plaindre d'avoir aussi été abandonnée, à elle qui souffrait encore de la situation.
Et le fait qu'elle jetât son dévolu sur son frère, là, ce fut vraiment le pompon !

Elle en avait voulu à son frère aussi, mais il restait son frère. Et puis... il y avait l'enfant, désormais. Alors Colombe s'était promis de faire un effort.
Mais entre Satine et elle, une mer était une bonne distance de sécurité.

L'oiseau n'avait pas l'air plus fatigué que cela, malgré les longues journées qu'il avait passées à voyager au dessus des mers et des paysages fabuleux de l'Europe.

Dans un Kreeeeerrrrr Kreeeeeerrr des plus disgracieux - car oui, il fallait bien l'avouer, le chant du goéland, il y a plus "romantique" quand même , le messager s'était donc posé, attendant qu'on le délivre enfin de sa mission, dont les prinpaux élements étaient attachés à sa patte droite, par une cordelette bleue.




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Toute prise par la belle musique, la Noiraude avait entamé quelques petits pas de danse, question de patienter en attendant que les gens se présentent à la tour romaine, et dans sa distraction, elle faillit pas voir arriver le hollandais, Van Dalen, qui lui sembla surgir de nulle part, pour se matérialiser devant une des tables du banquet, alors qu’il y déposait une belle fiole.

Sans doute un breuvage original découvert par lui seul, pour l’avoir côtoyé plusieurs fois en taverne, Satine savait qu’il aimait bien boire une petite mousse et tester les spécialités locales alcoolisées, là où ils étaient passés.

A sa vue, la danseuse du moment stoppa net ses mouvements et gestes rythmés mais néanmoins gracieux, pour ensuite aller le rejoindre, lui lançant un petit sourire de bienvenue, et, alors que du coin de l’œil, elle voyait d’autres personnes se dessiner au loin, elle lui glissa gentiment :

Bien le bonjour Van Dalen !
Heureuse de te voir présent à l’anniversaire de Dom et pouvoir boire un petit coup hors d’une taverne, je pense que ça va aussi te plaire…
Mais..hhoo ! regarde..arrive du beau monde !!

La Noiraude n’eut guère le temps de converser plus avec le peintre hollandais, que le principal intéressé arrivait à son tour, encore au loin, Satine reconnu aisément sa silhouette, leur fillette dans les bras. Elle sentit son émotion croitre alors qu’il s’approchait de plus en plus, après une semaine d’absence de ses deux amours, les revoir enfin lui emplissait le cœur de bonheur. La roulotte lui avait semblée bien vide, trop tranquille, un peu sans âme et sans vie et ce fût comme si une source se mit à jaillir à nouveau de la roche de son cœur, les deux trésors de sa vie lui étaient enfin revenus.

Allez..Van..on va les accueillir, Dom doit se poser des questions !!
Si ça se trouve, il ne se souvient même plus de sa date d’anniversaire…dans un monastère, on perd un peu la notion du temps !!

Avançant à la rencontre de son compagnon et de leur petite Plumette, Satine vit aussi arriver leur amie Fleur, très en forme, les bras chargés de cadeaux et la mine toute réjouie. Uhm..elle faisait plaisir à voir, surtout, elle avait l’air heureuse, ce qui rendit l’organisatrice toute contente, une Fleur de bonne humeur, les taquineries allaient fuser.

Se penchant pour lui déposer une douce bise sur la joue, elle l’écouta, puis plissa ses yeux de rire..Dom en prenait gentiment pour son grade, traité de vieux débris à trente ans ! Observant son amie lorraine, Satine la taquina à son tour :

Rooh.. Fleur..Dom a encore de bien beaux jours devant lui…toujours de l’énergie, à en revendre..rassure-toi, il est loin d’être un homme fatigué, avec un pied dans la tombe, d’ailleurs je n’ai pas prévu les pioches et les pelles, on n’est pas ici pour creuser mais pour fêter !!

