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[RP Mars]Un bon coup de fouet

Atlance
Un "courtisan" ... Le Atlance était bel et bien conscient qu'il n'en avait que le titre mais que la fonction était au point mort, d'ailleurs il ne savait qu'une chose sur sa fonction : donner son corps pour recevoir de l'argent. le reste, le plus important d'ailleurs lui était totalement inconnu.
Depuis son arrivé , il n'avait vu personne , fréquenté personne, travaillé pour personne. Il n'apportait rien et encore moins de l'argent.
Et ne servir à rien n'était pas sa plus grande souffrance, les femmes lui manquait. Il humait leur odeur, il rêvait de la douceur de leur peau défiler sur le bout de ses doigts, il ressentait leurs chaudes étreintes pénétrantes et bienfaisantes.
Et niveau travail, il était assez évident pour lui qu'un jour ou l'autre il se verrait convoqué. Mais il ne savait que faire, on ne l'avait pas formé car il n'avait pas eu le cran de le demander et le cran c'est tout ce dont il voulait.
Tout ce qu'il manquait pour son travail c'était de devenir un prédateur , mais entre ça et la proie il y a un fossé et il ne possédait pas encore la force, ou l'élan nécessaire pour le franchir.

Lors de son acceptation au sein de cette ... comment dire ... communauté , une étrange vague de joie et d'espoir s'était emparé de lui , un étrange sentiment qu'il n'avait pas reconnu de suite.
Puis , verre après verre , désolation après désolation , il avait finit par se désenchanté et à s'accabler sur lui même , perdant le peu d'hormone mâle qui lui restait.
De sa virilité il ne resté plus que la coquille.

Pourtant il était pas si mal le brun , avec son physique d'ange attirant, certaines femmes l'avaient bien vue et leur instinct leur avait fait vite comprendre qu'il ne serait qu'un morceau de viande à la merci de leur appétit, mais les temps ont changés et lui avec, la vie s'était fanée et l'attirance suivit le même processus.
Le jeune homme n'avait qu'un cadeau empoisonné, son physique qui lui permettait de gagner la chaleur des bras en échange de son orgueil, prix auquel il se soumettait si mollement . En effet, Il était muni d'une belle gueule, jeune, attrayante ... voire très captivante. Il avait un de ses visages où la flamme des yeux azurs attiraient dès lors que l’on prenait le temps de s’y attarder mais à cette flamme azur laissa place le bleu glacial.

C'était aujourd'hui un soir comme les autres, il était au bar comme d'ordinaire, le nez au fond du verre vide comme d'habitude mais un événement perturba le flux continuel et mortel de l'habitude : une missive. Celle du patron qui le sommait de le rejoindre de suite dans son bureau ... comme il s'y attendait ... obéissant tel un gentil petit toutou , il se leva en salua le barman d'un léger et discret mouvement de tête et se dirigea las vers le bureau du grand patron s'attendant à recevoir la baffe qu'il mérité : celle d'un nouveau départ ou celle de son départ.



Etienne_de_ligny
Atlance…Un courtisan dont la transparence n’avait d’égal que la légèreté de sa bourse. Endetté, discret, l’homme qui s’était engagé à l’Aphrodite pour devenir courtisan n’avait même pas effleuré les courbes d’une cliente. Néanmoins, ce comportement touchait bientôt à sa fin.

En effet, prenant désormais ses marques en tant que dirigeant, Etienne, avait décidé de s’entretenir avec l’ensemble des courtisans afin d’apprendre à les connaitre et faire le point de leur activité. Toutefois, le nom de l’un des habitants du bordel ne remonta à son esprit qu’après lecture de son ardoise. Aucune cliente, aucun client et pourtant ce dernier vivait tel pacha au sein de l’Aphrodite. Son comportement était-il dû à de la simple paresse ou un trouble bien plus complexe ? Ce n’est qu’après s’être entretenu avec le comptable, qu’Etienne comprit que la discrétion d’Atlance n’était due qu’à son manque de confiance et son habitude à être la proie des femmes. Néanmoins, ici lieu les femmes n’étaient pas des prédatrices et Atlance allait devoir changer son comportement. Si les clientes possèdent le pouvoir de la bourse et de la décision, elles sont cependant peu de chose quand elles sont en proie à leur propre plaisir. Ce n’est qu’une fois submergées et rassasiées que les clientes abandonnent de leur plein grès, les brides de leur esprit.

Néanmoins, le Griffé ne souhaitait pas confronter directement Atlance à une première cliente. En effet, si le résultat de l’échange s’avérait chaotique, la réputation de l’Aphrodite allait s’effriter sous le poids de cet échec. Il lui fallait donc une femme dont la parole ne saurait ébranler la prestance du bordel, une voix et une personnalité si insignifiante que l’écho de ses mots s’essoufflerait naturellement. Et c’est encore dans cette taverne où il avait ses habitudes, qu’Etienne trouva la proie idéale.

Depuis qu’il combattait à la Fosse, il avait déjà eu l’occasion de croiser cette serveuse aux courbes délicieuses. Une femme qui semblait porter sur elle, le poids d’un monde qui la dépasse. Etienne ignorait tout de ses motivations qui la poussait à servir ces gueux, à subir leur moquerie et leurs attouchements sans broncher et ce au quotidien. Aux yeux du Griffé, seul l’écu pouvait avoir une telle emprise sur la patience et l’esprit d’une femme.

Ainsi, ce n’est pas en tant que combattant qu’Etienne se rendit ce jour-ci à la Fosse mais bien en tant que dirigeant d’un bordel.
Prenant alors ses aises, il passe commande et attise par de belles paroles, l’esprit de la serveuse. Le courtisan lui raconte que cette misère peut prendre fin, qu’elle n’aura plus à subir ces attouchements réplétifs et avilissants et qu’au-delà d’un toit et d’un confort sans égal, elle pourra à loisir gagner une recette aussi consistante que cette bourse pleine qu’il balance avec dédain sur la table. Après tout, dans ce flux de paroles alléchant, il n’y avait pas que de vils mensonges. Toutefois, légèrement réticente à l’idée de quitter cet endroit pour affronter l’inconnu, Etienne lui offrit cette bourse comme sécurité. Finalement, la naïve s’empressa d’empocher l’argent et s’aventura une heure plus tard aux côtés du courtisan.

Ainsi, avant le rendez-vous avec Atlance, le Griffé prit soin de présenter les lieux à la jeune femme. Le Griffé éblouit alors volontairement les iris sombres et l’esprit de la serveuse par le cliquant et le luxe de l’Aphrodite, il la laisse contempler cette chambre qui n’a rien à envier à la Fosse et lui donne pour seule consigne de le rejoindre dans son bureau, propre et revêtue de la tenue la plus élégante qu’elle possède. Tout est calculé, de son arrivée jusqu’à sa présence au cœur de son bureau pour laisser cette dernière dans le flou le plus total.

Maintenant qu’Atlance attend derrière la porte, le voile peut enfin se lever. Il s’avance jusqu’à la proie qu’il positionne telle une marionnette sur la causeuse et par son index qui se pose sur ses lippes rosées, il lui intime l’ordre de se taire.

Entrez Atlance…
Vous vous doutez des raisons qui m’ont poussé à vous convoquer dans mon bureau.
Si ce n’est pas le cas, je vous avoue que votre ardoise est préoccupante.

Vous êtes ici depuis quelques mois déjà et vous avez su profiter du luxe de l’Aphrodite sans pour autant apporter votre aide. Vous êtes endetté Atlance et pourtant, ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus.

Vous n’avez pas touché une seule cliente ou un seul client depuis votre arrivée. J’ai d’abords prit cela pour de l’oisiveté voir même de l’indolence, mais après avoir discuté avec Alphonse, j’ai appris que vous aviez pour habitude d’être l’objet des attentions féminines.
Néanmoins…Voyez-vous à l’Aphrodite, si vous attendez les clients, si vous espérez que ce soit eux qui vous mangent tout cru, vous vous trompez amèrement. Je ne veux pas vous enfoncer…Au contraire.
Vous avez une belle gueule, du charme et je suis sûr que vous ferez des ravages. Mais il vous faut me montrer que vous avez les tripes, le talent et la perversion nécessaire pour être un courtisan.


