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[Archives] RP des Cathedrales: Que le royaume brūle

-fromFRHalleck
La petite troupe escalada les remparts. Il fallait faire au plus vite pour rejoindre les hommes postés de l'autre côté de la porte. Ceux ci les attendaient avec des montures fraîches.

La tour se dressait face à eux... Six des soldats bandèrent leurs arcs et décochèrent une première salve de flèches. Bon nombre d’entre elles firent mouche. Cinq hommes, qui avaient enjambé les marches quatre à quatre, s’empressèrent d’achever les derniers survivants avant que l’alerte ne se répande.

Palmir et Jurkov trouvèrent la mort au combat. Les hommes s'affairèrent ensuite à ouvrir la porte par laquelle la petite troupe prit la fuite.

Les soldats In Tenebris retrouvèrent alors les chevaux qui les attendaient impatiemment un peu plus loin dans un recoin sombre. D’un mouvement de bras, le colosse intima au groupe de se dépêcher. Ilium déposa une rose noire au pied de la porte.

Chacun chevaucha alors une monture. Halleck beugla le repli :


Trzeba uciec !

Les hommes envoyèrent leurs destriers au galop en direction de Paris. Un dernier regard en arrière… Au loin brillaient les flammes de Nestrecha qui éclairaient toute la cité. Une cathédrale se mourrait… Comme tant d’autre au même instant… La progression du feu semblait bien trop avancée pour être contenue. Ils n'avaient quitté le monument que lorsque la chaleur s'était montrée insupportable.

Au loin Halleck croquait dans un crâne, un sourire endiablé aux lèvres. Il reprenait déjà des forces pour leur prochaine cavalcade... Et cet enfant la avait fort bon goût...

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Mort au combat !

Né à la cour, Voué à la cour !
-fromFRHalleck
La gargote Périgourdine - Cathédrale de Perigueux
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Mort au combat !

Né à la cour, Voué à la cour !
-fromFRAlvera
Aux alentours des trois heures du matin, en vue de Périgueux

Sous les lumières conjuguées des étoiles et de la lune, une troupe se tenait immobile, silencieuse. Une douzaine d'hommes à cheval, une charette, tous groupés, marchand sous la direction d'un homme dressé sur ses étriers, perçant la nuit de son regard. Ils avaient fait escale plusieurs fois avant d'arriver enfin en vue de la ville qui s'étendait maintenant sous leurs pieds. Les hommes n'attendaient plus que son signal pour remettre la colonne en branle et pénétrer dans la ville, atteindre leur objectif. Le plan établi était clair pour tout le monde, on l'avait travaillé et travaillé encore. Pourtant, Alvera, enfouie sous une montagne de couvertures plus ou moins nettes, n'était pas certaine encore de savoir exactement pourquoi elle était là. Mais, étrangement elle était plutôt calme.

Elle marmonait bien toute seule dans son coin, mais ses mains restaient à peu près sagement posées sur ses genoux, ne venant que par intermitence tirailler la cape noire qui la couvrait toute. Elle sentit, sous elle, le chariot se remettre en marche, il avait dû donner l'ordre d'avancer. Elle s'installa plus confortablement, dépliant ses jambes autant que possible et jeta un coup d'oeil par dessus la rambarde.

tu arrives oui oui

pas trop tôt

tu en as assez d'être trimballée

La route descendait doucement, lacets tortueux courant sur la terre. Le pas des chevaux rythmait la descente implacable de la troupe décidée. Les lumières de la ville se rapprochaient, vives et dansantes, nimbant la nuit d'un halo de vie. Ils arrivèrent aux premières maisons, ralentissant encore le pas, ils finirent par stopper et tous descendirent de cheval. Tous, sans qu'un seul mot soit échangé, récupérèrent les chiffons rangés dans leurs besaces et en entourèrent les sabots de leurs chevaux respectifs. Ceci fait, ils remontèrent en selle et dans le bruit étouffé des bêtes qui avançaient, pénètrèrent enfin dans la ville. Pas une âme dehors, à peine un chat qui s'enfuit en les voyant arriver.

