Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] Rideau !

Gwilwileth
Ailleurs et sans savoir.

L'enfant a quitté la Famiglia. Elle est entre les mains brûlantes d'une Enjoy qu'elle n'arrive à cerner, mais elle sait qu'elle doit détruire un passé sans importance pour pouvoir accepter un avenir forcé. Gwilwileth, ailleurs, ne sait rien. C'est le silence de son maître qui l'accable. C'est l'absence d'une rouquine, d'une beauté, d'un sicilien, d'une gamine et d'un blond qui emplissent ses journées de vide. Elle doit chercher son argent, chercher où le poser, chercher quoi en faire, et puis tâcher de trouver la Corleone. Elle ne peut l'admettre, mais le désir des retrouvailles est plus profond que la simple acceptation d'une destinée, d'un pari perdu. Seule, en foret, les écureuils, les pigeons et les lézards se succèdent. Aux dernières nouvelles, la seule propriétaire de sa propre vie attendait de mourir.

Tâche de rester en vie.

Et du silence. Des pigeons qui se perdent en chemin, ça existe, mais l'enfant ne l'accepte pas. Maussade, près d'un feux de camp, elle écrit encore.

Cheffe?

Et elle attends réponse, forçant Morphée à la patience. Bien sûr, elle ne sait rien. Et si elle savait, elle n'aurait pas compris. Gwil ne connait pas Laell, tout ce qu'elle sait, c'est que c'est la femme de Joy. Une nouvelle éclatante par soit-même. Sophie-Emanuelle, naît fille, se voulant homme, découvre qu'une femme peut en aimer une autre. Bien sûr, elle ne sait pas. Elle sait seulement que les tavernes de son entourages ne sont plus pleines de l'accent italien, qu'elle ne peut épier cette charrette où, disent les rumeurs, se trouve la femme d'une femme. Si elle avait su, elle n'aurait pas pleuré. Elle ne connaissait pas Laell. Si elle savait, si Enjoy se trouvait près d'elle, une menotte frêle aurait tenté peut-être de s’immiscer dans une main battue et battante, en tant que seul réconfort possible. Mais l'enfant ne sait rien. Elle ne peut qu'attendre des nouvelles, des ordres, des plans. Elle ne peut qu'attendre, aux côtés de son feu de camp vidé, seule et sans nouvelles, seule et sans ordres à suivre, qu'un lézard, un pigeon ou un écureuil lui apporte des nouvelles de la femme qui l’envoûte sans qu'elle puisse l'imaginer. Elle ne sait pas, mais si elle savait, elle aurait peut-être dit quelques mots aux étoiles, elle aurait souhaité du repos, ou elle aurait regardé en l'air, incapable de savoir quoi dire, sachant qu'il n'y a rien à dire. Pour l'instant, Morphée se venge, loin d'accepter une défaite, il envahit les esprits des enfants. Demain peut-être aura-t-elle des nouvelles, demain, peut-être elle saura si Enjoy vit encore. Pour l'instant, un monstre à mille tête trouble sa vision, et en lui, elle voit tout, sans pouvoir le regarder. Demain, peut-être, Enjoy écrira un ordre, ou elle-même, d'elle-même, s'en ira en Confédération.
--Feue_sadnezz


L'évanescence au bout des longueurs brunes et grises, présence nébuleuse, la Corleone observe le corps sans vie de Laell. Le visage se penche, les yeux corbeaux couvent de leur rangée brumeuse cette jeunesse que l'on croirait simplement tombée en pâmoison. Un souffle et elle se réveillerait. Un battement palpitant et elle se redresserait. Mais rien, rien de cela n'arrivera. La machine s'est définitivement enrayée, n'est plus que sa carcasse vouée à rouiller au vent et à la pluie. La mort est maitresse d'illusions, et de désillusions aussi. Compagne des arcanes de l'humanité, gardienne des mystères des hommes, la mort était tout aussi obscure pour la Belladone avant qu'elle ne la prenne par la main. Redoutée Réponse.

