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[RP Ouvert] Cailles & mari nés - projet X Y

L_aconit
[L'action se déroule dans un Manoir dans la campagne Vernolienne, en Alençonnais. Le principe est assez simple, le rp est intemporel et ouvert à tout personnage au rp se greffant aux ripailles de façon cohérente, dans le respect des règles des arpenteurs, les invitations ayant été lancées aux quatre vents très hasardeusement. Le rp a vocation humoristique, bon jeu! ]


    - Ha! Que vois-je? C'est une tache là bas sur le siège?
    - Non mon seigneur, c'est une...
    - Une tache. Je vois bien que c'est une tache.
    - A vrai dire c'est ...
    - Jetez le siège. Allez, ne me regardez pas avec ces yeux de merlan frit! JETEZ MOI CE SIEGE BON DIEU DE MARDE.


Il claqua furieusement des mains, de ces mains que tout le monde aurait voulu faire claquer sur ses propres joues depuis l'aube où un brin hystérique, le seigneur de Courceriers passait en revue l'organisation de la journée. Tout devait être parfait. Passant entre les tables, Judas observait minutieusement la composition des plats, l'emplacement du vin et surtout la disposition des couteaux.


    - Met la Duchesse Caclyce plus près du Vicomte. Je suis sûr que d'ici, il ne pourrait même pas lui toucher la cheville du bout de son plus gros orteil. Et rapproche la médecin de ma place tudieu! Si jamais un os de caille se coince dans mon gosier, cela sera des plus utile. Et ici, là, de l'autre coté , à ma droite, met Anaon. Je pourrais mourir en paix suffoquant accroché à son bras si jamais Cali ne parvenait pas à me faire cracher l'os.


Il prit une timbale et un hanap d'un geste nerveux et houspilla la petite servante qui le suivait comme son ombre.


    - Non, non, non... Rosalinde ne peut pas être placée si près des fûts cornecul! Je tiens à ce que le spectacle soit tenu par mes troubadours, pas par mes convives!


L'affaire continua ainsi pendant un interminable moment, le Von Frayner changeant les places, les couverts et parfois même les candélabres, soucieux de ne pas voir ses invités s'étrangler, se bruler, s'enivrer de trop, grimper sur la mauvaise personne... Liste non exhaustive. Tout devait être parfait! Il avait organisé ces ripailles pendant l'absence d'Isaure son épouse, invitant copieusement et notablement quelques femmes célibataires ou momentanément ouvertes à un simulacre de célibat triées sur le volet pour satisfaire le Duc Renard et l'encourager à s'émanciper. L'inspection en règle se termina sur un:

    - As tu envoyé les invitations comme demandé?
    - Aux ripailleurs de France et de Navarre oui.


Il se tourna vivement vers la jeune blonde, l'oeil suspect.

    - A mes amis, tu veux dire.
    - Vous avez dit aux ripailleurs de France et de N...
    - Mais c'est une façon de parler foutredieu de ..!!!


Et c'est ainsi que naquit après les ripailles funestes, les ripailles incertaines Judéennes...

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Elvy_lee
Une invitation ça ne se refuse pas, c’est un principe. C’est ainsi qu’elle avait diné indifféremment chez l’avoyer de Genève, chez Hobb le Teutonique, chez le Juge savoyard et dans une baraque à poussins farcis en pleine campagne helvétique. Ça valait le coup d'aller voir si on bouffait aussi bien au Royaume qu'en Empire.

Elle ne connaissait pas l'homme qui invitait.
Le Seigneur de Courceriers. Aucune idée de qui ça pouvait être.
En Alençonnais ! Cul bancal de brouille chtouille, c’était où ça ?
Une invitation pour le moins suspecte. C’était la Corleone qui la lui avait tendue.

J’ai pas le temps, qu’elle avait dit.

Mais on m’a dit d’amener des potes. T’as qu’à y aller, toi.

En l’honneur de quoi ?

Laell avait haussé les épaules.
Peu importait, finalement ! Il se disait qu’il y aurait du beau monde. Elvy s’en foutait du beau monde, ce qui l’intéressait, c’étaient les cuisines et le contenu des assiettes. En tant que cuisinière en chef de l’Arsene, elle songeait à renouveler sa carte.

La Cavalière sauta à bas de sa monture. Elle avait revêtu la chemise dessinée et cousue par le meilleur tisserand de Genève : une chemise en soie sauvage d’un gris aussi profond que le décolleté formé de deux pans croisés qui se nouaient souplement dans le dos. Elle avait brossé et remonté sa chevelure,
Lissant sa jupe d’un geste vif, chausses à la main, petit sac à bout de bras, elle se dirigea d’un pas vif vers le lieu des réjouissances. Le domaine était vaste. Des terres à perte de vue. De la bâtisse, par les fenêtres ouvertes, on entendait du raffut. Ca fustigeait, ça houspillait, ça vitupérait, l'agitation ordinaire propice aux fêtes bien préparées, ce qui n’était pas le fort de l'Hydreuse, plus habituée à l'impromptu, aux bacchanales improvisées qu'à cette agitation bruyante parfaitement orchestrée.
Par la porte ouverte, elle embrassa du regard les nappes brodées, les mets dressés à l'envi et la fourmillère grouillante qui s'activait. Allait-on la rabrouer ? L'inviter à entrer ?