petit chat ça oui oui

tu aimes bien les petits chats

ça couine quand tu leur tords le cou

oui oui

mais il va pas vouloir s'arrêter

Une rue, une autre, en enfilade la ville défilait. Pas de tourisme pour la troupe, un objectif, un seul. Au détour d'un ilot de maisons, collées les unes aux autres comme pour se tenir chaud en cet hiver qui commençait, une place se dégagea. Là-bas, tout au bout, gigantesque et imposante, la cathédrale se démarquait grise sur le ciel noir. La troupe s'avança jusqu'à son pied et les hommes se répartir tout autour de l'édifice, se cachant dans les coins d'ombres, l'arme dégainée. Alvera sauta de la cariole et leva les yeux vers les flèches qui lui donnaient le vertige. Elle n'avait jamais rien vu d'aussi haut.

c'est quoi ça

c'est le nid du corbeau

doit être un gros corbeau

oui oui

l'a besoin d'une bien grande maison
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-fromFRakzanss
Ils étaient enfin parvenus au pied de la cathédrale, sans encombre : l'heure était suffisamment tardive pour qu'ils n'aient pas croisé âme qui vive. Une partie des hommes se déployèrent aux alentours, comme il avait été convenu : ils feraient le guet, se chargeraient au besoin de faire taire les curieux, donneraient l'alarme en cas de nécessité absolue.
Les autres avaient pris dans la charette les outres et tonnelets qui s'y trouvaient.
Griset les avait rejoint : il avait été chargé de surveiller discrètement les lieux avant l'arrivée de la troupe. Dans la journée, sa défroque de pélerin alliée à sa subite crise de dévotion avaient fait merveille : on lui aurait donné aristote sans confession. Sous couvert de chemin de croix, il avait entièrement visité l'église, dont il avait ensuite tracé discrètement un plan grossier sur un morceau de parchemin. Il avait également discuté un brin avec le sacristain, qu'une choppe opportunément offerte à la taverne du coin avait rendu disert : il lui avait appris les habitudes des officiants locaux. Pour l'heure, l'édifice était vide, le dernier curé retiré, après les vèpres, dans son presbytère.
Akzanss et ses hommes n'en attendaient pas moins.


Alors, Alvera : on va chez le corbeau ?
Celui-à est bien gras, son nid est très haut.
Mais on lui flambera les fesses, au corbeau...
Il va avoir bien chaud !

Griset les précéda jusqu'à une petite porte latérale, dont la serrure se laissa aisément crocheter. Alvera se faufila à l'intérieur de l'église, faiblement éclairée par la lueur vacillante des cierges que des dévôts avaient allumés au pied des autels. Elle s'était dirigée vers la nef. Tandis que Griset et les autres se dispersaient dans l'église, Akzanss fila vers la sacristie. En traversant le choeur, il s'était emparé d'un cierge qu'il emporta pour s'éclairer. La petite pièce était cernée de placards, qu'il entreprit d'ouvrir à la volée pour en retirer tout ce qui était inflammable : vêtements, ornements et nappes brodées s'entassèrent sur la table centrale. Au passage, akzanss n'oublia pas d'enfourner quelques objets précieux dans sa besace. Puis il tomba sur les registres paroissiaux.
Intéressant, ça ! Un coup de couteau pour lacérer la reliure, et les pages s'étalèrent sur le tas de frusques. Baptèmes, mariages, décès : tout partirait en fumée. Il visita les derniers placards : vin de messe, chandelles... Bien !
Il souleva une brassée de nippes qu'il jetta en tas dans une des stalles qui couraient autour du choeur, puis un deuxième lot vint garnir une autre, et il continua de semer son trousseau sur le pourtour du choeur jusqu'à épuisement du stock. Il revint alors jetter les chandelles sur les tas, avant de les agrémenter de graisse d'oie puisée dans un des tonnelets qu'il avait apportés. Les stalles étaient surmontées de boiseries sculptées et de tentures : voici qui devrait faire flamboyer l'abside.

