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[RP] Papaoutétai?

Alix_ann
Ça faisait des années qu'elle n'avait pas revu son père. Il était apparu, comme par magie, sur le pont du bateau qui devait les emmener en Irlande il y a quelques jours. Elle s'était surprise à se tâter de courir pour lui sauter dans les bras. Elle s'est surprise de ce qu'elle avait ressenti quand elle avait aperçu Cassius, le chef de guerre, mais plus un abonné absent qui aurait soudainement choisit de revenir. Pourquoi maintenant? Elle n'en savait rien, elle ignorait tout de la raison de son absence, elle s'était demandée tout les jours pendant des années pourquoi il ne répondait pas à ses lettres, pourquoi il ne se demandait pas comment elle allait. Elle s'était inquiétée pour lui, elle s'était demandé des milliards de fois si, à l'image de sa mère il ne l'aimait tout simplement pas.
Et puis un jour elle avait simplement arrêté. Alix s'était greffée à Marzina et à Finn, à Taliesyn, et elle s'était trouvé un substitut à sa marâtre de mère et à ce père qui n'avait jamais été là. Alix avait simplement arrêté de penser à ce père qui s'en fichait semblablement d'elle, elle avait arrêté d'éprouver quoique ce soit pour lui, en surface. Elle n'avait gardé que la rancoeur d'avoir été laissé pour compte et d'être toujours passée après les intérêts des gens qu'elle aimait.

Bien sûr qu'elle lui en voulait, tout de même, énormément. Et c'est pour ça qu'elle hésitait à aller le retrouver lui adresser quelques mots, lui demander des explications, lui dire qu'elle l'aime malgré ça et que son retour était pour elle un soulagement. À vrai dire, elle se demandait encore si elle l'aimait et si elle surtout, elle en avait envie et l'énergie. Quand, depuis la naissance, on se faisait trimballer d'une famille à une autre, que la plupart des personnes à qui ont était attaché, quand même ses parents, vous donnait l'impression de vous balayer d'un revers de main on apprend à se méfier, à être infecte, à tester cette affection, à tirer la ficelle jusqu'à ce que ça se brise. On apprenait à ne plus compter sur personne, à ne plus s'attacher. On apprenait à oublier, avec le temps, toutes ces déceptions. On en faisait même une force. Et quand elle l'avait revu tout ça s'était écroulé. Elle avait arrêté de s'attendre à un retour inattendu, un énième, elle avait totalement cessé d'y croire. Et sa surprise, ce soir de pluie sur le pont avait chamboulé son palpitant de petite chose déjà bien égratigné.

Son père, elle avait mit des années à l'oublier. À envoyer des lettres dans le vent, à demander si quelqu'un en avait des nouvelles, à en parler pour tenter d'exorciser et puis à refermer la brèche béante une bonne fois pour toute. Son père, pouvait-elle au moins lui faire confiance cette fois? L'aimait-il, malgré qu'il ait prit la poudre d'escampette et ce plus d'une fois? Devait-elle lui en tenir rigueur ou l'accueillir à bras ouverts?

Mais son père partageait quelque chose avec elle que les autres ne partageaient pas. Il avait été blessé par son épouse, la mère d'Alix. Son coeur avait été brisé en même temps que le sien quand Marie, ô, la belle platine à qui elle devait toute sa beauté et, surtout, tout ses démons, l'avait trompé et l'avait emporté, elle, Alix, et son jumeau Alesius loin de lui.

Elle y avait longtemps réfléchit, avait évité de traverser le campement pour le croiser le temps de peser le pour et le contre, avait raté les repas pour ne pas l'affronter. Elle s'était demandé quel comportement on adoptait avec un père qu'on n'avait pour ainsi dire jamais connu, et qui ne nous connaissait pas non plus. L'aimerait-il maintenant? Se prendrait-il d'affection pour ce qu'elle était devenue à force d'essayer de se construire sans lui, sans sa mère, sans personne sur qui elle pouvait compter aveuglement? Partageaient-ils des choses en commun? Serait-il fier d'elle?


-« Tadig? »

Sa voix flanche à la première syllabe. Elle serre les fesses, se mord la joue.
Elle ne chialera pas, elle se l'était promis.

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Cassius
Elle était là... au sein même de ce campement de fortune boueux, dans cette puanteur mélée à l'ivresse et la violence, à mille lieues des palais d'étoffes et de soies.
Le Montfort l'avait appris quelques heures auparavant, mais n'avait trouvé force et courage à affronter la seule devant laquelle son courage n'était d'aucune utilité. Lui même qui avait affonté la mort moultes fois sur champs de bataille, n'osait aujourd'hui affronter d'un simple regard ce brin de jeune fille platine qu'était son enfant, la chair de sa chair.
Le père avait trés souvent imaginé ce jour depuis son départ, ce jour où il devrait affronter l'inquisition en personne, ce jour où il devrait se justifier, se faire pardonner l'impardonable.
Ce moment, il l'avait imaginé de diverses manières, avec diverses finalités, mais de toutes, le Montfort n'avait pas imaginé en de telles circonstances.