Elle tourna la tête en arrière pour voir si Lili la suivait.

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Freidrich
[Une auberge, près de Limoges...]

      -« Maistre Freidrich, une invitation pour vous !
      - Donne-moi ça ! »


    Le vieux Lisreux parcourut l’invitation rapidement, très rapidement avant de la plier en boule et de la jeter dans l’âtre de la petite chambrette dans laquelle il logeait avec son nain – bah quoi ?! Un sou est un sou ! – depuis une petite semaine.
    En voyage depuis bientôt un mois, il n’avait guère eu le temps de festoyer si ce n’est dans les bordels & tripots des bas-fonds qu’il côtoyait.


      -« Le Seigneur de Courceriers ? ‘Connais pas… Je sens qu'on va s'marrer !


    Petit sourire en coin, le vieux schnock à une idée…

      -« Rudolph ! Plume, vélin & encrier !
      - Tout de suite, maistre Freidrich ! Mais à qui voulez-vous écrire à cette heure-ci ?
      - ‘Lida ! Et il n’est pas si tard, allons !
      - L’autre folle à lier ?
      - Ne parle pas d’elle comme cela… C’est un don de Deos.
      - Moui…
      - Bon d’accord, j’ai une autre idée ! »


    Et le vieux Boucher s’en alla frapper à la porte de la chambre de son esclave, qu’il avait arraché aux mains du Borgne pour la modique somme de deux-cent cinquante écus.

      -« Ma chère élève,

      Que diriez-vous de m’accompagner à un banquet ? Vous seriez ma cavalière et vous y verriez du beau monde !

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Parfaite.charite
La déprime avait complètement envahi la jeune fille depuis le départ de Castillon, il y a quelques semaines déjà. Son cœur avait saigné, son esprit avait refusé. Amélianne c'était complètement retrouvée seule, perdue. Les points de repères qu'elle c'était obligée de garder pour empêcher sa descente vers la folie en était plus. Amé, alors qu'elle avait jeté un dernier coup d'œil à la ville qui l'avait accueilli, mettant une croix sur la vie qu'elle avait connue. Elle était morte cette nuit-là, et elle était prête à renaître aux côtés de son maître.

Elle continuait de le suivre, là où il lui disait d'aller. La jeune fille était bien traitée avec le vieux Lisreux, les coups avaient cessé, et c'était le principal. De ce qu'il voulait faire d'elle ne l'enthousiasmait pas, mas maintenant, elle s'en foutait. Elle faisait ce qu'il voulait d'elle, parce qu'elle avait plus rien à perdre maintenant.

Ses azurs étaient plongés dans la glace devant elle, alors qu'elle tâchait de redonner un peu de sagesse dans sa crinière d'ébène. L'allemande râlait dans sa langue paternelle, maudissant presque l'héritage capillaire de sa mère. Pas facile, pas facile... Pauvre gamine..


-Ouais entrez...

Les iris azurés de l'Allemande croisa le vielle homme, qui avait déjà pénétré dans la chambre avant qu'elle aille pu lui donner l'autorisation. Le peigne presque prit dans la tignasse, un sourire s'afficha sur ses lèvres à la proposition. Voilà bien trop de jours qu'elle restait d'auberge en auberge, à dormir où à boire un coup avec une bouteille qu'elle avait ramené dans sa chambre.

-Freidrich, c'est avec plaisir que j..je v..vais v..vous accompagner !

Le jeune âge de la brune paraissait facile face au sourire étendue jusqu'à ses oreilles. Les nouvelles expériences sociales l'excitait beaucoup plus que celle sadique du vieux.

-C'est quand ? C'est où ? C'est à quelle heure ? Y'aura beaucoup de gens ? Et j'v..vais p..porté quoi ?
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Freidrich
[Une auberge, près de Limoges…]

    Le vieillard afficha une mine réjouie face à l’excitation de son élève.
    Il s’avança vers elle et rit à la vue de sa tignasse qu’elle peinait à domestiquer.


      -« J’ai pour vous un petit présent, ma petite Fräulein*. »


    Puis il hurla à l’encontre de Ranulph afin qu’il apporte la robe.
    Le nain roux arriva en grommelant, portant comme il pouvait une longue robe bleue-pastel ainsi qu’un collier de perle d’argent.
    Le vieillard sourit à son esclave qu’il aimait gâter, qu’il avait pris sous son aile pour l’arracher aux coups du Borgne.
    En lui mettant son collier il prononça ces quelques mots :


      -« Vous serez la plus belle. Certaines porteront des frous-frous et des robes de soies richement décorées, mais rien ne vous mettra plus en valeur que la sobriété de cette robe cousue par l’un des meilleurs tisserands des Flandres qui me l’a offerte pour s’acquitter d’une dette. »


    Il fit quelques pas pour lui faire face et lui montra un de ses sourires amicaux.

