Gwilwileth
Ailleurs et sans savoir.
L'enfant a quitté la Famiglia. Elle est entre les mains brûlantes d'une Enjoy qu'elle n'arrive à cerner, mais elle sait qu'elle doit détruire un passé sans importance pour pouvoir accepter un avenir forcé. Gwilwileth, ailleurs, ne sait rien. C'est le silence de son maître qui l'accable. C'est l'absence d'une rouquine, d'une beauté, d'un sicilien, d'une gamine et d'un blond qui emplissent ses journées de vide. Elle doit chercher son argent, chercher où le poser, chercher quoi en faire, et puis tâcher de trouver la Corleone. Elle ne peut l'admettre, mais le désir des retrouvailles est plus profond que la simple acceptation d'une destinée, d'un pari perdu. Seule, en foret, les écureuils, les pigeons et les lézards se succèdent. Aux dernières nouvelles, la seule propriétaire de sa propre vie attendait de mourir.
Tâche de rester en vie.
Et du silence. Des pigeons qui se perdent en chemin, ça existe, mais l'enfant ne l'accepte pas. Maussade, près d'un feux de camp, elle écrit encore.
Cheffe?
Et elle attends réponse, forçant Morphée à la patience. Bien sûr, elle ne sait rien. Et si elle savait, elle n'aurait pas compris. Gwil ne connait pas Laell, tout ce qu'elle sait, c'est que c'est la femme de Joy. Une nouvelle éclatante par soit-même. Sophie-Emanuelle, naît fille, se voulant homme, découvre qu'une femme peut en aimer une autre. Bien sûr, elle ne sait pas. Elle sait seulement que les tavernes de son entourages ne sont plus pleines de l'accent italien, qu'elle ne peut épier cette charrette où, disent les rumeurs, se trouve la femme d'une femme. Si elle avait su, elle n'aurait pas pleuré. Elle ne connaissait pas Laell. Si elle savait, si Enjoy se trouvait près d'elle, une menotte frêle aurait tenté peut-être de simmiscer dans une main battue et battante, en tant que seul réconfort possible. Mais l'enfant ne sait rien. Elle ne peut qu'attendre des nouvelles, des ordres, des plans. Elle ne peut qu'attendre, aux côtés de son feu de camp vidé, seule et sans nouvelles, seule et sans ordres à suivre, qu'un lézard, un pigeon ou un écureuil lui apporte des nouvelles de la femme qui lenvoûte sans qu'elle puisse l'imaginer. Elle ne sait pas, mais si elle savait, elle aurait peut-être dit quelques mots aux étoiles, elle aurait souhaité du repos, ou elle aurait regardé en l'air, incapable de savoir quoi dire, sachant qu'il n'y a rien à dire. Pour l'instant, Morphée se venge, loin d'accepter une défaite, il envahit les esprits des enfants. Demain peut-être aura-t-elle des nouvelles, demain, peut-être elle saura si Enjoy vit encore. Pour l'instant, un monstre à mille tête trouble sa vision, et en lui, elle voit tout, sans pouvoir le regarder. Demain, peut-être, Enjoy écrira un ordre, ou elle-même, d'elle-même, s'en ira en Confédération.
L'enfant a quitté la Famiglia. Elle est entre les mains brûlantes d'une Enjoy qu'elle n'arrive à cerner, mais elle sait qu'elle doit détruire un passé sans importance pour pouvoir accepter un avenir forcé. Gwilwileth, ailleurs, ne sait rien. C'est le silence de son maître qui l'accable. C'est l'absence d'une rouquine, d'une beauté, d'un sicilien, d'une gamine et d'un blond qui emplissent ses journées de vide. Elle doit chercher son argent, chercher où le poser, chercher quoi en faire, et puis tâcher de trouver la Corleone. Elle ne peut l'admettre, mais le désir des retrouvailles est plus profond que la simple acceptation d'une destinée, d'un pari perdu. Seule, en foret, les écureuils, les pigeons et les lézards se succèdent. Aux dernières nouvelles, la seule propriétaire de sa propre vie attendait de mourir.
Tâche de rester en vie.
Et du silence. Des pigeons qui se perdent en chemin, ça existe, mais l'enfant ne l'accepte pas. Maussade, près d'un feux de camp, elle écrit encore.
Cheffe?
Et elle attends réponse, forçant Morphée à la patience. Bien sûr, elle ne sait rien. Et si elle savait, elle n'aurait pas compris. Gwil ne connait pas Laell, tout ce qu'elle sait, c'est que c'est la femme de Joy. Une nouvelle éclatante par soit-même. Sophie-Emanuelle, naît fille, se voulant homme, découvre qu'une femme peut en aimer une autre. Bien sûr, elle ne sait pas. Elle sait seulement que les tavernes de son entourages ne sont plus pleines de l'accent italien, qu'elle ne peut épier cette charrette où, disent les rumeurs, se trouve la femme d'une femme. Si elle avait su, elle n'aurait pas pleuré. Elle ne connaissait pas Laell. Si elle savait, si Enjoy se trouvait près d'elle, une menotte frêle aurait tenté peut-être de simmiscer dans une main battue et battante, en tant que seul réconfort possible. Mais l'enfant ne sait rien. Elle ne peut qu'attendre des nouvelles, des ordres, des plans. Elle ne peut qu'attendre, aux côtés de son feu de camp vidé, seule et sans nouvelles, seule et sans ordres à suivre, qu'un lézard, un pigeon ou un écureuil lui apporte des nouvelles de la femme qui lenvoûte sans qu'elle puisse l'imaginer. Elle ne sait pas, mais si elle savait, elle aurait peut-être dit quelques mots aux étoiles, elle aurait souhaité du repos, ou elle aurait regardé en l'air, incapable de savoir quoi dire, sachant qu'il n'y a rien à dire. Pour l'instant, Morphée se venge, loin d'accepter une défaite, il envahit les esprits des enfants. Demain peut-être aura-t-elle des nouvelles, demain, peut-être elle saura si Enjoy vit encore. Pour l'instant, un monstre à mille tête trouble sa vision, et en lui, elle voit tout, sans pouvoir le regarder. Demain, peut-être, Enjoy écrira un ordre, ou elle-même, d'elle-même, s'en ira en Confédération.