Comment est-il possible d'abandonner son enfant?
Certains diraient qu'il n'était fait pour être père... D'autres, que la trahison de son épouse avait brisé tout l'amour paternel que l'homme d'armes qu'il était pouvait contenir... D'autres, que c'était un lâche...
En définitif, les raisons aussi justifiées ou pas soient-elles étaient toutes valables... ou presque...

Faisant désormais face aux quartiers de son enfant, le garde protégeant les lieux fit un pas de côté, laissant l'entrée de la tente à la merci du Montfort, ce dernier souleva le morceau de tissu faisant office de porte et pénétra les lieux d'un pas assuré


-« Tadig? »

Sa mémoire ne lui permettait pas de se rappeler la dernière fois que ce terme fut employé à son égard, cela le glaça sur place un instant... La voix était douce mais méconnaissable, Kervegon resta un figé devant la splendeur de son être, un instant il crû revoir celle qui par le passé avait partagé son coeur. Elle lui ressemblait tellement, elle avait son visage, cette pâleur angélique, ses traits fins, cette grâce dans ses courbes...

Mon enfant!

Un regard au sein de l'appartement de fortune lui rappela un einième point commun avec sa génitrice... les palais d'étoffes et de soies n'étaient vraisemblablement pas si loin...

Le père resta de marbre face à sa fille, non pas qu'il ne souhaitait pas la prendre dans ses bras, bien au contraire, il ne s'en sentait surtout pas le mérite... Il l'avait quitté enfant, aujourd'hui elle était devenu presque une jeune femme.


Comment te portes-tu?

Et encore la question était recherchée, il ne savait que dire, bien que sa bastarde était fourrée au ceinturon, il était désarmé par ce regard qui lui faisait face.

La confrontation était lancée.

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Comté de Kervegon
Alix_ann
-« Je... vais bien ! »

On commence par où? Papa, qu'est-ce que t'as foutu? Pourquoi t'es parti? Une énième campagne (maladie chronique chez les Montfort, apparemment), la lèpre (on sait jamais), une femme? Tu peux tout m'dire, tu sais. Enfin je crois. Elle se tâte, c'est pas qu'elle ne lui a presque jamais parler, leur quelques conversations qu'ils eurent se limitant à un bambin s'accrochant à la jambe de son père, ou à se demander comment ça allait au sacre de leur cousine.

-« Et toi? »

Tout dans la non précipitation ! Il valait mieux peser tout ses mots. Après tout elle ne savait pas à quoi s'attendre. Alix aussi avait bien envie de se jeter dans ses bras, ils lui avaient bien manqué durant toutes ces années. Mais y'avait ce truc qui la retenait... ce truc détaillé plus haut en long et en beaucoup de lignes. L’appréhension, la peur, qui la paralysait, lui empêchant de s’épancher en câlin, en pleurs, et tout autres trucs pathos dont elle était coutumière. Alors étrangement, quand la situation s’y prêtait le plus et qu’un gros câlin rendrait les choses beaucoup plus simple elle gardait sa position, le menton haut, le port noble, fière, trop. Pourtant elle la sent la joie monter quand il la nomme son enfant avec sa voix, celle qu'elle aurait aimé ne jamais avoir oublié. Mais elle la contient savamment.

Ce n’était plus la petite Alix, toute mignonne, qui se contenterait d’un câlin et de piailler sa joie, bien existante pourtant, s’enchantant de son retour, ne remarquant pas le temps qui est passé sur ce visage sans elle.


-« Je me suis inquiétée... »

Elle chialerait bien à cet instant. Elle y est presque. Elle s'est vraiment inquiétée, elle s'en est rendue malade, elle s'est demandée si c'était pas de sa faute à elle, elle a blâmé sa mère, puis Dieu aussi. Surtout Dieu. Pendant que son père était on ne sait où entrain de faire on ne sait quoi. Mais Alix n'a pas envie d'accabler son père de reproche, elle a peur que ça le fasse s'en aller encore une fois, qu'il disparaisse une bonne fois pour toute dans un nuage de poussière argenté accompagné d'un rire glauque genre je-t'ai-bien-eu-hahin.
Elle déglutit dans un effort titanesque d'en dire un peu plus (et de ne pas pleurer, surtout), tant qu'il est là.


-« Je suis heureuse de te revoir. »
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Cassius
Le regard posé sur sa descendance, le Montfort n'arrivait pas à exprimer les mots qui se devaient d'être dis en pareille circonstance, Alix-Ann n'était plus une enfant, elle était désormais une jeune femme, et quelle jeune femme... Le portrait de sa défunte mère...