      -« Ma petite Fräulein, vous êtes ravissante avec ce collier !
      Nous partons demain, faites vos bagages. »

[Le Jour-J…]

    La route avait été longue jusqu’en Alençon et le vieil homme était éreinté.
    Il sourit à son élève puis à Rudolph qui comme d’habitude se plaignait.


      -« Cesse de te plaindre, Rudolph !
      - Non mais je les connais, moi, ces banquets. Lorsqu’ils seront tous pleins comme des vaches, ils parleront de faire un lancer de nain ! »


    Le vieux se mit à rire puis le cocher annonça l’approche du Manoir.
    Le domaine était vaste et de loin, l’on pouvait voir les petites mains fignoler les préparatifs de ce drôle de banquet.
    Il y aurait vin & ripaille, et cela suffisait à contenter le vieux Boucher qui était venu avec sa vielle à cinq cordes.
    Le fiacre s’arrêta devant les grilles et les trois voyageurs sortirent un à un.
    Le vieil homme, bien entendu, prêta son bras à sa cavalière tandis que le nabot trimballait la vielle en ronchonnant.


      -« Je vais m’annoncer en jouant un morceau, qu’en penses-tu Rudolph ?
      - Hé Hé… Et si vous jouiez une chanson paillarde ?
      - Ah Ah ! Pourquoi pas ! »

    Et c’est ainsi que le vieux, après avoir accordé son instrument, se mit à jouer un de ces airs cochon connu dans tout le royaume lors des soirées de beuveries…

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Astana
    [Au Blaireau Vérolé, à Toulouse]

Pleine sorgue. Blondeur se pinte gentiment le museau à grands coups de vin de Cahors en compagnie de son acolyte roux. C'est mal de boire alors qu'on est enceinte ? Ah bon. J'étais pas au courant. Désolée. Mais attends, gâcher de l'alcool c'est pécher. Si, c'est vrai. Il faut au moins que je termine cette bouteille. Ho.

- « ... c'est pas plus dangereux que de boire de l'eau. »
- « ... »
- « Me regarde pas comme ça ! Des gens sont morts intoxiqués en buvant de l'eau. Je te jure. »
- « Et après le voyage jusqu'en Alençonnais tu comptes boire quoi ? Tu vas fin... »
- « Attends. Qu'est-ce que j'irais foutre en Alençonnais ? »


Un sourcil s'arque. T'es allé fumer ma réserve, Athelstan ?

- « Bah, l'invitation ! »

Manifestement oui.

- « J'entrave pas. »
- « Mais si ! T'as reçu une lettre ce matin que je... ah. J'ai oublié de te la donner, oui. »


Dextre immédiatement tendue. Lecture rapide du pli. Petit ricanement sournois.

- « Comme c'est aimable, Judas... »


Ça me touche tellement que je vais venir, tu vois. Avec mes deux mois de ventre. On va se pointer à tes ripailles paumées en Alençon. Oui. Parce qu'on rate pas une invitation pareille. Et puis qu'il y aura très certainement de la trogne connue au rendez-vous également. Johannes va gueuler, mais ça lui passera. Au pire il viendra aussi. T'as déjà vu un couple de blonds ? Ça fait un peu ton sur ton mais c'est mignon. La danoise se gondole rien qu'à l'idée de pénétrer en territoire Judéen. Y'a comme un pressentiment qui s'insinue lentement, qui se transforme en un sourire foireux qui fait mal aux zygomatiques : ô beau bordel, mon amour, je sais que tu vas en être. Et l'ultime gorgée prélevée, Astana s'empresse d'ouvrir la porte donnant sur la cour mitoyenne. De l'autre côté : la Sanguinaire du Quercy.

Et de beugler à l'adresse de la proprio :


- « Scaaaaath ! Ramène tes fesses ! La précieuse qui te sert de cousin nous invite à dîner ! »

Ou pas.
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Elvy_lee
Tandis qu’elle cherchait du regard la fillette blonde et silencieuse, son attention fut attirée par un roulement sourd.
Une sorte de carriole attelée cahotante s’arrêta devant les grilles où deux allées d’arbres menaient au manoir. La voiture pencha dangereusement de côté et trois personnes en descendirent.

Un vieil homme d’abord, à la chevelure teintée de gris et à la barbe embroussaillée. Il offrit galamment son bras à une jeune femme en robe bleue et un petit homme roux sauta à leur suite sur le marchepied.
Le cocher quitta son siège et s’en vint flatter ses rosses qui remuaient une queue dénudée, mâchonnant placidement un brin d'herbe collé à leur lèvre pendante.

