Vasco.
Les nobles, le Visconti n'avait jamais pu les sentir. Pour lui, ils étaient arrogants, pédants, lâches, retors, pervers, indigne de confiance, intrigants. N'en jetez plus la cour est pleine! Et pourtant, si vous vous présentiez devant lui avec vos lettres de noblesse, Vasco aurait pu vous sortir toute une fontaine de qualité positives de ce genre.
Depuis quelques jours, la Spiritu Sanguis aidée de l'hydre et de quelques autres alliés tenait la ville de Saint-Claude en Franche-Comté. Cela faisait quatre nuits qu'il ne dormait pas ou peu et la fatigue commençait sérieusement à s'accumuler dans son organisme. Chaque nuit, les combats étaient âpres. Chaque nuit, ce qui était désormais le côté du pouvoir à Saint-Claude défendait son gain pieds après pieds. Les combats les plus durs avaient eu lieu du côté du quartier des tanneurs.
Ce soir-là, Velasco Visconti n'était pas au mieux. Ses relations avec Agnesina Temperance Corleone traversaient une nouvelle tempête. Peu de temps auparavant, la jeune femme lui avait avoué son désir d'une relation charnelle avec deux haut dignitaires de la noblesse comtoise. Au lieu d'abattre le sicilien, cela avait au contraire galvanisé l'homme. Dans chaque assaillant, c'était le visage de Beren de Fiole Ébréchée qu'il percevait...ou celui de Lancelot de Bénoic. La jalousie est l'un des maux qui ronge la Sicile depuis toujours. C'est elle qui est à l'origine des pires conflits familiaux de l'île et en cela, le Visconti montrait une fois de plus que ses racines se trouvaient bien du côté de Syracuse.
Il s'était trainé lamentablement jusqu'à la taverne. Il y avait cogné de clous, essayant à grand peine de garder les yeux ouverts. Il s'était retrouvé une fois à terre sans même savoir ce qui s'était passé. La fatigue le tenaillait. Il grelottait. Charli, l'ex-courtisan retiré du métier pour d'obscures raisons, pensait même qu'il était lui aussi atteint de cette maladie mystérieuse qui ravageait Saint-Claude. Il n'en n'était rien pourtant. Agnesina avait fait son apparition. Les relations entre la Corleone et le Visconti s'étaient un peu réchauffées. La journée semblait mieux se terminer qu'elle n'avait commencé. Et c'est là que le grain de sable est entré dans l'engrenage. Sa Grasce. L'inconnue qui était alors entrée dans la taverne s'était présentée comme Sa Grasce de Machin-Truc-Bidule. Vasco n'avait même pas retenu le nom. Il s'était arrêté sur "Sa Grasce". L'enquête fut rondement menée et elle conclut qu'effectivement "Sa Grasce" était bien la façon dont on devait nommer une personne appartenant la noblesse. Le sang du Visconti n'avait fait qu'un tour. Une ribambelle de jurons s'échappa de son verbiage, et en français je vous prie. Les humeurs à vifs, le Visconti retrouva un semblant d'ardeur et quitta la salle où l'indisposaient les fragrances d'une grasce. Comme quoi: prenez un mercenaire au bout du rouleau. aspergez-les d'un parfum grascieux et vous obtenez illico un mercenaire frais et disponibles immédiatement pour le combat! Croyez-moi, c'est un petit truc bien pratique à savoir et qui peut vous transformer une défaite inéluctable en victoire assurée.
Mais croyez-vous que Velasco Visconti en serait resté là? Que nenni ma foi! C'est d'une boucherie désertée par son propriétaire ayant fui les combats, alors que les mouches noires rodaient autour des carcasses de boeufs sur lesquels il ne restait presque plus de chair, que Velasco Visconti espérait mettre un point final à la discussion avec cette Grasce qui l'avait courroucé. Quelques instants plus tard, un gamin parcourait les rues de Saint-Claude à la recherche de sa Grasce TBM...Truc-Bidule-Machin.
Depuis quelques jours, la Spiritu Sanguis aidée de l'hydre et de quelques autres alliés tenait la ville de Saint-Claude en Franche-Comté. Cela faisait quatre nuits qu'il ne dormait pas ou peu et la fatigue commençait sérieusement à s'accumuler dans son organisme. Chaque nuit, les combats étaient âpres. Chaque nuit, ce qui était désormais le côté du pouvoir à Saint-Claude défendait son gain pieds après pieds. Les combats les plus durs avaient eu lieu du côté du quartier des tanneurs.