C'est alors qu'il entendit la voix d'Alvera résonner sous les voûtes, suivie de chocs sourds.
Bon sang, la folle ! Où était-elle donc passée ? Il la repéra vite, près d'un confessionnal qu'elle avait entrepris de transformer en petit bois. Excellent pour la mise à feu, certes, mais également pour rameuter le voisinage bien avant l'heure.
Un coup d'oeil circulaire lui permit de constater que les soldats avaient presque terminé leurs préparatifs : en divers points de l'église, les objets combustibles avaient été amassés et arrosés d'alcool et de graisse : il ne restait plus qu'à bouter le feu. Il fit un grand signe, et les candélabres basculèrent.
Un chant s'éleva avec les premières flammes :

Dans ce royaume immense,
Gronde la colère des Dieux,
Des fanatiques en transe,
N’obéissant qu’aux cieux,
D’une simple pensée,
Leur intimant croisade,
Guerriers noirs s’évadent,
Et s’en vont démembrer,
Les vieilles cités françaises,
Qui saignent et pleurent sous les coups,
Rah le bol des foutaises,
Au grand jour les tabous,
Haumes et casques dorés,
Tremblent aux premiers abois,
Face aux lames acérées,
Des soldats de la vraie foi,
Aristote le fourbe,
L’adulé impuissant,
Origine des troubles,
Pourrira dans le sang !


Lui-même enflamma ses tas informes, avant de se précipiter vers Alvera.

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-fromFRAlvera
les corbeaux oui oui

tu aimes pas ça

sont méchants oui oui

comme l'autre oiseau de malheur

il a tué le cheval

tu t'en souviens oui oui

et l'autre il t'avait fait du mal


La pression montait dans sa tête, ça commençaient à tourner trop vite. Les phrases qui s'enchainaient sans discontinuer lui vrillaient les nerfs. Elle se recoquevillait sur elle même, essayer de lutter pour qu'elles se taisent. Mais pas possible, aucun moyen de les arrêter.

faut pas parler comme ça

non non

faut me laisser tranquille

oui oui

faut me laisser TRANQUILLE !!

Elle avait dit ça en criant, et sa voix avait comme propulsé son corps dans une danse frénétique où sa haine passait dans les objets qui l'entouraient. Elle commença par se jeter sur un confessionnal qui touchait le mur ouest, mais plus de mal pour elle que l'objet ainsi maltraité. Tout ce qu'elle obtint c'était un mal d'épaule qui réveillà une vieille blessure. La folie s'empara totalement d'elle, la souffrance assortie de la crise naissante décuplèrent son envie de tout briser. Il fallait que tout souffre autant qu'elle.

A grands pas saccadés, elle se dirigea vers l'autel pour y saisir un chandelier qui tronait là. Munie de la lumière du très haut, elle commença par fracasser les bancs à tour de bras, les uns après les autres, méthodique dans son délire. Toute une une rangée y passa mais ne suffit pas à écouler sa rage. Alors, sans se presser, prenant tout le temps qu'il fallait, elle éclata, au point de n'en laisser que des fagots, le confessionnal qui l'avait fait souffrir.

ça me fera plus mal ça

non non

c'est tout mort maintenant

faut pas te faire mal comme ça

non non

tu n'aimes pas ça

Elle frappait encore et encore jusqu'au moment où il resta plus rien à détruire. Elle se tourna, ses yeux fous roulant dans ses orbites, elle cherchait ce qui pouvait encore subir son couroux. Encore une rangée de banc intacte, mais quelque chose attira son regard, quelque chose de bien plus amusant. Un escalier partait depuis l'autre côté du bâtiment pour monter jusqu'à un petit balcon de bois.