Assis sur le rebord de son bureau, Etienne s’empresse de se servir un verre d’absinthe alors qu’il lorgne du coin de l’œil la serveuse qui semble petit à petit réaliser la raison de sa venue.

Je vous ai amené cette jeune femme comme test.
Arrachez-lui un orgasme et vous conserverez votre place à l’Aphrodite.

_________________
Camillle_
Servir, nettoyer les tables, ratisser le sable de la Fosse, remonter pour servir le souper aux combattants et essuyer leurs remarques, leurs étreintes puantes, leurs attouchements et comme à chaque fois leur en coller en une par fierté et finalement se résoudre à la passivité lorsque la main, rougie, finit par être aussi brûlante que sa propre joue. Si par orgueil, sa main n’avait de cesse de se lever et de claquer le visage de ces gueux, sa joue quant à elle récoltait le retour de l’orgueil masculin. Puis se reposer dans cette couche faite de paille et ne dormir que d’un œil à cause des combats qui font rages au sous-sol. Heureusement, dans cette routine merdique, elle pouvait encore s’échapper quelques heures pour retrouver sa sœur à l’Orphelinat. Les paroles qui sont échangées sont souvent les mêmes et elles revêtent l’apparence de promesses qui lui semblent encore irréalisables.

"Un jour je gagnerai assez d’écus pour que l’on puisse vivre ensemble…
Un jour nous serons réunies et tu sortiras de cet Orphelinat mais pour le moment, il est ce qu’il y a de mieux pour toi…
Ne t’en fais pas pour moi, je vais bien…
Je reviens demain…"

Alors quand le combattant l’invite à s’assoir et qu’il lui présente cette bourse pleine d’écus, elle ne peut que l’écouter attentivement. Il lui propose de meilleures conditions mais surtout un salaire qui pourrait lui permettre d’entretenir sa sœur. Elle ne connait pas encore le hic qui se glisse sous cette proposition alléchante mais, pieds et poings liés, elle se résous à le suivre.

Durant le trajet, il ne dit pas un mot et Camille le suit, l’esprit ravagé par ces questions, ces incertitudes, ces appréhensions qui doucement la rongent de l’intérieur. Finalement, elle commence à reconnaître une ou deux ruelles mais elle est incapable de deviner la nature de l’établissement qui se dresse devant elle. Ils entrent par la porte des Artistes et le combattant se décide enfin à ouvrir la bouche. Les mots échangés sont courts, brefs voir légèrement secs mais qu’importe, Camille est éblouit par la prestance des lieux. La misère de la Fosse se dissipe ainsi sous les étoffes, les volutes et le clinquant de ces objets qu’elle serait incapable de s’acheter. Tout ici est voué au luxe et la volupté, une odeur étrange y règne balayant d’un revers de main cette puanteur et cette testostérone qui emplissait la taverne et la Fosse. Un sourcil s’arque, qu’est-ce qu’un homme comme lui qui n’avait de cesse de se battre dans cette arène pouvait bien faire dans un endroit aussi reposant et distingué que cet établissement ?

Quand il lui présente la chambre ainsi que la salle d’eau, qu’il l’invite à se laver, à s’habiller et à le rejoindre dans moins d’une heure dans son bureau, Camille acquiesce et s’exécute presque sans réfléchir. Les actions s’enchainent dans un délai limité et ainsi accaparée et préoccupée, la serveuse peine à se concentrer et à se poser.
Finalement,vêtue d’une robe simple et pas très aguichante voir légèrement usée, Camille se laisse gagner par l’appréhension. Enfin, elle peut réfléchir.
Posée, savourant malgré elle ce calme, la serveuse se demande encore ce qu’elle fait ici lieu. Tout ce luxe, toutes ces étoffes, ces flagrances… Ce lieu n’est pas ordinaire et il semble être dédié à quelque chose qui lui échappe. Ignare dans beaucoup chose, Camille n’était douée qu’en cuisine, en soin et l’érotisme, les bordels, le luxe, lui étaient inconnus. Les femmes se faisaient prendre, ça oui, mais contre des murs ou au cœur même de la taverne, cela n’avait rien à voir avec ce lieu tant et si bien qu’elle peinait à associer ces deux mondes.

Soudain, le silence est brisé mais le sien reste encore imposé. Pour une fois au moins, la main du combattant ne vient pas se poser sur son séant. Assise sur la causeuse, les mains moites, le palpitant en émoi, la serveuse écoute ce qui est dit et les yeux s’écarquillent. Ainsi donc, il n’était pas qu’un vulgaire combattant mais le patron d’un bordel et elle allait servir de proie, d’entrainement à ce courtisan ?!

Sous la nouvelle, l’esprit de Camille se brise et la bouche s’ouvre sans qu’un son puisse en sortir. Paralysée.
Elle s’enfonce, s’enlise dans cette causeuse alors que son regard s’égare dans les azurs d'Atlance. C’est bon, pas besoin de forcer. Elle se sentait telle une proie…
C’était donc ça le hic caché sous la proposition ? Passer de serveuse à putain ? Elle a déjà vu comment ces combattants s’occupaient des putain et cela ne l’attire pas du tout, au contraire, c’est la même merde, voir pire. Mais, il est vrai qu’avec cette somme elle pourrait enfin rassurer sa sœur pour de bon et lui assurer qu’en moins de quelques mois, elles pourraient être ensemble pour de bon. Pour une fois, Camille pourrait croire en ses propres promesses.

- Je…J’ai vu comment les hommes traitent les putains là bas…Certes il m’arrivait de recevoir des coups de temps en temps mais ce n’était rien comparé à ce qu’elles prenaient dans la trogne !

Puis se tournant vers Atlance, Camille se redresse enfin, l'index pointé dans sa direction.

- Vous…Si vous levez la main sur moi pour me frapper, je vous assure que je vous broie les bourses !

"Si tu comptes m’arracher un orgasme avec des baffes et en me secouant comme un prunier, tu te fous le doigt dans l’œil !"

_________________
Atlance
il est là, devant la porte du nouveau patron de l’Aphrodite, le regard bas, le dos voûté et la boule au ventre. Il attend avec peur et inquiétude la phrase qui le hante. C’est après une attente interminable que la phrase sonne comme un choc : « entrez Atlance ».
Il a beau être invisible et assez décalé. Comparé aux autres courtisans, il se doit néanmoins de faire bonne figure. Et c’est en toute comédie qu’il relève le nez, recule ses épaules et entre. Malgré cet artifice, il est aisé pour Etienne de distinguer la fragilité du masque.
Le brun n’a pas encore repéré la dame se trouvant dans la pièce. Son état et les paroles prononcés par le Griffé frappent son esprit : «
ardoise ».
Mais quel blond ! Il s’attendait à tout sauf à ça ! Il n’avait eu l’ombre d’un soupçon sur ce sujet … que va-t-il faire ?! Vendre son corps pour rembourser ses dettes ?! C’est déjà ce qu’il fait … sa vue se trouble. Les seuls sons qu’y passent ne font qu’empirer la situation : profiter du luxe, ENDETTE, oisiveté,….
chacun de ses mots frappent son esprit avec force, tel le marteau sur une enclume. Finalement, persuadé d'être condamné, Atlance reste bouche bée aux dernières paroles d'Etienne. Une seconde s'offre à lui.


Citation:
Je vous ai amené cette jeune femme comme test.
Arrachez-lui un orgasme et vous conserverez votre place à l’Aphrodite.


Quoi ?! Lui, le doux et l’effacé, prendre une femme sur un coup de tête, dans le bureau du Patron …
C’est alors que pour la première fois son regard se dirige vers la femme. Il ne cherche pas à la reluquer comme bon nombre d’homme peuvent le faire. Il se contente simplement d'écouter ses menaces qui l’interloque. Ainsi donc, elle s'attendait à ce qu'on la frappe ? Dans quel monde était-il allé la chercher ?!
Le brun lève ses yeux vers celle de la dame. Le bleu de ses yeux n’est pas de ce bleu glacial, ou colérique, l’azur de ses iris transcende la douceur et une pointe de lassitude qui trahi le jouvenceau.