Le vieux sortit alors un instrument, en caressa les cordes et se mit à jouer. Un air entrainant aux paroles gaillardes et licencieuses comme elle les aimait. Décidément, l’homme réunissait toutes les qualités qui plaisaient à Elvy. Elle leva dans un geste gracieux une main au dessus de sa tête, posa l’autre sur sa taille et, tapant des pieds sur la terre battue, entama une danse endiablée.

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Calyce
    -Brissac, Anjou-

-On va finir par croire que vous traitrisez l'Archiduché à force de vous voir faire des allers-retours à l'Alençon. Ca craint du cul*, j'vous aura prévenue, Patronne.

Parle à ma poulaine, ma tête est déjà là haut, en Alençon.
A la trappe les mises en garde du nain à tout faire brissacois, l'angevine a bien l'intention de répondre présente à l'invitation du von Frayner.
Invitation qu'elle tapote en réfléchissant à qui pourrait bien l'accompagner.
Katina ? Pas fan de l'Alençon ces derniers temps, Calyce lui en parlerait quand même parce qu'il était hors de question de prendre la route sans au moins la prévenir.
Dans le doute, elle va quand même se prévoir la compagnie d'une autre personne. Pas qu'elle ait peur de s'ennuyer à ces ripailles, c'est juste au cas où elle venait à se perdre en y allant : Se perdre à deux, trois ou quatre... c'est mieux que de se perdre toute seule, hein.
Bref, elle cherche et elle trouve !
The compagnie à avoir.
Elle invite donc à son tour et n'attend pas longtemps avant de recevoir la réponse qu'elle espérait :
"Duduche, J'adore les dîners ! Je suis votre cavalier."

Youpi !
Les grelots de poulaines tintinnabulent pour faire venir la valetaille.


Trouvez moi la robe la plus froufroutante...la plus colorée aussi,...pis préparez un bain...

...En attendant l'arrivée du cavalier.

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Alida.
      [Anjou]


    Ma Piquette,
    Je vous attends ! J'espère que vous aimez l'eau un peu...


- N'y vas pas, c't'un piège, elle veut t'couler elle aussi ! Il veulent tous te couler, toi et ton héron.
- J'l'aime bien moi la Duduche.
- Mais r'garde c'est écrit blanc entre les mots : j'vais t'couler dans l'baquet.
- Si elle m'coule j'te coule.

Bref, elle est en route pour Brissac, le château à la plus grosse tour d'Anjou lui a-t-on précisé, ce qui pour la Pipistrelle, a drôlement la classe.
Elle se présente donc au château dans sa crasse et sa bonne humeur, avec ses vêtements dépareillés et usés.


- J'cherche la Duduche. Oh euh.. J'cherche la Duchesse Calyce. Comment ça d'me présenter aux cuisines ?! J'mendie pas moi, j'en ai rien à foutre des restes des poireaux d'midi. J'suis attendue !

Elle commence à s'agacer contre la "gentillepersonnequil'empêchedevoirsaDuduche" quand justement, elle aperçoit Calyce. Elle en profite pour bousculer le serviteur et se ruer sur la maîtresse des lieux.

- Ah ! J'ai cru pas vous trouver. Bon, l'est où c'te robe ?

Parce qu'on lui a promis une robe à froufrous et colorée. Surtout colorée d'ailleurs, ce qui est la seule chose qui a de l'importance aux yeux de la Pipistrelle. Seulement, elle n'a pas prévu le bain, alors forcément, quand Calyce l'amène devant le baquet...

- Mais... Elle croise les bras et fait la moue. Mais vous savez bien qu'j'ai pris un bain y'a pas si longtemps avec votre Nef. Elle arque un sourcil d'incompréhension. Et puis j'suis pas si sale que ça quand même. Elle renifle son aisselle droite. Puis..
- C'est la condition pour mettre la robe, Piquette.
- Humph.. Soupir Bon, c'est bien parce que c'est vous, mais pas un mot au Borgne, hein ?!
- C'est d'accord.

Et voilà comment la Pipistrelle se retrouve dans le baquet à se frotter mollement la peau et à marmonner.

- J'espère qu'ça vaut l'coup.
DUDUCHEEEE ! Ça y'est j'suis propre !


Elle sort du baquet, observe un instant le sol inondé en se mordant la lèvre inférieure. Tant pis. On avait qu'à pas la forcer à prendre un bain. En tout cas, elle attend trempée que Calyce ou n'importe qui d'autre revienne avec La robe.

Le cavalier de Calyce est prêt.

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Merci à JD Rosalinde pour la ban' !
Parfaite.charite
[Dans l'auberge, vers Limoges]

C'était presque avec grande étonnement que la jeune fille n'avait pas fondu en larme en voyant l'étoffe bleue de la robe qu'elle porterait pour son premier banquet à vie. Évidemment, elle n'en dit point un mot à Freidrich, se refusant désormais à le décevoir. Il avait été une bénédiction dans sa malheureuse rencontre avec le borgne. L'achat par le vieux Lisreux avait changé la vie de l'Allemande. Peut-être pas pour le meilleur, mais à voir le magnifique collier à son cou, Amélianne se réjouissait de sa condition.