ça c'est la branche où il dort le corbeau oui oui

doit se poser là quand l'est fatigué

oui oui

tu vas lui couper la branche

faudra il travaille maintenant

Elle traversa la cathédrale dans sa largeur et grimpa le petit escalier en courant.
Arrivée sur le perchoir, elle jeta un coup d'oeil à la ronde, contente de son petit travail et sans plus de cérémonie, abatit une fois de plus le chandelier consacré. La pauvre chose commençait à ne plus ressembler à rien mais faisait encore un excellent pilon. Il défonça sans le moindre problème le plancher de la chaire, juste à ses pieds. Sa jambe gauche traversa le bois, tombant dans le trou béant qu'elle venait elle même de creuser. Un cri lui échappa et cet incident fut loin de lui apporter le réconfort qu'elle recherchait dans son oeuvre de destruction. Saisissant le pilon à deux mains, elle se mit à frapper à coup sourd sur le reste du plancher, jusqu'à se dégager complètement. Les sons se répercutaient sur les murs, naviguants d'un bout à l'autre de l'édifice comme une mer houleuse.
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-fromFRakzanss
Le temps d'allumer les premiers brasiers, Alvera avait traversé la nef et s'était attaquée avec fureur à la destruction de la chaire.
Akzanss s'élança sur l'escalier qu'elle n'avait pas encore eu le temps de désintégrer, et l'attrapa par son bras valide pour la tirer hors du trou au travers duquel elle était tombée.


Non non, faut pas te toucher, je sais ! Mais là on est pressés ma jolie : y a le feu !

Sitôt que ses pieds eurent touché la première marche de l'escalier, Alvera lui lança un regard furibond avant de dévaler, son pilon à la main.

Va vers la porte ! lui cria Akz, lui indiquant la direction Je me charge d'allumer ici !

Au passage, il vit pourtant Alvera s'arreter pour renverser une herse garnie de chandelles incandescantes sur ce qu'il restait des bancs et confessionnaux qu'elle avait fait exploser. Décidément, cette fille le surprendrait toujours...
Mais il avait mieux à faire : il se dépecha d'asperger d'alcool la chaire et les tentures qui la surplombaient, avant d'y mettre le feu.
Un dernier coup d'oeil circulaire : les quatre hommes qui l'avaient accompagné convergeaient vers la porte, de même qu'Alvera. Il courut les rejoindre, alors que de toutes parts les flammes s'élevaient et que la fumée se répandait sous les voutes. Bientôt, la cathédrale toute entière serait un brasier.
Mais déjà, la troupe se reformait à l'extérieur, les sentinelles les rejoignaient près des chevaux. Alvera avait grimpé dans la charette. Il ne manquait personne : il donna le signal du départ. Ils s'éloignèrent, alors que des clameurs s'élevaient au loin, vers la cathédrale.

Sortie de la ville, la troupe s'arrete sur un promontoire, en lisière de la forêt. Ils contemplent au loin la cathédrale en flammes.


в тенебрис ! Tel est notre nom.

Nestrecha, déesse de la Mort, accueille nos morts comme ceux que nous t’offrirons !
Puissent nos rangs t’apporter bien plus qu’eux même en semant la mort !

Krivda, Déesse des Larmes, prépare nos ennemis à recevoir leur dû !
Que la terreur ère sur eux à Jamais !

в тенебрис ! Que notre étendard triomphe.

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-fromFRHalleck
La gargote Normande - Cathédrale de Lisieux
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Mort au combat !