Il avait toujours était comme ça, doux, délicat, effacé et dominé. Ça remontait sûrement à son enfance ou, belle gueule parmi ses frères et sœurs, il se faisait le plus remarquer.
Ses parents avaient besoin d’argent, et quoi de plus lucratif que de vendre ses enfants en pâture à de vieilles carnes ou des bedonnants libidineux ?! …. Le meilleur moyen de ne pas se faire choisir était de cacher ses yeux et sa gueule d’ange. Il l’inclinait donc pour rester le plus discret et effacé possible. Cette technique avait fait ses preuves mais ce moyen de défense n’était pas sans cout. Maintenant qu’il voulait sa revanche sur le monde qui l’avait rendu faible, la défense devait laisser place à l’attaque.

Bref, son regard croise celui de la dame et haussant légèrement ses sourcils il lâche



Vous frapper, Pourquoi Dame ?!


Il était totalement perdu, lui, Atlance devait faire jouir une dame sur commande.
De plus, on le prend pour un de ces lourdeaux ou un de ces marins poivreaux qui fréquentent les ruelles éclairées de rouge. Ceux qui prennent une catin contre un mur crasseux. 4 minutes de plaisir pour l’un et de dégoût pour l’autre. Pour que le tout finisse dans une avalanche de coup, car une catin battue à mort ne se paye pas …
Eloignant ces idées grossières, il se permit de regarder la femme. Après tout c’était le minimum à faire pour ne pas fâcher celui qui avait main mise sur lui. La femme n’est pas sans charme, loin de là, elle a un de ces visages fins, délicat avec une certaine beauté que bon nombre d’homme qualifieraient de « mignonne à croquer ». Quant ’à son corps, non sans grâce, est malheureusement gâché par une robe qui jure avec l’attrait qu’il peut dégager …. Il a une idée derrière la tête. Non pas une idée lubrique pour la mettre dans son lit, mais une idée qui servirait à cette dame.
Son regard se pose alors sur Etienne



Je sais que mon ardoise n’est pas des plus propre, ni vide. Mais laissez-moi y rajouter une dernière chose, que je conclu ou pas votre accord imposé, je vous rembourserais tout.
En attendant, pouvez-vous y ajouter le prix d'une robe. Malheureusement, celle qu'elle porte n'est pas des plus attrayantes.


Une phrase record ! Il n'avait jamais enchaîné autant de mot depuis son arrivé à l'Aphrodite. Sans attendre sa réponse, il détourne sa tête vers la dame. Même dans cette tenue, elle reste magnétique. Il lui adresse un geste destiné à montrer son respect tout en analysant la jeune femme. Partager un moment de plaisir avec elle ne lui déplaît pas, mais y arriverait-il ?!
Il est à l’Aphrodite depuis des mois, si sauter sur une dame est si simple … il ne serait pas dans ce bureau en ce moment.
Il reste droit, hésitant. La peur et l’inquiétude se mélange pour troubler ses pensées.



Etienne_de_ligny
Spectateur, Etienne analyse les deux protagonistes. Devant lui, la serveuse s’extirpe avec force de son mutisme et Atlance quant à lui peine à lancer les hostilités. Chacun sa personnalité après tout et s’il était difficile pour Etienne de réaliser que les hommes n’étaient pas tous à l’aise avec la séduction, la paralysie du courtisan sût le rappeler à l’ordre. Il était temps pour le responsable d’assumer son rôle de mentor. Requête acceptée, il est vrai que cette tenue n’est pas très aguichante.

Moqueur, le Griffé s’avance jusqu’à la serveuse. Menacée, outrée, perdue, cette dernière élance déjà sa main en direction de son visage mais habitué à cette fourberie féminine, le courtisan emprisonne dans la paume de sa main le poignet gracile et délicat de la future putain. Premièrement, si une proie se sent menacée, elle commencera directement par l’attaque. En général, tu as le choix entre deux attaques, une en direction du visage ou une en direction de tes parties. Quand on le sait, il est aisé de se rapprocher d’elle et de mettre un terme à cette angoisse. Fermement, le courtisan se glisse derrière la serveuse et bloque le bras de cette dernière contre sa propre échine. Son dos collé contre son torse, son avant-bras coincé entre leurs corps, le Griffé peu à loisir tourmenter l’esprit de la proie.

Maintenant, tu ne risques plus rien mais veille toutefois à décaler ton bassin si tu ne veux pas recevoir un coup de talon dans l’entrejambe. L’idée n’est pas de l’emprisonner, de la contraindre, juste de nous rapprocher suffisamment près d’elle pour l’apaiser et lui souffler nos intentions. De sa main libre, Etienne dégage quelques mèches volages de l’oreille et de la nuque de la serveuse. Là, son regard vairon se fixe sur les traits d’Atlance dont il jauge les réactions. Bien, elle semble avoir une vision bien sombre des putains ainsi que du plaisir. A toi de lui montrer qu’ici lieu, l’orgasme ne s’atteint pas à la force des coups mais bien par le biais du plaisir. Occupe-toi d’elle, fait monter en elle le plaisir. Tu es doux Atlance, c’est ta principale qualité et cette proie à justement besoin de tendresse. La bouche du courtisan se perd contre la nuque de la serveuse, son souffle remonte, chaud et envieux, alors qu’il savoure déjà cette flagrance qui est sienne. Les canines du Griffé échouent alors jusqu’au son lobe qu’il mordille avec envie et douceur et c’est avec perversion qu’il abandonne quelques faux soupirs dans le creux de son oreille.A l’Aphrodite, personne ne lève la main sur une ou un courtisan. Les clients n’ont rien à voir avec ces gueux que tu as pu côtoyer à la Fosse. Ils payent pour l’élégance, le raffinement, la qualité d’une débauche sensuelle et charnelle. Détends –toi…Mes paroles étaient vraies, tu seras loin de la violence et tu gagneras assez d’écus pour remplir ton armoire de robe et d'apparats que tu ne pensais alors, réservés aux nobles.

L'ambiance apaisée, le courtisan relâche doucement son emprise. Les deux mains désormais libres, Etienne les perd sur les hanches de la proie et constate avec surprise que sa taille est encore plus fine qu’il ne l’espérait. Cette robe est réellement bouffante. Maintenant, laisse Atlance faire son travail veux-tu et sois un plastron de qualité. Tu es cliente qui vient pour être séduite, charmée et baisée…Pense aux écus et applique toi.

Fin des perturbations, le Griffé reprend sa place de spectateur et de formateur.

A toi de jouer Atlance, sort-toi les doigts du c*l. Si tu n’arrives à te lancer, imagine que tu joues un rôle et que lorsque tu es courtisan, tu revêts le caractère et les attitudes d’un homme qui ose et qui n’a peur de rien. Après tout, ce n'est qu'une femme….Mis à part des coups de dents et d’ongles, tu ne risques rien.

_________________
Camillle_
Quoi sa robe ? Qu’est-ce qu’elle a sa robe ? Les sourcils de la serveuse se froncent et finalement, ses traits se figent quand le combattant quitte son trône pour s’avancer vers elle. Un pas est fait en arrière et sa position se fige. Prête, menacée, elle arme son bras qui s’élance en direction de son visage.

