Jean.de.cetzes
- [Armée Royale, Pau le 25 Mars - dans la nuit. L'assaut commence.]
Minuit d'après l'astrolabe. Il était temps. Plus que temps d'en finir avec la crapule borgne, de son troudebal auto-proclamé prince d'Andorre, et son Andom Vicomte de ses fesses !
Les bombardes avaient cessé de tirer, et le matériel était prêt. Son capitaine avait ordonné le rassemblement et Dieu que c'était bon, que c'était beau. Elle avait fait sonner l'olifant, qui avait son charme, d'antan, oui. Mais le Roi venait d'ordonner, pour mettre le beaume au coeur de ses hommes, et mettre en berne celui d'en face - si tant est qu'ils en aient un - que sonnent les trompettes et que soient portés haut les gonfanons du Lys, celui de son armée, à côté de ceux du Béarn, d'Armagnac, de Guyenne, de Gascogne et de Toulouse. Les torches s'embrasaient de toutes part et les tambours raisonnaient. La fine fleur des hommes du sud se rassemblait pour mettre fin au joug de l'oppresseur du Béarn. Ce soir ce serait la guerre et il n'y aurait pas de quartier. Les armes étaient plus que prêtes, les hommes on ne peut plus motivés. C'était là une magnifique alliance du Sud, uni dans l'adversité, qu'ils avaient formée et qui s'apprêtait à rompre les lignes ennemis pour mettre fin à tout ce gâchis dans une unité extraordinaire et inédite.
Chavauchant sa Monteburge, Jean circulait le long des lignes de l'armée, observant ses hommes, donnant un mot à qui il reconnaissait, ou à qui il ne connaissait pas. Tapant sur une épaule en se penchant ou tirant quelques oreilles dont celle de Guillhem sur laquelle il n'y avait plus de fleur d'anis. Il était Roi oui, mais pas un Roi enfermé dans une tour. Ce n'était pas un financier italien, ni un bourgeois. Il était là en homme d'armes, certes couronné, mais pas moins combattant.
Après avoir remonté presque entièrement la ligne, il reparti dans l'autre sens, vers le poste de commandement, d'où il lancerait l'assaut.
Hommes du Béarn ! D'Armagnac ! De Gascogne ! De Toulouse et surtout de France ! Ce soir, nous chargerons les murs de Pau pour reprendre la cité des mains d'Andom et enfin libérer cette province.
Nous avons tous répondu à l'appel du peuple béarnais à côté duquel nous nous battrons ce soir ! Montrons nous digne de leur courage et de la résistance qu'ils ont su mener contre ces barbares !
Montrons à ceux-là qui pillent nos provinces et tuent ceux que nous aimons ce qu'est le courroux d'un peuple uni ! Montrons leur ce qu'est un assaut, ce qu'est une bataille et ce qu'est une victoire ! Qu'au lever du jour il n'en reste pas un debout !
En Avaaaaaannnnntttt !
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