Né à la cour, Voué à la cour !
-fromFRLubas
Cathédrale de lisieux – 3h45 du matin

Tonnerre de la cavalcade, une douzaine de cavaliers déboulèrent sur le parvis de l’édifice avec fracas. Un instant plus tard, ils avaient comme un seul homme mis lestement pied à terre. La nuit, sombre, les couvrait avec bienveillance. Un passant eût pu entendre le léger tintement des épées qu’on sort de leurs fourreaux et des mailles qui s’entrechoquent, mais ce bruit était si léger, si étouffé qu’il eût cru rêver. Pour le moment, la troupe eût pu passer pour une équiper de voyageurs tardifs ; c’est d’ailleurs ce pour quoi les gardes de la porte de la ville les avaient pris, avant de s’alarmer de leur nombre et de leur air féroce. Leur inquiétude n’avait duré qu’un temps : Nestrecha l’avait vite guérie.

Quelques signes rapides et précis, Lubas distribue les rôles avec rigueur et efficacité, en silence : Nesmeïana, suivie de quatre soldats, gravit les marches de marbre jusqu’à la haute porte de la cathédrale, leste comme un félin. Pas un mot, pas un son, le faucon indiqua aux six autres guerriers leurs positions : deux dans l’ombre de l’arche de pierre, leurs dagues tirées ; un qui garde les chevaux, devant une masure silencieuse ; un autre caché derrière un amas de caisses, tonneaux et ballots de paille, à l’opposé de la place, son arc prêt à frapper ; les deux derniers surveillant les rues menant à la cathédrale avec pour consigne de siffler à l’approche d’une troupe dangereuse. Tout était prêt, Lubas put prendre son poste.

Une maison abandonnée avec vue sur la place. Il furette, jette son œil perçant dans les masures, prête l’oreille. Une maison abandonnée avec vue sur la place. Chaque fois, un ronflement, des bruits de pas, légers, une lueur tremblotante, le murmure d’une conversation, parfois les cris d’un homme ivre, ou bien les gémissements d’un couple. Une maison abandonnée avec vue sur la place. Il siffle, agacé, se crispe : toujours pas d’alarme. Un œil à la cathédrale, il est trop loin de Nesmeïana, il n’aime pas ça, mais il sait que c’est en veillant dehors qu’il la protège le mieux. Une maison abandonnée avec vue sur la place. Enfin, une demeure silencieuse et noire. Il pousse la porte… qui s’ouvre avec un grincement. Un chien aboie, dehors, les bruits nocturnes, simples, habituels. Il entre.

Personne, la demeure est abandonnée, en sale état. Il monte à l’étage, trouve une fenêtre qui donne sur la place. D’ici, il voit les rues menant à l’église et les marches de l’église. Il sort une flèche, tend son arc, siffle pour indiquer qu’il est prêt. Six sifflements lui répondent : tous sont prêts. Il ne reste plus qu’aux flammes de s’inviter.

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-fromFRNesmeïana
Aux abords de Lisieux, tard dans la nuit...

De nombreux jours s’étaient écoulés depuis leur retour du raid lancé sur les terres languedociennes. La terre Biterroise s’était largement gorgée de sang rouge et épais.

Une poignée de ses hommes avait survécu, réapparaissant à l’antre et d’autres étaient venus.

Lubas avait été soigné à la manière des anciennes coutumes de leur peuple dont l’origine se perdait dans la nuit d’un temps ancestral. Ivraie récoltée à la nouvelle lune et glaise tiède mêlées, litanies de ces sorcières des plaines de l’Est gardiennes du vieux savoir, ainsi était le cheminement initiatique de leur croyance.

Un fin tatouage rituel avait marqué la peau à l’intérieur de son poignet gauche, symbole de survie et de protection.

Le gros de l’armée In Tenebris s’était regroupé sous les ordres d’Halleck ne prenant de repos que le strict nécessaire et s’obligeant sans relâche à un entraînement quotidien.
Discipline d’airain à laquelle veillaient les chefs d’escouade, meilleure garantie d’efficacité et de rapidité d’action.

Les ordres allaient venir, étaient venus et ils avaient à nouveau quitté l’antre, prenant la route de l’Ouest cette fois. A peine quelques heures d’un train d’enfer avait suffit pour eux deux et les dix hommes qu’ils avaient choisis.