Ce geste, combien de fois l’avait-elle réalisé en une journée à la Fosse ? Pas un jour sans qu’elle n’en colle une à l’un de ces gueux, pas une heure sans qu’une remarque blessante ne lui soit adressée, pas un mois sans qu’elle ne se retrouve plaquée contre un mur ou assise de force sur les genoux de l’un d’eux, l’haleine d’un client se perdant contre sa nuque ou s’échouant sur ses narines délicates. Ce geste, aussi routinier et vain qu’il soit était néanmoins la seule trace de dignité qui lui restait, le seul rempart qu’elle possède pour leur exprimer que ce corps était le sien.
Et pourtant, à cet instant, elle était plongée au cœur d’un bordel, prisonnière de l’étreinte d’un macro et si elle succombait à cette proposition, son corps ne serait plus qu’une marchandise, une question de prix. Elle ne peut et pourtant, son amour pour sa sœur lui intime l’ordre de succomber, de plier une fois de plus l’échine pour que ces malheurs s’arrêtent un jour. Ce n’est qu’une question de temps.

Le souffle du dirigeant se perd sur sa nuque, remonte jusqu’à son oreille et son corps entier est saisit d’un frisson qui l’échauffe. Cela faisait des mois qu’elle n’avait plus ressenti cette chaleur, cette attention et pour cause, les hommes tendres n’ont rien à faire à la Fosse. Enfin calmée, rassurée, elle écoute les paroles du courtisan qui lui insuffle sa vision du monde.
Ainsi donc, les putains ne finissaient pas toutes la gueule écrasée contre un mur, les hanches bleuis et les yeux rougis par les larmes ?
Pourtant, ce qu’elle avait pu voir pendant toutes ces années de service, n’avait rien de sensuel, de délicat et de raffiné. Alors comment cela pouvait être différent ? Le menton de Camille se baisse alors que les yeux se ferment un instant. Son poignet est relâché et les mains du courtisan se posent sur ses hanches alors qu’un murmure perfide se glisse à son oreille.

"Tu es une cliente qui vient pour être séduite, charmée et baisée…Pense aux écus et applique toi."

Baisée. Ecus.
Les mots clefs sont là après tout. Une équation qui n’est complète que si elle y rajoute sa sœur et leurs libertés à venir.
Une question de temps…
Une question de famille.
Une question d'Amour fraternel.
Le visage de Camille se relève et dans son regard, la tristesse se mêle à la détermination. D’ici quelques temps, elle n’aura plus besoin de lever la main, sa dignité aura été achetée. Elle s’avance donc devant Atlance et une fois à un mètre de lui, elle s’arrête.

"Ne cherche pas mes larmes, tu ne les trouveras pas.
Juge moi si tu le veux, mais je sais que c'est pour Elle que je le fais.
Tout s'achète finalement.."

- Séduisez-moi.

_________________
Etienne_de_ligny
L’esprit d’initiative, une qualité essentielle pour un courtisan et Atlance semble cruellement en manquer. Qu’avait-il donc fait depuis son arrivée à l’Aphrodite ? Pourquoi n’avait-il pas profité des soirées pour se lancer et prendre de l’assurance ? Pourquoi ce blocage ? La scène se fige à nouveau, interminable et la serveuse qui semblait accepter son sort, languis et sombre dans l’appréhension.
Agacé, le courtisan joue de ses doigts sur le bois de la table avant de se relever pour une seconde et ultime fois. Si le respect et la douceur faisaient parties des traits d’Atlance, la patience manquait cruellement au Griffé. Brisant enfin ce silence qui devenait morbide, le courtisan se glisse aux côtés du brun. Franc, peu habitué aux remords et à la compassion, le responsable s’empresse d’exprimer le fon de sa pensée.

Atlance, cela fait des mois que vous êtes ici et j’ai pourtant l’impression d’avoir un puceau en face de moi. Vous auriez dû vous entraîner et croyez-moi ce n’est pas l’occasion qui manque ici lieu. Alors soit, cela montre que vous êtes un pur feignant ou alors qu’il y a un souci tout autre qu’il vous faut résoudre.
Dans quelques jours, je vais faire appel à un mentor très réputé dans le milieu, il saura vous enseigner les bases du métier. On ne devient pas courtisan dans un bordel réputé, juste parce qu’on est capable de tremper son vit à tout va.
Vous allez devoir faire preuve d’initiative, être capable d’intéresser votre interlocutrice quel que soit le sujet quelle aborde et surtout vous devrez être capable de manipuler l’esprit et le corps de votre proie pour que sa bourse vous soit fidèle.
Maintenant, je vous prierai de sortir et d’appeler Adryan. On se retrouvera dans mon bureau quand vous vous jugerez digne du statut de courtisan.


Qu’importe ses paroles, le Griffé n’a pas la patience de les écouter. Désormais son attention est portée sur cette serveuse qu’il s’empresse d’approcher. Son souffle se perd sur les traits fins de son visage alors que ses mains se posent à la base de son cou. Il en apprécie le grain de peau, la douceur et pourtant, il ne s’y attarde que partiellement. Il continue sa progression et constate la finesse de sa carrure, de ses épaules. Sous ses doigts, il ne constate pourtant aucune réticence, aucun refus et cette main qui n’avait de cesse de se lever à la Fosse reste bloquée le long de son corps.
Elle n’est pas cupide, on ne bafoue pas sa dignité aussi facilement. Il y a autre chose de plus conséquent. La pulpe de ses doigts s’aventure jusqu’à ses monts dont il en effleure les contours à travers le tissu. Elle est jeune, peut être seize ou quinze ans et son regard reflète pourtant un vécu aussi épuisant que celui d’un individu de sa propre tranche d’âge. Comment t’appelles-tu ?

Le souffle du courtisan s’écrase contre l’oreille de la serveuse alors que ses mains longent ses flancs pour en savourer la finesse. Elle est menue et les hanches sont trop fines. Aucun enfant n’est passé par ses entrailles. Soudain, les mains se figent et mettent un terme à leur descente. Posées contre le galbe de son fessier, il se contente de presser la chair et d'apprécier cette fermeté juvénile. Puis, les sens aiguisés, Etienne vient s’emparer des lèvres de l’innocente. Croquée, désirée, la lippe inférieure est aussitôt léchée afin d’en apaiser le feu. Une main plaquée contre le creux de ses reins, il caresse le tissu alors que l'autre, il relève le visage de la future courtisane. Une question lui brûle les lèvres, indélicate, brutale et pourtant, il la pose sans ménagement.

Pourquoi fais-tu cela ? Ou plutôt, pour qui ?

_________________
Adryan
Un soir comme les autres ? Non, aucun soir ne se ressemblait au sein palpitant de l’Aphrodite, malgré chaque pion prenant, nuit après nuit, sa place dans un engrenage bien huilé pour mieux l'affoler au gré des désirs les plus débridés de clients assoiffés d’extase ou des lubies courtisanes elles-mêmes. De l’engrenage, Adryan parfois se flattait d’être l’un de ces rouages élémentaires, mais qui permettait à l’ensemble de soutenir les enchevêtrements les plus improbables d’excentricité et les acrobaties les plus vertigineuses. L’alcool.

Pourtant, son pouvoir semblait être limité, et cela égratignait sa vanité. Il avait beau s’escrimer à remplir encore et encore le verre de celui qu’en secret il surnommait « le Discret », il ne parvenait pas à l’enivrer suffisamment pour extirper celui-ci de la langueur où semblait le plonger un trop plein de délicatesse malade de timidité. Aussi, le Castillon ne fut-il pas surpris devant l’évanouissement de la silhouette d’Altance tant celui-ci revêtait les airs d’un nuage évaporé que rien ne semblait pouvoir retenir. Mais ce qui, bien des minutes plus tard, lui fit hausser un sourcil stupéfait, fut d’entendre le son de la voix courtisane lui annonçant qu’Etienne le réclamait au bureau. Passablement intrigué pour daigner délaisser son bar, les pas Castillon s’allongèrent dans les couloirs, le battement de ses bottes annonçant son arrivée.

Etait-ce encore ce négociant de Petrus qui annonçait un nouveau retard quand déjà les réserves du grand cru se faisaient maigres ? Fronçant les sourcils à cette perspective, après avoir frapper sommairement à la porte, le Castillon entra dans le bureau, ayant pour habitude de ne pas attendre de réponse lorsqu’il était attendu. Et alors qu’il s’attendait à trouver un Etienne aux cheveux ébouriffés, affligé devant les paperasses qui lui incombaient désormais, il le trouvait fort occupé à découvrir les charmes les plus délicats d’une donzelle mystérieuse aux airs effarouchés. La scène ne put que l’amuser, coureur invétéré d’hymens qu’était le Griffé. Si un sourire narquois arquait sa bouche, le Castillon ne pouvait néanmoins que s’interroger sur la pertinence de sa présence au milieu du tableau.

