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[RP - Buzay] Niark Niark Niark

Alix_ann
Alix pourrissait à Buzay. C'était fou ce qu'elle s'ennuyait quand il lui arrivait de venir s'occuper de ses terres. Une fois quelques milliards de calculs fait, les audiences pliées avec tout ce qu'elles contiennes de litiges inutiles sur la (non) floraison des courgettes ou encore les plumes qui semblablement, apparemment, et ce aux dires de certains, manquaient aux poules Buzéennes. Et alors que ses journées étaient bien chargées avec les obligations qui lui incombait comme petite dame de Buzay lorsqu'elle venait enfin à Buzay Alix se faisait chier. Bien, mais bien, bien chier. Elle qui avait jubilé à l'orée de ses quatorze ans de pouvoir s'occuper comme elle l'entendait et sans avoir besoin de l'aide et conseils incessants de sa marraine sur le sujet et de pouvoir régner sur sa terre toute seule, comme une grande, se retrouvait à errer, seule, et ce qui implique qu'elle soit sans aucune compagnie, dans le petit château exiguë de Buzay à la recherche d'une solution pour les poules du domaine - en admettant que cette histoire soit au moins vraie - sentant que le besoin se faisait encore une nouvelle fois sentir d'en revenir aux avisés conseils de sa marraine.

Alix, comme il lui arrive à l'accoutumé -sûrement de par sa fragile constitution- fût soudainement prise d'une flemme fulgurante, irradiant par chacun des membres de son corps qui durent urgemment se déposer sur une chaise. Ainsi reposée la petite Platine se mit à végéter tranquillement sur des sujets totalement inutiles et futiles, comme, tout à fait par hasard, ses histoires de coeur, bien qu'elle ne comprenait pas de quoi il retournait exactement. La jeune fille se mit donc à penser, grâcieusement accoudée à son secrétaire dans de simples vêtements de lin qui rendait l'ambiance d'autant plus romantique, ne serait-ce que dans sa tête de pucelle aux hormones moins innocents qu'elle, à Tiernvael.

Tiernvael c'était ce jeune blond, breton, qui volait le coeur des toutes les femmes qu'il croisait. Elle n'avait jamais vraiment fait attention à l'attachement qu'elle éprouvait pour son ami jusqu'à ce qu'il lui présente Ida de Brocéliande, une autre blonde, et princesse, qui semblait encore plus belle qu'elle ne l'était, et très intelligente, et importante. Depuis le jeune homme était devenu l'objet incessant de ses pensées, et Ida la source de nombreuses jérémiade sur son tour de hanche et ses seins qui ne poussaient, à son goût, pas suffisamment assez. Ajoutez à cela qu'il allait se marier à une énième de ses greluches qu'il attirait comme des mouches. Allez savoir comment il faisait, lui, immature, craintif, naïf, carrément peureux, et elle en rajoutait à peine. Mais Alix se rassura, se remémorant, et elle s'en voula immédiatement, du mariage un poil catastrophique, et qui n'eu d'ailleurs jamais lieu, de son amie Elendra.
Elendra ! L'idée fusa. C'était tout à fait maléfique.


Citation:
À Elendra,

    Salut !

    Comment te portes-tu? Pas trop accablée par la perte de ton fiancé? Du coup tu vas épouser Guillaume? J'ai entendu que tu traînais avec son père ! Qu'est-ce qui te prends? Tu devrais lui parler de fringues, il connait absolument tout ce qu'il faut savoir dessus et plein, plein de couturière. Quoique nos goûts puissent différer, je ne peux que le reconnaître. Dans quoi traîne-t'il en ce moment?

    Tu sais ce qui te ferais du bien? Des petites vacances en Bretagne. Exactement. Ça va te requinquer. Et il se trouve justement que je dispose de beaucoup d'espace chez moi. À très vite !


Qu'Aristote guide bien chacun de tes pas jusqu'ici,
d'Alix Ann


L'idée était la suivante, même si, admettons, Tiernvael en venait à épouser la Kerdraon il resterait quand même toujours aussi amoureux d'Ida. Et cela prenait la tête à la toute jeune Montfort. Mais si les jeunes filles en fleur en Bretagne avaient toutes prise l'habitude de tomber sous le charme de Tiernvael, Tiernvael, lui, avait comme gros défaut de tomber amoureux de chacune d'entres elles. Il suffisait donc qu'il rencontre Elendra et que l'alchimie se fasse et qu'il en oublie Ida. Elendra recherchait justement un mari, et était sa copine. Elle n'en sera jamais jalouse. Hein?

Et déjà elle se dépêchait pour aller envoyer cette lettre, pour aller indiquer qu'on chauffe les pièces, qu'on change les draps, qu'on frotte toute la vaisselle au savon des plus parfumés, qu'on décrasse chacune des parcelles de cet endroit décrépie qu'elle ne visitait pas assez.

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Elendra
Houlalalala! J'avais oublié que ça tanguait autant! que je m'exclame en me levant pour attraper un parchemin. C'est que je n'avais pas encore répondu à cette très chère Alix! Car voyez-vous, je suis du genre pratico-pratique! En effet, si j'avais envoyé ma lettre, elle serait sans doute arrivée après moi! Pourquoi? Parce qu'à la seconde où j'ai reçu des nouvelles d'Alix, j'ai pris ma besace et je suis partie! Pourquoi? Parce que je m'ennuyais ferme à Mauléon… Et en plus je pouvais pas aller nulle part, parce que j'avais attrapé on ne sait quoi qui me clouait au lit! Et en plus, il y avait une guerre, à laquelle je ne comprenais rien!

M'échappant donc d'une mort certaine, je disparus de Mauléon. Et puis de toute façon, je serais revenue avant même qu'Enguerrand s'en rende compte. C'est que voyez-vous, me voici une experte de la navigation désormais! Et je sais que pour aller en Bretagne, la voie la plus rapide, c'est encore la voie navigable!

C'est qu'il faut savoir une chose : après mon mariage raté, je me suis réfugiée en Bretagne un moment, puis j'ai entendu parler du Duc et j'ai pris le bateau! D'où mon expertise fort avancée en… navigation!

Bref, tout cela pour dire que : j'étais sur un bateau qui avait mis le cap sur la Bretagne et j'écrivais une lettre! Cette lettre là :


Citation:

    À Alix-Ann,

      Salut!