Près de la dépouille, l'aïeule patiente. La mort apporte cette faculté comme une évidence à tous ceux qui n'en ont pas hérité à la naissance, Corleone s'entend. Le temps n'existe pas, les âmes s'échelonnent sans contrepartie. L'arbre de la famille s'allège de saison en saison, et chaque feuille tombant au sol pour retourner à la terre laisse place à un bourgeon, un gourmand, une jeune pousse pour ne pas le laisser s'étioler. Petit à petit, les feuilles que Sadnezz avait pu surplomber aussi étaient tombées, et bientôt il ne resterait plus sur le bicentenaire que de jeunes inconnues qu'elle découvrirait à l'heure du passage. Le cycle était ineffable. Les femmes de la famille, les cheftaines de tous acabits partaient toujours avec la même question sur les lèvres: L'arbre continuera-t-il à croitre? Laell n'avait pas dérogé. Que retenait l'ancêtre de cette nouvelle ère Corleonienne? Des histoires de femmes, de guerres et d'inachevé. Toujours. Le blason bâtard s'est étoffé, les nouvelles générations en ont redéfini les contours. Corleone a pris la forme d'une créature dont les têtes racontent la trilogie des trois qui se sont succédées. Belladone a laissé la saga s'étirer, sans broncher, contemplatrice mutique aux airs de fossile. La jeunesse du clan souffle un vent de missionnaires.

Les retours de l'italienne étaient devenus épisodiques, presque mortuaires mais incontournables, à chaque fois qu'un membre émérite du clan rendait son dernier souffle. A chaque tombé de rideau. Faucheuse, presque, présente dans la douleur des autres pour recueillir comme les perles d'un rosaire les trépanés. Pour laisser aux vivants leurs larmes et s'occuper des affaires de l'Après. Chacun sa place... Sadnezz n'avait jamais quitté la sienne. Corleone, de fer et de sang, mercenaire de vent et de fer. Corleone jusqu'à la fin, ce commencement. Elle qui avait refusé de se laisser passer la bague de la Zoko, dans ces temps évanouis que beaucoup avaient oubliés. Solitaires mais liées à leur sang, les femmes de la famille l'avaient toujours été.

La main s'étend jusqu'aux frontières de celles de Laell, le retard n'existe pas dans sa dimension particulière. L'enveloppe la fait languir, statique. Les au revoir s'attardent... Allez. Viens.

Que croyais-tu? J'étais là pour Rodrielle, je suis là pour toi. Pour la Famiglia.


Tord_fer
Le Borgne vint à son tour. Mais tard. Il ne partageait pas le même chagrin que les autres. Il n'avait plus qu'un leger souvenir de ce qu'était le chagrin. Lorsqu'on vit avec depuis autant d'année que lui, on finit par s'habituer à cette douleur, on finit par l'oublier.
Laell, il ne l'avait pas vraiment connu. Il n'était pas venue à son mariage avec Enjoy, pour la simple et bonne raison qu'il ne s'y sentait pas vraiment à sa place.
Pique et Corleone. Leur liens était à la fois étroit et éloigné. Ils ne partageaient pas le meme credo. Mais cela ne les empecher pas de s'apprécier et parfois meme de coopérer.
C'est leur de ces coopoérations, qu'il avait appris à en "apprécier" certain. Du moins à les respecter. Arsene, Umbra, Rodrielle, Enjoy, Amalio et bien d'autre encore.
Aussi quand il recut ce pigeon qui lui annoncer cette triste nouvelle il se sentit concerné.
Sadness.
Puis Rodrielle.
Et enfin Laell.
Les ritales essuyait de lourdes pertes.
Et bien que n'étant pas des leurs, Tord Fer se rendit dans le quartier des Spiritu pour assister à cela, de loin certes, mais il était présent.
Le lien qui liait ces pauvres âmes tourmentés était bien plus fort que ce que les nobles ne pouvais l'imaginer. La misere relitait les humains plus surment que la richesse. Et c'est dans ces miasmes que le Borgne avait appris à ce serrer les coudes.

