Gabriele.
Le soir, j'avais discuté avec Sianne, comme chaque soir vous me direz, mais celui-là avait une autre saveur. Je lui avais donné les directives concernant ma famille, mon fils, si jamais il venait à m'arriver quelque chose. Mais il y a une chose que je n'avais pas prévu dans cette équation...
J'avais compris le rapport des forces déséquilibré, mais nous avions toujours l'espoir que ça passe malgré tout. Un espoir fou, peut-être un espoir vain, mais Corleone ne recule pas. Notre sang vaut tous les hommes du monde, mais ce soir il gorgera la terre que nous foulons, et qui s'en abreuvera. J'avais rejoins les rangs, étrangement sans aucune appréhension, comme si je sentais déjà ce qui allait se passer. Devant la ville, tout est presque trop calme, pourtant je suis là, au côté des miens, même s'il en manque à l'appel.
Mon père, retenu en arrière, le médecin du clan qui ne serait pas là si jamais quelque chose se passait mal, j'étais là, bien sûr, avec mes maigres connaissances, et je n'avais jamais entrepris de soigner des blessures véritablement sérieuses.
Ma Nordique, disparue je ne sais où, dont l'absence me mine même si je n'en montre rien, à part à une privilégiée. Notre fils est caché, à l'abri de ceux qui pourraient lui vouloir du mal, pour qu'il ne puisse rien voir de la nuit sanglante à venir. Dans la taverne de Lea, aucun ennemi n'irait le chercher pour lui faire du mal.
Corleone ne recule pas. En rang, mes surs à côté de moi, Sianne pas loin, la Zia aussi, j'avais sorti du fourreau la rapière italienne que mon père m'avait offert à mon arrivée. Les bruits que nous distinguions de plus en plus fort ne pouvait pas nous tromper. Derrière nous, une autre armée arrivait. Des renforts. Mais pas pour nous...Devant, les défenseurs protégeaient leur ville, derrière, les chiens venaient réclamer leur dû de sang.
Je déglutis. Nous allons être pris en tenaille. Sianne avait raison, nous allons nous amuser cette nuit, mais tout serait bientôt fini. La blonde semble dans le même état que moi. Je l'ai embarqué là-dedans, il faudra que je pense à m'excuser, si nous en sortons vivants.
Mes dernières pensées avant l'assaut. Elles vont à mes surs, mon sang, que j'aime au plus profond de moi, quoi qu'on en dise, une prière en un Dieu auquel je ne crois pas pour qu'il les garde tous en sécurité. Ma Daeneryss, mio amore, absente depuis trop longtemps, qu'elle se souvienne combien nous avons été heureux.
Mon fils, qui deviendra aussi fort et aussi beau que le veut son nom.
Corleone. Mia forza.
La charge. Je ne saurais dire qui a lancé l'assaut, eux ou nous, mais face à la menace beaucoup plus importante des soldats derrière nous, c'est contre ce flanc là que je décide de me battre. Tout va très vite. Je blesse deux, trois personnes, dans la mêlée, je garde un il sur ma gauche, sur ma droite. Je les vois tous autant qu'ils sont mettre à mal ma famille, le sang coule, abondamment.
Mes surs sont en mauvaise posture, elles aussi. Je les distingue à peine dans ce raz-de-marée humain. Mais ça me suffit pour dégager mon adversaire actuel d'un coup de pied, profitant de ma taille pour garder en allonge, et foncer dans leur direction, pour me jeter de tout mon poids contre un soldat qui ne s'y attendait pas et écarte de larges yeux sous la surprise. Mon épaule contre son armure, le choc est violent, mais la force de la course lui fait perdre l'équilibre, et j'en profite pour enfoncer mon épée sous son bras, l'aisselle n'étant pas protégée par son armure. Un de moins...
Dix de retrouvés.
Je me fais submerger, moi aussi. Je sens un liquide poisseux au goût de fer envahir ma bouche. Mes yeux se baissent jusqu'à mon ventre, percé d'une épée beaucoup plus large que la mienne. J'essaie de bouger encore, mais mon corps me l'interdit. Mon arme est déjà au sol, piétinée par les hommes voulant la fin de Spiritu Sanguis. J'essaie de parler mais là encore, c'est un effort qui ne m'est pas permis. Un cavalier passant par là décida de m'achever. Une lance dans la cuisse.