      Si tu savais comme je suis ravie que tu m'invites! J'ai bien hâte de voir tes quartiers en Bretagne!

      Je suis scribe pour le père de Guillaume! Même si pour le moment, j'ai plutôt servi de… de… Même si pour le moment j'ai plutôt fait mon service militaire, voilà tout! Mais là, j'ai entendu dire qu'il était blessé, alors j'en profite pour me sauver et rendre visite à ma grande amie : toi!

      Tu sais. Je ne sais pas si je vais marier Guillaume. Je ne l'ai pas vu depuis un bon moment! Par contre, tu savais que son père a plein d'enfants? Même des garçons! Et il y en a un qui a plus mon âge que Guillaume. Mais il est un peu insultant. Et vraiment moins mignon que Guillaume. Mais plus vieux, il faut lui reconnaître ça.

      Enfin, je te raconterai tout ça à mon arrivée!

        Je t'embrasse!
        Elendra



C'est donc armée de cette missive que j'avais remis le pied sur la terre ferme en m'empressant de me rendre au logis de notre blonde hôte! Une fois devant ses portes, je me suis arrêtée de courir, puis j'ai pris quelques secondes pour reprendre mon souffle et j'ai lancé d'une traite en bombant le torse :

Une lettre UR-gen-TE de la plus haute importance pour Dame Alix-Ann! Faites la venir sur le champ! Je vous prie!

J'aurais eu envie d'ajouter un truc du genre : Cela concerne son amie Elendra! Il lui est arrivé malheur! Dieu ait son âme…

Mais ça, c'est franchement une mauvaise idée! Parce que le pauvre cœur d'Alix pourrait bien lâcher à l'entente d'une telle mauvaise nouvelle! C'est que je compte tant pour elle…

Et moi? Toujours aussi modeste! Je n'ai pas changé d'un poil, vous avez bien raison! Mais mis à part cela, en coursière digne de ce nom, j'attends bien droite que la récipiendaire pointe le bout de son nez! Bien prête à lui remettre sa lettre!

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Alix_ann
Elendra était la plus mauvaise des amies du monde ! Et Alix se lamentait que son plan ait déjà échoué dans l'oeuf. Elendra ne lui avait pas répondu. Est-ce que vous vous rendez compte un peu de la gravité de la situation? Alix ne comprenait pas. Que lui était-il arrivé, était-ce la proposition de la rejoindre en Bretagne qui lui avait déplu ou les quelques commentaires sur Enguerrand. Il fallait dire que cet homme était tout un personnage et qu'il y avait beaucoup à commenter sur sa personnalité, pour le peu qu'elle l'avait côtoyé elle pourrait déjà s'épancher des heures sur ce qu'il était.

Bref, Alix n'a heureusement pas bougé de Buzay pour la plus grande chance de sa mauvaise amie qui avait omit de lui répondre. Alix a décidé que aujourd'hui elle était malade et qu'elle ne serait pas disponible pour régler les petits tracas qui agitait le quotidien des bons habitants de Buzay et qu'elle n'allait sûrement pas choisir à la place du père de la ravissante petite boulangère Béatrice qui de Jean-Pierre ou Michel-Henry elle ferait mieux d'épouser. Décidement Alix avait semblablement sous-estimé l'énergie que sa petite condition de noble lui demanderait. Alors elle a décidé qu'aujourd'hui elle serait malade, et elle a bien précisé qu'il ne fallait pas qu'on la dérange et ce sous aucun prétexte.

Quel ne fût pas sa surprise quand on débarqua dans sa chambre d'un pas agité pour piailler qu'on avait un courrier urgent à lui remettre. Alix n'a jamais été du matin, et encore moins du début de l'après-midi. Courroucé par l'audace de sa femme de chambre elle se contenta de marmonner quelque chose comme :


-« C'pas le momeeent... »
Mais c'est urgent. Vous comprenez ma petite Alix? Urgent. Votre mère elle se serait empressée de...
-« Ma mère je l... »
Et il s'en suivit tout un débat agité sur le pourquoi du comment il lui fallait sortir son séant de son seigneurial lit pour aller s'occuper de cette fameuse lettre, si ce n'était pas encore un coup du daron de Béatrice qui hésitait toujours entre Jean-Pierre et Michel-Henry, ou encore des manières qu'Alix, à défaut de les ignorer, devait plus souvent appliquer.

La petite Platine, se décida à se lever de son lit, courroucée, et descendit les escaliers avec autant d'entrain que la petite bonne femme qui l'avait sortie de son lit trop tôt en ce début d'après-midi, tellement fatiguée par ce soudain réveil qu'elle n'en avait même pas l'énergie de faire subir sa mauvaise humeur aux quelques comparses de la petite bonne femme.

Puis d'abord si elle voulait remonter dans son lit elle le ferait, elle faisait ce qu'elle voulait, c'était ici chez elle désormais, et sa mère elle...


'lendraaaaaaaaaaaaa ! »
De courir jusqu'à elle pour l'accueillir bras grand ouvert avec toute la mièvrerie avec laquelle elle filtrait usuellement.
-« Je suis si contente de te voir ici ! J'ai cru que tu me boudais ! J'ai cru que tu m'aimais pu', j'ai cru que t'étais tellement triste que tu étais retournée dans ton saint empire pour toute la vie manger des mirabelles en étant triste et qu'on te verrait plus jamais de toute la vi... apercevant la lettre Oooh !Mais tu m'as répondu ! »
Aussi nerveusement fatiguée qu'on pouvait se l'imaginer la petite Montfort en pleurait presque de cette réponse. Elle avait eut bien peur qu'Elendra l'aime plus, tient.

Avec parcimonie elle saisit la lettre, se dépêchant de la lire pour finalement relever ses yeux humides sur l'image si réconfortante de son amie qui venait à sa rencontre. Elle se remémora alors l'objectif premier de cette mission, et se dépêcha de serrer Elendra une nouvelle fois dans ses bras.


