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[RP]Heureux qui comme Ulysse..........

Violetta_d_alaric.
La nouvelle venait de tomber ....Enfin ils reprenaient la route!!!

Finalement le souvenir impérissable que Violetta pensait garder de Venise.....Ben c'était pas vraiment ça...

La jeune femme préparait son paquetage,le sourire aux lèvres et la main rapide.
Elle rassemblait le peu de choses qu'elle avait sorti durant les jours trop longs passés à Padoue...Padoue où certains allaient malheureusement devoir rester encore,les blessures n'étant pas encore guéries pour tous ceux qui avaient eu le malheur de croiser les armées italiennes.
Parmi ceux ci son frère Enguerand qui avait eu le tort de vouloir se montrer trop impulsif en se jetant devant les lames ennemies pour tenter de protéger chevaleresquement les dames qu'il accompagnait..

L'aurait mieux fait de se retenir......

La brunette soupira et ferma sa besace qu'elle entoura d'une lanière de cuir bien serrée avant de s'occuper des petites affaires de Lou.
Le gamin était comme le reste de la troupe et après les premiers jours de découverte de cette cité qui offrait une architecture originale et surtout une langue qui chantait aux oreilles d'une façon bien charmante,il avait commencé à s'impatienter et à bassiner Violetta avec d'incessantes questions sur leur départ et les raisons de leur séjour un peu trop prolongé à Padoue.


"On part quand Vio???
Tu sais que papa nous attend...Il l'a dit dans sa dernière lettre!!!
Pourquoi on reste là?
Pourquoi y'a des soldats partout ici?
Et Venise?
T'avais dit qu'on allait à Venise non??"


A petite dose c'était amusant toutes ces questions...Mais quand c'était du matin au soir Violetta en avait sa dose et le départ annoncé lui sortit une belle épine du pied.
"On repart Tit Lou!!
Séléna l'a dit ce matin...On repart!!
J'prépare nos affaires et vas mettre ta couverture dans la charrette"


La brunette tendit sa propre couverture au gamin:
"Tiens....Rajoute celle ci avec ....J'pense qu'il va faire de plus en plus froid et on va pas vers une région où ça risque de s'adoucir...Tu pourras t'enrouler dedans..."

Venise il ferait vite une croix dessus et probablement que l'impatience de revoir son père consolerait Lou de ne pas voir la cité des doges.
Après tout il verrait bien d'autres choses en route,il ne restait plus qu'à espérer que le reste du voyage se passe mieux que le début.

Violetta termina ses préparatifs et décida d'aller faire une dernière visite à Enguerand:
"Lou????
Tu viens avec moi?
On va jusqu'à l'auberge voir Enguerand.
Il peut pas encore sortir mais une visite lui fera plaisirs et puis...faut qu'on lui dise au revoir....Viens!"

_________________
.michka
{Quelques temps plus tard}




C'était reparti...

Le campement des hommes avait disparu et la louve avait longtemps tourné autours des restes des feux avant de se décider.

Il y avait eu des jours de brouhaha...Des cris lorsque certains avaient été ramenés blessés et que la rouquine s'était afférée auprès d'eux......De longues soirées où Michka,que les autres commençaient à ne plus trop craindre, restait couchée non loin d'eux,museau sur les pattes avant...Fixant de loin les flammes qui repoussaient ses congénères mais la rassurait plutôt ,elle qui avait la chance de pouvoir profiter des restes des humains lorsque les repas étaient terminés.

Il y avait eu les jours plus calmes où chacun vaquait à ses occupations et où elle pouvait se balader dans la forêt entourant la ville,chasser pour ne pas perdre ses bons instincts et fureter à la recherche de quelque trace d'une improbable meute dans la régon.

Mais de meute elle n'en trouva point et elle sentit l'impatience gagner les humains.....

Point besoin de connaitre le mystère de leur langue pour ressentir l'agacement.......L'envie de bouger.....La pointe de colère qui ,doucement mais sûrement les envahissaient.

Puis il y eu les préparatifs et les charrettes qu'on remplit.
Les affaires qu'on range dans les besaces et les couvertures qu'on roule...
Les blessés qui quittent les lieux pour rejoindre la ville et le confort d'une auberge une fois qu'ils peuvent être déplacés.....

Et la femme qui la siffle au matin du départ.....

La rouquine et sa famille avaient pris le chemin qui partait vers le nord.....
Le climat allait encore changer...Michka le sentait par chaque poil de sa fourrure qui s'était déjà épaissie avec les premiers frimas.

Quelque chose l'appelait vers cette direction justement et c'est en trottinant souplement que la louve suivit la petite troupe...Nez au vent et les oreilles dressées......

Et malgré qu'il ne soit pas de tout repos de croiser son chemin Michka ne perdait pas de vue la charrette qui abritait l'enfant.....Celui là était désarmé et bien trop petit...Il fallait le protéger.
Mathieus
L'italie... L'italie... Vous parlez d'un souvenir ! Le pauvre Mathieus est loin d'avoir eut de la chance ! Outre les barrières de la langue et le manque de nourriture qu'il y avait dans la ville de Padoue, l'espagnol avait EN PLUS le don de tomber malade ! Ben ouais, c'est pas malin de rester à attendre dans les allées du verger ! Il flemmardait l'idiot et ça lui coûtait bonbon maintenant ! Un espagnol au sang chaud, qui monte doucement vers le nord... C'est limite, en hiver ça l'est doublement mais en plus, s'il est coincé dans une ville à rien faire ! Le pompom !! Donc voilà... Mon Mathieus malade, alité à l'auberge où il ne comprend rien au discussion des italiens... Un pais de caquita ! Pensait il... On le comprend après tout...

Mais bon, si nous prenons le bon coté des choses, il est malade, certes, mais dans la bonne période ! La période où ils sont coincés dans l'enceinte de la ville à cause des armées italiennes qui ont mis leurs amis au tapis... ! Il aurait pu être malade pendant la période de voyage où il n'aurait eut ni auberge ni temps pour roupiller !

Et maintenant qu'il était sur pied, il laissait des amis ici... Hugues et Cryss allait manquer... Et le fils alaric aussi... Ca allait faire un vide dans les soirées tavernieres des pays froids... C'est sûr.