In Tenebris fondait sur les royaumes et s’apprêtait à frapper le cœur symbolique de nombreuses villes.

Cette démonstration de leur folie allait les disséminer en certains points névralgiques au travers du pays mais allait tous les rassembler en une force de frappe d’une puissance inégalée.

Ce serait une nuit de forge rugissante où l’enfer allait déverser sa fournaise, l’incandescence et la fusion ravageraient les plus emblématiques représentations de ce culte inepte qu'ils vomissaient tous.


в тенебрис mes frères !

Cette nuit nous allons purifier les royaumes !

Va Lubas.

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-fromFRNesmeïana
Et la Cathédrale de Lisieux devint un bûcher...

L’heure est propice à la mission.
La moisson du ciel est parcimonieuse. Quelques pâles lumignons et son plus beau joyau, l’astre lunaire, est dissimulé et ne peut jouer à allonger les ombres ni à les offrir en pâture au guet du quartier.

Sa lourde épée bat la mesure d’un galop qui se veut rapide à défaut d’être vraiment discret mais rien n’est demeuré en travers de leur chemin bien longtemps. Lubas y a veillé. Lubas est l’éclaireur. Le Faucon, celui qui voit et qui agit. Pour protéger.

Quatre des hommes accompagnent Nesmeïana à l’intérieur de la cathédrale, portant chacun deux outres d’huile. Elle n’a pas à se soucier de ceux demeurent à l’arrière, c’est la responsabilité du Faucon, elle a en lui toute confiance et sait que personne ne passera la porte, ainsi elle peut se concentrer sur sa propre mission car échouer n’est pas possible. Halleck ne le permettrait pas, Nesmeï ne SE le permettra jamais.
C’est un monstre de pierre au sein duquel ils pénètrent en silence, ombres furtives et mobiles hérissées de lames. Nestrecha veut du sang autant qu’Halleck des flammes et si l’occasion se présente ils veilleront à cueillir toute vie au fil de l’acier pour la gloire de la déesse.

Cette même froideur humide de l’air … à l’identique de la Cathédrale de Narbonne. Ce linceul de silence que le plus infime bruit froisse, répercuté à l’envie par la moindre arcade et finissant par se perdre dans les hauteurs, près des rosaces. Des réminiscences de l’enlèvement du camerlingue Lorgol lui reviennent, le goût de son sang affleurant sur sa langue quand elle avait refermé la mâchoire incisant sa chair flétrie et le bruit de ses côtes écrasées par son poing. Saveur salée et métallique, tension de toutes ses terminaisons nerveuses. Au travail. Trop de pierres… trop de hauteur pour un départ de feu facile.

Ils avancent dans cette immensité vide, cherchant le point faible. La charpente, les boiseries intermédiaires et les cintres en bois supportant les arcs et les ogives. Il faut trouver l’endroit le plus concentré en voûtes et d’une hauteur la plus basse possible.

Le choeur, indique t’elle d’un mouvement du menton. La hauteur sous les voûtes est de moins de 20 mètres et il est enrobé de déambulatoire à trois chapelles rayonnantes.


Ici. Du bois vite ! Tissus, tentures, tapisseries, tout ce que vous trouverez..

Ils rassemblent rapidement un amas de bancs et ornements inflammables divers puis secouent une à une les outres d’huile par dessus, imprégnant largement l’ensemble.

Ensuite ? Une simple petite bougie à la lueur vacillante a suffit ... une simple bougie de cire pour déchaîner le feu des enfers.
Les flammes feulent une colère ardente tandis que les clous de métal chauffés à blanc s’extirpent violemment du bois en crépitant. Le dégagement de chaleur est tel qu’il atteint sans tarder les hauteurs du choeur et enflamme les gaz chauds, mettant le feu à la charpente.

L’édifice est désormais en danger... la structure aura tôt fait de s’affaiblir...

