Laell
Dernier acte
Une simple fièvre de quelques jours, plusieurs mois auparavant, se réveillant parfois, transformant son corps en une douleur vive. Comme un feu la consumant petit à petit. Augmentant d'intensité à chaque nouvelle crise. Il avait été aisé de cacher les premiers symptômes. Qui faisait attention à quelques vomissements fiévreux. Chacun connaissait plusieurs fois par an le plaisir d'une maladie sans gravité. Elle avait tenu bon, continuant d'épauler sa femme dans la tâche qui était la leur dans la famille. Puis la fatigue l'avait prise de nouveau, l'enfermant plus profondément dans un mutisme orgueilleux. Peut être que sans sa fierté, elle aurait été chercher l'aide d'un médecin. Après tout ils en avaient un dans la famille et même s'il avait été loin au début de son mal, d'autres avaient quelques connaissances sur le sujet.
Depuis quelques semaines elle sentait son corps faiblir encore. Aujourd'hui, chaque mouvement déclenchait chez elle, une grimace réprimée. La douleur s'emparait d'elle de plus en plus. Aucun mot n'avait été émit, pas même à sa femme. Peut être avait elle repéré sa perte de poids mais elle n'en avait pas fait la remarque. Elle se savait malade, sans doute plus qu'elle ne pouvait l'accepter et ne voulait surtout pas inquiéter Joy. La famille avait besoin d'un meneur au meilleur de sa forme.
Laell sortait désormais plus que rarement de sa charrette, principalement pour aller vider ses entrailles qui la faisaient souffrir. Elle mangeait pour ainsi dire plus et depuis quelques jours son état empirait. La fièvre augmentait, la clouant au lit. Bientôt chacun pourrait s'apercevoir de son état.
Ses pensées partirent vers ses aïeules, Rod était partie dans les mêmes conditions, affaiblie par la maladie, Amalio à ses côtés lui donnant les derniers soins avant de mettre fin à sa souffrance. Sad, tuée au sommet de sa gloire par quelques âmes vengeresses d'une Reine assassinée. Et elle... Allait-elle partir dans l'indifférence générale. Chacun sétait habitué à ne pas la voir pendant des jours. Une larme perla au coin de son oeil. Depuis des semaines son comportement avec sa femme avait changé, elle était devenue plus distante. Non pas que ses sentiments se perdaient, bien au contraire, elle ne souhaitait que la protéger. Sans doute souffrirait-elle moins de la perdre en pensant que leur Amour disparaissait. L'image d'une maison au bord d'une falaise revint à son esprit. Main dans la main, le regard perdu dans les vagues, usées par le poids des années, voilà comment elles auraient voulu se quitter. Combien de fois Joy lui avait dit qu'elle mourrait avant elle. Combien de fois, l'Italienne lui avait rétorqué qu'elles vivraient ensemble jusqu'à ce que leurs jambes ne les portent plus. Tout ça lui semblait tellement futile aujourd'hui. Avoir rêvé d'une fin ne changeait pas le destin. Comment se battre quand la vision se floute. Comment arguer de ses qualités de meneur quand le fièvre la cloue au lit et la fait parfois divaguer.
Les idées s'embrument... Les yeux se ferment. L'humidité de ses yeux dévale les courbes de son visage amaigrit. Elle a côtoyé la mort tellement de fois, pensant que la Grande Faucheuse la prendrait sous une lame glaciale ou lui laisserait le temps d'écrire sa vie sur ses rides.
De nouveau ses pensées se tournèrent vers celle qui avait donné un sens à sa vie. La brûlure de son corps augmentait par vague. La voix se fit faible et tremblotante brisant le silence mortuaire de sa charrette.
Joy... Ti amo...
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Une simple fièvre de quelques jours, plusieurs mois auparavant, se réveillant parfois, transformant son corps en une douleur vive. Comme un feu la consumant petit à petit. Augmentant d'intensité à chaque nouvelle crise. Il avait été aisé de cacher les premiers symptômes. Qui faisait attention à quelques vomissements fiévreux. Chacun connaissait plusieurs fois par an le plaisir d'une maladie sans gravité. Elle avait tenu bon, continuant d'épauler sa femme dans la tâche qui était la leur dans la famille. Puis la fatigue l'avait prise de nouveau, l'enfermant plus profondément dans un mutisme orgueilleux. Peut être que sans sa fierté, elle aurait été chercher l'aide d'un médecin. Après tout ils en avaient un dans la famille et même s'il avait été loin au début de son mal, d'autres avaient quelques connaissances sur le sujet.
Depuis quelques semaines elle sentait son corps faiblir encore. Aujourd'hui, chaque mouvement déclenchait chez elle, une grimace réprimée. La douleur s'emparait d'elle de plus en plus. Aucun mot n'avait été émit, pas même à sa femme. Peut être avait elle repéré sa perte de poids mais elle n'en avait pas fait la remarque. Elle se savait malade, sans doute plus qu'elle ne pouvait l'accepter et ne voulait surtout pas inquiéter Joy. La famille avait besoin d'un meneur au meilleur de sa forme.
Laell sortait désormais plus que rarement de sa charrette, principalement pour aller vider ses entrailles qui la faisaient souffrir. Elle mangeait pour ainsi dire plus et depuis quelques jours son état empirait. La fièvre augmentait, la clouant au lit. Bientôt chacun pourrait s'apercevoir de son état.
Ses pensées partirent vers ses aïeules, Rod était partie dans les mêmes conditions, affaiblie par la maladie, Amalio à ses côtés lui donnant les derniers soins avant de mettre fin à sa souffrance. Sad, tuée au sommet de sa gloire par quelques âmes vengeresses d'une Reine assassinée. Et elle... Allait-elle partir dans l'indifférence générale. Chacun sétait habitué à ne pas la voir pendant des jours. Une larme perla au coin de son oeil. Depuis des semaines son comportement avec sa femme avait changé, elle était devenue plus distante. Non pas que ses sentiments se perdaient, bien au contraire, elle ne souhaitait que la protéger. Sans doute souffrirait-elle moins de la perdre en pensant que leur Amour disparaissait. L'image d'une maison au bord d'une falaise revint à son esprit. Main dans la main, le regard perdu dans les vagues, usées par le poids des années, voilà comment elles auraient voulu se quitter. Combien de fois Joy lui avait dit qu'elle mourrait avant elle. Combien de fois, l'Italienne lui avait rétorqué qu'elles vivraient ensemble jusqu'à ce que leurs jambes ne les portent plus. Tout ça lui semblait tellement futile aujourd'hui. Avoir rêvé d'une fin ne changeait pas le destin. Comment se battre quand la vision se floute. Comment arguer de ses qualités de meneur quand le fièvre la cloue au lit et la fait parfois divaguer.
Les idées s'embrument... Les yeux se ferment. L'humidité de ses yeux dévale les courbes de son visage amaigrit. Elle a côtoyé la mort tellement de fois, pensant que la Grande Faucheuse la prendrait sous une lame glaciale ou lui laisserait le temps d'écrire sa vie sur ses rides.
De nouveau ses pensées se tournèrent vers celle qui avait donné un sens à sa vie. La brûlure de son corps augmentait par vague. La voix se fit faible et tremblotante brisant le silence mortuaire de sa charrette.
Joy... Ti amo...
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