-« Ooooh ! C'est pas grave si le vieux rabougrie à pas voulu de toi et que le frère de Guillaume il est insultant ! Parce que c'bien ce qu'elle dit dans la lettre, et ça l'embêtait bien qu'elle lui parle de ce garçon lorsqu'elle s'était fixé comme objectif de la rendre amoureuse de Tiernvael. Mais t'inquiète moi je veux absolument de toi! Et de la libérer de son étreinte. Viens je vais te montrer ta chambre ! Je vais te faire visiter tout ! Et puis après on prépara le dîner ! »

En l'entrainant dans ses pas pour ne pas lui permettre de réagir à la nouvelle. C'est que la petite Buzay n'était pas bien riche et qu'elle avait profité de la visite de son amie pour se permettre de restreindre le personnel. Bah quoi, c'était pas comme si elle n'avait jamais cuisiné de sa vie, puis la petite bonne femme restait là. Et en plus de devoir être une hôte parfaite (qui fait bosser ses invités) elle a encore un plan machiavélique à mettre en place.
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Elendra
Mon dieu! Mais voulez-bien me dire ce qu'elle fabrique? Elle a pas un domaine plus grand que le mien quand même? Et puis, j'ai mis moins de temps pour venir du Béarn jusqu'ici, qu'elle, d'on ne sait où jusqu'à moi! Je savais bien que j'aurais dû dire que j'étais morte!

Donc bon… je patiente impatiemment et j'observe. Je scrute! J'inspecte! Que dis-je! Je compare! A-t-elle de plus jolies fleurs que moi? L'ambiance est-elle plus accueillante? Ses cailloux sont-ils plus ronds que les miens? L'herbe est-elle plus verte?!

J'allais alors me pencher pour ramasser quelques pièces à conviction que j'enverrais en Lorraine pour inspection, lorsque j'entendiiiis… le doux son de mon nom à mes oreilles! Je relève soudainement la tête, laissant tomber innocemment le rondissime caillou et je plaque sur mon visage un sourire. En fait, il se plaque tout seul ce sourire!

Avouez que pour l'accueil, j'aurais pas pu demander mieux! Et je la serre donc dans mes bras, la petite Alix qui prend de la hauteur chaque fois que je la vois, à moins que ce ne soit moi qui aie commencé à rapetisser… Nom d'une mirabelle, la vieillesse frappe de plus en plus jeune!


Rho lala, ma pauvre Alix… Tu as dû te sentir drôlement seule pour t'inventer des histoires pareilles!

Elle n'avait toutefois pas tort sur un point par contre, la seule raison pour laquelle je retournerais bien en empire, c'était pour manger de la mirabelle. D'ailleurs la saison approchait! Oh qu'elle approche la saison des récoltes! J'en salive déjà! Mais l'heure n'est pas à la salivation, puisque je regarde, amusée, Alix lire ma lettre sous mes yeux, en étirant le cou pour lire par-dessus son épaule et en me retenant de demander : « Où t'es rendue? » « T'as lu ça? » « Mon dieu! Je peux pas croire que j'ai écrit ça! »

Hop. Nouveau câlin se voulant tout aussi rassurant que ses paroles.


Oh, mais je lui en veux pas! Et puis t'imagines! Ça lui fait cinq fiancés et aucune femme! Cinq, Alix! Cinq! Tu te rends compte?!

Cinq! C'est la moitié de dix quoi! Vous vous rendez compte?!

Et puis tu sais. Le frère de Guy… il est vraiment trop bête!

Trop bête! Et ce qui est encore plus bête chez lui, c'est qu'il a des yeux… Bref, passons! Il est bête de toute façon! Tellement bête! La preuve :

Il a cruuuu que j'étais une maîtresse de son père! Une maîtresse, tu te rends compte?!

Rappelons ici, qu'à cette époque de ma vie, la notion de « maîtresse » m'est, en bonne partie, étrangère et que je soulève ici le sujet dans l'espoir qu'Alix, dans sa grande sagesse débauchée, me fasse part de l'historique de la maîtresse à travers les âges. Que fait-elle? D'où vient-elle? Quelle forme prend-elle? Mais bon, peut-être que c'était un peu subtil comme question, j'en conçois. Et puis en plus, elle parle de visiter les lieuuuuux – plus d'analyse comparative à venir – et de manger. Les maîtresses peuvent donc bien attendre que je sois repue pour dévoiler leur secret!

Ooooh oui! Quelle excellente idééée! Je me suis toujours dit que quand je serais mariée, je ferais de la souuuuupe! On peut faire de la soupe Alix?! Dis oui, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie! que je répète sans arrêt en sautillant sur place au rythme des je-t'en-prie.

Et puis, pour être sûre qu'elle accepte, je baisse les yeux vers mes orteils et pousse tranquillement ce maudit caillou trop rond du bout du pied en marmonnant :
« Ça me ferait oublier que j'ai eu l'air d'une belle tarte devant l'autel… »

Manipulation émotive? Connais pas ce terme!

D'ailleurs, il n'aura pas duré bien longtemps ce chantage, puisque j'attrape déjà le bras de la Dame du logis pour l'entraîner vers l'entrée en jacassant bonnement et en gesticulant exagérément.


Tu sais pas quoi?! Il faut trooop que je le dise à quelqu'un! Tu vas tellement rigoleeer! C'est que! Vois-tuuu! J'ai faiiiit croiiiire à tout le monde là bas! Au Béarn tu sais… Que j'étais mariée! Et que mon mari m'attendait en Touraine! Et je dis à tout le monde que je m'appelle Elendra de la Louveterie!

Et moi de lever le menton en prononçant avec « dignité » le fameux patronyme qu'on m'avait refusé! Car, croyez-le ou non, c'était la seule chose qui pouvait me rendre un tant soit peu « nocestalgique ».
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Alix_ann
-« Nan mais oui ! Rholalala ! Ciiiinq... »
En approuvant du chef, vivement.
-« Hahaha ! »
Il est trop bête, vous entendez ça ! Tout en suivant le regard d'Elendra qui se perd quelques secondes dans le vague, plein d'amour.
-« Ha ! Ha, ha ! »
Décidement la petite blonde était une enveloppe de nerfs aujourd'hui. Elle active le pas. Heureusement pour Elendra il n'y a pas à être trop jalouse, le château de Buzay, bien que charmant, n'avait pas grand chose d'un château si ce n'était quelques pierres entassés les unes sur les autres. La plupart de la déco consistait en quelques meubles poussiéreux, la plupart de leurs congénères meubles ayant été embarqué à la mort de la maîtresse des lieux, sa mère, dilapidant un peu plus les détails plus ou moins gros de l'héritage qui de sang lui revenait. Il n'y avait à peine plus de livre, il restait plusieurs pièces de vaisselles, les moins attrayantes, du linge, mais il manquait plusieurs rideaux aux fenêtres. Rien de bien choquant à en croire l'attitude de Elendra.
Alix sourit, totalement prise par l'euphorie de son amie.