Ils repartent donc vers des pays encore plus froids... Avec sûrement son lot de surprises, bonne comme mauvaise, en espérant que notre ibère ne tombe pas malade.
Selvagem.
Assise sous la tenture de peaux qui les protégeaient du froid, elle regardait Birdy dormir à la lueur d'une chandelle.

C'qu'il était beau son Birdy.. une âme pure à s'en brûler les yeux. Toujours d'humeur égale, avec ce sourire si particulier qui n'appartenait qu'à lui seul, il avait l'éloquence des justes. La verve mesurée, le discours positif, la bonté dans un regard "feuille verte très foncée", il était devenu la bride à ses ardeurs de sauvageonne, le garde-fou de son à-pic, le refuge de ses tempêtes.. Le remercier de sa présence serait bien peu en comparaison de la gaieté qu'il lui insufflait chaque jour.

C'est tout naturellement qu'ils s'étaient installés à l'écart de la ville, préférant l'immersion en forêt en comparaison avec l'auberge douillette qu'Aubi s'était choisi. A croire que le brun s'faisait vieux et ressentait le besoin de protéger sa carcasse du grand froid qui régnait dans la région.

Parfois ils remontaient les rues dans l'espoir d'un vin chaud ou de se rapiner l'un l'autre quelques piécettes, cartes en main. Mais le plus clair de leur temps, ils le passaient à chasser. Le lapin y traînait en opulence.

Des cordes étaient tendues deci-delà, permettant d'étendre les fourrures que Birdy travaillait avec soin, dans le but de pouvoir constituer une couverture supplémentaire pour un hiver qui se promettait d'être rude. Elle, moins patiente, s'évertuait à parcourir les deux lieues qui la menaient à la source, évitant ainsi la populace attroupée au puits communale.

Sa mission achevée avec leur arrivée, elle avait tout le loisir de perdre son temps et se dispensait à présent des rencontres inutiles.
Les vieilles habitudes ayant la peau dure, à moins que le cuir soit fait pour ça, elle avait quand même pris le temps dernièrement de surveiller un blondinet qu'ils avaient croisé lors de leur passage en Italie. Voyageur isolé, il avait récemment débarqué accompagné d'un petit groupe, pour repartir quelques jours après. L'affolé du yo-yo prétextait l'amour des chemins, mais la méfiance naturelle de la brune la menait depuis, à lorgner les portes dès que l'occasion s'en présentait.
Pour protéger, valait mieux être informé.

Les étoiles l'avaient tenu tard, ce soir, l'oiseau...
Faut dire qu'il semblait en avoir, des choses à leur raconter. Et quand son regard se perdait sur la voûte nocturne, il était de ceux qui vous donnaient l'impression que l'esprit quittait le corps et n'enviait aucunement son retour.
Combien de douleurs gardait-il enfouies? Combien de souffrances essuyait-il en silence? Si la vie de Selva avait pesé, elle l'aurait donné sans hésiter pour le retour d'une blonde et de deux marmots, geôliers de son bonheur.
Nul besoin de mots pour savoir que ses rendez-vous solitaires lui étaient nécessaires, et respectueusement, elle s'éclipsait.

D'autres rendez-vous l'étaient tout autant. Et c'était justement de l'un de ceux-là dont elle revenait.

Aubi le magnifique, nourrit à coup d'sourires "désirables", se sentait délaissé.
La blondeur tatillonnait de ses charmes mais le coq ne voulait pas chanter. Il eut été avantageux pour lui qu'elle ne l’intéresse pas car sinon, c'eut été un désastre, vu qu'a chaque fois qu'la teigne entrait, la dinde fuyait à tire d'ailes.
Aubi planté là, de sa splendide étoffe, laissait éclater une rangée de dents impeccables à la maussade envergure de sa brune compagne.
Evidemment qu'après deux-trois grinçantes tirades, la pince-sans-rire finissait charmée de ses coutumes légères et se trouvait bien vite dans de meilleurs dispositions.
Dispositions allant parfois jusqu'à laisser s’épancher des sentiments qui les dépassaient souvent, mélange de passé/présent, sans être vraiment passés d'un présent sans futur.
Un pitre charmeur, parfois exaspérant, parfois enchanteur, tantôt amant, tantôt rancœur. Mais tellement irrésistible...
Étaient-ils tant, ou l'avaient-ils été?
Ils se manquaient.. C'était cruel mais Selva ne pouvait se risquer à perdre le peu de raison qui lui restait.

Et toujours avant l'aube, un phare la guidait dans sa nuit, la ramenait où était sa place.

Exténuée, ce soir, elle souffla la chandelle et rampa jusqu'à Birdy. Rabattant sa couverture, elle songea qu'il faudrait qu'elle vérifie demain si l'épée réservée n'avait pas pris la rouille. Son nouveau propriétaire ne tarderait sans doute plus..

_________________
Birdinflames
[ Quelque part dans le grand Est, à la quête d'un point d'eau... ]

L'enseigne clamait "U Lilie", le nom du tripot dans lequel ils s'étaient rencontrés, tous les trois, ce soir-là. Les trois, qui étaient-ils ? Une femme, et deux hommes. La première, Selva, la jolie brunette de l'équipe, le second, un brun dénommé Aubi, et le dernier, lui. Birdy, les cheveux disparus depuis bien longtemps maintenant, tenait désormais une chope bien remplie entre ses doigts.

Depuis quelques jours déjà, Selva et lui avaient projeté une escapade près d'une rivière. Bien qu'une source se trouvait non loin de leur campement, quelque peu à l'écart de la ville, rien ne valait une véritable rivière, un lac, une mer ou un océan...

Quoi de mieux qu'un véritable cours d'eau pour y perdre son regard, pour voir l'eau, indomptable, libre. L'eau qui continue sa route, peu importe le temps. Qui lentement fait son nid. S'y plonger simplement pour oublier. Comme on pourrait le faire dans les flammes d'un feu.

Une chose menant à une autre, les trois compagnons avaient décidé de prendre la route le lendemain en direction de la rivière qui serpentait non loin de là, à quelques lieux à l'est.

La soirée passant, il s'en était allé pour espionner les étoiles. Voir si Vénus oserait plonger loin de ses comparses pour s'aventurer dans les contrées lointaines de l'Est, avait-il dit.