Ce soir-là, Velasco Visconti n'était pas au mieux. Ses relations avec Agnesina Temperance Corleone traversaient une nouvelle tempête. Peu de temps auparavant, la jeune femme lui avait avoué son désir d'une relation charnelle avec deux haut dignitaires de la noblesse comtoise. Au lieu d'abattre le sicilien, cela avait au contraire galvanisé l'homme. Dans chaque assaillant, c'était le visage de Beren de Fiole Ébréchée qu'il percevait...ou celui de Lancelot de Bénoic. La jalousie est l'un des maux qui ronge la Sicile depuis toujours. C'est elle qui est à l'origine des pires conflits familiaux de l'île et en cela, le Visconti montrait une fois de plus que ses racines se trouvaient bien du côté de Syracuse.
Il s'était trainé lamentablement jusqu'à la taverne. Il y avait cogné de clous, essayant à grand peine de garder les yeux ouverts. Il s'était retrouvé une fois à terre sans même savoir ce qui s'était passé. La fatigue le tenaillait. Il grelottait. Charli, l'ex-courtisan retiré du métier pour d'obscures raisons, pensait même qu'il était lui aussi atteint de cette maladie mystérieuse qui ravageait Saint-Claude. Il n'en n'était rien pourtant. Agnesina avait fait son apparition. Les relations entre la Corleone et le Visconti s'étaient un peu réchauffées. La journée semblait mieux se terminer qu'elle n'avait commencé. Et c'est là que le grain de sable est entré dans l'engrenage. Sa Grasce. L'inconnue qui était alors entrée dans la taverne s'était présentée comme Sa Grasce de Machin-Truc-Bidule. Vasco n'avait même pas retenu le nom. Il s'était arrêté sur "Sa Grasce". L'enquête fut rondement menée et elle conclut qu'effectivement "Sa Grasce" était bien la façon dont on devait nommer une personne appartenant la noblesse. Le sang du Visconti n'avait fait qu'un tour. Une ribambelle de jurons s'échappa de son verbiage, et en français je vous prie. Les humeurs à vifs, le Visconti retrouva un semblant d'ardeur et quitta la salle où l'indisposaient les fragrances d'une grasce. Comme quoi: prenez un mercenaire au bout du rouleau. aspergez-les d'un parfum grascieux et vous obtenez illico un mercenaire frais et disponibles immédiatement pour le combat! Croyez-moi, c'est un petit truc bien pratique à savoir et qui peut vous transformer une défaite inéluctable en victoire assurée.
Mais croyez-vous que Velasco Visconti en serait resté là? Que nenni ma foi! C'est d'une boucherie désertée par son propriétaire ayant fui les combats, alors que les mouches noires rodaient autour des carcasses de boeufs sur lesquels il ne restait presque plus de chair, que Velasco Visconti espérait mettre un point final à la discussion avec cette Grasce qui l'avait courroucé. Quelques instants plus tard, un gamin parcourait les rues de Saint-Claude à la recherche de sa Grasce TBM...Truc-Bidule-Machin.
Citation:
Ah! Et j'ai oublié encore ceci tout à l'heure avant de sortir de la taverne votre Grasce!
Voyez-vous dans quelle mélasse les nobles ont mis la Franche-Comté? Ces grasces s'ennuyaient alors ils se sont demandés ce qu'ils pouvaient bien faire pour ne pas se laisser aller à l'Acédie. L'un d'eux a lancé : Et si on allait envahir Genève? Les autres ont tapé dans leurs mains en disant : "Oh oui! Oh oui". Son Eminence Aristokolès a posé sa tasse de thé devant lui, se raclant élégamment et discrètement la gorge pendant que le reste de l'assemblée se hérissait le poil des bras avec cette idée et l'affaire fut lancée sur ce ton badin. Que la Franche-Comté soit suffisamment protégée ou pas importait peu. Cela allait mettre un peu plus d'animation dans la morne vie de la noblesse comtoise n'est-ce pas?
Et pendant que les villes tombent une à une comme des mouches à qui demande t-on de défendre, de se contre-révolter pendant que ses grasces s'amusent avec leurs armées? Au petit peuple n'est-ce pas? Ce même petit peuple qui travaille pour un salaire de misère comparé aux rentrées d'argent de la noblesse. Ce même petit peuple qui est censé être protégé par ceux qui ont les titres, les armées et le pouvoir...et qui ont failli à leur tâche. Ceux qui sont en position d'autorité ont beau braillé, rejeter la faute sur autrui, il n'en reste pas moins que si sa Grasce Sarani n'avait pas eu envie de s'envoyer en l'air à Genève, rien de tout ceci ne serait arrivé. Cela, personne ne peut le nier. Même le plus indigent des notables comtois!
, sieur et non sire.
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