-« Une maîtresse ! »
Poilant comme histoire.

En sentant les deux grands yeux verts de Elendra se poser sur elle, la petite Buze ressent la pression exercée par les orbites émeraudes à la prononciation de maîtresse. Que dire, que faire? Que répondre au juste? Comment le lui annoncer avec tact et parcimonie?


-« Dégueulasse... »

Et de trancher.

-« T'façon qu'est-ce qu'il y connait en fesses lui? »

Propre. Parce qu'Alix, elle, c'était de notoriété public, y connaissait grand chose. Ou en tout cas elle avait comprit certains des termes au mieux qu'elle le pouvait pour l'instant. Et la maîtresse, béh c'était un truc en rapport au cul. Hé ouais.

-« Mais ouiiiii, si tu veux on fera de la soupe. Sans avouer que ça l'arrange profondément. En baissant les yeux sur les yeux eux-même baissés d'Elendra. Mais ouiiiiiiii. » Qu'est-ce qu'on ferait pas pour aider ses amies !

Entraînée dans son pas Alix diverge vers les cuisines, montrant la voie à son amie.


-« Oooh ! »
Ne sachant que répondre à l'annonce qui vient d'être fait sur la petite blagounette d'Elendra en Bréan. Songeant promptement que son idée de la faire tomber amoureuse de son ami Tiernvael n'était peut-être pas si folle que ça, finalement. Le sourire un peu figé, plantée au milieu de la cuisine à regarder les paniers de légumes autour d'elles. Levant les yeux sur Elendra.

-« Tu sais comment qu'on fait, toi? »

Pas qu'elle n'en savait strictement rien, noooon.
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Elendra
Dégueulasse. Je savais bien que ça avait quelque chose de pas nette une maîtresse! Mais je m'imaginais pas que ce soit aussi intense quoi. Parce qu'avouez que « dégueulasse » c'est un peu fort comme mot! Il va donc de soit que je vais faire attention à ce que je dis ou à ce que je fais pour pas qu'on croit que je suis effectivement une « maîtresse »! C'est que j'ai une réputation à tenir moi! Et elle en a mangé un sacré coup avec ce mariage je vous jure… mais jamais autant que mon orgueil!

Mais je guéris ça tranquillement, en faisant croire que je suis mariée de un. Et il y a pas de deux.

Mais si ça vous dérange qu'il y en ait pas, vous pouvez croire que je fais de la soupe en attendant de me marier et que je suis devenue une super pro! Parce que regardez-moi l'air que j'ai à prendre un légume dans chaque main et à les regarder avant de donner le moins beau à Alix.


Qu'est-ce qu'on fait? Bah on les coupe et les mets dans une marmite. Et voilà! C'est aussi simple que ça! Et là on attend… et on brasse de temps à autre!

Ah oui, moi je suis une vraie pro de la soupe! C'est que j'en ai mangé de la soupe dans ma jeunesse. On aurait dit que ma mère savait juste faire ça… Bon, j'exagère un tout petit peu… C'est qu'elle avait un potager voyez-vous. Et bien des gens l'oublient – ou alors, ils le savent juste pas –, mais je suis née gueuse moi! Alors contrairement à d'autres mamans, la mienne elle savait popoter!

Ils sont où tes couteaux? que je demande alors en tournant sur moi-même pour repérer le possible repère coutelier. Puis je m'arrête soudainement de tourner et je regarde notre Alixette dans les yeux avec sérieux, pointant une carotte en direction de son nez.

Mais diiiis moi, très chère…

Ah oui, vous aussi vous aimez pas quand on allonge le « i » comme ça hein? C'est que ça annonce rien de bon, je sais. Et imaginez quand on vous pointe une carotte entre les deux yeux, y a de quoi avoir envie de prendre ses jambes à son cou! Et je vous comprends! C'est que je m'apprête à aborder un sujet tout à fait féminin : les garçons!

Tremblez pauvres hommes! Alix est en âge de se marier! Et moi je m'ennuie!

M'appuyant sur le comptoir, je croque finalement la dite carotte, c'est qu'à l'avoir comme ça dans le visage, ça m'a donné faim! Et avec la route… le bateau… la tanguitude… et donc le mal de mer…

J'avais faim voilà!


T'aurais pas un garçon à me présenteeeer par hasaaaard?

Dans le sens de : Alix, as-tu un amoureux? Ou encore, Alix, quand est-ce que je pourrai être ta témoin? Ou mieux! Alix, quand est-ce que tu fais un mariage plus raté que le mien? Comme c'est beau l'amitié!

La question que je me pose avec le recul, c'est : Pourquoi diable, n'ai-je pas vu l'ambiguïté de cette question?

Malheureusement pour vous, je n'ai pas de réponse à vous fournir. Était-ce le choc de la houle qui avait fracassé mon sens de l'intelligence momentanément? Ou le « crounch crounch » de la carotte croquante à mes oreilles qui m'avait embrouillés l'ouïe? Nul ne le savait! Et moi, je ne savais certainement pas qu'on pouvait interpréter cette question d'une autre façon. Sinon, je n'aurais clairement pas dit cela!

Bref.

Nouvelle croquée de bêtacarotène, alors que je m'appuie sur le comptoir avec un petit sourire. Quoi de mieux pour se changer les idées que de pousser son amie, qui venait sans doute tout juste d'atteindre la majorité, vers le mariage?! C'est que même si ça fonctionne pas, ça vous occupe quelques mois. Et je sais pas elle, mais je trouve qu'à quatorze ans, c'est un peu l'âge ingrat. T'es adulte, mais les adultes s'en rendent pas trop compte encore! Faudrait que l'Église nous remette un petit bout de parchemin qu'on pourrait agiter sous leur nez pour leur prouver – une bonne fois pour toute – qu'on a la majorité! Tout cela pour dire que l'éventualité d'un mariage pouvait occuper un peu le temps, mine de rien. Et moi, j'avais plutôt beaucoup de temps à occuper ces temps-ci.

Ainsi, de veuve… Non. Divorcé..? Non plus. Hm… D'ex-futur-épouse, je me recyclais désormais en entremetteuse! Tiens, je me demande si c'est payant, d'ailleurs.