Prenant le bouquet de jonquilles prévu pour elle, Satinette en ôta une puis la glissa dans la chevelure de son amie et en fit de même pour sa propre tignasse de jais, avec douceur.

Voilà, comme ça…si Van Dalen peint un portrait de cette journée, on sera joliment fleurie !!
Merci pour les magnifiques jonquilles, Fleurette et aussi pour ce petit lapin en bois..trop mignon, la puce pourra y faire ses premières dents.

Puis, se tournant en direction du conteur qui était enfin près du petit groupe, Satine lui dédia une sourire lumineux comme un soleil de plein été, tout en répondant encore à Fleur :

Et Dom..le voilà à point nommé avec Eolia Luna.. t’inquiète pas, on va pouvoir boire tantôt !
Faut juste qu’il comprenne ce qui se passe..pas sûre qu’il réalise quel jour nous sommes... le 25 mars et qu’il passe un cap !

Petit clin d’œil amusé lancé à son compagnon, la jeune lorraine laissa Fleur le saluer, prenant son mal en patience, puis s’empressa de les enlacer avec amour et tendresse, déposant un baiser sur la joue toute douce de sa puce, qui semblait gazouiller dans les bras de son père, puis se poussa sur la pointe des pieds pour sceller ses lèvres à celle de son amoureux, en un baiser de retrouvailles, qu’elle aurait aimé prolonger aussi longtemps que l’absence avait duré, mais éterniser une semaine en quelques secondes était tâche bien difficile, et ce fût à contrecœur qu’elle se détacha de lui.

Enfin !!! Vous voilà, mes amours !!
Mon cœur peut battre à nouveau pleinement, il est à nouveau entier…

Cachant un peu son émotion, Satine posa ses yeux myosotis sur père et fille, puis tendit les bras pour prendre la puce tout contre elle, sentir sa petite tête au creux de son cou était un de ses plus grands plaisirs. Dom pouvait ainsi enfin prendre ses aises, le trentenaire avait, sans s'en rendre vraiment compte encore, son rôle à jouer, pas trop ingrat à vrai dire, de recevoir ses amis et connaissances présentes et profiter pleinement de leur présence !!

Suprise..Dom!! je crois qu'il va y avoir quelques visites pour toi, aujourd'hui..c'est quand même un jour bien spécial..à marquer d'une pierre blanche..

Tout sourire, Satine observa son beau brun, toute guillerette de lui avoir préparé cette journée, depuis le temps qu’elle y pensait, elle avait un peu soucis qu’il ne revint pas à temps du monastère, mais tout s’était déroulé pile poil, avec son retour au bon moment.

Dans le ciel, un pigeon arriva puis alla se poser, à quelques pas d’eux, suivi d’un autre oiseau bien plus grand et gracieux, planant au-dessus de leurs têtes, avant de descendre à son tour.

Satine songea un bref instant à Virus, espérant que celui-ci fût bien loin dans les bois, sous peine de venir chasser les volatiles, mais, le bruit, le monde et les musiciens le tiendraient certainement éloigné…ouf !! Pas besoin d’un bain de plumes pour le moment..

On se rend compte qu'on vieillit le jour on on s'aperçoit qu'on en a pour plus cher de bougies que de gâteau *


Ce fut d'abord le son de la musique qui intrigua le grand brun, lorsqu'il arriva aux abords des ruines, sa petite merveille dans ses bras et sa besace en bandoulière.
Un son feutré au départ, léger et aérien s'épaississant ensuite comme une nappe de brouillard s'enrubannant autour de lui, au fur et à mesure qu'il approchait du lieu de rendez vous.

Après l'ouie, ce fut au tour de son odorat d'être dragué par un délicieux fumet de viande grillée, véritable supplice pour un homme sortant tout juste de de chez les moines, dont l'infâme brouet clair et fade et le pain noir avaient constitué l'unique menu quotidien , pendant tous ces jours.