-Mestre Freidrich, vous êtes trop bon avec moi. J..je ne p..pourrai j..jamais tout v..vous redonnez la richesse des cadeaux que v..vous m'offrez...

Les doigts frêles de la gamine caressait le bijoux, un sourire niais au visage. Elle se voyait déjà, belle comme elle ne l'avait jamais été, au bras d'un homme qu'elle appréciait. On avait jamais démontré autant d'attention à cette petite femme que présentement. Elle était la reine esclave... Une condition qui lui plaisait pour une fois.

[Faut bien y aller à s'banquet non ?]

Le roulement infernal des roues du carrosse contre le gravier de la route ne faisait en rien pour empêcher la nervosité de l'Allemande. Les doigts de la belle ne cessait de froisser un petit bout du tissus bleuté. Elle avait chaud, et une petit lueur flamboyaient dans ses azurs. Depuis bien longtemps, la jeune fille se sentait belle et attrayante pour les yeux des autres. Que se soit femmes ou hommes, la jeune désirait plaire. Et particulièrement ne pas déplaire à Freidrich qui avait eu la courtoisie de lui lancer l'invitation.

Ne pas déplaire le maître... Ne pas faire de conneries... Ne pas oubliez de respirer...

Au moins, alors qu'elle se répétait ce jargon dans la boîte à la tignasse passablement dressée, la discussion du vieux et du nain lui occupait l'esprit. Elle allait se rendre malade tellement elle craignait.

-Que v..vais-j..je donc faire p..pendant que v..vous j..jouerez mestre Freidrich ?

Son bras vint prendre celui du vieil homme, tandis que l'allemande le suivait le long de l'allée. Elle ferait comme lui, ou essayerait de faire comme lui. Essayer de se faire discrète, ne pas foutre le bordel un peu partout. Sagement assise elle était, tout prêt de son maître alors qu'il mettait une ambiance fort agréable au domaine. Son pied tapotait doucement le sol au son des cordes, ses prunelles azurées scrutant les gens présents, offrant un sourire quand un regard croisait le sien.
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Sabaude
Dans un petit salon de Messey, deux protagonistes, le Vicomte Sabaude Renard et son homme de main Carys.

-Ripailles chez Courceriers rime avec …

-Tripailles dans le fossé !

-Après des excès de bouche cela est fort possible. Mais je pensais plutôt à...

-Volaille dans le poulailler !

-Si nous pouvons apparenter la demeure du von Frayner à un poulailler tant va la poule au coq avec notre Seigneur, et soyons franc, Maître en la matière, je le sais être de bon goût à ses heures. Non, point de volaille, mais des femmes avec un F majuscule.

-Et donc, cela rime avec ... ?

-J'ai oublié !


Au châtelain de sortir un grelot doré d'une petite boîte en ivoire.

-Dis moi, je le mets à droite ou à gauche ?

-J'ai bien une suggestion mais vous n'allez pas aimer.

- Hein hein...

- Ne le mettez pas ce serait perçu comme un signe de faiblesse par celle qui vous l'a offert. Pire ! Qui vous a demandé de vous l'offrir.

- Dis- moi Carys, à quand remonte la dernière fois où tu as eu une femme dans ta vie ?

- Je n'ai jamais eu de....

- Ce sera à gauche à la ceinture. Tu ne peux comprendre ces subtilités. As-tu pensé au canard ?

-Oui, il est dans le panier.


Le noble avise le dit panier et en soulève le tissu qui le recouvre.

- Quand je t'ai demandé un canard vivant, quel terme n'as-tu pas compris ?

- C'est un malencontreux accident.

- Te ficherais-tu de moi ? Il est déplumé et il a le cou tordu !

- C'est une nouvelle race de canard qui ne progresse plus sur l'eau mais au fond de l'eau. L'évolution animal face aux affres de la chasse. C'est un canard vaseux !

- T'ai-je déjà fait visiter les geôles de Messey ?

- Je vais de ce pas vous en trouver un qui se dandine et cancane gaiement.

-Tu lui ajouteras une perruque rose.


Celui qui perçoit les gages ne dira rien mais n'en pensera pas moins.
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Calyce
    -Anjou : Avec Alida-

Pfiou. L'angevine pensait franchement que la Piquette bataillerait un peu plus pour le bain, elle se voyait déjà lui proposer la compagnie d'un canard-un vrai, hein- dans le baquet. Mais non, pas trop contrariante la Pipistrelle. Ne jamais sous-estimer le pouvoir des robes et des froufrous.
Bref, c'est une Calyce satisfaite et plutôt guillerette qui file se préparer pendant qu'Alida patauge.
Elle est en train d'accrocher La broche poulocanard à sa robe quand :


-DUDUCHEEEE ! Ça y'est j'suis propre !