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Alix_ann
Et à Alix de se tétaniser. Quoi, son plan si vite découvert? Son idée aussi rapidement mise à nue? Et son oeuvre d'entremetteuse pour caser sa copine et son ami Tiern dans le même panier, et ce tout collés, on secoue, ça donne un mariage. Quelque chose de ce genre. Que répondre? Les pensées d'Alix se bousculent, les idées moins. Elle était découverte. Quelles options lui restait-il alors? Fuir? Euh.. non. Tout nier? Lui affirmer que sa seule présence lui suffisait. Ou au contraire admettre qu'effectivement il y avait anguille sous caillou, tout en oubliant pas d'appuyer sur toutes les innombrables qualités de Tiernvael.

-« Euuuh... mais non ! »

Et de rougir comme une framboise avariée, ne faisant qu'empirer son cas. Alix se sentant soudainement prise au dépourvue comme c'était effectivement le cas trouva urgent de s'occuper les mains. Pour cela elle tâta gracieusement la table jusqu'à ce que ses phalanges jettent leur dévolu sur un fenouil de taille tout à faire acceptable.
Elle le triture, le fait passer d'une main à l'autre dans une jonglerie plus ou moins pas très esthétique. Et là, elle invente quoi?

-« ... »
Le fenouil est soigneusement manipulé pendant que la cervelle blonde s'active.
-« Bon il s'appelle Tiernvael ! »
Dans un sourire contrit.
-« ! Tu verras ! Il est si beau, si grand, si fort. Et surtout courageux. »
Quelques mètres plus loin la casserole semble acquiescer de quelques clapotis sonnant frits.
-« Il ne recule devant rien, pas du tout de genre à houspiller pour un rien, calme, intelligent aussi. »
Alix ne pensait pas tout les mots qu'elle récitait, surtout pas la fin. Pour preuve l'acharnement avec lequel elle faisait regretter au blond de l'avoir abandonnée presque sur le champ de bataille au milieu de la racaille qui n'avait pas d'autre but que de tester sa résistance à l'alcool il y a cela bien des années.
Soit.


-« Et qu'il est drôle ! »

Se rendait-elle compte que Elendra le comprenait comme un aveu total de sa culpabilité dans les sentiments qui la liait à Tiernvael? Pas sûre. Et de prendre son amie par le bras.

-« Il faut que je te le présente ! Mais il faut rester discrètes.. que la manoeuvre ne semble pas trop évidente. Vu qu'il vient de convoler en juste noces devant Aristote, mais Elendra a tout le temps de l'apprendre! J'ai une idée parfaite ! Dès que nous aurons soupé je m'en occupe ! »

Et après le dîner une lettre fût rédiger à l'intention de Tiernvael.

Citation:
À Tiernvael de Kerdren, mon fidèle Ami,

    Demat,

    Je t'invite à une super méga teuf qui aura lieu le *grosse méga rature ressemblant plus ou moins volontairement à la date d'après demain* au soir.


Alix Ann
PS : Avantages toi au mieux, c'est select


Et au risque d'en faire trop d'expédier la lettre au plus vite vers Vannes.

La petite Buze, parée à toute éventualité s'était empressée tout juste après le réveil le matin suivant, et encore celui d'après d'aller réveiller Elendra en toute hâte dans le but de la décorer comme un sapin de noël. La petite brune ne semblait pas trop lui tenir rigueur de sa drôle de manière de se comporter ses derniers temps, mais pour combien de temps encore?
Levant un bras de la brune, passant le sien pour tasser la cote de son amie qu'elle avait encore dans l'idée de parer de milliers d'autres atouts, Alix attend avec impatience l'arrivée au mieux prompt au pire pas trop soudaine de Tiernvael, déjà sur le pied de guerre.

_________________
Tiernvael.de.kerdren
    Le cœur a beau mentir, la blessure est au fond. Musset


Non.
Non, il n'ira pas.
Il va mal.
Elle le sait qu'il va mal, elle était donc au mariage.
Et toutes au mariage l'ont vu : il allait mal.
Je ne sais pas, il n'était pas dans son assiette, il était froid, distant, un peu trop formel avec les gens.
Sans doute pas au début non, là c'était l'impatience, sa jeunesse, sa fougue qui avaient délié sa langue.
Il était mal, se pouvait-il qu'elles ne l'aient pas vu ?
Et elle ? Son amie. "Fidèle".

Était-ce encore possible que quelqu'un le comprenne ? L'entende ? Ne serait-ce que partage le fardeau qui est le sien ? Ou pire, son destin déjà achevé ? Accompli.
Non. Et c'était là tout le malheur du mariage : ils devaient s'accompagner sur la route de la vie et pourtant la sienne s'arrêtait ou s'était arrêtée il y a près d'un an.
Depuis, un mal inconnu le ronge et la gangrène gagne du terrain dans son cœur d'artichaut, dans son esprit d'idéaliste enfantin.
Amputer ? Oui c'est ça, et tu crois aux pouvoirs magiques du collant vert toi ?
Il n'y avait plus rien à faire et sa petite flamme s'éteignait ou s'était déjà éteinte - on ne sait pas trop - dans ses yeux.
La faute à une incompréhension grandissante, à un espoir brisé.
Il était fort pourtant, souvenez-vous du jeune homme, mais l'affreuse réalité humaine : le plaisir de faire le mal avait englouti l'homme, ses idées et son monde.

Certes il paraissait toujours souriant.
Ses passages en taverne ou ailleurs étaient rythmés mais à la fin, la vacuité de ces instants d'un bonheur illusoire le rattrapait sans cesse.
Et là, il affrontait seul le poids de son inutilité.
Oui, oui, tout le monde devait être content.
Sérieusement, Tiernvael, as-tu vu l'ampleur de ta tâche alors que tu n'as pas su mener un mandat de duc sans te faire critiquer chaque jour et malmener par la racaille bretonne ?
Tu n'es pas prêt, et tu ne le seras JA - MAIS.


La tête dans les mains, le lutin secouait ses cauchemars éveillés pour leur mener la vie dure.
Pas de chance : ce sont des durs à cuire.
Une larme tombe, un soupir, une pause.
Le tout semble durer une éternité.
Puis, ravalant cette tristesse, cet autre et le reste, il se lève, sèche d'un revers de main ses larmes.
Enfin, comme pour les clouer là, il donne un coup pied à ce maudit lit qui finalement le lui rend bien.
Cri étouffé par des dents serrées.