Et enfin, c'est avec stupéfaction qu'il put apercevoir des rangées de tables, recouvertes de jolies nappes , agrémentées d'un chemin de fleurs et de lierre et débordant de victuailles et de boissons ,qui avaient été installées le long des murs éboulés des ruines.

Le passeur d'histoires s'arrêta quelques instants à l'entrée du site , les yeux ronds comme des calots, interloqué, sans voix.
Que signifiait cette mise en scène ? Quel était l'objet de cette fête ou cette cérémonie ?
S'il n'avait reconnu Satine, en compagnie de Vandalen , le Batave et de la Fleurette aux épines acérées, en train de discuter entre eux, il aurait bien crû s'être trompé d'endroit.

La stupeur céda la place à l'étonnement  quand Fleur, suivie un peu plus loin de satine et de Van, le rejoignit et le railla , tout en lui tendant une petite boîte en bois en forme de cercueil .

Le brun en balbutia de surprise, tout en essayant de prendre la boite , malgré sa Princesse Lune qu'il tenait encore dans ses bras  :

Euh ...Ben..un an de plus ?

C'est seulement à ce moment là que Dom se souvint qu'il venait d'attraper trente ans ce jour même.
Il enchaîna , un grand sourire aux lèvres, tout en rendant une petite bise à son amie :


Mais oui, bon sang, que je suis bêta ...C'est bien aujourd' hui mon anniversaire !
Comme quoi, en prenant de l'âge, on perd la mémoire
En tous cas, je ne suis pas encore assez sénile pour ne pas vous reconnaître, Fleur.
Par contre, on dirait que vous me voyez déjà un pied dans le cercueil, vous !
En tous cas, merci pour le cadeau : je l'ouvrirai un peu plus tard.
Mais dites moi donc, Fleur :Que faites vous icelieu ?


Le conteur n'eut même pas le temps d'entendre la réponse de son amie Spinalienne , que la femme qui teintait sa vie des couleurs de l'arc en ciel se présenta face à lui et sa fille et les enlaça avec ferveur.

L'encapuché s'abandonna avec délectation à ce long moment de tendres retrouvailles , un moment de bonheur à trois qu'il avait imaginé tant de fois , ces derniers jours, afin de tenir le coup derrière les murs épais du monastère .

Après un magnifique échange qu'il aurait aimé prolonger au delà du temps, il sentit Satine se détacher, puis lui enlever leur fille des bras.
Elle avait bien le droit de cajoler un peu son bébé : elle en avait été privée pendant huit jours.

Petit à petit, le passeur d'histoires commençait à revenir à la réalité et c'est quand Satine lui expliqua que ses amis étaient là pour lui ,qu'il comprit enfin que sa compagne lui avait préparé une magnifique fête pour son trentenaire.

Il ne put réprimer un sourire béat d'homme heureux, tout en regardant sa femme caliner leur fille, tandis qu'il voyait Van Dalen et Fleur s'approcher d'eux:

Merci, mes amis pour votre présence , cela me touche beaucoup
Et toi, mon cœur ...merci d'être toi, tout simplement
Comme je le dis souvent, il n'y a pas d'amour sans preuve d'amour
Tu viens de me le démontrer encore une fois


Juste après avoir donné un doux baiser de remerciement à sa femme, agrémenté d'une petite caresse sur le crâne moussu de sa petite puce, l'attention du grand brun fut alors attirée par un rassemblement de volatiles, en train de picorer des miettes, un peu plus loin .

Il y avait quelques pigeons voyageurs et même un goëland, un énorme goëland marin.
Se tournant vers les autres, il les interrogea d'un air surpris:


Que font donc tous ces oiseaux ici?


Curieux, il se dirigea vers les emplumés qui semblaient munis de messages, tellement ému et étonné qu'il en oublia momentanément d'ouvrir la boite en forme de cercueil que Fleur lui avait offerte.


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