[ Le lendemain, à l'aube... ]

Les premiers rayons timides d'une nouvelle journée d'hiver pointaient le bout de leur nez à travers les quelques trous dans la toile de leur tente.
C'est donc dans un air froid et sec que l'oiseau quitta les bras si accueillants de Morphée. La bise glacée semblait incapable de transpercer totalement les pans de la tente, mais, une fois sorti, il savait parfaitement que le froid mordant suffirait à le réveiller une bonne fois pour toute.

Abandonnant ses rêves d'une petite tête blonde gambadant joyeusement dans la neige, il se leva et se frotta brièvement les yeux.
La journée s'annonçait belle, malgré la température, et seuls quelques nuages pointaient à l'horizon.

Décidé, il empaqueta quelques provisions dans ses sacoches de selle et se dirigea vers Lugo et Tintin, non loin de là, pour les apprêter pour la courte balade...
Aubisque31
Tuer le temps ? Ou comment maîtriser le temps lorsque tout est loin et que tout paraît lent ?

L'embrumé d'Aubi devenait girouette. C'est pas mal ici. Non je préfère là bas. Quoique finalement je vais là. Puis on repartait ailleurs.
Lou arrivait, il n'était plus loin. Et avec lui Violetta, et les autres... Il appréciait lire sa femme. Elle lui contait les aventures de son petit qui découvrait les voyages et les contrées lointaines de Lectoure.
C'était peut être leur arrivée que Selva redoutait. Elle qui s'était toujours refusée à chiper le bien des autres, et par conséquent le mari des autres aussi.
Ils avaient donc choisi de mettre un terme à cette relation ambigüe. Mais en étaient-ils capables. Quelques soirées seuls en taverne ou ailleurs leur avaient prouvé que des mots écrits sur un papier, des décisions griffonnées à la lueur d'une bougie, ne valaient rien face à l'attirance contre laquelle souvent ils ne pouvaient pas lutter.

Toujours est-il qu'Aubi avait décidé de s'écarter un peu, fuyant le campement que Birdy avait soigneusement installé pour une chambre d'auberge. Auberge où l'accueillait très aimablement la tribun de la ville, charmante petite blonde, peu avare de sourires dès qu'il s'installait à une table.
Et ses journées, il les passait souvent à la bibliothèque de la ville, épluchant toutes sortes de manuscrits qu'il avait plaisir à feuilleter. C'est qu'il devenait érudit Aubi...
La présence du chauve auprès de Selva le rassurait. C'était un bon ami, précieux et fidèle. Ainsi il lui confiait sa protection.
Ce n'est donc que le soir en général qu'il retrouvait ses compères. Aubi hésitait souvent à troubler les moments « intimes » de ce frère avec sa sœur. Il se savait provocateur, cherchant la petite bête, souvent, alors qu'eux se contentaient d'une douce complicité, d'une amitié « câline » qui les aidaient sûrement à affronter les tourments du quotidien.
Il se plaisait à titiller la brunette, qui lui rendait bien d'ailleurs, et Birdy se retrouvait parfois spectateur amusé de leurs petites joutes verbales qu'Aubi affectionnait particulièrement.
Parfois, Birdy les quittait plus tôt, en manque de ses étoiles et c'est alors que les regards pouvaient être différents et les conversation à leur tour plus intimes.

Donc ce soir là Birdy avait proposé une escapade vers la rivière, voulant créer de nouveaux liens pour le trio.
Cette proposition lui avait été faite et Aubi accepta de se joindre à eux.
Dès l'aube, il était prêt. Chevauchant Grand Roger, il les avait rejoint au bivouac, apportant quelques miches fraiches, du lard fumé et de belles pommes trouvées à l'auberge.
Birdy était déjà levé. Quant à Selva, pas une mèche brune n'apparaissait par dessus la couverture. Dormait-elle encore ? Ou était elle déjà partie, elle si coutumière des escapades solitaires, diurnes mais aussi nocturnes. La belle avait de l'énergie à défouler.


Matinal Chevelu ! J'pensais vous lever avec cette bonne odeur de pain frais que j'apporte de la ville. Bien dormi ?

SELVA ! Wake up ! It's time to go!
*


*Selva ! Debout ! C'est l'heure de partir !
Selena_d_alaric
Les fumées qui apparurent au creux des collines blanchies de neige ce soir là, parurent au petit groupe aussi miraculeuses que la vision d'une terre inconnue au milieu de l'océan pour un marin perdu en pleine mer.

"Regardez!!! ça doit être Mistelbach!! ça peut être QUE Mistelbach!!"

Des jours qu'ils avançaient sans voir âme qui vive.....Les forêts qu'ils traversaient depuis bientôt une semaine étaient silencieuses....Juste troublées par le craquement de la neige sous la poussée des pas des chevaux qui s'enfonçaient presque jusqu'au poitrail à certains endroits...
Les congères étaient profondes et quand le vent s'y mettait et secouait les branches des noirs sapins qui les environnaient c'était des paquets de poudreuse qui leur tombaient dessus soudain.....Faisant râler les uns et éclater de rire le petit Lou.

Celui là était bien le seul à ne jamais se lasser de ce décor éternellement blanc depuis qu'ils avaient quitté l'Italie.

Lorsqu'on l'obligeait à rester dans la charrette de Violetta,il finissait toujours par s'endormir sous le tas de fourrures mises à sa disposition,on ne voyait plus alors de lui que quelques boucles dorées qui dépassaient et un silence ouaté remplaçait l'éternel bavardage du gamin.

Le reste du temps il arrivait toujours à se faire prendre en selle soit par Violetta,soit par Hugues....Parfois par Séléna.
Jamais il n'allait ennuyer D'Arkhenn,bien trop impressionné par ce géant qui avait une grosse voix et prenait un malin plaisirs à lui faire peur et jamais non plus il n'insistait auprès de Airhaes qu'il voyait comme un homme sage et respectable à qui il n'aurait jamais osé envoyer une boule de neige...Ce qu'il ne se génait pas de faire avec Mathieus,Violetta ou les autres!!

Le plus impressionnant de ce périple ,au point où ils en étaient ,c'était les nuits......

Lorsqu'ils trouvaient un coin un peu abrité...Si tant est qu'une clairière en pleine forêt puisse être consisérée comme un "coin abrité",il n'était jamais bien tard...La nuit tombait très vite et sous les hautes fûtaies encore plus vite...
La lumière était toujours filtrée même au milieu du jour et c'était de minces rayons parcimonieux qui leur parvenaient alors que le soleil était au zénith..