La lettre est relue, un plan différent est envisagé.
Cependant il est tout aussi vain : la date n'est pas inscrite et il n'allait pas venir chaque soir pour voir si c'était bon.
Buzay ce n'est pas la porte à côté.
Elle aurait dû s'appliquer.
Et puis, on ne voit pas très bien comment elle comptait faire pour organiser une "super méga teuf" dans son micro-manoir.
Bon, elle n'y peut rien si elle a "hérité" de ... cela, mais elle n'a qu'à emprunter un hôtel particulier Montfort.
Là, elle va se ridiculiser et ce sera encore à Tiernvael de la réconforter car lui, ayant un cœur, il savait faire cela.

Grmpf, s'il ne venait pas, qui serait là pour elle ?
Sans doute par les Montfort vu que Marzina était dans les bras d'un homme plus égoïste que le serait le bébé qu’elle porte ou la Kermorial qui - si elle venait - allait tuer la soirée.
La gamine n'avait personne et il le savait bien, lui qui comprenait les choses. Et s’en donnait la peine.

Alors quoi ? Répondre positivement et demander la date ?
Non. Il allait s'y rendre, peu importe la date, elle devrait l'accueillir un point c'est tout.
Cela la mettrait un peu à l'épreuve et les rapprocherait sûrement.

Tinou attrape donc une malle où il glisse ses plus beaux atours conformément au souhait de la fée puis il se met en route prestement.
Tagadac tagadac.
Arrivant à Buzay - oui il ne s'est rien passé sur le chemin - il confie son cheval à un aubergiste auquel il prend une chambre.
Avant de monter à celle-ci et déposer ses affaires, il sort à la rencontre d'un garde ou quelque chose qui y ressemble, mine affolée et petite course, il dit haletant :


Vous ! Prévenez la maîtresse de maison que le vicomte du Vannetais est tombé de sa monture et est en fâcheux état !
Il faut dépêcher un médicastre immédiatement !


Quelques écus et l'air perdu du jeune homme suffisent à le rendre crédible en un rien de temps.
Qui donc pourrait soupçonner que ce soit lui le vicomte ? Futur qui plus est. Hinhin.
Vengeance, ma petite Alix, tu aurais mieux fait d'écrire correctement.

Le voilà donc qui monte à sa chambre pour se changer, un sourire satisfait aux lèvres.
La suite nous ne la racontons pas, cela vous ferait beaucoup trop rougir.
Il faut dire qu'il est craquant cet éphèbe, et ... nu. Là.

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Elendra
Avertissement : Cette scène pourrait vous donner envie de scander tout bonnement : « Alix est amoureuse! Alix est amoureuseuh! » sur un air tout à fait entraînant!
Néanmoins, veuillez noter que souligner la présence de sentiments amoureux chez une personne qui tente de les refouler pourrait provoquer des lésions pouvant entraîner la mort.

Mais ici, il n’y avait au-cun doute : Alix était bel et bien amoureuse de ce… Ti… Tin… de ce garçon! Et elle ne tentait même pas de le cacher en plus! Et pour preuve, elle présentait tous les symptômes de la mioche amoureuse :

- Ressemblance avec une tomate de plus en plus frappante.
- Nervosité palpable : et c'est le fenouil qui se faisait palper pour détendre notre amoureuse. Pauvre chou!
- Vocabulaire mélioratif. Si mélioratif que vous auriez peine à y croire! Et pour cause… C'est probablement faux. Mais en bonne amie que vous êtes, vous vous contentez de battre des cils en chantonnant : « Tell me more! Tell me more! Comme : a-t-il une couronne?! »

Et bien sûr, pour couronner le tout, il fallait à touuuut prix qu'elle me le présente. Pour recevoir ma bénédiction, ou à tout le moins, mon approbation!


Discrétion! C'est mon deuxième nom! que je lance tout bonnement alors lorsqu'elle me somme d'être discrète, car la règle d'or féminine est de suggérer discrètement au garçon que votre amie a un penchant pour lui, sans le dire clairement. Tout est subtilité et discrétion quand il est question de garçon.

Tu peux compter sur moi! Et puis-je ajouter qu'il me semble tout à fait charmant! que je lance alors avec un clin d'œil. En d'autres mots, je saurai doser la discrétion et la franchise! Je saurai me dévaloriser juste assez pour te mettre en valeur. C'est beau l'amitié, n'est-ce pas?

J'allais même jusqu'à la laisser m'habiller de façon un peu… extravagante dirons-nous! C'est que bien que j'aimais les jolies parures, je n'exagérais jamais! Sauf quand je devais défiler. C'est que dans une autre vie, quand j'avais 12 ou 13 ans, j'avais été égérie, en fait, je l'étais toujours normalement. Mais ça, c'est une autre histoire.

Je la laissais faire tout ça, parce que j'imagine que ça devait lui passer les nerfs. Après tout, nous attendions la visite de son prince charmant et cela devait être très stressant! Je me fendais donc en quatre pour trouver des sujets de conversations qui pourraient lui changer les idées un bref instant.

Bon, je l'avoue, trouver des sujets de discussion vient tout naturellement chez moi! Et ça pouvait aller de la taille des cailloux qui avaient grossi depuis l'an dernier, à la tenue d'une mystérieuse rousse à mon mariage raté, en passant par le prix de la carotte, qui devenait vraiment indécent! Il allait vraiment falloir trouver une source de transport alternative, car on finirait par se ruiner à nourrir ces chevaux. Heureusement pour moi, je pratiquais le déplacement pédestre depuis mon tout jeune âge! J'étais donc prête à faire face à la crise! Et parlant de crise…


Tu sais Alix… peut-être qu'il n'a pas reçu ta missive. Si j'étais toi, je lui écrirais demain, encore une fois, au cas où. Deux pigeons valent mieux qu'un, comme on dit! Et on lui demandera de te répondre, pour dire quand il va venir.

Parce que la greluche là, (alias : moi) elle en avait marre de se faire enguirlander tous les matins avant même d'avoir pu se mettre un truc sous la dent, alors qu'elle aurait vraiment juste envie d'être libre de ses mouvements et de ses cheveux!

Ça, c'était avant l’arrivée du coursier, qui allait tout bouleverser… le petit cœur d'Alix!