La Duchesse d'accourir, la robe froufroutante pendue au bras et une paire de poulaines presque neuves à la main.

-Voualàààà ! Z'avez vu, tout plein de jupons de toutes les couleurs...ou presque et même des poulaines qu'vous pourrez garder... Elle voit la flaque qui entoure Alida Euh la prochaine fois, on vous fera prendre l'bain dans un baquet plus grand ou au lac, hein... Parce que oui, il y aurait des prochaines fois, Brissac s'y voyait déjà. C'est qu'elle l'apprécie bien la Piquette, elle a un grain.

La séance d'habillage terminée :


-Maintenant on coiffe.
-Z'aviez pas parlé coiffure dans votre lettre...
-J'vous ferai pas mal, je vous jure !


Un ou deux coups de brosses plus tard, elles partent.
En route pour...la cambrousse vernolienne.
Inutile de s'attarder sur le nombres de fois où elles se seront perdues parce que leur sale auvergnat qui leur servait de cocher ne savait pas différencier la droite de sa gauche, ni sur leur arrêts fréquents pour sauver quelques canards en détresse ou achever, sans pitié aucune, des lapins blancs après que les roues du carrosse leur soient passés dessus.

Elles finissent quand même par arriver !

    -Devant le manoir Judéen donc-

Ca danse, ça chante, c'est beau.
Le genre de chansons qu'on chante chez elle aussi après avoir vidé quatre ou cinq fûts d'Anjou. C'est le genre de situation qu'elle trouverait tout à fait normale chez elle. Chez elle mais pas là. Pas chez Judas, hein ?
C'est surement la gueusaille qui se révolte. Pour le moment ils chantent, bientôt ils lèveront leurs faux bien haut en réclamant la tête du maître des lieux.
Elle demande quand même l'avis de sa Cavalière du jour.


-On descend v'croyez ? Ou alors vous allez voir pis si vous revenez vivante c'est que c'est bon, on peut y aller ? Mais si, c'est logique et non non j'ai pas peur...ou alors un tout petit peu, pas beaucoup.
_________________
Cali
    [ Entre Saumur et la campagne Vernolienne....]


.... Ce fut la déconfiture d'une invitation soudaine.
Du moins c'était le sentiment de la Thouarsaise sur le moment. Le pigeon envoyé avait du bien voyager pour la trouver. Epuisé il avait lâché son fardeau avec l'élégance d'un boulet sur la tête enchignonnée qui le regard dans le vague, ou dans les vagues, humait l'air iodé
" dans le port où des marins chantent et pissent relativement fort, de préférence sur des femmes infidèles.*
Sur l'instant elle crut que Moïse n'en avait pas fini avec la race des hommes et qu'il remettait ça avec la deuxième plaie d'Egypte. Heureusement, ce n'est pas une grenouille qui sauta sur sa tête, mais bien une lettre la piquant de son arrête.

    - Judas ? .... Qui c'est celui là? Judas.... je ne connais pas. Jus d'As... encore moins.

    C'est bon. Cali l'avait renié trois fois. La boucle était bouclée. Elle pouvait passer à autre chose de plus léger que des références biblique.
    Amusée en retournant à la carriole, la jeune femme s'éventait avec le pli en évoquant ce cher et élégant Von Frayner et ce qu'ils avaient en commun. Le souvenir d'un bout de métal fiché dans une épaule. Douloureux pour Judas. Etonnant pour la médecin puisque celui ci avait refusé d'être endormi quand elle lui avait extrait.
    Arrivée à leur campement, elle retrouva son pauvre Yoyo qui se remettait difficilement d'une saleté de virus contracté en Touraine. Entendre parler de ripailles lui fit remonter le peu qu'il lui restait dans le fond de son estomac. Il fut alors convenu qu'ils feraient le chemin ensemble jusqu'en Normandie où elle le déposerait chez des amis, et que s'il se sentait mieux il pourrait éventuellement la rejoindre.
    Une autre surprise l'attendait en Alençonnais. Expérience féminine des plus désagréables sur l'instant mais qu'elle évoquera par la suite avec un certain humour, échappant de peu à sa condition de femme et les caprices de la mode.