Vers la fin de l'après midi ,ils étaient déjà en début de soirée et pas question de tenter une avancée de nuit......

C'était,dès l'obscurité installée ,un concert de hurlements auxquels ils n'arrivaient pas à s'habituer...

Les loups n'étaient jamais loin......Ils semblaient suivre leurs traces et bizarrement Michka n'avait même pas tenté de les rejoindre comme elle l'avait fait bien des fois lorsque les périgrinations de Séléna l'avait conduite à rencontrer des congénères.

La louve restait non loin d'eux,ses grands yeux jaunes ne quittant pas le fils d'Aubi,comme si elle devinait en lui le plus fragile de la troupe.
Lorsque le camp était installé et que les meutes alentours commençaient leur concert ,on la voyait dresser les oreilles et quelque fois elle s'écartait ,dressait son museau vers le ciel et répondait aux appels mais sans jamais quitter les humains et leur compagnie.

Cette ambiance étrange ils s'y étaient faits aussi,Lou se serrait contre Violetta et finissait toujours par dormir comme une souche...
Sélé avait les bras de D'Arkhenn comme remparts...Et quels remparts!!
Les hommes prenaient la garde chacun leur tour ....
Le rythme était pris en tous cas et chacun savait quoi faire et quand.

Au petit matin...Ou du moins lorsque la lumière était suffisamment forte pour qu'ils puissent reprendre la route,le petit groupe repartait dans le lumière grise après un frugal en cas et l'éparpillement des cendres du feu qui avait tenu les voyageurs en sécurité toute la nuit.

L'apparition de la petite ville était donc un événement...Presqu'autant que la date qui correspondait à leur arrivée...

Noël.....

Personne n'avait songé qu'ils passeraient Noël si loin de chez eux.....

L'entrée dans la ville se fit juste à temps.....La porte ouest de la ville était encore ouverte et on ne leur fit aucune difficulté pour les laisser entrer.
Les gardes leur accordèrent même un regard plutôt accueillant.....Magie de Noël sans aucun doute...

Ils n'eurent qu'à remonter la ruelle principale pour chercher la première auberge qui ouvrirait ses portes à cinq voyageurs gelés....Fatigués....Mais heureux d'être arriver en un lieu civilisé pour y passer cette nuit pas comme les autres.

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Violetta_d_alaric.
Si jamais quelqu'un ,un jour,venait lui dire que les voyages étaient des parties de plaisirs..Elle se chargerait de leur faire avaler leur langue..Qui que ce soit.

Depuis qu'ils avaient quitté l'Italie(et pourtant aucun vrai bon souvenir non plus ne resterait de l'Italie)....
Leur progression tenait du supplice chinois.

Les derniers moments un tant soit peu agréables qu'elle avait en mémoire étaient ceux qu'elle avait passé en compagnie de Lou au chevet de son frère.
Enguerand était blessé certes,mais au moins il pofitait du confort d'une auberge bien chauffée,d'un lit "presque "douillet,de repas sinon copieux du moins chauds et suffisants et même de la compagnie du couple terrible...Crystall et Hugues,retenus là bas pour les mêmes raisons que lui..Les blessures de Hugues point encore cicatrisées.

Une fois Padoue derrière eux et en approchant de la frontière italienne,le temps avait brutalement changé et la douceur dont ils avaient profité jusque là était restée accrochée à la lagune et à cette ville de Venise ,cause de biens des discussions,de bien des ennuis aussi et qu'elle n'avait finalement même pas vue.

Séléna avait fait prendre aux chevaux un rythme accéléré malgré la neige qui n'avait pas tardé à tout recouvrir et qui ne cessait de tomber,les faisant ressembler à une file de fantômes se dissolvant dans un paysage aux contours effacés.
Tit Lou était resté stoïque et même rigolard ...La neige il aimait ça ...Et semblait il de plus en plus!!

Il s'épuisait en cavalcades dès que la progression du groupe lui permettait,courant comme un fou et harcelant ceux qui se trouvaient à sa portée ,leur balançant de grosses boules de neige et fuyant sous les jurons des uns et les ripostes neigeuses des autres.
Quand il était trop fatigué il remontait dans la charette et dénichait un quignon à grignoter avant de sombrer dans un profond sommeil sous un amas de couvertures et de fourures.

C'était pas le plus malheureux loin de là et l'approche du but et de son père qui l'attendait étaient pour beaucoup dans son excitation qui montait en puissance au même rythme que l'épuisement des autres.

Violetta en avait marre.
Elle avait heureusement reçu quelques pigeons qui avaient miraculeusement résisté au froid de gueux qui les cernait de toutes parts maintenant.
Des messages où son époux semblait de plus en plus impatients de les voir arriver ...

Elle s'efforçait de croire que cette impatience n'était destinée qu'à Lou et peut être aussi au fait d'être depuis de longs mois dans un pays étranger .
La brunette refusait d'y voir un quelconque regain d'intéret pour elle en temps que femme légitime...Mais elle aurait au moins la reconnaissance paternelle en ramenant sain et sauf le fils à son père.

Les étapes n'apportaient que peu de repos et les corps restaient épuisés par le froid qui ne les quittait pas.
La nuit le gamin se serrait contre elle,tant pour la chaleur que pour ne plus entendre le concert des loups qui commençait dès la nuit tombée.
Au moins ils se tenaient chaud...Un minimum...

Souvent les toiles sommairement tendues étaient gelées au matin et il fallait les passer au dessus des braises encore un peu vaillantes pour pouvoir les replier et les déposer sur les charrettes.
La lumière grise du matin les accompagnait et cela faisait longtemps qu'ils n'avaient eu la chance d'apercevoir un rayon de soleil lorsqu'ils débouchèrent ,enfin,au matin du 24 décembre de l'an de grâce 1461 au bout de cette immense étendue de landes et de forêt dont ils n'auraient aucun souvenir autre que celui d'une progression aveugle dans les tourbillons de flocons.

La petite troupe s'arrêta d'un seul bloc sans qu'aucun ordre ne fut lancé.

Là,à l'orée du bois,ils avaient devant eux une vaste plaine et ,tout au bout.....La silhouette improbable d'un village....
Comme si un signal avait été donné ,la neige s'était arrêtée de tomber et un timide soleil tout blanc éclairait le paysage immaculé.

Leur cadeau de Noël était là devant eux.....Mistelbach!!!

