Gildwen_thegen
Les différentes aventures avaient pris fin. Certaine depuis longtemps, comme son échappée totalement ratée vers les îles anglaises qui se transforma malgré-lui en guerre. Dautres, plus récemment, où il chercha vainement une sur bien trop amoureuse pour seulement le remarquer dans un paysage provençale. Et sil avait encore à faire, entre la gestion de ses terres bretonnes et sudistes, ses invitations à différents événements, ou ses promesses à exaucer, le Prince pouvait pour la première fois, depuis bien longtemps, se poser à nouveau et peut être même espéré mettre en uvre ses nombreux projets. Ne restait quà définir une ville, hésitant encore entre la toulousaine et la montalbannaise.
Tout semblait aller au mieux pour le blond Brocéliande. Sauf que voilà, le bon peuple se compose dune multitude de personnes sans aucune culture, aucune connaissance, mais qui ne peuvent sempêcher de brailler et hurler leurs avis comme pour limposer, faire croire quil intéresse réellement quelquun. Et parmi les discussions entendue en ce jour dun mois davril habituellement propice au renouveau et au bonheur, certains avaient eu le don de lagacer au plus haut point.
Le pas rapide, il se dirigea vers sa demeure encore toute provisoire et dune voix forte appela son homme à tout faire. « Bernard ! Personne ne répondait réellement à cette dénomination. Mais le serviteur avait lhabitude que son maître ne se rappelle jamais de telle futilité, et en bon exécutant, il se sentit assez concerné pour répondre. Plume et vélin. Nous allons vous dicter. » Tout en marchant, les mains dans le dos, les mots fut exprimés avec aise et le scribe semployait à les retranscrire au mieux.
Citation:
À la Damoiselle Alix-Ann de Montforts,
Dame de Buzay,
De Son Altesse Gildwen II de Brocéliande,
Dieu des Craonnais, Roi des Blonds, Prince de Bretagne, Marquis de Cucu, Vicomte de Loyat et Seigneur de Mondebat, Grand-Sauveur de Craon, Protecteur de la Bienveillante et des Marches du Grand Nord, Médaillé du Comté dArtois.
Aut optima, aut nihil.
Remis en cité de Toulouse, ce mois d'avril mil quatre cent soixante-deux. **
Dame de Buzay,
De Son Altesse Gildwen II de Brocéliande,
Dieu des Craonnais, Roi des Blonds, Prince de Bretagne, Marquis de Cucu, Vicomte de Loyat et Seigneur de Mondebat, Grand-Sauveur de Craon, Protecteur de la Bienveillante et des Marches du Grand Nord, Médaillé du Comté dArtois.
- Damoiselle,
Nous étions dans un confort des plus exquis, un chaud printemps sudiste tel que le nord ne peut se vanter quen exceptionnelles saisons estivales, lorsque Nous fûmes interrompu par une nouvelle fortement désagréable, vous en conviendrez tout aussi aisément, fausse rumeur nauséabonde et grossière. Certains se plaisent, Nous le craignons fermement, à prolonger cette ridicule tradition de la populace qui consiste à user dhumour lors du premier jour de ce mois. Sans doute pensent-ils ainsi bien faire, être amusant et équivalent aux bouffons royaux dont la maîtrise de cet art du rire demeure sans équivalent. Notre esprit princier ny voit cependant quoffense et en demandera logiquement réparation.
Ces ragots et bruits inévitables doisifs gens font mention dunion entre nos deux personnes.
Cest à la mémoire de votre défunte mère, pour laquelle Nous avions un grand respect, que Nous en prenons la peine de vous écrire pour vous signaler ces tristes faits. Il serait immoral de ne pas partager ces informations avec vous, tant de tel récit populaire pourrait en nuire directement à votre personne par différente façon dont votre intelligence saura repérer et dont il nest pas nécessaire de lister ici.
Nous prenons aussi soin à vous informer quune telle uvre ne saurait être issue de Notre fait, ni de celui de lun des membres de Notre noble et prestigieuse famille. Votre nom, à lui seul, suffirait à en expliquer les motivations tant il est banni, synonyme de fourberie et dinsultes, autorisé au mépris et ne faisant que provoquer en Nous quun profond dégoût. Dautant plus que vous nêtes pas, en autre motivation, une personne si prestigieuse pour prétendre à une telle union, inconnue malgré un héritage certain disparut ou dilapidé tel que votre espèce sait le faire. Ajoutez à cela vos différentes occupations et autres liens damitié bien troubles, vous en comprendrez alors Notre position et linsulte qui Nous est faite par cette union aussi insensée que déraisonnable.
Nous sommes toutefois convaincu, Nous voulant rassurant pour votre cas, que votre famille saura comme toujours vous trouver un homme compétant, apte à faire de vous la femme tel que votre nom vous en prédestine, vous aidant à vous reproduire de nombreuse fois, comme il en a toujours été.
Aut optima, aut nihil.
Remis en cité de Toulouse, ce mois d'avril mil quatre cent soixante-deux. **
Un regard sur le parchemin, lil inquisiteur, le Prince de Brocéliande semblait satisfait de la production. À la relecture, il fallait bien se lavouer, on pouvait y voir comme une marque ou plus précisément un don tant il semblait en exercer avec une aisance déconcertante de son savoir parler aux femmes. Ne manquait alors que lévocation dun surpoids ou dun âge beaucoup trop avancé pour conclure le volet de lélégance et du charme. À cela, il navait prêté cette fois aucun effort pour ce destinataire de Montforts, qui nétait digne daucun respect ou daucunes politesses, seulement quelques cordialités dues à une filiation maternelle.
« Cela sera bien, annonça-t-il à lhomme tout en raturant volontairement quelques fautes et ajoutant quelques mauvais mots ou détails à qui saura les repérer, recopiez cela et donnez à faire transmettre en Grand-Duché de Bretagne. Il paraît que la fillette est un minimum connu. Avec un peu de chance la tâche vous sera facilité. » À peine la copie corrigée fut-elle terminée, quun nouvel ordre vint frapper le serviteur. « Maintenant, passons à celle pour la procure. »
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* Veuillez prendre note quil nexiste aucun rapport, de près comme de loin, entre la musique et le récit conté. Ce nest là quune manière modeste de divertir le lecteur.
** Pour des raisons évidentes de logique Rp, la date exacte n'est pas communiquée. Considérons cependant qu'elle est indiquée avec précision, les personnages la connaisse.
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Oh Gildy, Gildy, pourquoi es-tu si méchant, Gildy, pourquoi en veux-tu à tous les gens ?