    Quand enfin la Thoursaise franchit les grilles du domaine, les festivités avaient l'air d'avoir commencé sur le chemin du manoir. Cali ralentit un peu l'allure du percheron qui tirait "Lauryo", la carriole que son adorable petit charpentier avait entièrement fabriqué de ses mains, et jeta un coup d'oeil à l'ensemble coloré qui s'agitait et chantait dans un esprit visible de convivialité. Ils pouvaient tout aussi bien être la joyeuse bande des farfadets de Limoges que des invités. Tout comme eux pouvaient tout aussi bien la prendre pour une gitane venue animer la soirée. Il n'en était rien. Bien qu'elle faisait partie du Clan des Romané Chavé de part sa soeur Zézé et son guapo de beau frère Sandino.
    Cali inclina juste la tête en passant, histoire de saluer la joyeuse troupe et fit claquer les rênes pour contourner la demeure cossue, direction les écuries. L'air embaumait l'herbe fraîchement coupée, et les premiers massifs fleuris annonçaient l'arrivée du Printemps, mêlant leurs parfums entêtants aux notes plus boisées du sous bois où régnaient en maîtres quelques arbres centenaires. C'est là, entre le manoir et la majesté des Hêtres et autres Chênes, que la jeune femme décida d'arrêter la carriole. Défait de ses harnais, Percheval ébroua sa crinière sous le sourire de Cali qui s'agrandit en flattant son échine.


      - C'est bien. Bon cheval ça.


    Mené aux écuries le percheron fut abreuvé d'eau claire et fraîche, longuement bichonné, frotté à la paille et dépoussiéré. Hors de question qu'un valet d'écurie s'en occupe. Cali montra les dents quand un imprudent osa s'aventurer à seulement tenter une approche, retournant prudemment vers les chevaux racés du seigneur du domaine.
    C'était SON percheron.



    * Tiré de " Lettre à ma mère" De Roland Magdane.

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    L_aconit
    - Foutredieu d'm...

    La fin de la réflexion finit retenue par un sourire des plus fallacieux, accordé à une femme qu'il ne connaissait ni d'Adamo ni d'Eve, avant de reprendre dans sa barbe sur un ton mauvais:

    - ... Quelle empotée... Rameuter les gus de tous bords pour vider mes fûts alors que...

    Nouveau sourire forcé, appuyé cette fois d'un léger signe de tête à un trio tout à fait inconnu au bataillon qui venait de faire à son tour son entrée dans la grand salle, le plus naturellement du monde. Entre ses dents, le seigneur ne manqua pas d'y aller de sa petite douceur, puisque le ton était donné depuis le premier visiteur de la soirée. Trois jours. TROIS JOURS pendant lesquels des zigs de tout poils et de tout acabits allaient se succéder à sa table, sans qu'il ne puisse enrayer le phénomène. Il aurait bien pu foutre dehors le premier pour limiter les dégâts, mais voyez-vous, les complications sont un peu comme les Penthièvres. A chaque fois que l'on en découvre une, elle en annonce trois autres derrière. Raide comme un Mheil dans son bon jour, Judas Von Frayner ne put s'empêcher de continuer à ruminer.

    - Regardez moi ça... Et encore du beau monde... Manquerait plus qu'ils soient hérétiques!


    C'est que peu de personnes attendues étaient arrivées, laissant la place aux vieux, aux nains, aux pucelles perdues et aux ravis. Pas de Rose, pas de Sabaude, pas d'Anaon, pas de Cali ni de calyce. Trônant sur son siège de bois comme une cerise sur un gâteau à la crème qui se faisait la malle, Judas assistait impuissant à l'avènement des plus éclectiques ripailles de sa vie. Il piqua d'un grand couteau un morceau de poularde dont il ne daigna avaler qu'une maigre bouchée avant de la rejeter dans son écuelle, l'appétit , lui aussi, aux abonnés absents. Il se rasséréna en pensant au canard de marbre qu'il avait soigneusement mis sous coffre cette fois, dès les premiers convives arrivés... Des fois qu'une bande de Piques-sous attenteraient encore à son précieux pendant qu'il s'avinerait pour oublier.

    Une jeune femme à l'air égaré lui fit une petite révérence, la soupçonnant d'être une de ses paysannes sans en avoir la certitude - Il n'était pas capable de différencier ses serfs des autres clampins des seigneuries voisines - , il agita sa senestre dans une ébauche de salut, un brin crispé. Son hanap de Montrecul fut vidé d'une traite, avec un engouement qu'on ne lui avait pas souvent connu, sauf les soirs où il se préparait à discuter malgré lui avec sa jeune épouse. Un troubadour entama une petite tirade en jonglant non loin de lui, ce qui le coupa dans son chapelet de juron pour au moins cinq minutes. Au moins.

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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
    Alphonse_tabouret

    L’invitation, lorsqu’il l’avait trouvée, avait amené un sourire narquois sur les lèvres faunes et attardé une parenthèse à une après-midi de comptes, amenant le chat à délaisser sommairement les chiffres pour réfléchir à la nature de telles réjouissances, index et pouce s’écartant de longues minutes pour laisser le vélin déployé et le relire, distraitement. Dans le silence ouaté de son bureau, au son des pas chuchotés dans les couloirs adjacents par les domestiques égrenant les heures le long du ménage des chambres de l’étage, Alphonse avait posé les bases de sa réflexion, cherchant à démêler l’erreur de la possible volonté seigneuriale, et finalement, s’accorda en étirant le dessin de ses lèvres, que l’un comme l’autre lui importait peu, alléché par l’idée simple de s’aventurer sur le territoire de celui qui avait tour à tour été invité, juge et finalement bourreau en agitant l’ombre de la sentence sur la silhouette d’un nouveau-né.