Un coup d'oeil vers ses amis lui confirma qu'elle n'était pas la seule à être soulagée et la tension désagréable qui enserrait le groupe depuis quelques jours sembla se dissoudre dans l'atmosphère glacée.

Lou sortit de dessous ses fourrures et s'assit dans la charrette...Tel un roi fainéant qui contemplait ses troupes:


"C'est là qu''y a papa??????
Vio???On est arrivés?????
L'est dans c'te ville papa????Hein????L'est là???"

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Crystall_de_beaufort
La pluie.... la pluie tombait depuis plusieurs jours déjà, fine, inlassablement, la grisaille du ciel recouvrait ce pays. Mais ce n'était pas tout. Le froid aussi avait pris possession des lieux et d'un revers de manche elle essuya la buée qui couvrait le verre teinté de l'unique fenêtre de cette auberge désertée. Le vent sifflait, projetant des gouttelettes qui s'écrasaient pour couler telles des larmes le long de la vitre épaisse... quelle tristesse....

Soupirant profondement, elle quitta son poste d'observation pour reprendre sa place, s'aidant encore d'un bâton qu'elle évitait d'utiliser en public, par orgueil bien féminin.
Elle s'installa en grimaçant, allongeant sa jambe cicatrisée mais encore douloureuse, près de l'âtre où brûlait un beau feu qu'elle ne manquait pourtant pas d'alimenter régulièrement.
Sirotant une chope, elle envisagea l'avenir.

Encore une bonne dizaine de jours, peut-être un peu plus.... elle ne les comptait plus, contrairement à Hugues.
Elle avait échappé de justesse à la mort grâce aux soins prodigués par Selena. C'est du moins ce qu'on lui avait rapporté, n'ayant aucun souvenir de ce passé récent... enfin récent.
Un matin elle avait ouvert les yeux sur un endroit inconnu, allongée dans un lit, lui-même installé dans une grande chambre où un feu crépitait .
Des parfums, enfin plutot des odeurs envahissaient l'endroit et de longues quintes de toux l'avaient alors secouée, éveillant une douleur foudroyante dans son dos.
Puis de nouveau le néant, le froid, le feu, la douleur et ses cris qui la réveillaient.

Le temps passant, les blessures avaient du se rendre à l'évidence. Elles n'auraient pas gain de cause ! Et doucement la vie reprenait.
Cependant si les cicatrices apparaissaient enfin, particulièrement disgracieuses, la douleur s'éveillait bien trop rapidement à son gout surtout par ces temps humides et froids, aussi avait-elle décidée de s'installer dans cette auberge où elle ne laissait aucun répit au feu.

Ils étaient tous partis. Exceptés Enguerand, dont elle avait toujours le caillou d'ailleurs, et Arcani. Mais qui était Arcani ? Il lui restait encore quelques jours pour le découvrir.

Elle but une longue gorgée . Où étaient-ils ? Où devraient-ils être ?
Elle s'était fait un plaisir de cette expédition, connaissant cependant les aléas mais ne les pensant pas si rapides et surtout aussi définitifs.
Ils avaient su qu'on leur reprochait ce voyage pour Venise, enfin pas entre quatre z'yeux non plus hein !! mettant ainsi en péril leurs plans voire l'expédition, dans un but purement égoiste, celui de vouloir se marier à Venise.

Soupirsssss....... c'était ainsi et voilà tout.
Ils auraient pu arriver à Venise sans mal et personne n'y aurait vu à redire, ouvrant d'ailleurs le chemin à l'autre groupe.
En y réfléchissant bien leur précipitation avait même été bénéfique aux autres. Ils avaient éclairé de façon, on ne peut plus claire, et signaler le danger, voire plus que signaler, de façon non équivoque.
Qui peut connaître l'avenir..... personne.

Ils payaient encore cette folie, qui pour autant ne remettait pas leur prochain mariage en question, il faudrait simplement attendre.... encore un peu.
Dans quelques temps l'Italie ne serait plus qu'un triste souvenir, l'expédition un profond regret.
Mais la vie est ainsi faite.

Le regard perdu devant les flammes qui dansaient, elle imaginait la troupe, surement épuisée par le froid, la neige aussi, la fatigue inmanquablement et pourtant l'aventure était loin d'être terminée. Le plus dur était à venir.
Léger sourire en pensant à Selena menant avec entrain ses compagnons, veillant au ravitaillement, à ce que personne ne s'égare, Mat surveillant sans relâche les alentours, Violetta, bien occupée par P'tit Lou, d'Ark, et les autres...

Les fêtes de la nativité approchaient.. mais quelle étrange fête que celle-ci...

Elle porta son verre à ses levres en murmurant à ces anciens compagnons de voyage "que la chaleur du coeur vous réconforte faute d'une autre et que la chance soit avec vous. Joyeux noël à tous. "
Enguerand_d_alaric
Encore........Heu.....Combien déjà?

Enguerand se perdait dans les jours qui se ressemblaient tous...
Un derrière l'autre...Tous pareils...

Il avait fait l'effort d'aller en taverne un soir,mais sa jambe le faisait vraiment souffrir et il avait payé cher ces quelques instants de détente en compagnie de Crystall et Hugues.

Hugues se remettait bien et avait l'avantage d'avoir sa douce avec lui...
Enguérand ,lui,s'emmerdait comme un rat mort....
Il avait espéré rencontrer ce fameux Arcani dont sa mère lui avait parlé...Il était confiné dans sa chambre et ne montrait jamais le bout de son nez.
Pour être mystérieux celui là l'était!!!

Bref entre une ombre invisible et les deux tourtereaux qu'il évitait de déranger dans leur intimité......Le jeune Alaric se morfondait ferme et ne pouvait même pas se consoler en allant se balader en ville tant le temps était pourri....

Qu'on ne vienne plus jamais lui parler de l'Italie......ça resterait un des pires souvenirs qu'il ait en réserve.

Néanmoins un petit tour sur le marché lui avait permis de dégoter une épée pour remplacer celle que l'armée italienne lui avait bousillée.Au moins,lorsqu'il pourrait repartir il serait armé.......Bien moins élégante que celle que sa sœur lui avait fabriqué mais...C'était une épée...

Il regarda dehors pour constater que le ciel était toujours aussi bas et qu'il pleuvait encore...
Il frissonna et ses pensées l’entraînèrent vers ceux qui devaient être quelque part dans des paysages neigeux.....