Ecarte-toi Etienne. Tu m’as fais venir, alors laisse moi voir si la pointe de ses seins est assez téméraire pour rendre cette robe délictueuse digne d’intérêt.

Si aucun mot ne franchit ses lèvres, la lueur de son regard ne pouvait que refléter ce gout délicieusement pervers à titiller les femmes jusqu’à ce qu’elles implorent et le laisse s’enivrer de la frustration délicieuse dans leurs yeux alanguis. C’est ainsi qu’il les trouvait belles. Suppliantes, prisonnières de leurs envies les plus inavouables. Vulnérables quand elles se clamaient fortes, et qu’un membre roide, ou une simple langue agile, réduisait à la mendicité. Oui, là, seulement là, le Castillon les trouvait belles et désirables.


Bonsoir.
Laissa t-il couler d’une voix profonde, dénuée de toute traces de l’embarra qui aurait du la gangréner. Adryan se présenta t-il laconiquement à la jeune femme offerte aux griffes tout en la harponnant du regard. Puis s’adossant nonchalamment au chambranle de la porte, laissa quelques secondes s’enfuir pour parachever l'examen, voyeur impénitent.

Aurais-tu besoin de mon aide Etienne ? S'amusa t-il, son attention férocement accrochée à la fragile proie.
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Camillle_
Fin de l’entretien ou début des hostilités ? Les remarques du responsable s’abattent contre le visage d’Atlance avec force et pertinence alors qu’il semble négliger le poids et les conséquences de telles paroles sur l’égo humain. Comment pouvait-il détruire un homme avec une telle aisance, un tel je-m’en-foutisme déconcertant ? D’où lui venait cette assurance qu’elle pourrait qualifier de méprisante ? Relevant la tête, figeant ses traits, Camille savoure chaque seconde qui s’écoule. Enfin, elle n’est plus l’objet de leur amusement, le pantin sans vie de leur projet charnel. Mais le temps est farceur et les secondes s’échappent, s’accélèrent et cet instant troublant s’arrête brusquement. Atlance a quitté le bureau.

Désormais seule avec le courtisan, les tempes de Camille se glacent à chaque pas qu’il accomplit pour se rapprocher d’elle. Ainsi quand ses mains se posent contre sa nuque, ses sens se troublent dans un mélange de dégoût, d’appréhension et de honte. Il effleure, caresse, palpe, presse sa chair à travers le tissu et balaye avec insouciance le peu de dignité qui lui reste. Pour Elle, Camille ne dit mot, figeant ses mains le long de son corps, refreinant avec force cette envie de les repousser, lui et ses pensées perverses. Puis enfin, le silence se brise à travers une question et la gorge autrefois serrée est contrainte de se déployer.

Camille.

Peu troublé, les mains expertes continuent leur exploration et les tripes de la serveuse se tordent sous le supplice. Dans d’autres circonstances, elle aurait pu céder à son charme, à son assurance mais pour l’heure, le plaisir est chimérique. Il se glisse ci et là, à travers ces caresses, son souffle et s’évanouit, insipide et contraint. Elle n’est pas ici par plaisir mais par obligation. Pieds et poings liés, esprit entravé, Camille lutte pour répondre à ses attentes et laisser couler ses mains et son baiser sans broncher. Ainsi donc, c’était cela que d’être putain ? Supporter les mains d’un autre aller et venir sur son corps sans montrer le moindre signe de dégoût, l’esprit concentré sur l’argent qu’il représente ? Tout n’est qu’illusion et manipulation, péché et dignité bafouée. Est-elle capable de revêtir ce costume et d’en assumer les finalités ? Elle n’en est plus aussi sûre. Son amour pour Elle avait-il une limite ?

Soudain, la question qui semblait brûler les lèvres du courtisan heurte ses tympans. Pourquoi ? Pour qui ? Le couteau s’enfonce dans la plaie entrouverte et sanglante alors que l’esprit de Camille se brise sous le poids de la culpabilité. Le souffle saccadé, la main de la serveuse s’anime enfin pour repousser le corps du courtisan. Malgré sa volonté et son amour pour Elle, elle ne sait si elle en est capable. Tout ce dégoût, cette souillure, ce mépris…Offrir son corps n’est pas sensuel, c’est dégradant et humiliant. Prenant un peu de recul, la serveuse remet en place ce masque d’impassibilité.

Pour ma sœur.

"Comment puis-je lui affirmer cela alors que je me sens incapable de devenir putain ?
Comment puis-je ainsi délimiter mon amour pour Elle par ce simple dégoût qui m'habite...
Comment puis-je ainsi abandonner une sœur qui compte sur moi ?..
Je...Je dois y arriver."

La gorge enrouée, le masque pour la première montre ses premières marques de fatigue et de lassitude. Mais voilà, la serveuse n’a pas le temps de combler ses fissures qu’un autre homme pénètre la pièce et propose son aide. C’est la goutte de trop…
Sa main s’empare de celle du courtisan et l’enserre jusqu’à ces ongles s’enfoncent dans sa chair. Elle ne peut laisser tomber sa sœur, mais elle ne peut non plus supporter ce supplice. Son regard se fait alors déterminé et c’est la voix ferme mais néanmoins tremblante qu’elle interpelle l’esprit d’Etienne.

Je serai une putain assidue…J’y arriverai.

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Etienne_de_ligny
"Pour ma sœur."

Les mots raisonnent entre ses tempes et sèment le trouble. Pour une fois, le Griffé est happé par le remord. Par son comportement, son désintérêt, il avait conduit cette femme au cœur de son bordel et malsain, il avait pris plaisir à tourmenter son corps et son esprit. Néanmoins, elle est loin d’être la femme cupide et sans substance qu’il avait imaginé. Ses mains, ses caresses, son baiser, elle avait tout supporté et accepté. Sa condition, son avenir de putain, elle était résolue à l’empoigner. Etienne avait ainsi tourmenté une femme qui revêt les mêmes entraves que lui.
Pour sa sœur, le Griffé avait hérité de ses cicatrices, de ses maux et de sa condition de courtisan et Camille quant à elle avait accepté les brimades, les violences et sa future condition de putain. Pour Aliénor, il avait vendu et brisé son corps sous les coups. Pour sa sœur, Camille abandonnait son intégrité.
Alors quand son poignet est saisit et qu’il lit dans son regard, cette même détermination qui lui était propre, le courtisan serre les mâchoires. De sa dextre libre, il retire la main et les ongles de la serveuse avant de s’en éloigner. Jamais il n’avouera que par ses manipulations, il avait poussé une âme déterminée et condamnée dans un abysse plus sombre que la Fosse. Le Griffé se tourne alors vers Adryan alors qu’il détourne volontairement ses iris vairons de la serveuse.

Adryan, je te confie Camille.

Puis, se rapprochant du barman, il transforme ses ordres en murmures.

Ecoute-moi et ne me pose pas de question. Gagne sa confiance, devient son ami, son confident s’il le faut mais il faut qu’elle accepte sa condition de putain. Baise-là pour voir ce qu’elle a à offrir aux clients. Fait lui dépasser ses limites, son dégoût, arrange lui des nuits avec des clients fortunés et ce quelques soit leurs lubies. Rapporte-moi ses impressions, ses évolutions… Si jamais elle flanche, je t’aiderai à manipuler son esprit.

Tout est dit et le courtisan ne souhaite nullement s’attarder sur ses décisions et les raisons qui le poussent à agir ainsi. Si la manipulation est un vice, elle peut s’avérer être une solution à bien des tourments. Camille possède cette volonté rare, cette détermination qui la poussera dans la couche d’un client sans qu’elle ne bronche mais le travail est long avant qu’elle passe outre son dégout. Bien plus que la passivité, la serveuse doit se résoudre à devenir une amante active et envieuse pour que sa fortune soit faite. Subir les caresses des clients, ne l’aidera pas à s’enrichir. Elle doit les apprécier pour mieux les convaincre.