    Il existait de nombreuses façons de répondre et pourtant, une s’émancipait et dansait, pelote sous le nez félin, se distinguant des autres par les reflets des possibles qu’elle suggérait, de la quasi-certitude d’un pli de contrariété sur le visage du chasseur, et s’il était curieux de voir Judas capable de s’abandonner au moelleux de la convivialité, il laissait onduler une serpentine envie aux frontières de sa raison , sachant qu'à l’observer louvoyer si prés de ses tempes, il finirait par l'apprivoiser, amateur de ces instants où le visage de l'autre se fardait pour reprendre contenance en ayant laissé à la contemplation du badaud averti, toute la subtilité de l’émotion suscitée.

    L’impertinence sous le couvert de l’asservissement avait été un apprentissage délicat durant son enfance, un passetemps récréatif aux heures les plus froides de son adolescence et trouvait désormais dans sa vie d'adulte, les accents veloutés d’une pièce de théâtre dont il n’arrivait pas à se détacher de l’envie de voir tomber le rideau, tocade prise aux abords d’une soirée en lisière de forêt et qui gardait ténue, le gout de l’ozone nocturne où qu’il porte son museau. L’invitation à l’accompagner en terres Alençonnaises avait été envoyée, au vent salé de l’Atlantique, se donnant comme lieu de rendez-vous, la maison Judéenne si d’aventure, la partie intéressait la Mégère, et, délaissant la maison basse, les bras du bordel confiés à un autre cou que le sien , Alphonse prit la route, attardant aux lieues défilant l’attention limitée de son intérêt, insensible aux joyeusetés qui s’accrochaient à la silhouette de la demeure tandis qu’il en approchait, un sourire policé en façade, l’attention tournée vers l’incongru rendez-vous qu’on lui avait fixé sans être capable de savoir si c’était l’arène ou le confort du banc qui l’attendait.
    Descendant au pied de la bâtisse, les prunelles s’attardèrent brièvement aux voitures stationnant à la même hauteur que la sienne et dont les invités tardaient à sortir , glissèrent au flot des convives convergeant vers le ventre Judéen, avant qu'il ne se retourne et adresse quelques ordres au cocher. Les détails ainsi réglé, il s’avança, silhouette fluide apprêtée comme de coutume avec la sobriété luxueuse que permettait l’étoffe de qualité, s’enhardissant à passer les portes, trouvant dès la première seconde de quoi s’égarer des heures durant avant de songer même retrouver le maitre des lieux, fasciné de découvrir la tanière, de glaner au travers des objets entraperçus l’essence du paraitre à défaut de l’être, et dut faire l’effort de ne point profiter dès les premiers instants de l’effervescence ambiante pour partir s’abimer dans une visite animale, guidée au hasard des portes, des bruits de domestiques, et d’odeurs nouvelles pour celui qui n’avait jamais encore mis les pieds ici.
    Le maitre des lieux se distingua des autres, l’ennui se mêlant au maussade en attendant que quelque chose de concret ne cristallise ses sens, seigneur au profil étrangement léonin à cet instant ci, à l’apathie royale de celui à qui l’on doit le gite et le couvert, et dont la note se soldait à hauteur de l’intérêt. Mû par cette imbécile politesse qui restait ancrée si parfaitement à sa gestuelle, remettant à plus tard le salut de ceux qu’il pouvait peut être connaitre, il se dirigea vers celui qui trônait, attablé, et posant une main sur le dossier du fauteuil, se pencha jusqu’à entrer dans son champ de vision, attrapant la bouteille devant lui avec l’agilité de l’expérience pour remplir le verre que Von Frayner venait de vider.


    Dois-je m’assurer personnellement que vous la finissiez pour espérer vous voir à sa place? demanda-t-il en désignant le troubadour dont la mélopée flottait jusqu’à eux, tendant le verre à son propriétaire avant de reposer le grand cru à portée de ses envies, un sourire flegmatique venant accompagner le visage courtois qu’il offrait à Judas. Il se redressa, les prunelles trainant une seconde sur les diverses places jalonnant l’immense tablée richement garnie, joutes de vins aux étiquettes prometteuses et plats dans lesquels des mets charnus défiaient de leurs parfums les appétits les plus retenus, avant de reposer le regard sur son hôte
    Si cela devait arriver, je n’aurais, je crois, de cesse de vous remercier pour cette invitation, conclut il en laissant un sourire félin se peindre à ses lèvres, dessin aux courbes insolentes autant que joueuses, ouvrant les possibles d’une première salve encore tendre, la mémoire et l’amertume des sens en guise de référence à leur précédente rencontre.
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