Etienne_de_ligny
Dans sa chambre, les traits encore rongés par la fatigue, le Griffé subit les assauts de sa mémoire. En effet, à lheure où les courtisans sommeillent encore afin de récupérer de leurs nuits et de leurs ébats, le noble quant à lui laisse parler ses souvenirs. Sur une toile, les courbes dAxelle se dessinent et sachèvent aux lueurs de laube. Des tons docre, de sable, des teintes ensoleillées afin de refléter au mieux la carnation de lArtiste. De la pulpe de ses doigts, il vient effleurer la toile, estompant quelques traits, étirant la matière afin de peaufiner son esquisse. Loin dêtre aussi douce et chaude que la peau ambrée de la Bohème, la peinture suit néanmoins son inspiration et les formes dAxelle se figent enfin. Sur lesquisse, elle nest pas enceinte, bien au contraire, elle est-elle quil lavait prise cette fameuse nuit.
Le travail enfin achevé, Etienne prend du recul et se repose sur le bord de sa couche. Devant l'évidence, il marmonne et grogne.Ce talent de bonne femme va à coup sûr, ruiner mon image de marque Par réflexe, sa main peinturlurée vient machinalement se loger dans sa chevelure sauvage, teintant alors par maladresse quelques cheveux en jaune foncé. Et merde Quel con Agacé, piqué à vif par sa niaiserie, le noble sempresse aussitôt de rejoindre la salle deau afin de plonger son corps entier dans cette baignoire de fortune. Sous les sels qui frottent sa peau, la peinture disparait peu à peu et il ne reste alors plus aucune trace de son talent, si ce nest lesquisse elle-même. Un tableau qui dici quelques heures ira se nicher parmi les toiles dAxelle. Elle seule, une fois confrontée à ses souvenirs houleux, pourra reconnaître la signature du De Ligny.
Désormais propre et habillé, son matériel rangé et sa chambre ordonnée, le Griffé regagne l'atelier avec discrétion. Les chambres des courtisanes sont encore closes mais les cuisiniers, ces honnêtes travailleurs, sont déjà au travail et l'un d'eux hausse un sourcil interrogateur. Pour sûr, se balader dans un bordel avec une toile recouverte dun tissu sous le bras attise quelques curiosités.
Quoi ?! Agressif voir bougon, le Salaud par sa réplique referme aussitôt la bouche rosée de la servante qui sapprêtait à poser une question innocente. Et ce nest quune fois le fruit tendu en sa direction quil comprit que loin de vouloir le questionner sur cette chose quil trimbalait sous le bras, elle espérait simplement lui donner un fruit pour son réveil. Toutefois, il na pas le temps de sexcuser, ses confrères ne devraient plus tarder à sextirper des bras de Morphée. Le Griffé se faufile donc entre les couloirs, à pas de Loup avant de retrouver lair frais du jardin.
LEmpreinte est devant lui et il se glisse discrètement dans les locaux.
En bon habitué, le courtisan jette un coup dil intéressé aux outils et matériaux utilisés par lArtiste. En effet, cest en se faufilant ainsi en douce quil sut choisir son propre matériel et orienter ses choix en fonction des outils présents à lAtelier. Il nen est pas à son premier coup dessai, ni à sa première serrure crochetée. Tiens Je ne lai pas ce pigment-là...
La toile est posée parmi les autres, le tissu plié et rangé avec ceux de lArtiste et ni vu ni connu, le noble referme les locaux avant de regagner sa chambre.
Le jeu de piste peut commencer.
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Le travail enfin achevé, Etienne prend du recul et se repose sur le bord de sa couche. Devant l'évidence, il marmonne et grogne.Ce talent de bonne femme va à coup sûr, ruiner mon image de marque Par réflexe, sa main peinturlurée vient machinalement se loger dans sa chevelure sauvage, teintant alors par maladresse quelques cheveux en jaune foncé. Et merde Quel con Agacé, piqué à vif par sa niaiserie, le noble sempresse aussitôt de rejoindre la salle deau afin de plonger son corps entier dans cette baignoire de fortune. Sous les sels qui frottent sa peau, la peinture disparait peu à peu et il ne reste alors plus aucune trace de son talent, si ce nest lesquisse elle-même. Un tableau qui dici quelques heures ira se nicher parmi les toiles dAxelle. Elle seule, une fois confrontée à ses souvenirs houleux, pourra reconnaître la signature du De Ligny.
Désormais propre et habillé, son matériel rangé et sa chambre ordonnée, le Griffé regagne l'atelier avec discrétion. Les chambres des courtisanes sont encore closes mais les cuisiniers, ces honnêtes travailleurs, sont déjà au travail et l'un d'eux hausse un sourcil interrogateur. Pour sûr, se balader dans un bordel avec une toile recouverte dun tissu sous le bras attise quelques curiosités.
Quoi ?! Agressif voir bougon, le Salaud par sa réplique referme aussitôt la bouche rosée de la servante qui sapprêtait à poser une question innocente. Et ce nest quune fois le fruit tendu en sa direction quil comprit que loin de vouloir le questionner sur cette chose quil trimbalait sous le bras, elle espérait simplement lui donner un fruit pour son réveil. Toutefois, il na pas le temps de sexcuser, ses confrères ne devraient plus tarder à sextirper des bras de Morphée. Le Griffé se faufile donc entre les couloirs, à pas de Loup avant de retrouver lair frais du jardin.
LEmpreinte est devant lui et il se glisse discrètement dans les locaux.
En bon habitué, le courtisan jette un coup dil intéressé aux outils et matériaux utilisés par lArtiste. En effet, cest en se faufilant ainsi en douce quil sut choisir son propre matériel et orienter ses choix en fonction des outils présents à lAtelier. Il nen est pas à son premier coup dessai, ni à sa première serrure crochetée. Tiens Je ne lai pas ce pigment-là...
La toile est posée parmi les autres, le tissu plié et rangé avec ceux de lArtiste et ni vu ni connu, le noble referme les locaux avant de regagner sa chambre.
Le jeu de piste peut commencer.
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