Fulgur_
[Quelque part, au cours du Ier siècle]
L'air est étouffant, j'ai du mal à respirer.
Il fait une chaleur qui rend complètement fou, qui donne l'envie de tuer...Et c'est d'ailleurs ce qu'il va se passer. Le jour passe à travers les grilles des cages, m'éblouissant alors que la clameur de la foule dans les tribunes de l'arène fait bouillir mon sang. J'ai peur, je suis excité. Le sang tambourine à mes tempes alors que je finis de fixer les sommaires protections que l'on m'a attribué pour cette après-midi de combat.
Je n'ai plus de prénom, on m'a retiré mon identité lorsque j'ai été fais prisonnier lors d'une bataille, pour être revendu comme esclave. De solide constitution, avec mon passé de soldat, j'approche la trentaine, et je sais que contre ces jeunes chiens avides de survie, je ne peux compter que sur mon expérience. J'ai été vendu à bon prix...
Aujourd'hui, je suis devenu ce qu'on appelle un Gladiateur. Je ne dois ma survie qu'à mes talents de combattant, et le bon vouloir des sénateurs pour qui je me produis. Cela fait quelques années que je fais le tour de l'Italie dans une cage, m'arrêtant pour satisfaire l'appétit de sang d'un millier de citoyens ou plus. Mes victoire senchaînant, j'ai fini par obtenir une renommée suffisante pour qu'on me donne un nom. Ce n'est pas mon nom...c'est celui que j'ai mérité. « Fulgur », dans leur langue, cela signifie « La foudre » , certainement parce que je dispense la mort comme Zeus ses éclairs. Je pèche par orgueil, je suis trop sûr de moi.
Les grilles se lèvent, la trentaine de Gladiateurs, moi compris, s'avancent en ligne vers la tribune principale où se trouve le sénateur et les personnes qui lui sont proches. Levant la tête vers ces gens inaccessibles, inatteignables, mon regard en capte un autre. Je vois son visage mais elle ne peut pas voir le mien, je ne suis qu'un casque parmi d'autres, mais mes iris brûlent de vie et d'envie. Nous nous regardons, quelques secondes, alors que toute la ligne effectue le salue traditionnel qui ouvre les jeux.
Aujourd'hui, nous n'aurons pas César comme public, mais je viens de trouver celle qui ne me lâchera pas du regard durant tout le combat. Sans la quitter du regard, je lance à l'harmonie avec mes adversaires du jour :
« Ave, morituri te salutant. »*
Je me mets face à mon premier adversaire. Les cris autour de nous donnent le signal de départ. Dague en main, je m'élance sur lui, mes muscles et mon torse couverts de cicatrices bandés à l'extrême sous l'intensité de mon assaut. Une pluie de coups que je lui assène sans relâche. Spécialiste de la voltige, j'use de ma rapidité pour mettre en uvre ma force, sous les acclamations du public. Que je blesse grièvement ou que je tue, je parviens à bout de mes premiers adversaires. Entre chaque combat, mon regard se porte à nouveau vers cette tribune, et cette femme aux allures de déesse. Elle m'envoûte, me donne envie de montrer plus encore mes prouesses pour l'impressionner, pour qu'elle ne voit que moi. J'ai quelques égratignures, mais je n'ai pas mal,
Le dernier adversaire est plus coriace. Recouvert de sang, mais pas du sien...Cruel adversaire.
Sourire sur les lèvres, trop sûr de ma force, je m'élance sur lui et son bouclier m'arrête net en s'écrasant contre mon casque, faisant résonner mon esprit alors que je recule d'un pas, sonné. Voilà qui n'annonce rien de bon...Mais je tiens. A nouveau, j'essaie de le contourner, mais je suis repoussé une fois de plus. Il a trop d'allonge, et j'en manque bien trop. Une estafilade après l'autre, je perds du terrain sous les assauts de mon adversaire qui prend un malin plaisir à me vider de mes forces. Je peste, acculé, reculant toujours plus.
Une fois de trop.
Je chute à genoux, sous la lance de mon adversaire prêt à m'achever. Il n'attend que le signal.
Au loin, un pouce se lève, mon regard embué de sang se lève vers la tribune, pour distinguer la femme qui vient de m'éviter une mort honteuse.
Comme elle est belle.
Dieu que je l'aime...Mon Salut.