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-fromFRLubas
Un lourd craquement, le corps de Sokol se tend comme la corde de son arc. Un regard circulaire, ses sentinelles n’ont pas bougé. Tenir son poste. D’où il est, il ne voit pas l’édifice, mais il se le figure déjà tordu dans de hautes flammes se dressant pour saluer Krivda. Un nouveau craquement, plus puissant. Un craquement qui se fait grondement. Tenir son poste. Il espère que Nesmeïana est à l’abri, ne risque rien, il lui fait confiance mais il se méfie, le danger est partout. Tenir son poste. L’attente indicible, vide du guet.

Quand on guette, on attend, rien ne se passe. Quand on guette, on ne doit pas bouger, pas d’un poil, pas d’un souffle, silence et immobilité, une statue, un mur, rien. Pas même un souffle, rien. Tenir son poste. Mais pas d’absence, non plus. Ne pas se perdre à rêver, à dormir, à penser. Rester vide, comme une noix, vide mais présent. Voir, ne pas être vu. Entendre, ne pas être entendu. Tenir son poste. Guetter.

Une explosion, des bris de verre : l’air chaud a fondu le plomb, le verre a éclaté. Sans frissons de plaisir ni de dégoût, il imagine les représentations colorées des saints voler en éclats, bris de couleurs sans sens, vides, éclatés. Ici, du rouge, la, du bleu. C’était Christos. Culte passager à une divinité aussi bestiale que les autres, rien de plus. Seul le devoir et la fidélité sont durables… Nestrecha en soit témoin. Tenir son poste. Sokol sourit, il attend avec impatience de voir la petite troupe dévaler silencieusement les marches de l’édifice. Les craquements sont tonnerre, désormais, et des arches crissent sous leur propre poids alors que la charpente a cédé. Vite. Rester attentif, jusqu’au dernier instant : tenir son poste.

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-fromFRNesmeïana
Les quatre hommes sortent enfin, les poumons dilatés par une fumée s’épaississant en longs filaments irritants tandis qu’à l’intérieur une pluie de plomb fondu et de verre éclaté s’abat de tous cotés. De multiples foyers comme dirigés par le vent se déclarent un peu partout maintenant propageant rageusement l’incendie.

Elle recule, lentement, manquant de chuter sur un haut candélabre de bronze, bloquant sa respiration afin de ne pas se brûler à l’haleine du brasier.

Fascinée par la fureur du feu si semblable à la sienne, à la leur, Nesmeïana résiste encore lors que sa peau rougit sous l’intense chaleur, s’acharnant dans son recul sur quelques statues d’une mièvrerie absolue. La gigantesque épée coupe une tête de madone éplorée et la vierge guerrière d’In Ténébris sourit sauvagement quand son talon achève la destruction.

L’eau d’un bénitier bouillonne et siffle une ultime provocation aussitôt négligée par Nesmeï d’un crachat méprisant.

Une bouffée d’air gelé la happe enfin au dehors. Le blanc de ses yeux garde un éclat aveuglant.


Il est temps de partir, ne restons pas ici, Serejen ! Mon cheval.

Avisant Lubas, le pouce glissant le long de sa gorge, de gauche à droite, elle lui confirma par ce geste que tout était accompli.

Et vinrent alors les temps du Chaos !
Car l’avènement de Nestrecha fut ainsi annoncé.
Et la ville fut maudite sous un déluge de feu,
Point d’autres dieux ici ne survécurent.


En glissant sa botte en l’étrier elle eut à son attention un horrible sourire, puis calée sur sa monture la lança au galop, suivie par les soldats.

C’est une nuit bien sombre et l’incendie se verra de loin. Tant mieux.

La ville dort paisiblement.

Les moyens de lutter contre un tel brasier sont inexistants ou limités au bon vouloir de la populace,
Mais la populace dort...
Il n'y a aucun risque qu’il soit maîtrisé avant d'avoir atteint des proportions suffisantes pour détruire assurément la Cathédrale.


в тенебрис !