Je m'effondre, du sang plein la bouche. Du sang carminant ma chemise d'ordinaire immaculée. Corleone tombe. Tout autour de moi.
Je tombe.
Mia famiglia...
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J'avais compris le rapport des forces déséquilibré, mais nous avions toujours l'espoir que ça passe malgré tout. Un espoir fou, peut-être un espoir vain, mais Corleone ne recule pas. Notre sang vaut tous les hommes du monde, mais ce soir il gorgera la terre que nous foulons, et qui s'en abreuvera. J'avais rejoins les rangs, étrangement sans aucune appréhension, comme si je sentais déjà ce qui allait se passer. Devant la ville, tout est presque trop calme, pourtant je suis là, au côté des miens, même s'il en manque à l'appel.
Mon père, retenu en arrière, le médecin du clan qui ne serait pas là si jamais quelque chose se passait mal, j'étais là, bien sûr, avec mes maigres connaissances, et je n'avais jamais entrepris de soigner des blessures véritablement sérieuses.
Ma Nordique, disparue je ne sais où, dont l'absence me mine même si je n'en montre rien, à part à une privilégiée. Notre fils est caché, à l'abri de ceux qui pourraient lui vouloir du mal, pour qu'il ne puisse rien voir de la nuit sanglante à venir. Dans la taverne de Lea, aucun ennemi n'irait le chercher pour lui faire du mal.
Corleone ne recule pas. En rang, mes surs à côté de moi, Sianne pas loin, la Zia aussi, j'avais sorti du fourreau la rapière italienne que mon père m'avait offert à mon arrivée. Les bruits que nous distinguions de plus en plus fort ne pouvait pas nous tromper. Derrière nous, une autre armée arrivait. Des renforts. Mais pas pour nous...Devant, les défenseurs protégeaient leur ville, derrière, les chiens venaient réclamer leur dû de sang.
Je déglutis. Nous allons être pris en tenaille. Sianne avait raison, nous allons nous amuser cette nuit, mais tout serait bientôt fini. La blonde semble dans le même état que moi. Je l'ai embarqué là-dedans, il faudra que je pense à m'excuser, si nous en sortons vivants.
Mes dernières pensées avant l'assaut. Elles vont à mes surs, mon sang, que j'aime au plus profond de moi, quoi qu'on en dise, une prière en un Dieu auquel je ne crois pas pour qu'il les garde tous en sécurité. Ma Daeneryss, mio amore, absente depuis trop longtemps, qu'elle se souvienne combien nous avons été heureux.
Mon fils, qui deviendra aussi fort et aussi beau que le veut son nom.
Corleone. Mia forza.
La charge. Je ne saurais dire qui a lancé l'assaut, eux ou nous, mais face à la menace beaucoup plus importante des soldats derrière nous, c'est contre ce flanc là que je décide de me battre. Tout va très vite. Je blesse deux, trois personnes, dans la mêlée, je garde un il sur ma gauche, sur ma droite. Je les vois tous autant qu'ils sont mettre à mal ma famille, le sang coule, abondamment.
Mes surs sont en mauvaise posture, elles aussi. Je les distingue à peine dans ce raz-de-marée humain. Mais ça me suffit pour dégager mon adversaire actuel d'un coup de pied, profitant de ma taille pour garder en allonge, et foncer dans leur direction, pour me jeter de tout mon poids contre un soldat qui ne s'y attendait pas et écarte de larges yeux sous la surprise. Mon épaule contre son armure, le choc est violent, mais la force de la course lui fait perdre l'équilibre, et j'en profite pour enfoncer mon épée sous son bras, l'aisselle n'étant pas protégée par son armure. Un de moins...
Dix de retrouvés.
Je me fais submerger, moi aussi. Je sens un liquide poisseux au goût de fer envahir ma bouche. Mes yeux se baissent jusqu'à mon ventre, percé d'une épée beaucoup plus large que la mienne. J'essaie de bouger encore, mais mon corps me l'interdit. Mon arme est déjà au sol, piétinée par les hommes voulant la fin de Spiritu Sanguis. J'essaie de parler mais là encore, c'est un effort qui ne m'est pas permis. Un cavalier passant par là décida de m'achever. Une lance dans la cuisse.
Je m'effondre, du sang plein la bouche. Du sang carminant ma chemise d'ordinaire immaculée. Corleone tombe. Tout autour de moi.
Je tombe.
Mia famiglia...
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