J’en ai fini avec vous deux. Ha et trouve lui des robes plus aguichantes que ce torchon...

L’entretien est clos…Les soucis du courtisan quant à eux, ne font que commencer.

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Adryan
Si la situation avait dans un premier temps passablement amusé le Castillon, les murmures à son oreille l’intriguèrent et le laissèrent sur l’instant complètement démuni. Sur les désidératas du Griffé, Adryan ne s’interrogea pas, Etienne devait avoir ses raisons et cela ne le regardait en rien. Mais de Ligny semblait lui accorder une confiance à mener à bien une mission dont jamais il ne s’était pensé capable, si tant était qu’il se soit un jour posé la question. Soit, il y avait eu Sybil mais les circonstances avaient été toutes autres, et au final, il n’avait fait que la déflorer sans chercher sa confiance même si au final celle-ci semblait lui avoir donné.

A part quelques rares exceptions, les femmes avaient ce don fabuleux de l’agacer au plus point. Vaniteuses, versatiles, capricieuses et superficielles. Ces petits êtres là étaient soit très charmantes à regarder, mais dès qu’elles ouvraient la bouche, le flux de futilités qui s’en échappait le laissait le plus souvent pantois de lassitude. Tiphaine avait été une exception magistrale. La seule femme qu’il aurait pu épouser et aimer sans mentir.

Et voila donc qu’il se retrouvait avec la mission de faire d’une donzelle engoncée dans un sac une putain de luxe. Le Castillon aurait pu en rire à s’en décrocher la mâchoire et peut-être même à se taper sur le ventre, avant de sortir du bureau en lançant à Etienne, « tu te trompes d’homme l’ami ! » Et pourtant, il n’en fit rien, plongeant son regard dans celui de la jeune femme pour y découvrit une volonté qui l’étonna.

Sans en avoir conscience, les trois êtres présents dans le bureau se trouvaient réunis pour les mêmes raisons. Des sœurs pour eux, une mère pour le Castillon. Quand d’autres s’abandonnaient avec plaisir dans les bras des clients, mus par une sexualité débordante, le Castillon, lui, en avait toujours été dégouté, et de ce fait, malgré qu’il n’en sache rien, le choix d’Etienne était peut-être judicieux. En sus, son peu d’appétit pour les femmes, quand il connaissait l’art de les séduire, lui permettrait peut-être d’amadouer la brune par plus de patience. Et si enfin elle parvenait à le faire rugir de plaisir, lui qui si peu s’abandonnait à l’extase dans des bras féminins, alors la donzelle n’aurait plus rien à prouver.

Par ailleurs, déterminant ultime, il bénéficierait peut-être en échange d’une réduction de peine sous la forme d’une bourse bien ronde.

Alors en signe d’accord, le Castillon hocha furtivement la tête avant de s’avancer vers la jeune femme.
Quelle est votre couleur préférée ? Commença-t-il étrangement, sans lui laisser le temps de dire bonsoir, première épreuve pour jauger si ses manières étaient aussi grossières que sa robe. Le bleu pâle se mariait parfaitement avec le rosé de vos lèvres, annonça t-il futile en dessinant de son index ganté la courbe des lèvres volontaires sans pourtant les caresser. Puis se glissant dans son dos, l’enveloppant de son ombre, vint murmurer à son oreille Bien que le vert pâle mettrait en valeur le noir de vos cheveux. Aimez-vous la pâleur ? Question anodine? Non. D’une main sans hésitation il écarta la chevelure s’égarant dans son dos pour dévoiler la nuque gracile. Sa voix, si elle s’était jusque là égarée dans des volutes douces se fit plus intransigeante. Savez-vous le pouvoir d’un courtisan ? Savez vous que le désir lentement il frôla de la pulpe de ses lèvres la ligne du cou découvert, l’enrobant de son souffle sans pourtant s’y poser, est un pouvoir si puissant qu’à l’instant même où il tord le ventre d’un gueux comme du plus puissant des nobles, celui-ci est à votre merci ? Voulez-vous avoir ce pouvoir ? D’un bras, il entoura la jeune inconnue, frôlant ses rondeurs juvéniles de son bassin, et joua nonchalamment avec le cordon de sa robe rêche pour d’un coup subit et sec le dénouer, laissant bâiller la bure sur la gorge pale. Relevant un instant son regard vers Etienne l’enjoignant à rester. Est-ce simple ? Non, ce n'est pas simple de se vendre. Et rien n’est possible si vous-même ne transpirez pas d’envie, ou du moins, n’êtes pas assez habile pour le laisser croire. Et amusé il vint claquer ses dents tout contre le lobe délicat épargné pour mieux le perdre. Je ne vous toucherai pas annonça t-il implacablement tant que vous ne m’en donnerez pas l’envie, et tant que le regard d’Etienne ne brulera pas de frustration d'être à ma place. Aujourd’hui ou demain, peu importe, je ne suis pas pressé. Conclut-il en se reculant d’un pas pour mieux laisser glisser un regard sur les courbes à peine devinées.

Tu as deux regards d'hommes pour toi seule, es-tu prude ou t’en amuseras-tu jusqu'à nous mettre à genoux?
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Camillle_
Éloignée du responsable, Camille est désormais entre les griffes d’un autre courtisan. Il joue, effleure, souffle sans jamais appuyer ses caresses, tout n’est que subtilité et défiance. Le lien de sa robe est d’ailleurs défait et c’est timide, que la serveuse la retient de ses doigts. Ainsi donc, elle allait devoir les séduire et faire ses preuves sur l’instant ? Facile à dire pour eux.
Camille les laisse s’éloigner et sentant sur elle se poser leurs regards, elle inspire doucement et se fait violence. Comment les séduire et leur donner envie ? Devait-elle les toucher pour attiser leur désir ? Pouvait-elle par la suggestion provoquer leur perversion ? Devait-elle se découvrir directement ou conserver ses vêtements ? Jouer dans la langueur ou dans le provocant ? Les questions se bousculent dans son esprit et ses mains moites finissent par trahir son manque d’aisance et de tranquillité.

"Pour Elle…"

Prenant une grande inspiration, la serveuse relâche délicatement le haut de sa robe. Les épaules se dénudent et le grain de peau hâlé et lisse de la jeune femme, apparaît aux yeux des courtisans. Elle se contentera de se dénuder et ce, en douceur, jouant du pouvoir de la suggestion avant de révéler la nature de ses formes. Le tissu continu de chuter et la naissance de ses monts se dévoile. Seins fermes et ronds, ils reflètent cette jeunesse qui l’étreint jusque dans la finesse de sa taille. Anxieuse, frileuse, l’orée de ses galbes se dresse alors que les iris sombres de la serveuse se détournent. Mal à l’aise, honteuse, elle se retourne légèrement et laisse couler le tissu le long de son ventre jusqu’à ce que sa course soit freinée par ses propres hanches.

Une main se glisse sur sa nuque, remontant délicatement pour s’emparer de sa chevelure qu’elle range soigneusement contre l’une de ses épaules. La nuque et l’échine entièrement dégagées, elle dévoile la cambrure naturellement de son dos et de ses reins marqués. Gisant à la naissance de ses fesses, une petite tâche de café trône fièrement sur sa peau, maculant le grain d’une imperfection brute. La respiration est prise à nouveau, soulevant ses monts et étirant l’échine. Camille pose ses mains sur ses hanches, aidant ainsi le tissu à abandonner sa prise. Le tissu succombe alors et échoue aux pieds de la serveuse. Désormais nue, le galbe de ses fesses est concédé sans qu’elle n’ose toutefois se retourner pour accorder le reste.

"Le plus dur est fait…Aucune marche arrière est possible désormais…
Retourne toi."