N’oubliez jamais la nuit de feu…

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-fromFRLubas
Partir, maintenant, vite. Il les a vus dévaler les marches, aussitôt, il dévalait les siennes. Le signe de Nesmeïana : tout va bien. Il peut enfin voir la cathédrale, édifice de flammes brillant dans la nuit noire.

Zdrowaś Nestrecha
Guide mes pas !
Zdrowaś Nestrecha
Guide mon bras !


Courte prière, il sourit à la guerrière et court vers les chevaux. Un long sifflement, puis des bruits de course sur le pavé : ses hommes l’ont entendu. Bien vite, ils sont tous sur la place, un instant plus tard, ce sont douze chevaux qui s’ébrouent une dernière fois, il faut faire vite. Quarante huit sabots martèlent enfin le pavé.

Gloire à Nestrecha.

Les montures s’élancent dans la nuit, vers la porte de la ville qu’ils ont laissée déserte quelques instant plus tôt : tout avait été préparé, la relève n’est pas encore venue. La porte, béante, laisse le passage à la sombre troupe victorieuse.

Gloire à Nestrecha.

Par réflexe, Lubas prend la tête de la troupe, ouvre le chemin nocturne, déroule l’écheveau sombre à l’affut du moindre danger. Son arc n’a pas quitté sa dextre, sa senestre joue avec une flèche en serrant les rênes de sa grise monture…

Gloire à Nestrecha.

Un regard furtif en arrière, au fanal qui illumine la ville, au-delà des remparts : le Dieu vaniteux a payé.

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-fromFRHalleck
La gargote Auvergnate - Cathédrale de Clermont
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Mort au combat !

Né à la cour, Voué à la cour !
-fromFR_Oroanca_
Cela faisait bien longtemps qu'ils avaient quitté le coeur vibrant de la capitale, après un bref retour, depuis le sanglant épisode biterrois, pour répandre une fois encore les sombres désirs de Nestrecha et sa colère contre le culte d'idolâtres et ses fidèles.

Le corps majestueux d'un de leurs symbole disparaîtrait, si fragilement jusqu'à la fin des temps. Des bruits comme des miaulements étouffés par le temps, dans le ciel rougeâtre, qui clamait la fin d'un règne, les tourments tous ses malheurs que les plus misérable d'entre eux redoutent n'osant défier l'immensité du ciel au dessus d'eux.

La troupe des cavaliers avait rejoint ses compagnons en dehors de la ville pour finaliser la préparation depuis l'aube de ce jour si précieux presque trop, un mémorable souvenir allait se dessiner pour chacun. Après avoir préparer minutieusement leurs obscures ambitions, les Sept chevaliers entrèrent dans la ville dans un calme le plus discret possible. Les fausses rumeurs, de leur attaque s'étaient rependus comme une traînée de poudre dans les murs de cette citadelle montagnarde.

Le bruit des sabots sur les dalles dans les rues de la ville cessa. Un silence de mort s'abattit sur la cité. Un mouvement de cape et les ombres s'allignaient face à l'imposant batîment, le rempart des esprits... Le groupe se placerent de façon à encercler la cathédrale, attendant la nuit obscure, pour mettre à exécution leur plan, le groupe encercla silencieusement la cathédrale.

Leurs petites sombres se faufilant, se mouvant dans les obscures ombres d symbole. Une seule pensée : l'objectif...

Les passants ne les remarquaient pas vacants à leurs activités artisanales parlant des ragots qui se tramaient dans la ville voisine. C'était plutôt une bonne chose, brouillant ainsi les pistes les garnisons s'étaient déplacés peu de résistance dans la ville des Ducs du Bourbonnais Auvergne.

Le cortège apocalyptique allait semer la terreur et le chaos contre ces serfs, aucune peur, leur règne et leur gloire seraient présent pour l'éternité.

Un seul cri в тенебрис ! et les infernales chaleurs ravageraient tous à jamais.

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