* Ceux qui vont mourir te saluent.
L'air est étouffant, j'ai du mal à respirer.
Il fait une chaleur qui rend complètement fou, qui donne l'envie de tuer...Et c'est d'ailleurs ce qu'il va se passer. Le jour passe à travers les grilles des cages, m'éblouissant alors que la clameur de la foule dans les tribunes de l'arène fait bouillir mon sang. J'ai peur, je suis excité. Le sang tambourine à mes tempes alors que je finis de fixer les sommaires protections que l'on m'a attribué pour cette après-midi de combat.
Je n'ai plus de prénom, on m'a retiré mon identité lorsque j'ai été fais prisonnier lors d'une bataille, pour être revendu comme esclave. De solide constitution, avec mon passé de soldat, j'approche la trentaine, et je sais que contre ces jeunes chiens avides de survie, je ne peux compter que sur mon expérience. J'ai été vendu à bon prix...
Aujourd'hui, je suis devenu ce qu'on appelle un Gladiateur. Je ne dois ma survie qu'à mes talents de combattant, et le bon vouloir des sénateurs pour qui je me produis. Cela fait quelques années que je fais le tour de l'Italie dans une cage, m'arrêtant pour satisfaire l'appétit de sang d'un millier de citoyens ou plus. Mes victoire senchaînant, j'ai fini par obtenir une renommée suffisante pour qu'on me donne un nom. Ce n'est pas mon nom...c'est celui que j'ai mérité. « Fulgur », dans leur langue, cela signifie « La foudre » , certainement parce que je dispense la mort comme Zeus ses éclairs. Je pèche par orgueil, je suis trop sûr de moi.
Les grilles se lèvent, la trentaine de Gladiateurs, moi compris, s'avancent en ligne vers la tribune principale où se trouve le sénateur et les personnes qui lui sont proches. Levant la tête vers ces gens inaccessibles, inatteignables, mon regard en capte un autre. Je vois son visage mais elle ne peut pas voir le mien, je ne suis qu'un casque parmi d'autres, mais mes iris brûlent de vie et d'envie. Nous nous regardons, quelques secondes, alors que toute la ligne effectue le salue traditionnel qui ouvre les jeux.
Aujourd'hui, nous n'aurons pas César comme public, mais je viens de trouver celle qui ne me lâchera pas du regard durant tout le combat. Sans la quitter du regard, je lance à l'harmonie avec mes adversaires du jour :
« Ave, morituri te salutant. »*
Je me mets face à mon premier adversaire. Les cris autour de nous donnent le signal de départ. Dague en main, je m'élance sur lui, mes muscles et mon torse couverts de cicatrices bandés à l'extrême sous l'intensité de mon assaut. Une pluie de coups que je lui assène sans relâche. Spécialiste de la voltige, j'use de ma rapidité pour mettre en uvre ma force, sous les acclamations du public. Que je blesse grièvement ou que je tue, je parviens à bout de mes premiers adversaires. Entre chaque combat, mon regard se porte à nouveau vers cette tribune, et cette femme aux allures de déesse. Elle m'envoûte, me donne envie de montrer plus encore mes prouesses pour l'impressionner, pour qu'elle ne voit que moi. J'ai quelques égratignures, mais je n'ai pas mal,
Le dernier adversaire est plus coriace. Recouvert de sang, mais pas du sien...Cruel adversaire.
Sourire sur les lèvres, trop sûr de ma force, je m'élance sur lui et son bouclier m'arrête net en s'écrasant contre mon casque, faisant résonner mon esprit alors que je recule d'un pas, sonné. Voilà qui n'annonce rien de bon...Mais je tiens. A nouveau, j'essaie de le contourner, mais je suis repoussé une fois de plus. Il a trop d'allonge, et j'en manque bien trop. Une estafilade après l'autre, je perds du terrain sous les assauts de mon adversaire qui prend un malin plaisir à me vider de mes forces. Je peste, acculé, reculant toujours plus.
Une fois de trop.
Je chute à genoux, sous la lance de mon adversaire prêt à m'achever. Il n'attend que le signal.
Au loin, un pouce se lève, mon regard embué de sang se lève vers la tribune, pour distinguer la femme qui vient de m'éviter une mort honteuse.
Comme elle est belle.
Dieu que je l'aime...Mon Salut.
* Ceux qui vont mourir te saluent.