Doucement, les courbes pivotent pour faire face aux courtisans. Tout est confessé, de ses monts dressés par la fraîcheur ambiante, au plat de son ventre, jusqu’à son jardin qu’elle aimerait cacher de ses mains. Le visage de la serveuse se relève et alors que le temps semble se figer, elle espère une réaction. Avait-elle bien agit ? S'était-elle comportée comme une putain indigne de l'Aphrodite ? Avait-elle eu raison de s'effeuiller ? S'attendait-il à autre chose de sa part ?

"Parlez..."

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Adryan
Elle ne répondit pas. Pourtant, les réponses qui auraient pu filtrer de ses lèvres rosées auraient aiguillé le Castillon pour l’aider. Et simplement juste aussi entendre le son de sa voix. Si la donzelle se voyait affublée d’une voix nasillarde de canard, le pari serait encore plus compromis, mais si elle avait une voix chaude et profonde, alors elle pourrait en jouer. Mais tout comme les sourires, le timbre de sa voix semblait une denrée plus que rare. Pourtant, tout en elle transpirait de volonté. Il lui donnait le temps et elle se dévêtait. Adryan, tout paré qu’il était de sa tâche de formateur, n’en loupa pas une miette. Rien n’échappa au regard de rapace, ni la fine mèche de cheveux rebelle égarée sur la nuque fine, ne révélant que davantage sa fragilité pour inviter aux baisers les plus doux. Ni la tache de naissance attirant les regards pour mieux les perdre à la rondeur parfaite de la lune, et encore moins quand elle se retourna, la pointe de ses seins dressés qui n’appelaient qu’à gourmandise la plus joueuse. Tout ce corps mis à nu dans une avalanche de courbes alléchantes n’appelait qu’à l’amusement, quand pourtant, Camille, elle n’en riait pas un instant. Et là était tout le problème de l’adorable timide.

Sans le moindre mot, Adryan se décrocha du mur où il avait trouvé appui pour suivre le délicat effeuillage et s’approcha d’elle, provocant quand son souffle se mêlait au sien, quand la chaleur de leurs corps s’entremêlait de volutes insaisissables. Agaçant à l’extrême quand, alors qu’il dénouait sa propre chemise, il laissait le doute planer sur ses intention sans que rien ne les trahissent, ni sur les traits lisses de son visage, ni même dans son regard. Les pans de la chemise ouverts, il l’ôta, laissant rouler les muscles sous sa peau un peu plus que nécessaire, et dans un petit sourire, entrava la jeune élève de l’ombre de ses bras pour la couvrir du riche tissu.


Couvrez-vous, ma chemise n’est que ce qu’elle est, mais de loin bien plus agréable à porter et à regarder que votre bure,
lâcha t-il d’une voix neutre en se retournant vers Etienne pour lui lancer un regard qui, espérait-il, serait compris. La donzelle était bien trop timide pour se frotter d’emblée au regard de deux hommes simultanément. Le but n’était pas de la faire fuir. Nous passons à coté, ordonna t-il plus qu’il ne demandait en ouvrant la porte du bureau sur un petit salut de la tête en direction d’Etienne. Quelques instants plus tard, la porte d’une chambre se refermait sur eux.

Bien commença t-il. En lui tournant le dos, la main toujours posée sur la poignée. Première chose, vous n’avez rien à craindre de moi. Il tourna la tête et poursuivit lui offrant son profil en pâture sans pourtant la regarder. Personne, à part de très rares exceptions, ne se vend par pur envie. Certaines passes sont agréables, d’autres détestables, C’est ainsi pour la majorité des personnes que vous croiserez dans ces couloirs. Et pourtant, il faut de l’or pour vivre n’est-ce pas ? Il se retourna et planta ses anthracites dans les onyx face à lui. Votre corps est beau, délicat. Tout comme votre visage. Mais pas plus que ceux des autres courtisanes de l’Aphrodite. Vos courbes sans l’ombre d’un doute peuvent faire frémir, mais votre attitude détruit le charme. Qui a envie de se perdre entre les bras d’une femme qui semble aller à l’abattoir ? Des pervers, des lubriques peut-être, et je prie pour que votre chemin ne croise pas ces hommes là. Si j’avais été un client, que je vous avais payé et que vous aviez fait cela, quelle aurait été la suite à votre avis ? Je vous aurais dit de vous allonger. Vous l’auriez fait. Je vous aurais dit d’écarter les cuisses, vous l’auriez fait. Je vous aurais besogné, plus ou moins bien, et je serais parti, me disant qu’une putain des bas quartiers aurait été tout aussi insignifiante mais m’aurait couté moins cher. Il s’approcha de quelques pas respectueux de la distance de mise pour ne pas l’effaroucher plus que ses mots ne risquaient déjà de le faire. Vous voulez cela ? Etre insignifiante et pâle? Non, je suis certain que non. Alors jouez ! Jouez vous des hommes et de leur désir. Quand vous vous déshabillez, lancez des œillades faussement farouches, aiguisez un sourire à votre bouche, ne vous dévoilez pas d’un seul coup, mais faites languir votre client pour que l’eau lui monte à la bouche. Titillez son impatience pour qu’il ne vous désire que davantage. La voix était ferme, sans pourtant être dure. Vous ne savez pas comment faire ? Apprenez. Je suis la pour cela. Je suis votre guide, mais aussi votre cobaye. N’ayez pas peur que je vous viole ou je ne sais quoi. Rares sont les femmes qui parviennent à me faire perdre la tête. En se dévoilant lui-même, en offrant un peu de son tiraillement, il espérait qu’elle, en retour, baisse un tant soit peu les armes.

Et sans la regarder davantage, la dépassa pour s’asseoir sur une causeuse, lui tournant volontairement le dos.
Jouez, donnez moi l’envie de me retourner, de vous regarder. Parlez, ou chantez, caressez moi ou caressez vous, faites comme bon vous semble, mais accrochez mon attention. Si vous ne vous sentez pas capable d’au moins essayer, sortez.

Il avait assez parlé pour aujourd’hui, malgré l’effeuillage et le corps parfait, le reste ne dépendait que d’elle.
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Camillle_
Entrée en matière décevante. Effeuillage déprimant. Robe à jeter.

Camille inspire doucement, accueillant avec soulagement la chemise offerte par Adryan et alors qu’ils changent de pièce, son regard reste figé sur le parquet. Honteuse, elle l’est d’avoir été si pathétique et ses iris sombres fuient ceux du dirigeant. Elle avait échoué lamentablement. Néanmoins, alors qu’elle croyait son sort scellé, le Castillon lui offre une dernière chance ainsi que des conseils précieux. D’ailleurs, sous les évidences et les critiques constructives se glisse une révélation qui la rassure autant qu’elle l’intrigue. Ainsi donc, Camille n’avait rien à craindre de lui et de ses envies. Lui tournant volontairement le dos, son séant posé sur la causeuse, il l’invite à s’affirmer et à attiser sa curiosité ainsi que son envie. Néanmoins, mal à l’aise avec les mots, la jeune femme se rend compte du challenge qui se hisse devant elle. Il lui faut sortir la tête hors de l’eau et passer outre son dégoût.
Donner envie, séduire, manipuler, les maîtres mots de tout bonne courtisane pour éviter d’être culbutée et traitée comme la plus insignifiante des putains. C’était donc ça l’enseignement que venait de lui dépeindre Adryan. C’était à elle de donner un sens à sa dignité, un prix à son corps. Camille réalise enfin la portée de ses mots et le chemin qu’elle doit emprunter pour ne plus avoir honte d’elle et de cette fonction. Pourtant, la chose n’est pas aisée et l’idée de donner ses soupirs et ses cuisses à des personnes dont elle ignore tout, lui semble encore difficile à accepter. Néanmoins, c’est l’avenir de sa sœur et d’elle-même qu’elle est en train de jouer et s’ils ont été assez cléments pour lui offrir une seconde chance, elle se devait de la respecter.