Moi j'attends sagement dans mon fauteuil en regardant le plafond pour tenter d'analyser s'il était pas plus plat que le mien par hasard. C'est d'ailleurs de là que je lance, curieuse :
Alors qu'est-ce qu'il dit? Ton bel ami vient de poser pied en ton humble demeure?

Mais juste pour être sûre, je ne me lève pas tout de suite. Ce serait tellement du gaspillage d'énergie que de se lever pour une livraison de pommes! De mirabelles je dis pas, par contre!
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Alix_ann
Alix commençait à bien connaître Elendra, ajustant la sur cotte, scellant une délicate ceinture autour de sa taille. Elles avaient pour ainsi grandit ensemble, au milieu d'un élevage de dogue, d'une tripotée d'autres jeunes fille, d'une borgne & d'une cuisinière travestie. Je vous parle même pas des deux mercenaires qui leur servait de garde du corps. Elendra & Alix avait donc grandit ensemble, et la petite blonde se souvient encore de la première fois où elle a aperçu Elendra. Qu'est-ce qu'elle en était jalouse, de toutes ses gamines qui venaient voler sa place de favorite dans le coeur de Yolanda ! L'autre Alix, Alienore, Elendra. La Montfort, qui avait donc six ou sept ans au moment des faits, l'avait appréhendé comme une énième voleuse de sa nouvelle maman miniature (Yolanda) et avait fini par former une grande famille avec elle et toutes les autres. Une grande famille comme elle avait toujours désirée en posséder, des gens à qui elle pouvait tout confier, des gens qui seraient là jusqu'à la fin de sa vie.
Bien que cette partie là n'est pas encore été écrite alors au fond on en sait fichtre rien.
Soon.

Les cordes sont ficellées. Alix sourit aux phrases d'Elendra, elle a toujours admiré sa spontanéité, cette capacité à toujours se montrer légère, à toujours savoir placer le mot drôle qui vous touchera. Si Alix savait le faire, ce n'était que par feinte. Elle était d'un naturel à cran, toujours prête à péter dans la seconde et ce moment là ne faisait pas exception, stressée d'attendre Tiernvael, tout à faire impatiente de présenter deux très bons amis l'un à l'autre. Et la présence d'Elendra permettait de la faire se sentir un peu plus légère.
La petite blonde n'avait plus un instant à elle pour se prendre le chou, trop occupée à devoir converser de la taille des différents rochers qu'on peu trouver en Bretagne, puis à admirer la grande rousse au mariage de Elendra. Même qu'elle lui dit qu'elle la connait. Hé bah ouais, qu'elle rajoute. À Toulouse, & que elle lui a apprit tout comment il fallait qu'on fasse des bébés.
Elle se félicite intérieurement d'avoir eut l'idée de la présenter à Tiernvael, étant sûre que toutes ces vertus qu'elle lui accordait de si bon gré sauront se marier parfaitement avec le sensible Tiernvael.


-« Ça te va la natte comme çââââ?! »
On ne peut pas s'étonner que même le légendaire calme d'Elendra puisse être agacer par les petites crises esthétiques matinales de Alix.
-« Ohlalalaaa je suis si conteeeente que vous alliez vous rencontrez ! Vous allez si bien vous entendre ! Vous serez parfaaaa... »

its ensemble.
Bruit de porte qui claque furieusement contre le mur de pierre défraichis du micro-manoir.
Quoi?! Quoi?!
La petite blonde s'affole un peu, clignote des yeux, le coeur battant la chamade. Elle relit le mot.

-« C'est une farce ou quoi?! »

Qui n'aime pas du tout l'idée qu'on puisse se payer sa gueule mais certainement encore moins celle que l'ancien duc de collants verts vêtus puisse s'être casser la gueule en chemin. Elle le savait ! Et de se retenir in extremis de faire part à Elendra de la mal-habillité de Tiernvael. Son plan se déroulait si bien !

-« Faîte sceller les chevaux ! Envoyer un médicastre ! »

Attendant le doux tintement du personnel qui s'agite. Attendant encore. Et elle peut encore attendre plus longtemps. Et de se rappeler qu'elle n'avait pas de personnel.

-« Elendra ! Allons faire sceller nos chevaux ! Tiernvael est en danger de mort quasi-certaine d'après cette lettre ! Il nous faut le sauver ! »

Et de pousser son amie vers la porte jusqu'aux écuries. Le plus drôle, dans l'histoire, ça allait sûrement être la phobie d'Elendra pour les équidés.
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Elendra
« Faites seller les chevaux. »

Ma phrase favorite! Parce que quand j'entends cette phrase… je dois user d'imagination pour m'inventer toutes sortes de maladies!

- Les chevaux me font éternuer… Ce sera pas possible!
- Oooh… voyez… je… Je sens le besoin de partir en courant!
- Mon père m'interdit de monter à cheval! (Si seulement c'était vrai…)
- Je. Je suis végétarienne!
- Je suis enceinte! (Bon, je l'ai jamais essayée celle-là encore!)

Et aujourd'hui?

Ce qu'il y a de bien quand on est avec des amies de longue date, c'est qu'on a pas à inventer toutes sortes d'histoires bidons.


Rhooo Aliiiix…. que je lance alors qu'elle me pousse vers la sortie.

L'avantage d'avoir des amies de longue date, c'est qu'elles vous connaissent de A à Z et qu'elles connaissent le genre d'animaux qui hantent vos pires cauchemars. Mais visiblement, le pendant négatif dans toute cette histoire c'est qu'elle se font un plaisir de vous confronter à vos plus grandes craintes dès que le moment se présente.

C'est tellement vache l'amitié!


Je sais pas seller des chevaux voyons donc! Tu ferais mieux d'y aller toute seule! Ce sera plus rapide! Je vais te ralentir! Je vais garder la… ta maison… je vaiis… te faire une tarte à la mirabelle! Je vais…

Et ça continue comme ça jusqu'à ce qu'on arrive aux portes de l'écurie où je me braque comme… un cheval qui refuse d'avancer, tient.

Non! Non! Non! Non! Je risque pas ma vie pour un étranger qui est sans doute déjà mort! Il est hors de question que je monte à cheval! Je vais t'attendre ici! C'est non-négociable!

C'est beau l'amitié!

En plus! Je vais salir la tenue! que je finis par lancer avec un regard suppliant vers ma blonde d'amie.

En ce moment, notre panique est probablement la même! Ou presque! Elle, terrorisée que son ami puisse trouver la mort… Moi…

C'est alors que ça me frappe.

