Armant_le_temeraire
La pipe au bec, le bâton à la main, et larc accompagné de son carquois dans ldos. Cest ainsi que le jeune Armant -toujours à laffût de quelque affrontement en bonne et due forme ou de quelque évènement croustillant- se dirige vers le lieu allant abriter dici peu le duel entre les deux Ducs, celui de Bourgogne et celui de Berry.
Attachement à son lieu de naissance oblige, ce bon gueux dArmant est en faveur du Duc de Corbigny : le beau, laudacieux, le valeureux Erik de Josselinière. Cest quil a dla prestance, le triduc, et une sacrée belle promise, en plus.
Prestement, le jeunot monte sur les gradins, et sinstalle lourdement avec un soupir daise. Pas fâché de se reposer un peu tout en se régalant dun bon spectacle !
Mais allons ! Il faut prendre cela avec un minimum de sérieux. Querelle de Ducs nest jamais bon présage. Même les gueux savent cela.
À quelques pas de là se tient la charmante Sandrine, quArmant salue dun sourire, louchant au passage sur les mamelles appétissantes de la Saint-Aignanaise. Pas mal, les paysannes du coin. Tout en formes et en charmes. Et loquaces, en plus. Armant aime les femmes volubiles, ce qui le distingue, il faut bien le dire, de la plupart de ses compagnons virils.
Le blanc bec se lève en ronchonnant. Il est bien installé, c'est pas l'problème : la vue est impecc , le siège confortable, la place suffisante. Oui mais ! Pas un tonneau de vinasse en vue ! Pas chouette.
Dans quelques siècles, on nimaginera pas un match de foot sans bière. Dans cette ère-ci, Armant nimagine pas un duel sans cervoise. Question dprincipe, et dépoque.
Dun bond, le blondinet séloigne des gradins, et part en quête dune bonne chopine. Il doit bien sen vendre dans lcoin, tudieu !
Il chantonne, ce faisant, un petit air appris sur les routes :
« Bon vin je ne te puis laisser
Je t'ay m'amour donnée,
Anne hauvoy !
Je t'ay m'amour donnée.
Souvent m'as faict la soif passer,
Bon vin je ne te puis laisser,
Ne soir, ne matinée,
Anne hauvoy !
Ne soir ne matinée. »
Soudain, il tombe nez à nez avec deux donzelles, et pas des plus moches. Il sapprête à faire un sourire libidineux doublé dun commentaire graveleux, comme à son habitude, quand soudain il reconnaît la promise de son Duc, vue tantôt, de loin, dans quelques festoiements de peu dintérêt où la roture a loccasion de sapprocher de la noblesse.
Pas dtemps pour réfléchir : Armant sincline, soufflant un « Mesdames » respectueux au passage. Cest un gueux, il pue, il a des poux plein ses cheveux blonds et des croûtes de terre séchées plein lveston, mais il a le sens des bonnes manières, et sincliner devant une noble dame et sa compagne de voyage fait partie de ses gestes instinctifs.
Attachement à son lieu de naissance oblige, ce bon gueux dArmant est en faveur du Duc de Corbigny : le beau, laudacieux, le valeureux Erik de Josselinière. Cest quil a dla prestance, le triduc, et une sacrée belle promise, en plus.
Prestement, le jeunot monte sur les gradins, et sinstalle lourdement avec un soupir daise. Pas fâché de se reposer un peu tout en se régalant dun bon spectacle !
Mais allons ! Il faut prendre cela avec un minimum de sérieux. Querelle de Ducs nest jamais bon présage. Même les gueux savent cela.
À quelques pas de là se tient la charmante Sandrine, quArmant salue dun sourire, louchant au passage sur les mamelles appétissantes de la Saint-Aignanaise. Pas mal, les paysannes du coin. Tout en formes et en charmes. Et loquaces, en plus. Armant aime les femmes volubiles, ce qui le distingue, il faut bien le dire, de la plupart de ses compagnons virils.
Le blanc bec se lève en ronchonnant. Il est bien installé, c'est pas l'problème : la vue est impecc , le siège confortable, la place suffisante. Oui mais ! Pas un tonneau de vinasse en vue ! Pas chouette.
Dans quelques siècles, on nimaginera pas un match de foot sans bière. Dans cette ère-ci, Armant nimagine pas un duel sans cervoise. Question dprincipe, et dépoque.
Dun bond, le blondinet séloigne des gradins, et part en quête dune bonne chopine. Il doit bien sen vendre dans lcoin, tudieu !
Il chantonne, ce faisant, un petit air appris sur les routes :
« Bon vin je ne te puis laisser
Je t'ay m'amour donnée,
Anne hauvoy !
Je t'ay m'amour donnée.
Souvent m'as faict la soif passer,
Bon vin je ne te puis laisser,
Ne soir, ne matinée,
Anne hauvoy !
Ne soir ne matinée. »
Soudain, il tombe nez à nez avec deux donzelles, et pas des plus moches. Il sapprête à faire un sourire libidineux doublé dun commentaire graveleux, comme à son habitude, quand soudain il reconnaît la promise de son Duc, vue tantôt, de loin, dans quelques festoiements de peu dintérêt où la roture a loccasion de sapprocher de la noblesse.
Pas dtemps pour réfléchir : Armant sincline, soufflant un « Mesdames » respectueux au passage. Cest un gueux, il pue, il a des poux plein ses cheveux blonds et des croûtes de terre séchées plein lveston, mais il a le sens des bonnes manières, et sincliner devant une noble dame et sa compagne de voyage fait partie de ses gestes instinctifs.