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[RP] Il était une fois vers la Castille — Étape Montauban

Salem_ibn_hayyan



Haleine contre haleine
On s'aimera mieux encore
Une seule âme pour deux corps
Sans peur et sans reproche non plus

Sur le champ on s'est vu, on s'est plu
Âmes soeurs, à la vie, à la mort
Font la paire, chiffre deux, nombre d'or
L'une et l'un font l'échange
Un Eden pour deux anges

Nougaro - Chiffre deux, nombre d'or.





J'dois partir.

Salem est l'expert désigné par son Altesse à battre en brèche les difficultés que lui oppose le monde. Au-delà de la bassesse des vices de ce dernier, le Conciliere a pourtant son côté grivois. C'est un homme qui a trop subi pour s'évader de la noirceur, comme en témoigne les scarifications de ses mains. Fervent croyant, il se place en tête d'un combat pour l'égalité entre les hommes, mais évite bien prudemment d'en faire l'étal. C'est stratégiquement attablé dans la salle commune que le mauresque interpelle la gitane de sa voix impersonnelle, grignotant des amandes en déployant ses doigts osseux d'araignée et son regard pénétrant sur la silhouette de la gitane.

« Je vois qu'il vous manque un bijou. Rien de grave, j'espère. Le Prince a réuni ses gens à Bressols. Le voici appelé auprès de Sa Majesté. À l'heure qu'il est, les pensées de Son Altesse doivent converger vers vous. Ne tardez pas. »





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« L'alchimie comme chemin de l'initiation spirituelle. »
Salem Ibn Hayyan
Axelle_f.
La Valse Des Adieux
Fou rires amoureux
Fleurissent et s'envolent
Des espoirs clandestins
Renaissent plus loin
Nos envies d'écoles
La valse des dangers
Toujours obligée
De toucher le sol
Celle qui suit son instinct
Pour aller plus loin
Et te retrouver, bientôt....

La Valse des adieux – La Grande Sophie


J’dois partir


Pouvait-elle être davantage menteuse et mauvaise comédienne quand sa voix vacillait, trahissant la fourberie ? Non. Mais les adieux, les au revoir qui trainent, ça déchirait les cœurs en mille morceaux quand déjà le gitan se fendillait, geignait d’injustice et piaillait de retrouver son refuge, niché à l’ombre de ses bras. A lui. Toute heureuse à son simple rire. A lui. Mais vilainement égoïste, elle préférait assener l’inéluctable sentence avant de devoir l’entendre. Alors le mensonge fut lâché, féroce, aux dents trop longues. Dupe ou non, le doux amant recula de concert, s'empêtrant dans ses lacets un peu comme d'habitude, enfin, surtout comme un matin de nuit blanche. Et elle, regrettant sa cécité, détournait la tête, aux prises avec sa robe. Il questionna encore, répéta ses réponses d’une voix fatiguée et l’aida à rajuster le rouge élimé de tapotements dans le dos, comme si la bataille avec ses propres cordons ne suffisait pas. Il était maladroit. Quelle importance, quand l’intention était belle et bien là et séduisait, encore.

Elle ouvrait la bouche, la refermait, incapable d’articuler le moindre son, stupide carpe jetée loin de son bassin qui s’asphyxiait de mots assaillant sa gorge nouée. Mais certainement sauveur de poissons échoués dans une autre vie, blotti à son dos, il l'enlaça pour saccager encore ses cheveux et sa nuque de baisers.


Pardon mais... je. Un petit instant, après je vous laisse aller.


Tout pardonné, il l’était déjà quand les bras gitans resserraient encore la geôle sur elle, jusqu’à s’en étouffer elle-même, la nuque brisée, offerte en pâture au désordre de cette bouche qui s’écrasait confusément au bord de son cou. Il la respirait, à plein poumons, comme elle aurait voulu le faire si elle avait été moins couarde à ce moment où tous ses masques s’étaient cassés la figure les uns après les autres. Faute à un bracelet de toc qui voulait se faire la malle de la poche nobiliaire, ou simplement, car le temps était venu, les souffles furent rendus à leurs propriétaires respectifs. Et mains dans les siennes, la prédatrice apprivoisée se leva, lentement. Tout aussi lentement que son regard qui remontait sur lui. Sur ce ventre qu'elle aurait voulu embrasser, encore. Sur ce buste où elle aurait voulu s'endormir et ne plus jamais connaitre de matin. Sur ces épaules où elle aurait voulu poser sa tête en regardant tout et rien, quand tout va bien ou pas. Sur cette bouche qu'elle aurait voulu sienne et qui ne l'était pas et enfin plongea dans ces yeux, où elle aurait voulu se noyer, chaque jour, chaque heure, chaque minute. Impuissante à tout mouvement, elle resta là quelques secondes, trop courtes ou bien trop longues. Un hoquet douloureux, fit le reste du travail de sape, l’arrachant à sa torpeur, et d’un emportement rouge, la gitane tourna les talons et dévala les escaliers sans s'arrêter, de peur de faire demi tour, de remonter dans ce grenier oublié, de se jeter dans ses bras et de l'implorer de ne pas partir. Pour ne pas être fardeau. Jamais.

Elle aurait pu courir bien longtemps encore si…


« Je vois qu'il vous manque un bijou. Rien de grave, j'espère. Le Prince a réuni ses gens à Bressols. Le voici appelé auprès de Sa Majesté. À l'heure qu'il est, les pensées de Son Altesse doivent converger vers vous. Ne tardez pas. »

Toi qui n'as pas vu l'autre coté, de
Ma mémoire aux portes condamnées, j'ai
Tout enfoui les trésors du passé
Les années blessées
Comprends-tu qu'il me faudra cesser

Moi qui n'ai plus regardé le ciel, j'ai
Devant moi cette porte entrouverte, mais
L'inconnu a meurtri plus d'un cœur
Et son âme sœur
On l'espère, on l'attend, on la fuit même.

Innamoramento - Mylene Farmer


Et la fuite fut brisée nette, la faisant buter dans une chaise. Le regard noir et cerné se posa abasourdi sur le maure tranquille dont les doigts aux allures d’araignées la faisaient frémir d’un malaise incertain. De répit pour reprendre ses esprits, il la privait par trop d’efficacité implacable. Et elle baissa la tête, résignée à devoir ravaler le trouble de cette nuit là, renfilant chacun de ses masques, un à un avant de relever le menton.

Rien d’grave non, articula-t-elle difficilement quand elle n’avait qu’envie de le planter là sans la moindre réponse et que la chevalière d’argent brulait son pouce. Et c’était à ne pas douter ce qu’elle aurait fait si son Prince Cruel ne la réclamait. J’y vais d’suite. Et forçant sa démarche à la nonchalance habituelle, se privant d’un dernier regard vers l’escalier, prit le chemin de Bressols, laissant dans ce grenier paumé, ce Pierrot émouvant comme rien, Antithèse fulgurante, certainement aux aguets pour ne rien trahir de son escapade et l’esprit occupé, peut-être, du moins la Gitane l’espérait dans un sursaut exalté, à faire des plans sur la comète pour la revoir.
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