Les beaux yeux du Mirandole…

L'amoureux d'Alix est en danger de mort! Et je ne fais que la retarder! Quelle mauvaise amie je fais!

Je l'attrape alors par le poignet et m'exclame :


Il te reste peut-être juste le temps de l'embrasser avant qu'il meureeeee! Qu'est-ce que t'attends là comme ça?!

Et si jamais il est moins qu'en danger de mort… Ce sale gosse va en payer de sa vie pour m'avoir forcée à monter à cheval!
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Tiernvael.de.kerdren
Là, le plan devrait marcher du tonnerre de Dieu sacre bleu de sang de bouc. Je crois que j'ai tout dit.
Ou alors c'était un échec mais dans les deux cas, ça serait marrant.
Maintenant il ne fallait plus qu'avoir du timing, sinon tout tombait à l'eau car oui, une farce c'est encore plus dure à faire qu'une réforme militaire pour rendre utile des choses du type ARB en Bretagne parce que des vieux s'agrippent plus à leurs grades que des filles à des ziz... Pardon.

Illico presto c'est un Tinou propre, parfumé, beau comme un cœur, habillé avec classe, la coiffure impec', nan franchement c'était un très beau jeune homme qui se postait à l'entrée, non pas tout devant ce qui le rendrait trop visible et en plus il aurait l'air idiot comme ça, non, juste dans le renfoncement de la porte, côté extérieur.
On est bien là, posey comme diraient certains, et en plus il fait beau.
Personne ne jetterait de coup d’œil ici, au mieux il y avait un garde d'habitude, au pire personne.
A en juger par les ressources de cette terre et la taille du château la seconde option est plus qu'envisageable.

Tinou est malin.
Il se doute que pour sortir du cagibi qui sert de maison à la dame de Buzay il n'y a qu'une route à emprunter - ouai je me permets ces mots méchants étant donné que le petit est en passe de devenir vicomte du Vannetais depuis ... enfin ça c'est une autre histoire.
Mais bon, elle mériterait bien plus, c'est juste qu'elle est trop respectable pour ... euh. Là vous allez rougir aussi.
Expliquons plutôt le plan du Tinou : si tout se passe bien, elles partent en chevaux et passent devant notre héros qui, tout heureux, dégainera sa réplique comme un de ces champions américains qui font chavirer nombres de donzelles, le tout avec un sourire ravageur.
Une phrase bateau certes qui pue le préparé à l'avance mais tout est dans la manière de le dire et le timing, le soleil qui inonde le monde, la voix du jeune homme, sa réputation et sa manière d'oser.
Enfin pour le moment il ne sait pas encore qu'elles sont deux, mais bon ce n'est pas ça qui va le gêner. Hein p'tit veinard.
"Mais que dit-il ?" me direz-vous car vous aussi vous êtes un peu amoureuse de lui.
Ne vous inquiétez pas, c'est normaaal.


Excusez-moi mesdemoiselles ! Ça c'est juste pour la frime et donner un tel choc qu'il pourra terminer sa prochaine phrase avant que la blonde se mette à lui cracher toutes sortes d'horreur au visage. Vous la connaissez pas mais elle en est capable hein. Même qu'elle et Aliénor ont mis un poussin mort dans un bocal de prune, c'est dire.
Dites c'est par ici la fête qui n'a pas d'horaires ? On fronce les sourcils, on fait un petit geste avec la main bref on prend un air un peu perdu voir préoccupé et au final on fait un sourire de beau gosse.
J'aurai pu dire "bouuuuum" pour souligner la puissance de sa répartie ou encore "zbrah zbrah zbrah" mais bon, c'est bien comme ça.
Le but n'est pas tant de lui faire vivre le plus mauvais moment de sa vie à la petite, juste de lui faire comprendre qu'on doit être gentil avec Tinou, sinon ça fait mal tôt ou tard parce qu'il a des collants verts magiques.

Sans doute qu'elle lui rétorquera un truc bien cruel mais pas trop étant donné qu'Elendra est là et vu qu'il s’approche d'un pas rapide tout n’est pas encore perdu.
Avant tout il s'interpose avec une voix claire, calme et posée, vous savez : celle de celui qui sait ce qu'il veut afin de couper court aux méchancetés qui font des boutons d'acné sur les visages juvéniles des filles.


Vous nous présentez, Alix ? En ne quittant pas, bien entendu, des yeux la belle inconnue.

Certes c'est une méthode très bulldozer pour conquérir une damoiselle mais Tinou n'a pas froid aux yeux et s'adaptera en fonction de ses réactions.
Et surtout, à cet âge la fougue est son meilleur allié et les trucs trop discrets ça fait peur à la gente féminine trop jeune qui n'a généralement pas appris à utiliser le décodeur pour ce genre de signaux.
On pourrait s'enfoncer dans des répliques de plus en plus machistes mais vu que ce n'est pas la façon de penser de Tiernvael même s'il s'est pris une veste à son mariage on s'arrête là, promis.

En outre, n'essayez pas de critiquer la drague du collanté, c'est une méthode brevetée qui fait ses preuves à en juger par le tableau de chasse respectable du jeune homme.
Bon certes, Mumia père et Lemerco sont encore devant toutefois il a encore de nombreuses années devant lui, alors que eux sont six pieds sous terre à l'heure qu'il est, ou presque.
Notons également que Tinou est un poil - c'est le cas de le dire - plus regardant que nos deux compères sus-cités qui ne se rappellent sans doute plus de toutes leurs conquêtes.
Mlle Alzheimer en fait partie sûrement.
Rajoutons qu'il ne vise pas juste le lit avec elles et d'ailleurs ça ne fait même pas partie de ses objectifs, il veut simplement tailler plus ou moins tendrement son nom sur une partie du cœur de la belle peut-être pour ne pas être oublié.
C'est beaucoup plus mignon et même très chat dans sa façon de faire.
Oui on peut dire de quelqu'un qu'il est très chat.
Tiernvael est un séducteur mignon avec de belles intentions, c'est quand même assez rare pour que ça vaille le coût.

Que se passe-t-il ensuite ? Mais ça on ne peut pas encore vous le dire, ce sera la semaine prochaine.
Cependant parce qu'on est gentil et pour le teasing on peut vous balancer quelques banalités comme les deux demoiselles vont tomber amoureuses de Tiernvael, tout ça ...
Normal quoi.

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