Verrait il jamais ces endroits là lui???

Il n'avait vraiment pas de bol........Et dire que c'était Noël.......

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Violetta_d_alaric.
Oui ...Non......Oui......Arf...Mais non....Pas prudent...

La tête entre les mains Violetta regardait vaguement les flammes dans l'âtre de la cheminée de l'auberge.

Le petit Lou était couché en haut dans la minuscule chambre qu'on leur avait concédé à tous les deux.
Les fêtes finalement avaient été agréables,en tous cas bien plus que si ils avaient été coincés sur les chemins et dans la neige qu'ils avaient du supporter jusqu'à cette petite ville d'Autriche où l'accueil avait été bien sympathique .

La langue n'avait pas été un barrage trop pénible et ,au contraire,c'était assez amusant de se débrouiller en mêlant le peu de bribes étrangères que chacun connaissait un peu.

Les rencontres avec les étrangers vous apprenaient toujours de petites choses qu'on pouvait ensuite ressortir dans les tentatives de conversations.

Bref...Séléna avait fait une démonstration de ce que pouvait être la cuisine française même loin de chez eux et cela avait été apprécié par les autochtones.
Une énorme bestiole avait été rapportée par le père de famille..
D'Arkhenn disait que c'était un coq de bruyère..Mais fallait juste le croire sur parole...Jamais personne n'avait vu de coq de bruyère aussi gros.

Bref ...Préparé par la rouquine façon chapon farci ça avait été un délice.
Elle l'avait même fait flamber avec sa fameuse réserve d'Armagnac dont,miraculeusement ,elle avait encore quelques fioles.

Les voeux avaient été échangés......Chacun essayait de se retrouver un peu .....On discutait....On se reposait....On buvait...
Ange faisait rire son monde comme d'habitude...
Airhaes ,toujours sérieux comme un pape consultait ses notes...Faisait ses comptes.....Réfléchissait...Cet homme avait une propension à la réflexion incroyable.....Mais vrai...

Mat restait rêveur..On se doutait bien où partaient ses pensées lorsqu'il rêvassait les yeux perdus vers les paysages immaculés qui entouraient la ville...

La petite troupe s'était installée ,qui dans l'auberge où étaient descendus les d'Alaric...Qui dans l'auberge municipale..

On travaillait de ci de là....Le marché était moins cher que dans bien des coins où ils étaient passés et ils mangeaient à leur faim tous les jours.

Quelques voyageurs passaient sans s'arrêter plus qu'une journée et Violetta avait discuté avec certains d'entre eux.
Apparemment la ville où devait être celui qu'elle devait bien encore appeler son "mari" n'était pas si éloignée que ça...
Et c'est ça qui faisait cogiter la brunette ce soir.

Elle essayait de se convaincre que c'était pour Lou....
Vrai....Son papa si près et eux arrêtés ici.....Elle n'avait pas osé lui dire.....
Et comment aurait elle pu?
Lui dire que son père était à deux jours...Un seul peut être ..de voyage....Après tout ce chemin...s'arrêter si près de ce qui était son but?

Car pour Lou le but du voyage était de retrouver son papa...Le reste il s'en fichait bien..

Pour Violetta par contre le dilemme était grand.
Aubi était parti avec une autre......
L'autre en question devait être là ...avec lui......
S"amener là avec Lou et arriver dans l'intimité de ce couple.....

Ses doigts fourragèrent dans sa sombre chevelure.....

Elle n'aurait avoué pour rien au monde ..à quiconque.....Qu'elle mourrait d'envie de le revoir...Que sa rage avait eu le temps de se glacer en route ....Que parfois même l'espoir que son capricieux époux se soit lassé l'avait effleurée....
Et puis sa fierté reprenait le dessus.Elle serrait les dents et se refusait à accepter l'évidence.....Elle l'aimait encore...

Qu'elle idiote.....

Les autres étaient en train de trinquer à cette nouvelle année qui s'annonçait.
Elle leur sourit machinalement ,leva sa chope et porta un toast ,comme il se devait puis avala le liquide ambré et frais.
Lorsqu'elle reposa sa chope vide sa décision était prise.
Elle salua à la ronde,fit la bise aux proches et prétexta une fatigue soudaine ajoutée au souci d'aller vérifier si Lou dormait bien,la jeune femme monta rapidement le vieil escalier et rejoignit sa chambrette où elle eut vite fait de rassembler le peu d'affaires qu'elle avait sorti de ses maigres bagages.
Avec le froid de gueux qu'il faisait ils avaient de toutes façons plus de vêtements sur eux que dans leurs besaces .

Violetta s'approcha doucement de la paillasse où Tit Lou dormait à poings fermés,probablement dans un rêve où sa famille était réunie..
Elle repoussa doucement une mèche dorée et bouclée sur le front du gamin et effleura sa joue de ses lèvres avant de ranger les affaires du petit avec les siennes.

Demain elle ferait en sorte que certains rêves se réalisent....Advienne que pourra.....

La brunette s'allongea sur sa couche et ramena sur elle la couverture de fourrure qui envelopperait demain son "presque fils" lorsqu'elle galoperait avec son petit corps serré contre elle.....

Demain.....Demain.....

_________________
Ptit_lou
Lou ! Tu veux faire une balade avec moi? Le ciel est dégagé, je suis sûre qu'il fera beau quelques jours. J'te prends, sur mon cheval et on file tout droit !

Je la regardai. C'était la première fois qu'elle me proposait de partir sans les autres comme ça.
Puis elle souriait. C'était pas net son histoire. Elle me cachait quelque chose.


Et on va où?Pourquoi les autres ils viennent pas ? Hein dis...

Surprise mon Tit Lou... Surprise ! On va chasser les coqs de bruyère comme Fab, ou voir des loups... tentant non ? Mais chuuuut, personne doit savoir.

J'aimais quand je partageais es secrets de grands. Et Violetta, elle répondait toujours à mes questions. Puis elle m'amenait vers mon père.
J'avais aimé aussi ce voyage. Long mais la charrette était confortable grâce au matelas de couverture qu'on avait installé pour moi. Je sis bien que certains voulaient ma place parfois. Mat, Airhaes... Mais c'était ma charrette et eux je leur tirais la langue !
Et quand le sol se couvrit de neige, je m'en donnai à cœur joie de leur lancer des boules. Enfin... Airhaes, j'osais pas mais Mat, il me faisait rire puis il savait pas viser ! Fab, j'y pensais même pas, il aurait été capable de m'enfoncer dans la neige.