Apres tout il partageait tous le meme reve. Celui de liberté.

Pas de chichis, pas de mot, pas de lettre, pas de fleur.
Il adressa seulement un léger signe de tête à ce clans unis dans la tristesse. Il adressa se signe à Laell qu'il n'avait pas eut la chance de connaitre plus.
Il adressa ce signe de tête à ce que representé cette perte.

_________________
Rodrielle.


Il est l'heure

Faucheuse se penche une nouvelle fois sur les Corleone. Avide de ces vies, pourtant si chères, elle les avale goulument les unes après les autres, se délectant de leur sang italien qui aura souillé et fait trembler le Royaume. Elle attendait patiemment que l’heure d’une autre Cheffe soit venue, qu’elle puisse frapper de nouveau, sournoisement, cette famille qui se bat pour sa survie à chaque levé de soleil. Faucheuse a encore frappé. Et c’est Laell Corleone qui a été touchée.

La Tatouée est pourtant là, droite, n’ayant aucunement perdu de sa fierté dans l’au-delà. Elle est présente aux côtés de la Belladone pour accueillir la jeune Corleone près d’elles. Tu n’auras pas été seule longtemps, Sadnezz. Vois-tu comme nous te rejoignons vite ? » Même s’il fallait que les autres tiennent encore. Les nouvelles recrues ont encore tellement de choses à apprendre… Et Laell avait tellement à leur offrir. Sa sagesse, sa force, son mental. La brune italienne avait été choisie par la Tatouée pour gérer le clan avec son épouse et son cousin car elle avait la Patience, la Réflexion silencieuse qui compensaient avec la fougue et la force des deux autres. Aujourd’hui, l’élue rejoignait les défunts.

Et pendant que Sadnezz accueillait la Belle, l’Italienne regardait les siens. Les survivants. Ceux qu’elle avait laissés quelques mois auparavant et qui semblaient surmonter difficilement toutes ces pertes. Il fallait pourtant qu’ils restent forts, pour le clan, pour la Famiglia. Pour cette jeunesse qui ne souhaite qu’une seule chose : apprendre. Apprendre pour prendre la relève, pour venger ces morts survenues trop rapidement. Pour prendre un jour la place de ces femmes qui ont fait la réputation de cette famille. Soyez forts, les enfants, comme toujours. Montrez qui sont les Corleone. La mort ne devait pas les affaiblir ; Rodrielle souhaitait que cela les unirait pour un avenir encore meilleur. Elle connaissait la plupart des vivants, savaient qu’ils auraient tous un rôle à jouer dans la réputation de la famille, de Leur famille. Tous.Chacun d’entre eux se devait de rester debout.

Pour Laell.

L’Ame arrivait enfin. La lumière s’élevait vers la trop jeune défunte pour éclaircir son chemin vers les deux Matriarches. Les mains se tendent, un sourire éclaire le visage spectral d’une tatouée ravie de pouvoir accueillir les siens auprès de la Grande Sadnezz.

Et oui Laell, pour nous il n’y a ni Paradis ni Enfer. Juste une errance éternelle autour de ce qui a fait notre force, notre vie. Eternelles âmes dont le regard sera tourné vers le futur des Corleone. Nous ne pouvons plus agir, mais juste observer, soutenir ceux qui sont restés en bas et qui nous rejoindront un jour. La Mort n’est pas si difficile que cela, finalement. Elle ne fait pas mal, elle ne nous enferme pas. Nous n’avons plus cette enveloppe corporelle qui faisait que nous étions quelqu’un de réel. Mais tant qu’il y aura tous ces survivants pour se souvenir de nous, pour parler pour nous et en notre nom, tant que nous existerons pour eux, nous ne mourrons jamais réellement.

Bienvenue, Laell.

Viens avec nous et observe-les te pleurer, te regretter comme ils nous ont regretté avant. Regarde-les se relever et agir pour que nous soyons toutes les trois fières d’eux. C’est pour nous, c’est pour toi qu’ils vivent.

Corleone, per sempre*.






*pour toujours

_________________
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)