Immobile pendant quelques instants, le souffle court et l’esprit vide, Camille ne sait comment procéder. Les idées qu’elles avaient eues précédemment étaient loin d’être brillantes alors prenant pour acquis les conseils du courtisan, elle se fait violence. Si les mots n’étaient pas son fort, elle espérait pouvoir combler ce manque par des gestes et des regards communicatifs. Respirant le parfum encré sur le col de la chemise, elle ferme les yeux et se donne le courge nécessaire pour ne pas louper cette chance.

Doucement, elle s’approche de la causeuse et se fige à quelques centimètres. Elle veut qu’il sente sa présence et qu’il puisse ressentir le trouble qui habite son souffle. Enfin, l’échine se plie et le buste se penche en avant. Ses doigts se posent de part et autre de sa nuque, effleurant légèrement ses épaules dénudées et c’est d’un geste ferme et doux qu’elle masse. A travers ce geste, Camille découvre son grain de peau ainsi que la chaleur qui s’en dégage. Adryan est un bel homme et au-delà de sa carrure, de sa peau hâlée, de cette chevelure sauvage qui se perd sur ses fines mains, ce n’est que par son regard qu’elle semble troublée. Ses doigts remontent jusqu’à sa nuque qu’elle masse pour finalement se perdent sur la cime de son crâne. Elle inspire et rapproche son visage du sien. Son souffle s’abandonne dans le creux de son oreille et un murmure s’abandonne. Le seul qu’elle sortira durant ce lapse de temps. Je veux donner à ce qu'il me reste de dignité, le prix qu’elle mérite.
Ses lippes se posent sur le lobe de son oreille et ses dents mordillent ce morceau de chair avec une douceur et une envie qui lui est propre. Les mots glissés deviennent alors les prémices de gestes plus affirmés. Une main se perd sur le torse du courtisan pour en apprécier les esquisses alors que de l’autre elle invite le visage du courtisan à pivoter légèrement. Son regard désormais face au sien, elle lui laisse entrevoir sa détermination ainsi que sa reconnaissance alors qu’elle se contente quant à elle d’admirer la profondeur de son regard. Un baiser vient se poser à la commissure de ses lèvres, baiser léger et frivole qui se refuse dans son intégralité la plus complète.
Puis, elle s’interrompt un instant afin de retirer la chemise du courtisan. Désormais, ce sont ses monts qui se posent, frais et durcis contre l’échine du courtisan alors qu’elle abandonne son visage dans le cou de ce dernier. Baisers, mordillements, elle abandonne lippes et dents contre cette peau qu’elle aimerait échauffer. Les mains descendent quant à elles en un effleurement délicat jusqu’à s’arrêter contre l’aine du courtisan. Ses ongles se perdent alors dans ce creux qui se dessine naturellement sur le bas de son ventre sans se faire pervers pour autant. Elle désire simplement l’intéresser, lui donner envie, suggérer, sans pour autant se faire directe ou vulgaire.

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Adryan
Assis, les mains imperturbablement posées sur les genoux, il attendait. La volonté de la jeune femme était mise en exergue dans un défi qu’il savait ardu, mais nécessaire. Et en secret, il sourit, fier d’elle quand elle remportait sa première victoire sur elle-même en froissant l’ombre de son dos d’une présence piquante. Aucune porte claquée ne troubla le silence lourd de la chambrée, juste un souffle intimidé enchainant sa nuque de curiosité. Aux doigts qui se posèrent à sa peau, le Castillon ronronna, étirant davantage son sourire équivoque au murmure abandonné au seuil de son oreille attentive. Elle avait compris, tout. Le plus délicat était passé : vaincre les résistances, la morale et accepter son sort. A elle incombait à présent de mettre en pratique l’enseignement. A lui de ne pas l’effaroucher et de détruire les progrès par trop de précipitation, tout en la rassurant sur le chemin épineux qu’elle arpentait.

Les lèvres appliquées exhortèrent un infime soupir renégat, les mains fines s’enhardirent, toutes nimbées de cette pudeur exquise à laquelle Adryan succombait imperceptiblement. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’étaient dupes de ce qui se jouait, et si l’attention fut captée, si l’envie affleura sur la peau mâle, tout n’était que mise en scène et jeux de séduction. Preuve en était de ce baiser furtif au coin de la bouche. Elle s’amusait enfin de lui, le narguait et il en jubilait. Et plus que par une réaction épidermique, ce fut la lueur doucement complice qui virevolta dans le regard gris qui le prouva, enferrant le sien, noir comme les enfers qu’elle promettait, sans la moindre indulgence. Pourtant, à la main prometteuse, un sursaut creusa le ventre castillon de l’envie irréfléchie qu’elle vienne chercher son du d’une paume pleine.

Outre la mission confiée par Etienne, Adryan voulait plus, il voulait la toucher, enfin, connaître le gout de sa peau, la douceur de ses courbes suaves sous ses doigts, pour mieux briser ses barrières récalcitrantes. Prenant soin de lui laisser l’initiative malgré un ventre malmené, il ne força pas cette main téméraire qui le narguait, quand pourtant elle aurait découvert la preuve la plus implacable de sa réussite. Mais donnant-donnant, elle aussi patienterait. Tout cobaye qu’il était, il ne se perdrait pas seul. Revanchard, sa langue fusa, arrogante, dessinant de sa pointe la pulpe de la bouche interdite jusqu’à ce que l’envie de s’y perdre soit à ce point poignante que la résistance se briserait de mille éclats langoureux. Cobaye torturé, quand la poitrine dressée et fraiche l’agaçait d’envies de morsures et de décadence.


D’une poussé inattendue, il fit pivoter le fauteuil pour lui fait face. Premier défi réussi souffla t-il, s’arrachant malgré lui à la douce menace de cette main inquisitrice pour remonter le regard vers elle, si magnifiquement nue qu’elle évapora le souvenir de l’effeuillage raté. Les mains pleines et chaudes d’Adryan s’invitèrent à ses flancs, caressant les hanches de volutes souples et modulées pour se faire rassurantes malgré le picotement gourmand électrisant le bout de ses doigts, guettant chaque sursaut apeuré dans le regard d’ombre. Loin de l’avidité de certaines femmes, la retenue timide le fascinait jusqu’à abandonner ses lèvres sur le ventre creux, l’embrassant avec une douceur étrange et fervente quand ses mains attiraient vers lui ce havre de plaisir qui ne se soupçonnait pas. Il n’imposerait rien, aucune intransigeance ne la ploierait à sa volonté, le recul étant une frustration qu’il accepterait pour mieux la laisser revenir et laisser ses lèvres arpenter la douce vallée entre ses seins ronds. Des hanches, la dextre nobiliaire remonta le long du dos cambré de la jeune femme, jusqu’à mêler ses doigts aux longues mèches brunes forçant la tête à basculer vers l’arrière pour dévoiler le corps désirable avec encore plus d’emphase, enfiévrant les baisers d’un laisser aller savoureux jusqu'à s’emparer de ses monts aguicheurs pour les suçoter comme des friandises rares. Téméraire ou tentatrice, mue par le désir d’enfler cette gorge délectable de soupirs ou de tester l’avancée de la formation, la senestre mâle, perfide, s’insinua entre les cuisses fuselées de la jeune femme, énervant la peau fine et lisse de d’effleurements suggestifs, pour s’échouer à l’orée d’un plaisir qu’il ne lui volerait pas. Sur un ultime coup de langue ravageur au bourgeon rosé palpitant d’indignation d’avoir été dévoré, le Castillon libéra Camille de toute main, de toute bouche, de toute langue pour mieux l'entraver de son seul regard furtivement teinté d’ironie bienveillante alors qu’il s’affalait dans le fauteuil, laissant à la vue de l’apprentie le spectacle éclatant de son savoir-faire naissant étirer les braies aristocratiques.

Etes-vous fatiguée ? Voulez-vous remettre le reste de la leçon à demain ? S’enquit-il curieux quand ses genoux n’appelaient qu’elle pour jouer à des jeux soit disant interdits.

Est-ce vraiment si désagréable Camille ?
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