Mais là, on était dans une ville au nom bizarre. Parfois, je partais en taverne mais je ne comprenais rien de ce qu'ils racontaient. Séléna avait l'air de bien s'entendre avec certains. Mais mon père dans cette histoire ? Il était où?


Alors je prends mon épée ! Et mon arbalète ! D'accord ? Et tu me laisseras guider le cheval... et on ira vite ! Et on f'ra une bataille de boules avec les loups ! Et

OUI ! OUI ! OUI ! Tout ça Lou ! Prépare toi et sois discret. Ne parle à personne !


C'est ainsi que discrètement, sans un au revoir, après avoir quitter la ville comme des brigands, elle me leva sur le dos de Tempête, grimpa derrière moi et nous partîmes vers la campagne environnante.
.michka


Depuis déjà plusieurs jours elle avait vu les hommes reprendre leurs habitudes "civilisées" et depuis que la petite ville les avait accueillis...Comme avalés....Michka avait choisi de rester aux abords ,mais suffisamment loin des maisons pour ne pas s'attirer d'ennuis.

Elle avait vu de loin les chevaux entrer ,eux aussi dans les écuries...
Les hommes restaient le plus souvent hors de vue et la louve restait tapie dans les premiers taillis de la forêt.
Elle avait creusé un trou dans la neige et s'y lovait pour dormir,le nez caché sous sa queue.

Sa fourrure avait épaissi avec le froid qu'il fallait supporter dans cette région.
Michka restait une louve impressionnante pour qui ne la connaissait pas.

Ce matin là pourtant elle fut aux aguets dès que la silhouette de Tempête apparut au bout du chemin qui sortait du village.

Il se dirigeait vers elle et la louve commença à frétiller de bonheur en voyant que la jeune femme qui était en selle tenait contre elle le petit d'homme qui était devenu son ami.

Elle jaillit des fourrés en sautant par dessus la neige épaisse.
Arrivée aux sabots de Tempête elle fit une démonstration de son enthousiasme en mulotant dans la couche de poudreuse...Courant comme une folle puis s'arrêtant pile et faisant volte face et plongeant son museau dans la neige molle.

Puis,voyant que l'équipage prenait la direction de la forêt et que Violetta dirigeait sa monture vers les étendues que Michka ne connaissait pas encore,la louve prit son allure de voyage.....Un long trot souple qui la maintenait juste derrière le cheval.

L'oreille dressée et le museau au vent.....

Chouette...Une balade........
Selena_d_alaric


Chère maman,

Je n'ai pas eu de réponse à la lettre que j'avais envoyé pour la nouvelle année et où je te disais de présenter mes voeux à tous ceux qui sont avec toi.

Vous êtes si loin et je sais que le climat est si rude que le pigeon que j'avais envoyé a peut être péri dans la neige ou bouffé par un animal sauvage...Ou un homme qui sait?

Bref je retente ma chance .

J'aurais bien fait confectionner une petite armure à ce pigeon dodu que je vais lacher dans le ciel de Vérone mais il semble que ça le gènerait plutôt qu'autre chose.
Je vais donc espérer que le Ciel me soit favorable cette fois.

Je ne sais pas où vous en êtes exactement de votre voyage et si tout le monde va bien en ce début d'année.
J'espère que tu me le diras vite...Vous me manquez tous terriblement.

Fort heureusement pour moi je n'étais pas seul à être en convalescence ici et la compagnie de Hugues et Chrystall est un grand réconfort.
Ils sont charmants et amusants...Sauf lorsqu'ils décident de s'engueuler...Ce qui est relativement régulier...Suffit d'être habitué mais je n'y parviens pas bien!!

Bref..Malgré leurs querelles ils ont décidé qu'ils allaient se re marier à Verone,ce qui explique notre présence ici.

Ils m'ont fait le grand honneur de me demander d'être leur témoin.

La cérémonie doit avoir lieu ce jour à Vérone donc et je suis bien impatient...C'est la première fois que je vais jouer ce rôle important et je veux croire que je saurais ensuite veiller sur eux pour ne pas les voir se séparer comme ils savent si bien le faire.
Je ne sais pas encore si nous repartons rapidement mais quoiqu'il en soit nous repasserons à Padoue dès que notre ami Arcani sera complètement sur pied,ce qui ne saurait tarder.

Si tout cela avait été plus rapide comme nous aurions tous aimé vous rejoindre!!!!

Hélas la route est trop longue et je ferai donc voyage inverse...J'ai décidé d'accompagner Arcani chez lui en Bretagne et il faudrait que tu me trouves quelqu'un qui puisse nous y accompagner.

Transmets mes pensées les plus amicales à tous ceux qui sont avec vous là bas.
Embrasse fort Violetta et Ange mes deux soeurs chéries.
Dis à père que je pense fort à lui....à vous tous.....

Que le Ciel vous protège et que vos projets soient couronnés de succès....Mes pensées ne vous quittent pas.

Je vous aime et vous embrasse de tout mon coeur

Votre dévoué fils
Enguerand


Assise au coin du feu dans leur auberge préférée,Séléna relisait la lettre qu'un volatile épuisé lui avait déposé le matin même.

La bestiole n'était pas morte mais il s'en était fallu de peu.
La rouquine l'avait vu arriver et tomber comme une pierre dans la neige épaisse....ça avait du amortir le choc de la chute et ,bien que léger comme une de ses plumes et froissé comme un vieux chiffon,il respirait encore ...Son petit cœur battant la chamade mais ...Battait.

Séléna l'avait recueilli précieusement et réchauffé entre ses mains ,elle avait récupéré le message ,croyant trouver un mot de ses lointaines correspondantes....Mais avait découvert que c'était son fils qui s'était décidé à donner de ses nouvelles.

Elle laissa retomber sa main le long de son corps,missive déjà lue et relue et connue par cœur...
Il lui manquait......Le pays lui manquait...Le comté lui manquait .....Jamais elle n'aurait cru ça possible avec une telle force.
Elle replia la lettre et la rangea avec celle de Tamarra reçue la veille même,elle la relu aussi une fois de plus:




Bonjour mamoune,

j’espère que tout le monde va bien, je t’écris pour te dire que tu me manques, que vous manquez, que le temps ne passe jamais assez vite quand on attend le retour d’êtres aimés, la route est dure ? d'autres brigands ? pourvu que tout se passe pour le mieux, ou en êtes vous donc ? le moment fatidique approche, je le sais, pour ça que mon inquiétude grandit d'avantage chaque jour.