Plus il la regardait s'exprimer, sa manière de se tenir, sa gestuelle, sa voix... plus il avait l'impression de faire face à celle qu'il avait tant aimé par le passé, mais qu'il avait aussi tout autant haïs durant chacunes de ces dernières années.


Comme tu peux le voir, je vais bien.

Tout en s'approchant de sa fille, le Montfort hôta ses gants de cuir qu'il déposa sur une commode présente dans un des coins de la pièce. A sa portée, les doigts de sa dextre glissèrent le long de son visage angélique...

Bien que de loin, j'ai toujours eu un oeil sur toi mon enfant. Tu m'as manqué, terriblement manqué. Mais je ne pouvais pas revenir, je ne le voulais pas, chaque jour de plus loin de toi rendait difficile, voir impossible mon retour à tes côtés.

Attaché à une chaîne, Alix portait autour du cou un anneau serti d'un améthyste qui attira l'attention du Montfort un instant, il reconnaissait ce bijou...

Tu ressembles tellement à ta mère Alix!

Il aurait aimé la prendre dans ses bras, mais était-elle prête à cela? le voulait-elle? Entres-eux, une gêne réciproque faisait place, ils n'avaient pas l'un pour l'autre l'aisance naturelle des sentiments que pouvaient s'exprimer un père et sa fille. Il lui laisserait le temps nécessaire, il l'avait mérité.

Lorsque je suis parti, tu n'étais encore qu'une enfant, aujourd'hui je retrouve face à moi une jeune femme. Je ne demande pas ton pardon Alix, je ne le mérite pas, et je ne le mériterais jamais. Mais j'espère une chose, que le temps te permette de comprendre la raison de mon départ.

A cet instant, une douleur transperça ses entrailles, il regrétait ses actes, il regrétait de n'avoir été assez fort pour elle, comme il s'était toujours promis de l'être en toutes circonstances face à ses ennemis.
"Mais quelque soit la puissance de l’homme, la femme restera toujours sa plus grande faiblesse."

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Comté de Kervegon
Alix_ann
C'était tout bizarre, et plutôt agréable. L'idée toute matérialisé que devant elle se tenait son père, avec des jambes pour la suivre (et pour s'échapper, mais pas cette fois se laissait-elle penser), des bras pour la protéger, un visage à regarder pour se réconforter. C'était tout à fait réconfortant.

Il allait bien, et au final cela lui suffisait. Elle ne lui demandera pas plus d'explication, préférant passer sous silence son absence prolongée, comme si elle n'avait jamais exister, les justifications qui pourraient en découler ne ferait que lui rappeler une blessure encore trop récente qu'elle préférait embaumer de la présence de son père. Alix ne voulait pas le gêner, elle ne voulait pas paraître encombrante. Elle voulait le rendre fier et lui donner une raison de rester parmis eux pour toujours.


C'est pas grave... »

Elle le dit tout bas, et le penserait presque. À cet instant tout est effacé. Mais on ne peut pas tout oublier, on ne peut pas balayer le passé d'un coup de bras. C'est ce que la réflexion de son père lui rappelle cruellement. Elle est la fille de sa mère, et elle s'en passerait bien de temps en temps.

Alix se contente d'un sourire comme réponse. Un sourire de convenance, faux. Ça ne lui fait pas plaisir. Tout était de la faute de sa mère, et c'était tellement plus simple de blâmer les morts. Si elle était restée auprès de son père il ne serait jamais parti, elle aurait grandit aux côtés d'Alesius, il ne serait peut-être pas tombé malade, il aurait été une famille et surtout elle ne serait pas morte. Elle en était convaincue. Tout ses maux, tout ce qui lui était arrivé de mauvais n'était qu'à cause d'elle.

Elle prit soin de ne pas soumettre cette idée à son père. De ravaler sa rancoeur.


-« C'est pas grave. Je te pardonne. »

Bien sur qu'elle le pardonne, elle n'y pensait même plus. Il était vraiment absent toute ces années? Pourquoi sans cesse retourner ces vieilles plaies du passé? Tout ça lui semblait si futile désormais ! Il était revenu, que demander de plus?

Tout était pardonner, et elle s'élance contre la lourde carrure de son père, homme de guerre, si intimidante et si réconfortante. Elle lui pardonne, quelle question !
Et puis peut-être qu'un jour elle comprendrait vraiment, qu'elle comprendrait pour sa mère, et qu'elle pardonnera réellement. Mais pour l'instant point de futilité, point de question qui pourrait le mettre mal à l'aise ou le faire fuir une nouvelle fois, juste la compréhension qu'elle avait rêver de ce câlin des années durant et que ce serait sot de s'en priver. Que sa présence était la seule chose qui comptait.

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