Et pére, pas malade ? quoique solide comme il est, il nous enterrera tous, ma petite Criquette comment va t elle ? elle me manque tant, j'ai l'impression d'avoir laissé partir mon enfant et non ma petite sœur, Vio va mieux ? tant de question ...

prend soin de toi et embrasse tout le monde de ma part.

je t'embrasse
ta fille


A croire que tous avaient atteint la limite....
Il fallait qu'il se passe quelque chose et vite.

Aubi qui ne donnait pas ou peu de nouvelles l'avait prévenu de l'arrivée de Violetta avec Lou.
Séléna avait deviné juste .
Lorsqu'elle s'était rendu compte de l'absence de sa fille et du gamin ,il y avait peu d'options possibles et quand elle n'avait pas pu trouver Michka à l'orée de la forêt ,là où elle se terrait habituellement....La rouquine avait vite fait la seule déduction possible.
Vio avait craqué et avait pris la direction de la ville où s'étaient réfugié Aubi et Selva...

Pourvu que tout se passe bien......Déjà elle était rassurée par le message du brun....Son fils et Vio étaient arrivés à bon port....

Repoussant sa tignasse flamboyante la jeune femme se leva et hésita un instant entre une balade et l'écriture qui l'attendait mais un coup d’œil dehors sur les bourrasques de neige virevoltantes devant la fenêtre la dissuada vite....On était pas mal au chaud finalement.....

Elle n'avait pas vu Ange de la journée...Peut être la trouverait elle là haut.....Allez zou...Direction les chambres......

_________________
Aubisque31
Une routine s'installait dans cette ville du fin fond de l'Europe. L'attente. Et les trois compères trouvaient les occupations possibles.
Cette balade près de la rivière avait réussi à leur provoquer quelques sourires, entre leurs boutades, leurs plaisanteries et leur douce complicité.
Puis Aubi s'en retournait dans son auberge ou à la bibliothèque, laissant Selva et Birdy à leur campement et leur contemplation des étoiles de la nuit.
Ils avaient choisi. Ce qui n'empêchait d'avoir des rendez-vous attendus le soir pour à nouveau discuter et sourire.
Et lorsque Birdy s'en allait, laissant là les deux amoureux frustrés qui avaient décidé désormais de se résister, le silence tentait d'envahir la salle, avant que leurs regards ne se croisent, que les soupirs retenus fassent fuir ce silence pour enfin laisser place à une discussion tendre et amicale. On parlait de Lou, des envies « maternelles » que pouvait parfois ressentir la brunette, de l'avenir mais peu du passé.
Ils s'aimaient sûrement encore...
Mais après ces échanges qui en appelaient d'autres, ils savaient se quitter à temps. Aubi remontait donc dans sa chambre, souvent un sourire au bord des lèvres et Selva rejoignait le campement avec peut être la même satisfaction de réaliser que l'attirance était encore là et que la fierté d'y résister était tout aussi belle.


Et ce soir là un pigeon patientait. Et cette lecture annula le sourire qu'Aubi portait sur ses lèvres.




Aubi,

J'ai hésité à t'envoyer ce pigeon mais vu le peu de chemin qu'il a à faire....

Voila....Je sais pas si je m'inquiète trop ..On va encore dire que je joue les mamans poules...Mais depuis hier je n'avais pas vue Violetta et à force de me faire du mouron je suis allée voir si elle était dans sa chambre avec Lou.
Je craignais qu'ils soient malades ou je ne sais quoi.

En fait la chambre était vide de chez vide et leurs affaires avaient disparu.

Hier soir elle me semblait bien morose...rêveuse..Enfin loin de nous...Bizarre quoi et pas bavarde du tout

Elle est montée tôt soit disant voir Enguerand qui dormait déjà mais n'est pas redescendue.

Je n'ai pas vu son cheval à l'écurie ...Bref..J'ai bien peur qu'elle n'ai craqué ou que Lou ait compris que tu n'étais pas si loin que ça...Peut être a-t-elle fait une erreur en lui parlant? Je ne vois que cette solution qui ,même si elle m'inquiète,est moins effrayante qu'une autre éventualité.

Mais si elle est en route pour Brno,seule avec un enfant...avec la neige...et peut être ceux qu'elle peut rencontrer....

Je pense que c'était de mon devoir de te prévenir.C'est ton fils.....

Tiens moi au courant si jamais tu la vois débarquer et j'espère pour elle que ça ne sera pas trop dur.

Séléna


Et merrrde ! Quelle folle!

Aucune hésitation, départ immédiat. Il était évident qu'ils s'approchaient tous les deux de la ville.
Et prévenir Selva qui traînait encore seule dans la taverne, à finir silencieusement sa dernière chope.
Lâchant une grimace, elle proposa évidemment de l'accompagner mais se ravisa d'elle même, jugeant sa présence peu souhaitée dans cette aventure. Mais elle était là et Aubi le savait.

Le temps passé ici lui avait permis de connaître les différentes routes qui menaient à la ville. Il choisit celle qui surplombait les autres, cherchant à dominer la région pour anticiper tous les mouvements des voyageurs des alentours. Il chevaucha des heures, attentif à tout, vigilant comme il savait l'être lorsque le danger grattait à la porte. L'arrivée de l'aube allait faciliter la tâche.

Enfin, du haut de cette colline, il distingua deux silhouettes près d'un cheval. Tempête !
Et ce petit gamin qui courait dans la neige... Lou, p'tit Lou... Bon sang !

Et Elle était là. Attentionnée, présente... elle était Elle !

Aubi s'approcha lentement sur sa monture, le vent glacial lui avait fait fermer sa capuche sur le visage, les pas lourds de « Grand Roger » secouaient la neige.
Il sourit doucement quant il réalisa que le charmant petit duo le l'observaient avec méfiance, la brune déjà prête à sortir l'épée.


Pas prudent Madame D'Alaric ! Pas prudent du tout.

Réalisant que son visage couvert laissait encore quelques réticences, il retira sa capuche et descendit de son cheval.

Lou ! Viens embrasser ton père!
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